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générations engagées

  • Bayrou l'Européen

    Très bel article écrit par Nicolas V. (je sais qui c'est, hé hé...) chez Virginie, sur le blog Générations engagées. Je le relaie intégralement.

    Européennes : n’attendons rien de ceux qui ne nous aiment pas !

    Belle surprise que ce numéro 3015 de L’Express qui fait sa « une » sur « Bayrou. L’homme qui défie Sarkozy » ! Il a la même saveur que cet exemplaire du Point sorti début 2007 qui s’interrogeait ainsi : « Bayrou. Peut-il troubler le jeu ? ». Cette fois-ci, l’hebdo de Christophe Barbier nous livre douze pages sur le Président du Mouvement Démocrate. Un portrait vif et sans concession que nous devons à Ludovic Vigogne. On y perçoit et les failles et les forces du leader orange.

    Mettre en échec le modèle sarkozyste, inégalitaire et on ne peut plus travaillé

    Sa plus grande force, c’est l’envie d’y aller, d’en découdre. Son objectif : mettre en échec le modèle sarkozyste, inégalitaire et on ne peut plus travaillé, en dépit de ses apparences brouillonnes. Et c’est maintenant que commence ce combat. Cette campagne européenne, c’est elle, définitivement, qui lance la campagne présidentielle de 2012 ! Je serais tenté d’écrire « tant mieux » mais aussi « hélas ». Tant mieux car trois ans nous seront utiles pour abattre ce système qui n’est pas la France mais qui prétend pourtant l’incarner.

    L’Europe, grande oubliée de la pré-campagne

    Hélas ! Car l’Europe, dans tout cela, est la grande oubliée de cette pré-campagne européenne dans les médias, crise aidant (c’est d’ailleurs un paradoxe). N’entendez pas dans la phrase qui précède une critique, même implicite, de la stratégie bayrouiste. Bien au contraire ! Il n’est pour l’heure qu’un seul mouvement politique qui, après s’être mis en ordre de marche, marche effectivement vers le scrutin de juin : déjà trois conventions thématiques européennes couronnées de succès, des centaines de militants ayant œuvré au projet européen des Démocrates, une plateforme Internet iconoclaste, des listes bouclées, intégralement, partout en France (reste l’Outremer), des candidats, enfin, qui parcourent avec foi et idées les quatre chemins de leurs grandes régions ! Des candidats qui aiment l’Europe, la France. Des candidats qui aiment les Européen(ne)s, les Français(es). Des candidats vrais, issus des horizons les plus divers.

    Face à tout cela, le chaos

    Face à tout ce grand élan, face à cette puissance créatrice, face à ce fort engagement, le chaos. Des partis, vieux, ancrés dans leurs réflexes implosifs : qui l’UMP qui n’en finit plus de décider de la position de politiques déchus ou en perdition (R. Dati en tête) sur ses listes, au gré de querelles de chapelles internes gonflées d’ego ; qui le Parti Socialiste qui se débat entre une pétition d’un G. Collomb ou une liste rejetée par les militants mais finalement-tout-de-même-admise après un exercice de conciliation, démocratique cela va de soi. Avec en prime, l’ex-Premier Secrétaire qui vient plomber la nouvelle Premier Secrétaire en remettant sur le tapis la question des alliances avec le MoDem (à défaut d’idées, on fait feu de tout bois à la tête du PS). Point de salut non plus du côté des petites formations ! Europe-Écologie, par la voix de son maître Cohn-Bendit, qui casse du Bayrou à l’œil, sans réel but, après avoir lancé sa campagne en mode pétard-mouillé (c’était bien la peine de récupérer la juge Joly…). Un NPA qui s’enferme dans son crypto-trotskysme et ses dissensions internes (on y découvre que, tout bien pesé, le facteur de Neuilly aurait des penchants autocrates). Un front de gauche qui n’a de novateur que le nom, surtout pas les solutions, de même qu’une extrême droite éclatée qui rame, qui rame, sans son Paquebot. Le tout sur fond d’Élysée qui arbitre pendant qu’enfin on songe à lui couper la parole, ou plutôt à la lui décompter !

    N’attendons rien de ceux qui ne nous aiment pas !

    Et l’Europe dans tout ça ? Et les Français(es) ? Ils et elles sont oubliés. Plus respectés du pouvoir en place, ils et elles ne trouveront pas plus de considération de la part de ces partis du vingtième siècle qui, à moins de deux mois du scrutin, ne sont même pas prêts à présenter toutes leurs listes ! Alors pour leur programme…
    N’attendons rien de ceux qui ne nous aiment pas ! À quoi bon leur faire confiance ? Le problème, c’est que l’Europe, elle, nous attend (au tournant, me risquerais-je à écrire). Soyons prêts, avec nos candidats démocrates, à mouiller nos chemises pour proposer à nos concitoyens de vraies solutions pour leur quotidien, pour répondre à leurs vraies questions pendant la crise (« comment finirais-je le mois ? », « pourrons-nous nous permettre de réinscrire le petit à la musique, à la rentrée prochaine ? » « arriverais-je à assurer pour deux, maintenant que ma femme a été licenciée ? »…). Ainsi, le 7 juin, après cette campagne que nous devons rendre plus européenne, ils sauront pour qui voter pour être réellement entendus et défendus, avec passion et engagement, à Strasbourg. Même si pour nous, cela ne fait déjà plus aucun doute !