Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 4

  • Réforme du lycée, mon conseil à Descoings

    Avec du retard, je reprends un billet entamé il y a quelque temps sur les réformes du sieur Descoings. Mathieu trouve que je l'ai tâclé injustement parce qu'il s'est rendu à la convocation du Sieur Descoings pour amuser la galerie. Il n'y a rien d'injuste dans ma remarque. Quand on s'imagine que le sieur Descoings est avenant et sympathique, c'est que l'on n'a strictement rien compris à la stratégie de manipulation dont on est la victime. Les réformes du Sieur Descoings masquent une idéologie perverse que ce bon technocrate n'est peut-être pas même conscient de véhiculer, encore que...

    Parce que ce que le Sieur Descoings attend des entrevues qu'il a avec des blogueurs z'influents, c'est justement que l'un d'entre eux titre sur la pertinence d'emmener 50% d'une classe d'âge à la licence et en conclue qu'il faudra forcément ouvrir les bacs généraux pour cela. Voilà ce qu'attend le Sieur Descoings, et voilà ce que lui sert sur un plat Mathieu. Ainsi, il pourra éradiquer la diversité des bacs généraux et aboutir enfin au bac uniformisé et insipide dont il rêve. Un bac pour tous, quoi... Et mon Mathieu de conclure : « le lycée doit-il rester un système élitiste de sélection (dit républicain, ce dont je doute chaque jour un peu plus) ou doit-il être plus ouvert ?». Ben avec une non-question comme celle-là, on n'a même pas besoin de douter de la réponse. On comprend avec le vocabulaire utilisé et ses connotations (élitiste, sélection contre ouvert) que la question est déjà tranchée. Faux questionnement qui élimine d'emblée une autre alternative à laquelle moi, je crois : celle d'un système qui mène de front excellence et remédiation, qui individualise les parcours et cherche l'optimum propre de chaque individu comme une cause finale aristotélicienne. Je lis trop Maria Montessori, moi...

    J'ai quelques idées de réforme tout à fait novatrices à proposer à Descoings et aux réformateurs patentés  :

    - f.... la paix aux profs une bonne fois pour toutes et les laisser s'organiser.

    - ne toucher à rien dans l'immédiat : il faut 15 à 20 ans minimum pour juger de l'efficacité d'une réforme.

    - corollairement, cesser de réformer dans l'urgence chaque fois que l'opinion se saisit d'un fait divers ou qu'une étude statistique est publiée.

    - proposer aux Co-psy d'être en contacts permanents avec les CCI (Chambres de commerce et d'industrie), ce qui serait autrement plus efficace que de les squizzer (moi aussi je peux parler globish...). Ainsi, ils seraient tenus au courant au jour le jour des besoins des bassins économiques et industriels. Ma réforme ne coûte pas un kopeck, ne touche pas au statut des conseillers d'orientation et ne vient pas les faire ch... dans leur pratique professionnelle.

    Au passage, je suggère à Descoings & cie la lecture des passionnants ouvrages de Maria Montessori. On pourrait envisager non un lycée pour tous, mais, au contraire un lycée pour chacun. Un lycée pour chacun, ce ne serait pas un système qui cherche à amener toute une génération à un socle quel qu'il soit, mais, au contraire, qui assure à chacun un développement optimal. Cela passe par une diversification des parcours et des méthodes et en aucun cas par les solutions simplificatrices de Descoings & cie. J'invite sur ce point fortement à lire le billet de Barre Jadis dont j'épouse pour l'essentiel les vues.

    Intéressant, d'ailleurs, d'observer combien l'aristotélisme imprègne à certains égards la pensée de Maria Montessori. J'avais lu l'enfant, j'entame de l'enfant à l'adolescent actuellement. Poursuivant son hypothèse de l'embryon spirituel menant son développement propre, elle étudie dans cet ouvrage trois nouvelles phases du développement de l'enfant. J'en rendrai compte dans un prochain billet. Mais, elle annonce d'emblée la couleur en évoquant le développement de l'individu plutôt que celui d'une masse sociale. Notamment, elle estime que chaque individu possède en soi sa fin propre. J'y vois pour ma part, la cause formelle de chaque individu, idée que l'on trouve énoncée et développée dans la Métaphysique d'Aristote. Maria Montessori y ajoute une dimension éthique et spirituelle.

    J'en finis avec cette disgression pour simplement conclure que l'un des premiers motifs de mon engagement aux côtés de François Bayrou, c'est de partager avec lui ma vision de l'école. Et l'une des raisons qui font que je ne peux plus voir en peinture les Socialistes, c'est ce qu'ils ont fait de l'école, et l'UMP, c'est ce qu'elle veut en faire...

  • Humeur sombre

    Les sondages se suivent et se ressemblent depuis notre échec aux élections européennes. Et du coup, je me prends à envisager les hypothèses les plus détestables pour les temps à venir. Par exemple, je me suis résolu à envisager que Bayrou soit hors-circuit pour 2012. Le cauchemar. Hors de question de soutenir ne serait-ce qu'une fois de plus Sarkozy. Mais l'idée de voter pour les Socialistes en 2012 me provoque une méchante poussée d'urticaire.

    Imaginons les possibles candidats de second tour. D'ores et déjà, hors de question de soutenir un quelconque individu issu du courant jospiniste ou plus généralement du gouvernement Jospin de 1997. J'avais pu faire un écart (à grand peine) pour Ségolène Royal, mais les autres, avec leur auto-satisfaction dégoûlinante...

    Delanoë ? Hors de question. Plutôt blanc, même contre Sarko. Martine Aubry, la mère emptoire ? Niet. Je préfère peut-être encore Sarko.  Pas question non plus. Blanc aussi. Hollande, à la rigueur, pour un second tour. Faut voir. Je n'ai pas trop aimé ses déclarations à la c... sur les riches pendant la campagne de 2007. Ségolène Royal ? Bah, si j'ai pu voter une fois pour elle, pas à exclure la seconde fois. Cela dépendra des alliances du PS. Il faudrait qu'on sache où elle est une bonne fois pour toutes.  Un pour lequel je pourrais voter, c'est Manuel Valls. En voilà un qui ne fait pas dans la langue de bois et n'a pas peur de dire ce qu'il pense. J'aime bien les franc-tireurs. DSK ? Je préfère encore voter Sarko. Ses frasques plus que limites avec les femmes l'ont définitivement mis hors-jeu à mes yeux.

    A droite, il n'existe aucune autre alternative. Villepin ? pas confiance. Un candidat Nouveau Centre ? Il n'y en a aucun d'envergure et ils sont beaucoup trop trouillards pour être crédibles. Juppé ? Il ne se présentera pas (dommage). Un Vert ? Ce sont des socialistes en pire. Borloo ? Sympa, mais trop compromis avec Sarko. Pas assez courageux.

    Conclusion, il faut vraiment espérer que Bayrou sera là. A défaut, Corine Lepage pour laquelle je pourrais aussi voter.

  • MoDem versus Verts, l'enjeu des transports en région

    J'ai quelques mois d'avance, très certainement, sur les élections régionales, mais je crois que les défis qui attendent le MoDem sont si lourds à relever que nous avons tout intérêt à nous pencher d'ores et déjà dessus. Pour moi, il ne fait pas l'ombre d'un doute que l'enjeu majeur et prioritaire des prochaines élections régionales, c'est le transport. Une problématique que l'on peut d'ailleurs lier avec le temps de travail, tant elles sont éminemment associées.

    Le transport, dans nos sociétés modernes, représente un temps considérable, et, à certains égards, à la fois une perte en termes économiques et un problème de santé publique puisqu'il épuise les Français et impacte lourdement leur vie de famille ou leurs réseaux de relations.

    En île de France, par exemple, ce doit être à mon avis la pierre angulaire de toute réflexion économique et sociale. Évidemment, les transports ont également un rapport direct avec la qualité de l'environnement, et toute la difficulté, cela sera de résoudre des équations en apparence impossibles. On peut deviner ce que seront les positions de quelques partis d'après leurs programmes municipaux en 2008. On sait, par exemple, que les Verts sont prêts à paralyser tout le trafic en île de France ou, à défaut, à doubler les temps de transport des Franciliens pour améliorer la qualité de l'air. C'est leur priorité absolue. L'amélioration des transports publics ne vient qu'en second.

    Las des bonnes paroles, les Franciliens pourraient bien se révolter. La situation n'a cessé de s'aggraver cette dernière décennie, et les mesures des municipalités, prises souvent sans concertation avec le voisinage, tout particulièrement à la Mairie de Paris, ont créé parfois des situations inextricables.

    J'entends depuis un moment parler du Grand Paris. Mais le Grand Paris, les Franciliens, ils s'en foutent. Pas la peine de sauter comme des cabris en criant Grand Paris, Grand Paris ! Ce qu'ils veulent, les Franciliens, c'est circuler vite, en île de France. Peu importe que cela soit en automobile ou en transports en commun. Ils veulent simplement pouvoir aller vite d'un point à un autre. Or, actuellement, même pour de courtes distances, les transports en commun prennent un temps considérable.

    Les seules mesures imaginées par les Verts et les Socialistes ont consisté, pour l'instant, à accroître les temps de parcours des automobiles. La Région île de France a pris un retard, en matière de transports publics, tel qu'elle va finir par en crever. Ils sont sales, ils sont vieillis, ils sont dangereux dans certains secteurs en raison de la délinquance et ils sont lents. Voilà quel portrait on peut dresser de nos transports.

    Le métrophérique est une arlésienne. On en parle beaucoup, et même depuis longtemps, mais on ne le voit jamais.

    La question du transport ne devrait pas seulement se décliner à l'aune des noeuds de communication mais aussi de l'organisation du travail. Ainsi, favoriser le travail à distance, c'est aussi limiter le transports. Le MoDem ne devra pas faire l'économie d'une réflexion de fond sur le sujet en se gardant bien, là aussi, de sauter comme un cabri, à l'instar des autres formations politiques, en clamant "haut débit, haut-débit !". Pas plus que le Grand Paris, le haut-débit n'est la solution universelle à tous les maux de l'île de France. Il faudra plutôt enquêter auprès des entreprises ou des administrations qui utilisent le télétravail et pour lesquelles ça marche.

    A en lire les épanchements de mon crapouillot favori, je vois bien que le problème des transports se décline également en province. Il est évident que le maillage du territoire par des transports publics de qualité et rapides va représenter un enjeu de première importance pour conserver une certaine qualité de vie et assurer un développement harmonieux du territoire. Pour des questions de commodités, nous allons vers des mégalopoles monstrueuses dont les problématiques ne se liront plus à l'échelle de la municipalité mais, au-delà du département encore, à celle de la région. Je ne suis pas certain que ce soit ce développement-là que je souhaite pour mon pays. Le problème, c'est que les très grandes villes aspirent à absorber toujours plus de communes autour d'elles.

    En île de France, la position traditionnelle des centristes (UDF, puis MoDem et Nouveau Centre) c'est  l'extension de la municipalité parisienne. Sa taille actuelle tend à l'affaiblir économiquement face aux autres capitales mondiales. Valérie Sachs, ex-candidate UDF-MoDem aux législatives, devenue par la suite Centriste indépendante aux élections municipales avait établi clairement, fin 2007, les insuffisances de la mandature et les défis à relever afin de faire de Paris une capitale de premier ordre. Le Grand Paris apparaît régulièrement comme objectif prioritaire et solution dans ce rapport. Mais jamais il n'est concrètement évoqué. Il se trouve que ce sujet est le sujet qui fâche par excellence, et qu'aux Régionales en île de France, on va certainement en entendre parler. Christian Blanc (Nouveau Centre) est demeuré transparent pour ne pas dire diaphane pendant plusieurs mois sur le sujet, en dépit de sa mission, et on sait l'acromonie qui existe entre Huchon, l'actuel président de la région IdF et Delanoë le maire de Paris, sur ce thème. Et pour cause : il y a là une situation particulière puisque communes, départements et région se télescopent frontalement.

    Nicolas Sarkozy a mis son grain de sel là-dedans depuis quelques mois, évidemment. Sur le papier, son Grand Paris vert est séduisant. En apparence du moins... Moi, ce qui me frappe, c'est le chapitre "transports", je reviens à mon sujet. On parle de transports doux, de métros, tramways et tutti quanti. La Région s'apprête à investir des milliards d'euros pour favoriser les déplacements en île de France.

    Moi, je m'en fous de leurs tramways, de leurs prolongations de métro et tutti quanti. Je m'en tape. Je n'en ai rien à carrer. Ça m'en touche une sans faire bouger l'autre, comme dirait l'Chichi...

    Comme le Crapaud en son temps, je souhaite aussi lever le voile sur certaines impostures , mais, pour la circonstance, il ne s'agit pas des impostures politiques mais des contradictions des Verts dans le domaine économique. Ça va chauffer, parce que je compte bien leur mettre le nez dedans et il faudra que les Verts choisissent entre leur fibre verte et leur fibre sociale, compte-tenu de leurs orientations économiques, toute entière tournées vers la décroissance et l'arrêt du développement. Mais il n'y a pas que les Verts : il y a aussi les socialistes qui parlent d'écologie et détruisent dans le même temps une large part d'espace vert au Jardin d'Acclimatation à Paris et sont déterminés à édifier des tours monumentales. Et ils n'en sont pas à leur coup d'essai : Sainte-Perrine a failli se faire amputer également d'une bonne partie de ses arbres, avec l'aval de la majorité socialiste en dépit des dénégations d'un de ses élus...

    Côté UMP, on a déjà une approche de ses priorités en île de France avec le programme européen de Michel Barnier, tout entier tourné vers la région. Un catalogue de bonnes intentions dont on attend de voir les premiers prémices...

    Moi, in fine, ce que je veux savoir, c'est si je peux me rendre sur mon lieu de travail en un temps décent. Et ce que je veux aussi, c'est respirer dans ma région et aller facilement d'un point à un autre. Je ne veux pas mettre 3/4 d'heures à passer d'un endroit à un autre quand je mets 10 minutes en automobile. Et je ne veux pas, comme les Verts le souhaitent, que l'on congestionne la circulation afin que je mette 3/4h également en voiture pour faire mon trajet. Bref, je voterai pour le parti qui me proposera une solution réaliste en la matière et qui saura articuler ces deux exigences. Et j'espère bien que ce parti, ce sera le MoDem.

     

  • Iran, la fraude ?

    Je m'étais étonné de retrouver Ahmadinejad à 66% avec un taux de participation de 95% en Iran, samedi dernier. Je pouvais comprendre qu'il se soit constitué une clientèle électorale dans les campagnes, mais tout de même ! Il y a deux choses qui m'étonnent par dessus tout dans les résultats de cette élection. La première, c'est que Karoubi qui avait fait 17% il y a 5 ans soit subitement tombé à 0.9%. Cela me paraît invraisemblable. La seconde, c'est qu'un sondage en mars dernier donnait Moussavi gagnant à 60%. Par ailleurs, on ne peut pas dire que l'Iran sort d'une période de prospérité économique, et cela m'étonnerait que les Iraniens privilégient les questions internationales pour déterminer leur vote, d'autant que sur ce sujet, il n'y a pas de différences majeures entre les principaux candidats.

    Il y a des centaines de milliers de partisans dans la rue à Téhéran. C'est considérable. J'ai aussi fait une erreur dans mon article précédent : j'ai surestimé considérablement le poids des campagnes. En fait, la population rurale ne représente plus que 30% de l'électorat. J'ignorais ce fait. Dans les villages d'origine de Moussavi et de Karoubi, Ahmadinejad arrive aussi en tête ! Pas logique, compte-tenu du poids des régionalismes et des appartenances locales lors des votes. Toujours surprenant : comment les minorités religieuses pourraient avoir voté pour un président qui n'a eu de cesse que de limiter leurs libertés ? Quelques autres éléments sur le monde.fr pour se faire une idée un peu plus précise des charges qui pèsent. En tout cas, Khameini, le guide suprême, a du admettre qu'il faudrait diligenter une commission pour enquêter sur d'éventuelles fraudes...

  • L'histoire rendra raison à Bayrou

    Chaque fois qu'il y a un haro général dans les médias sur Bayrou, et cela se produit après chaque élection, j'ai remarqué, je ne puis m'empêcher de songer aux paroles de l'évêque Saint-Rémi baptisant Clovis à Reims, un soir de noël : brûle ce que tu as adoré et adore ce que tu as brûlé... Alors, certes, il a dérapé, je l'ai suffisamment dit ici. Mais ce dérapage ne doit pas effacer tout ce qu'est l'homme. Il n'en reste pas moins un homme d'honneur (il a reconnu ses torts après les élections, ce n'est pas si fréquent). Le seul aussi à s'opposer frontalement à un projet de société qui liquéfie complètement le lien social. Nicolas Sarkozy peut pavoiser, il a gagné une manche, il n'a pas gagné la guerre. Face à la constance d'un Bayrou, c'est incroyable la faculté de cet homme-là à endosser les habits les plus divers au jour le jour selon les circonstances de l'actualité. L'année passée, partisan de l'introduction des sub-primes en France, puis il y a quelques temps féroce anti-capitaliste dénonçant le libéralisme, le voilà aujourd'hui converti à l'écologie.

    Une gouvernance au jour le jour qui a le don de l'insupporter. Un traitement à chaud des émotions qui n'aboutit qu'à de grandes déclarations. Va-t-on s'aviser un jour que quelques mois après, il n'en reste généralement rien ? Abus de pouvoir est un excellent ouvrage, parce que c'est le seul à avoir compris que le projet que Sarkozy porte va bien au-delà des projets politiques auxquels nous sommes habitués. La discrimination (peu importe qu'elle soit positive), l'inégalité y sont théorisées. Et le comble (Bayrou aurait du insister sur ce point), c'est que Sarkozy et ses sbires se drapent des oripeaux de la gauche pour faire passer les réformes les plus injustes. Notre société, comme l'a très justement vu François Bayrou (et si ce ne sont les électeurs, l'Histoire lui donnera au moins raison), est une société d'inégalités croissantes. La méthode Descoings illustre parfaitement cette société qui s'avance masquée. Le lycée pour tous, c'est le lycée pour la masse, mais certainement pas pour les élites qui parviendront aisément à s'en extraire grâce à leurs réseaux.

    Les réseaux, parlons-en : c'est un aspect d'Abus de pouvoir qui a été peu traité et pourtant, c'est le danger le plus mortel parmi ceux qui menacent notre démocratie. Oh, ce ne sont pas les réseaux qui se constituent sur la Toile qui sont dangereux. Au contraire, ceux-là, Bayrou a observé avec beaucoup de finesse que c'était au contraire la réaction de défense du système immunitaire du corps social lorsqu'on voulait lui appliquer un projet qui lui était fondamentalement étranger.

    Non, les réseaux dangereux, ce sont tous ces individus qui se connaissent entre eux, se font des cadeaux, passent des accords, et dominent simultanément la finance, les médias et la politique. Voilà pourquoi Bayrou souhaitait que l'indépendance des médias soit inscrite dans la Constitution de notre République. Ces réseaux sont dangereux, parce qu'au bout d'un moment, si vous n'en êtes pas, vous ne pouvez accéder à aucun poste de pouvoir. Ils menacent insidieusement notre démocratie, le plus souvent à notre insu. Eh, ils sont bien sûr la quintescence d'une société inégalitaire, d'une société dans laquelle il a été théorisée que seules les inégalités permettaient le progrès, étaient nécessaires.

    Tous les projets politiques avaient eu jusqu'ici pour objet le bonheur de l'homme et visaient l'intérêt commun. Aucun n'avait subordonné l'intérêt commun aux intérêts individuels. Pour ma part, je fais partie des libéraux et je pense que la liberté d'association, les échanges, le commerce et le marché, lieu d'échanges par excellence sont les plus à mêmes d'apporter paix et progrès à l'humanité. Les sociaux-démocrates s'imaginent que c'est l'État qui doit amener tout cela.

    On a souvent comparé les choix de Sarkozy au projet social américain. En réalité, il n'en est rien. Pour ma part, la démocratie américaine n'est pas mon modèle favori, mais, je lui connais un immense mérite, c'est qu'elle lutte activement contre toutes les collusions, les trafics d'influence et plus généralement les réseaux cachés. Là-bas, on s'associe à volonté, avec tous les travers d'une telle liberté puisque le lobbying y est intense, mais il est admis par tous et cette liberté d'association-là est accessible à chacun.

    En France, on combine l'aspect le plus dur de la démocratie américaine, l'acceptation de fortes inégalités, et l'impossibilité sociale de les réduire puisque toute ascension sociale est conditionnée à l'appartenance à un réseau. Les dés sont donc pipés, et les libéraux qui votent en toute bonne foi pour Sarkozy et son UMP se font avoir.

    Il y a là, malheureusement, un trait qui est propre à la société française. Sarkozy n'en est pas comptable en tant que tel. Mais il aggrave ce travers par ses mesures et le rend indépassable.

  • Le déni de grossesse est-il une pathologie ?

    L'affaire Véronique Courjault défraye la chronique depuis quelques semaines. Il faut dire que cette histoire est épouvantable, puisqu'il s'agit d'une femme qui a tué trois de ses enfants à la naissance après avoir apparemment refusé de reconnaître les grossesses préalables. Si j'ai quelques notions de psychologie assez solides, je suis évidemment bien loin d'avoir les compétences d'un spécialiste et mon avis n'engage donc que moi. Je ne peux m'empêcher, pour ma part, d'observer des traits communs entre certains aspects de la psychose hallucinatoire et le déni de grossesse et le déni de réalité. En effet, l'hallucination se définit autant par la présence que l'absence de perceptions en présence ou en absence de stimuli extérieur. Ce qui fait la psychose hallucinatoire, in fine, c'est l'inadéquation entre la perception et le stimulus. Ce que je dis là n'est pas clinique.

    Pour ma part, je suis frappé, dans le déni de grossesse par l'existence de similitudes avec la psychose hallucinatoire (je précise que ces termes regroupent en réalité beaucoup de formes de folie ou d'aliénation). Le fait de ne pas vouloir (ou pouvoir ?) prendre conscience de l'existence d'une vie en soi est à comparer avec certains aspects de la scizophrénie.

    Est-ce que, dans ces conditions, on ne pourrait pas supposer que le déni de grossesse est une pathologie mentale avec des stades variables de développement, se déclinant parfois avec une issue meurtrière ? Voilà, à mon avis, une question qu'il faut étudier, et qui en entraîne d'autres : la responsabilité des actes dans le cas d'un homicide, et les soins psychiatriques que l'on peut apporter à cette pathologie, y compris quand elle ne débouche pas sur la mise à mort des nouveaux-nés.

    Ne pas avoir conscience de la vie en soi, des changements du corps (dans certains cas, toutefois, la somatisation du déni est tellement forte que les modifications physiologiques sont difficiles à détecter), voilà qui interroge et qui devrait entraîner un questionnement sur l'état mental d'une femme, quand bien même la vie reprendrait son cours après la naissance de l'enfant.

    Il y a en tout cas au moins une association qui se pose très sérieusement la question de la nature du déni de grossesse, un colloque est prévu sur ce sujet le 10 octobre 2009. Je tends à penser, comme cette association, qu'il y a là en effet un problème de santé publique qui va bien au-delà du fait divers insolite ou de l'épiphénomène. Les actes du précédent colloque sont d'ailleurs parus. J'invite, pour ma part, le Ministère de la Santé et Madame Bachelot à en acheter les droits afin de les rendre publics.

    J'ajoute que j'ai d'autant plus de raisons de m'intéresser à ce sujet, que je connais au moins un cas, dans ma belle-famille, de femme touchée par un déni de grossesse (sans issue malheureuse, heureusement, les choses se sont très bien passées après). C'est une question qui m'interpelle depuis un moment, d'autant qu'il faudrait aussi évoquer les maris et compagnons de ces femmes (quand il y en a) qui ne remarquent rien non plus...

  • Ahmadinejad à 66% ? Pas possible !

    Je n'arrive pas à y croire. Ahmadinejad l'emportait avec 66% des voix contre Moussavi. Avec une participation de 70 % ? et une population très jeune ? Si ces chiffres devaient être confirmés, ce que je n'espère pas, c'est que les Iraniens sont gravement atteints. Il y a bien sûr notre point de vue d'Occidentaux sur la politique étrangère de l'Iran avec Ahmadinejad qui pourrait me pousser à dire cela, mais, en réalité, ce n'est pas l'objet de mon propos. Non, je trouve que ce n'est pas possible avec une situation économique aussi dégradée et une poussée du chômage, qui frappe sévèrement les jeunes, aussi forte. 25% d'inflation, presque 30% de chômage chez les jeunes, croissance des disparités et des inégalités et une économie tributaire du pétrole à plus de 80% !

    Cela dit, comme il a signé des chèques à tire-larigot à chacun de ses déplacements pendant son mandat, il peut avoir une réputation d'homme qui agit quand on le sollicite. Il a certainement un soutien assez fort en milieu rural. En quatre ans, 20 millions de lettres de demande d'aide lui ont été remises et un service a été créé pour répondre à chacune d'elles et fidéliser l'électorat populaire. Voilà ce que je lis dans l'article d'un magazine canadien. Pas étonnant alors, qu'il dispose d'un énorme réservoir de voix. D'autres sources iraniennes évoquaient une victoire avec un peu plus de 50% des suffrages. Si c'est vrai, l'avenir est sombre, en Iran.

    Si jamais les chiffres donnés ne sont pas faisandés, cela pose aussi la question de la fiabilité des informations que nous recevons sur l'Iran. Je lis Courrier International, le Diplo, plusieurs hebdos et partout je lis et j'entends que les Iraniens veulent soulever le couvercle.

    Est-ce que nos journalistes franco-iraniens ne vivent pas finalement dans le milieu restreint des élites iraniennes pré-occidentalisées, et de ce fait, pas du tout au contact de la réalité du pays ? Par exemple, Le Monde titre un "tous hostiles à Ahmadinejad", mais les témoignages rendent compte d'une autre réalité.

    Ce soir, chacun des deux principaux candidats revendiquent 60 à 65% des suffrages. On en saura sans doute plus dans les prochains jours.

  • Le MoDem n'a pas de prix

    charlotte-aux-fraises.jpgC'est une obsession, de la part de Nicolas Sarkozy, que de vouloir acheter ses adversaires. J'évoquais Marielle hier, mais j'en sais un peu plus grâce à un témoignage de Jacqueline Gourault dans la Nouvelle République.

    « Il est très ennuyé. Il vient de découvrir que j'étais invitée en regardant le plan de table où j'étais prévue en face de lui… alors qu'il s'agit d'un dîner avec les élus du Nouveau Centre pour préparer les Européennes. Il me dit que… si je veux venir, je peux toujours. Évidemment, je refuse ! Et je lui lance alors une boutade : qu'il m'invite avec Marielle de Sarnez quand il veut ! »

    En fait, Jacqueline Gourault a été relancée trois fois. A la troisième fois, intriguée, elle a accepté l'invitation. Mais lorsque Hortefeux réalise sa bévue, il décide de trouver une issue en invitant Jacqueline Gourault en même temps que Marielle de Sarnez.

    Prévu le 16 juin, le dîner tombe à pic. Flairant le piège, Marielle de Sarnez et Jacqueline Gourault ont finalement décidé d'annuler le rendez-vous. La Nouvelle République doit disposer d'un autre scoop : je titrais hier sur les carottes râpées, mais apparemment, il y aurait eu au dessert une charlotte aux fraises. Carottes râpées, romaine, charlotte aux fraises, on sait recevoir chez les Hortefeux :-)

    J'ai trouvé la recette de la charlotte aux fraises sur la Toile. Le croiriez-vous ? Il y a des oranges dedans :-)

    Ingrédient pour 4 personnes :

    500 g de fraises (parfumés genre gariguette)

    2 oranges

    1 citron fleche 30 biscuits à la cuillère

    30 cl de crème fleurette ou creme fraîche liquide

    100 g de sucre glace fleche extrait de vanille

  • La grippe porcine bientôt dans les écoles ?

    Je ne cherche pas à faire du catastrophisme, mais je viens d'apprendre par une dépêche AFP que 139 enfants de 22 écoles de la région de Madrid sont infectés par le virus H1N1.

    L'OMS vient de déclarer officiellement l'état de pandémie. La ministre espagnole, Trinidad Jimenez ne veut pas fermer les écoles où la grippe a été détectée. Choix que je juge pour ma part tout à fait irresponsable.  A Hong-Kong, le gouvernement n'a pas fait dans le détail. Après 12 contaminations d'élèves, il a ordonné la fermeture des écoles primaires. En France, Roselyne Bachelot a estimé que l'on pouvait demeurer en phrase 5A.

    Il faut garder présent à l'esprit que le virus de la grippe peut muter rapidement, et pour ce que j'en sais, particulièrement la forme H1N1 du virus.

    Ça commence à sentir le souffre.

    L'Afsset (Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail) fait quelques recommandations dont je suggère fortement la lecture.

    En cas de circulation de virus Influenza pandémique (niveau d’alerte 6), l’Afsset recommande de mettre en œuvre dans les bâtiments les mesures de protection suivantes, dans l’ordre prioritaire :

    1. D’abord et avant tout appliquer rigoureusement les mesures de protection sanitaire individuelle du plan national « pandémie grippale » : hygiène respiratoire, lavage régulier des mains et port du masque pour les personnes présentant des signes d’infection respiratoire.

    2. Protéger les occupants de bâtiments collectifs : inviter les personnes potentiellement contaminées à ne pas fréquenter les bâtiments publics et les immeubles de bureau ; éviter les rassemblements dans une même pièce (favoriser le télétravail et les réunions téléphoniques). A défaut, préconiser une distance de sécurité d’au moins 2 mètres entre chaque personne.
    Par ailleurs, si une opération de maintenance des conduits de ventilation doit être faite, il est recommandé que l’opérateur porte un masque haute filtration (type FFP2) et des gants jetables. Cependant l’Afsset ne recommande pas de décontaminer les conduits pour lutter contre le virus ; cette décontamination n’a pas d’effet prouvé.

    3. Prendre, en complément, des mesures particulières sur la circulation de l’air dans les bâtiments : aérer plusieurs fois par jour pour diluer les virus, en ouvrant les fenêtres dix minutes. En plus, dans les bâtiments dotés de ventilation mécanique simple ou double flux, maintenir la ventilation et fermer les portes.

    Dans le cas des bâtiments collectifs équipés d’une centrale de traitement de l’air (climatisation centralisée), maintenir l’apport d’air extérieur et arrêter, si possible sans autre inconvénient, le recyclage. Cependant, lorsque le découplage du recyclage n’est pas possible, il convient de maintenir le fonctionnement complet de la centrale de traitement de l’air
    .

  • A qui s'allier en Europe ?

    Bon, Quattremer l'avait annoncé, et LCI le confirme : les Italiens se barrent du PDE et de l'ADLE. Ça va faire mal, et à l'un et à l'autre. L'ADLE sera considérablement fragilisée avec une telle saignée. De notre côté, nous nous retrouvons empêtré avec un Meciar aux choix douteux par le passé. Mais bon, on ne devrait plus à avoir trop de questions à se poser, apparemment, il n'y a plus de députés européens du parti de Meciar.

    La question, finalement, c'est qu'est-ce qu'on fait, maintenant ? On reste avec l'ADLE ? On va à l'ALE, avec les Verts ? Bof, cette dernière solution ne m'enchante guère. Comme je l'ai dit, je n'ai pas très envie de faire cause commune avec les décroissants, d'autant que l'ADLE a mis au premier rang de ses priorités la croissance verte. Le PSE, si l'information de LCI est fiable, changerait alors de nom pour s'appeler l'Alliance des Socialistes et des Démocrates. Se fondre là-dedans ne m'enthousiasme pas davantage. Une chose est certaine : il faut absolument s'affilier à un groupe. Seul, le MoDem ne disposerait d'aucune logistique et serait sans pouvoirs ou presque.

    Cela dit, est-ce que l'info de LCI est fiable ? Ils parlent de 21 députés italiens ? Pas crédible ! Il n'y en a que 7 (à la suite des dernières élections) !!! Et sur la carte du Figaro, ils sont toujours comptabilisés à l'ADLE. L'information de LCI est d'autant plus ridicule que cette chaîne sans nommer l'ADLE parle d'ultra-libéraux alors que l'ADLE est en réalité un groupe centriste (d'ailleurs, la plupart des formations qui le composent sont au centre de l'échiquier politique dans leurs pays respectifs). C'est un certain Hugues Baudoin qui serait le correspondant de LCI à Bruxelles. Si toutes les informations internationales sont du même tonneau sur cette chaîne, on a du souci à se faire... Je n'aime pas verser dans le complotisme, mais ça ressemble drôlement à une info conçue pour discréditer Bayrou...Ou alors, faut changer de métier, sinon, quand on n'est pas capable de l'exercer convenablement...

    Je salue avec joie l'arrivée des premiers libéraux Grecs au sein de l'ADLE :-) Mais je déplore leur disparition à Chypre :-(

    Bon, si Fotini passe par là, elle devrait être en mesure de me dire de quel parti politique grec il s'agit, que je l'ajoute à ma liste.

    Bref, je demeure avec des questions un peu sans réponses. Peut-être y aura-t-il des recompositions. Après tout, ce qui serait sympa, c'est que les décroissants rejoignent les Verts nordiques, et que le reste de l'ALE fusionne avec l'ADLE. Cela ferait un très beau groupe vert, libéral et démocrate. Ça, ce serait drôlement bien, et ça nous permettrait de peser tous ensemble...