Ça chauffe au Partito Democratico, en Italie, entre Rutelli et Veltroni. Le premier souhaite, avec sa Margarita, conserver son alliance avec les libéraux et démocrates européens, le second, au contraire, souhaite voir le Partito rejoindre la grande "famille" socialiste du PSE.
Ceci explique certaines péripéties dont s'est fait l'écho Jean Quattremer de Libération. J'en avais déjà parlé début décembre 2008. Sauf, qu'il faut peut-être et hélas admettre, que la ligne Veltroni l'emporte actuellement sur la ligne Rutelli. C'est fâcheux, mais, c'est actuellement la situation en Italie. Quattremer qui va vite en besogne laisse entendre que PDE et ADLE vont accepter un ex-nationaliste slovaque en leur sein. Ce n'est pas parce que le PDE accepte deux élus du HSDZ qu'il accepte le parti lui-même, et de plus, il faut aussi considérer l'évolution de ce même parti avant de le condamner. Personnellement, je n'ai guère une bonne opinion de Meciar, car j'estime qu'il est le premier responsable de la scission de la Tchécoslovaquie. Mais il faut voir l'évolution du HSDZ avant de se faire une idée définitive. Il ne faut pas oublier qu'en 2003, ce parti s'est prononcé en faveur du "oui" à l'adhésion de la Slovaquie à l'Union Européenne lors du réfrendum de mai pour l'adhésion. C'est un virage important et on ne peut donc plus le considérer comme un parti eurosceptique. Et Meciar a fait aussi campagne pour le "oui".
Pour revenir à Rutelli, il y a tout de même un truc que je ne percute pas. J'ai fait un tour de la presse italienne sur google actualités Italie et j'y ai lu une invitation très claire de Rutelli à se positionner au centre. Il invite même le Parti Democratico à converger avec les Casini (UDC). Manifestement, le Parti Democratico a remporté une élection municipale à Trente grâce à une alliance large incluant les démocrates-chrétiens (UDC). Ce résultat semble à Rutelli un exemple à suivre pour pouvoir un jour l'emporter contre Berlusconie. Cela dit, l'UDC est au PPE, au Parlement Européen...En tout cas, avec ce qu'affirme Rutelli dans plusieurs articles, par exemple dans un entretien avec le Corriere della Sera, l'affirmation de Quatremer ne me paraît pas tenable. On ne peut pas ériger un modèle centriste et déclarer publiquement que les Socialistes sont en crise pour finalement rejoindre le PSE. Qui vivra verra, mais je suis très dubitatif quant aux affirmations de Quattremer.
Pas un mot de Meciar et du HSDZ, en tout cas, dans la presse italienne. Nada également sur Meciar.
Commentaires
Ce ne sont malgré tout pas de bonnes nouvelles. Les démocrates ne seront vraisemblablement pas assez nombreux pour constituer un groupe et devront donc continuer à siéger avec les libéraux. Facile du coup pour les socialistes et les Verts de dénigrer les candidats démocrates. position difficile à tenir pendant ces élections, Corinne Lepage l'a expérimenté dans un débat à Rouen avec des contradicteurs coriaces.
@ Laure
l'alliance avec les libéraux est de toute manière nécessaire. Ce qui me paraît bien plus inquiétant que l'essoufflement du PDE c'est l'affaiblissement de l'ADLE.
@L'Hérétique
je découvre votre blog après passage en revue des commentaires à la suite du dernier article de Quatremer!
C'est vraiment très intéressant et j'en suis d'autant plus séduite que vous vous présentez en disciple de Schumpeter et de Montesquieu!
Egalement très pertinent votre commentaire-réponse à Laure, je m'étais fait la même réflexion!
Ca fait déjà un bon moment que les choses ne sont pas claires au PD (pas PDI ;-) sur le positionnement dans les groupes européens.
Pour se représenter la situation imaginez que le MoDem et le PS (sauf son aile "gauche", disons le courant qui s'est retrouvé sur Hamon à Reims) aient fusionné. C'est un "jouyeux" bordel ....
Il y a un autre aspect sur lequel on entend peu de choses : l'ELDR (dites libéraux) regroupent des partis très différents. Sincèrement, entre les Lib-Dems, avec lesquels les points de convergence sont nombreux, et le FDP allemand, il y a un océan ...
Depuis que Veltroni a quitté la tête du PD, la ligne majoritaire est effectivement celle d'un glissement vers le PSE. Le PDE risque donc de se retrouvé être une quasi coquille vide, avec plus qu'un seul pilier réel, le MoDem... Ce serait dommage, mais cela ressemblerait de plus en plus à un parti européen qui n'a de raisons d'exister que le positionnement national des partis qui le composent.
Ce n'est pas vraiment une nouveauté. Dans la mesure où le PSE et le PPE ont toujours intégré des forces centristes, un parti central au niveau européen n'a pas beaucoup de sens ou d'avenir. A part être le rassemblement de quelques petits partis centristes qui n'ont pas conclu d'alliance avec les grandes formations dans leur pays.
@ Audrey
eh bien vous êtes la bienvenue ici !
@ Claudio
Oui, il y a des embrouilles...
@ Bob
attendons de voir : à mon avis, tout va dépendre du score du Partito. S'il est bon, il restera au PDE, je pense.
Rien ne sert de faire des plans sur la commette vu qu'il y a du rififi un peu partout.
Les Torries vont quitter le PPE
http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2009/03/laffaire-est-pliée-le-parti-conservateur-britannique-quittera-bien-le-groupe-politique-du-ppe-de-au----lendemain-des-élect.html
Donc au lendemain du 7 juin il y aura des tractations en tous sens suivant le résultat des élections afin de former les groupes....
Le New labour est dans les choux à cause de la crise et des différentes affaires, les Torries seront en position de force en GB, donc ils vont tenter quelques choses au niveau du PE.
A europium
Si les tories quitte le PPE (ce qui semble inéluctable, vu que Cameron l'a récemment confirmé après deux ans de silence sur le sujet), plusieurs équations deviennent possibles.
Soit le PPE est assez fort pour avoir la majorité seul (peu probable mais comme le PSE n'aura le vent en poupe dans aucun "grand" pays, le PPE pourrait creuser l'écart).
Soit le PPE ne l'a pas, et là il peut former plusieurs alliances :
- avec le PSE (peu probable car les Allemands vont bloquer l'idée, même si un accord technique PPE/PSE est tjs possible pour la gestion du Parlement)
- avec l'ELDR (sans le PDE, ni Bayrou, ni Rutelli ne pouvant accepter une alliance formelle avec leurs adversaires nationaux)
- avec le groupe des tories (qu'il y ait deux groupes distincts ne leur interdit pas de conclure une alliance)
Tout dépendra de l'appoint dont aura besoin le PPE et de ce qu'exigeront en échange de leur soutien les "petits" groupes.
mais tout cela est un peu formel,non?
La pratique au sein du PE est la recherche du consensus ce qui est différent dans la majorité des pays, ou la règle consiste plutôt en un affrontement stérile opposition/majorité.
Si on prend le PSE par exemple, qui a-t-il de commun entre le New LABOUR, le PS français, les centre-gauche allemands,espagnols, italiens, etc... ? a part le fait qu'ils se disent de gauche, ils ont des politiques différentes au niveau national et des alliances ( ou pas) totalement différentes.
Il en est de même pour l'ADLE et le PPE. En fin de compte tout cela consiste en des alliances de circonstances afin d'envoyer des messages aux électorats respectifs.
Les citoyens ne comprennent rien au fonctionnement de l'UE, à la composition des différents groupes.
En fin de compte tout cela est un jeu subtil mêlant intox, réalisme,alliances de circonstances.
Peut-être que cela changera quand le TDL sera ratifié, car le PE aura plus d'importance et dès lors il y aura sans doute plus d'affrontements et moins de consensus au sein du PE.
Dixit Quatremer:
"En outre, le mode de scrutin, la Proportionnelle au sein de circonscriptions nationales, rend impossible l’émergence d’une majorité tranchée de gauche ou de droite. Les « grandes coalitions » sont donc le mode de fonctionnement normal du Parlement, une tradition que connaissent certes des pays comme l’Allemagne ou l’Autriche, mais qui est étrangère à la France, à la Grande-Bretagne ou à l’Espagne. Il ne faut pas non plus perdre de vue que « gauche » et « droite » ne sont que des appellations commodes au niveau européen: en réalité, les cent quatre vingt-cinq partis politiques qui se partagent les suffrages des citoyens à travers l’Union ont certes des traits communs, mais surtout beaucoup de divergence. Par exemple, un travailliste britannique, qui siège au sein du PSE, est souvent plus proche d’un Français de l’UMP que d’un socialiste français et il vote en conséquence… En outre, il y a des logiques nationales à l’œuvre au sein du Parlement européen qui suscitent des regroupements inimaginables dans un pays, dès lors qu’il s’agit de défendre les intérêts nationaux. Autant dire que le fonctionnement du Parlement est plus proche du « bipartisanisme » du Congrès américain, où les majorités varient au grès des circonstances et des textes, que de l’opposition front contre front de la chambre des Communes britannique…
L’Union n’étant pas un Etat fédéral, un système majoritaire est impossible. Un gouvernement de gauche pourrait-il par exemple, accepter de se voir imposer durant cinq ans une politique de droite par un Parlement et une Commission majoritairement de droite ? Poser la question c’est y répondre. La recherche du compromis est consubstantielle à l’Union, ce qui rend sa politique difficilement lisible. On comprend que l’électeur s’y perde."
http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2009/05/européennes-pourquoi-tant-dabstention.html
@ europium
si le New Labour est dans les choux, ce n'est pas plus mal parce que les votes anglais vont se reporter sur les LibDems (seuls à ne pas soutenir Barroso) et gonfler l'ADLE, du coup.
les GB vont-ils se "déplacer électroralement" vers un parti pro-européen (Libdems) ou pour un parti(Tories) résolument anti traité de Lisbonne, qui veut remettre en question la ratification parlementaire par l'organisation d'un référendum?
@ europium
par les temps qui courent, l'Europe montre plutôt qu'elle est protectrice, non ?
Protectrice dans quel sens? Dans le sens protectionniste ou dans le sens qu'elle subit moins la crise,du moins la partie zone Euro?
Oui, nous subissons moins les effets de la crise
Pourquoi les europhiles n'argumentent-ils pas plus sur le sujet?
S'il n'y avait pas eu la zone Euro les monnaies auraient souffert,( il n'y a qu'a voir ce qui se passe en GB et en Islande) et il y aurait eu plus de casse sociale et, sans doute pas de plan de sauvatage des banques à l'échelle européenne!!!!!
Les Europhiles ont eu raison de dire OUI un jour....