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L'Hérétique (Démocratie et hérésie économique) - Page 265

  • Iran, la fraude ?

    Je m'étais étonné de retrouver Ahmadinejad à 66% avec un taux de participation de 95% en Iran, samedi dernier. Je pouvais comprendre qu'il se soit constitué une clientèle électorale dans les campagnes, mais tout de même ! Il y a deux choses qui m'étonnent par dessus tout dans les résultats de cette élection. La première, c'est que Karoubi qui avait fait 17% il y a 5 ans soit subitement tombé à 0.9%. Cela me paraît invraisemblable. La seconde, c'est qu'un sondage en mars dernier donnait Moussavi gagnant à 60%. Par ailleurs, on ne peut pas dire que l'Iran sort d'une période de prospérité économique, et cela m'étonnerait que les Iraniens privilégient les questions internationales pour déterminer leur vote, d'autant que sur ce sujet, il n'y a pas de différences majeures entre les principaux candidats.

    Il y a des centaines de milliers de partisans dans la rue à Téhéran. C'est considérable. J'ai aussi fait une erreur dans mon article précédent : j'ai surestimé considérablement le poids des campagnes. En fait, la population rurale ne représente plus que 30% de l'électorat. J'ignorais ce fait. Dans les villages d'origine de Moussavi et de Karoubi, Ahmadinejad arrive aussi en tête ! Pas logique, compte-tenu du poids des régionalismes et des appartenances locales lors des votes. Toujours surprenant : comment les minorités religieuses pourraient avoir voté pour un président qui n'a eu de cesse que de limiter leurs libertés ? Quelques autres éléments sur le monde.fr pour se faire une idée un peu plus précise des charges qui pèsent. En tout cas, Khameini, le guide suprême, a du admettre qu'il faudrait diligenter une commission pour enquêter sur d'éventuelles fraudes...

  • L'histoire rendra raison à Bayrou

    Chaque fois qu'il y a un haro général dans les médias sur Bayrou, et cela se produit après chaque élection, j'ai remarqué, je ne puis m'empêcher de songer aux paroles de l'évêque Saint-Rémi baptisant Clovis à Reims, un soir de noël : brûle ce que tu as adoré et adore ce que tu as brûlé... Alors, certes, il a dérapé, je l'ai suffisamment dit ici. Mais ce dérapage ne doit pas effacer tout ce qu'est l'homme. Il n'en reste pas moins un homme d'honneur (il a reconnu ses torts après les élections, ce n'est pas si fréquent). Le seul aussi à s'opposer frontalement à un projet de société qui liquéfie complètement le lien social. Nicolas Sarkozy peut pavoiser, il a gagné une manche, il n'a pas gagné la guerre. Face à la constance d'un Bayrou, c'est incroyable la faculté de cet homme-là à endosser les habits les plus divers au jour le jour selon les circonstances de l'actualité. L'année passée, partisan de l'introduction des sub-primes en France, puis il y a quelques temps féroce anti-capitaliste dénonçant le libéralisme, le voilà aujourd'hui converti à l'écologie.

    Une gouvernance au jour le jour qui a le don de l'insupporter. Un traitement à chaud des émotions qui n'aboutit qu'à de grandes déclarations. Va-t-on s'aviser un jour que quelques mois après, il n'en reste généralement rien ? Abus de pouvoir est un excellent ouvrage, parce que c'est le seul à avoir compris que le projet que Sarkozy porte va bien au-delà des projets politiques auxquels nous sommes habitués. La discrimination (peu importe qu'elle soit positive), l'inégalité y sont théorisées. Et le comble (Bayrou aurait du insister sur ce point), c'est que Sarkozy et ses sbires se drapent des oripeaux de la gauche pour faire passer les réformes les plus injustes. Notre société, comme l'a très justement vu François Bayrou (et si ce ne sont les électeurs, l'Histoire lui donnera au moins raison), est une société d'inégalités croissantes. La méthode Descoings illustre parfaitement cette société qui s'avance masquée. Le lycée pour tous, c'est le lycée pour la masse, mais certainement pas pour les élites qui parviendront aisément à s'en extraire grâce à leurs réseaux.

    Les réseaux, parlons-en : c'est un aspect d'Abus de pouvoir qui a été peu traité et pourtant, c'est le danger le plus mortel parmi ceux qui menacent notre démocratie. Oh, ce ne sont pas les réseaux qui se constituent sur la Toile qui sont dangereux. Au contraire, ceux-là, Bayrou a observé avec beaucoup de finesse que c'était au contraire la réaction de défense du système immunitaire du corps social lorsqu'on voulait lui appliquer un projet qui lui était fondamentalement étranger.

    Non, les réseaux dangereux, ce sont tous ces individus qui se connaissent entre eux, se font des cadeaux, passent des accords, et dominent simultanément la finance, les médias et la politique. Voilà pourquoi Bayrou souhaitait que l'indépendance des médias soit inscrite dans la Constitution de notre République. Ces réseaux sont dangereux, parce qu'au bout d'un moment, si vous n'en êtes pas, vous ne pouvez accéder à aucun poste de pouvoir. Ils menacent insidieusement notre démocratie, le plus souvent à notre insu. Eh, ils sont bien sûr la quintescence d'une société inégalitaire, d'une société dans laquelle il a été théorisée que seules les inégalités permettaient le progrès, étaient nécessaires.

    Tous les projets politiques avaient eu jusqu'ici pour objet le bonheur de l'homme et visaient l'intérêt commun. Aucun n'avait subordonné l'intérêt commun aux intérêts individuels. Pour ma part, je fais partie des libéraux et je pense que la liberté d'association, les échanges, le commerce et le marché, lieu d'échanges par excellence sont les plus à mêmes d'apporter paix et progrès à l'humanité. Les sociaux-démocrates s'imaginent que c'est l'État qui doit amener tout cela.

    On a souvent comparé les choix de Sarkozy au projet social américain. En réalité, il n'en est rien. Pour ma part, la démocratie américaine n'est pas mon modèle favori, mais, je lui connais un immense mérite, c'est qu'elle lutte activement contre toutes les collusions, les trafics d'influence et plus généralement les réseaux cachés. Là-bas, on s'associe à volonté, avec tous les travers d'une telle liberté puisque le lobbying y est intense, mais il est admis par tous et cette liberté d'association-là est accessible à chacun.

    En France, on combine l'aspect le plus dur de la démocratie américaine, l'acceptation de fortes inégalités, et l'impossibilité sociale de les réduire puisque toute ascension sociale est conditionnée à l'appartenance à un réseau. Les dés sont donc pipés, et les libéraux qui votent en toute bonne foi pour Sarkozy et son UMP se font avoir.

    Il y a là, malheureusement, un trait qui est propre à la société française. Sarkozy n'en est pas comptable en tant que tel. Mais il aggrave ce travers par ses mesures et le rend indépassable.

  • Le déni de grossesse est-il une pathologie ?

    L'affaire Véronique Courjault défraye la chronique depuis quelques semaines. Il faut dire que cette histoire est épouvantable, puisqu'il s'agit d'une femme qui a tué trois de ses enfants à la naissance après avoir apparemment refusé de reconnaître les grossesses préalables. Si j'ai quelques notions de psychologie assez solides, je suis évidemment bien loin d'avoir les compétences d'un spécialiste et mon avis n'engage donc que moi. Je ne peux m'empêcher, pour ma part, d'observer des traits communs entre certains aspects de la psychose hallucinatoire et le déni de grossesse et le déni de réalité. En effet, l'hallucination se définit autant par la présence que l'absence de perceptions en présence ou en absence de stimuli extérieur. Ce qui fait la psychose hallucinatoire, in fine, c'est l'inadéquation entre la perception et le stimulus. Ce que je dis là n'est pas clinique.

    Pour ma part, je suis frappé, dans le déni de grossesse par l'existence de similitudes avec la psychose hallucinatoire (je précise que ces termes regroupent en réalité beaucoup de formes de folie ou d'aliénation). Le fait de ne pas vouloir (ou pouvoir ?) prendre conscience de l'existence d'une vie en soi est à comparer avec certains aspects de la scizophrénie.

    Est-ce que, dans ces conditions, on ne pourrait pas supposer que le déni de grossesse est une pathologie mentale avec des stades variables de développement, se déclinant parfois avec une issue meurtrière ? Voilà, à mon avis, une question qu'il faut étudier, et qui en entraîne d'autres : la responsabilité des actes dans le cas d'un homicide, et les soins psychiatriques que l'on peut apporter à cette pathologie, y compris quand elle ne débouche pas sur la mise à mort des nouveaux-nés.

    Ne pas avoir conscience de la vie en soi, des changements du corps (dans certains cas, toutefois, la somatisation du déni est tellement forte que les modifications physiologiques sont difficiles à détecter), voilà qui interroge et qui devrait entraîner un questionnement sur l'état mental d'une femme, quand bien même la vie reprendrait son cours après la naissance de l'enfant.

    Il y a en tout cas au moins une association qui se pose très sérieusement la question de la nature du déni de grossesse, un colloque est prévu sur ce sujet le 10 octobre 2009. Je tends à penser, comme cette association, qu'il y a là en effet un problème de santé publique qui va bien au-delà du fait divers insolite ou de l'épiphénomène. Les actes du précédent colloque sont d'ailleurs parus. J'invite, pour ma part, le Ministère de la Santé et Madame Bachelot à en acheter les droits afin de les rendre publics.

    J'ajoute que j'ai d'autant plus de raisons de m'intéresser à ce sujet, que je connais au moins un cas, dans ma belle-famille, de femme touchée par un déni de grossesse (sans issue malheureuse, heureusement, les choses se sont très bien passées après). C'est une question qui m'interpelle depuis un moment, d'autant qu'il faudrait aussi évoquer les maris et compagnons de ces femmes (quand il y en a) qui ne remarquent rien non plus...

  • Ahmadinejad à 66% ? Pas possible !

    Je n'arrive pas à y croire. Ahmadinejad l'emportait avec 66% des voix contre Moussavi. Avec une participation de 70 % ? et une population très jeune ? Si ces chiffres devaient être confirmés, ce que je n'espère pas, c'est que les Iraniens sont gravement atteints. Il y a bien sûr notre point de vue d'Occidentaux sur la politique étrangère de l'Iran avec Ahmadinejad qui pourrait me pousser à dire cela, mais, en réalité, ce n'est pas l'objet de mon propos. Non, je trouve que ce n'est pas possible avec une situation économique aussi dégradée et une poussée du chômage, qui frappe sévèrement les jeunes, aussi forte. 25% d'inflation, presque 30% de chômage chez les jeunes, croissance des disparités et des inégalités et une économie tributaire du pétrole à plus de 80% !

    Cela dit, comme il a signé des chèques à tire-larigot à chacun de ses déplacements pendant son mandat, il peut avoir une réputation d'homme qui agit quand on le sollicite. Il a certainement un soutien assez fort en milieu rural. En quatre ans, 20 millions de lettres de demande d'aide lui ont été remises et un service a été créé pour répondre à chacune d'elles et fidéliser l'électorat populaire. Voilà ce que je lis dans l'article d'un magazine canadien. Pas étonnant alors, qu'il dispose d'un énorme réservoir de voix. D'autres sources iraniennes évoquaient une victoire avec un peu plus de 50% des suffrages. Si c'est vrai, l'avenir est sombre, en Iran.

    Si jamais les chiffres donnés ne sont pas faisandés, cela pose aussi la question de la fiabilité des informations que nous recevons sur l'Iran. Je lis Courrier International, le Diplo, plusieurs hebdos et partout je lis et j'entends que les Iraniens veulent soulever le couvercle.

    Est-ce que nos journalistes franco-iraniens ne vivent pas finalement dans le milieu restreint des élites iraniennes pré-occidentalisées, et de ce fait, pas du tout au contact de la réalité du pays ? Par exemple, Le Monde titre un "tous hostiles à Ahmadinejad", mais les témoignages rendent compte d'une autre réalité.

    Ce soir, chacun des deux principaux candidats revendiquent 60 à 65% des suffrages. On en saura sans doute plus dans les prochains jours.

  • Le MoDem n'a pas de prix

    charlotte-aux-fraises.jpgC'est une obsession, de la part de Nicolas Sarkozy, que de vouloir acheter ses adversaires. J'évoquais Marielle hier, mais j'en sais un peu plus grâce à un témoignage de Jacqueline Gourault dans la Nouvelle République.

    « Il est très ennuyé. Il vient de découvrir que j'étais invitée en regardant le plan de table où j'étais prévue en face de lui… alors qu'il s'agit d'un dîner avec les élus du Nouveau Centre pour préparer les Européennes. Il me dit que… si je veux venir, je peux toujours. Évidemment, je refuse ! Et je lui lance alors une boutade : qu'il m'invite avec Marielle de Sarnez quand il veut ! »

    En fait, Jacqueline Gourault a été relancée trois fois. A la troisième fois, intriguée, elle a accepté l'invitation. Mais lorsque Hortefeux réalise sa bévue, il décide de trouver une issue en invitant Jacqueline Gourault en même temps que Marielle de Sarnez.

    Prévu le 16 juin, le dîner tombe à pic. Flairant le piège, Marielle de Sarnez et Jacqueline Gourault ont finalement décidé d'annuler le rendez-vous. La Nouvelle République doit disposer d'un autre scoop : je titrais hier sur les carottes râpées, mais apparemment, il y aurait eu au dessert une charlotte aux fraises. Carottes râpées, romaine, charlotte aux fraises, on sait recevoir chez les Hortefeux :-)

    J'ai trouvé la recette de la charlotte aux fraises sur la Toile. Le croiriez-vous ? Il y a des oranges dedans :-)

    Ingrédient pour 4 personnes :

    500 g de fraises (parfumés genre gariguette)

    2 oranges

    1 citron fleche 30 biscuits à la cuillère

    30 cl de crème fleurette ou creme fraîche liquide

    100 g de sucre glace fleche extrait de vanille

  • La grippe porcine bientôt dans les écoles ?

    Je ne cherche pas à faire du catastrophisme, mais je viens d'apprendre par une dépêche AFP que 139 enfants de 22 écoles de la région de Madrid sont infectés par le virus H1N1.

    L'OMS vient de déclarer officiellement l'état de pandémie. La ministre espagnole, Trinidad Jimenez ne veut pas fermer les écoles où la grippe a été détectée. Choix que je juge pour ma part tout à fait irresponsable.  A Hong-Kong, le gouvernement n'a pas fait dans le détail. Après 12 contaminations d'élèves, il a ordonné la fermeture des écoles primaires. En France, Roselyne Bachelot a estimé que l'on pouvait demeurer en phrase 5A.

    Il faut garder présent à l'esprit que le virus de la grippe peut muter rapidement, et pour ce que j'en sais, particulièrement la forme H1N1 du virus.

    Ça commence à sentir le souffre.

    L'Afsset (Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail) fait quelques recommandations dont je suggère fortement la lecture.

    En cas de circulation de virus Influenza pandémique (niveau d’alerte 6), l’Afsset recommande de mettre en œuvre dans les bâtiments les mesures de protection suivantes, dans l’ordre prioritaire :

    1. D’abord et avant tout appliquer rigoureusement les mesures de protection sanitaire individuelle du plan national « pandémie grippale » : hygiène respiratoire, lavage régulier des mains et port du masque pour les personnes présentant des signes d’infection respiratoire.

    2. Protéger les occupants de bâtiments collectifs : inviter les personnes potentiellement contaminées à ne pas fréquenter les bâtiments publics et les immeubles de bureau ; éviter les rassemblements dans une même pièce (favoriser le télétravail et les réunions téléphoniques). A défaut, préconiser une distance de sécurité d’au moins 2 mètres entre chaque personne.
    Par ailleurs, si une opération de maintenance des conduits de ventilation doit être faite, il est recommandé que l’opérateur porte un masque haute filtration (type FFP2) et des gants jetables. Cependant l’Afsset ne recommande pas de décontaminer les conduits pour lutter contre le virus ; cette décontamination n’a pas d’effet prouvé.

    3. Prendre, en complément, des mesures particulières sur la circulation de l’air dans les bâtiments : aérer plusieurs fois par jour pour diluer les virus, en ouvrant les fenêtres dix minutes. En plus, dans les bâtiments dotés de ventilation mécanique simple ou double flux, maintenir la ventilation et fermer les portes.

    Dans le cas des bâtiments collectifs équipés d’une centrale de traitement de l’air (climatisation centralisée), maintenir l’apport d’air extérieur et arrêter, si possible sans autre inconvénient, le recyclage. Cependant, lorsque le découplage du recyclage n’est pas possible, il convient de maintenir le fonctionnement complet de la centrale de traitement de l’air
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  • A qui s'allier en Europe ?

    Bon, Quattremer l'avait annoncé, et LCI le confirme : les Italiens se barrent du PDE et de l'ADLE. Ça va faire mal, et à l'un et à l'autre. L'ADLE sera considérablement fragilisée avec une telle saignée. De notre côté, nous nous retrouvons empêtré avec un Meciar aux choix douteux par le passé. Mais bon, on ne devrait plus à avoir trop de questions à se poser, apparemment, il n'y a plus de députés européens du parti de Meciar.

    La question, finalement, c'est qu'est-ce qu'on fait, maintenant ? On reste avec l'ADLE ? On va à l'ALE, avec les Verts ? Bof, cette dernière solution ne m'enchante guère. Comme je l'ai dit, je n'ai pas très envie de faire cause commune avec les décroissants, d'autant que l'ADLE a mis au premier rang de ses priorités la croissance verte. Le PSE, si l'information de LCI est fiable, changerait alors de nom pour s'appeler l'Alliance des Socialistes et des Démocrates. Se fondre là-dedans ne m'enthousiasme pas davantage. Une chose est certaine : il faut absolument s'affilier à un groupe. Seul, le MoDem ne disposerait d'aucune logistique et serait sans pouvoirs ou presque.

    Cela dit, est-ce que l'info de LCI est fiable ? Ils parlent de 21 députés italiens ? Pas crédible ! Il n'y en a que 7 (à la suite des dernières élections) !!! Et sur la carte du Figaro, ils sont toujours comptabilisés à l'ADLE. L'information de LCI est d'autant plus ridicule que cette chaîne sans nommer l'ADLE parle d'ultra-libéraux alors que l'ADLE est en réalité un groupe centriste (d'ailleurs, la plupart des formations qui le composent sont au centre de l'échiquier politique dans leurs pays respectifs). C'est un certain Hugues Baudoin qui serait le correspondant de LCI à Bruxelles. Si toutes les informations internationales sont du même tonneau sur cette chaîne, on a du souci à se faire... Je n'aime pas verser dans le complotisme, mais ça ressemble drôlement à une info conçue pour discréditer Bayrou...Ou alors, faut changer de métier, sinon, quand on n'est pas capable de l'exercer convenablement...

    Je salue avec joie l'arrivée des premiers libéraux Grecs au sein de l'ADLE :-) Mais je déplore leur disparition à Chypre :-(

    Bon, si Fotini passe par là, elle devrait être en mesure de me dire de quel parti politique grec il s'agit, que je l'ajoute à ma liste.

    Bref, je demeure avec des questions un peu sans réponses. Peut-être y aura-t-il des recompositions. Après tout, ce qui serait sympa, c'est que les décroissants rejoignent les Verts nordiques, et que le reste de l'ALE fusionne avec l'ADLE. Cela ferait un très beau groupe vert, libéral et démocrate. Ça, ce serait drôlement bien, et ça nous permettrait de peser tous ensemble...

     

  • Tant pis pour les carottes râpées et la Romaine !

    581821186.6.jpgS'il y a vraiment une personnalité que j'apprécie, au MoDem, c'est Marielle. Je vous livre sa réponse excellente aux propos d'Hortefeux. Ce dernier estimait qu'au gouvernement, elle serait excellente. Ils devaient dîner en compagnie de Jacqueline Gourault mardi prochain. Dîner amical et aucunement politique. Voilà, du coup, la réaction de Marielle de Sarnez :

    « Nous nous connaissons bien, mais je n’ai aucune connivence politique avec Brice, précise-t-elle. Je vais annuler ce dîner amical, qui m’était complètement sorti de l’esprit et que Frédéric Lefebvre  m’a involontairement rappelé, dimanche soir, en marge d’un plateau télé. Je connais trop l’interprétation qui pourrait en être faite. Tant pis pour les carottes râpées ! ». « Ils pensent sans doute que je suis bonne à cueillir comme la romaine et toute cabossée. Mais je ne suis pas ralliable ».

    Merci, Marielle, ça fait du bien. Je l'ai dit ce matin, même en rêve, ce n'est pas la peine pour eux d'y songer. Je sais que toutes les tentatives sont de mise pour abattre le MoDem et Bayrou, mais on ne se laissera pas faire.

    Au passage, je signale que François Bayrou a choisi de répondre aux militants et de s'expliquer dans un entretien vidéo sur le site du Mouvement Démocrate. C'est une bonne chose. Il faut aller jusqu'au bout, maintenant.

    salade-romaine.jpgUne petite précision : je me demandais ce que Marielle voulait dire par "cueillir la romaine". J'ai cherché et...j'ai trouvé ! Figurez-vous, chers lecteurs, que tout comme la Batavia, la Romaine est une salade d'été. On la sème entre mi-avril et mi-mai, et on la récolte de juillet à août. Instructif, non ? Je ne savais pas Marielle experte en jardinage et culture maraîchère. Lui voilà nouveau talent...

    Je voudrais ajouter que quelques maladies peuvent affecter les salades : mildiou (tâches grises au-desus des feuilles), botrytis (pourriture puis dessication de la base), sclérotinia (pourriture humide) et une quatrième connue des spécialistes surtout en dépit de son nom savant : sarcozinia popularis.

    En principe, on prévient ces  champignons en pulvérisant de la bouillie bordelaise et du soufre (enfin, une préparation à base de souffre). Mais, contre la sarcozinia popularis, je me suis entendu dire que la bouillie béarnaise était autrement plus efficace... A voir et à tester, donc...

  • Nous, MoDem, sommes le parti le plus impopulaire de France

    Le titre de mon billet exagère à peine. En fait, seul le FN est plus impopulaire que nous. Tous les autres partis sont devant, même le NPA et le PCF. C'est dire où nous en sommes. Quant à François Bayrou, il est désormais ordinaire parmi les personnalités politiques. C'est le résultat du tout dernier sondage TNS-Soffres. Bayrou peut rebondir dans l'avenir, même si son image a été entâchée (il a à cet égard très bien fait d'assumer ses erreur). Mais pour un parti, c'est beaucoup plus long et difficile. Nous étions devenus le second parti le plus populaire après les Verts, courant février-mars. Pour nous militants et adhérents actifs qui ramons en permanence contre le courant pour redorer le blason du MoDem, le coup est rude. J'ai parfois le sentiment qu'il faut recommencer après chaque élection ratée. Dans la Grèce antique, il y avait comme cela un individu (père d'Ulysse, selon certaines traditions), Sisyphe, dont la punition, pour avoir défié et trompé les dieux, était de devoir faire éternellement rouler une pierre jusqu'au sommet d'une colline. Une fois en haut, le rocher dévalait la pente, et il fallait tout recommencer.

    Eh bien, je me sens une humeur de Sisyphe tentant de porter l'honneur perdu du MoDem... C'est d'autant plus rageant pour le militant ordinaire que je suis, que l'on s'échine à convaincre, trouve les tours les plus astucieux pour circonvenir nos interlocuteurs, porte avec enthousiasme la bonne parole, pour  échouer à quelques encâblures de l'arrivée. Je ne connais pas l'impact de mon blog, mais si j'ai convaincu un seul lecteur, qui ne le faisait pas ou plus, de donner sa voix au MoDem, je suis content.

    Et dans ma vie privée, en dehors de la blogosphère, j'avais réussi à convaincre trois personnes de donner leur suffrage au MoDem, dimanche dernier, et tout cela a été anéanti (elles sont revenues sur leur décision). Et pour remonter la pente, ce sera long, très long. Un an, deux ans, ne seront sans doute pas suffisants.

    J'ajoute quelque chose, sur l'affaire Cohn-Bendit : Deux blogueurs s'étaient intéressés à son passé, pendant ces élections. Authueil et...moi-même ! Or, il se trouve qu'Authueil avait tenté d'utiliser cette vieille affaire avec l'intention de comparer le traitement médiatique réservé au Pape comparé aux écrits de Cohn-Bendit ;  et  je lui étais du coup, le 08 avril dernier, tombé dessus à bras raccourcis, jugeant le procédé indigne parce que je soupçonnais une arrière-pensée de sa part. Tout le monde peut imaginer à quel point j'ai du être content en entendant Bayrou verser dans cette facilité... On dit que ce sont deux militantes qui auraient transmis le livre de Cohn-Bendit à Bayrou. Il aurait mieux fait d'être abonné au flux rss de mon blog, au moins pour le temps des européennes...Concernant Authueil, on trouvera d'autant plus sans vergogne son billet je n'ai jamais pu supporter Bayrou...Après avoir été le premier à tenter d'utiliser l'histoire, je pense qu'il est très très mal placé pour donner la moindre leçon de morale dans cette histoire...

    Cela dit, j'entendais sur France Info, que le but de l'UMP et de Sarkozy était désormais d'achever Bayrou pour l'éliminer définitivement, notamment en tentant de débaucher son premier cercle. Il paraît même que Brice Hortefeux voudrait attirer Marielle de Sarnez au gouvernement. On te l'a déjà dit, Sarko, ce n'est même pas la peine d'y songer, même en rêve.

    Au moins avons-nous cette consolation qu'au MoDem, désormais, ceux qui sont encore là ne peuvent être que fiables et loyaux. On les voit mal, désormais, s'éloigner sous d'autres cieux.

    Je voudrais, malgré tout, terminer cette note sur une touche d'optimisme. J'ai une satisfaction qui reste, à la suite de ces européennes, c'est que nous avons aussi élu d'excellents euro-députés. Particulièrement, les présences, nouvelles, de Corine Lepage, de Sylvie Goulard ou encore de Robert Rochefort au Parlement européen sont une excellente chose pour la France. Espérons qu'ils sauront y faire entendre leurs voix particulières. Sylvie Goulard a décidé de mettre fin à ses Chroniques européennes du large. C'est bien dommage. J'escompte avoir des nouvelles d'elle de Bruxelles à intervalles réguliers, et que nous serons informés par nos euro-députés de ce qui se dit à Strasbourg.

  • Reconduction de Barroso, la gauche doit prendre ses responsabilités

    Je lis çà et là, notamment dans le Figaro, que Graham Watson, le leader des libéraux et démocrates (ADLE), groupe auquel appartient le MoDem, pourrait accepter la reconduction de Barroso comme président de la commission européenne. Et j'entends, d'ores et déjà, les braiements et accusations de collusion qui commencent à fuser, non seulement à gauche, mais aussi au sein même du MoDem (ex-adhérents déterminés à casser du sucre sur le dos du MoDem fût-ce au prix de mensonges éhontés).

    Je tiens à rappeler les fondamentaux du Parlement européen : là-bas, comme tout est négociation, faute de majorité absolue pour un groupe ou même une alliance de groupes,on discute et on fait des compromis (pas des compromissions). Or, en décembre 2008, j'avais eu un entretien avec Marielle de Sarnez, euro-députée MoDem, qui m'avait expliqué que Graham Watson souhaitait la présidence du Parlement Européen (pas celle de la commission, celle du Parlement, suivez-bien, ce n'est pas pareil). En homme d'intelligence et de négociation qu'il est, il s'était alors empressé de prendre contact avec le PSE (socialistes européens) et l'ALE (Verts européens) qui s'étaient à leur tour empressé de l'envoyer chier en bonne et due forme. Faute d'obtenir quelque chose de ce côté-là, Graham Watson, en bon centriste libéral et pragmatique qu'il est, est allé voir du côté du PPE. Là-bas, on ne l'a pas envoyé paître (sans doute attendait-on les résultats des élections) ; on s'est contenté d'un silence-radio.

    Aujourd'hui, une majorité ALE-ADLE-PSE serait possible. Cela suppose que le PSE et l'ALE ne fassent pas la fine bouche. On pourrait par exemple s'entendre sur un président de commission vert ou social-démocrate (modéré, cela va de soi) et en échange, les trois groupes voteraient pour Watson comme président du Parlement. Ce serait un bon compromis, et cela permettrait de black-bouler les conservateurs, fussent-ils europhiles. Sans doute ne seraient-ils pas très contents, mais c'est de bonne guerre...

    J'ai écouté il y a peu une interview de Cohn-Bendit qui parlait de Barroso et résumait très bien l'esprit du personnage : avec Barroso, le dernier qui a parlé a raison. Il dit une chose le jour-même et autre chose le lendemain s'il a vu quelqu'un d'autre entre temps. Théophraste qui inspira notre La Bruyère national avait admirablement établi un tel état dans ses Caractères...Une sorte de croisement fâcheux entre le complaisant et l'empressé...

    Pour faire une définition un peu exacte de cette affectation que quelques-uns ont de plaire à tout le monde, il faut dire que c'est une manière de vivre où l'on cherche beaucoup moins ce qui est vertueux et honnête que ce qui est agréable. Celui qui a cette passion, d'aussi loin qu'il aperçoit un homme dans la place, le salue en s'écriant: "Voilà ce qu'on appelle un homme de bien!", l'aborde, l'admire sur les moindres choses, le retient avec ses deux mains, de peur qu'il ne lui échappe; et après avoir fait quelques pas avec lui, il lui demande avec empressement quel jour on pourra le voir, et enfin ne s'en sépare qu'en lui donnant mille éloges. Si quelqu'un le choisit pour arbitre dans un procès, il ne doit pas attendre de lui qu'il lui soit plus favorable qu'à son adversaire [...].

    Il semble que le trop grand empressement est une recherche importune, ou une vaine affectation de marquer aux autres de la bienveillance par ses paroles et par toute sa conduite. Les manières d'un homme empressé sont de prendre sur soi l'événement d'une affaire qui est au-dessus de ses forces, et dont il ne saurait sortir avec honneur; et dans une chose que toute une assemblée juge raisonnable, et où il ne se trouve pas la moindre difficulté, d'insister longtemps sur une légère circonstance, pour être ensuite de l'avis des autres; de faire beaucoup plus apporter de vin dans un repas qu'on n'en peut boire; d'entrer dans une querelle où il se trouve présent, d'une manière à l'échauffer davantage. Rien n'est aussi plus ordinaire que de le voir s'offrir à servir de guide dans un chemin détourné qu'il ne connaît pas, et dont il ne peut ensuite trouver l'issue[...].

    Nous voilà bien avancés avec un individu semblable. Bayrou et les euro-députés MoDem ont été clairs : ils sont prêts à étudier toute solution pour éviter Barroso. Graham Watson, de son côté, n'a rien exclu. C'est à la gauche et aux Verts de savoir ce qu'ils veulent. Je crois que Cohn-Bendit est prêt à des compromis. Reste à voir les autres partis verts et socialistes européens...