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hamon

  • Nous ne sommes pas à l'abri de nouveaux coups de tonnerre

    Je suis centriste, centre-droit et modérément libéral et j'avoue qu'il y a une hypothèse qui me fout drôlement la trouille dans cette campagne présidentielle. Je ne devrais même pas l'énoncer ici mais de toutes façons, mes adversaires politiques ont déjà fait le calcul.

    Si Hamon et Mélenchon unissaient leurs forces derrière un seul de l'un d'eux, je ne dis pas que l'addition serait 100% mathématique mais il serait à peu près sûr qu'ils dépasseraient Macron et Fillon.

    Et là, le cauchemar commencerait.

    Un second tour Hamon ou Mélenchon contre Marine Le pen.

    J'ai lu le livre de Mélenchon. Qui sait que son intention est de convoquer une assemblée constituante en interdisant à tous ceux qui ont déjà exercé une députation de se présenter à nouveau ? Aucun processus démocratique n'est établi derrière la mise en place de cette assemblée. En fait, ce serait ni plus ni moins un coup d'état. Mélenchon dit parfois des choses profondes et j'ai du respect pour l'individu qu'il est, mais, politiquement, il me serait impossible de voter pour un homme qui a un tel programme, même contre Marine Le pen. J'ai lu le programme du FN et il n'y est nulle part question de revenir sur les processus démocratiques qui sont ceux de notre pays. Donc, à titre, ce programme est pire que celui du FN. Mais à côté de cela, quand vous avez compris QUI se trouve dans ce parti, vous pouvez commencer à trembler. Le FN se contrefiche bien des droits associés à la démocratie et surtout à l'Homme, qu'ils vomissent et on voit bien que c'est le cas de son électorat aussi. Dérapages sûrs à 200% !

    Le problème, voyez-vous, c'est que le cauchemar, il est possible, et les 70 000 signataires de la pétition qui aspirent à une telle union et à sa réalisation l'ont bien compris eux. Une telle alliance serait un coup de tonnerre dans la campagne à deux mois du premier tour. Face à Hamon ou Mélenchon, MLP aurait de très sérieuses chances de gagner. 

    Je vous le dis franchement, je ne pousserai un "ouf" que lorsque les candidatures à l'élection seront closes et ce danger écarté, et encore : on ne sait jamais, jusqu'au dernier moment cette option reste possible.

    Nous sommes dans une configuration très instable. On peut dire, en gros, qu'il y un quart de l'électorat pour les quatre grandes forces. 25% pour la gauche de la gauche (Hamon+Mélenchon), un peu plus de 20% pour le centre (Macron), près de 25% aussi pour la droite conservatrice (Fillon + Dupont-Aignan) et 25% pour l'extrême-droite (MLP).

    Tout peut basculer vite. Je me console sur un seul point : on dit l'électorat de Macron volatil mais je fais observer que je vois pas trop où il peut se diriger, désormais. Il devrait assez rapidement se consolider.

    Mais ce qui rend encore plus dangereuse cette élection c'est que 40% de l'électorat n'est pas décidé. Même si Macron parvient à accéder au second tour, ce que je lui souhaite, il sera en grand danger face à Marine Le pen, sans parler de Fillon pour lequel la gauche ne viendra jamais voter. 

    Il faut bien comprendre quelque chose avec le vote FN : on ne peut déjà plus le faire régresser. En réalité, la stratégie, désormais, c'est le containment, comme disent les Anglo-Saxons, c'est à dire qu'il faut l'empêcher de continuer à grignoter l'électorat. C'est le mieux que l'on puisse faire à l'heure actuelle car le vote FN est un chemin sans retour. Le seul qui était parvenu (mais à quel prix !!! A celui d'une porosité de plus en plus forte entre son électorat et celui du FN !) à faire régresser ce vote, c'était Nicolas Sarkozy en 2007.

    Très franchement, si on y parvient pour 2017, mais que la situation de la France ne s'est pas rétablie en 2022, cette fois, plus rien ne pourra empêcher le FN de conquérir le pouvoir. Ce n'est qu'une question de temps.

  • Recomposition

    Je ne suis pas surpris du résultat du second tour des primaires de la gauche, bien que je n'aurais jamais vu surgir Hamon il y a encore deux à trois mois, mais bien plus, en revanche, par les effets de la dynamique dans laquelle il est.

    Les premiers sondages post-victoire indiquent qu'il prend cinq points d'un coup à Mélenchon, ce à quoi je ne m'attendais pas.

    A 15% pour Hamon, 21 pour Macron et 22 pour Fillon, beaucoup de choses peuvent encore bouger d'ici la présidentielle. Je vois mal Mélenchon se retirer pour Hamon, évidemment, mais il a commis une sacrée maladresse en déclarant dès dimanche soir que la victoire de Hamon avalisait ses propositions : ce-faisant, il a donné l'impression qu'il existait des convergences entre les deux projets et favorisé le retour au bercail d'une partie de l'électorat socialiste vers Hamon...Que cela se poursuive et Hamon deviendra à son tour un candidat au deuxième tour de la présidentielle.

    Seule Marine Le pen semble indéboulonnable avec un socle d'électeurs sûrs de voter pour elle très important. Les déboires de Fillon lui ont permis de regagner les électeurs qu'elle avait perdus en novembre.

    On attend toujours les propositions de Macron. Les Inrocks ont essayé de faire un point, mais il n'est pas concluant. Le problème, avec Macron, c'est que je ne supporte pas les gens qui se rallient à lui : les Minc, les Attali, les Bergé, toue la lie pseudo-intellectuelle qui n'a que du mépris et de la suffisance envers les gens ordinaires. Je ne peux pas les voir. Leur seule présence promet. Il y a aussi le ralliement des zappeurs, passés de l'aile droite du PS au MoDem, puis vers Hollande, puis à l'UDI, et qui se tournent maintenant vers Macron. Ces gens-là, sous couvert de rejoindre l'espace central, ne sont qu'à la recherche du succès. Je connais leurs idées. Ils partagent beaucoup avec les Socialistes. Politiquement, je les considère comme des adversaires. Ils dégoûlinent de cette bonne conscience satisfaite d'elle-même et moralisatrice que j'exècre.

    Je lis Résolution Française de François Bayrou et je suis étonné de considérer par certains côtés une communauté de constats avec Benoît Hamon, bien que leurs solutions soient très éloignées entre elles.

    Il y a chez les deux une même volonté d'humaniser le travail. Hamon rêve d'une société sans travail où les robots produiraient à la place des êtres humains, leur fournissant par les taxes un revenu substantiel. Bien que l'idée soit séduisante, elle occulte la structure de l'emploi. Nombre de taches ne sont pas automatisables. Bayrou, quant à lui, considère du même oeil la place grandissante de la mécanisation mais y voit une opportunité pour créer une nouvelle économie, tournée vers du service associé à l'industrie, indélocalisable : recyclage et remise en état des appareils produits par les robots, par exemple. En effet, les robots générant à peu près les mêmes coûts de production quel que soit leur environnement de travail, les entreprises peuvent relocaliser nombre de productions. Partant de là, si on attache à chaque produit des garanties qui ne peuvent être effectives et effectuées que sur le sol national, on s'assure d'y attacher l'emploi.

    Bayrou a d'autres idées de ce type, et elles détonent, c'est le moins que l'on puisse dire, quand on considère les velléités de dérégulation, fût-elle protégée, de Macron et de Fillon.

    J'espère que Bayrou percera à nouveau. Ce sera difficile, et pourtant, il le mérite tellement. C'est l'un des rares, sans doute le seul, par les temps qui courent, à prendre une vraie hauteur, à penser sans idéologie et sans devoir sa place à un appareil, des puissants ou à des promesses inconsidérées et irréalisables. Un trésor précieux et incomparable. Hélas, par les temps qui courent, la mode, le zapping, l'esprit de superficialité l'emportent par-dessus tout. Symptomatique : le compte-rendu de Résolution française par Valtimbella sur son site, le "centrisme" : c'est clair, il ne l'a pas lu ou alors les premières pages. Donc, avec une dizaine de pages et de ce qu'en dit Le Point, il se fait une idée. C'est affligeant de pauvreté et significatif de notre époque. C'est peut-être, et malheureusement, précurseur du sort qui attend les riches idées de François Bayrou. Je ferai de mon mieux pour les faire connaître car elles gagnent à être connues, et j'invite tous ses lecteurs à en faire de même.

  • Temps de travail : Hamon a raison sur le fond.

    Puisque j'ai participé à la primaire de la droite, je vais faire la même chose pour celle de la gauche. Après tout, nous autres centristes pouvons voter aussi bien à gauche qu'à droite.

    Et je vais voter pour Hamon. 

    Les autres, ils m'agacent tous avec leur valeur travail à la noix. Il a raison, Hamon, au fond : on ne devrait pas aller vers plus de travail mais vers moins de travail, au fil de l'évolution de nos sociétés.

    Ils sont tous à révérer comme le veau d'or la malédiction biblique que Dieu a infligé à Adam en le chassant d'Eden.

    C'est à la sueur de ton front que tu mangeras ton pain.

    Eh bien non. Je dénie que cela soit l'alpha et l'oméga de la réflexion sur le travail, comme on le trouve par exemple chez cet abruti de Peillon que je ne peux décidément pas supporter.

    Le problème, c'est que le programme économique et fiscal de Hamon devrait être d'une toute nature pour que je songe sérieusement à le soutenir et ce n'est pas demain la veille que cela se produira.

    Il n'empêche, son idée de taxer les machines plutôt que les humains n'est pas idiote. Il faut juste trouver un modèle économique qui rende cette fiscalité pertinente et qui assure de ne pas mettre à mal la compétitivité de nos entreprises. C'est là, où, je le crains, le bât blesse.

    Il n'en apporte pas moins une vraie fraîcheur dans le paysage politique, sur ce thème-là du moins, à l'heure où Fillon rêve de porter la durée légale du travail à 48 heures. Les Macron, Peillon, Valls et consorts sont sur une ligne à peine différente.

  • Hamon annonce la réouverture de la chasse aux Koulaks !

    Benoît Hamon vient de l'annoncer, la chasse aux Koulaks est ouverte.

    Koulak (russe : « poing » (кулак), c'est-à-dire « tenu fermement dans la main ») désignait, de façon péjorative, dans la Russie tsariste, un paysan qui possédait sur ses terres de grandes fermes dans lesquelles il faisait travailler des ouvriers agricoles salariés.

    Après la révolution de 1917, la situation des koulaks change dramatiquement. Les bolcheviks au pouvoir assimilent au koulak tout paysan mécontent de leur politique. Grigori Zinoviev déclarait en 1924 : « On aime parfois chez nous qualifier de koulak tout paysan qui a de quoi manger ». (Source : wikipedia)

    Vous vous souvenez du «Moi, je n'aime pas les riches» de notre assujetti à l'ISF François Hollande de la campagne présidentielle de 2007 ? 90 ans après la Révolution bolchevik dont on a pu mesurer les "réussites" tout au long du XXème siècle, 2010 odyssée du socialisme, voilà dans le rôle de Hal Benoît Hamon :

    « Je vais rassurer les gens qui gagnent beaucoup d’argent : si nous revenons au pouvoir, nous allons en prendre un peu plus, voire même beaucoup plus, que ce que la droite leur prend aujourd’hui. »

    Ah, et la presse de droite croit que même la gauche du PS s'est rangée à l'idée de la suppression de l'ISF ; que nenni, écoutons plutôt le propos de Hamon s'exprimant sur l'opinion de Manuel Valls :

    «Si ça doit passer par la fusion de l'ISF dans un impôt plus large qui serait un impôt sur le patrimoine, pourquoi pas ?»

    Vous avez compris, bobos qui votez socialiste à chaque élection en pensant préserver vos intérêts ? im-pôt sur le pa-tri-moi-ne, il vous dit le Hamon. Et ça va concerner évidemment tout le monde. En fait, la nouvelle fiscalité socialiste, ce n'est pas d'en finir avec les impôts débiles mais de taxer encore plus et plus largement, d'autant qu'ils veulent ajouter une tranche supplémentaire d'impôt sur le revenu.

    Bref, chez les socialistes, c'est travailler plus pour être taxé plus...Conclusion de Hamon : «problème" du parti socialiste, c'est que les gens qui s'enrichissent payent plus d'impôts ». Corollaire, comme le dit h16, appauvrissez-vous, les amis...Hollande, Hamon, ça me fait rigoler, ces mecs qui vivent aux frais de l'État, dont les indemnités ne sont pas taxées, et qui doivent bien gagner, avec tous les dividendes de leurs divers cumuls quatre à cinq fois ce que je gagne chaque mois. A votre avis, c'est moi qui gagne très peu ou eux qui touchent beaucoup ?