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centre

  • Bon, Fillon a gagné la primaire, que fait-on, nous autres centristes ?

    Les centristes ont soutenu Juppé depuis toujours, on peut dire qu'on est marrons, ce soir, mais, depuis la percée de François Fillon au premier tour, c'était assez prévisible.

    Je suis partisan de ne pas se précipiter. Comme je l'ai déjà écrit, les relations personnelles entre François Fillon et François Bayrou sont bonnes. Ils ont de l'estime l'un pour l'autre et ont parfois partagé des diagnostics.

    Cela dit, à l'heure actuelle, les propositions de François Fillon ne sont pas compatibles avec celles des centristes, tout du moins, de François Bayrou.

    Ceci ne signifie pas que des rapprochements ne sont pas possibles. 

    Il nous faut un projet plus clairement défini que ce qui existe actuellement au MoDem, a fortiori à l'UDI.

    Je maintiens dur comme fer que l'économie doit en être le fer de lance. Économie, nouvelle économie, industrie, services à la personne, circuits courts, relocalisations et made in France, tout cela va ensemble. 

    Le reste ne doit pas être oublié : la place de la santé, l'école, la sécurité, la diplomatie, le principe de précaution, la sécurité sanitaire à laquelle j'associe l'écologie et l'agriculture.

    La difficulté, c'est que nous n'étions pas partis vers une campagne présidentielle même si je suis convaincu que François Bayrou a un certain nombre d'idées sous le coude.

    Ce n'est pas non plus la fin du monde, il faut juste passer de l'incantation à la réflexion puis de la réflexion à l'action. Cela me semble possible.

  • Rassembler les centristes ? Pas sans programme commun.

    Je ne parviens pas à m'accorder avec mon ami Des mots crates : je le vois s'affliger sur son blog de ce que le centre arrive à l'échéance de la prochaine présidentielle en ordre dispersé. Mais qu'importe l'ordre du centre. Je ne crois pas à une majorité centriste. Je ne crois qu'à une majorité d'idées. Je regrette de devoir le dire, mais ce que j'ai vu des différentes chapelles centristes ne m'incite pas vraiment à l'optimisme. Plus grave : je pense avoir plus en commun avec Mélenchon sur l'éducation, par exemple, qu'avec l'UDI. Beaucoup plus. Comment imaginer former une majorité avec des gens dont je ne partage à presqu'aucun point de vue les idées dans ce domaine ?

    Ce n'est pas tout : j'ai lu, sur le site de l'UDI, dans un communiqué du 24 février 2016, que Philippe Vigier estimait que la loi el Khomri allait dans le bon sens. Ce n'est pas mon opinion, je l'ai déjà écrit ici. Jamais je ne signerai la pétition de Caroline de Haas (je me méfie tout à fait de cette socialiste professionnelle et de son parcours idéologique) mais je ne m'associe pas pour autant à la loi. Les Républicains ont été bien imprudents de juger cette réforme courageuse : près de 70% de leur électorat la récuse. Cela devrait les faire réfléchir. J'approuve, à l'inverse, le bon sens et la sagesse de François Bayrou et Marielle de Sarnez (on peut lire son entretien avec Yves Thréard sur le site du MoDem). Plutôt que de lancer à l'improviste une loi qui fragilise tout le monde, il aurait été plus intelligent d'étudier la piste d'un contrat unique à droits progressifs, une idée que François Bayrou et Marielle de Sarnez proposent depuis plusieurs années. Malheureusement, je n'ai pas souvenir d'avoir vu une proposition de ce genre figurer à l'UDI ou dans toute autre chapelle centriste.

    Des différentes mesures qu'a pu suggérer l'UDI, il n'y a que sur les retraites (à lire ici) que j'ai pu à peu près me retrouver.

    Je ne vais pas épiloguer. J'aimerais que les différents militants centristes travaillent sur les idées plutôt que les sur les alliances ou les rassemblements. Quand nous aurons des idées communes, les rassemblements se feront naturellement.

  • Vacuité insondable au MoDem et à l'UDI

    Je n'écris plus très souvent sur mon blogue. J'avoue que j'ai souvent la flemme de faire l'effort de rédaction et de recherche que des notes approfondies exigeraient. Mais la démotivation vient aussi de l'insondable écho de citerne vide que renvoie le centre depuis un bon moment.

    Côté MoDem, j'écoute bien sûr Bayrou ou Marielle quand ils interviennent, mais dans l'ensemble, je ne retiens depuis quelque temps de leurs interventions que des appels au consensus ou l'idée que la France ne doit pas être dirigée camp contre camp. D'accord très bien. Cette idée n'est pas fausse. Mais je l'entends en boucle depuis 2007. Nous sommes en 2015. Il y a un côté disque rayé qui devient lassant. A l'heure actuelle, j'aimerais entendre autre chose, c'est à dire des propositions et des contre-propositions pour notre pays, notamment dans le domaine économique. Il me semble qu'il y a des choses à dire, pourtant.

    Côté UDI, c'est encore moins excusable. Le MoDem fonctionne avec trois francs six sous, et on peut à la rigueur comprendre qu'il n'ait pas les moyens d'organiser l'alimentation de sa matière grise pour produire des idées. Mais l'UDI, elle dispose de moyens conséquents. Elle était censée avoir monté un contre-gouvernement. Il a fait long feu. C'est le néant intégral.

    Au passage, les deux partis ne disposent même pas d'un service de communiqués de presse digne de ce nom, ou alors, ils n'alimentent pas leurs sites respectifs avec. Pas de réaction à l'actualité, pas de prise de position forte, ils sont aux abonnés absents.

    Mais le plus saoûlant, ce sont les comptes twitters et les groupes facebook. Je vais me désinscrire, d'ailleurs. Je n'en peux plus. Je vais me faire emporter par une vague d'ennui fatale.

    On ne parle que de "nos valeurs", du "centre éternel", du Bien et du Mal, quoi, de notre tête haute et d'autres choses de ce genre toutes aussi passionnantes les unes que les autres. Super, et instructif. De temps en temps, il y a quelques remarques sur notre supériorité éternelle sur Sarkozy, ou encore quelques regrets sur l'occasion manquée de la gauche social-démocrate. Le pied, quoi.

    Je ne sais pas, on pourrait discuter de la politique de l'énergie en France, réfléchir à ce que nous ferions, évoquer la situation de la santé, parler de l'école et des réformes à la c.. des Socialistes, avoir quelques mots sur les PME, éviter de verser dans la diatribe populiste contre pèle-mêle les PDG, les banques, l'agro-alimentaire, les laboratoires pharmaceutiques, les très grosses entreprises, Total, et cetera et avoir à la place une pensée, une réflexion. Ben non. C'est bien plus passionnant de parler de "nos valeurs".

    Tiens, du coup, j'en ai tellement ma claque que je vais me désinscrire illico presto de tous ces groupes à la c... que je perds mon temps à voir passer sur ma timeline.

  • L'union des centres à Paris ? Faisons-la !

    Marielle de Sarnez l'a redit, l'union des différentes forces centristes et modérées à Paris lors des prochaines municipales, elle y est favorable. Cela tombe bien, Yves Pozzo di Borgo, l'un des poids lours de l'UDI dans la capitale y est favorable aussi. Reste à voir ce qu'en pense Rama Yade si c'est bien elle qui porte les couleurs du parti de Borloo à Paris.

    Il y a toutefois quelques points d'accord qui pourraient être difficiles à trouver.

    a) il faut que l'on s'accorde sur le programme que l'on va proposer si on fait un bout de chemin ensemble. Je suis à peu près certain que Hidalgo et NKM ne pourront pas résister à l'irrépressible envie d'amonceler promesses sur promesses. Toutes ces promesses auront un coût, et, de les exécuter continuera de renchérir les impôts, la vie locale et d'accroître la dette municipales. 

    Je pense que les centristes doivent au contraire s'engager à réduire la voilure et notamment les dépenses somptuaires et festives (spécialité socialiste locale). Cela suppose un code de conduite qu'il faut respecter.

    Toutes nos propositions doivent se faire à budget constant au pire, avec une baisse du budget de la municipalité autant que faire se peut.

    b) on va achopper comme d'habitude sur le second tour : l'UDI veut rejoindre l'UMP par principe. Le MoDem se laisse le droit de choisir en fonction des propositions du PS et de ses alliés d'un côté, de l'UMP de l'autre. J'imagine difficilement un panachage si nos listes de premier tour éclatent en morceaux...

    c) Je ne suis pas du tout certains que nos électorats s'additionnent. Nous sommes entre 6 et 8 en moyenne et l'UDI à environ 5-6%. Nous devrions ensemble viser les 15% mais les synergies en politique tendent davantage à donner 2+2 = 3 que 2+2 = 5...

  • Faisons l'union du centre et prenons Paris à la gauche !

    J'ai entendu à plusieurs reprises que Borloo pourrait se présenter à Paris en 2014. Dans le même temps il semble qu'une candidature de Fillon s'éloigne. J'ai toujours entendu du bien de Borloo comme édile, du temps où il était maire de Valenciennes. J'en avais émis l'idée une première fois en juillet dernier et je le redis, je suis très favroable à une union du centre en 2014 à Paris. Certains à l'UMP sont prêts à se ranger derrière une candidature Borloo puisque Gloasguen, l'un des chefs de file de la droite à Paris paraît prêt à soutenir le patron de l'UDI.

    Je suis pas certain que ce possible ralliement de l'UMP soit une bonne nouvelle tant j'ai une mauvaise opinion de ce parti et tant je constate qu'à Paris, ses intentions ne sont pas fondamentalement différentes de celles du PS.

    Le duo de choc ce serait de retrouver Marielle de Sarnez et Jean-Louis Borloo prenant de concert la tête de l'opposition parisienne. Une telle alliance n'aurait toutefois de sens que sur la base d'un programme solide et clairement différent de celui des Socialistes. Il resterait à l'UDI et au MoDem de le concevoir ensemble.

    L'un des éléments de ce programme aurait à mon sens vocation à intégrer une baisse très significative des dépenses de la mairie avec à la clef une baisse des taxes foncières et des taxes d'habitation.

    De 2006 à 2012 la seule taxe foncière a augmenté de 68%. Je ne comprends pas pourquoi les Parisiens continuent à soutenir l'équipe Delanoë. La facture s'accroît toujours plus, la ville ne s'améliore guère, la majorité socialiste prive progressivement les Parisiens d'une part de leur patrimoine (Jardin d'Acclimatation et Palais de la découverte rognés, Stade Jean Bouin détruit, Piscine Molitor en voie de privatisation, Serres d'Auteuil amputées, tentatives de rétrécissement du Parc Sainte-Perrine), fait exploser de nombreux tarifs (alignement sauvage des tarifs des cantines, hausses vertigineuses des prix des animations et activités de loisirs contrôlées par la mairie), étouffe les associations de particulier (augmentation du prix de location des équipements aux associations, expulsion du Musée en Herbe de ses locaux) et les Parisiens qui n'ont pas encore été chassés de Paris continuent à voter à gauche...

    Cela m'évoque une fable fameuse de Jean de l Fontaine mettant aux prises un cormoran et des poissons : ce dernier a vidé un certain nombre d'étangs quand il arrive à un âge avancé. Faute de pouvoir pêcher il convainc la «gent aquatique» qu'un grand péril les menace mais que lui peut les amener dans un endroit sûr. Il engloutit ainsi un par un les poissons trop confiants...

    C'est ainsi que les naïfs Parisiens qui ont reconduit Delanoë au pouvoir en 2008 pourraient donner les clefs de la ville à sa dauphine Anne Hidalgo en 2014. Et peu importe si ce ne sont pas les mêmes, puisque les plus modestes d'entre eux ont dû quitter la capitale depuis 2001 en raison de la pression immobilière mais aussi sous l'afflux de taxes diverses.

    Là Cormoran le bon apôtre,
    Les ayant mis en un endroit
    Transparent, peu creux, fort étroit,
    Vous les prenait sans peine, un jour l'un, un jour l'autre.
    Il leur apprit à leurs dépens
    Que l'on ne doit jamais avoir de confiance
    En ceux qui sont mangeurs de gens.

    Mais ne soyons pas un prophète de malheur et pressentons qu'il est encore possible de sortir Paris de la spirale infernale qui l'aspire depuis le jour où Delanöe a mis le pied à l'Hôtel de Ville. Ceci suppose l'élaboration d'un grand et beau programme capable de séduire les Parisiens et l'abandon d'une politique qui ne profite qu'aux bobos et aux hyper-assistés.

  • Tiens ? Borloo veut créer un nouveau parti de droite.

    J'ai trouvé amusants au possible les titres de la presse quotidienne : les journalistes politiques de divers horizons assurent que Borloo veut devenir le patron du centre. C'est curieux, j'ai bien regardé la composition de son groupe et je n'y ai vu quasiment que des élus de droite à l'exception de Philippe Folliot que je considère comme un centriste bien que de sensibilité de droite. 

    Tous les autres appartiennent à la droite modérée, indéniablement, mais ils ont largement prouvé par leurs votes et leur soutien inconditionnel ou presque à Nicolas Sarkozy qu'ils n'étaient plus des centristes depuis un petit moment déjà. Bref, avec l'UDI, il y a en préparation un nouveau parti de droite à l'Assemblée.

    Je suis tout de même gêné : à l'exception d'Hevé Morin (mais vraiment sur le tardà j'en ai vu bien peu s'émouvoir de la dérive droitière de l'UMP. Pour être clair, j'ai même vu plus de critiques surgir de l'UMP elle-même que de ceux qui se veulent des centristes. J'ai entendu Raffarin, Juppé et quelques autres voix isolées à droite se désoler du tour pris par l'UMP dans la dernière ligne de la présidentielle (et même avant) mais c'est à peu près tout.

    Au fond, cela ne me dérange pas fondamentalement de travailler avec ces élus de droite, moi qui suis centriste, mais cela supposerait de leur part un minimum d'émancipation, primo, et, secundo, de ne pas me faire prendre des vessies pour des lanternes.

    Pour plagier sans vergogne Laurent de Boissieu, journaliste de la Croix expert du centre, par définition, le centre n'est ni à droite ni à gauche, il est au centre. Alors quand j'entends les voix de nos centristes auto-proclamés assurer que le centre a toujours été à droite et que sa vocation naturelle est de gouverner avec la droite, il y a comme un petit souci.

    Pour moi, le centre a vocation à s'allier en fonction des idées qu'il défend et c'est bien pour cela que je réclame à tue-tête une plate-forme programmatique pour me faire un avis.

    Et un dernier mot : jusqu'à nouvel ordre, un centre sans Bayrou n'est plus le centre en France. Or, je n'ai vu absolument personne dans le nouveau parti de droite de Monsieur Borloo tendre la main au Béarnais. On ne peut prétendre rassembler qui que ce soit sans tendre la main. Quand j'entends certains militants et cadres du MoDem ne jurer que par l'alliance à gauche j'en suis au moins aussi agacé. Un centre qui est à gauche n'est plus un centre.

    Bref, pour moi, le centre est capable d'être un pont envers les sensibilités de gauche et de droite les plus modérées. Les lanceurs d'anathème ne m'intéressent donc pas, d'où qu'ils viennent.

  • Bayrou, entrer dans le gouvernement Ayrault ? Surtout pas, malheureux !

    Je crois que mon ami Yves se fourvoie largement depuis quelque temps. Il est convaincu que l'alliance avec la gauche est la seule issue pour le centre à l'avenir, et, le voilà à suggérer à Bayrou de se joindre aux Socialistes.

    Il n'y aurait pas plus mortelle erreur, et pour plusieurs raisons.

    Je l'ai souligné à l'issue du premier tour de la présidentielle, Bayrou n'a pas tout perdu en 2012, et c'est encore plus vrai maintenant : il a reconstruit son image, et, je puis vous garantir qu'il y a un an, je n'aurais jamais imaginé que cela se serait produit aussi vite.

    Mieux encore : son attitude lui a donné le visage de l'intégrité, et, chose vraiment rare en politique, il a gagné l'estime ouverte de ses adversaires. Je crois les Socialistes sincères quand ils soulignent les qualités du Béarnais et l'assurent de leur estime. J'entends çà et là des électeurs de gauche, et je vois qu'ils ont bien enregistré le vote de François Bayrou même s'ils n'ont pas voté pour lui. Ils sont nombreux à lui en être reconnaissants.

    A droite, évidemment, on en veut à Bayrou, mais je crois que ce serait bien pire si l'on devait constater qu'il pourrait avoir agi pour un maroquin. Ce n'est pas le cas, et, au fil du temps, je pense que les électeurs de droite (du moins une partie) lui pardonneront. L'UMP devra bien finir par se poser une question après toutes ces élections perdues : pourquoi Diable François Bayrou a-t-il voté pour François Hollande alors qu'il estimait que son programme économique allait conduire la France dans le mur ? 

    Que l'UMP visionne à l'envie le clip de deuxième tour de Nicolas Sarkozy, et je pense qu'elle aura des éléments de réflexion. Bayrou n'est pas un homme de gauche, ils sont nombreux à l'avoir dit à droite, alors : quid ? Quando ? Quomodo ? Cur ? 

    Enfin, Bayrou n'est pas en accord avec le programme socialiste : comment pourrait-il le rejoindre ?

    Moi, voilà, ce que je conseillerai à Bayrou : Rodolphe Geilser du Figaro se livre fort opportunément à une analyse politique qui me paraît loin d'être bête : foin des clivages et des prises de position, c'est bien plutôt l'éloignement de sa circonscription qui a joué des tours à Bayrou bien que je le sache profondément imprégné de son identité béarnaise ; il aurait donc tout intérêt à revenir dans les conseils municipaux de Pau et à s'immerger à nouveau dans son département en comprenant bien qu'il ne suffit pas d'aller voir les maires mais qu'il faut aussi parler aux gens. Qu'il commence par cela, je pense que c'est une jouvence salvatrice.

    Ensuite, comme je l'ai conseillé récemment, il pourra réfléchir à des propositions européennes non seulement pour l'Europe, mais aussi pour la France et également pour sa région, les Pyrénées Atlantiques.

    Rejoindre la gauche reviendrait à gâcher tous les acquis des mois qui viennent de s'écouler et à brouiller irrémédiablement son image. Ce n'est souhaitable à aucun point de vue. Bayrou a perdu, certes, mais, de l'avis unanime, dans l'honneur. J'ai été frappé de consater qu'une courte majorité de Français à l'échelle nationale souhaitait le voir présent à l'Assemblée , juste avant le second tour des élections législatives. Ce fait laisse augurer un possible rôle national à l'avenir.

    Reste le MoDem : dans un mariage, il est de coutume que la mariée apporte une dot. Je pense que le MoDem n'a actuellement rien à offrir : ni score aux élections ni idées à faire valoir. Avant de songer aux noces il vaudrait mieux commencer par remplir le trousseau, et, vu la claque magistrale prise à la dernière élection, cela va être un travail de longue haleine.

    Bref, plutôt que de faire la manche avenue de Matignon, je suggère à tous ceux qui veulent espérer un avenir plus radieux pour le MoDem de s'organiser pour constituer ou reconstituer des commissions où l'on réfléchisse, non où l'on échange des concepts creux comme j'ai pu le voir et l'entendre parfois, que l'on essaie d'accoucher de quelques premières idées fortes et étayées d'ici quelques mois, et, le cas échéant, pourquoi pas, que nous proposions aux autres forces centristes des commissions multi-partites quitte à ce que chaque chapelle centriste fasse ensuite son propre chemin. Au moins auront-elles eu le mérite d'établir une plate-forme commune, chose qui facilite les retrouvailles après en règle générale.

  • Un rassemblement centriste ? Peut-être, mais sur la base des idées d'abord !

    Je suis assez scié de voir chez les militants démocrates envisager des rapprochements tactiques avec les autres chapelles centristes ou modérées (radicaux, par exemple) : je suis désolé, mais, qu'on se le dise, on s'adresse d'abord aux Français. La tactique, moi, je m'en tape, parce qu'in fine, c'est ce que l'on dit aux Français qui fait qu'on est élu ou non.

    Au moins au MoDem, mais c'est peut-être vrai chez les militants radicaux ou néo-centristes (je crois toutefois qu'ils sont encore moins nombreux que nous bien que disposant de plus d'élus), il n'est question que de cette opportunité, certains la rejetant parce qu'ils rejettent toute possibilité d'alliance avec la droite, d'autres, au contraire, appelant à se montrer pragmatiques.

    Je suis désolé, mais j'ai lu quelques aspects programmatiques de ce que disait le Nouveau Centre et il y a pas mal de choses avec lesquelles je ne suis pas d'accord. Je ne connais rien du programme des radicaux valoisiens et, chez eux, la seule figure connue qui présente des idées avec lesquelles je suis compatible, c'est Yves Jégo. Je puis aussi citer Léonetti sur les aspects sociétaux et moraux avec lequel j'ai certaines convergences.

    Je me reconnais dans tous les principes de l'Alliance Centriste mais je ne sais pas ce qu'elle veut faire dans le détail. 

    Quant à l'URCID, je refuse de m'associer à une structure qui a choisi un nom aussi moche...URCID, ça rime avec suicide...

    Bref, je veux bien que les centristes oeuvrent ensemble, mais, si cela doit être le cas, commençons par reconstituer dans chaque parti des commissions dignes de ce nom et travaillons sur un programme commun.

    Ce n'est qu'une fois ce dernier établi que l'on pourra commencer à envisager regroupements et alliances. 

    Pour l'instant, on n'y est pas, et ce n'est pas la peine de mettre la charrue avant les boeufs, même si j'admets qu'un groupe technique à l'assemblée peut être à l'avantage de tous.

    Bref, brandir l'étendard centriste, cela ne veut rien dire : c'est gentil de se parler les uns aux autres, mais les Français, ils n'en ont rien à f... du centre. Ce qui les intéresse, c'est ce qu'on leur propose concrètement. On construit une plate-forme de propositions d'abord et on voit la suite ensuite...

    Alors commençons par le commencement, svp....

  • Je resterai aux côtés de Bayrou quoi qu'il advienne

    Après l'échec cinglant du MoDem, nombreux sont ceux, parmi nos militants, qui posent la question de leur engagement politique à venir.

    Je n'ai pour ma part pas changé d'avis. Je regrette également que nombre de mes amis cherchent des causes extérieures à notre défaite. Ce ne sont ni les médias, ni le PS, ni l'UMP, ni les financiers, qui portent la responsabilité de notre échec. Pas même les "traîtres", une cinquième colonne ou les élus qui n'auraient pas fait les mêmes choix que la masse militante ou que l'état-major démocrate. Non, c'est nous-mêmes, tout simplement.

    Je prône depuis longtemps un pragmatisme programmatique qui n'exclue pas pour autant l'audace et l'esprit d'initiative.

    Souvent, au MoDem, nous adoptons une ligne posturale consistant à distribuer des bons et des mauvais points en commentant la vie politique. Cette posture vaniteuse m'a toujours agacé. Nul doute qu'elle énerve très certainement nos compatriotes.

    Il faut cesser de brandir l'étendard largement terni des "valeurs" et il faut s'atteler plutôt à agiter celui des idées. Des idées qui peuvent aider nos concitoyens en agissant concrètement sur leur quotidien.

    Je suis convaincu que cette voie existe mais nous ne l'avons jamais empruntée ou si peu...

    Bayrou a écrit dans son État d'Urgence que les causes du marasme français n'étaient pas à chercher à l'extérieur mais au contraire en France même. Il me paraît très évident que le raisonnement s'applique parfaitement au MoDem. 

    Je suis désolé de le dire, ce n'est pas que les Français ne sont pas mûrs, mais c'est plutôt que le MoDem ne raconte strictement rien d'intéressant depuis les européennes.

    Il y a eu un sursaut avec le Made in France, mais pas durable. Quand je compare les forums du MoDem de 2012 et ce qu'apportaient les conventions de l'UDF en 2007, l'ampleur de notre vacuité est éclatante.

    Je me suis largement époumonné à le dire et n'ai cessé de dénoncer l'espèce de pseudo-projet prétentieux que nous affublons avec beaucoup d'aplomb de l'épithète "humaniste".

    Si moi, militant du MoDem, je me suis ennuyé comme un rat mort toute la fin de la campagne présidentielle et a fortiori pendant les législatives, que croyez-vous qu'aient ressenti des citoyens non-engagés ? Rien, en fait. Ils ne se sont même pas rendus compte de l'existence du MoDem et de ses candidats.

    Pour l'heure, nous ferions bien d'essayer de soutenir les candidats qui bénéficient de notre investiture ou de notre soutien :

    Gilles Artigues, François Bayrou, Jean Lassalle, Philippe Folliot, Rodolphe Thomas, Thierry Robert et Nassimah Dindar.

    Vous savez ce qui serait le plus drôle ? C'est qu'à 1.72% en 2012 nous ayons plus d'élus qu'à 7.84% en 2007. Ce serait même très drôle.

    Alors ne lâchons pas l'affaire et offrons nos services au mieux de ce que nous pouvons faire à nos candidats présents au second tour. On réfléchira à une recomposition du centre et à un nouveau programme, bien plus élaboré après.

  • La gauche a eu chaud !

    J'ai bien fait d'aller voter Hollande au second tour. Je faisais partie de ceux qui voyaient Sarkozy fichu il y a 6 mois, essentiellement en raison de ses errances.

    Erreur sur toute la ligne. C'est une bête de campagne, ce type. Après 17 ans de présidence de droite, une crise économique et toute une série d'élections intermédiaires perdues, il a réussi à remonter la pente sondagière au point de revenir à 48.5.

    Ouf ! Heureusement qu'il n'y a pas eu une semaine de plus de campagne, je ne sais pas ce qu'il se serait passé !

    Du coup, la droite n'est pas en aussi mauvaise position qu'il y paraît. Son principal obstacle, au fond, c'est le FN. La gauche est à 44%. Si l'on admet qu'un électeur du FN sur 5 vote ensuite à gauche, on comprend que la gauche n'est pas majoritaire en France. Ni la droite, d'ailleurs.

    Ce qu'a à craindre la droite, ce sont les triangulaires avec le FN. C'est ce qui permettra certainement à la gauche d'emporter pas mal de sièges sauf si l'abstention est forte.

    Et le centre ? Le MoDem est crédité de 4% des voix. Pas grand chose, en somme. Son seul espoir, c'est de parvenir à s'identifier auprès des français avec des marqueurs forts, ce qui n'est absolument pas le cas pour l'instant.

    Je l'avais dit pour les présidentielles, et je le redis pour les législatives : il faut mettre le paquet sur le Made in France, la réindustrialisation et les filières courtes, en faire notre marque de fabrique et développer un programme complet là-dessus.

    Les centristes peuvent encore sauver les pots cassés en suivant cette intuition de Bayrou, mais cela suppose de disposer d'un programme très performant (bien plus que celui de Bayrou à la présidentielle) et de parvenir à assurer sa promotion. Il va de soi qu'il faudra associer ce programme au pouvoir d'achat et réfléchir à la réinsertion de ceux qui ont perdu leur emploi.

    Je me suis aperçu que j'avais réussi, lors de cette présidentielle, à convaincre deux personnes de voter Bayrou, sans m'en rendre compte.

    Paradoxalement, l'un de ces deux votes a planté l'une de mes intuitions politiques comme jamais encore auparavant : ma compagne a toujours voté à gauche. J'ai écrit ici que si un jour elle votait pour Bayrou, les sociaux-démocrates le feraient aussi et que Bayrou gagnerait donc.

    Eh bien je me suis planté, et je ne m'y attendais pas. Elle a voté Bayrou sans me le dire et Bayrou n'a pas gagné. A cause de la rigueur morale de l'individu, de son indépendance et de la validité de ses propositions.

    J'avoue que c'est mon principal sujet de perplexité après ses élections. Entre mon second fiston qui confirme être de droite (j'ai fait le test du jardin) et elle qui a finalement voté Bayrou, voilà des choses qui interrogent mes intutions personnelles...