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  • A qui s'allier en Europe ?

    Bon, Quattremer l'avait annoncé, et LCI le confirme : les Italiens se barrent du PDE et de l'ADLE. Ça va faire mal, et à l'un et à l'autre. L'ADLE sera considérablement fragilisée avec une telle saignée. De notre côté, nous nous retrouvons empêtré avec un Meciar aux choix douteux par le passé. Mais bon, on ne devrait plus à avoir trop de questions à se poser, apparemment, il n'y a plus de députés européens du parti de Meciar.

    La question, finalement, c'est qu'est-ce qu'on fait, maintenant ? On reste avec l'ADLE ? On va à l'ALE, avec les Verts ? Bof, cette dernière solution ne m'enchante guère. Comme je l'ai dit, je n'ai pas très envie de faire cause commune avec les décroissants, d'autant que l'ADLE a mis au premier rang de ses priorités la croissance verte. Le PSE, si l'information de LCI est fiable, changerait alors de nom pour s'appeler l'Alliance des Socialistes et des Démocrates. Se fondre là-dedans ne m'enthousiasme pas davantage. Une chose est certaine : il faut absolument s'affilier à un groupe. Seul, le MoDem ne disposerait d'aucune logistique et serait sans pouvoirs ou presque.

    Cela dit, est-ce que l'info de LCI est fiable ? Ils parlent de 21 députés italiens ? Pas crédible ! Il n'y en a que 7 (à la suite des dernières élections) !!! Et sur la carte du Figaro, ils sont toujours comptabilisés à l'ADLE. L'information de LCI est d'autant plus ridicule que cette chaîne sans nommer l'ADLE parle d'ultra-libéraux alors que l'ADLE est en réalité un groupe centriste (d'ailleurs, la plupart des formations qui le composent sont au centre de l'échiquier politique dans leurs pays respectifs). C'est un certain Hugues Baudoin qui serait le correspondant de LCI à Bruxelles. Si toutes les informations internationales sont du même tonneau sur cette chaîne, on a du souci à se faire... Je n'aime pas verser dans le complotisme, mais ça ressemble drôlement à une info conçue pour discréditer Bayrou...Ou alors, faut changer de métier, sinon, quand on n'est pas capable de l'exercer convenablement...

    Je salue avec joie l'arrivée des premiers libéraux Grecs au sein de l'ADLE :-) Mais je déplore leur disparition à Chypre :-(

    Bon, si Fotini passe par là, elle devrait être en mesure de me dire de quel parti politique grec il s'agit, que je l'ajoute à ma liste.

    Bref, je demeure avec des questions un peu sans réponses. Peut-être y aura-t-il des recompositions. Après tout, ce qui serait sympa, c'est que les décroissants rejoignent les Verts nordiques, et que le reste de l'ALE fusionne avec l'ADLE. Cela ferait un très beau groupe vert, libéral et démocrate. Ça, ce serait drôlement bien, et ça nous permettrait de peser tous ensemble...

     

  • Reconduction de Barroso, la gauche doit prendre ses responsabilités

    Je lis çà et là, notamment dans le Figaro, que Graham Watson, le leader des libéraux et démocrates (ADLE), groupe auquel appartient le MoDem, pourrait accepter la reconduction de Barroso comme président de la commission européenne. Et j'entends, d'ores et déjà, les braiements et accusations de collusion qui commencent à fuser, non seulement à gauche, mais aussi au sein même du MoDem (ex-adhérents déterminés à casser du sucre sur le dos du MoDem fût-ce au prix de mensonges éhontés).

    Je tiens à rappeler les fondamentaux du Parlement européen : là-bas, comme tout est négociation, faute de majorité absolue pour un groupe ou même une alliance de groupes,on discute et on fait des compromis (pas des compromissions). Or, en décembre 2008, j'avais eu un entretien avec Marielle de Sarnez, euro-députée MoDem, qui m'avait expliqué que Graham Watson souhaitait la présidence du Parlement Européen (pas celle de la commission, celle du Parlement, suivez-bien, ce n'est pas pareil). En homme d'intelligence et de négociation qu'il est, il s'était alors empressé de prendre contact avec le PSE (socialistes européens) et l'ALE (Verts européens) qui s'étaient à leur tour empressé de l'envoyer chier en bonne et due forme. Faute d'obtenir quelque chose de ce côté-là, Graham Watson, en bon centriste libéral et pragmatique qu'il est, est allé voir du côté du PPE. Là-bas, on ne l'a pas envoyé paître (sans doute attendait-on les résultats des élections) ; on s'est contenté d'un silence-radio.

    Aujourd'hui, une majorité ALE-ADLE-PSE serait possible. Cela suppose que le PSE et l'ALE ne fassent pas la fine bouche. On pourrait par exemple s'entendre sur un président de commission vert ou social-démocrate (modéré, cela va de soi) et en échange, les trois groupes voteraient pour Watson comme président du Parlement. Ce serait un bon compromis, et cela permettrait de black-bouler les conservateurs, fussent-ils europhiles. Sans doute ne seraient-ils pas très contents, mais c'est de bonne guerre...

    J'ai écouté il y a peu une interview de Cohn-Bendit qui parlait de Barroso et résumait très bien l'esprit du personnage : avec Barroso, le dernier qui a parlé a raison. Il dit une chose le jour-même et autre chose le lendemain s'il a vu quelqu'un d'autre entre temps. Théophraste qui inspira notre La Bruyère national avait admirablement établi un tel état dans ses Caractères...Une sorte de croisement fâcheux entre le complaisant et l'empressé...

    Pour faire une définition un peu exacte de cette affectation que quelques-uns ont de plaire à tout le monde, il faut dire que c'est une manière de vivre où l'on cherche beaucoup moins ce qui est vertueux et honnête que ce qui est agréable. Celui qui a cette passion, d'aussi loin qu'il aperçoit un homme dans la place, le salue en s'écriant: "Voilà ce qu'on appelle un homme de bien!", l'aborde, l'admire sur les moindres choses, le retient avec ses deux mains, de peur qu'il ne lui échappe; et après avoir fait quelques pas avec lui, il lui demande avec empressement quel jour on pourra le voir, et enfin ne s'en sépare qu'en lui donnant mille éloges. Si quelqu'un le choisit pour arbitre dans un procès, il ne doit pas attendre de lui qu'il lui soit plus favorable qu'à son adversaire [...].

    Il semble que le trop grand empressement est une recherche importune, ou une vaine affectation de marquer aux autres de la bienveillance par ses paroles et par toute sa conduite. Les manières d'un homme empressé sont de prendre sur soi l'événement d'une affaire qui est au-dessus de ses forces, et dont il ne saurait sortir avec honneur; et dans une chose que toute une assemblée juge raisonnable, et où il ne se trouve pas la moindre difficulté, d'insister longtemps sur une légère circonstance, pour être ensuite de l'avis des autres; de faire beaucoup plus apporter de vin dans un repas qu'on n'en peut boire; d'entrer dans une querelle où il se trouve présent, d'une manière à l'échauffer davantage. Rien n'est aussi plus ordinaire que de le voir s'offrir à servir de guide dans un chemin détourné qu'il ne connaît pas, et dont il ne peut ensuite trouver l'issue[...].

    Nous voilà bien avancés avec un individu semblable. Bayrou et les euro-députés MoDem ont été clairs : ils sont prêts à étudier toute solution pour éviter Barroso. Graham Watson, de son côté, n'a rien exclu. C'est à la gauche et aux Verts de savoir ce qu'ils veulent. Je crois que Cohn-Bendit est prêt à des compromis. Reste à voir les autres partis verts et socialistes européens...

  • Juppé ou Fillon présidents de la commission européenne ?

    Je viens d'écouter l'interview de Jacques Delors sur France Inter via Marianne. Une petite remarque avant toutes choses : Marianne conlut un peu vite à une trahison de Jacques Delors parce qu'il cite les noms de Juppé ou de Fillon comme présidents possibles de la commission européenne. Il ajoute, ce que Marianne n'a pas relevé, "compte tenu du rapport de forces en Europe". C'est à dire, en gros, dans la mesure où le PPE serait majoritaire en Europe. Et il précise que si ce devait être les Socialistes (PSE) il aurait alors d'autres noms à proposer. Martine Aubry n'a donc pas de raisons de se plaindre de son père. Sur les propositions de Delors, je n'ai pas grand chose à redire, ce sont quasiment les mêmes que celles de Bayrou et du MoDem, particulièrement sur la solidarité européenne, une politique commune de l'énergie et la coopération entre États européens. Je déplore en revanche profondément qu'il demeure prisonnier de schémas politiques archaïques. Il ne cite pas même le nom de l'ADLE et encore moins du MoDem, qui manifestement n'existent pas pour lui. Consolation, en dehors de l'UMP et du PS, il n'y a pas d'autres forces politiques qui comptent de son point de vue. Bref, passons, on finit par s'y habituer, au MoDem (ou ailleurs). Espérons le détromper largement en juin...

    Concernant Fillon et Juppé, moi aussi, mais seulement si le rapport de forces s'y prêtait, je ne serais pas contre leur candidature à la présidence de la commission européenne. Ce sont deux hommes politiques honnêtes et qui maîtrisent leur sujet. J'aurais une préférence pour Juppé, mais je pense que Fillon, qui a de la poigne, ne serait pas mauvais comme commissaire européen (encore que parfois buté). Parce qu'il en faut de l'énergie, et de la volonté, pour lutter contre l'indivualisme des États-nations incapables de s'entendre, par les temps qui courent, alors que ce serait tellement nécessaire. Le concert des nations, comme dit Jacques Delors : voilà ce qu'est l'Europe. Un concert dans lequel chacun joue sa partition, mais pas une partition commune. Prenons l'industrie automobile : il n'y a que 5 ou 6 gros constructeurs en Europe, ce devrait donc être possible de s'entendre ! c'est à juste titre que Delors cite cet exemple. Et pourtant rien. Et là-dessus, on ne peut vraiment pas dire que Nicolas Sarkozy (mais Fillon aussi, il gouverne !) donne le bon exemple. Pourtant en Europe, l'ADLE, auquel le MoDem appartient, fait des propositions concrètes qui recoupent exactement ce que François Bayrou et Corine Lepage disaient en septembre 2008.

    On a dit que Sarkozy avait été un bon président de l'Europe. Je rectifie le tir : comme Delors, je pense qu'il a été un bon président du concert des nations européennes. Mais comme Président de l'Europe...il n'a rien fait évoluer. Je ne lui jette pas la pierre : pas plus lui qu'un autre. Le fait est qu'il nous manque des chefs d'état visionnaires et déterminés, par les temps qui courent, pour relancer l'Europe.

    Malheureusement, j'ai le sentiment que les élections européennes prennent le chemin de se jouer sur des enjeux nationaux ; c'est, tout du moins, ce que vise le PS qui s'efforce d'en faire un référendum contre Nicolas Sarkozy. Quelle erreur fatale ! C'est à une toute autre échelle que ces élections doivent être pensées. Le MoDem a le mérite de faire ses premières propostions dans cette optique. Tenez, par exemple, le MoDem est parvenu à faire adopter une mesure-clef, tout récemment, pour lutter contre le dumping social : il ne sera plus possible de se cacher derrière un sous-traitant pour sous-payer outrageusement un travailleur. Bien vu Jean-Marie Beaupuy (euro-député MoDem à l'origine de cet amendement). Voilà un embryon d'Europe sociale qui se met enfin en place.

  • ADLE,PDE, l'hérétique s'entretient avec Marielle de Sarnez !

    Sarnez.jpgJe me posais dimanche dernier des questions sur le devenir de l'ADLE. J'ai des réponses, et elles me viennent en direct et en exclusivité de Marielle de Sarnez avec laquelle j'ai eu un entretien téléphonique d'une heure sur le sujet.

    ADLE will survive ! Non seulement l'ADLE perdurera, mais, mieux, elle escompte s'élargir progressivement. Marielle m'a fait une genèse de l'ADLE très éclairante. J'ai écrit que l'ADLE ressemblait à l'UDF, mais, en fait, je me suis trompé, par ignorance de certains faits : en réalité, les constitutions respectives  de l'ADLE et du PDE ont largement préfiguré celle du MoDem en France. Marielle m'a rapporté que François Bayrou a beaucoup insisté auprès des élus UDF de l'époque pour rentrer dans l'ADLE alors que ces derniers, à une large majorité, voulaient demeurer au sein du PPE. Je comprends mieux, de ce fait, pourquoi le Nouveau Centre s'est d'office inscrit au sein du PPE. Ceci explique cela...Moi qui croyais logique leur adhésion à l'ADLE, je réalise que je me suis complètement trompé sur leur compte...

    Avec l'ADLE et particulièrement le PDE, pour la première fois, une force centrale et alternative voyait le jour en Europe, interrompant le face-à-face récurrent entre socialistes et conservateurs. Le MoDem qui tente de se frayer un chemin entre le PS et l'UMP a suivi exactement la même voie. En fait, quand j'y réfléchis, et je crois qu'un lecteur avait fait l'observation dans mon article sur l'ADLE, il y a une logique à l'oeuvre depuis Force Démocrate, et le MoDem, au niveau national, est l'aboutissement de cette logique.

    En ce qui concerne les prises de position de plusieurs leaders de l'ADLE en faveur du PPE, j'ai la clef du mystère : il s'agit de déclarations essentiellement tactiques. Une scission de l'ADLE n'est en aucune manière envisagée, pas même en pensée. Ce serait d'ailleurs suicidaire quand on considère ce qu'apporte logistiquement et politiquement un groupe au Parlement Européen. Non, le fond de tout cela, c'est le désir de Graham Watson, le lib-dem britannique de se présenter à la présidence de la Commission européenne ; d'après ce que j'ai compris, il a pris contact à la fois avec le PSE et le PPE. Le PSE l'a envoyé paître pour dire clairement les choses, et le PPE n'a pas répondu. Donc, en gros, on peut considérer les dernières déclarations de ces membres éminents de l'ADLE comme des sondes, voire, encore plus prosaïquement, des propos à usage local (en fonction des accords politiques en cours dans chaque pays).

    Il y a évidemment des débats sur la tactique à adopter, et le PDE a sa propre solution, solution que j'exposais récemment. Le PDE, parlons-en donc : je sais qu'un certain nombre de démocrates se posent la question de savoir [EDIT, merci Arnaud]ce que vont faire la Margarita et la DS. Il y a parmi nos alliés italiens, une sourde lutte d'influence entre Veltroni (DS) et Rutelli(Margarita), le premier cherchant à faire glisser le centre-gauche italien vers le PSE, et le premier souhaitant préserver son autonomie au sein du PDE et de l'ADLE. On peut comprendre ainsi certains tiraillements et silences. Au passage, Marielle m'a fait l'éloge de Guy Verhofstadt, le leader du VLD (parti libéral-démocrate en Belgique). Il faut dire que l'individu a une expérience très intéressante puisqu'il a dirigé une coalition arc-en-ciel (libéraux, socialistes et écologistes) dans le plat pays. Il a réédité l'exploit en étant à la tête, pendant la crise en Belgique, d'une coalition encore plus large (démocrates-chrétiens, libéraux et socialistes).J'exprime une opinion personnelle, car Marielle ne m'a rien dit sur ce point, en pensant qu'une telle candidature ne déplairait pas forcément à certains élus verts et socialistes. Et en revanche, ce que m'a dit Marielle, c'est qu'il y avait des députés libéraux, conservateurs et socialistes qui ne disaient rien mais qui pensaient très fort, à propos de Barroso...

    In fine, Marielle n'a rien, ad hominem, contre Barroso, mais comme Président de la Commission, elle lui reproche d'avoir très mal géré les crises que l'Europe a eu à affronter, particulièrement la crise financière. Elle estime qu'il l'a dirigée comme un premier ministre et non comme un Président.

    P.S Je sais qu'elle m'a livré un scoop, mais nom de Zeus, je ne parviens à me rappeler quoi exactement, j'ai un trou de mémoire. Si jamais je m'en souviens (j'ai le souvenir que c'est un truc important, mais quoi ???!) promis, je fais un EDIT sur le blog et je lâche l'info. Si vous me posez des questions dans les commentaires, ça va me revenir peut-être...