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Modem - Page 46

  • Europe de la culture, culture de l'Europe

    581821186.2.jpgJ'ai poursuivi ma lecture du Petit dictionnaire pour aimer l'Europe de Marielle de Sarnez, euro-députée MoDem, mais, je suis resté à la lettre C : eh oui, parce qu'à la lettre C, il y a le mot culture, et cela fait un moment que j'attends de connaître l'idée exacte de Marielle sur la question. Marielle évacue d'emblée deux opinions relativement communes dès les premiers mots de l'article :

    - le première qu'il n'y aurait pas une culture de l'Europe mais une Europe des cultures, toutes différentes et pas avec le même substrat.

    - la seconde que l'Europe serait un processus dynamique absorbant les cultures par européanisation, c'est à dire, en somme, apportant ses attributs propres à d'autres cultures  clairement différentes.

    Il y a pour elle bien un patrimoine commun, une mémoire collective qui fondent tous deux le sentiment d'appartenance à l'Europe. Aux confluents de la civilisation européenne, elle énumère en tout premier lieu l'héritage gréco-romain, puis juif, puis chrétien, puis leur enfant rebelle, l'humanisme et enfin la présence arabo-musulmane de plus en plus forte.

    Il ne s'agit pas pour autant d'unifier ni d'harmoniser la culture européenne, comme le ferait un état centralisateur, au demeurant, mais de favoriser la circulation des idées, des oeuvres, des artistes, car le dynamisme culturel de l'Europe a toujours reposé sur cette diversité et ce mouvement.

    Marielle réaffirme son attachement à deux convictions fortes sur la culture : la première, que la culture est un bien supérieur qui ne saurait relever d'un seule logique mercantile, la seconde , que l'exception culturelle conserve plus que jamais toute sa force. Marielle salue d'ailleurs son intégration dans le droit européen et l'adoption de sa charte par l'UNESCO.

    En ce qui concerne l'exception culturelle française, je rappellerai simplement la position trouble de Michel Barnier, candidat, comme Marielle de Sarnez, en île de France, au temps où il était commissaire européen...

    Marielle établit un lien clair entre culture européenne et identité européenne. De la même manière, elle affirme sans ambiguité la cohésion de cette culture, nourrie de la diversité européenne, diversité, rappelons-le, pour être clair, qui prend sa source dans les confluents de la culture européenne. Il y a donc bien une source commune dans laquelle l'Europe puise à la fois sa culture et son identité.

    Il y a une seule chose qui m'étonne, dans l'article de Marielle, c'est qu'après de tels constats, elle n'en tire pas des conclusions qui me semblent, à moi, évidentes. Il me semble que l'Europe devrait promouvoir via une politique commune tout ce qui rappelle ces sources communes et cohésives, justement. Je ne suis pas pour une unification radicale, mais j'estime que les systèmes éducatifs européens devaient tous comporter des éléments d'une culture européenne commune :

    - histoire des religions (christianisme et judaïsme principalement) et textes fondateurs

    - éléments de langue grecs et latins (étymologie par exemple, notamment dans les vocabulaires scientifiques et juridiques)

    - étude historique et mise en perspective de l'humanisme européen

  • L'Europe est notre avenir !

    1770288951.jpgJe ne sais pas ce que f.... les autres partis, mais le MoDem en est à sa cinquième convention thématique sur l'Europe (elle aura lieu le 29 avril) et diffuse déjà ses premiers tracts ! Voilà ce que l'on trouve sur le tract actuellement distribué.

    On a l'impression que les autres partis n'accordent pas d'importance à ces élections. Les Verts avaient démarré tôt, mais on n'entend plus parler d'eux ; à vrai dire prôner la décroissance en pleine crise économique, faut le faire...l'UMP place ses recalés, le NC gémit sans obtenir de place sur les listes de l'UMP, et les Socialistes, ils se battent pour que les places sur les listes reflètent l'équilibre de leurs tendances. Y'a Libertas qui a sorti deux vidéos amusantes, mais qui masquent aussi l'inanité de leur programme et de leur argumentation. C'est bien pour cela qu'ils ne se risquent pas à des conventions thématiques, elles seraient nécessairement creuses. Silence radio également du côté du NPA qui en est resté aux slogans de 2005.

    Construisons une Europe plus humaine

    L’Europe ce n’est pas seulement un marché, ce sont des valeurs humanistes, un projet de société.

    C o n t r e l ’ a r g e n t - ro i ,

    Nous voulons que l’exigence sociale, démocratique et écologique soit placée au dessus des règles du marché.

    Contre le chacun pour soi,

    Nous voulons une véritable réponse coordonnée à la crise, avec un grand emprunt européen pour aider notamment les PME à résister et à préparer l’avenir.

    Pour un monde plus équitable,

    Nous voulons un commerce mondial qui amène les pays du monde à se doter progressivement de règles sociales, sanitaires et environnementales exigeantes

    Pour une Europe plus solidaire,

    Nous voulons mettre fin à la concurrence sauvage entre États européens. Une harmonisation fiscale et sociale permettra de redistribuer les richesses et de défendre l’emploi.

  • Marielle définit la concurrence pour les démocrates

    581821186.2.jpgJe poursuis la lecture du dictionnaire de Marielle (de Sarnez) pour aimer l'Europe, et j'en suis à la lettre C. Je me suis précipité sur l'article Concurrence, histoire d'y voir plus clair sur la position programmatique du MoDem à ce sujet. En effet, dans ce dictionnaire, Marielle offre d'abord une définition de l'existant, toujours illustrée d'exemples, puis soumet à la sagacité du lecteur ce qui pourrait être différent si c'est opportun.

    Au passage, j'ai vu avec plaisir que Marielle est une lectrice de l'Esprit des Lois, puisqu'elle appuie son propos par cette citation fameuse de Montesquieu dans l'Esprit des Lois (Livre XX, chapitre 9) sur la concurrence :

    « c’est la concurrence qui met un juste prix aux marchandises, et qui établit les vrais rapports entre elles »

    La concurrence entre les entreprises privées ne fait pas problème pour Marielle, et elle rappelle à cet effet le rôle moteur de l'Europe dans ce domaine pour briser les ententes illégales conclues au détriment des consommateurs.

    Elle aborde dès le début de l'article la question qui fâche une partie de l'opinion : beaucoup, en France, jugent que la concurrence libre et non faussée a aussi pour objectif la casse du service public. Elle observe que la gestion des infra-structures et les services rendus (énergie, télécommunication) sont deux choses distinctes ; l'Europe est hostile au principe de monopoles qu'ils soient publics ou privés. La fin d'un monopole et la concurrence n'impliquent par ailleurs pas nécessairement que les entreprises publiques soient privatisées. Ce sont deux choses distinctes. Pour Marielle, foin du débat public/privé sur les services, ce qui compte, c'est surtout leur spécificité : la garantie d'accès  pour tous, sur tout le même territoire et avec une même qualité. Voilà ce qui compte, à ses yeux.

    En ce qui concerne les aides d'État, elle rappelle que la Commission les considère comme acceptables dès lors qu'elles ont pour vocation d'aider les territoires et les régions défavorisées ou remédient à une situation économique grave pour un pays.

    Elle rétablit, à ce sujet, la vérité de ce qu'il s'est vraiment passé avec les aides de l'État aux banques. Contrairement à ce qu'affirmait Sarkozy, la Commission n'a jamais été tatillonne, mais s'est plutôt posée les mêmes questions que les Français :

    - pourquoi aucune contrepartie n'était exigée par le gouvernement français en échange des aides consenties, contrairement aux autres pays ?

    - pourquoi la France ne pratiquait des taux que de 8% pour ses prêts aux banques quand il était de 12% au Royaume Uni, par exemple ?

    Gardons le mieux pour la fin : savez-vous pourquoi les banquiers français ont renoncé à leurs bonus, lors du deuxième plan de soutien  ? pas du tout à cause des rotomondades de Sarkozy et de l'UMP ! Non, pas du tout, cela ne vient nullement des déclarations martiales ! cela vient tout simplement de l'Europe ! Ben oui, la Commission a dit :" soit vous obtenez des contreparties de vos banques, soit on vous recale votre plan". Les Banquiers ne prennent sans doute pas au sérieux les pitreries de nos gouvernants, mais l'Europe et la Commission, ça, c'est du sérieux. Du coup, ils ont plié sans regimber.

    Marielle a cette qualité ne pas éviter les questions difficiles. Elle a bien sûr parlé de la concurrence sociale. Mais pas dans l'article Concurrence. Il faut se rendre à l'article Cour de justice (on reste dans la lettre C). Elle y dit que les syndicats reprochent à la Cour de Justice de privilégier les libertés économiques par rapport aux droits sociaux. Marielle rappelle que la Cour émet ses jugements par rapport au droit communautaire existant et elle ne peut par exemple pas empêcher la libre circulation des travailleurs, y compris quand ils sont envoyés en mission par une entreprise d'un membre de l'Union où les salaires sont moins élevés que le pays où se déroule l'activité.

    Pour cette raison, Marielle estime absolument nécessaire la création d'un espace social européen afin que les juges tiennent la balance entre la libre circulation des biens et des services et la défense des droits sociaux fondamentaux. Pour finir sur la Cour de Justice, elle est aussi à notre avantage quand par exemple elle exige la libre prestation des soins partout sur le territoire. Je rappelle à ce sujet que l'ADLE, groupe dont le MoDem est membre, milite en faveur du droit au remboursement des frais médicaux quel que soit le pays de soin choisi.

  • L'Europe et la mauvaise réputation

    581821186.2.jpgJe continue la lecture du Petit dictionnaire pour aimer l'Europe de Marielle de Sarnez, euro-députée démocrate (MoDem). J'ai dépassé la lettre B (j'en suis à C) mais je me suis arrêté sur l'article Bureaucratie. On s'imagine l'Europe comme une grosse machine à technocrates bureaucrates et pourtant...il n'y a en tout et pour tout que 32 000 fonctionnaires européens, et ce, pour 27 nationalités, puisque l'Europe compte 27 pays. Comparons avec les millions de fonctionnaires de la France ! Tenez, Marielle de Sarnez fait observer que la ville de Paris emploie à elle-seule 48 000 fonctionnaires ! Et ce n'est pas tout : en réalité, l'écrasante majorité de ces fonctionnaires est constituée d'interprètes (27 pays donc presque 27 langues !) et de juristes (eh oui, 27 pays = 27 systèmes juridiques !). La réalité, c'est que l'Europe travaille avec une structure très très légère. L'essentiel du travail provient généralement des députés européens qui bossent beaucoup et des groupes politiques qui disposent de leurs propres commissions pour proposer des projets de lois ou de directives.

    En fait, il se trouve que j'ai lu aussi l'article Budget, dans le dictionnaire de Marielle et qu'est-ce que j'y trouve ? Tout d'abord, il ne représente que 1% du PIB européen (en France, le budget, c'est 18% du PIB). Ensuite, 80% du budget de l'union est consacré à la politique agricole commune et aux fonds structurels (qui servent à développer les régions). Ce qui est regrettable, c'est la faiblesse des fonds affectés à la recherche. En fait, l'Europe dispose de peu de fonds propres parce qu'elle a peu de compétences propres. Ce que je retiens, pour revenir à mon sujet, c'est que l'Europe est très peu budgetivore et que les coûts de l'administration de Bruxelles sont négligeables.

    C'est bien de le dire une bonne fois pour toutes tant on a fait une mauvaise réputation à l'Europe tout à fait à tort. Merci, Marielle, de rétablir la vérité avec des chiffres précis.

  • Bandes, commence par faire appliquer la loi, Sarko !

    Quand j'entends Nicolas Sarkozy proposer une énième loi sur la sécurité intérieure, en la circonstance, il s'agit des bandes et des cagoules, j'ai un ulcère à l'estomac qui se réveille. Quand la racaille se déchaîne dans les quartiers ou ailleurs et terrorise les plus faibles, il n'y a qu'une seule réponse adaptée : le coup de matraque et la prison. Simplement, il faut être rapide, efficace et expéditif. Il ne s'agit pas de tergiverser, et puisque l'on parle de bandes, il faut s'occuper des complices et des complicités de toute sorte et tout de suite.

    Je n'ai aucune de ces pudeurs de bien-pensants face à la délinquance. En revanche, je n'aime pas que l'on se moque des pauvres gens qui la subissent, la racaille. Sarkozy se moque du monde, il fait voter des lois, mais la vraie et unique question, c'est celle des moyens que l'on met à la disposition de la police et de la justice. Je me retrouve très exactement dans ce que Marielle de Sarnez, euro-députée MoDem, exprimait dans les Quatre vérités il y a deux jours :

    D'abord, je trouve que le droit a la sécurité est un droit absolument fondamental pour nos concitoyens ; après je ne sais pas... Il en est à des dizaines de lois, Nicolas Sarkozy... Au fond, il est en charge de ces questions de sécurité depuis huit ans, parce qu'il a été ministre de l'Intérieur dès 2002, président de la République depuis deux ans... Des lois sur les bandes, il y en a déjà cinq ou six... Qu'on les applique et puis peut-être qu'on renforce les moyens de la police. Je pense que la police est très présente dans les centres-villes, beaucoup moins dans les endroits plus difficiles en France. Et puis il faut aussi une justice forte. Voilà, il faut une police qui ait les moyens et une justice qui puisse agir et qui soit indépendante.

    C'est clair, quoi. C'est ce que je m'échine à dire ici. Pas la peine d'embobiner les Français, Sarko : il faut plus de flics, plus de prisons, plus de juges et plus d'experts-judiciaires, greffiers, et cetera pour permettre un déroulement rapide des procès et des comparutions immédiates avec exécution non moins immédiate des peines. C'est clair, c'est simple, mais Sarkozy ne veut pas faire le nécessaire.

  • Marielle aussi a la banane

    581821186.2.jpgMarielle de Sarnez, euro-députée démocrate (MoDem), vient de m'adresser un exemplaire dédicacé de son petit dictionnaire pour aimer l'Europe. Sympa. Du coup, j'ai commencé à la feuilleter. Et je suis tombé, à la lettre B, sur l'article "banane". Eh oui, parce qu'il n'y a pas que Sarko à avoir la banane. L'Europe également, et j'ai trouvé intéressant que Marielle choisisse ce fruit comme symbole d'une politique communautaire. De fait, Marielle, sans dire, rappelle que ce fruit est le plus vendu au monde et représente un marché monumental. Elle oppose dans son article la banane communautaire, issue des petites plantations des Antilles à la banane dollar qui est un enjeu prioritaire pour les plus grosses multi-nationales de l'agro-alimentaire. Or, il se trouve qu'en 1957, à la création de la CEE, une querelle avait fait rage autour de ce fruit entre l'Allemagne qui importait la banane sud-américaine et la France qui la faisait venir d'Afrique et des Antilles. Pour protéger la banane européenne, l'Europe a imposé des quotas de bananes européennes sur le marché communautaire. Or, l'OMC, au nom de la concurrence libre et non faussée souhaite que ces quotas soient supprimés. Alors Marielle a inventé un concept assez intéressant pour défendre cette banane : la banane européenne est un fruit «culturel» parce que sa culture façonne des paysages, fait vivre des milliers de petits planteurs et est partie intégrante des mémoires. Je ne sais pas si l'OMC va l'entendre de cette oreille, mais cela a le mérite d'ouvrir le débat sur l'espace dans lequel l'idée de culture peut s'exercer et sa relation avec l'identité. Une chose est néanmoins certaine : si les Européens imposent des quotas, il faudra qu'ils en acceptent aussi. Et donc, au sein de l'OMC, on pourrait envisager d'échanger ou de définir des "droits" à quotas. Cela pourrait entrer officiellement dans la législation internationale, et ce serait beaucoup plus saint. On pourrait alors imaginer de se servir de ces droits pour favoriser le co-développement en permettant l'émergence d'éco-systèmes de la richesse dans les pays les moins avancés ou en voie de développement. Une idée à creuser, mais qui pourrait faire son chemin. A mes yeux, l'essentiel, c'est l'équité. Il ne doit y avoir de passe-droits pour aucun pays, et tout doit fair el'objet d'une négociation sur des bases claires.

  • Que faire pour nos ouvriers et notre industrie ?

    Il ne se passe pas un jour ou presque sans que j'entende parler de licenciements. L'industrie plus que tous les autres secteurs est touchée. Ce sont des milliers d'ouvriers et d'employés qui passent ainsi à la trappe. Et quand je pense à eux, je suis pâle. Comment les aider ? Que faire ? J'imagine ceux qui viennent d'acquérir leur maison sur emprunt et qui vont devoir la revendre dans l'actuel marasme immobilier. Et ceux qui viennent de mettre au monde un enfant. Et ceux qui ont une personne à charge, père, mère, et cetera...ou qui voudraient payer les études de leurs enfants. Bref, il y a un drame humain qui se joue à chaque fois et auquel je ne sais qu'apporter comme réponse en dehors des bonnes paroles convenues. Les séquestrations ? j'y vois surtout l'énergie du désespoir de ceux qui ont tout perdu. Imaginez-vous un instant : vous aviez une situation, un emploi sûr, qui ne payait pas si mal, vous aviez 26 ans de boutique, et du jour au lendemain, vous voilà débarqué parce que votre entreprise perd de l'argent, ne vend plus ou a besoin de reconstituer ses marges.

    Mais qu'est-ce qu'ils vont faire tous ces gens-là, sans emploi ? La seule perspective, me semble-t-il, c'est de relancer globalement la machine, d'où l'idée du MoDem d'un grand emprunt européen de 3% du budget de l'Union pour soutenir l'activité économique. Je pense que le plan de Sarkozy et Fillon essaie de sauver les meubles en tentant de conserver vivante l'industrie automobile et en colmatant le navire qui fait eau de toutes parts avec ce qu'il y a sous la main (c'est à dire pas grand chose).

    Le chômage qui va exploser aggravera dans des proportions délirantes les déficits des comptes sociaux. Balladur et Séguin, qui sont désormais relativement dégagés de la politique politicienne, l'ont compris et n'hésitent désormais plus à annoncer sans fard qu'il faudra accroître les impôts. Oui, mais sur qui ? Sur les bénéfices des entreprises déjà fragilisées ? le gouvernement s'y refuse. A raison. Ce serait briser le moindre espoir de reprise via leur compétitivité ! sur les particuliers ? Baisse de la demande intérieure assurée. Or, la demande intérieur soutient l'activité autant que les exportations.

    Réorienter toutes les aides publiques et la fiscalité vers les nouvelles industries et énergies, comme le suggère Corine Lepage ? Certes, bonne idée, mais en combien de temps ? Une telle mutation ne peut se produire que sur plusieurs années, et les dommages collatéraux sont inévitables ! Et que deviendront les ouvriers qui produisaient des moteurs diesel si du jour au lendemain on leur demande de fabriquer un moteur à hydrogène et qu'ils ne savent pas le faire ? Que se passera-t-il si l'amorce d'une nouvelle consommation durable ne prend pas ?

    Pour ma part, quitte à taxer quelque chose, autant que ce soient les services, et de préférence ceux qui ne peuvent être délocalisés (pas de risque de concurrence ainsi). Jean Peyrelevade, conseiller économique de François Bayrou, observe dans son livre, l'échec historique de Nicolas Sarkozy, que c'est l'industrie qui apporte la plus forte valeur ajoutée. C'est donc elle qui peut le plus sûrement financer notre croissance économique.

    Pour développer les nouvelles énergies et la croissance verte, idéalement, il nous faudrait une sorte de MITI vert, à l'instar de ce qu'a fait le Japon dans les années 70 et 80 pour le développement de son industrie de pointe. Une sorte de super-ministère qui rachète de manière systématique tous les brevets innovants et les met à disposition moyennant des coûts abordables et flexibles à un tissu de PME oeuvrant dans les secteurs ad hoc.

    Et pour nos ouvriers, il faudrait que nos Pôle-emploi centralisent les demandes de l'industrie et s'adressent au CNAM ou à des CFA pour des formations courtes accélérées. On pourrait imaginer un système où dans un bassin industriel, les entreprises feraient remonter des demandes de formation au pôle-emploi qui répercuteraient alors sur les CFA et les CNAM les besoins. Tout ceci pourrait être organisé au niveau de la Région, comme le suggérait Christian Blanc dans la Croissance ou le Chaos.

    J'ai lu enfin la tribune de Dominique de Villepin dans le Figaro, dont je partage pas mal de points de vue (pas tous) mais, je me suis arrêté sur sa proposition de lancer une politique industrielle commune. Cela m'intéresse, parce que je me demande si ce n'est pas le prochain défi de l'Europe. Je ne pense pas que la PAC pourrait exactement servir de modèle pour une telle initiative, mais, elle a montré la voie puisque les Européens ont su s'unir pour la maintenir des origines jusqu'à nos jours.

    Cela dit, pour revenir au plus près des préoccupations de nos concitoyens, je citerai ce que disait très justement Robert Rochefort, directeur du CREDOC et tête de liste MoDem aux élections européennes lors de la convention du MoDem "la France et l'Europe face à la crise"

    Finalement, pour beaucoup de Français des classes moyennes, l'image qu'ils ont aujourd'hui de notre société, c'est celle d'un train tiré par une locomotive poussive, qui n'a pas l'énergie que l'on aimerait qu'elle ait et, dans ce train il y a des wagons et ces wagons représentent la structuration économico-sociale.  La structuration sociale de notre société dans le premier wagon qui est juste derrière la locomotive, c'est le wagon "première classe". C'est un wagon dans lequel cela ne se passe pas trop mal. Les plats servis sont encore tout à fait succulents. C'est évidemment, dans le contexte actuel, le wagon de ceux qui, grâce au bouclier fiscal, se sont faits rembourser plus de 360 000 €. Dans tout le reste du train, il y a les wagons des classes moyennes, des classes intermédiaires et, enfin, il y a les wagons des pauvres. [...] Finalement, la question qui préoccupe beaucoup de nos concitoyens, c'est de savoir si le train va lâcher progressivement les wagons qui sont ceux, d'abord en queue du train, puis un peu moins en queue et, selon la position où l'on est, que l'on occupe dans ces catégories moyennes, est-ce que l'on va être dans un wagon qui va être lâché avec le train qui va continuer sans ce wagon-là ?

    Robert Rochefort a je crois très exactement résumé le questionnement de fond des Français. Ce devrait être à mon avis la priorité absolue de tous les partis que de répondre en priorité à ce questionnement à l'occasion des élections européennes.

  • Bayrou l'Européen

    Très bel article écrit par Nicolas V. (je sais qui c'est, hé hé...) chez Virginie, sur le blog Générations engagées. Je le relaie intégralement.

    Européennes : n’attendons rien de ceux qui ne nous aiment pas !

    Belle surprise que ce numéro 3015 de L’Express qui fait sa « une » sur « Bayrou. L’homme qui défie Sarkozy » ! Il a la même saveur que cet exemplaire du Point sorti début 2007 qui s’interrogeait ainsi : « Bayrou. Peut-il troubler le jeu ? ». Cette fois-ci, l’hebdo de Christophe Barbier nous livre douze pages sur le Président du Mouvement Démocrate. Un portrait vif et sans concession que nous devons à Ludovic Vigogne. On y perçoit et les failles et les forces du leader orange.

    Mettre en échec le modèle sarkozyste, inégalitaire et on ne peut plus travaillé

    Sa plus grande force, c’est l’envie d’y aller, d’en découdre. Son objectif : mettre en échec le modèle sarkozyste, inégalitaire et on ne peut plus travaillé, en dépit de ses apparences brouillonnes. Et c’est maintenant que commence ce combat. Cette campagne européenne, c’est elle, définitivement, qui lance la campagne présidentielle de 2012 ! Je serais tenté d’écrire « tant mieux » mais aussi « hélas ». Tant mieux car trois ans nous seront utiles pour abattre ce système qui n’est pas la France mais qui prétend pourtant l’incarner.

    L’Europe, grande oubliée de la pré-campagne

    Hélas ! Car l’Europe, dans tout cela, est la grande oubliée de cette pré-campagne européenne dans les médias, crise aidant (c’est d’ailleurs un paradoxe). N’entendez pas dans la phrase qui précède une critique, même implicite, de la stratégie bayrouiste. Bien au contraire ! Il n’est pour l’heure qu’un seul mouvement politique qui, après s’être mis en ordre de marche, marche effectivement vers le scrutin de juin : déjà trois conventions thématiques européennes couronnées de succès, des centaines de militants ayant œuvré au projet européen des Démocrates, une plateforme Internet iconoclaste, des listes bouclées, intégralement, partout en France (reste l’Outremer), des candidats, enfin, qui parcourent avec foi et idées les quatre chemins de leurs grandes régions ! Des candidats qui aiment l’Europe, la France. Des candidats qui aiment les Européen(ne)s, les Français(es). Des candidats vrais, issus des horizons les plus divers.

    Face à tout cela, le chaos

    Face à tout ce grand élan, face à cette puissance créatrice, face à ce fort engagement, le chaos. Des partis, vieux, ancrés dans leurs réflexes implosifs : qui l’UMP qui n’en finit plus de décider de la position de politiques déchus ou en perdition (R. Dati en tête) sur ses listes, au gré de querelles de chapelles internes gonflées d’ego ; qui le Parti Socialiste qui se débat entre une pétition d’un G. Collomb ou une liste rejetée par les militants mais finalement-tout-de-même-admise après un exercice de conciliation, démocratique cela va de soi. Avec en prime, l’ex-Premier Secrétaire qui vient plomber la nouvelle Premier Secrétaire en remettant sur le tapis la question des alliances avec le MoDem (à défaut d’idées, on fait feu de tout bois à la tête du PS). Point de salut non plus du côté des petites formations ! Europe-Écologie, par la voix de son maître Cohn-Bendit, qui casse du Bayrou à l’œil, sans réel but, après avoir lancé sa campagne en mode pétard-mouillé (c’était bien la peine de récupérer la juge Joly…). Un NPA qui s’enferme dans son crypto-trotskysme et ses dissensions internes (on y découvre que, tout bien pesé, le facteur de Neuilly aurait des penchants autocrates). Un front de gauche qui n’a de novateur que le nom, surtout pas les solutions, de même qu’une extrême droite éclatée qui rame, qui rame, sans son Paquebot. Le tout sur fond d’Élysée qui arbitre pendant qu’enfin on songe à lui couper la parole, ou plutôt à la lui décompter !

    N’attendons rien de ceux qui ne nous aiment pas !

    Et l’Europe dans tout ça ? Et les Français(es) ? Ils et elles sont oubliés. Plus respectés du pouvoir en place, ils et elles ne trouveront pas plus de considération de la part de ces partis du vingtième siècle qui, à moins de deux mois du scrutin, ne sont même pas prêts à présenter toutes leurs listes ! Alors pour leur programme…
    N’attendons rien de ceux qui ne nous aiment pas ! À quoi bon leur faire confiance ? Le problème, c’est que l’Europe, elle, nous attend (au tournant, me risquerais-je à écrire). Soyons prêts, avec nos candidats démocrates, à mouiller nos chemises pour proposer à nos concitoyens de vraies solutions pour leur quotidien, pour répondre à leurs vraies questions pendant la crise (« comment finirais-je le mois ? », « pourrons-nous nous permettre de réinscrire le petit à la musique, à la rentrée prochaine ? » « arriverais-je à assurer pour deux, maintenant que ma femme a été licenciée ? »…). Ainsi, le 7 juin, après cette campagne que nous devons rendre plus européenne, ils sauront pour qui voter pour être réellement entendus et défendus, avec passion et engagement, à Strasbourg. Même si pour nous, cela ne fait déjà plus aucun doute !

  • Les deux blogosphères du MoDem

    Bien peu l'ont remarqué mais il existe désormais sur la Toile MoDem deux blogosphères distinctes : la plus ancienne est un flux alimenté par Antonin Moulart, avec quelques blogs emblématiques, pour certains en rupture de ban avec le MoDem, la plus récente, plus jeune et fraîche, est constituée de plus de 650 blogs (ils étaient 500 lors de mon précédent recensement il y a six semaines) apparus avec le réseau lesdemocrates.fr

    Et à vrai dire, ces deux réseaux s'ignorent quasi totalement. Aucun lien ou presque ne les unit l'un à l'autre. Quelques militants ou sympathisants démocrates sont bien présents sur les deux chaînes mais n'en assurent pas l'inter-connexion pour autant.

    Il faut dire que la structure lesdemocrates.fr est en dépit des bonnes intentions du MoDem, sur ce point précis, extraordinairement mal faite : pas de tags, pas de catégories, pas de recensions pour parcourir les nouveaux blogs ! il faut se contenter d'un ordre alphabétique abscons, sans aucune indication de saveur, et un vague fil accessible seulement sur la plate-forme, et encore. Ces nouveaux blogs ne disposent d'aucun compteur qui leur permettrait d'analyser mots-clef et liens entrants. Résultat, ils sont comme le Monde Perdu de Conan Doyle : il y a là une faune et une flore luxuriante et unique, regorgeant de vie, mais personne ne le sait puisque rien ou presque ne vient en signaler l'existence et le dynamisme. Il faut trouver le parchemin runique de Jules Verne pour réaliser le Voyage au Centre de la Terre démocrate...Et comme des annuaires comme technorati (il faut dire que celui-là, il dysfonctionne de plus en plus),  wikio ou comme blogonet ne jugent pas utile de leur accorder le moindre crédit, par mépris envers leur jeune âge ou par indifférence sans doute, ils ne sont référencés nulle part, moteur de recherche de google mis à part.

    Faute de voies praticables (lesdemocrates.fr est actuellement un espace hermétique dans lequel l'information rentre bien mais duquel rien ou si peu ne sort) ils ne peuvent essaimer sur la Toile et les voilà contraints à un huit-clos à terme dévastateur.

    La 1ère génération de blogs MoDem a vécu. Elle a fait son temps et s'est délitée en partie au fil du temps. C'est désormais la seconde génération qui peut et doit prendre la relève. Encore faudrait-il lui en donner les moyens !

  • Des eurodéputés lancent sur Facebook une campagne pour le libre accès à Internet

    Et hop, je relaie cette information trouvée sur le site de l'ADLE (qui soutient évidemment l'appel). Rappelons que le MoDem est membre de l'ADLE.

    Neuf membres du Parlement européen ont lancé aujourd'hui sur Facebook une campagne pour le libre accès partout dans le monde à Internet. Cette campagne de réseau vise à dénoncer la censure et à plaider pour la promotion de la liberté en ligne. Le principal objectif est de soulever un débat dans les pays qui contrôlent l'accès et le contenu d'Internet. En juillet 2008 ces mêmes eurodéputés, qui siègent dans les quatre principaux groupes parlementaires et sont issus de neuf Etats membres différents avaient déjà proposé une législation pour le libre accès à Internet, le Global Online Freedom Act (UE GOFA), qui s'inspire d'une proposition similaire formulée en 2006 par la Chambre des représentants des Etats-Unis d'Amérique.

    http://apps.facebook.com/causes/269854?m=cc366e79

    Jules MAATEN (VVD, Pays Bas) explique leur démarche: "Nous devons nous assurer que les moteurs de recherche et les entreprises permettant l'accès à l'internet ne limitent pas la liberté d'expression et l'accès aux contenus. Ce n'est pas Internet qui doit être règlementée, mais les gouvernements et les entreprises qui doivent limiter leur intrusion dans les libertés et la sphère privée. La liberté d'expression doit demeurer le fondement d'Internet. Les droits de l'homme sont aussi valables en ligne".

    Les eurodéputés proposent entre autres:
    1. La publication annuelle de la liste des pays violant la liberté sur Internet;
    2. Les données des entreprises d'accès à Internet qui collaborent avec les Etats autoritaires; 3. Le développement et la distribution d'outils et de services pour contrer la censure;
    4. L'évaluation de la politique commerciale de l'UE concernant les pays limitant l'accès libre à Internet et à ses contenus;
    5. La reconnaissance des pratiques de censure sur Internet comme une barrière non tarifaire aux échanges.

    Les signataires du GOFA européens sont : Chistofer Fjellner (PPE), Edouard McMillan-Scott (PPE), Paulo Casaca (PSE), Stavros Lambrinidis (PSE), Jules Maaten (ADLE), Karin Riis Jorgensen (ADLE), Henrik Lax (ADLE), Eva Lichtenberger (Verts) et Frithjof Schmidt (Verts).