J'ai beau être libéral (le suis-je tant que ça, d'ailleurs ?), j'ai toujours eu du mal avec le social-libéralisme moderne. Je ne parle pas du libéralisme social (c'est autre chose) mais de l'évolution du socialisme dans beaucoup de pays d'Europe. Schröder en Allemagne, Blair en Angleterre, Valls en France.
Pendant longtemps, les sociaux-démocrates s'accommodèrent du capitalisme et d'une forme limitée de libéralisme parce qu'ils pensaient en "corriger" les effet par des redistributions massives, mais la mondialisation rendit caduques toutes leurs mesures. Comme ils ne pouvaient plus apparaître comme les protecteurs du prolétariat, ils trouvèrent une nouvelle marotte : les minorités.
L'État social-démocrate devenu incapable de gérer une économie nationale laissa les marchés mondiaux (mais pas nationaux !!!) décider de son sort et soulagea sa conscience en distribuant des droits inapplicables ou financièrement indolores aux minorités, jetant ainsi l'os à ronger indispensable que réclamait son nouvel électorat. Il suffit alors d'enrober de quelques mythes les dites mesures en appelant les mânes des Grands anciens de la gauche et le tour fut joué. La parole remplaça ainsi l'action.
Comme l'État social-démocrate ne pouvait plus contrôler l'économie, pour se consoler de son impuissance, il développa une véritable pouvoir de nuisance : il créa des normes et des lois obstructives de toutes sortes. Ce fut là sa nouvelle régulation.
L'État social-démocrate n'était plus socialiste mais il était incapable d'être libéral. Il devint social-libéral et combina le pire des deux idéologies.
Par exemple, en France, faute de pouvoir créer l'homme nouveau, vieux rêve marxiste, il massacra l'éducation et fit en sorte que les réseaux et la connivence remplacent l'égalité des chances. Pour cela, il éradiqua toute forme d'excellence au nom de l'équité dans chaque école.
Fort avec les faibles, mais faible avec les forts, il détricota le droit du travail afin de rendre vulnérables les salariés et laissa aux petites entreprises les lourdes charges qui entravaient leur croissance.
Il s'employa à régenter les individus, encadrant par des mesures administratives et des décrets variés leur droit à élever leurs enfants comme ils l'entendaient, à s'installer où ils le voulaient, à fréquenter qui bon leur semblait ou encore à circuler comme ils le souhaitaient. Il prit toutefois grand soin de ne pas indisposer les puissants, avec lesquels il copinait. Le "Vivre-ensemble" devint un hymne universel bien que l'État social-démocrate omît de préciser qu'il ne s'adressait qu'à ceux auxquels il ne laissait pas le bonheur tout socialiste d'en faire le choix.
L'État social-libéral naquit alors sur les cendres de l'État social-démocrate.