Je livre à mes lecteurs l'idée extrêmement intéressante qui figure ci-dessous. Elle provient d'une association qui promeut l'idée d'offrir un capital remboursable à quiconque désire lancer un projet dans son existence, le MIDEP .
Voici ce que l'on trouve en introduction sur la page d'accueil de ce site :
Le Mouvement pour l’Instauration de l’Egalité face au Patrimoine ( M I D E P) est une association loi de 1901. Il a pour objet « d’entreprendre toutes actions permettant d’œuvrer à la reconnaissance du droit au patrimoine, c’est à dire du droit de chaque jeune citoyen de disposer d’un capital lorsqu’il démarre dans la vie ».
Le MIDEP n’a aucun lien, de quelque nature que ce soit, avec les institutions existantes, qu’elles soient politiques, philosophiques ou religieuses. Il a été créé par un groupe de citoyens qui partagent l’idée selon laquelle l’instauration de la justice sociale ne passera ni par une rupture avec le capitalisme et l’économie de marché, ni par la redistribution des revenus, mais par une meilleure répartition des richesses au sein de la société.
Parmi les différentes méthodes envisageables pour atteindre cet objectif, le MIDEP considère que la plus efficace, et la moins onéreuse pour la collectivité, consisterait à doter chaque jeune citoyen d’un capital de départ qui, dans la situation économique actuelle de la France, pourrait être de 50.000 euros et qui serait remboursable sur ses héritages à venir.Cette méthode permettrait au système de s’autofinancer au fil des années et donc de réduire de manière significative le problème du financement. Elle permettrait aussi de ne pas devoir prendre aux uns pour donner aux autres, ce qui est à l’évidence le talon d’Achille de la redistribution des revenus.
Sur le plan politique, le MIDEP prétend que le droit au patrimoine constitue la véritable « troisième voie » entre les deux idéologies qui dominent notre vie collective depuis un siècle et demi : le libéralisme et le marxisme. Cette vérité s’imposera lorsqu’il deviendra évident que le modèle social-démocrate, fondé sur la redistribution des revenus, aboutit à une impasse.
Sur le plan économique et social, le MIDEP prétend que le droit au patrimoine est la seule réponse satisfaisante aux problèmes posés par les trois grandes mutations qui sont à l’œuvre aujourd’hui au sein de la société humaine : la mondialisation, la robotisation de l’appareil productif, l’évolution démographique.
Le droit au patrimoine s’imposera comme la seule et unique voie d’un nouveau progrès social.
Je trouve que c'est une idée extrêmement intéressante. Techniquement, en revanche, j'aimerais savoir comment elle peut être financée, et qui, in fine, prêtera les 50 000 euros, d'autant que pour imaginer un remboursement sur héritages à venir, cela suppose de tenir compte de l'inflation entre le moment où la somme est empruntée, et le moment où l'héritage vient. Et quand il s'agit d'un jeune qui n'a aucun héritage en perspective, que se passe-t-il ?
En tout cas, c'est l'archétype du genre d'idées intéressantes que j'aimerais voir fleurir au MoDem. Je vais contacter Eric Pictet, le président de l'association, et lui poser des questions sur cette excellente idée.
Cela dit, il donne des idées sur les modalités d'application sur son site. Je vais les reprendre ici et les commenter au fur et à mesure. J'ai tout de même regardé les modalités de financement : pfiuu !Intéressant, mais pour amorcer la pompe, dur, compte-tenu des délais de remboursement. En outre, c'est une manière totalement différente de penser la protection sociale : si j'ai bien compris, exit le RMI et l'aide au logement. L'idée est fondamentalement libérale en ce qu'elle s'appuie avant toutes choses sur les ressources de l'individu. Si tu réussis, très bien, si tu rates, attention aux dégâts. L'auteur n'aborde pas les conséquences de l'échec, et n'évoque pas ce qu'il peut se passer pour ceux qui ne rentrent pas dans cette logique, soit par philosophie personnelle, soit par incapacité. Par exemple, on évoque à mots couverts dans les cités la question de l'inemployabilité : certains habitants des cités seraient tout simplement inemployabkes car incapables de respecter un cahier des charges, des règles de vie en société, l'autorité d'un chef d'entreprise, les contraintes du monde du travail, et cetera...Il n'y a sans doute pas qu'eux. Alors : quid ? Ce que propose le MIDEP est un système au mérite, certes, sur le fond, équitable, presqu'égalitaire (un rêve de marxiste), mais totalement concurrentiel. Que se passera-t-il pour les victimes de la concurrence ?
Cela dit, je trouve qu'on est dans la droite ligne du capitalisme des origines, et même mieux : c'est vraiment une pure amélioration du capitalisme entrepreneurial tel que le pense Schumpeter. S'il vivait encore, je suis sûr qu'il trouverait cette idée géniale.
En tout cas, l'idée m'intéresse, et elle est à débattre. Je me promets d'y revenir dans les jours prochains sur mon blog.