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aubry

  • Hollande, par sa vanité, torpille toute la gauche.

    Si j'étais à gauche, a fortiori un responsable de gauche, j'aurais toutes les raisons du monde d'en vouloir vraiment à François Hollande.

    Par vanité, en dépit des scores ridicules qu'il obtient dans les sondages, il imagine encore pouvoir être élu et s'accroche à sa candidature comme un chapeau chinois à son rocher (essayez d'en décoller un une fois, vous comprendrez l'image).

    Ce-faisant, il empêche toute possibilité de renouvellement car aucune figure ne peut émerger tant qu'il n'a pas exprimé ses intentions, simplement parce qu'il est président.

    Macron qui l'a compris assez rapidement a peut-être fait acte de candidature en dehors d'une primaire à cause de cela.

    Il y a un authentique égoïsme forcené de la part de cet homme qui s'attache à des mirages sans consistance.

    La droite n'est pas si forte que cela dans les sondages.

    Une personnalité politique pas trop compromise dans les fautes de ce gouvernement (et elles sont nombreuses), suffisamment populaire, pourrait prendre le relais et attirer de nombreuses voix, surtout si François Fillon persiste à proposer un programme social aussi brutal, ce qui lui vaudra immanquablement une candidature centriste.

    La gauche pourrait être au second tour de la présidentielle. Il n'est pas écrit dans le marbre que Marine Le pen y sera. Mais pour cela, il faudrait qu'elle choisisse un candidat consensuel et que le programme proposé soit solidaire sans être idéologique. 

    Une personnalité comme Martine Aubry pourrait, par exemple, représenter cette gauche. Cela pourrait aussi être un ou une candidate de la même envergure et de la même consistance.

    Mais je vois bien que les Socialistes ne prennent pas ce chemin et, que, par la faute de François Hollande, ils sont en train, avec leurs alliés, de se tirer une balle dans le pied...

     

  • Ils se foutent de ma g.... ? Oui, Bertrand...

    Hin hin hin hin (rire sarcastique) : trop drôle l'accord entre les Verts et le PS. La Duflot a bien pris garde de se réserver une place au chaud dans notre belle capitale.

    En revanche, l'Bertrand, il l'a mauvaise. Très mauvaise, même. Alors est-ce que ses potes se sont foutus de sa g.... ? Oui, oui, je le confirme absolument.

    Il faut dire que je le comprends un peu : il faut admettre qu'il a fait tout le boulot à gauche à Paris, l'Bertrand, depuis 75. Or, il a failli se faire souffler la place au dernier moment, en 2001, parce que Jack Lang voulait une place au chaud. Comme les militants parisiens se sont révoltés, cela n'a pas été possible.

    La Duflot, elle est un peu gonflée : elle ne vient à Paris que pour faire du tourisme et elle vient récolter le fruit du boulot de terrain d'élus plus obscurs et moins médiatiques mais sans doute plus sérieux. Enfer : une bobo de plus à Paris.

    Il n'a tout de même pas injurié l'avenir l'Bertrand, en se gardant bien de citer nommément l'impétrante (voilà que je me prends à imiter Montebourg, moi : attention, hein, une impétrante, c'est une candidate qui a obtenu d'une autorité officielle ce qu'elle demandait officiellement).

    Cela dit, cette histoire sanctionne clairement une perte d'influence de Delanoë au sein du PS. Il a beau avoir été l'allié indéfectible de Martine Aubry, elle l'a vendue sans scrupule. Les triumvirats et duumvirats sont implacables : quand Octave (futur Auguste) a fait la paix avec Marc-Antoine, c'est Cicéron, qui avait pourtant pris parti pour Octave, qui a payé les pots cassés. Octave l'a lâché en bonne et due forme sans états d'âme.

    Hidalgo qui s'était engagée à fond derrière Martine Aubry a le sentiment de s'être faite avoir. Ce n'est pas terminé, parce que dans ce genre de coups, il y a toujours un dernier maillon qui paie la note finale. En principe, Hidalgo est la dauphine de Delanoë. Mais voilà, le bon Bertrand veut le Quai d'Orsay ou la place Beauvau.

    Gageons que l'un ou l'autre vaudra bien quelques petits sacrifices dans l'avenir...

  • Il est amusant, Montebourg

    Tout ce cirque sur la démondialisation, quand j'y pense, pour finir par admettre qu'en fait il avait prévu de voter pour le candidat arrivé en tête.

    Sacré Montebourg. Sacré mauvaise foi aussi. Les sondages donnent Martine Aubry gagnante contre Sarkozy. Mais bon, Montebourg préfère, j'imagine, ne pas injurier l'avenir.

    Oh, il n'est pas le seul. Ce sont des comiques, les Guignols de l'info : le Hollande nouveau n'est plus tout à fait celui de 2007, là-bas, étonnant, non ? En revanche, Martine, elle en prend plein la tronche. 

    Finalement, l'histoire politique, est-ce que c'est autre chose que la grande histoire de l'Opportunisme...?

  • J'ai trouvé Aubry et Hollande très responsables

    Dans les dents, l'Montebourg. Il a voulu faire le malin avec sa démondialisation et se prend pour le preneur d'otages de la gauche, moyennant quoi Martine Aubry et François Hollande ont tous deux rejeté le protectionnisme ; Martine a clairement fait savoir qu'elle ne changerait pas, et Hollande a récusé les zig-zags, tous deux substituant à la démondialisation le concept d'échanges justes (que défend aussi le MoDem).

    Bref, en somme, la ligne choisie est celle, claire, de la social-démocratie. De toutes façons, j'ai fait mes comptes :  31+39 = 70% pour la social-démocratie. A cela il faut ajouter 6(Royal) + 5(Valls) de gauche réformiste. Total = 81%.

    Les Français de gauche ne vont pas se laisser emm... par les diktats des démondialisateurs dont seuls l'extrême-gauche et le FN partagent l'analyse économique alors qu'ils ont été plus de 80% (pour ceux qui ont voté) à choisir la social-démocratie ou le réformisme de gauche.

    Perso, je préfère la démocratie-chrétienne et/ou les libéraux, mais je pense qu'on peut s'entendre sur un certains nombres de points (pas tous) avec les sociaux-démocrates.

    Voilà qui devrait apporter une réponse à Fillon qui avait sommé les deux leaders sociaux-démocrates de choisir entre le gauchisme et la social-démocratie.

  • Peux pas...

    Y'a rien à faire. Même en pensée. J'essaie de me représenter la chose, mais je ne me vois vraiment pas signer une charte d'adhésion aux valeurs de gauche. A la rigueur, me reconnaître dans certaines valeurs de gauche, oui, me reconnaître dans les valeurs de LA Gauche, niet. Même pas de celle d'autrefois dans laquelle Xerbias croit pouvoir trouver une échappatoire. A vrai dire, même, a fortiori pas celle d'autrefois, et notamment pas Clémenceau (ni Jaurès, d'ailleurs).

    Alors, évidemment, il n'a pas tort, Nicolas, de préférer la grippe à la peste ou au choléra, mais là, dans la médecine à s'appliquer, il y a un remède d'apothicaire qui ne passe vraiment pas. Trop indigeste.

    Donc, au risque de me contredire, bien réfléchi, je n'y irai pas dimanche. Pas de vote pour moi à la primaire socialiste. A vrai dire, Martine, avec son copinage avec le vil Hessel, m'aura bien aidé à finaliser ma décision. Los indignados, très peu pour moi, et les indignations d'Hessel, encore moins. Je préfère les banquiers aux premiers et Israël au second.

    Bref, dans une autre vie, sans doute, j'aurais pu participer à ces primaires, mais pas dans celle-là :-)

    J'en profite pour répondre en revanche à Melclalex qui me demande à qui pourrait profiter le retrait de Borloo : là, j'avoue que je n'en sais fichtre rien. Mon sentiment, tout comme lui, est que cela ne servira guère Bayrou, au moins pour l'instant, mais comment ce vote peut ensuite se répartir, bonne question. 

    L'électorat de Borloo est un électorat mobile, plutôt de droite, un peu du centre et un peu de gauche. A côté de cela, je pense que ce n'est pas un électorat qui se reconnaît dans des individus à forts marqueurs idéologiques. C'est un électorat qui aime plutôt la rondeur. Un peu le même que celui de Hulot (en potentiel). Bayrou, avec son caractère fort, peut avoir du mal à le capter. Hollande, au contraire, sur le fond social-démocrate, et plus en rondeur, peut en récupérer une partie.

    En théorie, il eût été logique que Morin, s'il se présente, en prît une partie, mais il n'est pas assez charismatique, pas assez connu, et il ne s'est pas assez démarqué de Nicolas Sarkozy. Sous sa présidence, il est vrai que le Nouveau Centre s'est constitué un précieux réseau d'élus (je pense d'ailleurs, qu'au regard du poids électoral de ce parti, l'UMP s'est largement fait avoir dans les répartitions de places) mais il a été totalement inexistant tant d'un point de vue médiatique que dans l'émergence d'idées nouvelles. En revanche, Morin et le NC portent comme un stigmate une réputation de traîtres. Et puis il doit tout à Sarkozy. Son choix risque d'être difficile, comme le disent Vogue haleine et Démocratie sans frontières.

    Villepin ? Il est grillé, et de longue date, d'ailleurs. Son parti, République solidaire, ne dispose d'aucune implantation nulle part. Il n'a pas de relais, et il sera certainement plombé par trop de vieilles affaires.

    Le plus logique, in fine, c'est 1/3 des voix de Borloo pour Bayrou, 1/3 pour Sarkozy, 1/5 pour Hollande, et le reste...pour l'abstention ! Manifestement, Jérôme Marie, le PDG de l'Institut de sondages BVA, n'est pas loin de penser comme moi. Après, quand on écoute la vidéo, on voit bien qu'il y a tout de même beaucoup d'orphelins de cette candidature...

  • Je vais peut-être me déplacer pour Aubry, samedi...

    Je ne suis pas de gauche et encore moins socialiste, mais je crois quand même que je vais faire le déplacement pour voter samedi. Après tout, il ne faut pas injurier l'avenir, et même si bien sûr, j'aimerais que ce soit François Bayrou qui figure au second tour dans 7 mois, il faut pouvoir prévoir de devoir faire un autre choix.

    Or, quand j'écoute les 5 candidats socialistes, j'ai face à moi un Valls et un Montebourg qui ne me paraissent ni l'un ni l'autre crédible et dont les discours frisent soit les poncifs sans originalité aucune pour le premier, soit l'idéologie pour le second. J'ai face à moi un Hollande qui promet tout et n'importe quoi et dont l'indécision proverbiale l'amène à dire tout et son contraire ou à envisager n'importe quoi pour justifier ses promesses intenables. Et puis pour ce dernier, j'ai toujours son "moi j'aime pas les riches" en mémoire de 2007...Il y a Royal, évidemment, dont la tonalité est parfois sincère, le volontarisme évident, mais qui manque à mes yeux d'une ligne directrice toujours claire. Et puis enfin il y a Martine Aubry : bien sûr, j'ai des divergences avec bien des aspects de son projet, et pour cause : il est socialiste. Mais à côté de cela, elle me paraît la moins idéologue de tous, et surtout, la plus crédible, la plus respectueuse des libertés individuelles, et, en fait, des corps intermédiaires qui me sont chers, la plus soucieuse d'éthique, la plus déterminée aussi ; et de la détermination, il en faut quand on aspire à la Présidence de la République. Bref, si je choisis de prendre le chemin des urnes samedi, confirmant mon sentiment premier, c'est bien le bulletin qui porte son nom que je glisserai dans l'urne.

    J'aime bien les hommes et les femmes qui ne se laissent pas imposer un tempo. Je trouve que ce n'est pas quelqu'un qui cède à l'immédiateté versatile des modes et des clashs de toute sorte. Bref, l'individu me plaît bien, humainement, et pour moi, c'est un élément déterminant.

    Et puis elle a sans doute voté Bayrou en 2007, alors c'est un retour à l'envoyeur, finalement :-) Allez, hop, un petit coup de pouce centriste pour sa candidature :-)

    Ah, ah, ah, la Batavosphère va écumer, j'en rigole par avance : vous allez voir, ils vont me servir le même plat en sauce, t'es pas de gauche, de quoi tu te mêles... :-) Ben, je ne suis pas de gauche, mais je suis Français, en revanche, et puis nous autres centristes, on jette toujours un oeil des deux côtés. Si la droite lançait une primaire, nulle doute que je me rendrais à leurs bureaux de vote aussi...!

  • Les promesses ont un coût Martine...

    Martine Aubry multiplie les interventions pour assurer à qui voudra l'entendre le rétablissement des moyens dans les divers corps de la fonction publique : culture, enseignement, et maintenant police et gendarmerie.

    Oh, en soi, je n'ai pas d'objections à ce que l'on rétablisse les postes supprimés par Sarkozy pour la police et la gendarmerie. Évidemment, ça me fait rire quand j'entends un socialiste assurer qu'il/elle sera la président/la présidente de la sécurité en France. Leur laxisme dans ce domaine est si consubstantiel que je n'y crois pas un seul instant. Toutefois, on ne saura faire pire que Sarkozy qui confond moulinets de bras et politique de répression.

    Pour revenir à Martine Aubry, il y a autre chose qu'elle ne semble pas avoir percuté : nous disposerons pour les prochaines années de moyens limités. Je l'entends tous les jours faire des promesses alors qu'il faudrait faire des choix. 

    Je suis d'accord pour donner plus à la police, mais on prend où les moyens ? Et quand je parle de prendre, c'est d'un budget de la fonction publique qu'il s'agit.

    C'est comme la culture : c'est quoi la culture ? Moi aussi je peux être une association culturelle demain et devenir une vraie sangsue de fonds publics. J'ai déjà dit que bien des associations ne prospéraient que par la dépense publique. Il vaudrait mieux une politique qui préparerait un terrain favorable à une privatisation partielle. Regardez le Musée Rodin, par exemple : il prévoit d'ores et déjà des manifestations privées dans ses locaux et espaces. Il y a donc une politique d'ouverture au privé possible dans les musées. On peut imaginer des fondations (cela marche très bien à Jersey) à condition évidemment de leur proposer une fiscalité attractive.

    Cela dit, les musées, c'est certainement ce que je protégerais le plus, à titre personnel, comme candidat à la Présidence de la République. En revanche, continuer à dépenser des monceaux de fric pour France 2 et compagnie, ça fait un peu mal au coeur. On devrait avoir une chaîne publique ainsi que ses extensions régionales (France 3 c'est très bien), une seconde à la rigieur, et le reste, hop, au privé.

    Revenons à la police : augmenter les effectifs, c'est bien, mais il faut aussi que le marériel soit adapté, que les prisons soient étendues et que les juges disposent de véritables moyens (notamment pour le suivi judiciaire) ; et pour assurer la cohérence du tout, il faut évidemment une vraie volonté politique.

    Mais bon, là encore, ce sont des choix budgétaires. On sait que la délinquance coûte des dizaines de milliards d'euros au bas mot chaque année. Se donner les moyens de pratiquer une vraie politique de répression, cela suppose une volonté qui sorte de la doxa ordinaire de la classe politique...

  • Sécurité, socialistes incorrigibles...

    Chassez le naturel, il revient au galop : rappelez-vous les arrogantes années Jospin ! En ce temps-là, quand le petit peuple avait le malheur de se plaindre de l'insécurité, il fantasmait, et, au pire, la gentille racaille n'avait aucune responsabilité dans sa délinquance : pensez-vous, ma'am'Michu : c'étaient des pauvres victimes de discriminations. Les Socialistes se sont pris une branlée en 2002 entre autres à cause de la sécurité. En 2007, comme ils n'avaient toujours pas compris, Sarkozy les a mis une nouvelle fois en défaut. On pourrait penser qu'ils ont enfin compris la leçon ? Raté caramba, lisez-donc le compte rendu du dernier livre de Martine Aubry par Tefy Andriamamana, rédacteur à Marianne.

    Le discours n'a pas changé d'un iota, et le comble, c'est que le livre de Martine Aubry est post-facé par Jean-Jacques Urvoas, le monsieur sécurité du PS. On voit donc bien là le double discours du PS qui proclame d'un côté s'être assagi, puisqu'Urvoas affirmait encore il y a peu voir la délinquance comme une cause de la misère et non comme l'une de ses conséquences. C'est en tout cas ce que rapporte Téfy. Ce n'est pas ce que j'ai lu sur le blog du monsieur :

    «notre projet sur la sécurité ne se conçoit qu’adossé à un projet de transformation sociale. En effet, nous ne parviendrons à construire une société plus sûre que si, parallèlement au nécessaire combat contre les comportements violents, nous nous donnons les moyens d’en mener un autre, avec tout autant d’énergie, contre les causes de cette violence, qui constituent le terreau favorable au basculement dans la délinquance».

    Tefy pense qu'il n'y a pas de ligne sur la sécurité au PS et donne tort à Ségolène Royal. Je pense au contraire que la Dame du Poitou ne se trompe pas : il y a bien un courant laxiste, et il a le vent en poupe.

    La France doit-elle se résoudre à devoir choisir entre une gauche angélique et une droite qui brasse du vent ? Aux expressions doctrinaires sur un tel sujet, je préfère, et de loin, le pragmatisme centriste d'un Olivier Henno, dont le souci est avant tout de permettre aux forces de police de fonctionner correctement.

    Comme le disait Marc Fesneau, le secrétaire général du MoDem à la mi-août dernière, la délinquance ne connaît pas les étiquettes politiques elle prospère partout où l'Etat renonce à exercer son autorité ou lorsqu'il est inefficace. Exactement. Très bien dit.

    Et il concluait ainsi : 

    Ce ne sont pas des mots qu'attendent les habitants de nos villes et de nos villages, ce sont des actes et des moyens concrets. La politique de sécurité n'a pas plus besoin de déclarations intempestives et de manoeuvres de diversions que de naïveté ou de résignation.

    Ces deux postures sont nuisibles et inefficaces et le Mouvement démocrate les rejette avec la même force au nom de ceux qui pâtissent depuis des années de ces échecs successifs.

    On ne peut pas mieux dire. Je vois dans cette conclusion un égal rejet de l'agitation sarkozyste et du discours sociologique de la gauche. Bravo, Marc. Il me plaît bien, finalement, ce MoDem-là.

  • Présidentielles, le jeu des prédictions

    Tiens, c'est chez Malakine que j'ai trouvé un jeu amusant qui consiste à essayer de prévoir la situation politique en vue des présidentielles à l'issue de l'année 2011.

    La prédiction brute, je trouve ça trop dur, mais des scénarii envisageables, en revanche, l'idée me plaît bien. Tiens, ça me permettra de répondre en partie au tag de Romain.

    A l'orée de l'année 2011, ce qui me frappe, ce sont les stratégies désastreuses des trois grands vainqueurs de 2007. 

    Ségolène Royal a essayé d'exister à n'importe quel prix, changeant de ligne, multipliant les provocations inutiles, s'éloignant de ses fondamentaux. Elle s'est laminée elle-même et a perdu tous ses alliés. Elle ne survit, désormais, que par son éventuel pouvoir de nuisance dans la sphère du PS face à ses rivaux et rivales. L'opinion a beau être exaspérée par Nicolas Sarkozy, ce serait, je le pense, la seule candidate du PS, parmi les majors, qui pourrait encore être battue par ce dernier.

    Nicolas Sarkozy, parlons-en : en voilà qui a grillé absolument toutes ses cartes. Grillé sur sa droite pour ses promesses non tenues : eût-il recruté des policiers, réprimé sans états d'âme les délinquants, réduit le flux migratoire à zéro ou presque, certes, il se serait coupé d'une partie de la droite modérée, mais il aurait dans la poche toute la droite de la droite et le FN ne serait plus que peau de chagrin. Au lieu de cela, il a fait fuir les centristes (je parle des électeurs) qui avaient pourtant largement participé à son élection. Sarkozy n'a aucune, absolument aucune réserve de voix pour un second tour en 2012. Le seul espoir, à droite, serait de profiler au plus vite une candidature de rechange qui pourrait éviter une défaite écrasante et humiliante à l'UMP en 2012. Fillon apparaît comme cette figure, mais il aura bien du mal à endosser le bilan des 5 années passées.

    François Bayrou. Aïe. Le problème de Bayrou, c'est que l'erreur stratégique, il l'a faite dès 2007, après la présidentielle. Il eût fallu se retirer, laisser l'UDF s'organiser elle-même, sans la dissoudre, et prendre de la distance, pour n'intervenir que sur les grandes causes. Il a voulu, lui aussi, comme Royal, exister à tout prix et s'est appuyé sur un parti qui a évolué vers le centre-gauche. Au centre-gauche, aujourd'hui, il y a DSK, Eva Joly, et des sociaux-démocrates comme Martine Aubry et François Hollande. Bref, c'est très encombré. Voilà Bayrou bien encombré avec son MoDem incapable de changer de logiciel.

    Quel espoir reste-t-il à mon leader politique favori, alors ? a) de s'appuyer sur le peuple, qu'il aime vraiment, et de mener une campagne politique en 2012 comme en 2007 très proche des gens et du terrain. b) de percer là où l'on ne l'attend pas, mais aussi là où il a une différence. La réindustrialisation, la relocalisation, ce sont des thèmes qui seront porteurs à condition d'avoir quelque chose à proposer, et quelque chose à répondre aux thèses protectionnistes que ne manqueront pas d'avancer des partis comme le Parti de Gauche et le Front National. Sur l'éducation, il devrait faire taire le MoDem, reprendre la main, et montrer ses différences avec le PS. En attaquant de front le programme de ce parti, ce qu'il ne fait pas. Sur la dette, les retraites,  il est resté crédible, mais il faut un programme chiffré, désormais. Ce sera peut-être l'un des seuls à défendre l'Europe et l'euro. Qu'il ose le faire, personne n'ose élever la voix dans le paysage français pour le dire. Ceux qui aiment l'Europe s'en souviendront.

    L'erreur de Bayrou serait de se contenter de l'argument désormais éculé du ni-droite ni-gauche. Il s'essoufflait déjà largement à la fin de la campagne de 2007. Inutile de proclamer sa différence : il faut la montrer, désormais.

    Faire des mamours à DSK le dessert, il doit s'en rendre compte. On se doute qu'à peu près tous les candidats de la gauche modérée sont préférables à Sarkozy. Pas la peine de dire ce qu'il fera au second tour. Finalement, la configuration d'un autre candidat de droite serait bien plus profitable à Bayrou qui pourrait alors plus aisément rééquilibrer son positionnement.

    Au PS, mon sentiment est que Martine Aubry sera finalement la candidate désignée. Populaire à gauche, elle ne s'est laissée dicter à aucun moment son calendrier. Elle a prouvé à Lille qu'elle pouvait s'associer aux centristes, et...les acouphènes de Bayrou à propos de son vote de premier tour en 2007 auront certainement porté leurs fruits dans l'électorat centriste. Pour être franc, je m'attends à ce qu'elle soit le prochain chef d'État de la France. Je pense qu'elle sera élue. Ce n'est pas le seul scénario possible au PS, mais cela me semble le plus probable. DSL traîne, et surtout, il n'est pas impliqué au coeur de la politique française. C'est un bon débatteur, mais une fois dans la campagne, il sera contraint d'exprimer des positions et sa cote pourrait alors sérieusement baisser.

    Le FN a opéré sa mue au bon moment : il va présenter une nouvelle candidate avec un logiciel idéologique et politique rénové, fort d'un appareil de presque 20 000 militants à jour de cotisation. Une vraie force de frappe. Hélas, les sondages qui évaluent le potentiel électoral de Marine Le pen à près de 20% ne se trompent pas. Il suffirait d'une nouvelle bévue de Sarkozy sur la sécurité et l'immigration pour qu'elle franchisse la barre, pour peu qu'une partie de l'électorat UMp s'avise de lui donner une leçon.

    Les Verts sont des bobos, l'écologie n'est pas un programme politique digne de ce nom. C'est une tendance. On peut surfer dessus dans les villes, dans les régions, même, en Europe, mais pas à une élection nationale. Eva Joly fera un flop parce qu'elle n'a aucun projet pour la France si ce n'est de coller en prison une partie de sa classe politique pour montrer qu'elle lutte contre la corruption. Les gens finiront par trouver cela un peu court. En outre, son parcours sinueux agace considérablement l'appareil des Verts, qui ne la soutiendra qu'à reculons. Dany l'a bien compris, lui qui préfère négocier avec le PS quand les Verts sont encore forts.

    Besancenot a toujours été sur-évalué : on a régulièrement prévu le NPA et son leader à 5-7%. Mais sil suffit simplement de mettre en exergue ses positions sur le multi-culturalisme, sur l'immigration, vis-à-vis des islamistes, sa proximité avec des régimes marxistes despotiques et son programme économique fait de spoliations, directement inspiré de celui des révolutionnaires d'Octobre 1917 pour mettre à plat l'un et l'autre. Ce parti n'a aucune assise ouvrière. Il s'appuie sur un mélange d'agents de la fonction publique et d'instituteurs engagés, d'un côté, et de l'autre du lumpen-prolétariat vaguement anarchisant. C'est tout. Il va faire flop.

    Mélenchon éructe ; il veut une part du gâteau avec le PS. Ses outrances vont finir par lasser, d'autant que les électeurs de gauche pourraient se resserrer autour d'une seule candidature s'ils ont le sentiment que la gauche risque un nouveau 21 avril.

    Borloo va essayer de faire le brave type, tenter de profiter de sa popularité, mais quelle indépendance pourra-t-il faire valoir, lui qui a été aux pieds de Sarkozy pendant trois longues années. Je n'exclus pas radicalement qu'il puisse percer, mais il faudra qu'il trouve quelque chose à dire, et pour l'instant, on est assez loin du compte.

    Les souverainistes ne parviendront pas à percer : NDA est totalement inaudible, ou presque, et la place est déjà prise par Mélenchon et Marine Le pen. Pas d'espoir pour lui de percer, même si on peut le regretter, puisqu'il est le seul à proposer un programme authentiquement gaulliste. Tiens, les gaullistes, parlons-en : faussaire, Dominique de Villepin, lorsqu'il s'en réclame. En réalité, comme son ancien maître Chirac, c'est avant tout un rad-soc IIIème république. Une espèce qui a disparu avec Chirac, mais dont le créneau existe encore, ce qui explique les intentions de vote dont dispose Villepin. C'est une niche, il ne peut pas aller au-delà, et il n'a à l'heure actuelle rien à proposer que ne proposent déjà le PS ou le MoDem.

    Le Nouveau Centre s'est torpillé de longue date. Morin ne peut rien faire valoir et son parti n'aura produit aucune idée en 5 ans. La seule chose qui lui restera c'est un tout petit pouvoir de nuisance là où il a des élus localement un peu connus. Mais dans un contexte de débandade généralisée de la droite, pas sûr que ce pouvoir lui serve à grand chose. Morin n'a rien à proposer et rien à faire valoir. Le Nouveau Centre est inexistant.

    Et maintenant ? L'épreuve redoutable des prédictions. Il me semble à peu près acté que le PS gagnera la prochaine élection présidentielle. Il faudrait un concours invraisemblable de maladresses pour qu'il en fût autrement. Je pense que la gauche de la gauche parviendra à totaliser autour de 10% environ. A mon avis, les Verts renonceront à présenter un ou une candidate quand ils verront sa cote graduellement baisser. Le PS ramassera donc des suffrages présidentiels supplémentaires. La cote du FN va continuer à monter, tandis que celle de Sarkozy poursuivra sa baisse. Il ne pourra même plus se permettre le luxe d'une candidature ramasse-voix de second tour, au risque de se faire doubler par Marine Le pen. Borloo ne sera pas candidat, et Morin se flinguera auprès de l'UMP s'il prend le risque d'éliminer le parti allié du second tour. Ils ne seront donc là ni l'un ni l'autre.

    Il existe une possibilité pour l'UMP de récupérer les rad-soc de Villepin : c'est de virer Sarkozy. Certes, un autre candidat de droite, comme Fillon, par exemple, partira d'un socle plus bas, mais il pourra se rallier Villepin, ce qui augmentera mécaniquement sa base électorale. C'est d'ailleurs la carte que devrait jouer l'UMP, d'autant plus que Fillon, en raison de sa rigueur, plaît à la base démocrate-chrétienne du MoDem et de Bayrou. Un autre candidat subira moins les effets d'un Tout Sauf Sarkozy désormais acté et entré dans les moeurs.

    J'aimerais qu'il en fût autrement, mais, si Bayrou franchit les 10% à la présidentielle, je serai très content. Soit il parvient à redresser la barre avec des thèmes et des positionnements originaux, soit il sombre davantage, franchissant peut-être avec peine la barre des 5%.

    Martine Aubry est donnée aux alentours de 22 à 25% au premier tour, mais je pense qu'elle a les moyens de faire plus avec une bonne stratégie du PS et si elle se force un peu.

    La véritable inconnue, in fine, c'est l'attitude de la droite. Va-t-elle foncer droit dans le mur avec une candidature Sarkozy, ou, au contraire, rectifier le tir et choisir un candidat relativement présentable. Imaginons qu'elle ne soit pas suicidaire, voilà comment on pourrait se représenter un premier tour en 2012 :

    Premier tour

    Aubry : 31% - Fillon : 27% - Marine Le pen : 19% - Bayrou : 9% - Mélenchon 4,5% - Besancenot 4,5% - ext-gauche (autres) 1% - NDA 3% - divers 2%

    Second tour

    Aubry 56% - Fillon 44%

    Voilà un scénario largement possible. Il est vrai que cela donne bien peu de candidats finaux. Mais dans "divers" et ex-gauche (autres), il peut y en avoir 5-6, soit un total de 14 candidats. 

    Après un billet comme celui-là, faut que je tague comme une brute. Tiens, le faucon d'abord, la rénovitude ensuite, l'Nicolas parce que comme moi, il adore les pronostics, Marc Vasseur qui sait qu'il est encore à gauche, mais qui ne sait plus où il en est pour le reste, Polluxe, que je n'avais plus taguée depuis un moment, Hervé qui est très bon historien et très mauvais pronostiqueur, et Toréador parce que je suis sûr qu'il aime bien les paris, comme moi. Tiens, puis Melclalex aussi, il adore faire des plans sur la comète, lui aussi. Oh, et puis tous ceux qui voudront participer au jeu. Je ne sais pas moi, Catherine et Dominique, par exemple ; zut, y'a plus de Crapaud du Marais. Bon, alors Laurent de Boissieu, que la politique passionne, expert en la chose, et dont les pronostics pourraient être plus pertinents que les nôtres.

  • T'as envie d'être président, toi ?

    Il est intéressant, le billet de Philippe Cohen de ce matin, sur le site de Marianne2 : il analyse le peu d'enthousiasme des candidats putatifs à l'élection présidentielle de 2012. Pas de ceux auxquels les pronostics laissent peu de chance, mais ceux qui peuvent raisonnablement être conduits à la tête de la nation : Martine Aubry, DSK, Sarkozy lui-même si la gauche ne lui oppose pas un candidat crédible et suffisamment populaire. On pourrait évidemment rêver, et j'en fais partie, d'un candidat centriste qui ferait consensus dans l'électorat centriste, hélas, cette famille-là est complètement éclatée, et en dépit des efforts méritoires de Jean Arthuis pour la recomposer, je pense que c'est décomposée et avec pléthore de candidats qu'elle se rendra au rendez-vous de 2012, hypothéquant à coup sûr ses chances.

    Il me semble toutefois que Philippe n'aborde le sujet que par un seul oeil de la lorgnette : ce n'est pas exactement que ces candidats pensent que la France soit irréformable. Non, plus exactement, c'est qu'il va surtout falloir prendre des mesures difficiles et impopulaires parce que la France est au bord du gouffre, et que la génération politique qui endossera de redresser notre pays se sacrifiera.

    En ce sens, Philippe Cohen a raison de constater qu'une Christine Lagarde et un Pascal Lamy appellent à une gouvernance mondiale : ils n'ont surtout pas envie de se coltiner le sale boulot. Réflexe bien français que de refuser d'assumer ses responsabilités. Mais réflexe bien français aussi, au moins dans la sphère politique, que de promettre de raser gratis.

    Sans promettre des larmes, de la sueur et du sang, je ne répéterais jamais assez combien François Bayrou me semblait le seul candidat en 2007 à avoir proposé un programme politique honnête, et de ce point de vue, combien il demeure l'un des rares aujourd'hui à dire la vérité aux Français sur ce qu'il ferait comme président.

    Je note avec satisfaction que François Hollande s'engage dans la même direction, puisqu'il a d'ores et déjà annoncé qu'il assommerait la France et les Français d'impôts si jamais il était élu. Bien sûr, je ne suis idéologiquement en rien en accord avec le système de taxes que Hollande veut imposer, mais je lui reconnais le mérite de la cohérence. D'un point de vue étatiste et socialiste, il faudra au moins cela pour assainir nos comptes publics. Et je dois aussi admettre que j'agrée certaines de ses propositions, par exemple celle de laisser la maîtrise d'au moins un impôt à chaque niveau de collectivité.

    Pour revenir à DSK et Martine Aubry, qui sont des réformistes, ils sont gênés aux entournures parce qu'ils n'osent pas dire clairement ce qu'ils envisagent devoir faire. Au demeurant, ils sont confrontés au même problème que Ségolène Royal en 2007 : sur une ligne réformiste, elle aussi, elle a été contrainte de voir le projet du PS se substituer au sien. Si elle a perdu l'élection, c'est surtout parce qu'elle n'a pas osé l'affrontement avec l'appareil du PS. C'eût pourtant été nécessaire pour espérer être crédible.

    Quant à Nicolas Sarkozy, les Français savent désormais à quel point il brasse du vent et promet n'importe quoi. Il n'a pas de bilan à défendre et ne sera pas crédible quoi qu'il promette, d'autant qu'il a usé largement toutes les ficelles dont il pourrait se prévaloir. C'est un homme qui confond la parole et l'action, et dont la foi dans le texte est telle qu'il croit, déformation d'avocat sans doute, qu'il suffit qu'il soit figé dans le marbre pour qu'il se réalise en actes.

    Philippe Cohen observe que les intellectuels sont plus prolixes que les politiques : oh, ça, pour être prolixes, ils le sont. Le problème, c'est que toujours facile d'être prolixe quand on promet la Lune, et que les propositions se déclinent sous la forme de "yaka" et de "faukon". L'histoire nous enseigne l'incompétence crasse de la plupart des intellectuels quand ils accèdent à des postes de pouvoir, même s'il a existé quelques exceptions. Si les politiques demeurent prudents, c'est peut-être qu'ils ont une conscience bien plus nette de l'ampleur de la tache...