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  • ISF : le MoDem a bien tort d'imiter la gauche

    J'ai été assez agacé des réactions du MoDem sur l'ISF. L'amendement présenté visait à vider de sa substance la courageuse décision d'Emmanuel Macron. Heureusement, Bruno Lemaire n'a rien lâché. Ce n'est pas la première fois que je le dis : le MoDem ne gagne rien à imiter la gauche. On peut dire que le projet qui consistait juste à sortir la détention de titres de l'assiette de l'ISF n'était ni plus ni moins une manière de conserver cet impôt imbécile et spoliateur. Aucun autre pays que la France ne le pratique, d'ailleurs. Macron, qui me plaît de plus en plus, a très finement analysé ce qu'il y a derrière l'ISF et, par là, le mal dont souffre la France : la jalousie. Mon éducation catholique me pousserait plutôt à dire qu'il s'agit d'un des sept péchés capitaux : l'envie.

    En tout cas, un sondage du début du mois d'octobre montre qu'il existe une majorité de Français pour ne pas être aussi hostiles qu'on pouvait le croire à cette réforme : à condition d'inclure les signes ostentatoires de richesses, yachts, lingots, voitures de luxe, 56% d'entre eux sont favorables à la réforme proposée par Macron.

    J'apprécie, pour l'instant, que ce président fasse exactement ce qu'il a dit, ni plus ni moins. 

  • Patrimoine et ISF

    J'ai appris que Nicolas Sarkozy voulait supprimer le bouclier fiscal et l'ISF et instituer à la place une taxe plus élevée sur les revenus du patrimoine.

    Si je souscris sur le principe à une suppression de l'ISF, je suis sceptique sur la faisabilité fiscale et budgétaire de la chose.

    Actuellement, nos déficits sont si abyssaux qu'on ne peut pas supprimer un impôt si on ne le remplace pas par un autre.

    C'est ce que Bayrou avait compris dès 2007 en programmant se substituer à l'ISF un impôt sur le patrimoine avec une assiette bien plus large, mais également un taux plus de dix fois inférieur à ce qu'il est sur l'ISF.

    Le bouclier fiscal coûte 800 millions d'euros et l'ISF rapporte 3.5 milliards d'euros environ. L'ISF rapporte de moins en moins avec les divers allègements fiscaux, au demeurant, soit 3.2 milliards d'euros environ pour l'année 2009. Il faudrait donc trouver au minimum des recettes de 2.4 milliards d'euros, et, au fond, je pense que ce n'est pas suffisant car le but est de rentrer plus d'argent dans les caisses.

    Pas de chance pour moi, je ne suis pas économiste et je n'ai pas de données pour évaluer ce que rapporterait une taxation sur les revenus du patrimoine. Une chose est sûre, en tout cas : pour que ce choix fiscal tienne la route, le compte doit être bon au final.

    J'ai écouté Jérôme Cahuzac, l'expert du PS sur ce sujet, mais ce même député qui reproche à Sarkozy ses approximations en fait lui-même puisqu'il parle de 4 milliards pour l'ISF alors que le rapport de cet impôt ne cesse de baisser depuis 3 ans.

    L'autre solution consisterait à trouver 2.5 milliards de réductions de dépenses, évidemment, pour combler cette suppression, mais, dans ce cas, je préfère que l'on fasse d'abord l'économie et qu'ensuite, seulement, on supprime l'ISF.

  • Taxer les hauts revenus ? Quelle erreur !

    C'est très tendance, toutes formations politiques confondues, à l'heure actuelle, de crier haro sur les hauts revenus. Allez, les riches paieront ! Sus aux koulaks, ces vils exploiteurs du peuple, et faisons-leur rendre gorge !

    Même des personnalités estimables, comme Jean Arthuis, se laissent prendre au jeu du reflet de ce miroir aux alouettes. Je signale au passage Éva Joly dont le projet économique, outre sa triste banalité, est tout entier et sans intelligence axé autour d'une fiscalité toujours plus alourdie : la vieille éthique a encore frappé.

    Je parage en réalité complètement l'avis d'André Lévy Lang, polytechnicien qui reprend en fait l'intégralité des propositions de Bayrou en 2007 : taxer toujours plus l'emploi hautement qualifié, celui qui touche les plus hauts salaires, est une bêtise et de nature à engendrer une fuite des cerveaux, tôt ou tard.

    En revanche, comme l'avaient déjà calculé François Bayrou et Charles de Courson en 2007 pour le programme de l'UDF, il suffirait d'un impôt de 1 pour mille sur le patrimoine, après avoir supprimé l'ISF, pour récoler 9 milliards d'euros de recettes contre 4 milliards pour l'ISF à l'heure actuelle. Je ne dirais jamais à quel point ce programme était excellent : la situation entre temps n'a pas changé, enfin...si : elle s'est dégradée. On peut donc reprendre 90% des propositions qui y figurent.

    Jean Peyrelevade ne se moque pas moins de la corne d'abondance socialiste : même en taxant 30% des revenus du capital, nous serions très loin des montants nécessaires pour venir à bout de nos déficits abyssaux.

    Fred qui a lu le billet laisse sans réponse ni proposition l'aporie que constitue l'équation de nos dépenses et nos recettes. Pas possible de taxer les entreprises dans un pays qui souffre désormais d'un cruel manque de compétitivité.

  • Bouclier fiscal : trois années pour en venir aux propositions de Bayrou...

    Intéressants, ces 100 députés UMP qui veulent abroger le bouclier fiscal. En fait, ils ont repris en grande partie ce qui figurait dans le programme de Bayrou en 2007 :

    - abrogation du bouclier fiscal

    - abrogation de l'ISF

    - taxation du patrimoine (tout du moins, des revenus du patrimoine)

    - création d'une nouvelle tranche d'impôts sur le revenu.

    Du MoDem dans le texte. On trouvait notamment dans le projet humaniste les dispositions suivantes :

    - un abandon de l’ensemble des dispositions injustes de la loi TEPA (dont le bouclier fiscal)

    - une plus forte progressivité de l’imposition sur les hauts revenus et les bonus ;

    - une refonte de l’imposition sur les successions, le patrimoine et les plus values et dividendes, en élargissant les bases et en introduisant une plus forte progressivité ;

    Et dans le programme de Bayrou en 2007 ces propositions-là :

    Je ne suis pas d'accord avec l'hypocrisie de certaines propositions. Notamment la proposition de bouclier fiscal à 50 % : cela consiste à exonérer les plus riches de l'impôt sur la fortune, et à maintenir cet impôt pour les catégories intermédiaires. Je suis favorable à une base large et à un taux réduit d'ISF. Le taux réduit, pour moi, c'est 1 pour 1000. C'est simple et compréhensible par tout le monde. Avec ce taux, chacun pourrait faire aisément face à ses obligations fiscales J'avais, au début, pensé faire comme les Suisses et tout inclure dans l'assiette taxable : l'outil de travail, les oeuvres d'art ... Les premiers à venir me voir ont été les marchands d'art, suivis de près par les chefs d'entreprise. J'ai entendu leurs doléances. Je ne préconise donc pas de changer la base actuelle.

    Mais mon idée reste d'abaisser le taux et d'élargir beaucoup l'assiette ; on y parviendra peut-être en incitant les contribuables à déclarer le vrai montant de leur patrimoine.

    D'ailleurs, cela s'appellerait "impôt sur le patrimoine" et pas "impôt sur la fortune", parce qu'un patrimoine moyen, ce n'est pas de la fortune.

    Je sais : c'est agaçant d'avoir raison avant tout le monde. J'observe, au demeurant, que 64% des Français seraient prêts à appuyer la double abrogation de l'ISF et du Bouclier fiscal. 

  • ça bataille dur sur le bouclier fiscal...

    Intéressants, les débats sur le bouclier fiscal à l'assemblée nationale : au départ, il y a une proposition de loi de Jean-Marc Ayrault et plusieurs députés socialistes afin d'abroger le bouclier fiscal. Sur cette proposition, il y a eu une série d'amendements visant à raboter autant que possible les impôts comptabilisés dans le bouclier fiscal. Par exemple, Charles de Courson suggère de ne plus compter les impôts locaux dans le bouclier, parce qu'il ne voit pas pourquoi l'État devrait être comptable des choix fiscaux des communes. Très juste, en effet. Dans le débat, j'ai le sentiment que les voix modérées sont étouffées par deux prises de position diamétralement opposées, mais également bornées. D'un côté, les Socialistes veulent l'abrogation du bouclier sans conditions, c'est ce que dit leur projet de loi. De l'autre, côté UMP, il y a un refus catégorique, on estime légitime le principe même d'un bouclier fiscal parce que l'impôt ne doit pas être confiscatoire.

    Entre les deux, il y a les voix de bon sens, celle de Nicolas Perruchot et Charles de Courson qui proposent un compromis : supprimer l'Impôt de Solidarité sur la Fortune, et du coup, le bouclier dont l'objet principal était justement de corriger les excès du premier. En parallèle, ils suggèrent la création d'un nouveau taux marginal de 45% sur les tranches de revenus supérieures à 110 000 euros par an et un relèvement (de 18% à 19% - il y a eu un premier amendement des deux députés néo-centristes pour 20% mais ils se sont apparemment ravisés et en ont proposé un second à 19%) du prélèvement libératoire sur les plue-values mobilières (taxer plus les bénéfices sur les actions, en somme). Cela me paraît bien, et je trouve que les trois députés MoDem devraient se rallier à ces propositions que je juge modérées et justes.

    Mais bon, comme en face, ça ne veut pas céder ni d'un côté, ni de l'autre (les Socialistes veulent supprimer le Bouclier ET maintenir l'ISF en l'état, invoquant la justice fiscale plutôt que son efficacité : à défaut, ils ont déposé un amendement pour retirer l'ISF du champ du bouclier...) du coup, le débat a changé d'optique : à défaut de dégager le bouclier fiscal, les différents intervenants essaient de le vider de sa substance en excluant le plus grand nombre d'impôts possibles de son champ d'application.

    Charles de Courson et Nicolas Perruchot proposent également de rendre pérenne la taxation sur les rémunérations variables des opérateurs de marché : jusqu'ici, elle ne valait que pour l'année 2009. De son côté Philippe Vigier suggère que les banques acquittent une taxe de 10% dont les bénéfices seraient reversés directement aux banques de financement des TPE/PME (OSEO).

    Face aux obstructions socialistes et conservatrices, le Nouveau Centre a donc changé son fusil d'épaule et proposé autre chose : plutôt que de supprimer le bouclier fiscal, il demande soit d'en rehausser le plafond à 60%, soit, en cas de taux inchangé, d'en faire sortir toutes les cotisations sociales (CSG, CRDS, RSA). Sur ce point, ils sont suivis par les Socialistes qui ont déposé, après eux, un amendement similaire. De la même manière, ils sont aussi favorable à l'exclusion de la taxe foncière, un impôt local, du champ du bouclier. Ce sont les seuls points de convergence que j'ai notés.

    Après, est-ce que néo-centristes et socialistes iront jusqu'au bout et voteront ensemble cet amendement ?

    Le problème, c'est aussi la méthode socialiste, tout en refus de la moindre négociation ; leur proposition de loi le dit explicitement : « revoir cette question partiellement suppose en réalité de la revoir totalement. ». Tout l'inverse de l'attitude qu'il faudrait adopter pour avancer...

    Un rapport a été déposé le 5 mai, mais il n'est pas encore en ligne. Les discussions en séance publique auront lieu les jeudi 20 mai et mardi 25 mai. Je vais me faire un pense-bête. Ça va chauffer, c'est évident. Pour l'instant, il ne s'agissait que des débats en commission. Il reste à savoir ce qu'il va se dire lors des débats, et in fine, comment chacun va voter mis face à ses responsabilités : j'imagine, enfin, j'espère qu'un vote amendement par amendement sera possible, et que la proposition ne fera pas l'objet d'un vote global. De toutes façons, si en commission, on accepte de débattre du champ d'application du bouclier fiscal, c'est qu'on escompte, enfin je l'espère, parvenir à quelques points de convergence.

    Toutefois, rien ne sera possible sans débaucher quelques députés UMP lors du vote, car l'UMP détient la majorité absolue à elle toute seule...Au moins 13 députés UMP s'étaient déclarés favorables à la suspension du bouclier, et la députée Marie-Anne Montchamp (UMP) avait déjà (en vain) proposer de sortir la CRDS du bouclier.

    Je suis contre la position socialiste, purement idéologique, et d'ailleurs les Socialistes le reconnaissent : l'abrogation totale du bouclier ne rapporterait qu'un demi-milliard d'euros. Une paille au regard de nos déficits. Mais je suis également contre le maintien en l'état de l'actuel bouclier. Il y a peut-être une brèche pour en prévoir un gros aménagement, ou, ce qui serait le plus logique, le supprimer conjointement avec l'ISF, dans le cadre d'une réforme fiscale de plus grande ampleur.

    Le malheur pour le MoDem, c'est que faute de disposer d'un poids politique, il s'est avéré impossible de figurer dans une commission, puisque c'est fonction de la représentation à l'assemblée qu'en sont nommés les membres. Les députés pourront au mieux se faire entendre comme non-inscrits, c'est à dire un temps ridicule. En somme, si le MoDem a quelque chose à dire, il a intérêt à le faire via les médias, faute de porte-voix dans l'Assemblée.

    En tout cas, pour ma part, je ne vais pas manquer de remplir fidèlement l'étude d'impact si elle vient à figurer jusque sur le site de l'Assemblée. Le problème, pour ce que j'ai vu des lois qui y figurent, c'est que l'étude ne les accompagne que pour autant que la loi soit proposée par le gouvernement, et non par un groupe de députés, a fortiori d'opposition... Je pressens que ce sera encore sur mon blog que mon inaudible voix se fera encore le mieux entendre...

  • Hamon annonce la réouverture de la chasse aux Koulaks !

    Benoît Hamon vient de l'annoncer, la chasse aux Koulaks est ouverte.

    Koulak (russe : « poing » (кулак), c'est-à-dire « tenu fermement dans la main ») désignait, de façon péjorative, dans la Russie tsariste, un paysan qui possédait sur ses terres de grandes fermes dans lesquelles il faisait travailler des ouvriers agricoles salariés.

    Après la révolution de 1917, la situation des koulaks change dramatiquement. Les bolcheviks au pouvoir assimilent au koulak tout paysan mécontent de leur politique. Grigori Zinoviev déclarait en 1924 : « On aime parfois chez nous qualifier de koulak tout paysan qui a de quoi manger ». (Source : wikipedia)

    Vous vous souvenez du «Moi, je n'aime pas les riches» de notre assujetti à l'ISF François Hollande de la campagne présidentielle de 2007 ? 90 ans après la Révolution bolchevik dont on a pu mesurer les "réussites" tout au long du XXème siècle, 2010 odyssée du socialisme, voilà dans le rôle de Hal Benoît Hamon :

    « Je vais rassurer les gens qui gagnent beaucoup d’argent : si nous revenons au pouvoir, nous allons en prendre un peu plus, voire même beaucoup plus, que ce que la droite leur prend aujourd’hui. »

    Ah, et la presse de droite croit que même la gauche du PS s'est rangée à l'idée de la suppression de l'ISF ; que nenni, écoutons plutôt le propos de Hamon s'exprimant sur l'opinion de Manuel Valls :

    «Si ça doit passer par la fusion de l'ISF dans un impôt plus large qui serait un impôt sur le patrimoine, pourquoi pas ?»

    Vous avez compris, bobos qui votez socialiste à chaque élection en pensant préserver vos intérêts ? im-pôt sur le pa-tri-moi-ne, il vous dit le Hamon. Et ça va concerner évidemment tout le monde. En fait, la nouvelle fiscalité socialiste, ce n'est pas d'en finir avec les impôts débiles mais de taxer encore plus et plus largement, d'autant qu'ils veulent ajouter une tranche supplémentaire d'impôt sur le revenu.

    Bref, chez les socialistes, c'est travailler plus pour être taxé plus...Conclusion de Hamon : «problème" du parti socialiste, c'est que les gens qui s'enrichissent payent plus d'impôts ». Corollaire, comme le dit h16, appauvrissez-vous, les amis...Hollande, Hamon, ça me fait rigoler, ces mecs qui vivent aux frais de l'État, dont les indemnités ne sont pas taxées, et qui doivent bien gagner, avec tous les dividendes de leurs divers cumuls quatre à cinq fois ce que je gagne chaque mois. A votre avis, c'est moi qui gagne très peu ou eux qui touchent beaucoup ?

  • Fiscalité, enfin une convergence politique !

    Content. Oui, je suis plutôt content : il y a enfin une convergence politique pour sucrer l'ISF tout en remettant à plat les niches fiscales. On savait que c'était la position de François Bayrou depuis longtemps, le temps de l'UDF pour être précis, que certains élus Nouveau Centre avaient un avis similaire, que certains radicaux de gauche partageaient ces propositions, mais aujourd'hui, outre la position officielle du MoDem, c'est celle désormais du Nouveau Centre, de plusieurs élus socialistes, Peillon et Valls entre autres, et d'élus centristes comme Luca, Le fur ou Méhaignerie. J'ajoute à ces voix celle de Jean Arthuis qui en réclame le principe depuis aussi longtemps que Bayrou.

    Apparemment, MoDem, Nouveau Centre et  Alliance centriste sont sur la même longueur d'ondes, de même que plusieurs élus UMP et Socialistes, donc. En revanche, sur l'opportunité de créer une nouvelle tranche d'imposition sur les hauts revenus, il y a des disparités.

    Si on pouvait réunir une majorité transpartisane sur un compromis intelligent, je pense que notre pays ferait un grand pas en avant. Comme je l'ai dit récemment, il me semble que ce sont les niches qui pervertissent le bouclier fiscal, mais cela ne me gêne pas pas de le voir supprimer si on arrive à des résultats justes et pas spoliatrices par un autre biais.

    Des majorités de projet à géométrie variable, voilà comment devrait être gouverné notre pays, à l'instar de ce qui se fait au Parlement européen. Espérons que les débats vont aboutir à quelque chose et que le gouvernement et Nicolas Sarkozy ne chercheront pas à maintenir une mesure minoritaire et rejetée.

  • Je ne suis pas contre le Bouclier fiscal

    Paradoxalement, dans les mesures de Sarkozy, je n'étais pas contre le principe d'un bouclier fiscal. Je trouvais en effet quelque peu spoliatoire que quelqu'un dût payer à l'État plus de 50% de ce qu'il obtenait par ses revenus.

    Mais ce bouclier fiscal devient injuste s'il exclut certains revenus de son calcul. En somme, il me semblerait logique de devoir faire un choix entre niches fiscales et bouclier fiscal : on ne devrait pas pouvoir bénéficier de l'un et de l'autre. Cela devrait être l'un ou l'autre.

    Dans le même ordre d'idées, je juge également injuste l'impôt sur les grandes fortunes, dès lors qu'il s'attaque à des biens immobilisés, non-productifs de revenus : non seulement ces biens sont des charges pour leur propriétaire, mais ils doivent de surcroît acquitter des taxes supplémentaires, si bien que la taux théorique de 0.8 à 1.1% de la fortune peut représenter en fait une partie conséquente des revenus, bien supérieure à 50% dans certains cas.

    On peut supprimer le bouclier fiscal, mais alors, dans ces conditions, il faut faire comme en Finlande en 2005 et supprimer dans la foulée l'ISF. Ce serait à mes yeux la réforme la plus pertinente, et, ce pourrait être pour Nicolas Sarkozy et l'UMP une manière intelligente de ne pas perdre la face, au regard de ses déclarations électorales sur le niveau et le montant des impôts en France...

    Pour terminer sur l'ISF, je rappelle la proposition de François Bayrou, toujours valide, qui consistait à le remplacer par un impôt très léger (de l'ordre de un pour mille) sur le patrimoine.

  • L'absurde appel d'Éric Woerth

    S'il y a bien un appel que je juge complètement idiot, c'est celui d'Éric Woerth, ministre du Budget, invitant les fraudeurs à rapatrier leurs fond expatriés dans des paradis fiscaux contre la promesse de pénalités réduites. Est-ce qu'il croit un seul instant qu'un quelconque individu lambda détenteurs de capitaux à l'étranger va rentrer pour se faire taxer ce qu'il a et se prendre une amende en plus, même réduite ? Il faut être sérieux, là : mieux valait ne rien dire.

    De manière générale, faute d'une vue d'ensemble, toutes mes mesures qui visent à faire revenir des capitaux en France passent à côté de la plaque. Ainsi en va-t-il de la mesure de Nicolas Sarkozy qui souhaite relever le plafond du montant exonéré sur l'ISF quand il y a investissement dans les entreprises.

    Tout d'abord, quelle forme prend cet investissement ? Est-ce que cela comprend des achats d'actions ? Mais de toutes façons, sachant que la plupart de ceux qui payent l'ISF ont l'essentiel de leur capital immobilisés sous la forme de biens immobiliers ou bien en actions qui doivent à l'heure actuelle, ne valoir que la moitié voire un tiers de leur valeur initiale, imagine-t-il un seul instant que ça peut marcher ? J'ai des doutes plus que sérieux sur la question. DE toutes façons, le problème, en France, c'est l'environnement fiscal. C'est lui qui pousse les gros capitaux à se cacher. Ceci ne signifie pas qu'il ne faut pas les taxer. Ceci signifie qu'il faut les taxer légèrement et adapter la fiscalité de manière à ce qu'ils puissent toujours assurer de la rentabilité à leurs possesseurs.

    Il faut dire que les cris d'ofraie de la gauche n'arrangent rien : chaque mesure est interprétée comme une faveur faite aux riches. Ridicule ! ce qui compte, c'est la pertinence économique ou non d'une mesure, non des considérations bien-pensantes sur les riches. Particulièrement, il est possible que la dernière mesure de Sarkozy soit inefficace, mais la condamner au nom de la morale, c'est tout à fait socialiste. Le principe de favoriser l'investissement dans des entreprises n'est en soi pas idiot, mais tel quel dans ce contexte, avec cet environnement et avec les cibles visées, je suis très sceptique. Je note, en tout cas, avec satisfaction, que Bayrou s'est abstenu des critiques que porte Martine Aubry. Je pense qu'il distingue très bien les mesures qui visent les entreprises et celles qui visent les particuliers. Il a certes dénoncé le bouclier fiscal, mais, il y a 3 semaines, j'ai exposé quelle était sa conception, fort sensée, en matière de fiscalité. Pas de niches, mais taxation légère. Bien loin de l'atmosphère de dékoulakitation qui plane au PS. Les Socialistes ne gagneront rien à courir derrière Besancenot. Je le rappelle encore une fois : le programme du NPA est basé sur la spoliation et l'expropriation. Tous ceux qui possèdent ne serait-ce que quelques biens sont susceptibles d'être visés.

  • MoDem, Bayrou et fiscalité

    Bon, comme je commence à lire des allégations totalement fausses à propos de Bayrou et du Bouclier fiscal, on va replacer les choses à leur vraie place. Primo, le bouclier fiscal est une authentique connerie parce qu'il protège certains individus (les très très très riches) et pas d'autres. Ensuite, c'est Méhaignerie ( et même Novelli, apparemment, un ancien de Démocratie Libérale, pourtant !) et pas Bayrou qui a proposé une taxation exceptionnelle des très très riches. Et Bayrou a approuvé. Pourquoi il a approuvé ? Il a approuvé en l'état actuel de la fiscalité, tout simplement.

    Maintenant, si Sarkozy et Fillon au lieu de faire pour l'un du copinage et pour l'autre de l'idéologie, avaient eu le courage ou l'intelligence d'appliquer les idées de Bayrou sur l'ISF, on n'en serait pas là.

    Secondo que disait Bayrou ? Il faisait exactement le raisonnement inverse de Sarkozy : au lieu de continuer à créer des niches fiscales (et le Bouclier fiscal en est un évidemment une) il vaut mieux réformer l'ISF avec une taxation très légère, mais touchant toutes les grandes fortunes.

    L'idée est SIMPLE : une taxe universelle touchant tous les patrimoines. Y compris pour la détention d'actions. Le montant proposé est en effet très faible : 1 pour mille, voilà le taux proposé par Bayrou. S'il y en a un pour venir m'expliquer que 1 pour mille, c'est trop, c'est un cas désespéré, je ne peux plus rien pour lui. Même si 75% du patrimoine est immobilisé, avec le quart restant, c'est largement suffisant pour au pire maintenir le patrimoine, au mieux le faire prospérer, contrairement à l'ISF actuel qui frise la spoliation et provoque certainement d'importantes fuites de capitaux.

    Bayrou et Courson avaient calculé ça ensemble pendant les présidentielles, et ils s'étaient rendus compte que de surcroît, l'État ne perdait pas un kopeck en rentrées fiscales. Bon, en revanche, un certain nombre d'individus auraient peut-être perdu quelques copains très haut-placés et à très hauts revenus, ça, c'est possible. Mais la France s'y retrouvait, et les petites et moyennes fortunes n'étaient plus spoliées. Je ne vous parle même pas de la hausse de l'immobilier, parce qu'on a compté là-dedans des gens qui s'étaient acheté à crédit un bien dont la valeur a ensuite augmenté et qui se sont alors retrouvés à payer des impôts monumentaux.

    Je ne raconte pas d'histoire pour la proposition de Bayrou (qui est toujours valide) tout est ici. Alors il faut arrêter de dire que Bayrou pète les plombs... Au passage, on se demande bien à quoi sert le Nouveau Centre : on aurait pu espérer qu'il porte le programme de l'UDF et il n'en a rien, mais alors strictement rien été. Il y a bien eu quelques protestations de Charles de Courson, mais manifestement, isolées.

    Vraisemblablement, le MoDem a à peu près repris les idées de l'UDF sur les grandes fortunes et sur la fiscalité.