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  • Sarkozy, la folie de l'emprunt

    Je n'avais pas eu encore le temps de m'occuper de la dernière idée de Nicolas Sarkozy, mais en réalité, je suis catastrophé par le principe d'un emprunt de grande ampleur alors que la France a une dette de 1200 milliards d'euros, rembourse déjà 50 milliards d'euros et emprunte 250 milliards d'euros par an. J'aurais à la rigueur pu être favorable à un grand emprunt européen solidaire, comme le préconaisaient François Bayrou et le MoDem, mais un emprunt national dans un tel contexte, par les temps qui courent, c'est de la folie furieuse. Qu'est-ce qu'ils attendent, Gilles Carrez, Charles de Courson, Didier Migaud et Alain Lambert que j'ai connus plus pugnaces et soucieux de notre endettement pour ruer dans les brancards. Il me fait rire Copé, à expliquer que les warnings sont allumés ! Ah bon ? Ah, il le croit vraiment ?  Ah bon. Sur les marchés, un tel emprunt coûterait un taux de 2.5 à 4.5% par an. Pour appâter le chaland national, il va falloir rémunérer au-dessus de 4.5% par an. Je n'invente rien, la plupart des journalistes et des économistes en on fait l'observation.

    Nous empruntons pour financer nos déficits. Ce n'est plus possible de fonctionner comme cela. Revoyons la fiscalité, de concert avec les Français ainsi que nos dépenses. Il n'y a vraiment pas d'autres solutions. Et, Monsieur le Président, de grâce, cessez d'annoncer des gratuités par ci et par là à tour de bras.

    Les gagnants des élections de 2012 vont hériter d'une situation explosive. Nous autres Français, croyons ne pas pouvoir subir le sort de l'Argentine, dans la période 1998-2002 avec un point d'orgue en 2001 (cessation de paiement de sa dette extérieure, ce qui s'était produit en 2001 et risque de se reproduire en 2009). Mais nous y courons en sprintant. On pourrait bien un jour se retrouver avec un Carlos Menem dans les années 90 déclarant : « l'État fédéral ne devra plus s'occuper que de la justice, de l'éducation, de la santé, de la sécurité et des relations internationales. » Ça ferait très très mal...et ça va nous arriver, je le pressens. Nous ne pouvons plus augmenter notre dette. Les députés UMP doivent faire preuve de responsabilité et refuser ce plan. Le Nouveau Centre qui se réclame du programme présidentiel de François Bayrou ne peut pas voter une telle mesure sans se renier complètement. Et on ne peut pas envisager une quelconque forme d'emprunt sans avoir préalablement remis à plat toutes nos dépenses et toutes nos recettes.

  • Moi, je prends la défense de Michel Mercier

    Je viens de lire plusieurs billets successifs limite haineux à l'égard de Michel Mercier, l'ex-trésorier du MoDem. Par exemple, Dan le compare à un rat qui quitte le navire, Unhuman estime que c'est un opportuniste, et à gauche, certains y voient la fin du MoDem. C'est là rendre bien mauvaise justice à Michel Mercier. Michel Mercier est un centriste pragmatique, un démocrate-chrétien matois, orienté globalement à droite, mais pas sectaire. Il a divergé de Bayrou à partir du moment où l'opposition de Bayrou à Sarkozy est devenue radicale. Mais, par amitié pour François Bayrou, il est demeuré avec lui, et ce, même après la claque (méritée, il est vrai) de Lyon, par laquelle Bayrou avait désavoué publiquement et sans autre forme de procès ses décisions de responsable régional en termes d'alliances, pour les municipales. Il en a d'ailleurs tiré les conséquences en démissionnant de la présidence départementale du MoDem. Mais, c'est à lui que l'on doit la conservation du groupe centriste et le rattachement de beaucoup de sénateurs au groupe MoDem, nous assurant ainsi des subsides, le soutien ponctuel à certaines prises de position de nos sénateurs et un temps de parole conséquent lors des Européennes.

    Aujourd'hui, il part, et il part dignement, sans insultes, sans injures, sans tambour ni trompettes après s'être mis d'accord avec François pour que tout se passe au mieux. Moi, je trouve que c'est super. J'aime la politique qui se déroule de cette manière et non à coups d'invectives. Je comprends, évidemment, qu'il ne pouvait pas rester plus longtemps avec nous avec de telles divergences stratégiques. J'espère simplement qu'on se retrouvera ensemble en 2012 si Bayrou se présente aux présidentielles.

    Michel Mercier sera ministre de l'espace rural et de l'aménagement du territoire. Je suis sur qu'il sera un très bon ministre. J'ai lu ses rapports sénatoriaux, notamment sur les collectivités territoriales, qui sont souvent empreints de bon sens et de recommandations avisées. J'aurais évidemment préféré qu'il reste avec nous, mais pour moi, je me sépare de lui, et d'autres avec moi, je pense, bons amis. Je lui shouahite, in fine, bien du courage avec Nicolas Sarkozy qu'il va découvrir. Je sais qu'il sait arrondir les angles, notre ex-trésorier, mais je crains qu'il découvre assez vite que certaines lois mathématiques ne sont pas contournables...

    Alors, bonne chance tout de même, Monsieur le Ministre !

  • Le gnouf et la matraque pour les bandes violentes, oui mais...

    J'ai suivi avec attention la proposition de loi du Motodidacte sur la délinquance en bandes. Je ne peux pas être contre alors que je considère depuis longtemps que la délinquance se nourrit largement de l'impunité des seconds couteaux. Tant que l'on ne punira pas avec sévérité les complices, même passifs, on favorisera l'omerta.

    La question que je me pose, c'est de déterminer s'il n'existe pas déjà des dispositions dans nos lois actuelles permettant tout cela. Et puis surtout, on peut voter toutes les lois du monde, si on ne se donne pas les moyens de les faire appliquer, elles ne servent pas à grand chose.

    Je rappelle les principales dispositions du texte :

    Article 1er
    Création d'une nouvelle incrimination (punie de 3 ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende) réprimant de façon spécifique la participation à une bande ayant l'intention de commettre des violences.

    Article 2
    Extension du délit de participation délictueuse à un attroupement en étant porteur d'une arme (3 à 5 ans de prison et 45 000 à 75 000 euros d'amende) à la personne qui, sans être elle-même porteuse d'une arme, participe volontairement à un attroupement où une ou plusieurs personnes portent des armes de manière apparente.

    Article 3
    Instauration d'une circonstance aggravante nouvelle lorsque certaines violences sont commises par des personnes dissimulant volontairement leur visage (par exemple à l'aide de cagoules) afin d'éviter d'être identifiées.

    Article 4
    Modalités selon lesquelles les arrestations lors des opérations de maintien de l'ordre peuvent faire l'objet d'un enregistrement audiovisuel par les services de police judiciaire. La diffusion de ces enregistrements fait l'objet d'une nouvelle incrimination (1 an de prison et 15 000 euros d'amende).

    Article 5
    Instauration d'une circonstance aggravante lorsque des atteintes aux personnes sont commises  en raison de leurs fonctions  sur les enseignants ou les personnels travaillant dans les établissements d'enseignement scolaire. Protection spécifique de leurs proches.

    Article 6
    Instauration d'une circonstance aggravante lorsque des vols et des extorsions sont commis dans les écoles ou à proximité.

    Article 7
    Création d'une nouvelle incrimination réprimant de façon spécifique les intrusions dans un établissement scolaire (1 an de prison et 7 500 euros d'amende). Aggravation de la peine lorsque le délit est commis en réunion (3 ans de prison et 45 000 euros d'amende), par une personne porteuse d'une arme (5 ans de prison et 75 000 euros d'amende) et ou par plusieurs personnes dont l'une au moins est porteuse d'une arme (7 ans de prison et 100 000 euros d'amende). Instauration de peines complémentaires (travail d'intérêt général, interdiction des droits civiques, confiscation et interdiction de port d'arme, interdiction de séjour ou du territoire français).

    Tout cela est bien beau, in fine, mais j'ai du mal à m'ôter de la tête qu'il y a là avant toutes choses une opération de com davantage qu'une véritable volonté de se doter des moyens nécessaires pour lutter contre la délinquance. La véritable nouveauté, évidemment, c'est l'appartenance à la bande, mais il faut comprendre aussi qu'aujourd'hui, il y a un croisement dangereux entre la bande ordinaire et la bande délinquante. J'entends pas là, et c'est un fait reconnu par les sociologues, que la bande ordinaire franchit occasionnellement la ligne rouge qui la sépare de la bande délinquante. Ce fait est relativement récent. Jusqu'alors on pouvait distinguer clairement la bande de jeunes, de copains, et la bande de délinquants. Aujourd'hui, la séparation n'est plus aussi nette, particulièrement dans les quartiers difficiles.

    Il y a un dernier point, enfin, qui me laisse sceptique : en 7 ans, on en est à la douzième loi sur la sécurité (ou treizième, je ne suis plus sûr de mon chiffre) et ce que je constate, c'est qu'elles n'ont manifestement pas été efficaces... Il y a donc un problème de fond que l'on traîne et qui n'est toujours pas réglé de loi en loi. Il va bien falloir tôt ou tard se pencher dessus...

  • Sarkozy et Kouchner soldent les droits de l'homme

    Étonnant : je n'ai pas vu ou lu beaucoup de commentaires sur la suppression d'un secrétariat d'État qui avait pourtant fait couler de l'encre. Plus trace du Secrétariat aux droits de l'homme. Kouchner qui ne supportait plus Rama Yade, et encore moins les «ingérences humanitaires» dans son fief du Quai d'Orsay aura finalement eu raison de son encombrante "assistante".

    Il faut dire qu'on s'était tellement essuyé les pieds dessus, ce bon secrétariat aux droits de l'homme, qu'il paraissait de bonne guerre de profiter de l'ouverture des soldes pour le faire passer à la trappe. On va pouvoir enfin accueillir les Kadhafi, Bongo et autres sans crispations ni gêneurs.

    On va enfin pouvoir faire de la real politik. Finie la politique étrangère à Papa. Question pour un champion : qui a écrit en conclusion de sa profession de foi en 2007 les choses suivantes ?

    La France pèsera sur la scène internationale et assumera pleinement ses responsabilités dans le respect de son indépendance, de ses alliances et des droits de l'homme. Je ne vous mentirai pas, je ne vous trahirai pas Je ne me déroberai pas. Je vous demande votre confiance pour qu'ensemble tout devienne possible

    Je vous le demande, n'est-ce pas : qui ? Et tant que j'y suis, qui écrivait dans son projet «Je favoriserai le développement des pays pauvres, en cessant d’aider les gouvernements corrompus, en mettant en place une Union méditerranéenne avec les pays du Sud,en donnant la priorité à l’Afrique. Je ne passerai jamais sous silence les atteintes aux droits de l’homme au nom de nos intérêts économiques. Je défendrai les droits de l’homme partout où ils sont méconnus ou menacés » ? Oui, qui, les amis ?

  • Curieux remaniement ministériel

    J'ai attendu sagement et patiemment le nouveau remaniement, et, bien entendu, sans aucune illusion. Il y a tout de même deux trois nominations que je vais commenter.

    La plus étonnante, c'est la nomination de Luc Châtel à l'Éducation Nationale. Quelle drôle d'idée ! C'est en principe un spécialiste de la consommation et il évolue dans la sphère économique. C'est quelqu'un dont j'ai plutôt une bonne opinion puisqu'il a toujours défendu les droits des consommateurs. Il m'a toutefois déçu une fois au gouvernement, car on le présentait comme l'homme des Class Actions (procédure juridique permettant à un groupe de consommateurs floués de choisir communément un avocat pour intenter un procès) et il finalement, cela a fait un flop monumental puisque le recours collectif a été viré purement et simplement de la fameuse Loi de Modernisation de l'Économie. In fine, si l'on parvient enfin à l'avoir, cette loi, ce ne sera pas grâce à Luc Châtel mais grâce à la Commission européenne. En tout cas, je ne vois pas trop ce qu'il vient faire à l'E.N.

    C'est d'autant plus fâcheux que c'est le motodidacte qui prend le relais à l'industrie. Je sais qu'il s'était intéressé aux Pôles de compétitivité, mais il ne m'a jusqu'ici jamais impressionné par sa clairvoyance. Son secteur, à ma connaissance, c'est plutôt la sécurité des biens et des personnes.

    J'ai bien sûr noté la nomination de Michel Mercier à l'espace rural et l'aménagement du territoire. Sans lui pour arrondir les angles au Sénat, cela va devenir plus difficile pour nos sénateurs de faire valoir leur point de vue au sein de l'Union Centriste. Bonne chance à lui, d'autant que j'ai cru comprendre qu'il ne disposera pas de services administratifs.

    J'ai en revanche un grand regret : Santini ayant été démissionné, il va reprendre son siège de député et faire du coup disparaître l'inénarrable Frédéric Lefebvre. Une très grosse perte pour la blogosphère qui va ainsi perdre l'un de ses sujets favoris de franche rigolade. Il n'y a pas moyen de lui trouver un petit poste quelque part dans le gouvernement ? Ou mieux : Santini a bien suffisamment à faire à Issy les Moulineaux, où l'on peut compter sur Christophe Ginisty et le MoDem pour lui mener la vie dure ; et hop, il laisse son siège à Lefebvre et nous on continue à bien rigoler. Bonne idée, non ?

     

  • Travail sur le programme du MoDem

    Faisant suite à ce que je disais dans mon billet sur les Promoteurs, je lance à partir d'aujourd'hui une initiative pour tenter de compiler le programme du MoDem. Évidemment, cela va être difficile :

    1) le MoDem a des idées, mais elles sont éparpillées partout

    2) il faut bien réfléchir à la manière dont le programme sera présenté

    3) je suis un assez bon vulgarisateur, mais je n'ai pas un très bon esprit de synthèse et comme coordinateur, je pense que je suis assez nul...

    Il me semble que l'on peut trouver une grande part du matériau dans :

    a) les propositions de Bayrou lors de la présidentielle

    b) les conventions thématiques et le travail des commissions pour l'Europe

    c) les travaux effectués par les commissions lors des élections municipales dans les grandes villes

    d) les entretiens et les déclarations dans la presse de nos leaders

    e) les livres (projet d'espoir, abus de pouvoir de Bayrou, Vivre Autrement de Corine Lepage, le Petit dictionnaire pour aimer l'Europe de Marielle de Sarnez, l'échec historique de Nicolas Sarkozy de Jean Peyrelevade par exemple)

    f) les travaux et rapports de nos sénateurs ainsi que leurs interventions

    g) les blogs de nos principaux leaders et élus (Sylvie Goulard, Gilles Artigues, Corine Lepage, Anne Laperouze pour en citer quatre dont les blogs ou sites regorgent de choses intéressantes).

    h) tout le travail militant partout où il se trouve (mais là, c'est un travail de très longue haleine que de le rassembler et de le synthétiser après en avoir extrait la substantifique moëlle)

    i) les compte-rendus de nos universités d'été.

    Très très gros boulot. Pour ma part, je pense que les entrées thématiques, comme celles qui figuraient sur le blog de Bayrou lors des présidentielles, ont le mérite d'être très claires pour quelqu'un qui cherche à se renseigner. Idéalement, pour travailler, il nous faudrait un wiki. Problème, le seul qui existait, c'était celui du forum démocrate, et non seulement cette **$!###censuré de wiki n'a jamais marché, mais en plus, il est inacessible (erreur 404) depuis quelques jours. Objectivement, en termes de projet, c'est le seul qui aurait été conçu pour travailler sur un programme sauf qu'il n'est pas opérationnel. S'il devait y avoir une complémentarité, d'ailleurs, ce serait celle-là : lesdemocrates.fr pour communiquer et discuter, le forum démocrate pour bosser. Il y a bien sûr e-democrates qui fonctionne et qui dispose aussi d'un wiki, mais très il est rigide. On ne peut que modifier des pages existantes, en aucun cas créer une architecture entièrement nouvelle. Demos Web avait aussi un wiki, mais apparemment, ce portail est devenu également inaccessible.

    Il y a peut-être un autre espoir, comme dirait Yoda à Obiwan Kenobi : Open humanity, le projet dont Antonin fait actuellement la promotion. Il y a apparemment une soirée de présentation et de lancement au Dune (un café) dans le 10ème arrondissement de Paris, lundi prochain. Je ne suis pas sûr de pouvoir y être, mais à défaut, je vais lire les compte-rendus, et surtout, me hâter d'exprérimenter la plate-forme pour voir si elle réalise ce qu'elle promet.

    Pour ce qui me concerne, l'architecture, je suis partisan de la faire après les entrées thématiques. Je pense qu'elles sont bien plus lisibles qu'un grand plan organisé, certes, mais abscons pour le pékin lambda qui se promène sur la Toile.

    Il faudrait donc pouvoir créer une page wiki par entrée avec évidemment une zone de modification. Pour définir ces entrées, on peut reprendre celles du site de Bayrou, car elles étaient bien pensées, les améliorer, et, le cas échéant, en ajouter d'autres. Toutefois, il me paraît pertinent de les comparer avec ce que vont être les probables préoccupations des Français dans les années à venir. Par exemple, on sait que les retraites et les déficits publics vont revenir sur le tapis dans pas longtemps. Des entrées sur ces sujets seraient donc pertinentes.

    Il va de soi qu'il faut pouvoir montrer à chaque fois les propositions du MoDem et de ses dirigeants. Il ne s'agit pas de se contenter d'exposer des analyses.

    Enfin, ce projet n'aurait pas un caractère nécessairement officiel, mais il permettrait aux militants, aux sympathisants et aux curieux, s'il avance sérieusement, de se référer à quelque chose de précis.

    Personnellement, je veux bien m'y coller, mais il me faut un outil qui fonctionne et qui soit très souple et puis il faut qu'on soit une équipe (même petite) pour y travailler.

  • Âge de la retraite, le foutage de gueule

    J'entends le gouvernement se pâmer, dans le clair-obscur des cabinets ministériels à la seule évocation de l'âge de la retraite actuelle. Ce qui est remarquable, c'est l'agit-prop et l'intoxication organisée auxquelles cela donne lieu dans les rangs gouvernementaux. Soyons clair : je ne serai pas radicalement opposé au principe d'un allongement des annuités d'emploi si emploi il y avait.

    Mais la vérité, c'est qu'il n'en est absolument rien. Il n'y a pas d'emplois pour les seniors. En fait, derrière le pseudo-prétexte de laisser libres les individus de travailler plus longtemps se cache un tout autre projet : allonger la durée de cotisation pour la retraite. Mais comme il ne sera pas possible pour une large part des individus de travailler plus, cela reviendra ni plus ni moins à minorer les pensions de retraite pour en réduire les coûts. Astucieux, non ?

    J'ai évoqué le sort réservé aux Seniors dans un billet daté du 23 février dernier. C'est simple : le gouvernement est pris en sandwich entre tous les jeunes qui vont arriver sur le marché du travail et l'impact grandissant des départ à la retraites qu'il faut financer. Je ne parle même pas du chômage. En fait, passé 50 ans quand ce n'est pas 45, il est très difficile de retrouver du travail si l'on est au chômage.

    La France est dans la nasse et je ne vois pas comment elle va pouvoir en sortir. Une chose est sûre : il  faut taxer le moins possible ceux qui créent de l'emploi, c'est à dire les entreprises. Mais on ne peut pas non plus les exonérer par les temps qui courent parce que nous n'avons pas les moyens de le faire.

    Nicolas Sarkozy a assuré que le gouvernement sera au rendez-vous pour la réforme des retraites en 2010. Doit-on comprendre qu'il attend que les élections régionales soient passées pour éviter un éventuel vote-sanction en raison des difficiles mesures à prendre pour assurer leur équilibre ? Il ferait mieux d'engager immédiatement le débat avec les Français. Il y avait un aspect, dans la manière avec laquelle François Bayrou escomptait traiter le problème, lors de la présidentielle de 2007 qui m'avait beaucoup plu : l'idée absolument nécessaire qu'il fallait, sur les retraites, légiférer par référendum.

    Ne nous leurrons pas, la proposition de Bayrou lui-même, avalisait sur le fond qu'une augmentation des cotisations serait nécessaire. Le principe d'une retraite par point concédait nécessairement que le montant des pensions serait variable selon la durée des cotisations. Toutefois, elle permettait le rachat d'années et mettait le cotisant face à ses choix personnels. Mais le plus important, et je le redis, c'est que Bayrou ne voyait pas d'autres possibilités de régler cette question qu'en consultant directement le peuple. Un acte de courage politique et un langage de vérité qui font cruellement défaut aujourd'hui...

  • Dette, les prophéties de Bayrou

    Si Troie avait écouté Cassandre, le sort de l'Europe s'en fût trouvé changé, et par là, l'histoire du monde. Cassandre, c'est une fille de Priam et surtout une prêtresse d'Apollon qui passa son existence à mettre en garde les Troyens contre les dangers qui les menaçaient. En vain. Troie ne l'écouta pas et s'effondra. Cette défaite sanctionna l'aveuglement des Troyens et permit aux Grecs d'asseoir leur domination sur l'Asie mineure.

    Il n'aura pas échappé aux lecteurs attentifs de ce blog qu'il y figure sur le côté en haut à droite une listes de liens aux noms aussi ésotériques que mystiques. On en compte un, notamment, qui répond au doux nom de "Prophéties". Il renvoie en fait vers le site de campagne de François Bayrou, lors des élections présidentielles, et, très précisément sur ses propositions pour la France.

    C'est impressionnant de voir comment en deux ans, tous les thèmes et les problèmes soulevés par François Bayrou lors de cette campagne reviennent les uns après les autres au premier plan.

    Au hasard, par exemple : la dette. ô surprise, on en reparle. Entre-temps, les choses se sont juste considérablement dégradées, et pas qu'à cause de la crise, contrairement à ce qu'essaient de faire croire le gouvernement et Nicolas Sarkozy.

    C'est édifiant : nous sommes passés de 3-3.5% à 7-7.5%. Cela signifie que les déficits ont plus que doublé en deux ans. Moi j'invite à relire ce que disait François Bayrou fin 2006 et début 2007 et à comparer avec notre situation actuelle. Bayrou est le seul, d'ailleurs, à continuer à évoquer régulièrement ce danger.

    Pour Nicolas Sarkozy, c'est la vie à crédit : si on l'avait écouté, on aurait introduit il y a trois ans les subprimes en France. Résultats, nous aurions alors non seulement un état hyper-endetté mais également des foyers croulant sous un monceau de dettes.

    Est-ce qu'il faut passer en revue toutes les exemptions et décisions qui coûtent cher à la France, ces dernières années ? En fait, je pourrais faire la comptabilité des années Jospin jusqu'à nos jours. De la décision imbécile de supprimer la vignette sur les automobiles, de privatiser les autoroutes au moment où elles commencent à avoir un bon rapport jusqu'à celle de priver la télévision publique de recettes publicitaires, elles sont nombreuses ces mesures qui tôt ou tard finiront par se payer, et pas d'une manière que nous aurons choisie.

    Bayrou observait sur son site : Depuis vingt-cinq ans, tous les gouvernements ont été coupables de ce laisser-aller. Tous les jours, l'État dépense 20 % de plus que ce qui rentre dans ses caisses. Malgré ce constat, que tout le monde fait, les candidats du PS et de l'UMP promettent plus de soixante milliards d’euros de dépenses nouvelles. Cette attitude est irresponsable. C'est pourquoi je ne prendrai aucun engagement qui ne soit financé par une économie correspondante.

    Nous ne pouvons plus augmenter notre dette. Il faut remettre à plat toute notre fiscalité et toutes nos dépenses afin de définir ce que nous pouvons ou devons garder à la charge de l'État et ce qui doit rester à la charge du citoyen.

    En pleine crise économique, avec des déficits aussi lourds, ce n'est vraiment pas le moment de parler de gratuité par ci ou par là.  L'argent doit rentrer dans les caisses de l'État sans casser la machine économique. Et l'État doit restreindre ses dépenses sans sacrifier l'avenir.

    Je ne suis pas le seul à m'inquiéter des déficits colossaux que nous continuons à accumuler. Nous allons devoir tôt ou tard payer notre protection sociale si nous voulons la conserver. Et au prix fort. En fait, l'équation est très simple : soit on la paie (hausse d'impôts) soit on y renonce. Au choix. Je pense que les Français peuvent accepter de payer, mais l'effort doit être équitable et les concerner tous sans exception. Les plus riches, les plus puissants, les mieux en cour ne doivent pas pouvoir y échapper. Seul l'argent qui génère du travail me semble devoir être protégé, dès lors qu'il ne coûte pas d'argent à l'État.

    Il y a solution complémentaire, et je crois qu'on ne peut plus l'esquiver désormais, c'est la TVA sociale. Comme l'expliquait Jean Arthuis en 2006 elle offre quelques avantages : pas d'impact sur nos exportations, rééquilibrage des coûts pour ceux chez qui nous importons et qui font du dumping social, effet relativement limité sur les entreprises si l'on ne taxe que les services. Cela me semblerait d'ailleurs pertinent.

    Toutefois, cette mesure ne devrait pas servir de bouée de sauvetage, parce que ce n'est pas la réforme socialement la plus juste (encore que : in fine, qui consomme le plus est taxé le plus, et qui est le plus riche consomme forcément le plus...). Elle doit venir avec toute une série d'autres mesures qui rétablissent justice fiscale et sociale. Notamment, il doit être hors de question de financer les cadeaux du chef de l'État de cette manière (certaines mesures de la loi TEPA, fin des recettes publicitaires sur les chaînes publiques, gratuité des musées).

    Une loi-cadre devrait établir sans aucune possibilité de dérogation que les recettes de cette TVA seraient affectées exclusivement aux comptes sociaux et à rien d'autre. Cela suppose donc de revenir sur certaines mesures déjà prises. Rien ne se fera sans équité. Enfin, il ne saurait être question d'un transfert total de notre protection sociale sur une TVA sociale. François Bayrou s'était montré très réservé sur une telle option. Il s'agirait plutôt d'un complément destiné à éponger les déficits de nos comptes sociaux.

     

  • Lettre persane...

    J'hésitais depuis le début sur les résultats en Iran, mais il est désormais hautement probable que les élections ont été largement faisandées. J'ai lu le dernier Canard enchaîné qui affirme que c'est un secret de polichinelle pour les services secrets de la plupart des grands pays. En réalité, le véritable second tour aurait du opposer le réformateur Karoubi au modéré Moussavi. Le porte-parole du Conseil des Gardiens de la Révolution a reconnu qu'il y avait eu plus de votes que d'électeurs potentiels mais dans 50 districts seulement. A vrai dire, tous les districts n'ont pas encore été examinés (il y en a 366 en Iran). Si 12% c'est les chiffres pour Ahmadinejad, la situation va devenir intenable pour Khamenei et ce dernier. Aucun pays ne peut être gouverné sans l'assentiment d'une partie significative de la population, même si elle n'est pas majoritaire. Et je commence à comprendre la colère de Moussavi, d'autant qu'il n'a rien d'un révolutionnaire et que c'est un khomeiniste historique. Je l'avais souligné : je ne comprenais pas comment Karoubi pouvait être passé de 17% à 0.9% en 5 ans. C'est comme si en France, Bayrou passait entre deux élections présidentielles de 19% à 1%. Ce serait invraisemblable, surtout avec un taux de participation de plus de 85%.

    Je comprends aussi les tergiversations de Khamenei : il a du peser le pour et le contre. Et il a fait le mauvais choix. D'autant plus que des voix conservatrices appellent le Conseil des Gardiens à écouter la voix du peuple. Ari Larijani, président du Parlement et conservateur historique a appelé le Conseil à écouter les voix des gens qui manifestent.

    Désormais, le monde entier a les yeux tournés vers l'Iran. Quoi qu'il se passe désormais là-bas, les choses ne seront plus comme avant.

    Le droit public est plus connu en Europe qu'en Asie: cependant on peut dire que les passions des princes, la patience des peuples, la flatterie des écrivains, en ont corrompu tous les principes.
    Ce droit, tel qu'il est aujourd'hui, est une science qui apprend aux princes jusqu'à quel point ils peuvent violer la justice sans choquer leurs intérêts. Quel dessein, Rhédi, de vouloir, pour endurcir leur conscience, mettre l'iniquité en système, d'en donner des règles, d'en former des principes, et d'en tirer des conséquences!
    La puissance illimitée de nos sublimes sultans, qui n'a d'autre règle qu'elle-même, ne produit pas plus de monstres que cet art indigne qui veut faire plier la justice, tout inflexible qu'elle est.
    On dirait, Rhédi, qu'il y a deux justices toutes différentes: l'une qui règle les affaires des particuliers, qui règne dans le droit civil; l'autre qui règle les différends qui surviennent de peuple à peuple, qui tyrannise dans le droit public: comme si le droit public n'était pas lui-même un droit civil, non pas à la vérité d'un pays particulier, mais du monde
    .

    Usbek à Rhedi, XCV, Lettres Persanes (Montesquieu)

  • Tiphaine

    Tiphaine-disparue-maubeuge.jpgC'est tout de même incroyable : il y a une petite fille de 5 ans qui a disparu à Maubeuge, et j'ai eu toutes les peines du monde à trouver une photo d'elle sur la Toile ! Si on veut pouvoir la retrouver au plus vite, tous les journaux devraient commencer par cela.

    Enfin, j'ai fini par la trouver. J'essaie donc d'apporter mon modeste concours à la recherche. Si quelqu'un habite à Maubeuge et a vu cette petite fille, qu'il entre immédiatement en contact avec la police. Elle ne peut pas avoir disparu en l'espace de cinq secondes sans que personne n'ait rien vu. Il y a forcément quelque chose qui cloche.

    Tiphaine mesure 1,10 m et a les cheveux châtains coupés au carré. Au moment de sa disparition, elle portait un tee-shirt rose "Dora l'exploratrice" et des baskets rouges. La police lilloise lance un appel à témoin avec un numéro de téléphone : 03 20 42 71 55

    Selon certains témoignages, on aurait vu Tiphaine errant en pleurs près du lieu où elle avait disparu. Il faut à tout prix retrouver cette petite fille. Si un lecteur était là, croisait du côté de l'avenue de Mabuse ou de la place de Wattaignie, connaît quelqu'un qui était là, ou des festivaliers qui étaient là, bref, a une information susceptible d'aider, le numéro auquel il faut appeler est au-dessus.