C'est très tendance, toutes formations politiques confondues, à l'heure actuelle, de crier haro sur les hauts revenus. Allez, les riches paieront ! Sus aux koulaks, ces vils exploiteurs du peuple, et faisons-leur rendre gorge !
Même des personnalités estimables, comme Jean Arthuis, se laissent prendre au jeu du reflet de ce miroir aux alouettes. Je signale au passage Éva Joly dont le projet économique, outre sa triste banalité, est tout entier et sans intelligence axé autour d'une fiscalité toujours plus alourdie : la vieille éthique a encore frappé.
Je parage en réalité complètement l'avis d'André Lévy Lang, polytechnicien qui reprend en fait l'intégralité des propositions de Bayrou en 2007 : taxer toujours plus l'emploi hautement qualifié, celui qui touche les plus hauts salaires, est une bêtise et de nature à engendrer une fuite des cerveaux, tôt ou tard.
En revanche, comme l'avaient déjà calculé François Bayrou et Charles de Courson en 2007 pour le programme de l'UDF, il suffirait d'un impôt de 1 pour mille sur le patrimoine, après avoir supprimé l'ISF, pour récoler 9 milliards d'euros de recettes contre 4 milliards pour l'ISF à l'heure actuelle. Je ne dirais jamais à quel point ce programme était excellent : la situation entre temps n'a pas changé, enfin...si : elle s'est dégradée. On peut donc reprendre 90% des propositions qui y figurent.
Jean Peyrelevade ne se moque pas moins de la corne d'abondance socialiste : même en taxant 30% des revenus du capital, nous serions très loin des montants nécessaires pour venir à bout de nos déficits abyssaux.
Fred qui a lu le billet laisse sans réponse ni proposition l'aporie que constitue l'équation de nos dépenses et nos recettes. Pas possible de taxer les entreprises dans un pays qui souffre désormais d'un cruel manque de compétitivité.
Commentaires
De mémoire, le programme économique de l'UDF en 2007 avait trois pères : Courson, Saint-Etienne et Arthuis.
Vous présentez curieusement l'idée d'Arthuis. Cette tranche supérieure de l'IR n'intervient qu'après suppression de l'ISF et du bouclier fiscal. De plus, il me semble qu'il a depuis affirmé (je ne retrouve plus où) qu'il fallait ouvrir par la suite la question de l'imposition sur le patrimoine (succession etc...). Bref, l'évoquer dans le même paragraphe que Joly me paraît assez maladroit.
Et pourquoi donc serait-ce une erreur ? Caricaturer les idées des autres n'est pas un argument.
Allez lire le rapport Carrez sur les finances publiques au lieu de faire des billets inutiles et idiots comme celui-ci.
@dq
je l'ai lu depuis un moment, mon bon...
@Fulrad
Parce que continuer à taxer les revenus du travail, ce n'est pas une très bonne idée. Quant aux successions, je me méfie de cette idée reçue également.
Hum, ce qui me gène dans votre démarche c'est qu'il n'es nulle part question de l'écart qui grandit entre les plus bas et les plus hauts revenus.
Car en fait une société juste, ce n'est pas forcément de taxer plus... mais quand les écarts grandissent, la fiscalité peut en effet ramener un peu de justice sociale. Non?
@lg
oui, mais qu'appelle-t-on hauts revenus ? Vous vous rappelez de Hollande et de son "moi j'aime pas les riches", riche étant pour lui 4000 euros de revenus ?
Un Programme qui propose de Taxer les riches lourdement est une stupidité et d'une démagogie sans nom.....tout simplement parce que l'assiette que les riches représentent n'est pas assez importante pour renflouer les caisses.
Tout ceux qui s'intéressent sérieusement a la fiscalité savent bien qu'il faut "s'attaquer" à la population qui représente l'assiette la plus grande pour ramasser le plus de pépettes... Cette population est la classe moyenne, elle est la vache à lait de l'état....
http://www.handroit.com/aide_a_domicile_et_cotisations_s.htm
Si les cotisations étaient déjà versées intégralement^^^
Très joli billet.
@europium
Oui, mais chut : pas politiquement correct de le dire...
@Martine
merci
http://www.isbl-consultants.fr/IMG/pdf/Rapport_Morange.pdf
Avais oublié ce lien...Pfiouou.
"En 1942, Roosevelt a mis en place une fiscalité sur le revenu avec un taux d’imposition de 88 % pour la tranche la plus élevée, puis 94 % en 1944-45. De 1951 à 1964, la tranche supérieure à 400 000 dollars actuels a été imposée à 91 %."
J'aime bien la proposition (ainsi que les explications) de Thomas Piketty
http://www.jourdan.ens.fr/piketty/fichiers/presse/LIBERATION_090317b.html
@Pfff,
J'aime l' histoire, cependant ses visages restent mouvants dans les mémoires.
Voui, Roosevelt a taxé, les stocks d'or ou autres métaux chez quiii? :o)))
A cette époque?
Il me semble qu'il faut faire une distinction entre revenus du travail, revenus du capital et éventuellement ... évasion fiscale. Je ne vois pas cette distinction dans ce billet.
Par ailleurs, il faudrait faire la distinction entre hauts revenus et très hauts revenus. La barre des 4000 euros mensuels de F. Hollande est bien entendu absurde, puisque qu'elle revient à dire que quelqu'un qui gagne 4 fois le SMIC est un privilégié sur lequel il faut taper...
Faute de ces distinctions, désolé de te dire que ton billet ne m'a pas convaincu. Sans justice sociale (ou fiscale), il ne pourra jamais y avoir de paix sociale...
D'accord avec JF le démocrate. Si bien qu'une politique fiscale efficace, suppose, chaque année un peu plus, au moins un accord européen, et mieux USA-Europe.
"Chaque année un peu plus" … même si c'était déjà dans les propositions de F. Bayrou pour les européennes de 1999.
Sur la conclusion de L'Hérétique : le choix que nous avons est entre le dépôt de bilan (qui imposera une réduction drastique des dépenses, car sinon les recettes courantes ne couvrent pas les dépenses courantes), et la réduction drastique des dépenses à un niveau au moins comparable à celui décidé par la coalition Cameron-Clegg au Royaume-Uni.
Ce n'est pas de ma part une attaque contre la légitimité de l'impôt, de la dépense publique, contre la qualité du service public ou quoi que ce soit de ce genre ; c'est juste que 19 euros ne peuvent pas éternellement en valoir 20. (et on leur demande de faire semblant de valoir en moyenne 20, depuis 1981).
Ceci dit encore, cette restructuration du service public à elle seule ne suffirait à éviter la banqueroute qu'à très court terme, il faut, pour gagner à moyen long-terme une perspective de croissance, de développement durable.
Je pense que l'axe principal de cette croissance durable sera une meilleure valorisation de la richesse accumulée - depuis 30 ans notamment ! - par notre territoire national. Richesse récemment soulignée par une comparaison international (si on a pu écrire que "les Français" sont si riches par rapport au reste du monde, cela signifie simplement que le terrain constructible français est très valorisé dans le monde).
Mais la terre, ça paye pas (ça eût payé...). Ce sont les Françaises et les Français qui lui donnent de la valeur de mille façons différentes - des expos de Versailles à l'installation de sièges sociaux à La Défense, du festival du Bout du monde aux petites fermes bio de Corrèze, de "Monet à Argenteuil" à la future promenade d'Argenteuil ;-)
Je vois bien que de la valeur, de la croissance, naît et croît partout sur notre territoire, et que les Français sont super-bons pour ça ; je ne saurais pas traduire ça en programme économique électoral qui vaille tant de milliards et tant de voix.
Pourquoi vouloir toujours Taxer +, riches et classes moyennes pour renflouer les caisses ?
Le bon sens serait d'abord de traquer les abus qui existent dans cette société, avantages et privilèges de ceux qui nous dirigent à tous les niveaux, ainsi que les divers détournements d'allocations et d'aides en tout genre, attribuées sans contrôle préalable sur simple déclaration des individus dont certains en ont fait un sport national... et leur fond de commerce ! je sais de quoi je parle : + de 20 ans de travail social...et qq années d'Assistante à élu de chambre.
Pourquoi cette piste n'est-elle jamais explorée ?
Démagogiquement pas correcte, sans doute !
@ INcognito : il y a un "cas" presque drôle (et certainement pas isolé) dans "La misère du monde" de Bourdieu et al. : un adjoint au Maire qui a réduit considérablement les aides sociales communales en demandant que... les bénéficiaires se présentent physiquement. (Je résume, bien sûr).
Il y a des milliards à économiser du côté que vous indiquez. Problème : ce ne sont que des milliards, là où il faudrait des dizaines de milliards.
Je n'ai pas lu le livre de Bourdieu, domage, sans doute parce que lorsque l'on est travailleur social, "la misère du monde" on la vit au quotidien ! et que le soir en rentrant chez soi, on a envie d'autre chose ! Ceci dit, même si ce ne sont que des milliards comme vous dîtes, ce serait toujours ça de gagné ! et l'autre aspect de la démarche est de rendre aux individus leur dignité en les responsabilisant et les rendant autonomes, sans en faire des assistés permanents !
Taxer les hauts revenus comme les autres parait chose normale, éventuellement un peu plus, car on le sait l'argent appelle l'argent, et le bas de laine a tendance à grossir, et bizarrement on dépense moins quand on a plus.
Mais ce n'est évidement pas une solution pour régler les problèmes financiers de la société. Cependant, il serait souhaitable de ne pas sous-estimer la valeur et la force des symboles, voir le tollé avec la retraite des parlementaires.
Par contre, il devient urgent de remonter les salaires ! N'a-t-il pas été démontré qu'une part importante des revenus a été subtilisé aux forces vives - les gens qui travaillent - au profit des actionnaires ?