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  • La France bientôt totalement au pouvoir de la gauche ?

    André reprend une information prévisible depuis les municipales : le Sénat va passer à gauche en 2011, c'est inéluctable. Inéluctable et très inquiétant : la gauche domine les régions, les villes (les plus grandes villes sont à gauche), la représentation européenne (verts et  socialistes disposent d'un contingent conséquent d'euro-députés), s'apprête à gagner le Sénat, et est très bien partie pour emporter présidence et assemblée nationale en 2012. Une situation inédite et jamais vue sous la Vème République de concentration des pouvoirs.

    La droite aura gouverné sans discontinuer depuis 10 ans, mais pas avec une telle majorité. J'avoue que cette perspective ne me réjouit pas du tout. Il faut espérer l'émergence d'une autre droite, solide, sérieuse, libérale et humaniste, respectueuse des libertés tout en étant ferme, avec un véritable projet social et économique pour tenter de renverser la vapeur. Tout le contraire de la droite sarkozyste. Bien sûr, idéalement, j'aimerais que ce soit une alliance de centristes, de libéraux et de démocrates qui parviennent à créer une majorité, mais, vu l'état du centre à l'heure actuelle, cela me paraît illusoire, même si l'on peut toujours rêver, évidemment.

    C'est dans les villes d'abord que centre et droite doivent relever le gant pour proposer des projets alternatifs à la gestion de gauche, souvent, il est vrai, largement social-démocrate (Delanoë, Collomb sont des réformistes ou des sociaux-démocrates, à Paris et Lyon).

    Un travail de longue haleine qui exclut les effets d'annonce, évidemment.

    Si jamais la gauche parvient à une telle concentration de pouvoirs, elle aura les mains libres comme rarement une majorité les aura eues dans le passé. L'échec ne lui sera plus permis. Et en même temps, la France est à peu près certaine d'essuyer les plâtres idéologique d'une telle majorité. Les temps qui s'annoncent pourraient être durs ; une question me taraude : la gauche parviendra-t-elle à être aussi nulle que Nicolas Sarkozy ? Et quand je pense qu'avec un ou deux ralliements de poids, et un peu plus de présence sur le finish, on aurait pu avoir Bayrou comme président parce qu'il aurait alors gagné le second tour contre Nicolas Sarkozy...Cinq ans de perdus dont la France risque de ne pas se remettre puisqu'elle va voter à gauche désormais, et qu'on va se taper une sorte de gouvernement Jospin bis...enthousiasmant, quoi...

  • Arthuis exclut Morin et...Borloo !

    Très instructif l'entretien de Ouest-France avec Jean Arthuis. Globalement, je m'accorde avec les priorités du Sénateur de la Mayenne, cela n'est pas nouveau, ainsi qu'avec sa dénonciation des lois de circonstances entièrement tournées vers la sphère médiatique. Je me suis entre autres arrêté en particulier sur l'une des questions posées par Ouest-France au président de l'Alliance Centriste :

    Question : Les centristes présenteront-ils un candidat à l'élection présidentielle de 2012 ? Hervé Morin sera-t-il ce candidat ?

    Réponse : Dès que nous aurons bouclé nos propositions, nous devrons choisir un candidat apte à porter notre projet devant les Français. Il sera désigné à l'occasion de primaires. Il n'est pas imaginable que notre candidat soit membre du gouvernement.

    Bon, cela a le mérite d'être clair : exit le père Morin, mais...également Borloo puisque ce dernier est membre du gouvernement. Il reste à trouver un candidat centriste, et cela ne va pas être commode, parce qu'en dehors de Bayrou, je n'en vois pas qui puisse rassembler sur son nom un nombre important de suffrages. André, un des rares libéraux du MoDem, corrobore cette analyse, en posant la question qui taraude vraisemblablement Arthuis, celle de la crédibilité...Et il n'est pas le seul, c'est aussi l'avis du blogueur Reversus... D'autres peinent à se représenter ce qu'il pourra bien émerger de ce grand désordre...

    Paradoxalement, c'est la mort politique qui pourrait permettre à François Bayrou de se recentrer. Comme je l'ai déjà écrit, c'est la dérive bonapartiste sarkozyste qui a poussé François Bayrou à se déporter, par réaction, sur sa gauche. Si la droite revenait à une candidature plus traditionnelle et plus sérieuse, il deviendrait possible à François Bayrou de reprendre sa place naturelle au centre de l'Échiquier politique.

    La droite a reproché à François Bayrou une prétendue obsession anti-sarkozyste, mais voilà, désormais, qu'elle fait le même constat que l'homme du Béarn. Il était temps...

  • Fiscalité, enfin une convergence politique !

    Content. Oui, je suis plutôt content : il y a enfin une convergence politique pour sucrer l'ISF tout en remettant à plat les niches fiscales. On savait que c'était la position de François Bayrou depuis longtemps, le temps de l'UDF pour être précis, que certains élus Nouveau Centre avaient un avis similaire, que certains radicaux de gauche partageaient ces propositions, mais aujourd'hui, outre la position officielle du MoDem, c'est celle désormais du Nouveau Centre, de plusieurs élus socialistes, Peillon et Valls entre autres, et d'élus centristes comme Luca, Le fur ou Méhaignerie. J'ajoute à ces voix celle de Jean Arthuis qui en réclame le principe depuis aussi longtemps que Bayrou.

    Apparemment, MoDem, Nouveau Centre et  Alliance centriste sont sur la même longueur d'ondes, de même que plusieurs élus UMP et Socialistes, donc. En revanche, sur l'opportunité de créer une nouvelle tranche d'imposition sur les hauts revenus, il y a des disparités.

    Si on pouvait réunir une majorité transpartisane sur un compromis intelligent, je pense que notre pays ferait un grand pas en avant. Comme je l'ai dit récemment, il me semble que ce sont les niches qui pervertissent le bouclier fiscal, mais cela ne me gêne pas pas de le voir supprimer si on arrive à des résultats justes et pas spoliatrices par un autre biais.

    Des majorités de projet à géométrie variable, voilà comment devrait être gouverné notre pays, à l'instar de ce qui se fait au Parlement européen. Espérons que les débats vont aboutir à quelque chose et que le gouvernement et Nicolas Sarkozy ne chercheront pas à maintenir une mesure minoritaire et rejetée.

  • Je ne lâcherai jamais Bayrou

    J'ai le sentiment que ma dernière note, Advienne que pourra, n'a pas forcément été très bien interprétée. Je suis dubitatif sur les chances de réussite du MoDem, et même sur celles de Bayrou à la présidentielle de 2012, mais je ne lâcherai jamais le personnage, tant ce qu'il dit et propose, demeure très proche de ce que moi-même je pense.

    Je crois qu'il y a aussi des mots qui induisent en erreur : démocrate, la sphère démocrate, cela ne veut rien dire ! des démocrates, il y en a au PS, à l'UMP, chez les Verts, au Nouveau Centre, et sans doute ailleurs. On finit par galvauder ce nom. Quand on parle de centristes, au moins, on sait de qui il s'agit. Tiens, je me vois bien fonder le LSD, moi : Libéraux-Sociaux-Démocrates...( non non, pas le diéthylamide d'acide lysergique). Je me défie donc tout à fait de ceux qui s'avancent masqués pour expliquer que les démocrates sont partout...partout sauf au MoDem à les écouter...

    Ensuite, je n'ai pas envie de me servir sur la bête comme un charognard. En fait, je peux discuter certainement avec les déçus du MoDem, certains sont même des amis, mais politiquement, je sens bien que sur le fond, on ne sera jamais du même bord. Adore ce que tu as brûlé et brûle ce que tu as adoré : je devrais dire que l'aphorisme ne s'arrête pas là. C'est la haine et le ressentiment qui guident avant toutes choses les déçus du MoDem qui tirent à boulets rouges sur leur ancien parti, mais un jour, leur colère s'apaisera et ils finiront par s'investir ailleurs. Peut-être, d'ailleurs, finiront-ils par retrouver la voie du centre, qui sait...

    Né trop tôt, ce parti a crû trop vite : 80 000 adhérents pour une genèse, c'est énorme. Au plus fort, l'UDF ne comptait que 20 000 adhérents. Les déceptions à venir étaient évidentes : pas de places pour tout le monde, beaucoup d'idéalisme naïf, surdimensionnement des egos et maux de reconnaissance sociale. A cela se sont ajoutées des erreurs humaines de François Bayrou, mais bon...ce n'est qu'un homme, pas un dieu :-)

    Fondamentalement, ce que Bayrou ne parvient pas à faire, c'est à imposer son parti, parce que c'est un homme sans réseaux de pouvoir. Sur le fond, il a toujours été un franc-tireur, ce n'est pas un homme d'appareil. Rien ne dit que ce ne sera pas ce que cherchera justement une part croissante de Français dans l'avenir. On a enterré tant de fois prématurément partis et hommes politiques... Générer une troisième force, c'était un pari très difficile. Il semble avoir échoué pour l'instant, mais l'échec du MoDem ne consacre pas forcément celui de Bayrou. Bayrou voulait un commando pour les 5 années qui sépareraient 2007 de 2012. Nul doute que ceux qui resteront après les régionales en seront. Ceux-là ne pourront plus s'en aller s'ils  seront demeurés fidèles jusque là.

    Comme me le disait Mirabelle récemment dans un échange de mail, « la 3ème voie est celle qui est la plus difficile à trouver, c'est celle du milieu ... demandez à Bouddha combien de temps il y a passé avant de la trouver ...»

  • Peillon/Descoings, même combat !

    Tiens, Brighelli va pouvoir écrire la suite de la Fabrique du Crétin. Je dénonce, ici,  depuis un moment la collusion entre la droite moderniste et la gauche réformiste sur les questions d'éducation. A preuve la dernière tribune de Peillon qui veut déglinguer les grandes écoles. Quand je lis ça, je suis exaspéré : c'est la gauche, avec la complicité de la droite, qui a foutu en l'air l'école républicaine. Et maintenant, avec leurs réformes égalitaristes de merde, ils s'en prennent à ce qui fait le sel de notre enseignement. La reproduction sociale, ce n'est pas la faute des grandes écoles. C'est l'école, les collèges et les lycées qui ne parviennent plus à offrir des alternatives de qualité aux enfants des classes populaires.

    Et je n'entends pas une voix, pas une seule au MoDem, pour condamner ces attaques ridicules contre l'excellence. On participe à des colloques avec cette gauche réformiste - soit ! - et on ne fait entendre aucun son de cloche différent ?! Non,  on opine du chef aux déclarations des Cohn-Bendit et Peillon, bien d'accord, sur le fond, avec le sieur Descoings.

    Oui, Monsieur Peillon, il y a eu trahison, comme vous dites, mais elle est le fait de vos amis politiques. Dire que beaucoup sont allés faire fortune dans le privé pour évoquer cette trahison, c'est se moquer du monde. Le seul dévoiement, c'est celui de vos bataillons qui ont gangrené l'Éducation Nationale à tous les étages de sa technostructure et ont contaminé de longue date la droite.

    En réalité, en France, l'unique différence qui existe entre gauche et droite est celle des moyens qu'il convient d'allouer ou non à l'école. Pour le reste, il n'y a même plus l'épaisseur d'une feuille de papier entre idéologues de droite (Ferry, Descoings et compagnie) et idéologues de gauche.

    Et les rodomontades d'un Sarkozy ou d'un Ferry contre mai 68 ne font en aucun cas illusion. Je viens d'une famille de paysans, et dans cette famille, un des enfants de mon grand-père qui était un petit exploitant agricole (deux vaches, un vieux canasson, un poulailler, quelques hectares, trois clapiers et une étable à cochons - j'oubliais le jardin potager) a fait science-po. Il était boursier et a du marner et se priver de tout, faire tous les petits boulots pour y arriver. Il a échoué à l'oral de l'ENA parce qu'on lui a posé une question à l'oral sur les Impressionnistes et qu'il n'avait jamais eu le temps ni les moyens de se rendre dans un musée.

    Et regardez notre école de merde et ses baskets citoyennes à la con, ses préventions sida, obésité, ratp, incivilité, connerie, marche sur la crotte des chiens, éternuements, son éducation civique à la noix et ses droits à la connerie. De la merde en barre. Tout le monde il est égal. Tout le monde il est content maintenant. Et comme tout le monde il va rater les concours des Grandes écoles, eh ben on va supprimer les grandes écoles, comme ça, tout le monde il va être content et encore plus égal. Giga, non ?

    Putain, jamais je ne voterai plus à gauche. Mais, en fait, sans doute pas à droite non plus. Et au centre ? Ben s'ils continuent à faire risette à la gauche réformiste, jamais plus je ne voterai tout court.

  • Quoi voter au second tour des Régionales ?

    Bien sûr, lors des élections régionales de mars 2010, j'aimerais bien être en situation de voter pour une liste MoDem. Toutefois, je ne me fais pas d'illusions : nous ne sommes pas dans une dynamique positive à l'heure actuelle, et le cas le plus probable, c'est que nous serons éliminés ou nous fusionnerons à l'issue du premier tour.

    Le MoDem IDF multiplie les gestes de bonne volonté à l'égard de la majorité de gauche actuelle. Je n'ai pas d'a priori particulièrement négatif vis à vis d'Huchon et des Socialistes, mais j'observe, toutefois, qu'en matière de transports, là où les besoins sont les plus criants, qu'il ne s'est pas produit grand chose. J'imagine aussi qu'une large part de la paralysie a été générée par la Mairie de Paris et notamment les Verts.

    A Paris, où je vote, c'est Anne Hidalgo qui sera tête de liste : par une ironie du sort, c'est la dernière socialiste pour laquelle j'ai votée (c'était en juin 2007, au second tour des législatives). C'est aussi la dauphine de Delanoë dont elle appuie inconditionnellement tous les projets.

    Elle s'est à mes yeux manifestée à plusieurs reprises par son double-langage et par son mépris des corps intermédiaires, à commencer par les expressions de la démocratie locale (sauf quand il s'agit d'associations de gauche...).

    Je n'ai pas envie de voter pour elle. Même si le MoDem fusionnait avec elle au second tour. En même temps, je suis pragmatique.

    Je suis aussi sensible à la voix particulière des néo-centristes. Je ne parle pas des archéo-giscardiens de l'espèce la plus réactionnaire qui soit, qui n'ont jamais eu et n'auront jamais ma voix, mais des ex-UDF de la Nouvelle UDF de 2002 à 2007, qui constituent encore une proportion non-négligeable des néo-centristes.

    Je n'ai pas d'a priori négatif vis-à-vis de Chantal Jouanno, bien que je la juge bien trop inféodée à Nicolas Sarkozy.

    Au conseil municipal de Paris, j'entends et j'écoute avec attention ce que disent les néo-centristes. J'apprécie particulièrement les positions de Valérie Sachs, une centriste avec laquelle j'ai beaucoup de points communs.

    J'en viens simplement à cette conclusion : je regarderai avec la plus grande attention la composition des listes de second tour, la place qui y est faite aux centristes en règle générale et qui, précisément, sur les deux listes, figurera en position éligible.

    Quelle que soit la consigne du MoDem, et même si des candidats MoDem devaient figurer sur la liste PS, si la liste UMP, avec des représentants centristes qui me conviennent, me plaît davantage, je dois d'ores et déjà avertir que je n'hésiterai pas à voter pour la liste UMP-Nouveau Centre si je le juge bon.

    Je ne trace pas de ligne rouge. J'examinerai juste la place du centre sur les deux listes, ce que chacun propose, et comment chaque liste intègre les propositions des deux courants centristes. J'opérerai alors mon choix en âme et conscience. Il se peut, d'ailleurs, que mon vote soit au final blanc. Oui, parce que si c'est Santini qui se représente pour le Nouveau Centre, je risque de ne pas vraiment avoir envie de voter non plus pour lui...

  • Ah, ça bouge enfin au Nouveau Centre !

    C'est avec satisfaction que je constate l'activisme de Charles de Courson, député Nouveau Centre sur la fiscalité. Enfin quelqu'un de déterminé, dans la majorité présidentielle, à donner un bon coup de pied dans la fourmilière ! Charles de Courson entend notamment s'attaquer aux fameux LBO. Actuellement, les plus-values qui en sont issues ne sont pas considérées comme du revenu. Charles de Courson entend les considérer comme telles, désormais, ce qui fait que les bénéfices les plus monstrueux connaîtront ainsi une taxation équivalente à celle du travail. L'État pourrait ainsi escompter toucher un à deux milliards d'euros en plus de recettes fiscales.

    La fiscalité permet de détourner des sommes souvent colossales de l'impôt sur le revenu (...) et elle s'est faite sur le dos et les emplois des salariés des entreprises sous LBO (...) Des gérants qui ont investi 40.000 euros chacun peuvent se partager 15 à 20 millions d'euros au bout de cinq à dix ans. Si nous voulons que l'argent soit responsable, il faut opter pour plus d'équité fiscale confiait-il récemment au Journal du Dimanche.

    Maintenant, il reste à tourner intelligemment la chose afin de ne pas provoquer de fuite des investisseurs. Il faut bien comprendre que les LBO, c'est au départ du capital-risque. Or, si l'on ne rénumère pas le risque, plus personne ne le prendra. Il convient donc de trouver un moyen-terme intelligent pour demeurer attractif. Ce pourrait être l'occasion, par exemple, de décréter des mesures fiscales spécifiques et avantageuses vers les industries vertes là où elles se développent, position exprimée par le MoDem depuis un bon moment.

    J'ai vu aussi que le Nouveau Centre, toujours par le biais de Charles de Courson, a bien failli réussir à faire adopter le retrait de la CSG et de la CRDS du bouclier fiscal. Quand le Nouveau Centre agit ainsi, le Nouveau Centre me plaît, et je me remets à penser à nouveau que nos deux rives ne sont plus si éloignées. Il faut toutefoisn observer que ces saillies sont avant tout le fait d'un homme que j'ai plusieurs fois salué ici pour sa rigueur et son honnêteté.

    Enfin, j'ai observé que le Nouveau Centre propose de commencer à raboter les niches fiscales. Pas trop tôt : cela ne fait jamais que deux ans qu'on le dit au MoDem. Ne chipotons pas : les centristes de la majorité se réveillent. Tant mieux, je les voyais en morts cliniques !

  • Lib-Dems, mon Totem !

    Les Lib-Dems, en Angleterre, me semblent avoir tracé la voix que devrait suivre le MoDem. Nemo s'interroge (sans apporter de réponses) sur l'émergence d'une troisième force dans plusieurs pays en Europe. En France, le MoDem, en dépit de ses difficultés, existe. En Angleterre, les Lib-Dems devanceraient le Labour avec 25% des voix, selon un sondage ipsos. En Allemagne, le FDP a réalisé un score historique (FDP qu'il convient bien de classer au centre). Mais les Lib-Dems sont dans l'opposition depuis très longtemps, et le FDP vient d'y passer 8 années.

    Pour comprendre l'évolution du MoDem, il faut bien comprendre que ce parti n'existe que depuis deux années. C'est donc dans la durée qu'il faut le construire, en dépit des urgences. Pour perdurer, le MoDem devra un jour s'émanciper de François Bayrou. Certes, si jamais ce dernier devait être élu président à la prochaine élection présidentielle, nul doute que le MoDem connaîtrait alors une sérieuse accélération, mais, si ce n'est pas le cas, c'est en se trempant dans le fer de l'opposition à la gauche comme à la droite que le MoDem parviendra à devenir fort. C'est une tâche ardue et difficile, car survivre dans un système majoritaire avec peu d'élus n'est pas aisé. Il faudra aussi du temps pour que sa nouvelle génération d'élus soit connue et s'implante.

    Si le MoDem rentre dans une logique d'alliances tout azimut avec les forces de gauche (ou de droite) il perdra sa spécificité. Des alliances ponctuelles peuvent avoir un sens, mais rien ne serait plus désastreux qu'une consigne nationale. En devenant un satellite du PS, le MoDem perdrait à tout jamais sa raison d'être. Ceci n'interdit pas de passer certains accords, mais ce doit être sur une base claire, c'est à dire la liberté de vote de tous les élus MoDem contre la majorité dès lors qu'ils sont en désaccords. Des accords pour l'alternance, soit, mais des alliances automatiques, non.  Dans tous les cas de figure, il faut bien se dire qu'un score de l'ordre de 14 ou 15% peut être espéré, mais à horizon de 8 ans au moins. Les Verts devraient également être un exemple : s'ils ont fait des pointes à 12% par le passé, ils existent depuis fort longtemps, et c'est depuis qu'ils commencent à s'émanciper (un peu) de la gauche, que leurs scores électoraux flambent. S'ils retombent dans l'erreur de se classer exclusivement comme force de gauche, ils iront très vite au devant de graves désillusions. C'est parce que Cohn-Bendit a eu l'intelligence de comprendre que l'écologie devait dépasser les clivages, et surtout, au contraire des écologistes indépendants, non se déclarer neutres mais au contraire rassembler plusieurs familles politiques, que les Verts ont pu décoller. Soyons honnêtes : bien peu pensaient qu'il y réussirait, moi le premier, au demeurant.

    Le MoDem a une composante écologique importante. Attention : s'il n'apparaît pas très vite comme une alternative à Europe-écologie, il deviendra très difficile pour Cap21 et Corinne Lepage de résister aux appels du pied répétés des Verts. Et je comprends que les militants de ce mouvement ont du certainement se faire violence pour résister à la tentation. Il faut donc leur donner de très bonnes raisons de demeurer avec nous.

    En même temps, prenons à nouveau exemple sur les Lib-Dems : ils ont développé un programme qui leur était propre (justice, fiscalité par exemple). Ce n'est pas en courant derrière les Verts (ce que tout le monde essaie de faire) que nous parviendrons, au MoDem, à prendre notre essor. Il nous faudra convaincre sur un projet original et fiable. Tiens, par exemple, pour commencer par un sujet que nous devrions porter aux régionales : les abeilles ! Les abeilles, mais aussi les bourdons, et plus généralement les pollinisateurs ! Nous risquons une catastrophe alimentaire sans précédent si jamais leur population se restreint considérablement, voire, s'ils disparaissent. Plus généralement, nous devrions avoir une réflexion globale sur l'ingénierie animale et l'intégrer dans nos programmes (chapitre agriculture, économie, écologie et même industrie). Initiative intéressante encore : celle de Richard Bertrand qui propose le développement de fermes urbaines dans les villes moyennes (c'est le candidat MoDem à la législative partielle du 11 octobre, dans la 12ème circonscription des Yvelines, zone de Poissy-Orgeval,Plaisir). Suggérons-lui d'adjoindre à sa ferme quelques ruches, par exemple.

    Il existe des différences entre MoDem et Verts. Particulièrement, sur des sujets locaux, il peut y avoir des divergences plus ou moins prononcées. Sur le bouclage de la Francilienne, par exemple. Il y a aussi des convergences partielles comme sur le stade Jean Bouin, à Paris mais parfois des convergences totales comme sur la taxe carbone.

     

  • Moi, de gauche ? Mooouuuaaaaaaaâârrrfff !

    Tiens, Polluxe  réagit à une chaîne qui tenait en haleine la left blogosphère depuis quelques jours, la semaine dernière : il s'agissait de déterminer, pour un blogueur, s'il était de gauche ou non. Et Polluxe veut connaître mon avis...A vrai dire, j'avais déjà réagi dans les commentaires chez Nicolas. Nous n'étions pas prêts, lui et moi, de bâtir un programme commun...

    Non, sérieusement, j'accorde bien trop d'importance à l'initiative individuelle, à la propriété privée et à l'esprit d'entreprise pour pouvoir être de gauche.

    C'est paradoxal, parce que jusqu'à  l'avènement de la Nouvelle UDF, j'ai voté constamment à gauche sans me rendre compte que sur le fond, j'étais un mec de droite. Je sentais bien qu'il y avait un truc qui clochait, et je ne comprenais pas pourquoi.

    Même au MoDem, parfois, j'ai comme une sensation, disons, pas de malaise, mais pas loin, parfois. J'apprécie beaucoup Bayrou et Marielle, j'aime bien les idées de Corinne Lepage, mais aussi les positions politiques de Gilles Artigues et Sylvie Goulard, mais, pour avoir participé à un congrès du Nouveau Centre une fois, et en quelques occasions à des réunions du MoDem, y'a pas photo, je me sens bien plus à mon aise avec les militants néo-centristes, que je trouve davantage les pieds sur terre, plus humbles et plus chaleureux.

    Très franchement, si le Nouveau Centre avait su peser sur la majorité, conserver une certaine indépendance ainsi que des liens amicaux avec le MoDem et Bayrou, aujourd'hui, selon je serais certainement chez eux. Leurs militants sont sympas, j'aime bien les idées qui sont brassées là-bas, mais comme politiquement, ils sont encore plus mal en point que le MoDem, en dépit de leurs élus, ce n'est pas demain la veille que je vais m'y retrouver.

    Plus généralement, c'est avec les libéraux du MoDem et ce qu'il reste de centre-droit que j'ai le plus d'affinités politiques. Sans surprise, on trouve dans le tas mon crapouillot, Nemo, et un centriste ex-néocentriste, Bob. Il faut ajouter dans le tas Vincent (Démocratie Durable), Humeurs de vache et jusqu'à un certain degré, Ataraxosphère. Si je devais en adjoindre encore deux autres à la liste, ce seraient Polluxe herself et Rubin. C'est ma marre de proximité à moi, comme dirait le Crapaud. D'ailleurs, faudrait que je refasse ma blog-roll, un de ces jours, histoire de rendre compte de ces affinités-là. Ah, j'ai une pensée émue pour Hashtable : il est bien plus libéral que moi (et au demeurant plus à droite) mais on a en commun tous les deux de bien aimer se faire mal avec l'actualité...

  • Droite, centre et gauche

    Pas d'efforts d'écriture, aujourd'hui, mais un simple renvoi à une note du blog de Laurent de Boissieu, probablement le meilleur spécialiste de la politique sur la Toile avec Quindi et Quatremer (quelques réserves pour Quatremer dont les billets laissent transparaître nettement les marqueurs idéologiques).

    En la circonstance, il s'agit d'un billet qui traite de la droite, du centre et de la gauche, et qui précise pourquoi toute la presse a titré que Bayrou glissait à gauche. En réalité, droite gauche et centre, aujourd'hui, sont avant tout des marqueurs tactiques pour se positionner sur l'échiquier politique. Ils ne recouvrent pas directement un héritage idéologique, ou, du moins faiblement.

    Ce qu'observe Laurent de Boissieu, c'est que contrairement à ce qu'on entend à droite, Bayrou n'a pas changé. C'est la gauche qui a changé et à laquelle Bayrou et son MoDem servent de révélateurs : Il existe une aile sociale-libérale qui ne demande qu'à s'exprimer si ce n'est s'émanciper, au PS et chez les Verts. Jusque là, comme l'observe finement Laurent de Boissieur dans un commentaire de sa note, elle était complexée par la gauche de la gauche qui la maintenait sous pression en la menaçant de tous les anathèmes à la première revendication un tant soit peu libérale.

    Mais si le jeu d'alliances ancien se décale d'un cran sur l'échiquier politique, cette gauche-là va pouvoir enfin respirer, car dans la recomposition de l'opposition, c'est le MoDem, qui va devenir le Diable pour la gauche de la gauche.

    De fait, cette probable recomposition va entraîner de nouvelles formules et la gauche de la gauche pourrait lâcher les socialistes. Mais, ce que je constate aussi, c'est que la gauche de la gauche, en dépit de sondages flatteurs, n'est jamais parvenue à dépasser 10-11% dans des élections quelles qu'elles soient. En revanche, le MoDem, avec François Bayrou, est monté jusqu'à 18%, et, le courant électoral qu'il représente s'est à nouveau manifesté lors des Européennes en votant, cette fois, en grande partie pour Europe-écologie. Une Europe-écologie entraînée, cette fois, par le social-libéral-écolo Daniel Cohn-Bendit (mais quelle bêtise il a fait, Bayrou, de se friter avec lui, alors que c'était un bon copain, en plus, jusqu'à cette altercation !).

    Ségolène Royal qui avait rassemblé tout de même 25% des suffrages, aux présidentielles, ne l'oublions pas, le meilleur score socialiste depuis Miterrand, avait capté certainement une part de cet électorat, car il faut se rappeler que sa ligne initiale était réformiste.

    En somme, il y a, si on fait les comptes, un bon gros potentiel électoral hors PS, qui représente ce courant-là, de 15 à 25 % des voix. Le PS a fait ses comptes de longue date, et il n'y a pas photo : cela représente beaucoup plus que les 10-11% de la gauche de la gauche. Le tout, désormais, c'est de parvenir à associer tout cela.

    Moi, je ferais une suggestion à François Bayrou, et il serait très inspiré de bien m'écouter : il devrait très vite se réconcilier avec Cohn-Bendit qui a longtemps été fort bienveillant devant ses projets et son évolution, et continue à penser en privé qu'il est le seul à pouvoir battre Sarkozy.

    Mais ce n'est pas suffisant : lors de l'élection présidentielle, s'il pouvait annoncer un ticket Bayrou/Cohn-Bendit, cela ferait l'effet d'une bombe. Comme DCB est une sacrée personnalité, nul doute qu'il aura largement pondéré les travers de Bayrou s'il a accepté. L'homme est droit et honnête et se contrefiche des honneurs et du pouvoir. S'il appuie Bayrou, c'est qu'il aura eu alors de bonnes raisons de le faire.

    Il existe une écologie social-libérale, certes minoritaire dans l'appareil politique vert, mais, qui a le mérite d'être là. Hâtons-nous, au MoDem, de rétablir les liens avec elle. Continuons avec ces Socialistes ouverts qui veulent bien discuter avec nous, et tentons de fabriquer, ensemble, la majorité de demain.