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Modem - Page 45

  • Du rififi au PDI

    Ça chauffe au Partito Democratico, en Italie, entre Rutelli et Veltroni. Le premier souhaite, avec sa Margarita, conserver son alliance avec les libéraux et démocrates européens, le second, au contraire, souhaite voir le Partito rejoindre la grande "famille" socialiste du PSE.

    Ceci explique certaines péripéties dont s'est fait l'écho Jean Quattremer de Libération. J'en avais déjà parlé début décembre 2008. Sauf, qu'il faut peut-être et hélas admettre, que la ligne Veltroni l'emporte actuellement sur la ligne Rutelli. C'est fâcheux, mais, c'est actuellement la situation en Italie. Quattremer qui va vite en besogne laisse entendre que PDE et ADLE vont accepter un ex-nationaliste slovaque en leur sein. Ce n'est pas parce que le PDE accepte deux élus du HSDZ qu'il accepte le parti lui-même, et de plus, il faut aussi considérer l'évolution de ce même parti avant de le condamner. Personnellement, je n'ai guère une bonne opinion de Meciar, car j'estime qu'il est le premier responsable de la scission de la Tchécoslovaquie. Mais il faut voir l'évolution du HSDZ avant de se faire une idée définitive. Il ne faut pas oublier qu'en 2003, ce parti s'est prononcé en faveur du "oui" à l'adhésion de la Slovaquie à l'Union Européenne lors du réfrendum de mai pour l'adhésion. C'est un virage important et on ne peut donc plus le considérer comme un parti eurosceptique. Et Meciar a fait aussi campagne pour le "oui".

    Pour revenir à Rutelli, il y a tout de même un truc que je ne percute pas. J'ai fait un tour de la presse italienne sur google actualités Italie et j'y ai lu une invitation très claire de Rutelli à se positionner au centre. Il invite même le Parti Democratico à converger avec les Casini (UDC). Manifestement, le Parti Democratico a remporté une élection municipale à Trente grâce à une alliance large incluant les démocrates-chrétiens (UDC). Ce résultat semble à Rutelli un exemple à suivre pour pouvoir un jour l'emporter contre Berlusconie. Cela dit, l'UDC est au PPE, au Parlement Européen...En tout cas, avec ce qu'affirme Rutelli dans plusieurs articles, par exemple dans un entretien avec le Corriere della Sera, l'affirmation de Quatremer ne me paraît pas tenable. On ne peut pas ériger un modèle centriste et déclarer publiquement que les Socialistes sont en crise pour finalement rejoindre le PSE. Qui vivra verra, mais je suis très dubitatif quant aux affirmations de Quattremer.

    Pas un mot de Meciar et du HSDZ, en tout cas, dans la presse italienne. Nada également sur Meciar.

  • Vers une harmonisation du droit pénal en Europe ?

    Le Parlement européen a réclamé qu'il soit accordé une plus grande importance à la future coopération judiciaire pénale en ce qui concerne les mesures pratiques afin de garantir le respect des suspects et les droits des victimes, et la formation des juges, des procureurs et des avocats de la défense, ainsi qu'une liaison transfrontalière efficace pour la poursuite et la condamnation pénale de dangereux criminels.

    Le rapport adopté par les eurodéputés réclame aussi un meilleur contrôle de la mise en application des lois européennes par les pays de l'UE comprenant également des dispositions des droits de l'homme et les révisions de la qualité des systèmes juridiques nationaux. 

    Sarah Ludford (LibDem, Royaume-Uni, ADLE) a commenté : Des instruments comme le mandat d'arrêt européen sont basés sur la reconnaissance mutuelle. Les Etats membres sont sans cesse obligés de prouver qu'ils méritent cette reconnaissance en observant les normes de la convention européenne des droits de l'homme et en n'abusant pas des mandats d'arrêt européens pour des délits insignifiants ou de façon à affecter les libertés civiles.

    Les citoyens européens espèrent à juste titre que la coopération transfrontalière arrête les grands criminels qui échappent à la justice, et cette coopération doit s'améliorer. Mais ceux qui voyagent et travaillent ou démarrent une affaire dans un autre pays européen ont également besoin de se sentir en sécurité s'ils ont maille à partir avec la justice - comme les transporteurs qui trouvent quelqu'un a caché de la drogue dans l'arrière de leur camion - ils seront traités de façon équitable plutôt que de découvrir qu'ils sont supposés s'expliquer en italien, en espagnol ou en grec sans avocat pour les défendre.

    Il est grand temps que les Etats membres agissent ensemble et s'assurent que les personnes arrêtées et sous le coup d'un mandat pénal dans d'autres Etats membres soient informées de leurs droits, obtiennent une aide légale adéquate, aient accès à un interprète afin de garantir que toute erreur judiciaire soit évitée.

    Heureux de voir l'ADLE, groupe auquel appartient le MoDem, sur la même longueur d'ondes que les commissions thématiques du MoDem sur l'Europe dans le domaine judiciaire. J'avais en particulier aimé cette dernière proposition qui figurait dans son document final, la création d'un parquet européen.

    Bien sûr, il est incontestable que la diversité des cultures de chaque état-membre est une réalité évidente, et c’est également une force. Pour autant, nous nous devons d’associer nos forces pour combattre ce qui nous fixerons ensemble comme des objectifs communs aux définitions tout aussi communes. Cette même perception des infractions à combattre permettra une meilleure compréhension entre les autorités d’enquête et de poursuite. Plus ambitieux encore, nous proposons que, suite à l’harmonisation de certaines infractions, soit créé un organe de poursuite européen, en d’autres termes, « un Parquet européen ». Ces Procureurs européens seraient compétents dès lors que l’intérêt général d’au moins deux états-membres serait atteint. Il prendra ses réquisitions aux côtés du Procureur de l’état-membre dans lequel est jugé le mis en cause. Par ailleurs, il pourra s’assurer de la bonne coordination des phases judiciaires entre tous les états-membres si le même mis en cause était suspecté d’avoir commis des infractions sur plusieurs états-membres. Il est même envisageable que, dès que nous aurons atteint un degré élevé de confiance mutuelle entre états-membres, nous admettions que les juridictions d’un seul état-membre aient compétence pour juger de l’ensemble des infractions supposées commises par un même mis en cause. Par exemple, un individu vole une voiture en Belgique afin de commettre un braquage en France et à l’occasion de sa fuite en Espagne tue un policier. Dans telle hypothèse, nous pourrions réfléchir à ce que la compétence serait donnée à un seul état-membre pour juge de l’ensemble du parcours criminel dudit individu. Dans telle hypothèse, la création d’un parquet européen prendrait d’autant plus son sens.

  • Créer deux millions d'emplois !

    J'ai lu avec attention l'appel du 02 mai, dont j'ai pris connaissance via la lecture du blog de Marc Vasseur. J'ai vu qu'y figuraient des propositions de Corine Lepage que je soutiens de longue date ici, et que Marielle de Sarnez (euro-députée MoDem) avait aussi signé cet appel.

    Cet appel propose d'organiser un Grenelle de l'emploi afin d'examiner les propositions faites par des collectifs, des associations, des syndicats et des mouvements politiques afin de parvenir à créer deux millions d'emploi. Cette approche à la fois coopérative et en même temps "concurentielle" est la bonne de mon point de vue.

    Dans les temps troublés que nous vivons, voilà une initiative constructive et conforme à l'idée que je me fais de la responsabilité politique en temps de crise. Soutenir l'appel, cela ne signifie pas soutenir toutes les propositions qui figurent dans l'appel. Cela signifie soutenir simplement le fait qu'elles soient débattues.

    Ce sont les propositions de Cap21 et de Corine Lepage (donc du MoDem aussi) qui ont ma préférence. En effet, j'estime que ce sont les seules propositions qui allient créations d'emploi et inovation au sens schumpeterien de ce  mot. Le seul, à mes yeux, parmi toutes les propositions faites, à amorcer une véritable et nécessaire révolution industrielle.

    Toutefois, tout vaut le coup d'être examiné de près, et je suis le premier à penser que les bonnes idées existent partout. Le tout est d'en faire la synthèse la plus efficiente possible.

  • MoDem,limaille et ceinture d'astéroïdes

    Il paraît que les électeurs, sympathisants et militants MoDem sont de la limaille. En tout cas, c'est ainsi que Christophe Cambadélis envisage les choses...Le PS, c'est l'aimant, et nous, la limaille. Le PS ne parvient pas à se voir autrement que comme l'astre autour duquel devraient tourner des satellites. Dans le système solaire, entre Mars et Jupiter, il y a quelque chose : on appelle ce quelque chose la ceinture d'astéroïdes. Les Astro-physiciens pensent que ce sont des matériaux qui ne sont pas parvenus à s'agréger suffisamment pour former une planète, à la création du système solaire. Mais ces matériaux n'en ont pas moins une particularité : bien qu'indépendants les uns des autres (on parle donc d'Astéroïdes) ils évoluent dans une même zone qui a elle-même bien une orbite autour du Soleil. En fait, le centre de cette ceinture, c'est un corps que l'on considère désormais comme une planète naine, du nom de Cérès (déesse-nourricière, de la terre, de l'agriculture et de la fécondité chez les Romais, d'où viennent nos...céréales).

    Je ne vais pas faire un exposé d'astronomie, mais la métaphore me plaît bien, entre le MoDem et cette ceinture. Une nouvelle organisation, pas centralisée, mais unifiée tout de même par quelque chose de commun : l'orbite.

  • Lis aussi juju41, Martine

    Tenez, une petite tribune pour juju41, lectrice occasionnelle de mon blog à propos des déclarations de Martine Aubry...Elle réagissait à ma mise au point.

    suite à l'article sur Marianne
    http://www.marianne2.fr/Partage-des-taches-Bayrou-denonce,-Aubry-propose_a178751.html
    voilà mon commentaire posté
    j'aimerais que Martine Aubry m'explique ceci:

    C’est un gouvernement socialiste qui, en 1989, a libéralisé les mouvements de capitaux en anticipant sur une décision européenne. C’est le gouvernement Jospin qui, en privatisant plus que les gouvernements Balladur et Juppé réunis, a rendu le capitalisme français accueillant aux fonds d’investissement spéculatifs. C’est un ministre socialiste des finances, Dominique Strauss-Kahn qui a proposé une forte défiscalisation des fameuses stock-options, et c’est un autre ministre socialiste des finances, Laurent Fabius, qui l’a réalisée. C’est un Conseil européen à majorité social-démocrate qui a décidé en 2002 à Barcelone de libéraliser le marché de l’énergie et l’ensemble des services publics, de repousser de cinq ans l’âge de la retraite, et de soutenir les fonds de pension. C’est la majorité du Parti socialiste qui a approuvé la sacralisation de la concurrence gravée dans le projet de Traité constitutionnel européen de 2005. C’est encore elle dont le vote a permis l’adoption du Traité de Lisbonne confirmant la logique libérale de la construction européenne

    il est facile de dénoncer, encore faudrait il balayer devant sa porte...Le PS et le PSE pratiquent au niveau de l'Europe une politique libérale, le PS a contribué largement dans le passé aux problèmes actuels de la Finance dérégulée., y compris en France.
    Madame Aubry devrait d'abord clarifier sa position , quel est son programme celui de Hamon ou celui de Strauss-Kahn? ensuite Le Modem répondra à sa question...
    l'hypocrisie du PS est particulièrement malvenue...

    Une petite observation de ma part, je ne suis absolument pas juju41 sur cet aspect-là (la concurrence, c'est une bonne chose, dès lors qu'elle est honnête et limitée à ce qui peut faire l'objet d'une concurrence. Et pour le Traité de Lisbonne, il valait mieux quelque chose que rien) :

    la sacralisation de la concurrence gravée dans le projet de Traité constitutionnel européen de 2005. C’est encore elle dont le vote a permis l’adoption du Traité de Lisbonne confirmant la logique libérale de la construction européenne

    Mais elle n'en a pas moins bien raison de mettre les Socialistes face à leurs contradictions.

  • On te dit qu'on n'est ni à gauche, ni à droite, Martine !

    Y'en a qui sont têtus. Martine Aubry (mais elle n'est pas la première) veut absolument que le MoDem et Bayrou se positionnent à gauche ou à droite. Mais non, Martine : ça ne marche pas comme ça. Aujourd'hui, il y a cinq forces politiques principales : Les Conservateurs (UMP et Souverainistes, Debout la République, MPF) les Socialistes (PS, MRC, PRG et Verts) les Démocrates (MoDem) les Marxistes (PC,NPA,LO et Verts) et  les Nationalistes (FN,MNR).

    De toutes ces forces, trois seulement sont réellement susceptibles d'exercer le pouvoir : Conservateurs, Socialistes et Démocrates. L'une en tient les rênes (Conservateurs) les deux autres sont dans l'opposition (Socialistes et Démocrates). Mais ce n'est pas parce qu'elles sont toutes les deux dans l'opposition qu'elles sont identiques. Loin de là. Notons qu'un schéma semblable existe en Angleterre avec les Tories (Conservateurs), le Labour (socialistes) et les LibDems (Démocrates). Dans plusieurs pays d'Europe, on trouve une configuration similaire. Il arrive toutefois que les Démocrates s'allient avec les Socialistes (Italie) ou avec les Conservateurs (Allemagne) ou demeurent indépendants (France, Angleterre).

    Bref, soyons pédagogiques et fermes. Non, non, et non, on n'est pas à gauche. On n'est pas à droite non plus. Nous sommes Démocrates. Cela dit, c'est assez comique de Voir Martine Aubry associer le NPA et le MoDem dans un même reproche : faut dire ce qui est, la réalité, c'est que ni l'un, ni l'autre ne souhaitent être confondus ou bâtir de programme commun avec les Socialistes. C'est ça qui la gêne, surtout.

    Ensuite, on voit que l'offensive anti-bayrou est lancé à droite et à gauche. La coalition droite-gauche qui s'était entendue pendant la présidentielle se reforme... Répondons tout de même : on ne vise pas à casser la santé, mais bien au contraire à ce que tout le monde puisse exercer son droit à être soigné en Europe où qu'il soit, sans tourisme ni dumping médical. Lis le dictionnaire de Marielle pour aimer l'Europe, Martine, et consulte ce que propose l'ADLE. Casser l'éducation nationale ? Quand j'entends ça, heureusement que je n'ai pas une tasse de café à la main, sinon tout serait répandu sur mon clavier à force de me rouler par terre de rire contre mon unité centrale. Les Socialistes qui ont placé Allègre à l'E.N sans l'avoir jamais désavoué, venir faire la leçon au MoDem et à Bayrou ? et aux Démocrates et Libéraux en Europe à ce sujet ?  En Italie, en Angleterre et en France au moins (jai bien regardé les programmes) l'Éducation est au centre des préoccupations des Démocrates. Pas comme les Travaillistes, copains anglais des Socialistes, qui rêvent de concurrence entre les établissements scolaires (Tony Blair l' a fait, rappelons-le, Ségolène Royal en rêvait, avec l'aval du PS).

    Enfin, concernant la concurrence, dès lors qu'elle est libre et on faussée, et tant qu'elle est honnête et ne viole pas allègrement des normes environnementales et sociales (voir page 26), effectivement les Démocrates et les Libéraux y sont favorables, à l'exception de biens qu'ils considèrent comme supérieurs  et qui ne doivent pas être exclusivement soumis aux lois du marché (position des Démocrates au sein de l'ADLE).

    Ça doit commencer à sentir le souffre chez les Socialistes et l'UMP, puisque je vois qu'on bat le rappelle des troupes anti-Bayrou...S'ils ont des sondages secrets qui nous donnent à 15% ou plus, il faut nous le dire, on est preneur :-) Sérieusement, si on fait 12%, personnellement, j'estime que nous aurons fait un bon score. Au-delà de 10% on est dans le correct, en-dessous, c'est un échec.

     

  • Massoud, Marielle et l'Afghanistan

    Tiens, nouveau scoop en lisant le petit dictionnaire pour aimer l'Europe de Marielle de Sarnez (euro-députée MoDem). Je savais déjà que Bayrou et le Général Morillon avaient rencontré Massoud, mais j'ignorais que Marielle était de la rencontre aussi. A une époque où toute la classe politique, à l'exception de Nicole Fontaine et de Brice Lalonde, refusaient de le rencontrer, rappelons-le.

    La mamière de Marielle de lui rendre hommage, du moins, je le suppose, c'est d'écrire tout un article sur l'Afghanistan non à la lettre A comme Afghanistan, mais à la lettre M comme Massoud, tant il a été emblématique de l'espoir de jours meilleurs pour ce pays si tourmenté. Marielle rapporte que Massoud était venu avertir l'Europe : il mettait en garde contre les Talibans, «un système politique qui, au nom d'un Islam dévoyé, nie les droits les plus élémentaires de la personne humaine». Il était également venu parler du Pakistan, qui constituait à ses yeux la base arrière des Talibans, et d'une organisation jusque là quasi inconnue du grand public : Al Qaeda. Comme le dit Marielle, les gouvernants tant français qu'européens restèrent sourds à ses avertissements. Le 09 septembre 2001, il était assassiné, et le 11 septembre, les Twin Towers s'effondraient...

    Mais la prescience de Massoud se sera exercée jusqu'au bout : j'écrivais il y a 3 jours que la bombe nucléaire ne devait pas tomber entre les mains des Talibans. On mesure aux inquiétudes grandissantes de la communauté internationale, et à l'impéritie du pouvoir pakistanais combien Massoud avait vu juste en faisant du Pakistan la base de repli des Talibans.

    Marielle dresse dans son article un portrait très sombre de l'Afghanistan : pouvoir sans légitimité, forces de la coalition considérées comme une armée d'occupation, explosion de la culture du pavot, pauvreté grandissante de la population, corruption omniprésente.

    Tout comme François Bayrou, elle juge que le futur de l'Afghanistan est un enjeu fondamental . Pour la lutte contre le terrorisme, mais aussi pour la stabilité de la région. Prémonition...Depuis la rédaction de cet article, les Talibans, après avoir mis à feu et à sang l'Afghanistan, rongent désormais comme un cancer le Pakistan et sont aux portes d'Islamabad...

  • MoDem-LibDems, rencontre au sommet en Angleterre !

    En direct de notre envoyé spécial, Arnaud Hoyois (Quindi),  à Londres (photos très sympa sur le site du MoDem UK) :

    Elections Européennes : Rencontre au sommet MoDem - LibDems ou la Convergence Franco-Britannique

    François Bayrou rencontrait Nick Clegg, président des Libéraux Démocrates (LibDems), hier à Londres lors d'une réunion avec les français de l'étranger dans un Collège Britannique (Goodenaugh College - London House) à l'initiative du MoDem UK et Irlande1, et son président Guilhem Nègre. Cette rencontre avec les français de l'étranger complétait une visite à Londres où il aura aussi pu discuter avec les étudiants de la London School of Economics and Political Science (LSE) et visiter, en compagnie de Nick Clegg, le quartier écologique de Bed Zed à Hackbridge dans la banlieue sud de la ville2. Pendant les échanges avec la salle à London House, François Bayrou et Nick Clegg auront signalé tout le respect qu'ils avaient l'un pour l'autre, et démontré la convergence de vues entre les deux membres de l'Alliance des Démocrates et Libéraux pour l'Europe (ADLE3), ainsi que leur divergences sur des éléments de politique nationale, qu'ils indiquent être une composante fondamentale de l'UE, sa diversité. Etaient aussi présents plusieurs têtes de liste MoDem aux élections européennes dont Marielle de Sarnez, Nathalie Griesbeck, Jean-Marie Beaupuy , et leurs homologues britanniques des LibDems, dont la Baronne Sarah Ludford4, seule élue LibDem à Londres du parlement sortant.

    Lors de sa présentation en début de réunion, François Bayrou aura insisté sur les atouts considérables de son homologue britannique, « jeune, charismatique et responsable, devant lui permettre de changer le profil de la politique britannique ». Tout comme en France, le Royaume-Uni souffre d'une bipolarisation excessive de sa politique nationale, (même si cela est moins marqué qu'en France au vu du dernier scrutin municipal5), ce que François Bayrou résume, non sans humour, au « choix entre deux erreurs ». Il poursuit en précisant qu'il existe une convergence de vues importante entre les deux partis sur les points essentiels, notamment ceux concernant les liens entre les hommes et leurs systèmes économiques et politiques, tout en notant que des divergences existent aussi, pour l'essentiel liées à des visions politiques nationales (libertés, OTAN, adhésions à l'UE), « ce qui est légitime ».

    Nick Clegg poursuivra la partie présentation dans un français impeccable. Il se dit « grand fan de François Bayrou », ce qui est « a given » (donnée factuelle). Même s'il y a toujours des nuances entre deux pays et deux cultures politiques différentes, plusieurs grands thèmes les unissent : toute réforme économique liée à la crise actuelle, doit aussi s'accompagner d'une réforme politique ; le manque de transparence du système économique est lié au manque de transparence du système politique ; « les risques liés à un monde globalisé (économiques, écologiques, diverses formes de criminalités sans frontières) doivent nous mener à trouver des solutions ensemble, y compris au niveau supranational ». Dans ce dernier domaine il rappelle le principe « there is safety in numbers » (plus on est nombreux, moins on court de risques), du choix simple entre ceux qui souhaitent une réponse européenne aux défis du monde globalisé, et ceux qui ne comprennent pas cela, dont les conservateurs britanniques.

    Les deux têtes de listes pour Paris et Londres, Marielle de Sarnez et Sarah Ludford, poursuivront, l'une insistant sur l'importance de ce type de réunion consacrée aux questions européennes à l'heure où les crises se succèdent, de l'importance de la solidarité européenne avec les pays en développement, et la nécessaire promotion d'un monde multipolaire où l'UE aurait toute sa place, l'autre sur le besoin de combattre le protectionnisme, qui aura fait des ravages lors des crises précédentes, et du besoin de parler d'une même voix auprès des institutions financières internationales.

    La réunion se transforme alors en une série de questions-réponses avec les français de l'étranger et les britanniques présents à London House :

    • L'adhésion de la Turquie : François Bayrou insiste tout d'abord sur la définition nécessaire de la nature de l'UE, une vision continentale faite d'une structure devant servir à promouvoir nos intérêts et nos valeurs, ou la vision plus britannique qui correspond uniquement à un marché commun et une zone de droit européenne. Par ailleurs, la période probatoire actuelle, où la Turquie ne répond pas aux critères d'adhésion, demeure, et la question de sa pleine adhésion reste donc encore ouverte. Il avoue sa préférence pour un partenariat entre l'UE et la Turquie, mais reconnait que c'est une des nuances entre la vision européenne française et britannique. Il suggère de continuer à y réfléchir, sans en faire un sujet de querelles, en respectant tous les acteurs du processus d'adhésion. Il rappelle une anecdote où Jean-Claude Casanova, directeur de la revue Commentaires, rencontrait l'ancien Secrétaire d'Etat américain, Henry Kissinger, qui lui fera ce commentaire au sujet de l'adhésion de la Turquie à l'UE: « si j'étais européen, je serai contre, mais je suis américain, donc je suis pour ».

     

    Nick Clegg préfèrera lui une réponse empreinte du « pragmatisme anglo-saxon ». La grande question pour l'UE ne doit pas être sa définition, mais plutôt la démonstration de ses aspects bénéfiques concrets pour les citoyens européens. Elle doit encore gagner « la bataille des cœurs » et démontrer qu'elle un facteur considérable de prospérité et stabilité. Elle représente pourtant aujourd'hui « une des réponses les plus sophistiquées aux défis de la mondialisation ».* Plus spécifiquement sur la Turquie, les LibDems ont l'ambition de faire entrer la Turquie dans l'UE compte tenu des valeurs communes de tolérance, justice et stabilité, mais cela n'est pas d'actualité. Il précise qu'il s'agit avant tout d'un refus de créer de nouvelles barrières culturelles en EUrope, et du constat que la dernière vague d'adhésions aura permis d'étendre la culture de la démocratie, des droits de l'homme et du pluralisme à l'est du continent, l'UE est ainsi un fantastique catalyseur de valeurs démocratiques.

     

    • L'Euro : les LibDems pensent toujours que l'adhésion du Royaume-Uni sera nécessaire après consultation populaire par voie de référendum, même si le contexte politique britannique ne s'y prête pas compte tenu des instabilités liées à la crise économique et financière. Les autres partis politiques britanniques considèrent que la question a été tranchée, mais Nick Clegg pense que la question reviendra au devant de la scène.

     

    • La Crise Financière : François Bayrou précise que le MoDem et les LibDems sont les deux mouvements les plus européens de leurs systèmes politiques nationaux respectifs. Les questions universelles liées à la crise économique et financière exigent des réponses communes. Deux assurances doivent être données aux électeurs européens : d'une part la protection de leur identité par l'Union, réitérant la devise et la nature de l'UE, qui mettent la diversité et le pluralisme au centre de notre action, d'autre part la transparence nécessaire, la démocratisation inévitable d'une Union qui serait amenée à peser dans les affaires du monde. Dans le premier cas, François Bayrou illustre son propos sur la diversité en précisant avec humour «Je suis très anglophile, je trouve les anglais totalement fous, et c'est délicieux », « je suis un amoureux de Kipling, probablement un des plus grands romanciers de ce siècle » (il profite du lieu pour citer le livre Stalky & Co.6 sur la vie de jeunes garçons dans un collège britannique). Dans le deuxième cas, celui de la transparence, François Bayrou rappelle deux des préconisations du MoDem pour la campagne européenne : toute décision par des institutions européennes doit être précédée d'une période de trois mois pendant laquelle une information doit être mise à disposition des citoyens européens, toutes les délibérations du Conseil Européen doivent être rendues publiques afin d'éviter le double langage entre Bruxelles et les capitales nationales ( « c'est la faute à Bruxelles »).

     

    Marielle de Sarnez complètera le propos sur la crise en soulignant le manque de réponse commune de l'UE, le plan de relance européen n'étant qu'une addition de plans nationaux qui manquent d'ambition.  Les conséquences de ce manque d'ambition se font déjà ressentir avec des millions d'européens qui se retrouvent au chômage, un manque de concertation sur les aides nécessaires pour les PME, aux secteurs les plus touchés comme l'automobile, les grands travaux que pourrait lancer l'Union, ainsi que le principe d'une relance centrée sur le développement durable, et les requêtes d'aides de certains pays de l'Union qui sont traitées par le FMI plutôt que l'UE. Elle considère que le président de la Commission Européenne, José Manuel Durão Barroso, n'est pas à la hauteur des enjeux actuels.

    • La Réforme Politique de l'Europe : François Bayrou précise qu'il n'est pas un fan des traités de 450 pages qui ne sont ni lus ni compris par la majorité des citoyens, et qu'il n'est « pas ému » par le Traité de Lisbonne, contrairement à de nombreux pro-européens convaincus qu'il s'agit d'un grand pas pour l'UE. Plus qu'une réforme des textes, il prône une « réforme des têtes » qui devrait permettre de débattre des questions essentielles et universelles à l'échelon européen (il donne l'exemple de la Guerre d'Irak qui aurait pu être l'occasion d'un grand débat européen mettant en avant les convergences de vues transnationales), plutôt que de détails techniques (la fabrication du vin Rosé, l'extension des paris en ligne, etc.).

    Nick Clegg insiste pour sa part sur le rôle historique de l'Union, une des plus grandes réussites politiques de la deuxième moitié du XXème siècle et de ce début de XXIème siècle. Cependant, les leçons des crises économiques précédentes doivent être prises en compte : la xénophobie, le populisme, le protectionnisme, l'insularité ont tous régulièrement suivi ces crises. Une des clés de cette élection au Royaume-Uni pour les pro-européens, doit être la mise en avant des valeurs d'ouverture, d'optimisme et d'interdépendance pour contrer ces tentations historiques.

     

    • Les Partis Politiques Européens, est-ce une bonne idée ? est-ce faisable: Pour François Bayrou, la constitution de familles politiques à l'échelle continentale est forcément une bonne chose, mais cela doit passer par l'émergence de plusieurs familles (et pas uniquement deux qui se partagent les postes et placent des apparatchiks à la tête du parlement européen), plus fédératrices et plus nuancées. Pour Marielle de Sarnez, ces familles politiques européennes créent une vie politique européenne. Elle propose que lors de futurs scrutins, 10% des députés européens soient élus dans une grande circonscription continentale unique, rendant ainsi plus visibles les grands courants politiques transeuropéens.

     

    • Politique Agricole Commune  (PAC): Plutôt qu'une plus grande concurrence et une organisation des quotas, François Bayrou prône une plus grande organisation des marchés. Ce qui était impossible hier (lois de la nature sur le ratio production / vente) l'est devenu aujourd'hui (diversification des consommations de produits agricoles vers les secteurs industriels ou énergétiques sous forme de biomasse). Les subventions auront aussi créé une culture de dépendance et des problèmes de développement avec les subventions aux exportations. Il s'agit donc de passer vers une « organisation raisonnable des marchés » répondant aux possibilités nouvelles de cette diversification et au x besoins de préservation du tissu agricole européen.

     

    Sur la part considérable du budget européen consacrée à la PAC, Marielle de Sarnez précisera que cela demeure dérisoire au vu du montant global de ce budget, comparable au déficit budgétaire français. Cependant, elle souhaite voir une augmentation de ce budget qui améliorerait la PAC en insistant sur le développement durable, et en limitant les subventions aux exportations (de même que cela serait nécessaire aux Etats-Unis), mais aussi qui consacrerait plus de fonds à la recherche européenne, au développement énergétique, etc .

     

    Jean-Marie Beaupuy, spécialiste de ces questions au Parlement Européen et candidat MoDem dans la région Massif Central - Centre7, précisera qu'au-delà des marchés et de l'environnement, le point central de cette question ce sont les agriculteurs eux-mêmes. François Bayrou complètera le propos en spécifiant que lorsqu'une agriculture disparaît, elle ne se recompose pas, c'est une donnée culturelle qu'il ne faut pas négliger.

     

    • Politique de Santé : Sur la plus grande convergence des systèmes de santé européens, François Bayrou signalera que chaque pays a sa propre logique historique. Il peut ainsi être très dangereux de changer de logique sans réflexion préalable sur les conséquences potentielles. Cela ne doit cependant pas empêcher de voir les problèmes croissants du système de santé français, avec des listes d'attentes devenues considérables pour consulter certains spécialistes.

     

    • Les Organisations Supranationales : Plutôt que le mot supranational, qui peut sous-entendre que cela se fait en dehors des communautés établies de citoyens, et en évitant le mot fédéral qui a des connotations d'autorité suprême dans certains cercles (l'inverse de l'origine du mot qui exprimait une communauté citoyenne), François Bayrou reformulera le concept sous la forme de « démarche coopérative », en insistant sur la transparence nécessaire de cette coopération pour les citoyens.

     

    • Les positions de l'ADLE sur la crise climatique  et Copenhague : Marielle de Sarnez note que les positions de l'ADLE et des Verts sont les plus en pointe sur les questions environnementales, notamment grâce aux LibDems au sein de l'ADLE. Même si l'UE a donné son accord sur le principe des trois fois 20%, Marielle de Sarnez considère que cela est insuffisant, surtout pour ce qui est de la réduction des Gaz à Effet de Serre qui peuvent s'effectuer par échange de quotas.

     

    • L'aide au développement : Marielle de Sarnez précise que même si l'UE est le premier contributeur à l'aide au développement cela est insuffisant au vu des objectifs du millénaire et de la pauvreté croissante dans certains pays en développement. Elle insiste sur le nécessaire regard des effets de cette aide pour réduire la pauvreté, en toute vraisemblance, cette aide ne va pas suffisamment dans les bonne poches. Ces politiques doivent aussi être repensées en intégrant le pillage des ressources naturelles par les européens, les américains et les chinois, qui empêchent un développement structuré de ces pays.

     

    • La Présidence de la Commission Européenne : selon François Bayrou et Marielle de Sarnez, José Manuel Durão Barroso ne peut être le candidat unique à ce poste, cela doit faire l'objet d'un débat. Jean-Marie Beaupuy précisera que Barroso est trop à la remorque des Etats, sans dynamique propre fixant des orientations communautaires. François Bayrou propose deux candidats pour ce poste, deux hommes qui « pourraient faire d'excellents présidents de la Commission », « un jeune ancien » qui aura eu le mérite de tenir le gouvernement belge pendant huit ans, Guy Verhofstadt, et un « vieux sage », l'italien Mario Monti, commissaire européen entre 1994 et 2004, président de l'Université Bocconi, et responsable du Think Tank Bruegel8.

     

    L'impression de l'auteur : c'est la première fois que j'ai l'occasion de voir personnellement François Bayrou à l'extérieur de l'hexagone. L'impression persistante que m'aura laissé cette soirée à Londres, aura été de voir un homme heureux de vivre la diversité européenne, que ce soit avec les français de l'étranger, les britanniques venus l'entendre, les étudiants d'une des écoles les plus prestigieuses du pays, les habitants des quartiers périphériques de la ville. Aussi à l'aise avec les citoyens européens, qu'il l'est avec les citoyens français et ceux des Pyrénées Atlantiques, aussi à l'aise parmi ses homologues européens, qu'il peut l'être avec les hommes et femmes politiques français. L'homme a décidément le gravitas, le charisme, et la disponibilité des grands Hommes d'Etat, à l'échelle française et européenne.

    De même, avoir l'occasion de voir les candidats MoDem aux européennes dans leur environnement de travail naturel, celui de la discussion et du partage d'analyses entre députés de nationalités différentes, sur des sujets de la plus haute importance, en maximisant la transparence, dans leurs échanges et leurs préconisations, m'a convaincu qu'une campagne européenne, traitant du fond et non uniquement de la forme,  est bien en cours grâce aux efforts considérables des candidats de l'ADLE. Les médias traditionnels ne le reflètent pas, et c'est bien dommage.

    Dernière réflexion : les députés MoDem et LibDems auront démontré tout au long de la soirée la convergence de vues franco-britannique, là où aucune autre famille politique pouvant exercer des responsabilités gouvernementales dans ces deux pays (PS-New Labour / UMP - Conservatives) n'aurait réussi à le faire.

    Comme promis à l'Hérétique, ceci est un compte-rendu non officiel de la réunion de Londres (seul le prononcé fait foi).

    Arnaud Hoyois (devenu récemment résident au Royaume-Uni)

    www.quindiblog.eu

     

    * Si Claudio Pirrone (Skeptikos9) me lit, qu'il sache que malgré ses racines italiennes, il a une convergence de vues totale avec les LibDems en termes de stratégie électorale (le pragmatisme commun entre son lieu de résidence en Bretagne et la Grande-Bretagne ?)

    1 http://www.mouvementdemocrate.org.uk/

    2 http://www.lefigaro.fr/politique/2009/04/28/01002-20090428ARTFIG00013-quand-bayrou-savoure-ses-bons-sondages-.php

    3 http://www.alde.eu/fr/

    4 http://www.sarahludfordmep.org.uk/

    5 http://www.quindiblog.eu/log/2008/05/quindi-la-triad.html

    6 http://en.wikipedia.org/wiki/Stalky_%26_Co.

    7 http://europe.lesdemocrates.fr/jean-marie-beaupuy/

    8 http://www.bruegel.org/

    9 http://skeptikos.dremm.net/

     

  • Liberté de soins en Europe, l'ADLE réussit son pari !

    18.02.2009-Patients-rights-web.jpg

    Vous vous en souvenez ? Je signalais, le 14 avril dernier, que l'ADLE menait campagne afin que les citoyens européens puissent se faire soigner n'importe où en Europe tout en ayant la garantie d'être remboursés par leurs systèmes et leurs mutuelles de santé.  Campagne réussie !

    Le Parlement européen, réuni en session plénière à Strasbourg, a approuvé vendredi dernier la première étape vers un Espace européen de santé en adoptant un rapport sur le droit des patients aux soins de santé transfrontaliers. Les personnes souffrant de maladies rares pourront recevoir des soins médicaux dans toute l'UE.

    Il faut dire que la gauche a tenté de faire obstruction à ce projet, les Verts, notamment, le groupe de Monsieur Cohen-Bendit, mais aussi l'extrême-gauche (GUE). Je rappelle que LO et la LCR sont membres associés de ce groupe. Super, le NPA, non ? Quant aux Socialistes, ils se sont abstenus...

    Coordinateur de l'ADLE pour les questions de santé, Jules MAATEN (VVD, Pays Bas) a déclaré: Le vote d'aujourd'hui représente une victoire pour tous les Européens qui souffrent de maladies rares et d'autres maladies sévères. Ils pourront recevoir les soins médicaux à l'étranger sans devoir s'inquiéter des coûts, de la sûreté et de la qualité. A l'heure actuelle, des règles complexes et  une incertitude juridique peuvent constituer une barrière pour des personnes sans moyens financiers afin d'accéder à des soins de santé privés. Cette directive assurera l'égalité d'accès pour tous les patients aux services de santé transfrontaliers. Il a conclu : Aujourd'hui les intérêts des patients l'ont emporté sur les intérêts de la bureaucratie nationale des soins de santé.

    Graham WATSON président de l'ADLE considère que les Verts, la GUE et les socialistes devront répondre de leur vote devant leurs citoyens lors des prochaines campagnes électorales: Je ne comprends pas que des gens qui prêchent pour une Europe sociale refusent de donner aux patients le droit d'obtenir le traitement dont ils ont besoin. Est-il social de voter contre la législation qui avantage le citoyen européen d'une manière concrète ? Il ne s'agit pas de libéralisation des services de soins de santé, mais de la libre circulation des patients. La directive n'interférera pas dans la manière dont les systèmes de santé nationaux sont organisés. Ils se livrent à un manège politique sur les dos des patients européens.

    Bien dit, Graham !

    581821186.2.jpg Marielle de Sarnez, dont je poursuis la lecture du petit dictionnaire pour aimer l'Europe, évoque justement la question du droits des patients à la lettre D (eh oui, je suis arrivé jusque là !!!). Elle y consacre un article spécifique et  écrit que ce sera le prochain parlement européen qui donnera ou non aux Européens la possibilité de choisir l'endroit où ils seront soignés. Mais elle a été prise de vitesse par l'efficacité de la campagne de l'ADLE (dont est membre le MoDem, je le rappelle) :-). Voilà ce que permet la directive : elle donne aux patients le droit aux soins ambulatoires dans d'autres Etats membres dans la mesure où ils sont couverts dans leur propre Etat membre. Ils n'ont pas besoin d'autorisation préalable et seront remboursés par leur propre système de sécurité sociale. Les patients peuvent également bénéficier de soins hospitaliers dans un autre Etat membre et obtenir le remboursement des frais, mais dans ce cas les Etats membres peuvent exiger une autorisation préalable. La directive assure la libre circulation des patients et une meilleure information pour eux. En outre, elle augmentera la coopération entre les systèmes de santé en partageant l'expertise, l'innovation et l'information. Pas mal, non ? Marielle met en garde, toutefois, dans son article, contre deux dangers :

    1) le tourisme médical. Il ne faudrait pas que ce droit-là soit détourné de son objectif initial, et que l'on trouve désormais dans des dépliants touristiques des formules de voyage avec intervention chirurgicale incluse.

    2) le dumping des remboursements : les assurances et les mutuelles pourraient exiger que des patients aillent se faire soigner à l'étranger parce que certains actes y sont moins élevés en prix que dans le pays d'origine.

    Il y aura de toutes façons un médiateur européen pour les droits des patients, l'ADLE l'a obtenu. Selon Karin RIIS-JORGENSEN (Venstre, Danemark, ADLE) un Médiateur européen définira les droits des patients sur des sujets comme l'autorisation préalable, la qualité et le remboursement du traitement à l'étranger. Il garantira les droits des patients et s'assurera que les plaintes soient traitées à temps et avec sérieux.

    Bravo l'ADLE, bravo le MoDem, bravo Graham Watson, bravo Marielle, je vous tire à tous mon chapeau !

  • Sarkozy une valeur sûre pour l'UMP...

    C'est marrant, je viens de jeter un oeil sur le journal des Marionnautes, et je tombe sur un article qui s'agace de ce que Sarkozy soit omni-présent dans les tracts à venir de la campagne européenne de l'UMP.

    Ça vous étonne les gars ? Réfléchissez, l'UMP était à 16% aux européennes précédentes. Sarkozy est le gars qui a redonné à la droite un vrai socle électoral qui tourne, désormais, entre 25 et 35% dans un premier tour. Vous croyez qu'ils vont se priver d'assurer ?

    C'est bien simple, l'UMP ne peut que progresser, et quel que soit leur score, ce sera de toutes façons une victoire, il faut bien se le dire, ou en tout cas, présenté comme tel.

    Sarkozy a siphonné le vote FN, et si j'en crois un sondage récent de l'IFOP, ça se poursuit, ce qui prouve bien, au demeurant, que le vote FN était lié d'abord à des questions sécuritaires, puisque c'est avec un discours de cette sorte qu'il a pompé l'électorat de Le pen. Il va refaire la même chose aux européennes, pour se garder sur sa droite. L'électorat du centre, il a tiré certainement un trait dessus pour l'instant, même si au MoDem, on s'attend à la défection imminente de Michel Mercier.

    Il n'y actuellement, à l'UMP, aucune alternative à Nicolas Sarkozy, aucune autre tête qui émerge. Voilà pourquoi il n'y a pas d'opposition à droite, d'ailleurs, en dehors de Nicolas Dupont Saint-Aignan (mais il es très isolé) et Dominique de Villepin (dont les troupes à l'Assemblée sont presqu'aussi  réduites   qu'au MoDem et qui est très seul). Ni l'un ni l'autre ne peuvent espérer écorner sérieusement l'assise électorale de Nicolas Sarkozy.

    Un dernier détail : ne confondons pas la popularité et l'assise électorale. Les gens peuvent vous trouver très sympa mais ne pas voter pour autant pour vous. Tenez, la belle Rama Yade à Colombes : ramassée. Et Kouchner qui n' a jamais réussi à se faire élire dans une élection au scrutin majoritaire ! Encore un exemple. Ce n'est pas suffisant d'être populaire, il faut aussi assumer des positions politiques risquées, telles que le font des individus comme Ségolène Royal, François Bayrou, Nicolas Sarkozy. C'est bien là le secret de leur réussite. Quand on veut plaire à tout le monde, on n'est pas crédible quand il faut confronter frontalement les idées et les valeurs. C'est bien pour cela que le populaire Delanoë s'est viandé au PS et qu'un sondage montrait que dans une élection présidentielle, il serait à 16-17% à peine.