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Présidentielles, le jeu des prédictions

Tiens, c'est chez Malakine que j'ai trouvé un jeu amusant qui consiste à essayer de prévoir la situation politique en vue des présidentielles à l'issue de l'année 2011.

La prédiction brute, je trouve ça trop dur, mais des scénarii envisageables, en revanche, l'idée me plaît bien. Tiens, ça me permettra de répondre en partie au tag de Romain.

A l'orée de l'année 2011, ce qui me frappe, ce sont les stratégies désastreuses des trois grands vainqueurs de 2007. 

Ségolène Royal a essayé d'exister à n'importe quel prix, changeant de ligne, multipliant les provocations inutiles, s'éloignant de ses fondamentaux. Elle s'est laminée elle-même et a perdu tous ses alliés. Elle ne survit, désormais, que par son éventuel pouvoir de nuisance dans la sphère du PS face à ses rivaux et rivales. L'opinion a beau être exaspérée par Nicolas Sarkozy, ce serait, je le pense, la seule candidate du PS, parmi les majors, qui pourrait encore être battue par ce dernier.

Nicolas Sarkozy, parlons-en : en voilà qui a grillé absolument toutes ses cartes. Grillé sur sa droite pour ses promesses non tenues : eût-il recruté des policiers, réprimé sans états d'âme les délinquants, réduit le flux migratoire à zéro ou presque, certes, il se serait coupé d'une partie de la droite modérée, mais il aurait dans la poche toute la droite de la droite et le FN ne serait plus que peau de chagrin. Au lieu de cela, il a fait fuir les centristes (je parle des électeurs) qui avaient pourtant largement participé à son élection. Sarkozy n'a aucune, absolument aucune réserve de voix pour un second tour en 2012. Le seul espoir, à droite, serait de profiler au plus vite une candidature de rechange qui pourrait éviter une défaite écrasante et humiliante à l'UMP en 2012. Fillon apparaît comme cette figure, mais il aura bien du mal à endosser le bilan des 5 années passées.

François Bayrou. Aïe. Le problème de Bayrou, c'est que l'erreur stratégique, il l'a faite dès 2007, après la présidentielle. Il eût fallu se retirer, laisser l'UDF s'organiser elle-même, sans la dissoudre, et prendre de la distance, pour n'intervenir que sur les grandes causes. Il a voulu, lui aussi, comme Royal, exister à tout prix et s'est appuyé sur un parti qui a évolué vers le centre-gauche. Au centre-gauche, aujourd'hui, il y a DSK, Eva Joly, et des sociaux-démocrates comme Martine Aubry et François Hollande. Bref, c'est très encombré. Voilà Bayrou bien encombré avec son MoDem incapable de changer de logiciel.

Quel espoir reste-t-il à mon leader politique favori, alors ? a) de s'appuyer sur le peuple, qu'il aime vraiment, et de mener une campagne politique en 2012 comme en 2007 très proche des gens et du terrain. b) de percer là où l'on ne l'attend pas, mais aussi là où il a une différence. La réindustrialisation, la relocalisation, ce sont des thèmes qui seront porteurs à condition d'avoir quelque chose à proposer, et quelque chose à répondre aux thèses protectionnistes que ne manqueront pas d'avancer des partis comme le Parti de Gauche et le Front National. Sur l'éducation, il devrait faire taire le MoDem, reprendre la main, et montrer ses différences avec le PS. En attaquant de front le programme de ce parti, ce qu'il ne fait pas. Sur la dette, les retraites,  il est resté crédible, mais il faut un programme chiffré, désormais. Ce sera peut-être l'un des seuls à défendre l'Europe et l'euro. Qu'il ose le faire, personne n'ose élever la voix dans le paysage français pour le dire. Ceux qui aiment l'Europe s'en souviendront.

L'erreur de Bayrou serait de se contenter de l'argument désormais éculé du ni-droite ni-gauche. Il s'essoufflait déjà largement à la fin de la campagne de 2007. Inutile de proclamer sa différence : il faut la montrer, désormais.

Faire des mamours à DSK le dessert, il doit s'en rendre compte. On se doute qu'à peu près tous les candidats de la gauche modérée sont préférables à Sarkozy. Pas la peine de dire ce qu'il fera au second tour. Finalement, la configuration d'un autre candidat de droite serait bien plus profitable à Bayrou qui pourrait alors plus aisément rééquilibrer son positionnement.

Au PS, mon sentiment est que Martine Aubry sera finalement la candidate désignée. Populaire à gauche, elle ne s'est laissée dicter à aucun moment son calendrier. Elle a prouvé à Lille qu'elle pouvait s'associer aux centristes, et...les acouphènes de Bayrou à propos de son vote de premier tour en 2007 auront certainement porté leurs fruits dans l'électorat centriste. Pour être franc, je m'attends à ce qu'elle soit le prochain chef d'État de la France. Je pense qu'elle sera élue. Ce n'est pas le seul scénario possible au PS, mais cela me semble le plus probable. DSL traîne, et surtout, il n'est pas impliqué au coeur de la politique française. C'est un bon débatteur, mais une fois dans la campagne, il sera contraint d'exprimer des positions et sa cote pourrait alors sérieusement baisser.

Le FN a opéré sa mue au bon moment : il va présenter une nouvelle candidate avec un logiciel idéologique et politique rénové, fort d'un appareil de presque 20 000 militants à jour de cotisation. Une vraie force de frappe. Hélas, les sondages qui évaluent le potentiel électoral de Marine Le pen à près de 20% ne se trompent pas. Il suffirait d'une nouvelle bévue de Sarkozy sur la sécurité et l'immigration pour qu'elle franchisse la barre, pour peu qu'une partie de l'électorat UMp s'avise de lui donner une leçon.

Les Verts sont des bobos, l'écologie n'est pas un programme politique digne de ce nom. C'est une tendance. On peut surfer dessus dans les villes, dans les régions, même, en Europe, mais pas à une élection nationale. Eva Joly fera un flop parce qu'elle n'a aucun projet pour la France si ce n'est de coller en prison une partie de sa classe politique pour montrer qu'elle lutte contre la corruption. Les gens finiront par trouver cela un peu court. En outre, son parcours sinueux agace considérablement l'appareil des Verts, qui ne la soutiendra qu'à reculons. Dany l'a bien compris, lui qui préfère négocier avec le PS quand les Verts sont encore forts.

Besancenot a toujours été sur-évalué : on a régulièrement prévu le NPA et son leader à 5-7%. Mais sil suffit simplement de mettre en exergue ses positions sur le multi-culturalisme, sur l'immigration, vis-à-vis des islamistes, sa proximité avec des régimes marxistes despotiques et son programme économique fait de spoliations, directement inspiré de celui des révolutionnaires d'Octobre 1917 pour mettre à plat l'un et l'autre. Ce parti n'a aucune assise ouvrière. Il s'appuie sur un mélange d'agents de la fonction publique et d'instituteurs engagés, d'un côté, et de l'autre du lumpen-prolétariat vaguement anarchisant. C'est tout. Il va faire flop.

Mélenchon éructe ; il veut une part du gâteau avec le PS. Ses outrances vont finir par lasser, d'autant que les électeurs de gauche pourraient se resserrer autour d'une seule candidature s'ils ont le sentiment que la gauche risque un nouveau 21 avril.

Borloo va essayer de faire le brave type, tenter de profiter de sa popularité, mais quelle indépendance pourra-t-il faire valoir, lui qui a été aux pieds de Sarkozy pendant trois longues années. Je n'exclus pas radicalement qu'il puisse percer, mais il faudra qu'il trouve quelque chose à dire, et pour l'instant, on est assez loin du compte.

Les souverainistes ne parviendront pas à percer : NDA est totalement inaudible, ou presque, et la place est déjà prise par Mélenchon et Marine Le pen. Pas d'espoir pour lui de percer, même si on peut le regretter, puisqu'il est le seul à proposer un programme authentiquement gaulliste. Tiens, les gaullistes, parlons-en : faussaire, Dominique de Villepin, lorsqu'il s'en réclame. En réalité, comme son ancien maître Chirac, c'est avant tout un rad-soc IIIème république. Une espèce qui a disparu avec Chirac, mais dont le créneau existe encore, ce qui explique les intentions de vote dont dispose Villepin. C'est une niche, il ne peut pas aller au-delà, et il n'a à l'heure actuelle rien à proposer que ne proposent déjà le PS ou le MoDem.

Le Nouveau Centre s'est torpillé de longue date. Morin ne peut rien faire valoir et son parti n'aura produit aucune idée en 5 ans. La seule chose qui lui restera c'est un tout petit pouvoir de nuisance là où il a des élus localement un peu connus. Mais dans un contexte de débandade généralisée de la droite, pas sûr que ce pouvoir lui serve à grand chose. Morin n'a rien à proposer et rien à faire valoir. Le Nouveau Centre est inexistant.

Et maintenant ? L'épreuve redoutable des prédictions. Il me semble à peu près acté que le PS gagnera la prochaine élection présidentielle. Il faudrait un concours invraisemblable de maladresses pour qu'il en fût autrement. Je pense que la gauche de la gauche parviendra à totaliser autour de 10% environ. A mon avis, les Verts renonceront à présenter un ou une candidate quand ils verront sa cote graduellement baisser. Le PS ramassera donc des suffrages présidentiels supplémentaires. La cote du FN va continuer à monter, tandis que celle de Sarkozy poursuivra sa baisse. Il ne pourra même plus se permettre le luxe d'une candidature ramasse-voix de second tour, au risque de se faire doubler par Marine Le pen. Borloo ne sera pas candidat, et Morin se flinguera auprès de l'UMP s'il prend le risque d'éliminer le parti allié du second tour. Ils ne seront donc là ni l'un ni l'autre.

Il existe une possibilité pour l'UMP de récupérer les rad-soc de Villepin : c'est de virer Sarkozy. Certes, un autre candidat de droite, comme Fillon, par exemple, partira d'un socle plus bas, mais il pourra se rallier Villepin, ce qui augmentera mécaniquement sa base électorale. C'est d'ailleurs la carte que devrait jouer l'UMP, d'autant plus que Fillon, en raison de sa rigueur, plaît à la base démocrate-chrétienne du MoDem et de Bayrou. Un autre candidat subira moins les effets d'un Tout Sauf Sarkozy désormais acté et entré dans les moeurs.

J'aimerais qu'il en fût autrement, mais, si Bayrou franchit les 10% à la présidentielle, je serai très content. Soit il parvient à redresser la barre avec des thèmes et des positionnements originaux, soit il sombre davantage, franchissant peut-être avec peine la barre des 5%.

Martine Aubry est donnée aux alentours de 22 à 25% au premier tour, mais je pense qu'elle a les moyens de faire plus avec une bonne stratégie du PS et si elle se force un peu.

La véritable inconnue, in fine, c'est l'attitude de la droite. Va-t-elle foncer droit dans le mur avec une candidature Sarkozy, ou, au contraire, rectifier le tir et choisir un candidat relativement présentable. Imaginons qu'elle ne soit pas suicidaire, voilà comment on pourrait se représenter un premier tour en 2012 :

Premier tour

Aubry : 31% - Fillon : 27% - Marine Le pen : 19% - Bayrou : 9% - Mélenchon 4,5% - Besancenot 4,5% - ext-gauche (autres) 1% - NDA 3% - divers 2%

Second tour

Aubry 56% - Fillon 44%

Voilà un scénario largement possible. Il est vrai que cela donne bien peu de candidats finaux. Mais dans "divers" et ex-gauche (autres), il peut y en avoir 5-6, soit un total de 14 candidats. 

Après un billet comme celui-là, faut que je tague comme une brute. Tiens, le faucon d'abord, la rénovitude ensuite, l'Nicolas parce que comme moi, il adore les pronostics, Marc Vasseur qui sait qu'il est encore à gauche, mais qui ne sait plus où il en est pour le reste, Polluxe, que je n'avais plus taguée depuis un moment, Hervé qui est très bon historien et très mauvais pronostiqueur, et Toréador parce que je suis sûr qu'il aime bien les paris, comme moi. Tiens, puis Melclalex aussi, il adore faire des plans sur la comète, lui aussi. Oh, et puis tous ceux qui voudront participer au jeu. Je ne sais pas moi, Catherine et Dominique, par exemple ; zut, y'a plus de Crapaud du Marais. Bon, alors Laurent de Boissieu, que la politique passionne, expert en la chose, et dont les pronostics pourraient être plus pertinents que les nôtres.

Commentaires

  • "Il nous parle cette fois de Martine Le Pen en termes choisis et tournés"
    Sans commentaire^^^.

  • Excellente analyse, que je partage (et partageai avant de te lire) dans ses grandes lignes.

    Mais je complète un petit peu sur quelques points :

    - Bayrou désire sortir son programme concret le + tard possible, il va laisser son parti s'effondrer aux cantonales de peur qu'on lui pique ses idées, (trop de monde à l'affût), et espère toujours capitaliser sur sa personne à la présidentielle. Il faudra alors qu'il sorte réellement le programme qui est dans ses tiroirs s'il veut avoir une petite chance de figurer au second tour.

    Peut-être, n'a-t-il pas voulu laisser la présidence du MoDem qui le "plombe" pourtant de peur d'une trahison. Et je le comprends.

    S'il continue à ne sortir que des "il faut sauver..." sans dire COMMENT le faire, il est foutu.

    - Tu as donné l'explication pour laquelle Villepin est encore à l'UMP. Toutefois, il l'a annoncé : s'il est candidat, il rendra sa carte. J'ajouterai : "sauf si l'UMP et ses mécènes virent Sarko et choisissent Villepin ou Fillon à la place", ce qui ne serait pas pour me déplaire, le gros problème de l'UMP et un des gros problèmes de la France, comme l'aurait dit quelqu'un, c'est Sarko et sa clique d'incompétents prêts à tout dans la surenchère imbécile pour garder leur place, les personnalités valables de chez eux n'osant pas moufter.

    Le parti jeune de DDV, République Solidaire, souffre en partie des mêmes tâtonnements qu'a connus le MoDem, qui va mieux sur ce plan-là apparemment, mais a encore du chemin à faire.

    Sarko a fait sa danse du ventre pour rallier un rival devant Bayrou sans succès, il fait de même avec Villepin en ce moment. Ce dernier ferait bien de faire attention de qui il s'entoure, car nul doute que Sarko a déjà placé ses pions dans son entourage proche pour saboter la machine, la variante "à l'envers" du débauchage. Et ce travail de sape de part et d'autre a déjà porté ses fruits.

  • Merci d'avoir corrigé.

  • le Nouveau Centre VA faire des propositions.

  • @Parisien Libéral
    votre foi en votre nouvel allié est touchante...

  • Même par défaut :) merci de m'avoir tagué... mais je suis en retard d'une chaine et je viens de répondre ce matin à la précédente ("Au nom de quoi, l'UMP doit-il rejeter toute alliance avec le FN?"); donc ce sera pour plus tard, ou pas!

  • Ok, pas de problème, Laurent. J'ai lu votre billet, fort intéressant ; on n'a pas fini de parler du FN, je crois...

  • Heureux d'échapper au tag, car l'expérience de *toutes* les campagnes présidentielles en France a été : résultats inattendus un an et même 6 ou 8 mois avant.

    En l'occurrence, "Il me semble à peu près acté que le PS gagnera la prochaine élection présidentielle. Il faudrait un concours invraisemblable de maladresses pour qu'il en fût autrement."

    m'incite à compléter : sauf à ce que le centre présente un concurrent qui serait un meilleur Président que les concurrents PS (or c'est fort probable), et sauf à ce que le président sortant se révèle un excellent candidat qui empoigne l'électeur jusqu'aux urnes (ce qu'il fait très bien).

  • Heureux d'échapper au tag, car l'expérience de *toutes* les campagnes présidentielles en France a été : résultats inattendus un an et même 6 ou 8 mois avant.

    En l'occurrence, "Il me semble à peu près acté que le PS gagnera la prochaine élection présidentielle. Il faudrait un concours invraisemblable de maladresses pour qu'il en fût autrement."

    m'incite à compléter : sauf à ce que le centre présente un candidat qui serait un meilleur Président que les concurrents PS (or c'est fort probable), et sauf à ce que le président sortant se révèle un excellent candidat qui empoigne l'électeur jusqu'aux urnes (ce qu'il fait très bien).

  • Plus de 30% pour le PS au premier tour, sauf éventuellement pour DSK, ce n'est pas crédible. Et dans les deux cas, c'est terrifiant...

    Et pareil pour le score de Fillon : ça fait tout de même beaucoup pour un premier ministre sortant, historiquement ce serait inédit (?).

    Il me semble que ces chiffres sous-estiment Mélenchon et Le Pen (voire Bayrou), même si évidemment tout dépend de la campagne.

    Les scores élevés d'EE étaient sans doute conjoncturels, et en tout état de cause non reproductibles dans le cadre d'une présidentielle, mais il ne faut pas négliger ce qu'ils représentent : un vote sanction ou une recherche d'alternative à l'UMPS de la part d'une partie de l'électorat, pas uniquement bobo, pas uniquement extrémiste non plus. On a d'ailleurs vu aux régionales que la plupart des "troisièmes listes" au second tour on dépassé 15% alors qu'elles étaient éparpillées sur tout l'échiquier. Difficile en effet pour Bayrou de récupérer une nouvelle fois ces suffrages, mais rien ne dit qu'ils iront forcément à l'UMPS.

    Il faut arrêter de réduire le programme des Verts aux questions écologiques, ils ont la panoplie complète - qu'elle déplaise ou non, ou qu'elle soit redondante avec d'autres partis de gauche, c'est une autre histoire... mais elle existe. Sinon on pourrait aussi dire que Bayrou se résume à la réduction de la dette et à la construction européenne...

    Un petit mot sur Chevènement ?

    Un aspect qu'on omet trop souvent : l'abstention. On sait qu'elle peut avoir une grande influence, en gonflant artificiellement certains scores... En 2007 elle avait reculé du fait de la personnalité "électrisante" des candidats Royal et Sarkozy (adhésion ou rejet et réciproquement) et également par mobilisation (Bayrou). Difficile de dire s'il sera possible de mobiliser autant en 2012, a priori seule Marine Le Pen semble pouvoir susciter une certaine participation, plutôt pour elle...

  • Bien Malakine ne profite jamais...

  • @Erasmus
    Trop facile, celle-là, on a déjà la lui faire. Tu vois à quoi ça mène le souverainisme...

  • Relocalisation et réindustrialisation contre thèses protectionnistes ?
    Et pourquoi pas protection du tissus industriel face aux thèses relocalisatrices et réindustrialisatrices ?
    Arrête de jouer sur les mots. C'est l'absence totale de contrainte inter-nationale qui produit la situation actuelle, agravée par des cadeaux fiscaux à des entreprises scélérates au détriment de celles qui en ont besoin.
    S'imaginer qu'on peut réindustrialiser sans contrainte inter-nationale me semble une absurdité.

  • @Erasmus
    deux exemples, à 80 ans d'intervalles pourraient donner à réfléchir sur les conséquences du protectionnisme :
    a) les réactions à la crise de 29. On les connaît, on ne va pas y revenir.
    b) les banques, à la fin de 2009 qui ont adopté une attitude protectionniste (méfiance vis à vis des autres banques) asséchant ainsi le marché des crédits.
    Le repli sur soi n'est jamais bon.
    Je ne suis pas contre la présence de certaines barrières, mais elles doivent être négociées.

  • La victoire du PS est à mon avis loin d'être acquise. Plus on nous affiche une unité, plus je me dis qu'une véritable rupture est en marche. Elle aura forcément lieu en cas de nouvelle défaite, ce qui n'incitera pas à la solidarité... Les dégâts de leur primaire seront encore une fois fatals. Et il y aura encore Royal pour torpiller ou être torpillée.

    Attention à Mélenchon qui a la bonne idée de manger son pain noir médiatique dès aujourd'hui. Le siphonneur pourrait être lui cette fois-ci, puisqu'il peut aller chercher des voix de partout - sur sa gauche et sa droite, chez certains sympthisants du centre qui ont voté Bayrou en 2007, au FN, chez les verts... - sauf à l'UMP. De plus le contexte de crise qui n'en finit plus de continuer - tandis que le CAC40 passe au-dessus des 4000pts... - lui est favorable.

    La défaite de Sarkozy n'est pas assurée non plus. S'il lui reste peu de cartes à jouer et qu'on risque de voir le siphonneur siphonné, il reste le seul vrai candidat naturel, comme on dit, de la droite. Je ne crois pas à Fillon en candidat, il serait d'un ennui profond et devrait assumer un bilan qui n'est pas vraiment le sien et sa complaisance avec Sarkozy.

    Ni Borloo ni Morin ne seront sur la ligne de départ. Les 5% leur resteront inaccessibles dans le contexte.

    Quant au FN... pour moi c'est gros comme une maison: on instrumentalise sa montée actuelle, on l'exagère (voir même on l'invente un peu...), volontairement pour pouvoir donner une carte à jouer supplémentaire à Sarkozy. Celui-ci a réalisé les limites de son siphonnage et de ses annonces sécuritaires. Il devra au contraire se (re)donner une image de défenseur de la République. Plus le FN est haut, plus il pourra se la jouer "Chirac 2002". Tactique qui le protègerait aussi en cas de surprise à la gauche de la gauche.

    Je ne crois pas aux verts non plus. L'écologie, à tort ou à raison, passe après les soucis de chômage, d'insécurité, de santé, etc... Et je crois que les gens ont compris que c'est à la politique de se saisir de l'écologie et non l'inverse.

    Enfin, pour Bayrou le programme sera peu différent de celui de 2007. Et c'est à mon sens un avantage non négligeable pour lui face à l'UMP qui ne pourra pas refaire le coup ni de la rupture ni du pouvoir d'achat, et face au PS qui aura forcément programme intenable.

  • Mon pronostic, c'est que j'ai beau faire tous les scenarios possibles, je vois pas comment Bayrou peut perdre.

    Mais je ferais tout pour etre sur qu'il gagne...

    Il y aura pour moi 2 places "en finale":
    _Une au centre/centre gauche
    _Une tres a droite

    Sarkozy va ecraser le FN sur sa droite,
    reste alors a Bayrou a battre le candidat PS. Et la, vu la credibilite du PS, A mon avis les gens vont choisir Bayrou plutot que le candidat PS.
    Bon je detaille pas du tout mon analyse,

    Sarkozy Bayrou en finale, Bayrou vainqueur

  • N'enterrez pas François Bayrou trop tôt, en cas d'absence de DSK il a boulevard devant lui.

    explication :

    Malgré les résultats médiocres du modem lors des élections intermédiaires (mais loin d'être nuls, voir les municipales ou le modem à navigué a 11% de moyenne dans les villes ou il était présent score nettement plus élevé que la moyenne nationale de 3,69% dont la presse a fait état prenant en compte les villes ou il ne présentait pas de candidat), malgré les trahisons, les quolibets et les attaques dont F Bayrou à fait l'objet depuis 3 ans, malgré les erreurs que celui à commis (perte de contrôle face a DCB, ou sur canal + récemment) et malgré a concurrence de DDV et Borloo il navigue toujours entre 5 et 10% (selon configuration des concurrents). Cela en dit long sur sa capacité de résistance et sur le lien qu'il a tissé avec une partie de l'électorat. Son "socle électoral" (planché) semble stabilisé entre 7 et 9% sans DSK soit plus que lors de son entrée en campagne 2007 et entre 5 et 7% si DSK est présent. Tout va donc dépendre de la liste des candidats en lice et de la dynamique de campagne des uns et des autres. En cas d'absence de DSK (ce qui est loin d'être un scénario impossible) F Bayrou sera le meilleur candidat du centre (sachant que ni Borloo ni Morin ne pèseront). Dans ce cas de figure si le béarnais démarre sa campagne entre 8 et 11% (ce qui semble possible) il sera en position d'atteindre le second tour sur le même principe qu'en 2007 (rejet du PS et de l'UMP, candidat pondéré, humaniste et hors système). Evidemment ce scénario s'effondre si DSK est en course.
    Bien à vous.

  • @un citoyen, ben et Aurélien
    Comme j'aimerais partager votre optimisme.

  • @L'hérétique:

    Je ne suis pas particulièrement optimiste quant aux chances de Bayrou, je pense juste qu'on sous-estime ses atouts. Ils ne sont pas évidents mais, à mon avis, ils sont puissants.

  • Crévindiou, tu veux me faire bosser! j'essaie de pondre un truc avant la fin du mois, promis.

  • salut Nico
    Merci ; mais euh, tu fais comme moi, honnête, hein, pour les pronostics :-)
    @Aurélien
    espérons-le.

  • Je crois que tout le monde surestime la candidature DSK. Depuis qu'il s'est fait battre largement par Royal en 2006, il a quand meme pas fait grand chose dans la politique Francaise. En tout cas, vraiment pas de quoi en faire un favori.

    4 ans qu'il est hors de France, je suis pas sur que les gens apprecient les opportunistes qui reviennent juste au dernier moment. Il n'a jamais fait de campagne presidentielle, n'a pas montre une immense volonte d'etre president. le combat risque d'etre au dessus de ses forces a mon avis.

  • N Arthaud........1%
    JL Mélenchon.....8%
    M Aubry.........23%
    C Duflot.........4%
    JM Governatori...2%
    F Bayrou.........9%
    H Morin..........3%
    N Sarkozy.......29%
    N Dupont-Aignan..2%
    M Le Pen........19%

  • @Laurent
    Mélenchon à 8 ? Bah, je vous parie qu'il va faire flop. Sarkozy à 29 ? Impensable. Morin à 3 ? Vous êtes bien optimiste.
    Bon, encore faut-il être sûr que tous ceux-là seront candidats :-)
    @Ben
    Oui, bien possible. On verra ce qu'il vaut une fois dans l'arène...

  • @l'hérétique.
    JL Mélenchon: selon vous Besancenot (4,5%) + Mélenchon (4,5%) = 9%, or je pense que Besancenot ne sera pas candidat.
    N Sarkozy: si ni Borloo ni Villepin (ce que je pense), le PR sortant peut atteindre 29%.
    H Morin (je pense qu'il sera candidat): si, je lui donne presque autant que Madelin en 2002.

  • D'ici mars 2012, de l'eau va couler sous les ponts ! Les pronostics d'aujourd'hui sont sans doute complètement faux. La montée du FN peut être complètement conjoncturelle, liée au remplacement de son président avec la médiatisation de Marine, doublée d'un vote de protestation, plus que d'adhésion. Les candidats ne seront peut-être même pas ceux que l'on pressent aujourd'hui. La personne de Sarkozy sera peut-être (probalement)grillée, l'UMP devant se rabattre sur Fillon ou Copé ou Villepin qui vont alors guerroyer en interne. DSK ne prendra pas le risque d'être battu aux primaires, de devoir renoncer à un second mandat au FMI sans être certain de l'emporter à la présidentielle et en plus risquer une méchante peau de banane, genre dossier explosif d'affaire de moeurs que lui concocte l'UMP (dixit Frédéric Lefebvre qui avait lâché un jour le vilain tour qui se préparait). Martine n'a pas envie d'y aller.
    Mais ici vous ne parlez que manoeuvres, positionnements politiciens, alors que l'important sera le projet non seulement pour se sortir de la crise, mais pour refonder les piliers de notre république, une vraie démocratie, une éthique en politique, une plus grande justice fiscale, la reprise en main d'une éducation d'excellence pour tous, une redynamisation des PME pour développer la création et les vrais emplois, une gestion rigoureuse. Or sur le fond de ces sujets, c'est à mon avis François Bayrou qui tient le plus la route et les gens s'en rendront compte. Vous verrez !

  • @Laurent
    Ça se tient ce que vous dites. j'ai la même impression pour Besancenot.

  • Je suis désolé, d'apprendre que le MOuvement DEMocrate gène François Bayrou. Et que celui ci est une entrave à sa progression.

    Une question me taraude comme dirait l'autre, serait ce un inversement de situation ?

  • @Teo
    Ne croyez pas tout ce que dit l'Hérétique ! C'est un blogueur qui donne son point de vue. Il affirme parfois des vérités sur un ton péremptoire. Même si je trouve souvent sa vision juste, elle n'est pas forcément la mienne sur certains points et cela ne m'empêche pas de le lire et de le trouver intéressant. Il aime Bayrou mais n'aime pas le MoDem, qu'il trouve trop "à gauche" à son goût. Je ne vois pas en quoi le MoDem "gêne" François Bayrou. Ce serait le cas si les idées et décisions des militants et de l'équipe de direction entraient en contradiction avec celle de leur président, mais je ne vois rien de tel.

  • @Teo et Marianne
    Voilà, Marianne a bien résumé ma position.

  • Les révolutionnaires d'Octobre ne sont que des putchistes qui ont piqué le pouvoir aux vrais révolutionnaires, ceux de Février.

    Bon ok, tout le monde s'en fout maintenant et c'est complètement hors-sujet.

    Je trouve que vous enterrez un peu vite Sarkozy, le PS n'arrive pas à se sortir de sa gueule de bois post 21 avril 2002. Et l'animal est redoutable en campagne, je vois pas trop la droite, ou plutôt les droites, tergiverser face à un candidat PS. Même si ça râle dans ses rangs, comme pour Mitterrand en 1988, son électorat répondra présent. La présence de Bayrou au second tour (mais là on dans la politique fiction) serait la seule vraie catastrophe pour Sarko. Le reste, il gérera. Hélas pour nous et pour la France.

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