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mélenchon

  • Halte aux consignes de vote !

    Disons-le clairement : les consignes de vote n'apportent rien. Fondamentalement, les gens votent bien ce qu'ils ont envie de voter. Qu'un responsable politique donne son avis, soit admettons à la rigueur, et encore, je me demande jusqu'à quel point cela n'est pas contre-productif.

    Les ralliements de has been, du show bizz, de stars ultra-privilégiées, d'intellectuels de toutes sortes habitués des cafés de Saint-Germain, alors là, pitié, non. Taisez-vous les gars : je suis dans le camp de Macron et je ne vous supporte déjà pas, alors vous imaginez ce que vous produisez sur un électeur de Mélenchon ou même de Hamon ?

    Alors j'ai une bonne suggestion de campagne de second tour : les élites auto-proclamées ferment leur gueule et laissent les deux candidats de second tour débattre projet contre projet et tenter de convaincre les Français.

    Voilà.

    Que cela ne nous empêche pas de discuter pour le plaisir entre militants et/ou blogueurs, évidemment, y'a pas de mal à se faire du bien.

  • Nous ne sommes pas à l'abri de nouveaux coups de tonnerre

    Je suis centriste, centre-droit et modérément libéral et j'avoue qu'il y a une hypothèse qui me fout drôlement la trouille dans cette campagne présidentielle. Je ne devrais même pas l'énoncer ici mais de toutes façons, mes adversaires politiques ont déjà fait le calcul.

    Si Hamon et Mélenchon unissaient leurs forces derrière un seul de l'un d'eux, je ne dis pas que l'addition serait 100% mathématique mais il serait à peu près sûr qu'ils dépasseraient Macron et Fillon.

    Et là, le cauchemar commencerait.

    Un second tour Hamon ou Mélenchon contre Marine Le pen.

    J'ai lu le livre de Mélenchon. Qui sait que son intention est de convoquer une assemblée constituante en interdisant à tous ceux qui ont déjà exercé une députation de se présenter à nouveau ? Aucun processus démocratique n'est établi derrière la mise en place de cette assemblée. En fait, ce serait ni plus ni moins un coup d'état. Mélenchon dit parfois des choses profondes et j'ai du respect pour l'individu qu'il est, mais, politiquement, il me serait impossible de voter pour un homme qui a un tel programme, même contre Marine Le pen. J'ai lu le programme du FN et il n'y est nulle part question de revenir sur les processus démocratiques qui sont ceux de notre pays. Donc, à titre, ce programme est pire que celui du FN. Mais à côté de cela, quand vous avez compris QUI se trouve dans ce parti, vous pouvez commencer à trembler. Le FN se contrefiche bien des droits associés à la démocratie et surtout à l'Homme, qu'ils vomissent et on voit bien que c'est le cas de son électorat aussi. Dérapages sûrs à 200% !

    Le problème, voyez-vous, c'est que le cauchemar, il est possible, et les 70 000 signataires de la pétition qui aspirent à une telle union et à sa réalisation l'ont bien compris eux. Une telle alliance serait un coup de tonnerre dans la campagne à deux mois du premier tour. Face à Hamon ou Mélenchon, MLP aurait de très sérieuses chances de gagner. 

    Je vous le dis franchement, je ne pousserai un "ouf" que lorsque les candidatures à l'élection seront closes et ce danger écarté, et encore : on ne sait jamais, jusqu'au dernier moment cette option reste possible.

    Nous sommes dans une configuration très instable. On peut dire, en gros, qu'il y un quart de l'électorat pour les quatre grandes forces. 25% pour la gauche de la gauche (Hamon+Mélenchon), un peu plus de 20% pour le centre (Macron), près de 25% aussi pour la droite conservatrice (Fillon + Dupont-Aignan) et 25% pour l'extrême-droite (MLP).

    Tout peut basculer vite. Je me console sur un seul point : on dit l'électorat de Macron volatil mais je fais observer que je vois pas trop où il peut se diriger, désormais. Il devrait assez rapidement se consolider.

    Mais ce qui rend encore plus dangereuse cette élection c'est que 40% de l'électorat n'est pas décidé. Même si Macron parvient à accéder au second tour, ce que je lui souhaite, il sera en grand danger face à Marine Le pen, sans parler de Fillon pour lequel la gauche ne viendra jamais voter. 

    Il faut bien comprendre quelque chose avec le vote FN : on ne peut déjà plus le faire régresser. En réalité, la stratégie, désormais, c'est le containment, comme disent les Anglo-Saxons, c'est à dire qu'il faut l'empêcher de continuer à grignoter l'électorat. C'est le mieux que l'on puisse faire à l'heure actuelle car le vote FN est un chemin sans retour. Le seul qui était parvenu (mais à quel prix !!! A celui d'une porosité de plus en plus forte entre son électorat et celui du FN !) à faire régresser ce vote, c'était Nicolas Sarkozy en 2007.

    Très franchement, si on y parvient pour 2017, mais que la situation de la France ne s'est pas rétablie en 2022, cette fois, plus rien ne pourra empêcher le FN de conquérir le pouvoir. Ce n'est qu'une question de temps.

  • Faut que Bayrou passe devant Mélenchon

    Objectivement, remporter la présidentielle, pour Bayrou, c'est grillé. Mais il y a un truc qu'on peut encore essayer de faire, c'est de repasser devant Mélenchon. 

    Pourquoi ?

    Parce que cela limitera la casse à gauche. Si les équilibres politiques montrent une pression importante au centre, Hollande sera davantage porté à mener une politique de centre-gauche, ou, à défaut, social-démocrate plutôt que de céder aux lubies du lider maximo de la gauche de la gauche.

    Il faut dire que lorsque je lis le programme économique du Front de Gauche, cela vaut son pesant de cacahouètes. En sus de raser gratis, les experts ès indignation proposent ni plus ni moins que de rétablir les kolkozes (comparez plutôt leur fonctionnement avec ce qui suit ci-dessous et vous allez comprendre...) !

    ENCOURAGER D’AUTRES FORMES DE PROPRIÉTÉ : À l’inverse des idéologues du marché qui font de l’entreprise capitaliste privée le modèle unique, nous encouragerons la diversité des formes de propriété, indispensable à une politique efficace de création d’emplois. La loi reconnaîtra cette diversité et la protégera face à la « concurrence libre et non faussée » qui revient en fait à imposer partout la seule logique du profit privé. Notre programme prévoit l’extension de la propriété publique par le développement des services publics. Il promeut de nouvelles appropriations sociales par la nationalisation de grands leviers de l’action économique, industrielle et financière. Il propose des formes décentralisées de la propriété sociale. Il veut aussi systématiser le recours à l’économie sociale et solidaire (ESS). Le soutien public à l’économie sociale et solidaire, et notamment aux coopératives, sera fortement augmenté. Une aide financière sera accordée aux salariés qui reprennent ou créent leurs entreprises sous forme de coopérative. Nous favoriserons la création de sociétés coopératives d’intérêt collectif (SCIC) permettant d’associer salariés, usagers et collectivités territoriales dans des projets de développement local. Les commandes de l’État, des collectivités et des services publics s’adresseront prioritairement à ces coopératives grâce à la modification de l’article 53 du Code des marchés publics.

    Bref, va y avoir de la purge et du procès, avec le Front de Gauche, Mélenchon et ses nouveaux Soviets...

    Le plus drôle, dans l'électorat de Mélenchon, ce sont les 15% de cadres supérieurs qui le soutiennent. Au fond, ils votent Mélenchon un peu comme ils vont voir du snuff movies (sorte de porno hard avec sadisme et actes de barbarie simulés) : ils aiment se faire peur, d'autant qu'ils savent bien que Mélenchon négociera des strapontins avec le PS, et puis c'est tendance au possible, comme le porno chic ou un film de Lars Von Trier.

    Tiens, ça tiendrait qu'à moi, je te les enverrais en Sibérie, au goulag, histoire de se rafraîchir les idées, moi, les cadres bobos qui sont toujours à la recherche d'excitations nouvelles. Là, ils sont contents, ils ont trouvé leur nouvelle icône avec Mélenchon. 

    D'autant que pour conclure, je relève tout de même quelques remarques de bon sens de Michel Onfray sur le grand démocrate qu'est Mélenchon :

    - copain comme cochons avec Chavez et Fidel Castro

    - admirateur inconditionnel de la grande civilisation chinoise venant apporter le "progrès" aux Tibétains arriérés

    - fils spirituel des pères de la Terreur, Robespierre et Saint-Just. La Socialisme autoritaire dans toute sa splendeur, en somme...

    Qu'on vote Hollande, encore, je peux comprendre, mais Mélenchon...Mettez tout le monde d'accord, allez, votez Bayrou, les gars, ça vous changera des révolutionnaires en peau de lapin...

  • J'espère qu'elle se trompe !

    Nom de... Il y a plusieurs mois, alors que je n'aurais pas donné un ancien franc de la peau de Sarko à l'Élysée, ma compagne m'a assuré que j'avais tout intérêt à me méfier : elle pressentait qu'il serait réélu et que les Français oubliaient très vite. Pour elle, en campagne, c'était un malin, et, à tous les coups, il allait réussir à se faire réélire président.

    Je ne l'ai pas crue.

    Je lui ai assuré qu'il était foutu. Je ne le donnais pas à plus de 22%. Et là, il monte inexorablement vers son socle de 2007 et Hollande baisse tendanciellement depuis trois mois.

    Ah non ! Pas Sarko 5 ans de plus, pitié !

    A vrai dire, à gauche, quand on voit l'autre, Mélenchon, là...Je vais être franc : si celui-là il est au second tour contre Sarko, ça va me faire mal au coeur, mais je vote Sarko, que cela soit dit. Et je connais plus d'un centriste qui en fera autant.

    Non mais vous l'avez vu, celui-là, avec son programme de confiscations et de spoliations à tout va, son épuration programmée des médias. Et ses promesses !

    Un SMIG à 1700 euros ? T'es comique, mon gars. C'est un fait établi : plus tu crées de rigidité dans le droit du travail, plus , en somme, des statuts sont rigides, plus en contre-partie il se crée de la précarité pour rétablir de la souplesse. Des temps partiels, des contrats aidés, des stages, et cetera, de l'interim, toutes choses qui permettent aux entreprises de desserrer l'étau.

    La plus belle illustration de cet état de fait, c'est l'administration française et la fonction publique : à côté des statuts protégés, il y a des contractuels sous-payés, des temps partiels imposés sans parler des basses oeuvres sous-traitées au privé pour des salaires de misères, contraignant nombre de salariés modestes à cumuler deux emplois.

    Bien sûr, il ne s'agit pas de s'aligner sur un droit du travail à la chinoise, mais on trouve entre ces deux extrêmes des solutions pondérées. Le contrat de travail à droits progressifs que propose Bayrou, par exemple.

    Je suis désolé que Bayrou ne parvienne pas à faire valoir davantage ses propositions raisonnables et intelligentes dans cette campagne qui plonge dans la torpeur. 

    En tout cas, une chose est certaine : pas de guignolo à la tête de l'État, ni de droite, ni de gauche. Si cela doit être Hollande, bien qu'il promette n'importe quoi et dise comme d'habitude OUI à Jacques et Paul, l'un qui veut taxer le capital et l'autre qui veut le protéger, on peut penser qu'il ne fera pas n'importe quoi malgré tout.

    Cela dit, j'ai beaucoup aimé la réponse de Bayrou à sa taxe à la con de 75% de Hollande : ça veut dire quoi ? Qu'on veut empêcher quiconque de s'enrichir en France parce que c'est mal ? Quel signal débile (et inutile en plus, ça rapporte trois fois rien !!!) envoyé à l'esprit d'entreprise !

    Bref, je n'ai pas le goût à écrire par les temps qui courent...

  • Mélenchon et Bayrou : si loin et si proches...

    C'est curieux : je suis un centriste d'obédience libérale et je devrais donc considérer Mélenchon et ses supporters comme mes adversaires principaux, et pourtant, ce n'est pas le cas.

    Bayrou et Mélenchon s'opposent radicalement par leur analyse de l'environnement économique, ce qui est loin d'être négligeable, mais ils partagent aussi un goût prononcé et profond pour la culture et la défense de la culture et un véritable amour du peuple français.

    Quand j'entends Mélenchon parler sur l'école, par exemple, en dehors de Bayrou, je trouve que c'est le seul qui échappe à la doxa bien-pensante et si c'était l'unique critère de mon vote, nul doute qu'il lui serait acquis immédiatement après Bayrou.

    Bon, évidemment, si vous lisez de temps en temps le blog du товаричь (tovaritch : paf, j'ai réussi à l'écrire en russe :-) !) Gauche de combat et ses échos de la gauchosphère, vous allez constater de, comment dirais-je, substantielles divergences de vue...

    Au fond, Mélenchon et Bayrou ont en commun d'être des trublions, des empêcheurs de tourner en rond. J'ai bien aimé la manière dont Mélenchon a envoyé ch... le petit Journal. Il paraît que Barthès va perdre sa carte de presse. Bon débarras. Ce gars-là fait du divertissement, pas de l'information et en plus il diffuse des contre-vérités. A preuve l'histoire de l'audi qui n'appartenait pas à Bayrou ou encore, plus récemment, la fausse absence d'effusions entre Éva Joly et Mélenchon.

    Bref, respect pour Mélenchon, mais...ça s'arrête là, parce que politiquement, les amis, c'est la baston, on n'a presque rien de commun, les gauchos et moi :-)

  • Mélenchon dans le texte 5% de pouvoir d'achat en moins par an !

    L'avantage d'avoir à proximité un blogueur et militant qui a l'habitude de s'informer, c'est que rien n'échappe à sa perspicacité : ainsi, Fred, blogueur MoDem de son état, réagissait aux interpellations de supporters du Front de Gauche et de Mélenchon de la manière suivante, à la suite du dernier billet que j'ai écrit

    En revanche, en guise de concret, Jean-Luc Mélenchon propose l'inflation. Il faudrait pour dégonfler la dette entre 5 et 10% d'inflation annuelle pendant une dizaine d'années. "L’inflation ... est ... un allié pour tous ceux qui, comme nous, veulent définanciariser radicalement l’économie", http://www.jean-luc-melenchon.fr/2011/05/23/apprendre-la-vie-a-la-porte-du-soleil/ . Faut-il rappeler que 5-10% d'inflation annuelle, cela signifierait jusqu'à 5-10% de pouvoir d'achat en moins, chaque année après l'autre, pour les salariés que le Front de Gauche prétend défendre, en particulier les moins qualifiés ? Car comment convaincrait-il les employeurs d'augmenter les salaires, en plein chômage de masse ?

    Le plus beau c'est que Jean-Luc Mélenchon l'admet lui-même, dans la même page : "ce sont à court terme les ménages et les travailleurs qui trinquent avec des hausses de prix non compensées par des hausses de salaires." Sauf si la France connaît la même expansion que la Chine. Non, ce n'est pas de moi, c'est de M. Mélenchon toujours dans la même page : "en Chine,... les salaires progressent très rapidement : le salaire minimum y a augmenté de 20 à 30 % selon les provinces depuis l'été 2010." Un vrai modèle.

    Le même Jean-Luc Mélenchon s'indigne, et vous avec lui, quand François Bayrou pense inévitable une hausse de deux points de la TVA, qui causerait, dans le pire des cas, 1% d'inflation 1 seule année.

    Et...il en pense quoi, le tovaritch gauche de combat qui faisait le promo d'un article en solde de son patron contre Bayrou, tout récemment ?

  • Mélenchon veut débattre avec Bayrou ? Pourquoi pas ?

    J'ai lu les critiques de Mélenchon sur les positions exprimées par Bayrou. Que dire ?...On a vraiment des visions radicalement différentes. Une chose est sûre, c'est que je suis convaincu que celle de Mélenchon conduit la France à sa ruine. Je l'entends tout le temps parler d'accroissement de la dépense publique, mais je ne l'entends jamais clairement exprimer d'où il tirerait l'argent. Je ne comprends pas que Mélenchon ne fasse pas le plus ordinaire des raisonnements auquel chaque citoyen français est confronté :  nous ne dépensons pas ce que nous n'avons pas dans notre porte-monnaie sauf quand nous empruntons. Mais quand nous ne pouvons plus emprunter parce que le tiers de notre salaire est saisi, si notre compte est à découvert, nous payons encore des aggios. Comment Monsieur Mélenchon ne comprend-il pas qu'il en va de même d'un État ? 

    Quant à créer de la monnaie, il faudrait obtenir l'accord de nos partenaires et nous créerions ainsi de l'inflation qui ruinerait en priorité tous les petits épargnants.

    Mélenchon surfe sur l'émotion et refuse toute forme de rationnalité : il s'obstine, comme Sarkozy au demeurant, à juger que la crise actuelle est celle des banques et plus généralement du capitalisme : il est pourtant patent que c'est bien l'endettement des États qui génère actuellement des inquiétudes. Monsieur Mélenchon accepterait-il de continuer de prêter de l'argent à quelqu'un qui s'endette toujours plus pour le rembourser ? J'en doute. Il y a bien quelqu'un qui a agi de cette manière, mais sans le dire à ses prêteurs : un certain Madoff. Il a fait faillite, ruiné des centaines de milliers d'individus et est en prison aux USA pour quelques siècles. En effet, fatalement, un jour, quelqu'un a fini par exiger les rendements qu'il promettait puis le remboursement des sommes engagées : comme Madoff ne trouvait plus de prêteurs, toute sa pyramide s'est effondrée. Voilà ce qui attend nos États et que ne semble pas comprendre Monsieur Mélenchon.

    Quand Monsieur Mélenchon promet de payer toute une série d'avantages aux Français avec de l'argent qu'il n'a pas, Monsieur Mélenchon fait son Madoff.

    Mélenchon a également estimé qu'avec Bayrou on avait un petit FMI à domicile : c'est justement pour éviter une telle humiliation qu'il faut se garder de conduire Monsieur Mélenchon et ses amis au pouvoir. Tout l'effort du projet national et européen de Bayrou c'est justement de ne jamais devoir d'argent à la Chine ou au FMI. Or, nous en sommes actuellement là...

    Cela dit, un débat serait une bonne chose, chacun pourrait se faire une idée, à commencer par les électeurs de gauche qui devront bien réfléchir aux futurs alliés de leur poulain s'il gagne. La question est simple : vaut-il mieux un Hollande président allié avec un Mélenchon ou un Bayrou président allié avec un Hollande ? Je pense que cette question mérite réflexion...

    Sans mettre la blogosphère de la gauche modérée devant une telle alternative, je voudrais en revanche lui demander comment elle compte gérer une éventuelle alliance avec Jean-Luc Mélenchon et ses idées : il me semble que parmi ces modérés, on peut compter des blogueurs tels que El Camino, Jegoun , Gularu , Philippe Sage ou encore Variae pour en citer quelques uns que je lis sur leurs blogues et sur twitter (Admirez ma connaissance fine de la Batavosphère : ceux-là ont soutenu très rapidement François Hollande, parfois même avant DSK ; je ne les cite pas au hasard parmi plusieurs blogs de gauche, loin de là.). A ceux-là j'ajoute aussi mon camarade Laurent, un blogueur radical (de gauche) qui a la particularité d'avoir soutenu Bayrou en 2007. Il s'est rangé ces derniers mois derrière François Hollande : restera-t-il aussi sûr de son choix, si le PS aligne une partie de ses positions sur celle de Jean-Luc Mélenchon (ce qui est d'ailleurs déjà partiellement le cas) ?

    J'en profite encore pour ajouter à la liste un authentique gauchiste (un vrai, pas comme les camarades blogueurs de gauche que j'appelle gauchistes pour les provoquer alors que je sais qu'ils sont sociaux-démocrates, globalement) mais avec une question différente : que fera-t-il si une partie du PS persiste dans l'intention de proposer une alliance qui aille de Mélenchon jusqu'à Bayrou ?

    Cela étant dit, je conclus aussi en précisant que j'ai beaucoup de respect pour Mélenchon et que je ne lu fais en aucun cas l'affront de confondre son parti avec le Front National, comme c'est de bon ton de le faire parfois dans nos médias. 

  • Présidentielles, le jeu des prédictions

    Tiens, c'est chez Malakine que j'ai trouvé un jeu amusant qui consiste à essayer de prévoir la situation politique en vue des présidentielles à l'issue de l'année 2011.

    La prédiction brute, je trouve ça trop dur, mais des scénarii envisageables, en revanche, l'idée me plaît bien. Tiens, ça me permettra de répondre en partie au tag de Romain.

    A l'orée de l'année 2011, ce qui me frappe, ce sont les stratégies désastreuses des trois grands vainqueurs de 2007. 

    Ségolène Royal a essayé d'exister à n'importe quel prix, changeant de ligne, multipliant les provocations inutiles, s'éloignant de ses fondamentaux. Elle s'est laminée elle-même et a perdu tous ses alliés. Elle ne survit, désormais, que par son éventuel pouvoir de nuisance dans la sphère du PS face à ses rivaux et rivales. L'opinion a beau être exaspérée par Nicolas Sarkozy, ce serait, je le pense, la seule candidate du PS, parmi les majors, qui pourrait encore être battue par ce dernier.

    Nicolas Sarkozy, parlons-en : en voilà qui a grillé absolument toutes ses cartes. Grillé sur sa droite pour ses promesses non tenues : eût-il recruté des policiers, réprimé sans états d'âme les délinquants, réduit le flux migratoire à zéro ou presque, certes, il se serait coupé d'une partie de la droite modérée, mais il aurait dans la poche toute la droite de la droite et le FN ne serait plus que peau de chagrin. Au lieu de cela, il a fait fuir les centristes (je parle des électeurs) qui avaient pourtant largement participé à son élection. Sarkozy n'a aucune, absolument aucune réserve de voix pour un second tour en 2012. Le seul espoir, à droite, serait de profiler au plus vite une candidature de rechange qui pourrait éviter une défaite écrasante et humiliante à l'UMP en 2012. Fillon apparaît comme cette figure, mais il aura bien du mal à endosser le bilan des 5 années passées.

    François Bayrou. Aïe. Le problème de Bayrou, c'est que l'erreur stratégique, il l'a faite dès 2007, après la présidentielle. Il eût fallu se retirer, laisser l'UDF s'organiser elle-même, sans la dissoudre, et prendre de la distance, pour n'intervenir que sur les grandes causes. Il a voulu, lui aussi, comme Royal, exister à tout prix et s'est appuyé sur un parti qui a évolué vers le centre-gauche. Au centre-gauche, aujourd'hui, il y a DSK, Eva Joly, et des sociaux-démocrates comme Martine Aubry et François Hollande. Bref, c'est très encombré. Voilà Bayrou bien encombré avec son MoDem incapable de changer de logiciel.

    Quel espoir reste-t-il à mon leader politique favori, alors ? a) de s'appuyer sur le peuple, qu'il aime vraiment, et de mener une campagne politique en 2012 comme en 2007 très proche des gens et du terrain. b) de percer là où l'on ne l'attend pas, mais aussi là où il a une différence. La réindustrialisation, la relocalisation, ce sont des thèmes qui seront porteurs à condition d'avoir quelque chose à proposer, et quelque chose à répondre aux thèses protectionnistes que ne manqueront pas d'avancer des partis comme le Parti de Gauche et le Front National. Sur l'éducation, il devrait faire taire le MoDem, reprendre la main, et montrer ses différences avec le PS. En attaquant de front le programme de ce parti, ce qu'il ne fait pas. Sur la dette, les retraites,  il est resté crédible, mais il faut un programme chiffré, désormais. Ce sera peut-être l'un des seuls à défendre l'Europe et l'euro. Qu'il ose le faire, personne n'ose élever la voix dans le paysage français pour le dire. Ceux qui aiment l'Europe s'en souviendront.

    L'erreur de Bayrou serait de se contenter de l'argument désormais éculé du ni-droite ni-gauche. Il s'essoufflait déjà largement à la fin de la campagne de 2007. Inutile de proclamer sa différence : il faut la montrer, désormais.

    Faire des mamours à DSK le dessert, il doit s'en rendre compte. On se doute qu'à peu près tous les candidats de la gauche modérée sont préférables à Sarkozy. Pas la peine de dire ce qu'il fera au second tour. Finalement, la configuration d'un autre candidat de droite serait bien plus profitable à Bayrou qui pourrait alors plus aisément rééquilibrer son positionnement.

    Au PS, mon sentiment est que Martine Aubry sera finalement la candidate désignée. Populaire à gauche, elle ne s'est laissée dicter à aucun moment son calendrier. Elle a prouvé à Lille qu'elle pouvait s'associer aux centristes, et...les acouphènes de Bayrou à propos de son vote de premier tour en 2007 auront certainement porté leurs fruits dans l'électorat centriste. Pour être franc, je m'attends à ce qu'elle soit le prochain chef d'État de la France. Je pense qu'elle sera élue. Ce n'est pas le seul scénario possible au PS, mais cela me semble le plus probable. DSL traîne, et surtout, il n'est pas impliqué au coeur de la politique française. C'est un bon débatteur, mais une fois dans la campagne, il sera contraint d'exprimer des positions et sa cote pourrait alors sérieusement baisser.

    Le FN a opéré sa mue au bon moment : il va présenter une nouvelle candidate avec un logiciel idéologique et politique rénové, fort d'un appareil de presque 20 000 militants à jour de cotisation. Une vraie force de frappe. Hélas, les sondages qui évaluent le potentiel électoral de Marine Le pen à près de 20% ne se trompent pas. Il suffirait d'une nouvelle bévue de Sarkozy sur la sécurité et l'immigration pour qu'elle franchisse la barre, pour peu qu'une partie de l'électorat UMp s'avise de lui donner une leçon.

    Les Verts sont des bobos, l'écologie n'est pas un programme politique digne de ce nom. C'est une tendance. On peut surfer dessus dans les villes, dans les régions, même, en Europe, mais pas à une élection nationale. Eva Joly fera un flop parce qu'elle n'a aucun projet pour la France si ce n'est de coller en prison une partie de sa classe politique pour montrer qu'elle lutte contre la corruption. Les gens finiront par trouver cela un peu court. En outre, son parcours sinueux agace considérablement l'appareil des Verts, qui ne la soutiendra qu'à reculons. Dany l'a bien compris, lui qui préfère négocier avec le PS quand les Verts sont encore forts.

    Besancenot a toujours été sur-évalué : on a régulièrement prévu le NPA et son leader à 5-7%. Mais sil suffit simplement de mettre en exergue ses positions sur le multi-culturalisme, sur l'immigration, vis-à-vis des islamistes, sa proximité avec des régimes marxistes despotiques et son programme économique fait de spoliations, directement inspiré de celui des révolutionnaires d'Octobre 1917 pour mettre à plat l'un et l'autre. Ce parti n'a aucune assise ouvrière. Il s'appuie sur un mélange d'agents de la fonction publique et d'instituteurs engagés, d'un côté, et de l'autre du lumpen-prolétariat vaguement anarchisant. C'est tout. Il va faire flop.

    Mélenchon éructe ; il veut une part du gâteau avec le PS. Ses outrances vont finir par lasser, d'autant que les électeurs de gauche pourraient se resserrer autour d'une seule candidature s'ils ont le sentiment que la gauche risque un nouveau 21 avril.

    Borloo va essayer de faire le brave type, tenter de profiter de sa popularité, mais quelle indépendance pourra-t-il faire valoir, lui qui a été aux pieds de Sarkozy pendant trois longues années. Je n'exclus pas radicalement qu'il puisse percer, mais il faudra qu'il trouve quelque chose à dire, et pour l'instant, on est assez loin du compte.

    Les souverainistes ne parviendront pas à percer : NDA est totalement inaudible, ou presque, et la place est déjà prise par Mélenchon et Marine Le pen. Pas d'espoir pour lui de percer, même si on peut le regretter, puisqu'il est le seul à proposer un programme authentiquement gaulliste. Tiens, les gaullistes, parlons-en : faussaire, Dominique de Villepin, lorsqu'il s'en réclame. En réalité, comme son ancien maître Chirac, c'est avant tout un rad-soc IIIème république. Une espèce qui a disparu avec Chirac, mais dont le créneau existe encore, ce qui explique les intentions de vote dont dispose Villepin. C'est une niche, il ne peut pas aller au-delà, et il n'a à l'heure actuelle rien à proposer que ne proposent déjà le PS ou le MoDem.

    Le Nouveau Centre s'est torpillé de longue date. Morin ne peut rien faire valoir et son parti n'aura produit aucune idée en 5 ans. La seule chose qui lui restera c'est un tout petit pouvoir de nuisance là où il a des élus localement un peu connus. Mais dans un contexte de débandade généralisée de la droite, pas sûr que ce pouvoir lui serve à grand chose. Morin n'a rien à proposer et rien à faire valoir. Le Nouveau Centre est inexistant.

    Et maintenant ? L'épreuve redoutable des prédictions. Il me semble à peu près acté que le PS gagnera la prochaine élection présidentielle. Il faudrait un concours invraisemblable de maladresses pour qu'il en fût autrement. Je pense que la gauche de la gauche parviendra à totaliser autour de 10% environ. A mon avis, les Verts renonceront à présenter un ou une candidate quand ils verront sa cote graduellement baisser. Le PS ramassera donc des suffrages présidentiels supplémentaires. La cote du FN va continuer à monter, tandis que celle de Sarkozy poursuivra sa baisse. Il ne pourra même plus se permettre le luxe d'une candidature ramasse-voix de second tour, au risque de se faire doubler par Marine Le pen. Borloo ne sera pas candidat, et Morin se flinguera auprès de l'UMP s'il prend le risque d'éliminer le parti allié du second tour. Ils ne seront donc là ni l'un ni l'autre.

    Il existe une possibilité pour l'UMP de récupérer les rad-soc de Villepin : c'est de virer Sarkozy. Certes, un autre candidat de droite, comme Fillon, par exemple, partira d'un socle plus bas, mais il pourra se rallier Villepin, ce qui augmentera mécaniquement sa base électorale. C'est d'ailleurs la carte que devrait jouer l'UMP, d'autant plus que Fillon, en raison de sa rigueur, plaît à la base démocrate-chrétienne du MoDem et de Bayrou. Un autre candidat subira moins les effets d'un Tout Sauf Sarkozy désormais acté et entré dans les moeurs.

    J'aimerais qu'il en fût autrement, mais, si Bayrou franchit les 10% à la présidentielle, je serai très content. Soit il parvient à redresser la barre avec des thèmes et des positionnements originaux, soit il sombre davantage, franchissant peut-être avec peine la barre des 5%.

    Martine Aubry est donnée aux alentours de 22 à 25% au premier tour, mais je pense qu'elle a les moyens de faire plus avec une bonne stratégie du PS et si elle se force un peu.

    La véritable inconnue, in fine, c'est l'attitude de la droite. Va-t-elle foncer droit dans le mur avec une candidature Sarkozy, ou, au contraire, rectifier le tir et choisir un candidat relativement présentable. Imaginons qu'elle ne soit pas suicidaire, voilà comment on pourrait se représenter un premier tour en 2012 :

    Premier tour

    Aubry : 31% - Fillon : 27% - Marine Le pen : 19% - Bayrou : 9% - Mélenchon 4,5% - Besancenot 4,5% - ext-gauche (autres) 1% - NDA 3% - divers 2%

    Second tour

    Aubry 56% - Fillon 44%

    Voilà un scénario largement possible. Il est vrai que cela donne bien peu de candidats finaux. Mais dans "divers" et ex-gauche (autres), il peut y en avoir 5-6, soit un total de 14 candidats. 

    Après un billet comme celui-là, faut que je tague comme une brute. Tiens, le faucon d'abord, la rénovitude ensuite, l'Nicolas parce que comme moi, il adore les pronostics, Marc Vasseur qui sait qu'il est encore à gauche, mais qui ne sait plus où il en est pour le reste, Polluxe, que je n'avais plus taguée depuis un moment, Hervé qui est très bon historien et très mauvais pronostiqueur, et Toréador parce que je suis sûr qu'il aime bien les paris, comme moi. Tiens, puis Melclalex aussi, il adore faire des plans sur la comète, lui aussi. Oh, et puis tous ceux qui voudront participer au jeu. Je ne sais pas moi, Catherine et Dominique, par exemple ; zut, y'a plus de Crapaud du Marais. Bon, alors Laurent de Boissieu, que la politique passionne, expert en la chose, et dont les pronostics pourraient être plus pertinents que les nôtres.

  • Mélenchon, Cuba et la démocratie

    Mélenchon a encore fait parler de lui, ces derniers jours. Le voilà à défendre le régime cubain, l'un des pires de la planète pour la liberté de presse, et pour la liberté tout court. Mélenchon vire mal. Les Caraïbes sont certes une zone pauvre, et Cuba offre les prestations que la plupart des régimes communistes offraient à leur peuple. Cela n'en fait pas une démocratie, loin de là, et le discours que tient le leader du Parti de Gauche en dit long sur la nature de son sentiment démocratique.

    J'aurais pu comprendre que l'on renvoie dos à dos les dictatures militaires d'Amérique latine des années 70 et le régime castriste, mais certainement pas ce qu'est devenue l'Amérique du Sud aujourd'hui, zone où la démocratie s'est tout de même largement installée.

    Quatremer a bien eu raison de lui renvoyer à la face qu'à Cuba, on rêve avant tout d'économie de marché, celle-là même que vilipende le Che du P.G.

    Je me suis toutefois penché sur certaines déclarations de Mélenchon, car si l'on veut qu'une critique porte, il faut rendre justice là où vérité il y a. Mélenchon réclame la libération de cinq Cubains arrêtés pour espionnage et atteinte à la sécurité nationale des USA en 2002. Il estime que ce sont là des individus persécutés. Il y a un pas entre faire acte de résistance dans un régime despotique, et oeuvrer pour un régime de cette nature. L'argument de Mélenchon est donc nul et non recevable. Toutefois, certaines de ses objections ne sont pas tout à fait fausses : les cinq Cubains arrêtés espionnaient les organisations anti-castristes à Miami. Je n'ai aucune sorte d''estime pour ces organisations-là, souvent très proches de l'extrême-droite républicaine américaine, et impliquées, dans les années 70 dans des coups aussi tordus que dégueulasses : assassinat d'Orlando Letelier, ex-ministre Chilien en 1976, explosion d'un avion de ligne cubain la même année, à la suite d'un attentat dont l'origine ne fait guère de doute.

    Il convient, néanmoins d'apporter des éléments de réflexion  au discours mélenchoniste : Mélenchon fait comme si nous vivions encore dans les années 70. Les anti-castristes, en 40 ans, ont évolué, et les générations se sont succédées, différentes les unes des autres. Mélenchon brouille volontairement les cartes chronologiques pour donner un semblant de crédibilité à son argumentation. Certes, les USA maintiennent un blocus autour de Cuba, mais il a été allégé à plus d'une reprise, et, dans tous les cas de figure, cela ne peut s'apparenter à du terrorisme.

    En réalité, les USA sont le premier pays fournisseurs de denrées à Cuba et leur embargo ne concerne ni les médicaments ni les produits alimentaires. Mélenchon oublie également que les USA ont fait en également des propositions en 2002 et 2006 pour mettre fin à l'embargo en échange d'une transition démocratique. En avril 2009, Obama a mis fin aux restrictions sur les voyages d'Américano-Cubains et à la circulation d'argent d'un continent à l'autre sauf quand elle concernait des personnels de l'armée ou de la police.

    Pour tous les démocrates et républicains clairement à gauche, mais sincères, qui envisageaient de voter pour Mélenchon, il est encore possible, d'ici 2012 de se reporter sur d'autres candidatures aux principes éthiques et démocratiques clairs et fiables. Les déclarations de Mélenchon sont significatives des entorses au droit qu'il est susceptible d'admettre. Cela donne froid dans le dos...

  • Mélenchon attaque le MoDem

    Tiens, le Front de Gauche, et notamment sa composante principale, le Front de Gauche, qui monte en puissance, attaque de front, c'est le cas de le dire, le MoDem. L'un des derniers carnets de campagne de Jean-Luc Mélenchon aborde la question. J'ai du respect pour Mélenchon. C'est un type honnête, et il a eu le courage de ses opinions en quittant le PS au moment du TCE et en poursuivant coûte que coûte la construction d'un parti autonome. Il n'a pas eu peur d'y aller seul. Chapeau. Je m'agace parfois de ses attaques contre l'école privée, mais je ne trouve, en revanche, pas grand chose à redire sur l'idée qu'il se fait de l'école. J'aime bien que le Parti de Gauche nous attaque, nous le MoDem, sur nos idées. Ça, au moins, c'est de la politique au sens noble, c'est du débat, du vrai. Je crois au choc et à la confrontation des idées. Au demeurant, Mélenchon a raison au moins sur un point : oui, le MoDem n'est pas un parti de gauche, et oui encore, forcément, si le PS cherchait à s'allier avec le MoDem, en effet, il glisserait certainement plus vers sa droite que vers sa gauche.

    Je suis donc allé lire avec curiosité la brochure que Mélenchon réserve à Bayrou. Par exemple, Jean-Luc Mélenchon nous reproche de vouloir interdire constitutionnellement tout déficit budgétaire, sauf investissements exceptionnels. J'en déduis donc qu'il est partisan de le laisser filer. Mélenchon a-t-il bien considéré ce qui arrive aux pays qui font preuve d'un laxisme effréné dans ce domaine ? L'exemple de la Grèce n'est-il pas édifiant ? Nous filons à grand train vers les 100% du PIB de déficit, et nous risquons à tout moment de payer encore plus cher l'argent que nous empruntons quotidiennement. Comment le Parti de Gauche trouvera-t-il de l'argent, si nous ne trouvons plus de prêteurs ? En taxant les entreprises ? Mais elles produisent une bonne part de nos richesses ! Que se passera-t-il le jour où elles ne pourront plus payer ? La Révolution, alors, le Grand Soir ? L'Étatisation complète de l'économie ? Même en admettant que notre pays demeure une démocratie avec un tel système, l'exemple de l'Inde a montré à quel point l'omniprésence de l'État peut gangrener et paralyser complètement une économie. Il n'y a pas d'espoir ni de progrès sans liberté d'entreprendre, sans libération de la créativité.

    Il faudra tôt ou tard rembourser nos dettes. Tout le monde devra payer. Non seulement il faudra en finir avec la plupart des niches fiscales, sauf celles qui profitent clairement et directement aux finances publiques, mais en plus, chaque citoyen devra payer, parce que cela ne sera toujours pas suffisant pour rembourser notre monstrueuse dette. On peut toujours faire miroiter au bon peuple une juteuse et inespérée chasse aux koulaks, il faut bien comprendre que cela ne marchera pas, que c'est un miroir aux alouettes, et que tous les pays qui s'y sont risqués en sont revenus.

    Deux emplois sans charge, coûteux pour les finances publiques ? Toujours moins que les indemnités de chômage ! Que l'on fasse le calcul, et les 8 milliards de dépense calculés par Mélenchon sont absorbés par l'argent économisé en assurance-chômage.

    Mélenchon nous accuse également de vouloir rétablir l'équilibre de la Sécurité Sociale : ben oui. Soit nous payons, soit elle implose, ce n'est pas plus compliqué que cela. Donc, en effet, on n'échappera pas à la question de savoir ce qui est dévolu à la complémentaire, et ce qui revient à la Sécu. Et moi, je préfère qu'on le dise ouvertement, plutôt qu'un jour, je me retrouve lourdement endetté pour des frais médicaux parce que le système public a volé en éclats sous le poids de ses déséquilibres. Que propose le Parti de Gauche, au fait, sur ce sujet ?

    En ce qui concerne les retraites, le MoDem n'est pas favorable à une inscription dans le marbre d'un recul du droit à la retraite à 60 ans. Mais il ne voit pas pourquoi il interdirait à ceux qui veulent travailler plus, avec des aménagements ou non, de le faire. Sauver les retraites est une mission sacrée pour le MoDem. La question ne souffre pas la moindre démagogie : l'argent n'apparaît pas par l'opération du Saint-Esprit. La France vieillit, l'espérance de vie s'allonge...Nous avons le mérite d'appeler un chat un chat, et de dire que la retraite ne peut être que fonction du temps de cotisation.

    Sur l'Éducation, je dois dire que je partage une partie des critiques de Mélenchon, et que je serais tenté d'en ajouter d'autres...Cela dit, à propos de la souplesse que le MoDem veut introduire, que Mélenchon comprenne bien que dans toute institution, entreprise ou administration, chaque espace de rigidité voit se produire  un espace de flexibilité accru en regard. Ce n'est pas l'autonomie des établissements qui est le coeur de la politique actuelle, mais bien le souci de réduire les dépenses d'éducation. Ce n'est pas tout à fait la même chose. Concernant l'allongement du temps de travail des enseignants, c'est un mensonge éhonté de dire que l'idée est partagée par la droite. Non, Jean-Luc Mélenchon, c'est au contraire une idée agitée depuis un bon moment par vos amis socialistes, Peillon, Royal, Strauss-Kahn, Jospin et bien d'autres encore, notamment dans les commissions éducation du PS. Je n'ai jamais rien vu de tel figurer dans le programme de l'UDF en 2007, bien au contraire, et pas davantage dans celui de l'UMP...

    Il faudra un second billet pour aborder la seconde partie du document de Jean-Luc Mélenchon. A très bientôt, donc.