Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

L'Hérétique (Démocratie et hérésie économique) - Page 269

  • Europe, ce que veulent les électeurs français...

    Très très intéressant, ce document dont j'avais eu connaissance mais que je n'avais pas examiné en détail. J'avoue qu'il y a un truc qui m'échappe : 54% des Français se déclarent intéressés par les élections européennes. Comment pourrions-nous dans ces conditions avoir une abstention supérieure à 50% ?

    En ce qui concerne les moyens d'être informés, les Français mettent en tête des débats télévisés entre des candidats de divers pays (41%) mais en second un site sur Internet qui récapitulerait tous les programmes (36%). Des débats entre candidats des partis français ne viennent qu'en troisième (31%). Un certain Maxime m'a contacté récemment pour participer à un site qui aurait cette ambition-là. Je vais peut-être y venir, alors ; j'étais sceptique en me disant que c'était trop tard et sans doute foutu, mais, en mettant les bouchées doubles... Y'a juste un petit truc qui me gêne : le site s'appelle eManifesto.fr, et je trouve que cela ressemble beaucoup à Il Manifesto, le programme du PS...

    Ce que je trouve bizarre, c'est qu'en France, ils sont 65% à penser que la meilleure manière de faire entendre son opinion, c'est de voter ! Ben alors les gars et les filles ??! Pourquoi vous voulez vous abstenir, alors ??!? On est à plus de 20 points au dessus de l'opinion européenne moyenne sur le sujet !!!Sinon, ils placent en second, mais à 23% seulement, les débats directs avec les responsables politiques, c'est une bonne manière de faire entendre leurs préoccupations.

    Alors ce qu'ils veulent les Français, c'est la garantie des candidats qu'ils s'occuperont à plein temps de leur rôle d'euro-députés (42%) et qu'ils soient en contact avec leurs électeurs (29%). Les deux choses les plus importantes pour accorder leur voix.

    Je ne comprends pas que si peu de médias aient prêté attention à ce sondage, alors qu'il apporte des informations très éclairantes ! Il y a bien eu le Figaro en partenariat avec la Fondation pour l'Innovation Politique (des libéraux), mais il traité le sentiment des Européens et non celui des Français en particulier. En tout cas, merci la FIP ! L'initiative est la leur, et elle est très précieuse !

    Les Français, leurs priorités, en termes de dépenses de l'Europe, c'est l'Éducation, les Affaires sociales et l'emploi (pas surprenant, sur le fond).

    Ce qui me fait marrer, c'est qu'on a longtemps considéré la France comme un pays qui n'était pas pro-entreprise. Ben attendez un peu : savez-vous ce qu'ils ont répondu à la question s'ils préféraient que l'Europe consacre davantage de moyens plutôt à aider les Européens ou plutôt à favoriser la création d'entreprises ? 74% pour la création d'entreprises ! le score le plus haut d'Europe !!! Après cela, qu'on ne me dise pas que les Français n'aiment pas l'entreprise ! Ça en bouche un coin, et cela permet de remettre à leur place pas mal d'idées reçues, non ?

    Bonne nouvelle pour le MoDem et les Verts : ils estiment à 78% qu'il ne faut pas hésiter à imposer des contraintes de pauvreté à 'l'industrie automobile. Ils ont l'air de penser que cela ne constituera pas une menace pour ce secteur et pour l'emploi. Je rappelle que les Verts, toutefois, eux, suggèrent purement et simplement de faire disparaître l'automobile...pas tout à fait pareil que le MoDem qui souhaite des transports propres, automobiles incluses.

    Pour l'élargissement et l'aide aux voisins de l'Europe, en revanche, les Français sont pragmatiques : ils sont 42% à penser que ce n'est pas une priorité dans les dépenses de l'Europe. Et encore plus (46%) à penser de même pour la Défense et la Sécurité.

    Bon, au final, je suis le premier à commenter les voeux des électeurs français : ils ne lisent pas les sondages ou quoi, les autres ? Moi, je trouve que c'est très intéressant, et cela répond à pas mal de mes questions, même si j'aurais aimé avoir le détail par âge pas seulement à l'échelle européenne mais à l'échelle nationale.

  • Sarkozy devrait se présenter à l'ENS...

    Trop fort ! Tout le monde se souvient des démêlés de l'omni-président avec la Princesse de Clèves ? Sarko avait estimé qu'il fallait être sadique pour proposer comme oeuvre au programme la Princesse de Clèves, de la Marquise de Lafayette, pour des concours administratifs qu'il estimait de seconde zone (guichetier à la Poste, par exemple). Eh bien la prestigieuse école de Normale Sup propose l'étude de l'oeuvre pour la session 2010 à son concours d'entrée en lettres ! Le document précise toutefois «SOUS RESERVE DE SON APPROBATION PAR LE MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE». Les majuscules, ce n'est pas de moi, c'est sur le document. Je me demande ce que va faire Darcos ou Pécresse (s'il est encore à ce poste) lorsqu'il va falloir donner un imprimatur...

    Mais comme on trouve aussi dans ce programme, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, de Jean-Jacques Rousseau, on finit par se demander s'ils l'ont fait exprès. Mais ce n'est pas tout : il y aussi les Regrets, de Joachim du Bellay : le sait-on ? ce recueil ne comporte pas que des soupirs sur la terre natale de notre bon Joachim mais un certain nombre de satires sur la cour de France. On parie qu'il leur sera réservée une place de choix dans les sélections de poèmes opérées par les enseignants de lettres ?

    L'Éducation sentimentale de Flaubert se déroule en pleine révolution de 1848, sur les barricades. Et pour les Mains Sales, de Sartre...Perso, bien que je n'aime pas Sartre, c'est un de mes bouquins favoris : on y voit les ravages de l'idéalisme révolutionnaire qui n'aime ni le sang ni la merde, comme dit Hoederer, c'est à dire, en somme, qui n'aime pas les gens. Je ne suis pas certain, d'ailleurs, que je tire les mêmes conclusions que Sartre de son propre livre, mais ça, c'est une autre histoire. C'est la marque des grandes oeuvres que d'échapper à leur créateur.

    Bon, on peut me trouver tordu, mais je ne suis pas le seul à me demande s'il n'y a pas un message caché...

    Pour en revenir à la Princesse de Clèves, c'est un texte extraordinairement lisse. Mais, il y a tout de même quelques thèmes exploitables politiquement : la vacuité de la cour, par exemple, où tout n'est qu'intrigues, jeux de pouvoirs et amour irrépressible de la gloire et de l'ambition. D'ailleurs, Madame de Chartres met en garde la Princesse de Clèves en l'avertissant qu'à la Cour, tout n'est qu'apparences. Une cour sans pitié, au demeurant : quand le roi va crever, tout le monde s'en fout :

    « Une cour aussi partagée et aussi remplie d’intérêts opposés n’était pas dans une médiocre agitation à la veille d’un si grand événement ; néanmoins, tous les mouvements étaient cachés et l’on ne paraissait occupé que de l’unique inquiétude de la santé du roi. »

    Ça rappelle de choses, non pour ceux qui auraient vécu la fin de règne de Chichi...? Sinon, pour ceux que cela intéresse, je rappelle qu'un manuscrit secret de la Princesse a été découvert précisément au mois de mai 2008, comportant des passages qui ne figuraaient dans aucune édition jusqu'alors. Je l'avais signalé sur mon blog et donné copie de quelques extraits...

     

  • Des fous d'Allah dévastent le centre d'Athènes

    En Grèce, la perquisition d'un café tenu par un Syrien a donné lieu à de véritables scènes d'émeute. Il semble que l'un des policiers grecs ait eu un geste malheureux avec un exemplaire du Coran. Le livre aurait été déchiré et piétiné. Un millier d'immigrés ont alors débarqué dans le centre d'Athènes, des Afghans, des Pakistanais et des Syriens, et ont tout saccagé.

    Ces gens-là doivent comprendre qu'ils ne sont pas en territoire conquis, en Grèce. J'espère que la Grèce ne va surtout pas faire preuve de laxisme. C'est le moment opportun pour renvoyer tous ces tarés de Dieu chez eux ad vitam aeternam. Les islamistes et tous ceux qui les soutiennent doivent comprendre une bonne fois pour toutes qu'ils ne feront pas la loi en Europe.

    Moi, ça me fait bondir : quand tu viens dans un pays qui a la générosité de t'accueillir, d'autant que la Grèce a ses propres problèmes à gérer, tu fermes ta gueule et tu ne te la ramènes pas comme si tu étais chez toi. Tu ne commences pas par imposer tes coutumes, tu t'adaptes et tu mènes tes pratiques religieuses avec discrétion, sans ostensation. Il paraît qu'il y a 100 000 immigrés musulmans à Athènes. Il est temps pour le pouvoir grec de faire du tri et de séparer le bon grain de l'ivraie.

    Les manifestants ont convergé vers la place Omonoia en réclamant des excuses des autorités grecques. Lesquelles se couchent et vont diligenter une enquête. C'est incroyable de voir une démocratie se coucher à ce point-là alors que les policiers ont chopé un Afghan qui tentait de leur balancer un cocktail molotov (cet abruti a raté son coup et s'est brûlé avec). Il n'y a aucune excuse à donner (manquerait plus que ça) pour un livre dont on ne sait même pas s'il a vraiment été piétiné, au demeurant. A la rigueur, si les manifestants voulaient faire valoir leur bon droit, ils pouvaient toujours tenter d'ester en justice. Avec des conneries de ce genre le Laos (extrême-droite locale) va faire un malheur aux prochaines élections quelles qu'elles soient.

    Tiens, la politique d'immigration, en Grèce, a ressemblé étrangement à ce que la gauche de la gauche et une large part du PS réclament de longue date  en France : des régularisations massives. Je me souviens encore de Ségolène Royal vantant les mesures de Zapatero en Espagne, pendant l'élection présidentielle. Il en est largement revenu, le Zapatero, vu l'afflux massif d'immigrés clandestins que cela lui a valu.

    Je vais essayer de tenir une petite chronique de la Grèce et de Chypre, sur ce blog, de temps à autre, parce qu'il y a beaucoup de choses intéressantes à observer là-bas.

  • Européennes dans quelques médias

    Je me suis livré à un petit test : j'ai visualisé tous les JT de 20 heures des sept derniers jours écoulés sur France 2 afin de repérer tous les sujets qui évoquaient les Européennes de près ou de loin. Résultat des courses, un sondage, un portrait de Marine Le pen, un reportage sur les dessous du Parlement Européen et une image d'Hervé Morin faisant trempette. Débats ? Zéro. J'en profite toutefois pour adresser mes félicitations au concepteur du site de France 2 pour les JT : très clair, et très pratique. On peut retrouver vite et aisément l'information que l'on recherche.

    Du côté de TF1, deux reportages avec Cohn-Bendit et Villiers et un reportage pas mal fait sur les Coulisses du Parlement Européen. Mais...toujours pas de débat... On ne peut pas franchement jeter la pierre aux grandes chaînes télévisées, je pense qu'elles essaient de bien faire, mais le problème, c'est qu'elles ne savent pas quoi dire, en somme. On n'y voit jamais aucune problématique européenne présentée. Tout juste aborde-t-on un point saillant dans le reportage de TF1 quand Alain Lipietz puis Marielle de Sarnez font observer tour à tour que les directives européennes ont une traduction en droit national à plus de 80%.

    L'ADLE avait publié des Bandes Dessinées en 2006 (d'ailleurs j'en ai une et je l'ai lue, elle est pas mal du tout). Les euro-députés en étaient les héros éponymes. Apparemment, les médias s'en rendent compte trois ans après...Bon...Dans le même ordre d'idées, au festival d'Angoulême, en 2003, il y a eu une BD pas mal du tout qui expliquait le fonctionnement du Parlement Européen dans le cadre d'une aventure, les Eaux blessées.

    En fait, voilà, c'est ça qu'il faudrait faire : une série genre XIII ou Largo Winch avec comme cadre le Parlement Européen. Un truc du genre, et ensuite, une adaptation à la télévision. Une "Urgences" Européennes, quelque chose dans le genre, quoi...Ça, ça populariserait de manière évidente le Parlement et cela permettrait de distiller au fil du temps le fonctionnement et les problématiques du Parlement. L'inconvénient, c'est que cela se prévoit à l'avance, pas deux semaines avant une élection. Pour la prochaine mandature, il faudrait y songer, et je pense que le Parlement aurait alors tout intérêt à faire appel à des experts qui ont réussi dans leur domaine, même si cela coûte cher.

    Finalement, on en revient à un problème plus large qui est celui de la civilisation et de la culture. L'Amérique n'a aucune difficulté à concevoir des tonnes de séries en tout genre qui popularisent leur mode de vie. Mais nous, en Europe, on est incapable d'en faire autant. Il faudrait vraiment que le Parlement Européen y réfléchisse et consacre un véritable budget à la communication, car cela devient essentiel dans les temps où nous vivons.

  • Police dans les écoles

    J'ai suivi la dernière proposition de Xavier Darcos en matière de sécurité dans les établissements. Il s'agirait d'autoriser des unités spéciales soit de l'éducation soit de la police à intervenir dans les établissements scolaires pour procéder à des fouilles.

    Voici ce que cela a inspiré à Marielle de Sarnez, candidate MoDem à l'eurodéputation en île de France :

    581821186.6.jpgRecourir à une "force mobile d'agents" dans les écoles est  "un aveu de défaite". "Comme chaque fois en période électorale, l'idée revient d'installer une police dans les établissements scolaires. Ce n'est pas une démarche éducative, ce ne sera d'ailleurs pas non plus une démarche répressive, parce que ça ne se fera pas". "Agiter ces propositions, faire des chefs d'établissement ou des inspecteurs d'académie des officiers de police judiciaire, c'est le contraire de ce que l'école attend. C'est un constat d'échec, un aveu de défaite. Cela veut dire qu'on baisse les bras, que l'on se résigne". "Ce qu'il faut, c'est rétablir l'autorité à l'école. En mettant davantage d'adultes, d'éducateurs, de surveillants au lieu d'en supprimer régulièrement. En formant les enseignants à faire face aux situations de conflits et à exercer leur autorité en face des élèves".

    Le MoDem préconise "la mobilisation de tous, directeurs d'établissements, personnels administratifs, professeurs, surveillants, parents", en "leur donnant les moyens, en les soutenant, en étant à leur côté, et en se servant des expériences de directeurs d'établissements qui ont réussi". "Pour que les jeunes élèves respectent leurs professeurs, il faut que le statut de l'école et des enseignants soit respecté par tous, et d'abord par les pouvoirs publics".

    J'avoue que je suis bien plus partagé que Marielle sur ce sujet. D'un côté, je ne suis pas convaincu par l'initiative de Darcos, et comme le relève Marielle, par sa volonté véritable de sécuriser les écoles : en effet, il faudrait peut-être commencer par ne pas supprimer les surveillants, alors que leur présence s'avère souvent efficace. Mais d'un autre côté, il ne faudrait pas non plus verser dans l'angélisme et s'interdire d'intervenir dans les établissements scolaires quand cela a lieu d'être. Les syndicats qui parlent d'hystérie sécuritaire m'exaspèrent. Il y a des problèmes de sécurité dans de nombreux établissements scolaires et dans les collèges, la loi du plus fort règne de manière à peu près généralisée.

    Ceci me fait d'ailleurs penser à l'histoire de l'école de Florac, avec ces deux gamins interpellés par des policiers. Je ne trouve pas admissible le principe d'avoir ainsi embarqué un petit de 6 ans, sans en avoir avisé les parents de surcroît. Mais, j'aimerais bien avoir le fin mot de l'histoire : le plus petit a manifestement bien volé le vélo (le coup de l'emprunt, c'est du foutage de gueule, on sait très bien qu'il l'a volé, c'est tout). Il y a des parents qui instrumentalisent la minorité de leurs enfants pour narguer la loi en se croyant à l'abri de toutes mesures.

    Parce que si ce sont des gamins qui posent régulièrement problème aux autres, ce n'est peut-être pas étonnant qu'un jour, il finisse par se produire quelque chose, surtout s'il y a défaut de réactions des parents s'il y a eu des litiges précédents. Bref, certains parents croient pouvoir laisser leur progéniture agir en toute impunité en s'appuyant sur le vide juridique et les lois très protectrices qui enourent les délits des mineurs. L'excuse de minorité devient très facilement une excuse de carence éducative, étant entendu qu'une des missions prioritaires des parents, c'est de rendre leur descendance capable d'évoluer en société.

    Pour revenir à la proposition de Darcos, je n'y crois guère, ne serait-ce que parce que de toutes façons, il ne s'en donnera pas les moyens.

     

  • Aux sources de l'abstention européenne

    L'abstention, hélas, demeure la plaie la plus redoutée et redoutable des forces politiques en présence sur l'échiquier national. Sans vouloir être pessimiste, je crois qu'il n'est rien, ou alors très peu, que nous puissions faire pour la limiter. L'abstention n'a pas une cause conjoncturelle, et alors on pourrait au moins envisager de renverser la vapeur, mais des causes structurelles profondes. Je lisais la thèse d'un étudiant en sciences politiques de l'IEP. Elle date de l'année 2000. Et pourtant, elle n'a rien perdu de son acuité. Les forces politiques, les gouvernements me font rire : ils se réveillent à chaque fois quelques semaines avant les élections européennes. Comment veulent-ils espérer retourner l'opinion en faveur de la participation avec autant d'inconséquences. Peu d'euro-députés informent les citoyens des travaux et des débats qui ont lieu au sein du Parlement Européen. Et comme ces élections n'aboutissent à aucune forme de gouvernement, contrairement à toutes lesd autres en France, les électeurs n'en voient ni l'issue ni les résultats concrets. Le Parlement leur semble donc un objet lointain dont on a quelques échos de temps à autre quand une directive européenne défraie la chronique.

    Le Bien Public énumère en vrac et sur le vif les motivations ou non-motivations qui amènent les électeurs à ne pas prendre part au vote, lors des scrutins européens. Ils ne savent pas pour quii voter et n'identifient pas clairement les listes. Ils ignorent même parfois leur existence. C'est que les programmes ne sont pas non plus identifiables, et les arguments volent bas. L'UMP ne dit rien, le PS accuse le MoDem de voter avec des libéraux ou appelle au vote utile au lieu de proposer un programme, et la sphère médiatique ne relaie pas les idées avancées par le MoDem ou Europe écologie en dépit du travail de ces deux partis, les plus sérieux, dans ces élections.

    Il est ridicule d'entendre un Vincent Peillon expliquer que l'abstention sert la droite. En réalité, l'abstention ne sert personne mais menace l'essence de la démocratie. Elle concerne donc tout le monde et toutes les forces politiques.

    Je me demande parfois si c'était une idée intelligente de régionaliser le scrutin européen. Finalement, les euro-députés ne représentent pas une région, mais des valeurs, un projet politique et une nation. Il serait finalement peut-être préférable de nationaliser à nouveau cette élection avec des listes pour toute la France, désormais, et non ces candidats régionaux. Cela n'a guère de sens.

    Et puis enfin, dernière réflexion, nous sommes tellement habitués, en France, avec nos traditions politiques et notre mode de scrutin au bi-partisanisme et à la toute-puissance du fait majoritaire que nos députés n'ont guère l'expérience des débats contradictoires et des nécessaires alliances d'idées du Parlement Européen. Souvent, l'euro-députation, au regard de la députation nationale, est considérée comme une répudiation voire un placardisation. Édifiantes sont les réactions de Rachida Dati, Vincent Peillon ou encore Rama Yade à cet égard.

    Enfin, comme l'observe finement Hashtable, il faudrait peut-être en revenir aux fondamentaux : la crise que nous vivons est bien loin d'être finie. Or, on n'entend guère les partis en parler et évoquer quelles mesures concrètes ils escomptent voter dans le futur Parlement Européen. Et pourtant, des nuages noirs menacent de déverser la pire des tempêtes sur notre Europe : personne n'évoque une possible crise des États. or, ces États s'apprêtent à lever tous en même temps d'énormes fonds sur les marchés. Seul le groupe thématique du MoDem semble y avoir pris garde puisqu'il propose un emprunt solidaire des états européens afin d'assurer une notation AAA à tous les emprunteurs solidairement. Quelques individus prévoyants comme le centriste Jean Arthuis, se sont tout de même intéressés à nos sources de financement futures probables, mais ils sont bien isolés. En 1929, il y avait eu un court rebond avant que l'économie mondiale ne plonge définitivement dans la récession la pire de son histoire avec l'issue que le monde entier connaît désormais. Les gouvernements n'ont pas appris grand chose de l'histoire : après des déclarations de circonstances, ils cherchent déjà à tirer la couverture à eux et le plan de relance européen ne s'avère être qu'un empilement de mesures nationales. Là encore, il faut saluer la clairvoyance du MoDem qui appelle à un gouvernement européen. Sans être d'accord avec une bonne partie des mesures des Verts, j'observe toutefois qu'ils ont la même optique, d'action à l'échelon européen. Quand Cohn-Bendit se décidera à discuter d'Europe au lieu de jeter l'anathème sur Bayrou, on pourra peut-être commencer à discuter projet contre projet...

    Bref, l'abstention a de beaux jours devant elle. Je crois que pour ces élections, il est trop tard. Mais il faut préparer d'ores et déjà les suivantes et ne pas retomber dans les travers qui ont créé l'actuelle situation. Cela suppose d'avoir une mémoire qui dépasse la seule semaine de campagne à laquelle nous aurons droit au mieux...

     

  • Épisode inconnu du Seigneur des Anneaux : la Traque de Gollum

    J'ai pris connaissance, grâce à KaG d'un épisode tout à fait inconnu du Seigneur des Anneaux. Il s'agit en fait d'un court-métrage réalisé par des amateurs avec un budget très réduit : 5000 dollars seulement. Mais alors, quel talent : on n'y voit que du feu ou presque. La réalisation emmène le spectateur droit dans l'atmosphère de la célèbre trilogie, et s'il y a parfois quelques lenteurs, le court-métrage n'a globalement pas grand chose à envier avec l'oeuvre de Peter Jackson. Les visages des personnages principaux sont proches de ceux du film, à l'exception d'Arwen, et pour les orques, on n'y voit que du feu.

    Peu avant les premiers troubles en Comté, Aragorn et Gandalf tentent de retrouver Gollum car il est le seul à savoir que l'Anneau se trouve dans la Comté. L'inconvénient, c'est que les espions de Sauron ont eu vent de l'existence de Gollum, et ils comptent bien le retrouver aussi...

    KaG s'étonne avec raison qu'une telle réalisation n'ait pas buzzé sur la Toile. Surprenant, car le court-métrage vaut vraiment le détour. Les amateurs de Tolkien devraient apprécier. D'après ce que j'ai pu lire sur le site des réalisateurs, une première projection a eu lieu à Londres, le 03 mai dernier.

  • Enfants : le Diable s'était infiltré dans l'Église

    Plus j'en entends, et plus je me dis que la cause est décidément entendue : l'église catholique est rongée comme le ver pourrit une pomme de l'intérieur. L'ampleur des révélations qui affectent cette fois l'Irlande pourrait lui porter un coup fatal. Enfants humiliés, battus, violés : peut-on encore confier les enfants à des Catholiques, et plus généralement à des religieux, d'ailleurs, voilà la question qu'il convient de poser. En même temps, il faut, je le crois, se montrer prudent. En France, il y a eu moins de faits graves et avérés qu'en Amérique ou en Irlande, mais c'est aussi que l'Église y est moins traditionnaliste et plus ouverte sur la société.

    Même la littérature religieuse n'exclut pas que le Diable prenne un jour l'apparence d'un prêtre. Dans les légendes arthuriennes, je crois me souvenir que Perceval se fait piéger de cette manière-là, me semble-t-il. Al'inverse, Bohor en croise un dans un songe : ce dernier lui reproche d'avoir préféré sauvé une pucelle innocente à son frère. Mais Bohor ne se laisse pas avoir.

    J'observe, depuis le début de ces histoires, une concomittance absolue entre ces affaires et l'ultra-conservatisme réactionnaire des institutions mises en cause. En clair, méfiez-vous des établissements qui ne veulent pas de mixité et en particulier de ceux qui ont des relations coupables avec les courants intégristes. Ce sont les plus nocifs, et c'est là-bas où les enfants sont susceptibles d'y courir le plus de dangers. Même le reconnu et prestigieux établissement Saint-Jean de Passy dans le 16ème arrondissement de Paris n'a pas échappé à son affaire...Et est-ce un hasard si cet exemple corrobore ce que je venais de dire ?Jetez un oeil sur la description de l'établissement : à partir du secondaire, les classes cessent d'être mixtes...Quod erat demonstrandum... Et je conseille à mes lecteurs qui seraient tentés de placer leurs rejetons dans un établissement catholique d'écouter avec attention les conseils de l'hérétique, il connaît son sujet. Gardez-vous des établissements religieux non-mixtes. Tenez, mon Bohor, il est marié, lui, il a connu l'amour charnel, pas Perceval (je ne compte pas Galahad qui est une incarnation de l'Esprit Saint). Or il ne se laisse pas avoir par le Malin quand celui-ci prend l'aspect d'un religieux...

    Il existe toutefois en France tout un tissu catholique éducatif de grande qualité. De nombreux religieux sont également admirables. Il ne faudrait pas jeter le bébé avec l'eau de bain. En revanche, l'Église doit déposséder ses éléments les plus réactionnaires de tout pouvoir sur les enfants. Ceci devrait d'ailleurs faire réfléchir le Pape Benoît XVI, qui continue à nommer les évêques les plus infects et arriérés çà des postes-clef, et également toutes les bonnes familles bourgeoises en quête de pureté mystique et d'éducation à l'ancienne.

    L'Église n'en a pas fini : je fais le pari, et je suis presque sûr de ne pas me tromper, que le prochain continent qui sera touché sera l'Amérique du Sud. Dans tous les pays d'Amérique latine, compte-tenu du poids de l'aile la plus réactionnaire et droitière de l'Église, assurément, de nouveaux scandales se préparent.

  • Le programme européen du MoDem

    PS et UMP ont tenté de refaire le coup de la présidentielle, mais c'est raté. Comme promis par François Bayrou, voici le programme européen du MoDem en libre téléchargement.

    J'en recommande très vivement la saine lecture.

  • Le MoDem joue la BCE contre la crise

    Je prends le temps, comme je l'ai écrit récemment, d'examiner, désormais, les documents de travail des diverses commissions thématiques du MoDem pour l'Europe. Aujourd'hui, j'ai lu  le rapport d'étape de la commission Économie. J'y ai trouvé des choses que je ne retiens pas parce que je n'y adhère pas, et d'autres, au contraire, fort intéressantes.

    Voici donc  ce qui a mon imprimatur. Je rejoins les propositions faites ci-dessous, elles me paraissent le bon sens même :

    1. Création d'un Conseil de la politique économique pour la zone Euro

    Transférer la souveraineté monétaire d’un pays à une banque centrale commune sans lui adosser un pouvoir politique suffisamment puissant pour conduire une politique économique commune n’est pas satisfaisant.

    Vouée aux gémonies hier, encensée aujourd’hui, parfois par les mêmes, notamment l’actuel Président de la République, la Banque centrale européenne incarne, en partie par défaut d’autres institutions fédératrices, l’Europe économique. La question n’est pas tant celle de l’indépendance de la Banque centrale que personne ne saurait aujourd’hui contester, que celle d’une articulation pertinente des politiques monétaire et budgétaire, du manque de coordination des politiques budgétaires nationales et de l’émergence d’un budget européen, susceptible de porter les initiatives de soutien à l’activité.

    L’Eurogroupe, qui réunit les ministres des finances de la zone euro et joue à ce stade ce rôle politique, est trop faible. C’est pourquoi il serait nécessaire de créer un Conseil de la Politique Économique de la zone euro, qui se réunirait à intervalles  réguliers, non pas au niveau ministériel mais à celui des chefs d’États et de gouvernements. Son rôle serait d’exercer une coordination effective de la politique économique et en particulier de mettre en partage les orientations de politique économique avec la BCE (comme le font certains gouvernements avec leur Banque centrale, au Royaume-Uni notamment), de mettre en oeuvre, en tant que de besoin, des initiatives budgétaires contracycliques et de venir en aide à des pays défaillants au sein de la zone. Le Conseil pourrait peut-être s’appuyer sur un Ministre de l’Economie de la zone euro, même si la multiplication des postes n’est pas souhaitable.

    2. Élargir la mission de la BCE à la surveillance systémique de l’activité financière.

    La BCE vise implicitement une croissance équilibrée, sans endettement excessif. La Réserve fédérale américaine s’est montrée laxiste à l’égard de l’endettement et de la formation de bulles spéculatives. Qui donnera tort à la BCE aujourd’hui ? Sur ces fondements, il est important que la Banque centrale européenne affirme explicitement son rôle de surveillance systémique. A côté des prix à la consommation, les prix de l’ensemble des actifs (financiers et immobiliers notamment) et l’endettement des différents agents devraient être pour la BCE des sujets d’intérêt premier. La banque centrale doit avoir la stabilité financière comme objectif et non plus seulement la stabilité des prix.

    3. Création d’un Fonds Monétaire Européen

    La zone euro s’est constituée sans créer un outil essentiel à son fonctionnement : un mécanisme de solidarité financière conjoncturel qui fonctionne comme un Fonds Monétaire Européen. Les concepteurs de la zone ont pensé que les seules règles de discipline financière des Etats, assorties de sanctions, en assureraient la solidité. Ils ont été à la fois trop confiants et pas suffisamment ambitieux. Une facilité exceptionnelle de la BCE pourrait être constituée afin de venir en aide aux Etats en cas de défaillance de leur signature. Les soutiens accordés le seraient dans des conditions ouvrant la voie du retour à l’équilibre.

    4. Création d’une agence européenne d’émission de la dette publique pour réaliser des emprunts européens Ce dispositif permettrait de lever des fonds sur les marchés domestiques européens et internationaux, en bénéficiant d’un rating AAA et de la garantie des Etats membres, afin de financer l’emprunt européen de la relance mais aussi des Etats membres emprunteurs selon une quote-part répondant à leurs besoins. Jean-Claude Juncker, l’actuel Président de l’Eurogroupe, a proposé que les émissions d’emprunt correspondant à 40% de la dette publique européenne soient ainsi mutualisées. Cette agence permettrait par là même de consolider la zone euro, à l'heure où les écarts de taux sur les emprunts d'Etat ne cessent de croître, au détriment des pays les plus fragiles comme la Grèce, le Portugal ou l'Irlande. La concurrence entre les émissions de dettes des Etats membres génère un effet de tension sur les taux et un surcoût. Ce dispositif permettrait d’éliminer ce surcoût et de compenser très probablement le surcoût que les Etats les plus forts, comme l’Allemagne, redoutent d’un tel dispositif (différentiel de taux entre leur dette nationale et une émission européenne sur un taux moyen des Etats membres).

    5. Mise en place d’un fonds de stabilisation conjoncturelle.

    La crise en cours le montre : il faut donner les moyens budgétaires à l’Union Européenne de jouer sur la durée un rôle contracyclique par la mise en place d’un Fonds de stabilisation conjoncturelle. Ce fonds pourrait être mis en place après la sortie de crise en phase haute du cycle. Les recettes fiscales permettraient de constituer les ressources du Fonds. Dans l’idéal, la constitution de ce  fonds devra relever d’un impôt européen lié à l’activité, comme par exemple une fraction de l’impôt sur les sociétés harmonisé.

    J'ai trouvé une autre idée intéressante, dans ce document : la proposition d'une charte européenne des principes fondamentaux à respecter en matière bancaire et financière. Mais j'y viendrai dans un second billet. Et puis j'en ferai un troisième pour les choses qui fâchent :-)