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  • Le cas de la burqa

    Je ne suis pas loin de partager les avis de Rubin (encore que je ne jetterai pas la pierre aux députés)et surtout d'Aurélien Véron à propos de la burqa. Comme le second, j'ai mal pour les femmes qui portent la burqa. En revanche, cela me paraît quelque peu tendancieux de faire la comparaison de leur cas avec le percing...Mais sur le fond, il me semble qu'il vise juste en rappelant qu'il faudrait se demander pourquoi ces femmes-là portent la burqa. Certaines y voient en effet une affirmation d'une identité, même s'il ne faut pas occulter que pour une majorité, il y a une pression de la famille ou d'un mari.

    Je suis convaincu que la proposition de loi de nos députés part d'un bon sentiment, mais il faut se rappeler cette maxime fameuse de Pascal : l'homme n'est ni ange ni bête et qui veut faire l'ange, fait la bête. Il y a un risque non-négligeable d'ouvrir la boîte de Pandore en légiférant ainsi. Bien sûr, c'est tentant de ne pas céder un pouce de terrain à l'intégrisme islamiste, car c'est bien de cela qu'il s'agit, et, très certainement, je suis à peu près convaincu que cette loi serait efficace, comme l'a été la loi sur le voile, mais les dommages collatéraux sont trop importants à mes yeux. Nous ne parviendrons pas à faire passer un tel projet sans renier notre droit particulièrement dans le domaine de la protection des libertés individuelles.

    J'ai lu la proposition de résolution. L'argument principal avancé est pour le moins surprenant : la burqa empêche l'identification de la personne. Comme la cagoule, en somme...

    l’obligation de retirer le niqab ou la burqa pourrait être justifiée par des buts légitimes qui sont les exigences de la sécurité publique, d’identification des personnes ou encore la protection des droits et liberté d’autrui.

    Je dis l'argument principal, parce que le second me paraît trop flou :

    la burqa comporte une signification de soumission de la femme qui dépasse sa portée religieuse et pourrait être considérée comme ‘’portant atteinte aux valeurs républicaines présidant à la démarche d’intégration et d’organisation de ces enseignements, obligatoires pour les étrangers admis pour la première fois en France

    Les députés doivent réaliser que toute loi qui s'appliquera sur la base de tels arguments pourra faire jurisprudence. Il n'est pas aisé de définir clairement les signes de soumission de la femme. Nous nous aventurons sur un terrain fort mouvant avec un objectif aussi clairement affiché.

    Non, la seule chose que l'on peut demander aux femmes en burqa, c'est de le retirer chaque fois que la situation l'exige, comme le fait observer Chitah en commentaire chez Aurélien (je le cite):

    Le problème c'est qu'un contrôle de police, normalement, devrait être justifié : on ne contrôle pas les gens comme ça, au hasard, juste pour le plaisir. C'est ce qu'une constitution bien plus libre que la nôtre dit, cela s'appelle une "fouille illégale et illégitime". (Le droit des citoyens d'être garantis dans leurs personne, domicile, papiers et effets, contre les perquisitions et saisies non motivées ne sera pas violé, et aucun mandat ne sera délivré, si ce n'est sur présomption sérieuse, corroborée par serment ou affirmation, ni sans qu'il décrive particulièrement le lieu à fouiller et les personnes ou les choses à saisir.) C'est ça le principe. Ensuite, il existe des lieux privés où être identifiable est absolument nécessaire, je pense notamment aux guichets bancaires : là, effectivement, perruques, cagoules, casques de motos, etc. sont interdits parce qu'ils empêchent l'identification. Second point : le débat sur "ces femmes ont-elles le choix ou pas de porter le voile/burqa/etc.?" est complètement débile. D'une part pour les raisons invoquées par Aurélien, où il semble que nombreuses sont celles qui sont parfaitement autonomes dans leur décision. Et d'autre part parce que dans la loi, obliger quelqu'un à faire quelquechose est déjà proscrit. Si demain j'oblige ma femme à porter un voile, jouer du banjo, ou faire le poirier, dans les trois cas je serais évidemment en faute, qu'un tribunal évaluera pour fixer une peine adéquate.

    Le point sur lequel je ne rejoins pas Chitah, en revanche, c'est d'affirmer que ce débat est débile. La preuve que non, c'est qu'il fait justement débat et qu'il pose un réel problème aux yeux de l'idée que nous autres Français, attachés à la démocratie, au droit et à la laïcité nous nous faisons de l'égalité entre hommes et femmes. Ce n'est pas n'importe quoi parce que cela touche le fondement même de notre constitution. Chitah aurait donc bien tort de l'évacuer ainsi d'un revers de la main, sous prétexte ce que ce serait marginal (lire son billet sur le sujet) tout comme Manuel, d'ailleurs, qui intervient aussi dans ces mêmes commentaires en estimant que c'est de la propagande anti-islam.

    A noter que Frédéric (Ataraxosphère), un blogueur MoDem, ne s'est pas posé la question sous l'angle de la religion ou des valeurs. Pour lui, c'est bien plus simple que cela : il devrait être interdit de se promener en masquant son visage, quel qu'en soit le motif, un simple question de sécurité publique.

  • Je ne me joindrai pas aux Promoteurs

    Malgré toute l'estime et le respect que j'ai pour Christophe Ginisty, blogueur émérite et militant du MoDem fiable et engagé, je ne rejoindrai pas ses Promoteurs Démocrates. J'ai pour habitude, quand j'envisage d'engager la construction d'une demeure, de me préoccuper des fondations avant toutes choses. Or, il me semble que les Promoteurs Démocrates mettent largement la charrue avant les boeufs. Oh, bien sûr, il y a quelques suggestions que je rejoins, les ayant faites moi-même pas le passé : le shadow cabinet, pourquoi pas. Je l'ai déjà proposé il y a un certain temps. La nécessité d'un porte-parole, soit, à condition d'avoir quelque chose à dire.

    Mais, dans l'immédiat, l'essentiel n'est pas là, à mes yeux. L'essentiel, c'est le corpus programmatique. Or, dans le flux de nouvelles affligeantes qui frappent notre mouvement à la suite des élections européennes, j'ai une bonne nouvelle à annoncer aux militants et sympathisants du MoDem. Nous avons désormais tout le matériau nécessaire pour bâtir notre corpus programmatique. Notre mouvement existe depuis deux années, désormais, et, avec les interventions de nos têtes de file, à commencer par Bayrou lui-même, mais surtout le formidable travail accompli lors de nos conventions thématiques, nous disposons à l'heure actuelle de quoi constituer ce corpus avec un nombre suffisant d'entrées thématiques. De ce point de vue, ceux qui ont coordonné la campagne européenne ont abattu un très gros travail.

    Je n'ai pas fini de les éplucher, mais quelle richesse dans le propos et quel dommage de ne pas avoir su mettre en valeur les interventions et les propositions qui en ont surgi. Les discours de clotûre de Bayrou lors de ces conventions étaient excellents : quel dommage qu'il ne s'en soit pas inspiré lors de ses interventions pendant la campagne des européennes.

    A titre d'exemple, il a suffi que je publie une seule fois sur le Post un extrait d'un de ses discours sur le monde rural et les paysans pour qu'il soit aussitôt repris en une et lu de nombreuses fois. Voilà quelle était la voie à suivre.

    Ce dont nous avons besoin, à l'heure actuelle, c'est d'individus capables de relire tout ce matériau considérable, de le synthétiser et le présenter par entrée logique. Voilà ce dont nous avons besoin. Le site de campagne du candidat Bayrou lors des présidentielles était extraordinairement clair grâce à cette présentation. Le modèle existe, nous n'avons plus qu'à le répliquer en l'améliorant : le wiki semble tout à fait l'outil adapté pour cela, à condition qu'il soit simple d'utilisation. Des amateurs et des bénévoles feront dans plus de 90% des cas, toujours moins bien que des professionnels, même si parmi ces bénévoles et ces amateurs, on peut en trouver, de temps à autre, qui travaillent comme des professionnels.

    Il y a une propension fâcheuse, au sein de l'appareil militant du MoDem à vouloir sans cesse réinventer la roue. On y parle toujours de grands projets, on évoque de grandes idées, mais c'est presque toujours dans la réalisation que le bât blesse. Nous nous vantons de nos CSP++, mais la réalité c'est que la compétence professionnelle n'est pas aussi aisément transférable dans le travail programmatique et l'organisation d'un mouvement politique. Qui a coordonné des commissions ou un groupe sait combien il est difficile d'obtenir une réalisation approfondie en temps voulu.

    Je crois qu'il faut faire preuve de réalisme : quelle que soit la bonne volonté de sympathisants et de militants, elle ne suffira pas. J'observe les initiatives qui foisonnent, et ce qui me frappe, c'est de constater l'important taux d'échecs de ces initiatves. Forums, wikis, plate-formes, blogs collectifs, magazines "démocrates", réseaux "en mouvement"  se sont multipliés au fil de ces deux annés, mais aucun n'a abouti à quelque chose de construit. Parce que lorsque l'on demande un travail de longue haleine aux militants, même s'ils sont bien intentionnés, au bout d'un moment, ils finissent par rechigner, et encore davantage si leur travail est critiqué ou trié (ce qui est pourtant nécessaire pour parvenir à une production de qualité).

    Pour être direct, il suffit de comparer les plate-formes lesdemocrates.fr et forumdemocrate.fr pour mieux comprendre mon propos. Je ne désire pas vexer l'équipe qui a travaillé sur la seconde, car je sais qu'elle y a mis beaucoup de son coeur, mais ce n'est pas un hasard si la première plate-forme a été préférée à la seconde. leforumdemocrate n'était objectivement pas opérationnelle (pas de forums, pas de blogs, accès au wiki aussi mystérieux qu'abscons) et ne l'est toujours pas. lesdemocrates.fr n'était pas aboutie (pas de forums, pas de compteurs statistiques pour les blogs, pas de wiki) et ne l'est toujours pas d'ailleurs,  mais elle était suffisamment avancée pour pouvoir être mise en route. Après quelques cahots initiaux, elle a assez vite trouvé son rythme de croisière, sanctionné tout récemment par un référencement dans google actualités. lesdemocrates.fr est une plate-forme qui a été réalisée par des professionnels. Les miracles n'existent pas, il n'y a pas de secret. Quand Christophe, qui s'était beaucoup investi dans ce projet avec toute une équipe de développeurs, de militants et de blogueurs a évoqué ce sujet avec moi, je n'ai pas eu le coeur de le vexer et de lui dire tout de go le fond de ma pensée car je savais que ce projet lui avait été cher. Le réel est inflexible, il finit toujours par nous rattraper. Si Bayrou et toute l'équipe du MoDem n'avaient pas eu la prudence de s'adresser à un professionnel en parallèle de la demande faite à Christophe, le MoDem n'aurait pas disposé d'un site à peu près opérationnel pour les élections européennes.

    Je vois plein de bonnes intentions dans les propositions des Promoteurs, mais pour moi, elles prennent le même chemin que toutes celles qui les ont précédées : celui des oubliettes, faute de vouloir s'attacher à l'esentiel, et pour vouloir privilégier le superflu au nécessaire. C'est regrettable, parce l'oubli engendre la rancoeur et le découragement.

    Il vaudrait mieux avoir le courage de dire clairement aux militants que l'on n'attend plus d'eux de nouvelles idées, désormais, mais qu'ils mettent en forme l'existant. Voilà qui serait précieux et autrement plus utile...

     

     

  • Ahmadinejad à 12% en Iran ?

    En parcourant un article de causeur sur l'élection présidentielle en Iran, je suis tombé sur un document surprenant : il s'agirait d'une note interne du Ministère de l'Intérieur iranien qui ne donnerait que 12% des voix à Ahmadinejad et des scores bien supérieurs à Karoubi et Moussavi. Causeur le tient d'amis iraniens qui le lui ont transmis. Concernant Karoubi, je m'étais étonné dans une note précédente, de le voir passer de 17% à 0.9% à ces élections, il est vrai. De là à s'imaginer que Ahmadinejad ne soit qu'à 12%...

    Le quotidien 20 minutes a réalisé en un temps record un travail d'Hercule : la Twittermap des élections iraniennes. On dispose en direct des gazouillis en provenance d'Iran. C'est intéressant, mais pas suffisant. Je note, au passage, que les tweets ne sont pas exclusivement opposés à Khamenei et Ahmadinejad.

    Je m'étonne de cette hypothèse à 12%. Comme je l'avais écrit dans un billet précédent, Ahmadinejad avait mis en place une structure pour recevoir les doléances des Iraniens les plus pauvres. Cette structure à traité 20 millions de demandes en 5 ans avec des réponses systématiques.Concernant le bilan économique d'Ahmadinejad, il n'est certes pas fameux, mais il a mis en place une mesure qui a eu un fort succès : il a considérablement développé le micro-crédit, ce qui a pu permettre à pas mal d'entrepreneurs pauvres de créer une entreprise ou encore de faire face à des difficultés momentanées de trésorerie. En outre, il a étendu l'accès aux soins pour les plus pauvres.

    Cette politique plutôt sociale aura forcément eu un impact. Enfin, je le suppose. C'est un élément que les médias occidentaux ne mettent pas en avant, mais qui pourrait expliquer l'éventuel succès d'Ahmadinejad.

    Causeur, en tout cas, partage mon avis sur l'intérêt de ne pas nous imiscer, nous autres Européens, dans une querelle interne à l'Iran. L'élément que je trouve fort intéressant et que souligne Causeur (mais comment a-t-il eu cette information ?) c'est qu'une grande partie du Clergé Chiite aurait réclamé le recomptage des voix. Il cite l'ayatollah Montazeri, qui aurait du succéder à Khomeiny mais s'était fait squizzer par Khamenei. Si Montazeri a réussi à amener le clergé à soutenir Moussavi, ce serait, pour le compte, une nouvelle donne. Il ne faut par ailleurs pas oublier qu'un candidat conservateur, Mosehn Rezaï réclame aussi une révision des scores électoraux. La fracture dépasse donc largement l'opposition traditionnelle à laquelle nous réduisons souvent la politique iranienne entre conservateurs et réformistes...

  • Infanticide versus avortement

    Ça a sévèrement chauffé dans la réacosphère tout récemment à propos de l'affaire des bébés congelés. Pour ma part, cela m'avait plutôt inspiré une réflexion sur le déni de grossesse, mais chez outre politique on a pensé autrement et on a préféré associer infanticide et avortement... Étant donné qu'il y a eu 83 commentaires là-bas, on comprend aisément que l'idée avancée n'est pas allée de soi.

    Les discussions  qui s'en sont ensuivies m'ont renvoyé à un débat que j'avais eu avec Florent à propos du statut de l'embryon. C'est un vrai serpent de mer que cette question. On n'en vient jamais à bout.

    Quand j'étais plus jeune, je ne me posais pas de questions et j'étais favorable au droit à l'avortement de manière inconditionnelle. J'estime toujours aujourd'hui que c'est aux femmes que doit revenir le choix, mais, entre-temps, je suis devenu un homme puis un père, et un père de plusieurs enfants. Sans remettre en question ce droit, ces changements dans mon existence ont remis en cause la légèreté et l'insouciance avec lesquelles j'avais jusqu'ici considéré le sujet.

    Mon premier enfant est né en l'an 2000. Mais, alors qu'il est né au milieu de l'année, mes premiers contacts avec lui ont eu lieu bien avant. Dès 5 mois, j'ai pu observer la petite vie qui arrondissait le ventre de ma compagne, et, très tôt, j'ai cherché à communiquer avec lui. Ainsi, quand je passais la main sur le ventre de sa mère, très vite, le bébé (le foetus ?) a pris l'habitude de venir "voir" ce qu'il se passait. Cela faisait des petites bosses sous la peau qui suivaient le déplacement de ma main. Nous avions fait tous les deux connaissance.

    Je me souviens d'avoir eu un désaccord avec ma compagne, à cette époque. Nous avions déjà choisi le prénom (nous savions de quel sexe serait l'enfant), et, je voulais le nommer par son nom, parce que je savais qu'il pouvait commencer à entendre les sons au-delà de l'utérus. Mais sa mère n'avait pas souhaité que j'agisse ainsi. Elle estimait qu'on ne savait pas ce que réservait l'avenir immédiat et qu'un enfant ne pouvait être nommé qu'une fois sorti du ventre de sa mère. J'ai donc du ronger mon frein jusqu'à sa naissance avant de pouvoir enfin l'appeler par son prénom, mon bébé.

    Mais sa réaction illustre toute la problématique du statut du foetus : est-il ou n'est-il pas ? Plus précisément : est-il encore la mère ou en est-il différent ? Certaines écoles de la psychanalyse soutiennent que le bébé (donc a fortiori le foetus) n'a pas conscience d'avoir une existence autonome et ne se pense que dans la fusion totale avec sa mère. Si le foetus est encore le corps de la mère, alors on comprend l'argument du droit des femmes à disposer de leur corps.

    Voilà qui renvoie à un autre débat, scholastique celui-là, qui opposa dans les universités médiavales les nominalistes et les réalistes. Pour les premiers, n'existait que ce que l'homme pouvait désigner par un nom alors que les réalistes (en fait des platoniciens tandis que les nominalistes sont des aristotéliciens) donnaient le primat à des réalités supérieures et transcendantes, indépendantes de l'esprit humain. Ainsi, « Le rasoir d'Occam » spécifie qu'« on ne doit pas multiplier les êtres sans nécessité (entia non sunt multiplicanda prater necessitatem) ».

    Florent, dans son billet, avait tranché dans le vif en assumant la mort de l'embryon comme un homicide légal. Alors, ce qui séparerait la vie de la mort, l'existence de la non-existence, ce ne serait plus que la loi ?

    Vous l'avez compris, je suis déchiré entre ce que m'a apporté mon expérience de jeune père, ma sensibilité à la toute petite enfance, vie foetale comprise, et le droit qui me paraît presqu'imprescriptible des femmes à ne pas se voir imposer une naissance qu'elles n'ont pas choisie.

    Il est à mon avis au moins aussi calamiteux d'accoucher d'un enfant que l'on n'a pas désiré, et même pire que l'on refuse, que de choisir d'interrompre artificiellement sa vie. L'issue terrible des grossesses de Véronique Courjault vérifie d'ailleurs cette observation.

    Dans les philosophies platonicienne et aristotélicienne, il existe certains écrits que l'on qualifie d'aporétiques. Un dialogue aporétique est un dialogue sans issue qui n'offre de solution satisfaisante ni dans un sens ni dans un autre.

    J'ai lu les échanges qui suivent le billet du chafouin. Le Chafouin et ses commentateurs se sont posés les mêmes questions que moi. Simplement, ils ont tranché dans un sens ou dans l'autre. Vous le comprendez, mon sentiment et ma raison se heurtent frontalement. Mon sentiment, mais aussi mes sensations me disent que la vie existe très tôt, que l'enfant a une conscience, même primitive, bien avant sa naissance. Ma raison n'infirme pas mon sentiment ni mes sensations, mais elle me conseille de ne pas me fier à m'immédiateté de l'émotion pour traiter d'un tel sujet ; j'irais même plus loin en précisant qu'elle m'invite même à m'en défier...

  • Pour aider l'Iran, fermons nos gueules !

    C'est dit un peu brutalement, mais je crois que c'est ce que nous avons de mieux à faire. Ce que d'ailleurs Obama a très intelligemment compris. Il y a actuellement, au sein même du pouvoir iranien une lutte de pouvoir. On a proclamé un peu vite Moussavi réformateur. Moussavi est un modéré, mais je rappelle que le candidat réformateur, c'est Karoubi, pas Moussavi.

    Moussavi, bien que modéré et plutôt ouvert, fait partie de l'establishment iranien. En ce sens, s'il est bien victorieux, il escompte bien ne pas se faire voler sa victoire. Et il a quelques appuis sérieux, ce qui explique l'indécision de Khamenei. Les Bazaris, apparemment, le soutiennent, et, ce qui est plus ennuyeux pour Khamenei, une partie du conseil des experts, seule instance capable de révoquer Khamenei. Or, ce conseil est présidé par Hachemi Rafsandjani, un pragmatique, adversaire politique direct de Khamenei.

    Je pense que les états européens n'ont absolument aucun intérêt à faire connaître leurs inquiétudes sur le processus électoral au pouvoir iranien ; le pouvoir iranien se fout des inquiétudes des Européens comme de l'an 40. Deux forces se mesurent actuellement en Iran et testent leur puissance. L'une dispose d'appuis politiques, mais moins que la seconde. En revanche, elle a réussi à mettre le peuple de son côté.

    En revanche, ce que nous pouvons faire, c'est faire circuler l'information. Le département d'Éat américain qui a bien compris l'enjeu, a agi avec beaucoup d'intelligence en suggérant à Twitter de remettre à plus tard sa maintenance. Il aurait simplement dû être plus discret pour qu'il n'y ait pas de fuites...

    Que l'on ne se leurre pas : sur le programme nucléaire, aucun des candidats n'a l'intention de lâcher du lest. A la limite, je dirais même que Moussavi est un meilleur choix qu'Ahmadinejad sur ce point, car comme il est bien meilleur diplomate, il braquera certainement moins les Occidentaux si finalement il a bien obtenu une majorité de suffrages. Et comme il les braquera moins, il fera forcément passer plus de chose sans coup férir...

    Une chose est certaine, ce que les Iraniens ont fait, seuls les Iraniens peuvent le défaire. Leur sort est donc entre leurs mains. On reçoit de l'information de Téhéran ou d'Ispahan, mais j'aimerais bien savoir quelle est l'ambiance dans les campagnes perses...

    Quelle que soit l'issue, Twitter se sera fait une sacrée pub à peu de frais dans cette histoire. J'ai ciommencé à chercher des profils d'Iraniens sur place, mais Twitter, c'est plus touffu qu'une savane, et je ne suis pas familier de ce mode de communication.

  • Le bac ne vaut rien !

    Je viens de lire la petite note d'Aurélien Véron qui se demande combien vaut le bac. Il voit dans cet examen un diplôme désormais sans valeur et en prône la disparition afin de recentrer l'éducation autour de deux pôles qui lui paraissent essentiels.

    Mais, in fine, ce qu'Aurélien tente de déterminer, c'est la valeur du bac. Ce qu'il coûte d'abord, puis comment il se vend sur le marché de l'emploi. C'est clair, il coûte cher, et il se vend mal. Je ne vais pas le lui contester. Mais, pour ma part, j'aime bien l'idée que le bac ne vaut rien. J'entends par là qu'il n'a pas de valeur. Pas de valeur, cela ne signifie pas que sa valeur est très faible, résiduelle, mais que le bac n'est tout simplement pas valorisable.

    Ce qui me plaît à moi, c'est l'idée d'un bac gratuit. Pas gratuit au sens marchand du terme, mais gratuit comme un acte serait gratuit. Au fond, l'idéal d'origine, à la création du bac, c'était de former d'honnêtes gens et de les doter d'une culture humaniste. Qui s'en souvient ? Le baccalauréat était le premier grade de l'Université aux temps anciens des premières heures de l'Université.

    Je ne suis pas le seul à avoir parcouru l'article d'Aurélien. Mathieu L aussi. Et je partage certaines de ses préventions contre une idée avancée par Aurélien : la fameux chèque-éducation. J'aime bien l'idée évidemment de laisser aux familles la liberté de choisir leur établissement scolaire, mais je me défie des effets pervers que cela peut entraîner. J'aime la liberté mais je ne confonds pas la liberté avec l'absence de limites. Notamment, rien n'empêche  des mouvements  sectaires d'ouvrir des écoles à tire-larigot pour capter in fine une subvention publique. Imagine-t-on des écoles burka, des écoles scientologues et cetera à discrétion du choix des parents ? La culture et l'Éducation cimentent la nation. Je préfère que l'on établisse des espaces de liberté au sein de l'école plutôt que l'on confie l'école à n'importe qui.

    Je plussoie le Privilégié qui obserrve que lorsqu'on met en concurrence des établissements scolaires, ce ne sont pas les usagers qui choisissent les établissements mais au contraire ces derniers qui choisissent leur public. Or, le chèque-scolaire et l'absence de limites dans le choix créeront cette concurrence. Ensuite, tout comme Bayrou, je pense qu'il y a des biens supérieurs qui doivent échapper à la logique marchande. L'Éducation fait partie de ces biens à mes yeux. Je maintiens donc que le bac ne vaut rien.

    J'ajoute que je ne suis pas du tout convaincu de l'intérêt financier de la chose. L'école a besoin d'une certaine rationnalisation des moyens. Les établissements scolaires, les équipements resteront vraisemblablement publics. Comment faire si le choix total laissé aux familles entraîne d'incessants mouvements de population scolaire ? On risque de parvenir à une véritable usine à gaz. Et pour la liberté pédagogique, désolé, mais il me semble légitime que des inspecteurs contrôlent régulièrement la qualité des cours dispensés par les enseignants. En revanche, dégommer l'espèce de techno-structure centrale qui impose ses vues depuis 40 ans à l'ensemble du monde éducatif, j'avoue que l'idée est plaisante.

    Enfin, je ne juge pas irréaliste d'amener 50% d'une classe d'âge à une licence dès lors que l'on développe les licences professionnelles. Ce qui est irréaliste (mais surtout idiot) c'est de vouloir amener 50% d'une classe d'âge à une licence disciplinaire. Il y a un vieux concept marxiste auquel, pour une fois, j'adhère, c'est l'idée d'une éducabilité universelle (mais cela s'arrête là). Pas aux mêmes rythmes forcément, pas avec les mêmes parcours, mais, sur le fond, je pense que tout le monde, s'il en a la volonté, peut accéder à un haut niveau de culture et d'éducation. A la théorie des dons, je préfère substituer celle des goûts. C'est simplement une question de temps et de volonté. Ce ne devrait pas être une obligation, mais simplement une possibilité.

     

  • Les récidives de Marc Machin

    Dans l'affaire Marc Machin, il y a quelques faits que les médias ont toujours passé sous silence. Tous les écrits se sont toujours concentrés sur la question de sa présence ou non sur le Pont de Neuilly et, par conséquence, sa culpabilité ou non. Mais aucun média ou presque n'avait relevé que Marc Machin avait déjà commis deux agressions sexuelles avant d'être soupçonné. Le voilà à nouveau condamné avec une gradation supplémentaire dans les faits. Les médias ont outrageusement minimisé les faits. La nouvelle agression dont il s'est rendu coupable a été accompagné de sévices sexuels très violents.

    Quand la justice étudie la culpabilité ou non d'affaires criminelles, on trouve toujours très rapidement moult comités Théodule pour appeler à soutenir tel ou tel justiciable. Je n'y participe que fort rarement. Non que je ne puisse imaginer qu'autrui soit accusé à tort, mais, dans ce genre de cas, j'aime bien connaître les antécédents judiciaires des individus concernés.

    La question que pose l'agression de Marc Machin, c'est celle, une nouvelle fois, de la récidive des délinquants sexuels. Il avait été condamné deux fois pour agressions sexuelles. La presse parle toujours de prise en charge, de soins pour cette délinquance -là.

    Est-ce que cela marche ? Voilà la question que je pose. On parle de soins comme s'ils allaient de soi. Mais est-ce le cas ? On retient de 4% de récidive seulement, pour les crimes. 4% , cela s'appuie seulement sur ceux que l'on identifie. Est-ce qu'il ne faudrait pas se poser une bonne fois pour toutes la question de la dangerosité définitive de certaines catégories de crime. Dès lors qu'il y a une seule récidive, on ne devrait pas attendre qu'elle soit "multi", il me semble que le cas devrait être entendu.

    Mon sentiment personnel, c'est que les crimes sexuels et les crimes sadiques (avec sévices) sont le fait de gens qui ne sont pas guérissables ni réinsérables. Il n'y a que deux solutions pour en finir une bonne fois pour toutes avec leurs pulsions :

    a) la prison à vie

    b) la biochimie organique : j'entends par là la possibilité d'agir directement sur les centres qui commandent l'agressivité dans le cerveau. Cela peut être par le biais d'une lobotomie appropriée ou par l'administration de substances bloquant d'éventuelles hormones en cause.

    Nos sociétés font un blocage sur la seconde possibilité en s'imaginant que toucher au cerveau d'un individu, fût-il un criminel, c'est l'aliéner dans son essence. A ceux-là, on pourrait faire observer qu'un criminel de ce type est de toutes façons, déjà aliéné...

    Alors libérer les tarés de toute sorte pour pouvoir se donner une posture morale au nom des droits de l'homme, cela pe paraît un tantinet léger comme issue.

  • 15 000 commentaires chez l'hérétique !

    Coup de pot : j'ouvre tranquillement l'interface administrateur de mon blog, je jette négligemment un oeil sur les stats, et je vois que je suis très exactement à 15 000 commentaires.

    Le blog a ouvert en mai 2006. 15 000 commentaires en 3 ans. Toutefois, il y a une accélération avec le temps, parce qu'il y a trois mois, il y avait 10 000 commentaires. En fait, depuis un moment, je tourne à 1000 - 2000 commentaires par mois.

    Attention : 15 000 commentaires, cela ne veut pas dire non plus 15 000 commentateurs. Difficile de savoir combien il y a de commentateurs. En revanche, je sais que le temps de lecture total des commentaires sur le blog excède le temps de lecture total des billets. Pas de beaucoup, c'est presque 50-50 mais les commentaires l'emportent.

    En parlant de statistiques, je m'acheminais tranquillement vers une fréquentation passable au mois de mai, c'est à dire 8500 à 9000 visiteurs uniques, mais, en rédigeant deux à trois billets sur Susan Boyle, j'ai provoqué dans l'avoir anticipé un afflux tout à fait imprévu de visiteurs, et du coup, j'ai terminé le mois à un peu plus de 1200 visiteurs uniques. Précisément,12 352 visiteurs uniques, 26436 visites, 83 996 pages lues et une moyenne quotidienne de 852 visiteurs avec un pic à 2566. Le mois de juin sera certainement supérieur étant donné que je viens de franchir le cap des 10 000 visiteurs uniques aujourd'hui.

    Merci google qui me place souvent en pointe sur les questions d'actualités. Je n'ai en revanche guère d'idées sur mon nombre d'abonnés. Aux alentours de 200 à 250, je pense, mais c'est une pure supposition.

    En fait, les statistiques brutes d'un blog ne sont guère intéressantes en soi. Ce qui est intéressant, c'est d'étudier ce que les lecteurs lisent et pourquoi, et puis, comment se constituent des mouvements massifs vers une acutalité plutôt qu'une autre. A cela, il faut ajouter des paramètres importants comme le titre que l'on donne à son billet et l'heure à laquelle on le publie.

    Il y a deux sortes de blogs : les blogs aristocratiques, de gens sérieux, qui publient des analyses de fond, sans doute lues et relues avec minutie, et puis des blogs popu, comme le mien, où l'on serre l'actualité au jour le jour, on fait des fautes de frappe et dont les articles comportent parfois des inexactitudes. Souvent, les aristocratiques méprisent  les popu. Ils se demandent pourquoi les gens s'intéressent à ces trublions qui ne se contentent que d'approximations. Les aristocratiques sont souvent intéressants, mais ils m'énervent à nous considérer au fond, nous les popu, comme de la merde. D'ailleurs, un aristocratique, sauf circonstances exceptionnelles, ne citera jamais un popu. Ce serait lui faire trop d'honneur, pensez-donc, chers amis...Au fait, popu, c'est populaire, populo, peuple, populiste, d'accord ? on s'est compris. Les aristocratiques abhorrent le bon gros sens commun et les interpellations des popu ou encore leur propension à ne traiter que l'immédiateté des choses.

    J'ai dit qu'il y a deux sortes de blogs, mais en fait, il y en a trois. J'ai oublié les blogs des gens comme il faut. Les blogs comme il faut ont ce qu'il convient d'anti-conformisme pour être juste comme il faut. Ce soupçon de provocation en commun qui vous fait rentrer dans la norme des gens bien intentionnés. Les blogs comme il faut s'indignent en coeur au premier dérapage, surenchérissant dans le concert de bêlements. Les blogs comme il faut méprisent aussi le popu. Ils aiment bien les pauvres gens dont ils prennent avec empressement la défense, mais sont irréversiblement allergiques aux popu. Engoncés dans leurs certitudes morales, ils aiment bien adopter des postures plaisantes qui leur donnent une stature. Du haut de ce blog, 40 siècles de morale vous contemplent, les popus...Les gens comme il faut jalousent les aristocrates mais leur tirent bas la révérence. Ils s'indignent, en revanche, de ce que les popus puissent attirer du lectorat, et l'amer constat de leur inconsistance peut parfois faire vaciller leurs convictions.

    Ainsi va la blogosphère entre frustrations et rêves de grandeur. Micromégas a de l'avenir...

  • Blogs, le must de l'hérétique

    Tiens, ça faisait longtemps que je n'avais plus parlé de tous les blogs que je fréquente. Oh, bien sûr, il y a mes terres d'Évangile que j'ai réunies en un flux, mais ce ne sont pas forcément des blogs où je vais chercher de l'information. Plus généralement, c'est le hasard des titres qui défilent qui provoque ma venue. Il y a d'autres blogs que je vais spécifiquement visiter afin de lire ce qu'il s'y dit et ce dont on  parle. Je m'étais essayé à un classement il y a un an à peu près, en deux parties (1 et 2). Je m'étais bien essayé, par la suite, à un classement croisant plusieurs indices, mais comme l'un des indices en question s'appuyait sur le rang technorati qui merdoie à fond depuis un bon mois, je ne suis plus sûr que ce classement ait été pertinent. Les choses ont tout de même évolué, entre-temps, parce que j'ai découvert toute une série de nouveaux blogs, que je connaissais parfois de nom, mais que je n'avais jamais examiné en détail.

    Mon classement a donc évolué quelque peu entre-temps. Il est désormais difficile d'attribuer une première place à l'un d'entre eux, parce que plusieurs blogs de qualité équivalente à mes yeux la méritent.

    En toute honnêteté, ce n'est pas par esprit partisan si le premier blog que j'ai choisi se trouve être un blog MoDem. Je le jure, c'est le pur hasard :-) Non sérieusement, ce n'est pas parce qu'il est au MoDem. Et mon premier blog n'est plus Quindi...Quindi est toujours excellent, mais il écrit...trop peu !

    Mon premier blog est celui de Fred, Démocrate sans frontières. En fait, ce que j'apprécie sur ce blog, c'est la rigueur des analyses et surtout, la très grande qualité de l'information. Quand Fred affirme quelque chose, vous pouvez lui faire confiance, c'est à peu près certain qu'il l'a vérifié au préalable. Qualité qu'il partage avec Quindi. On n'est pas toujours d'accord, et je dois admettre que je suis parfois de mauvaise foi avec lui quand j'argumente parce que c'est tout ce qu'il me reste quand il m'a coincé sur une contradiction, mais j'ai vraiment grand plaisir à le lire. Au fait, pour info, Fred est aussi le taulier (pour plagier le vocabulaire d'un z'influent fameux) de France Démocrate.

    J'adore me rendre sur mon second blog. Pensez-donc, c'est un libéral blasé de la pire espèce qui soit. Et il a le sens de l'humour en plus. Hashtable m'impressionne : en pleine guerre Kiwis-LHC, il a réussi à faire partie des deux réseaux. C'est le seul, d'ailleurs. En fait, je me rends chez lui comme je vais voir une chiromancienne. C'est pas mes lignes de la main que je consulte, mais celles de la France, étant donné qu'Hashtable traite l'information à laquelle le commun des mortels ne prête guère attention. Difficultés de levées de fonds de l'Allemagne ou des USA, par exemple, ou encore dégradation par les agendes de la note de la Grande-Bretagne sur les marchés financiers, et cetera...

    Mon troisième blog a survécu au classement précédent, et comme je me sens d'humeur fainéante, je copie et colle ce que j'avais écrit à l'époque (ou presque) : il s'agit du blog d'Alain Lambert.  Alain Lambert a cette qualité de savoir s'entourer d'une équipe extraordinaire et pédagogue. Ses collaborateurs publient des billets de qualité, et ne manquent jamais de répondre aux questions, objurgations, critiques des interlocuteurs et cetera...En particulier, il faut saluer l'extraordinaire AB Galiani pour la fécondité de sa réflexion et son affabilité et la réactive Corine pour la pertinence de son propos. L'inconvénient, c'est que je n'ai pas toujours le temps de consacrer à ce blog le temps de lecture que mérite sa riche information.

    Mon quatrième blog aime bien agiter le chiffon rouge et jeter son oeil noir dans l'arène politique. Ce que j'adore, c'est quand Toréador provoque une bronca générale dans la blogosphère. On partage tous les deux un goût certain pour la rame à contre-courant. C'est toujours plaisant de se faire traiter de tous les noms et insulter de toutes parts parce qu'on a énoncé l'inverse de ce que le sens commun blogosphérique commandait...

    En parlant de chiffon rouge, mon cinquième blog a réalisé un authentique exploit au mois de mars (je laisse aux curieux le soin de se renseigner). A noter que mon quatrième et cinquième blogs se détestent cordialement. Criticus, c'est l'authentique blog droitier, mais, vous savez, droitier de derrière les fagots, bien comme on les aime. Je trouve d'ailleurs qu'en s'ouvrant à d'autres auteurs, il a élargi son spectre politique et la force de son argumentation. On a au moins 90% de désaccord politique. Et pour cause : on peut dire en gros, que ce serait  un laboratoire d'idées et de débats pour un hybride de droite conservatrice néo-libérale et droite nationale expurgée de son anti-sémitisme traditionnel. Les idées qui y sont agitées préfigurent certainement ce que pourrait être la position de nouvelles droites nationales favorables à une construction européenne. Renovatio Occidentalis a coulé, mais, ce que Criticus en disait convergeait certainement vers les axes forts de ce nouveau genre de droite.

    J'adore mon sixième blog. Il est régulier, mais avec une rémanence trop faible à mon goût. Tous les 7 à 10 jours en moyenne, ce n'est pas suffisant. Il faut écrire plus ! Meeeeeuuuuuhhh , je me sens une humeur de vache, moi. Il est tellement modéré, ce blog, que j'ai mis du temps à comprendre qu'il était globalement plutôt orienté vers le MoDem. Mais comme il n'a ni la fibre moutonnière (d'ailleurs il est dans le réseau LHC au lieu de figurer dans le flux MoDem) ni la fibre complotiste comme nous autres blogueurs MoDem, pendant longtemps, je ne me suis rendu compte de rien...

    Je ne vais pas assez sur mon septième blog, et je me le reprochais déjà lors du classement précédent. Démocratie Durable a le très très grand mérite d'envisager l'écologie du point de vue du développement économique. Et il traite l'information verte dans cette optique, alors que la plupart des blogs verts sont quasi-exclusivement politiques et sociétaux. Bon, il faut aussi avouer qu'il n'est pas qu'un blog écolo : c'est aussi un blog MoDem.

    C'est mon huitième blog qui a remarqué le premier que mon cinquième blog avait agité (avec réussite) un chiffon rouge. C'est aussi un blog de gauche, mais bon, personne n'est parfait, alors on l'excuse :-) Avec leurs gueules, ils font du bon boulot, sur la blogo, les trois bills. Voilà un blog faiblement marqué idéologiquement aux goûts éclectiques dans le choix des thèmes qu'il traite. Alors évidemment, je m'y retrouve aisément, parce que je verse un peu dans le même travers. L'un d'entre eux est un privilégié, au fait.

    Mon neuvième blog est un z'influent. Un très très gros z'influent, au demeurant. Le plus z'influent des z'influent. Si j'avais encore ma catégorie Saltimbanques, il serait dedans. Je ne partage pas souvent son avis, mais il me fait rigoler à peu près chaque fois que je le lis. Dans les blogs z'influents, je crois que c'est le seul qui a réellement conscience de 'évanescence des choses. Vanitas vanitatum, dit l'Éclésiaste. jegpol est z'influent, et il a le mérite de savoir pourquoi il l'est. On est d'accord sur le constat : c'est avant toutes choses un gros boulot d'écriture et de recherches.

    Mon dixième blog doit être planqué en-dessous d'un nénuphar. Son marais vire parfois au marasme et il arrive qu'on ait quelques prises de bec bave, mais globalement, on s'entend. Dès qu'on évoque le centre-droit, on est copains comme cochons de centre-droit en foire. Sur le fond, politiquement, on pense à peu près la même chose, sauf que : lui, il ne veut pas se brouiller avec ses potes de la blogo des ex-MoDems alors il le crie rarement sur les toits, et moi, j'ai un projet politique qui est tout de même de fixer le maximum d'électeurs sur le Modem, alors je ne peux pas toujours dire ouvertement ce que je pense du centre-gauche :-) Ah, le bon temps de l'UDF...

    Il y a pas mal d'autres blogs sympas, mais ça commence à devenir fatigant d'écrire : une mention toute de même pour Alcibiade, Polluxe, Florent, Rubin, le Faucon, Aurélien Véron et Unhuman, tout particulièrement, et puis, je le redis, mon Ost des Démocrates. Je finis en précisant que la plupart des blogs qui figurent dans mes liens m'intéressent. Je les visite assez fréquemment. Mon classement n'est donc pas exclusif de leur qualité. Non simplement, c'est sur les blogs que je viens de citer que je vais le plus souvent ces derniers temps.

  • Dettes du foot, pires que les États !

    Le mercato a commencé dans le monde du football et les transferts aux montants faramineux défraient la chronique. La véritable injustice, à mes yeux, ce n'est pas la concurrence, mais plutôt que les mêmes règles de saine gestion ne soient pas appliquées sur tout le continent européen. En mai 2008, Chelsea et Manchester United cumulaient à eux deux 1.9 milliards d'euros de dettes. Le Real Madrid pour réaliser ses acquisitions cette année va voir sa dette plonger à 600 millions d'euros. Certes, ce club fait des bénéfices, mais il dépense plus qu'il ne gagne en transferts et seul le service de sa dette est considéré dans son bilan comptable pour juger de la qualité de son rapport. Liverpool doit plus de 750 millions de dollars à ses créanciers. Tous ces clubs qui gagnent des coupes d'Europe le font à crédit et tuent la compétition en se permettant des écarts comptables que seuls les États s'autorisent à ma connaissance. El Païs titrait il y a trois semaines sur le fait que le football espagnol totalisait une dette de 3.44 milliards d'euros ! Côté anglais, la dette totale s'élève à 3.6 milliards d'euros uniquement pour la Premier League. La dette de l'Inter de Milan avoisine les 420 millions d'euros. La plupart des gros clubs européens ont une dette supérieure à une année de budget. Même notre hyper-endetté État français n'en est pas à ce point.

    En France, la DNCG interdit tout transfert aux clubs en difficultés financières. Je ne dis pas qu'il faut interdire radicalement aux clubs de s'endetter, quand, par exemple, ils 'agit de dépenses de structures et d'investissement (centres de formation, stades) mais il faudrait tout de même légiférer un minimum. On aboutit à des disparités qui ne reposent pas sur la seule valeur sportive ni même sur la richesse des clubs mais simplement sur leur propension à s'endetter plus que leurs semblables. Un club comme Valence a une dette de 500 millions d'euros. A côté, l'Olympique Lyonnais a un budget de 120 millions d'euros, et c'est l'un des trois clubs les plus riches de France.

    Le Real Madrid, il y a àpeu près 10 ans s'est vu effacer (par le roi d'Espagne) une dette de 1 milliard de Francs(150 000 millions d'Euros). Deux à trois années après,   la ville de Madrid a racheté ses terrains d'entrainement contre une somme identique. La même ville  "loue"  le centre d'entrainement au club pour un montant négligeable.

    Zut alors, les européennes sont finies, mais on aurait du aussi évoquer la question pendant la campagne. Il faut une DNCG européenne (une DECG, en somme). Le MoDem avait pourtant une position sur ces questions spécifiques. Je l'ai trouvée en parcourant les synthèses de ses groupes de travail. La voici :

    Il est indispensable que les Etats membres reconnaissent la spécificité du sport, comme il y a une spécificité de la culture, permettant ainsi à l’Union européenne de se doter d’une politique européenne sportive ambitieuse. Dès lors, il faut revoir le mode de gouvernance et instaurer une véritable solidarité, à travers une redistribution des moyens financiers, entre grands et petits clubs. Seules les fédérations sportives peuvent assurer cette solidarité, contrairement au modèle américain de ligues professionnelles fermées et très puissantes. L’Union européenne doit aussi se doter d’une direction européenne de contrôle de la gestion des clubs professionnels. C’est seulement au niveau européenne que l’on pourra contrôler efficacement les opérations de transferts et la provenance des fonds, en totale indépendance avec les autorités locales et les clubs professionnels. Egalement, l’Union européenne, à travers une directive, doit mieux encadrer la profession d’agent de sportifs. Et bien entendu, la gouvernance européenne du sport professionnel nécessite une régulation des paris sportifs et une véritable politique anti-dopage dans tous les sports.

    Paf, z'avez vu et lu ? J'ajoute qu'une partie des dettes des clubs est également fortement liée aux montants de salaires. Bref, il y a là toute une réflexion à mener et des décisions à prendre. Hop, je passe la balle à mon pote blogueur Falcon Hill, lui qui s'intéresse au football a certainement un avis là-dessus.

    Et puisqu'il paraît qu'il ouvre un blog collectif sur le football avec quelques autres blogueurs politiques, je leur propose déjà ce premier sujet.