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Société - Page 63

  • Voir mourir un bébé ?

    J'ai appris que les parents d'un enfant lourdement handicapé avaient obtenu la condamnation de l'hôpital d'Orange pour cause d'acharnement thérapeutique à la naissance de l'enfant. Je comprends la peine de cette famille dont l'enfant souffre de maux multiples : il est tétraplégique, ne s'exprime que par râles, peine à déglutir et est sujet à de fréquentes crises d'épilepsie. Il souffre vraisemblablement de lourds handicaps mentaux. Cet enfant est né en état de mort apparente, et, après 20 minutes d'efforts, le gynécologue, à sa naissance, a annoncé sa mort aux parents. Mais le personnel hospitalier n'a pas abandonné, et, à force d'efforts, est parvenu à faire repartir le coeur. Le problème, c'est que le cerveau n'a pas été alimenté en sang pendant près de 30 minutes.

    J'avoue que je suis très troublé par cette condamnation : je comprends le concept d'acharnement thérapeutique quand on évoque le cas d'individus gravement malades et/ou en fin de vie. Mais j'ai beaucoup plus de mal à accepter cette terminologie quand il s'agit d'un bébé qui vient de naître et qu'une équipe fait des efforts désespérés pour le sauver. Le métier des services de réanimation, c'est de réanimer : va-t-on assister à des procès contre les hôpitaux qui n'ont pas essayé de réanimer les nouveaux-nés, puis, à l'inverse, contre ceux qui l'ont fait ?

    Peut-on reprocher, in fine, à une équipe dont le métier est de donner la vie, d'admettre de voir mourir un bébé sans intervenir ? Le tribunal administratif de Nîmes a eu la main aussi lourde que son jugement a été léger.  J'estime, au nom de la solidarité, que l'État doit tout faire pour aider les familles dont les enfants sont très lourdement handicapés, mais je ne juge pas juste que l'on reproche à un hôpital d'avoir fait de son mieux, surtout en l'absence d'une loi claire sur le sujet.

    Il naît actuellement 10 000 grands prématurés par an, tous susceptibles de développer des séquelles, qui seront d'autant plus graves que le terme aura été échu bien avant l'heure.

    Il conviendrait, je le crois, de fixer une loi-cadre afin de déterminer ce que les professionnels peuvent faire ou non. J'espère que ce jugement ne fera pas jurisprudence et que l'on n'en tirera pas une généralité. L'hôpital a agi sagement en choisissant de ne pas faire appel. Aucun second jugement ne viendra confirmer le premier, au risque de le graver dans le marbre. L'accouchement a eu lieu en 2002, et la loi Léonetti date de 2005.

    L'article L 1110.5 était rédigé en ces termes :

    «Toute personne a, compte tenu de son état de santé et de l'urgence des interventions que celui-ci requiert, le droit de recevoir les soins les plus appropriés et de bénéficier des thérapeutiques dont l'efficacité est reconnue et qui garantissent la meilleure sécurité sanitaire au regard des connaissances médicales avérées. Les actes de prévention, d'investigation ou de soins ne doivent  pas, en l'état des connaissances médicales, lui faire courir de risques disproportionnés par rapport au bénéfice escompté. Les dispositions du premier alinéa s'appliquent sans préjudice de l'obligation de sécurité à laquelle est tenu tout fournisseur de produit de santé, ni des dispositions du titre II du livre Ier de la première partie du présent code. Toute personne a le droit de recevoir des soins visant à soulager sa douleur. Celle-ci doit être en toute circonstance prévenue, évaluée, prise en compte et traitée. Les professionnels de santé mettent en oeuvre tous les moyens à leur disposition pour assurer à chacun une vie digne jusqu'à la mort

    La loi Léonetti a ajouté les deux alineas suivants :

     

    « Ces actes ne doivent pas être poursuivis par une obstination déraisonnable. Lorsqu'ils apparaissent inutiles, disproportionnés ou n'ayant d'autre effet que le seul maintien artificiel de la vie, ils peuvent être suspendus ou ne pas être entrepris. Dans ce cas, le médecin sauvegarde la dignité du mourant et assure la qualité de sa vie en dispensant les soins visés à l'article L. 1110-10. »

    Article 2

    Le dernier alinéa de l'article L. 1110-5 du même code est complété par deux phrases ainsi rédigées :

    « Si le médecin constate qu'il ne peut soulager la souffrance d'une personne, en phase avancée ou terminale d'une affection grave et incurable, quelle qu'en soit la cause, qu'en lui appliquant un traitement qui peut avoir pour effet secondaire d'abréger sa vie, il doit en informer le malade, sans préjudice des dispositions du quatrième alinéa de l'article L. 1111-2, la personne de confiance visée à l'article L. 1111-6, la famille ou, à défaut, un des proches. La procédure suivie est inscrite dans le dossier médical. »

     

    Entre eugénisme et euthanasie, la limite n'est pas aisée à tracer. Tout être, à sa naissance, a droit à une vie digne et heureuse : la santé physique et mentale en est souvent une condition sine qua non.

     

  • Qu'est-ce que qu'être français ?

    Je ne puis comprendre la question "qu'est-ce qu'être français" que par un détour par l'absurde en demandant ce que c'est que de ne pas être français. Ce n'est qu'en confrontant ces deux questionnements que je puis espérer tirer un enseignement édifiant de ce questionnement. Poursuivant sur ce fil, j'en viens nécessairement à me demander qui est ou non français sur le territoire de la France, et alors, la question d'origine prend tout son sens. Ceux qui ne sont pas français sont les étrangers ! Il y a trois types d'étrangers en France : les touristes, les expatriés (une petite minorité) et les immigrés.

    J'imagine que la question est inepte pour les expatriés et les touristes, très peu d'entre eux ayant cherché à acquérir la nationalité française ces dernières décennies. Elle devient pertinente, en revanche, si l'on considère l'immigration.

    Un peuple, tout comme un individu, procède en partie d'un inconscient collectif qui se transmet de génération en génération : inconscient fait d'habitudes, de comportements, de traits, de craintes et d'aspirations profondes.

    Légalement, est Français quiconque est né sur le sol français. Est-ce satisfaisant ? Je ne le crois pas. J'ai déjà écrit à plusieurs reprises sur ce sujet : le droit du sol ne me paraît pas suffisant. Il n'est pas suffisant parce qu'il ne garantit pas l'adhésion à ce qu'est la France. Au-delà des valeurs que les uns et les autres brandissent, il me semble que l'attachement à la France et donc les preuves de cet attachement, devraient se superposer au droit du sol pour pouvoir définir la nationalité française. Quand on nait de père ou de mère français, l'inconscient collectif au minimum, la culture nationale ensuite, assurent une proximité évidente avec l'esprit national français. Si la culture nationale est voisine (origine latine au sens romain du terme, européenne) l'assimilation se fait naturellement bien plus facilement. Mais si la culture d'origine est allogène, avec ce qu'elle comporte, elle aussi, d'inconscient collectif, alors l'assimilation ne va pas de soi et elle doit procéder d'un surcroît de volonté.

    Voilà pourquoi je suis favorable à un système de nationalité à points, attestant que les postulants à la nationalité française ne la demandent pas par opportunisme, ou bien plus simplement saisissent l'opportunité, mais manifestent un intérêt bien réel pour la France et ce qu'elle représente.

    La connaissance des lois, des coutumes, de la langue et de la culture française me paraissent des préalables incontournables, mais il faut en plus manifester son amitié pour notre pays et le respect de ses lois si l'on veut  rejoindre notre communauté nationale.

    Être étranger et siffler l'hymne national, brûler notre drapeau, s'en prendre à nos institutions et à nos forces de protection (police, pompiers, ambulances et hôpitaux), agresser et/ou voler ceux dont on veut être le concitoyen,  voilà qui justifie, par exemple, d'être définitivement disqualifié pour devenir français.

    http://heresie.hautetfort.com/archive/2009/11/07/qu-est-ce-que-qu-etre-francais.html

  • Impôts et démocratie

    Alain Lambert soulève un lièvre très intéressant sur son blog, ce matin : il interroge le lien entre le niveau d'impôts et le caractère démocratique de la société. Et il cite notamment un extrait de l'Esprit des lois dont j'avais justement rendu compte et que j'avais analysé en septembre 2007.

    Alain Lambert renvoie au dernier numéro de la Revue des finances publiques. J'imagine très bien qu'en pleine réforme de la taxe professionnelle, il y a là un billet intentionnel. Le sénateur de l'Orne cite en effet Montesquieu qui évoque les impôts : Montesquieu observe que les seules les sociétés démocratiques peuvent établir un haut niveau d'imposition alors que les régimes despotiques sont contraints de lâcher du côté de la fiscalité ce qu'ils reprennent sur les libertés publiques. Écrit il y a deux ans, mon billet, sur la foi du même philosophe, sonnait à son tour comme un avertissement très prémonitoire. Il faut dire que ça tangue, dans la majorité, on en a des échos dans la presse, mais on le comprend aussi dans les réactions de plusieurs élus. A témoin le commentaire qu'Alain Lambert laissait ici-même il y a 5 jours :

    Je partage, tout en battant ma coulpe, votre analyse. Sans chercher de circonstances atténuantes, il est humain de ne plus publier de posts sur la politique menée lorsque vous avez le sentiment qu'elle vous échappe, se fait sans vous, quand ce n'est pas contre vous. Que vous n'avez plus aucune prise sur le système qui ne vous consulte plus, qui vous donne instruction d'obéir, d'applaudir et qui vous met immédiatement à l'index lorsque vous avez le malheur d'émettre un point de vue personnel. Même s'il est le même depuis 20 ans. Mon intuition est que pareille situation n'est pas viable et que telles les braises sous la cendre, un feu de révolte finira bien partir sur un grand ou même un petit sujet. Tant il est bien connu que tous les esprits libres, trop longtemps contenus, finissent au goulag ou dans la contestation irrépressible.

    En la circonstance, je m'interrogeais sur l'absence de l'UMP sur la blogosphère, mais je crois que la critique d'Alain Lambert s'exprime à deux niveaux : parler de goulag il y a cinq jours, puis citer Montesquieu sur l'impôt et le despotisme aujourd'hui, cela m'apparaît clairement comme une critique politique. Ensuite, il y a l'aspect économique : père de la LOLF, Alain Lambert est fait partie du camp de la raison qu'évoquait récemment Bayrou, très réticent à laisser courir les déficits publics : or, entre grand emprunt et disparition de la taxe professionnelle, ils plongent dans les Abysses.

    Et l'éditorial de la Revue des finances publiques prend alors tout son sens :

    Toute modification de la fiscalité va bien au-delà des seules questions de techniques financières en entraînant immanquablement une transformation de l’équilibre institutionnel tout entier. C’est là un principe qu’il convient de ne jamais oublier. Le système fiscal n’est en effet en aucun cas isolé des autres institutions, il en est complètement solidaire, et il engendre inévitablement des modifications de l’ordre auquel il participe. C’est pourquoi modifier un de ses éléments sans évaluer les modifications qui peuvent s’ensuivre sur son environnement, c’est prendre le risque d’ouvrir une boîte de Pandore.

    Et il n'est pas tendre l'éditorialiste ; j'invite à lire la suite de son éditorial, mais il parle, avec les niches fiscales et les allègements de toute sorte d'un véritable néo Moyen-âge fiscal !!!

    Parallèlement, avec l’épanouissement contemporain de corporatismes de toutes sortes, publics et privés, qui font pression pour obtenir des allègements fiscaux voire même un pouvoir de décision en la matière.on peut parfois lire les prémisses d’une sorte de dérive vers un néo-Moyen Âge fiscal qui représente un risque réel d’éclatement du pouvoir fiscal. Ces évolutions qui sont très visibles au travers de la démultiplication des «niches fiscales», c’est-à-dire de mesures de faveur et de régimes dérogatoires, se sont du reste amplifiées avec les différentes crises économiques qui se sont succédées ces trente dernières années, la mise en péril de tel ou tel secteur particulier du commerce, de l’industrie ou de l’agriculture conduisant leurs représentants à réclamer quasi systématiquement un allègement de leur charge fiscale.

    Je pense, pour ma part, que les citoyens doivent pouvoir choisir : nous ne devrions jamais supprimer un impôt sans spécifier ce qu'il payait. Les citoyens doivent rester libres de prendre à leur charge, plutôt qu'à celle de l'État, un certain nombre de prestations, mais ils doivent pouvoir le faire en toute connaissance de cause. Si Nicolas Sarkozy persiste à vouloir supprimer la taxe professionnelle, les Régions devront ou bien se compenser en taxant les particuliers, ou bien abandonner un certain nombre de programmes, tant d'équipements que de solidarité. S'endetter comme le fait l'État serait totalement irresponsable. Alors il faut le dire, et les partis doivent commencer à dire ce qu'ils vont faire, y compris l'UMP, puisque c'est le parti majoritaire.

    Si certains députés et sénateurs UMP ont des états d'âme, qu'ils aillent jusqu'au bout et infligent au gouvernement et au président le camouflet qu'ils méritent amplement en votant contre cette proposition stupide. Je ne crois pas que leur électorat les blâmera.

  • 40% de femmes dans les CA ?

    J'avais eu connaissance du rapport Grésy au mois de juillet, mais à vrai dire, l'une des dispositions les plus intéressantes du rapport m'avait échappé (page 111, 3.1 sqq) : l'accès des femmes aux postes de pouvoir et de décision, notamment dans les Conseils d'Administration des entreprises. Le rapport (qui porte sur l'égalité professionnelle entre hommes et femmes) préconise d'imposer par la loi, à partir d'un seuil suffisamment important, une proportion non négligeable de femmes au sein des Conseils d'administration : 40%, avec un délai raisonnable de 5 à 6 années pour se mettre en conformité avec la loi.

    Pour un pays latin et attardé dans ce domaine, comme le nôtre, cela serait évidemment difficile à digérer, mais, il me semble que ce serait l'occasion de passer la vitesse supérieure dans ce domaine.

    J'ai vu qu'Olympe lançait un appel. Personnellement, j'ai ma propre solution, mais il faudrait qu'un député ait les c.....es (notez, ça peut être aussi une députée) de s'y coller : rédiger un projet loi, trouver un maximum de signataires et la proposer au vote au Parlement. Je ne sais pas si je retiens toutes les propositions d'Olympe : en fait, ce qui m'intéresse, moi, c'est un engagement chiffré pour faire entrer les femmes dans les CA, le reste étant secondaire à mes yeux.

    Je ne m'inquiète pas pour les entreprises, la Norvège l'a fait, et l'économie norvégienne ne semble pas s'en porter plus mal...Et à ceux qui jugeraient qu'il n'est pas juste de réserver par décret des places à une minorité, je les renvoie à ce que j'ai écrit à ce sujet en septembre : les femmes ne sont pas une minorité.

  • Droit du sol et identité nationale

    L'identité nationale revient à grand galop avec, comme par hasard, l'approche des élections régionales. Sarkozy et l'UMP doivent sentir que le FN frémit dans les sondages...

    Cela dit, j'ai déjà écrit un billet sur le sujet au mois d'août : il n'avait d'ailleurs étrangement pas fait de vagues. Ni le droit du sol ni le droit du sang ne me satisfont. S'il faut admettre le droit du sang comme un état de fait, il ne devrait pas être rédhibitoire pour obtenir la nationalité comme en Allemagne. Je renvoie donc à l'idée surgie au Royaume-Uni cet été, l'acquisition de la nationalité par la délivrance de points assortie d'une période de probation.

    Ils ont imaginé de ne décerner la nationalité britannique qu'après l'attribution d'un nombre de points nécessaires pour l'obtenir. Il y a évidemment des critères : absence de casier judiciaire, participation à la vie civile et associative, connaissance de la langue et de la culture britanniques apportent des points. Abonnement aux aides sociales diverses, délinquance, participations aux manifestations (violentes, je précise ma pensée par rapport au sujet initial) en retirent (suite)

    Les critères mériteraient d'être affinés, mais j'en aime bien le principe et je pense que nous devrions l'appliquer en France

    Il ne devrait plus être suffisant d'être né sur le territoire français pour obtenir la nationalité française, à mes yeux. En ce qui concerne l'identité nationale, je reprends, tout comme Bayrou et Juppé, la définition qu'en donne Ernest Renan : c'est un plébiscite permanent. Je ne sais pas que ce nous veulent Besson et Sarko avec l'identité nationale, mais il n'y a pas autre chose à ajouter.

  • Obésité, adipocytes et twix

    Nos sociétés repues et gorgées de denrées aussi riches que nombreuses n'ont pas fini de payer cash l'ouragan apideuxqui les balaie depuis 30 ans. On a tout dit sur l'obésité, décrétant qu'elle était génétique : ce n'est pas tout à fait exact. Ce qui est génétique, c'est que certains corps sont programmés pour stocker les graisses, non pas pour le plaisir de faire ployer le squelette, mais tout simplement pour se prémunir en cas de disette. Le problème, c'est qu'aujourd'hui, il n'y a plus de disettes... CSP croit avoir trouvé la solution : il propose le rétablissement du socialisme intégral. Certitude de n'avoir plus que des haricots verts à manger au mieux tout à fait assurée. L'autre blog de CSP, plus consensuel, est davantage favorable aux méthodes capitalistes : bien que se bâffrant des twix (produit communiste et révolutionnaire s'il en est) en regardant la 4ème saison de Heroes (encore une série alter-mondialiste) vautré sur son canapé, il en conclut que le sport est le seule issue pour venir à bout des adipocytes. Nicolas Sarkozy, quant à lui, a appliqué sa recette miracle : nommer une commission. Il ne lui restera plus qu'à faire passer une loi, et hop, le tour sera joué : astucieux, non ?

    Je ne veux pas déprimer tous ceux qui font un régime, mais voilà entre autres ce qu'écrit wikipedia sur les apidocytes :

    Habituellement, le nombre d'adipocytes augmente jusqu'à l'âge de 15 ans et cette multiplication (hyperplasie) est particulièrement importante durant la première année de la vie. Il est donc important de veiller à l'alimentation des enfants jusqu'à l'adolescence pour éviter de préparer un terrain favorable à l'obésité à l'âge adulte. Après 15 ans, on dispose ainsi normalement d'un nombre fixe d'adipocytes. Lorsqu'on grossit, on commence par remplir ses adipocytes sans en multiplier le nombre. Déjà huit fois plus gros qu’une cellule classique, un adipocyte peut grossir jusqu’à multiplier sa taille par 50 (phase hypertrophique). Contrairement à une idée largement répandue, si cette hypertrophie n’est pas suffisante et que l’apport en graisses est trop important pour être emmagasiné dans nos quelque vingt milliards d’adipocytes, ceux-ci vont se diviser et se multiplier, c’est la phase hyperplasique qui peut multiplier par 10 le nombre d'adipocytes (pour atteindre 200 milliards). Pour maigrir, on peut vider les adipocytes de leur surcharge lipidique (lipolyse à l'aide de lécithine) mais on ne peut jamais en réduire le nombre (sauf avec une liposuccion). C'est pour cette raison qu'on reprend très facilement le poids perdu après l'arrêt d'un régime hypocalorique.

    Ils n'ont pas fini de faire du sport, nos deux CSP : pour les blogueurs, j'ai une solution : mettre au point un ordinateur à dynamo. Il faudra évidemment que la machine ne se recharge qu'en donnant des coups de pédale ou de manivelles.  En fait, j'ai plutôt une bonne nouvelle : il existe.

    Il y a bien un plan national de prévention contre l'obésité, qui a été reconduit en 2006 jusqu'à 2010, mais il me semble que tous ces plans passent à côté de l'essentiel. La consommation de fruits et légumes a peut-être augmenté de 2001 à 2005, mais le nombre d'obèses aussi. Raté, caramba !

    On ne s'en sortira pas sans légiférer une bonne pour toutes contre les saloperies de graisses en tout genre qui traînent dans les aliments. Tiens, une remarque empirique : achetez n'importe quel steak haché en congelé de n'importe quelle marque et faites cuire dans la poêle : pourquoi ça dégorge une espèce de graisse dégueulasse à tous les coups ? Faites la même chose avec un steak acheté en boucherie, et là, comme par enchantement, rien.

    Il y a, je le crois, deux aspects : a) Ce que contiennent les aliments transformés b) la diversité et la proportion des aliments que nous consommons (eh oui, le bio n'est pas une garantie à soi seul).

    Enfin, quelque part, ça m'interpelle, tout de même qu'au moment où un milliards de Terriens ont la dalle, quelques dizaines de millions d'autres se demande comment maigrir à cause de leur alimentation trop riche...

  • Le Travail entre bonheur et suicide

    Il y a un remarquable article du café pédagogique, ce matin, sur les épidémies de suicide liées au travail. L'auteur de l'article observe notamment très finement qu'une enquête récente de l'INSEE place le travail en troisième position, derrière la famille et la santé, parmi les domaines les plus importants pour être heureux. Les chômeurs et les précaires le placent même en première position. A contrario donc de ce que j'écrivais mardi, c'est bien la charge de bonheur/malheur que nous associons à nos emplois qui jouerait un rôle déterminant dans les suicides survenus sur le lieu de travail, ou, tout du moins, à cause des conditions dans lesquelles on y exerce.

    Je me suis penché sur l'étude que cite le Café pédagogique, car cette étude examine les relations entre travail et identité.  La question est plus politique qu'il n'y paraît, puisque les libéraux ne  considèrent pas le travail comme une activité réalisatrice comme le font les Marxistes, mais plutôt comme une nécessité afin d'obtenir des biens. Paradoxalement, dans le paradis libéral, on ne travaille pas, les biens s'auto-génèrent, alors que dans le paradis marxiste, le travail est la condition sine qua non du bonheur. Il est donc logique de trouver les héritiers du marxisme en pointe sur un tel thème. Aux yeux des Marxistes, le travail est la quintessence de l'activité humaine.

    Mais cette opposition serait réductrice : en réalité, le travail ne se réduit pas à l'activité humaine, mais, bien souvent, il structure le temps, l'espace et jusqu'à un certain degré, les relations sociales. Toucher au travail impacte donc fatalement plus ou moins fortement tous ces aspects de la vie humaine. L'étude menée par Hélène Garner, Dominique Méda et Claudia Senik relève une enquête assez éclairante faite par la CFDT et le CEVIPOF en 2001 :

    L’enquête menée par la CFDT visait précisément à savoir si le travail est principalement perçu comme un moyen de vivre ou un lieu de réalisation de soi : « Pour vous le travail, c’est 1) une obligation que l’on subit pour gagner sa vie (un tiers des réponses), 2) une obligation et aussi un moyen de se réaliser (42 %), 3) être utile, participer à la vie en société (20 %), 4) réaliser un projet, une passion (5 %) ». Les réponses étaient diversifi ées non seulement selon les catégories de salariés mais aussi selon les secteurs : on remarquait notamment une forte différence entre le secteur privé pour lequel le travail est d’abord une obligation et le secteur public qui voit plus le travail comme un moyen d’être utile ou de se réaliser ; par ailleurs, les ouvriers et les employés du privé, qualifi és ou non qualifi és, défi nissaient principalement le travail comme une obligation subie. En revanche, ceux pour lesquels le travail est un moyen de se réaliser ou une façon d’être utile à la société sont des enseignants, des travailleurs sociaux, des salariés des hôpitaux, des professions de la santé : le travail apparaît alors de l’ordre de la vocation.

    J'observe simplement ceci : France Telecom (Orange) était à l'origine une entreprise publique, et même un service public. Elle s'est peu à peu privatisée. Il en va de même, au demeurant, pour Renault (qui a connu aussi une épidémie de suicides il y a deux ans). Il n'est, à la lueur de l'extrait que je cite ci-dessus, peut-être pas étonnant, dans ces conditions, que des individus qui ont choisi une profession pour se réaliser ou par vocation vivent mal de se trouver dans une perspective d'emploi qui n'est plus la même, où le travail devient une nécessité et non plus une activité réalisatrice.

    Il faut bien sûr avancer avec prudence, et toute généralisation serait hâtive, mais il y a certainement là des éléments de réflexion à méditer.

  • Krombach, bientôt une affaire d'États ?

    J'ai souvent l'occasion de dire en quel état déliquescent est notre justice, mais l'épisode suivant passe les bornes : comment se fait-il qu'en France, il faille qu'un père, à plus de 70 ans, soit contraint de ligoter une crapule et de l'amener sur le territoire français pour obtenir justice ?

    La fille d'André Bamberski, Kalinka, a été empoisonnée, et d'après Le Monde peut-être abusée. Pourquoi le justice allemande a-t-elle classé l'affaire sans suites ? Krombach a été poursuivi dans une affaire de viol sur mineure en 1997 (il avait violé sous anesthésie une adolescente de 16 ans !) : pourquoi n'a-t-il pris que du sursis ? Pourquoi en 1995 l'ambassade d'Allemagne est-il intervenu pour tenter de faire repousser le procès ? Et pourquoi, 7 années plus tard y-avait-il à nouveau une intervention de la diplomatie allemande auprès du procureur de Paris ?

    De quelles protections mysérieuses bénéficie Krombach ? Pourquoi alors qu'il existe des conventions entre France et Allemagne ce dernier pays a-t-il toujours refusé de l'extrader, notamment après sa condamnation en 1995 ?

    Pourquoi ne dispose-t-on que sur Wikipedia d'éléments précis sur la mort de Kalinka ?

    Le médecin légiste qui a examiné le corps de Kalinka ne s’est pas prononcé sur les causes exactes de sa mort. Il a constaté des traces de sang frais sur les parties génitales, une déchirure de la vulve et la présence de substances blanchâtres dans le vagin, qu’il n’a pas pris la peine de faire analyser. Si aucune expertise toxicologique n’a été pratiquée, le légiste avait toutefois qualifié d’étranges et de grotesques les injections de différents produits pratiquées par le docteur Krombach pour réanimer Kalinka, alors que son corps se trouvait déjà en état de rigidité cadavérique. À la suite de cette autopsie, le parquet de Kempten a classé l’affaire le 17 août 1982.

    Pourquoi la France s'est-elle refusé à délivrer un mandat international ?

    Cet homme a bénéficié de soutiens extraordinaires, considérables, tant en Allemagne qu’en France ! Lorsque je me suis inquiété de savoir où en était la procédure, le procureur général de l’époque, Jean-François Burgelin, m’a clairement dit avoir reçu des instructions de la Chancellerie pour que le mandat d’arrêt international ne soit pas diffusé et qu’il reste au dossier. C’est un scandale absolu ! Le pouvoir politique a donné instruction au pouvoir judiciaire de mettre son chapeau sur le dossier ! (témoignage de Maître Gibault, avocat d'André Bamberski en 1995)

    Jacques Toubon était Garde des Sceaux à cette époque : que peut-il apporter comme témoignage sur le sujet ? Et Élisabeth Guigou, et Marylise Lebanchu qui lui ont succédé ? J'escompte bien (et très certainement l'association Justice pour Kalinka également) que Michèle Alliot-Marie va désormais faire ce pour quoi elle a reçu mandat des Français : faire en sorte que justice soit rendue.

    Et je finis par la question la plus lancinante mais aussi qui me met hors de moi : pourquoi est-ce André Bamberski qui est aujourd'hui sous contrôle judiciaire et menacé de prison ?!

  • Suicide en entreprise

    Polluxe s'est posée, dans son dernier billet, la même question que moi : depuis la vague de suicides qui frappe France Telecom, j'essaie de me renseigner pour comprendre s'il s'agit vraiment d'une vague de suicides ou si c'est la médiatisation qui lui donne son ampleur.

    Il est apparemment très difficile de se procurer des statistiques sur les causes de suicide dans les entreprises. Finalement, ce qui frappe, dans ce sinistre phénomène, ce n'est pas tant le nombre que la répétition de la cause : les salariés qui se sont suicidés ont à chaque fois invoqué les conditions de travail. Et on arrive alors à cet étrange paradoxe : à France Telecom, in fine, on se suicide moins qu'ailleurs pour des causes extérieures au travail. En effet, si l'on retranche ces cas spécifiques revendiqués, on tombe alors à un taux de suicide particulièrement plus bas que la moyenne française.

    Il faut toutefois intégrer d'autres données : être salarié à France Telecom, c'est disposer d'un emploi, et d'un emploi plutôt bien rémunéré, comparativement, puisque c'est la politique de cette entreprise que de payer davantage ses salariés. Il faudrait donc comparer des situations égales pour se faire une idée claire du caractère extraordinaire ou non des faits.

    Je me garderais de conclure, mais je constate simplement un fait : notre société se gouverne elle-même par la peur, particulièrement dans sa composante marchande et économique. Notre société est dans une logique productiviste qui pousse au rendement et qui punit l'échec par la déconsidération dans le meilleur des cas, l'exclusion et le rejet dans le pire.

    C'est à mon sens dans le moteur de la motivation que le bât blesse : les techniques de management modernes, au-delà d'un discours en trompe l'oeil, sont passées d'une logique de motivation positive à une logique de motivation négative.

    Si je devais invoquer les mânes de Nietzsche, et son Zarathoustra, je dirais que ce ne sont plus des forces actives qui mènent l'humanité, mais des forces réactives qui la conduisent à un reniement toujours plus violent.

    Notre société ne pourra pas continuer à produire si elle ne change pas radicalement son rapport au travail. J'obsqerverais d'ailleurs un détail qui hélas, est significatif : pour qualifier le labeur, les Français ont choisi un vieux mot d'origine latine, datant de 'empire romain tardif ; travail vient de tropalium qui vient lui-même de tripalium, un engin de torture à trois pointes. D'ailleurs, au moyen-âge, on utilisait le mot "travail" pour désigner les souffrances de l'accouchement.

    Voilà qui en dit long sur notre société et qui indique le chemin à ne pas suivre...

  • Voiler de si beaux corps ?

    Tiens je viens de lire la note de Nicolas. Il est triste. Il pleure. Aïcha* n'est plus (enfin, je crois comprendre qu'il s'agit bien d'elle). Il y a une fichue mode en ce moment, avec le voile. <troll mode on> A la rigueur, s'il s'agit d'une très moche et très laide nana, cela ne change pas grand chose, mais si c'est une mignonne, c'est un crime contre les yeux des hommes qui aiment les belles femmes.<troll mode off>

    C'est marrant, mais je sens que les islamistes les plus radicaux vont se sentir confortés dans leurs soupçons après ce que je vais écrire. J'ai souvent eu l'occasion de rencontrer des femmes du Magrheb, du Maroc, de l'Algérie et de la Tunisie, mais aussi du Proche-Orient. Je crois que c'est vraiment là-bas que l'on voit les plus belles femmes du monde. Il y a de jeunes beautés, là-bas, à renverser n'importe quel homme normalement constitué.

    Et les Islamistes d'ici et d'ailleurs n'ont rien trouvé de plus idiot à faire que de nous les cacher sous un amas de tissus. Notez, si c'est pour les soustraire au désir des hommes, d'une certaine manière, c'est réussi. Le niqab est tellement laid et affreux que l'on ne risque pas d'éprouver le moindre désir pour une femme qui se cacherait là-dessous, fût-elle une reine de beauté.

    C'est normal d'être un peu jaloux, évidemment, quand on aime et désire une femme, mais c'est une gloire et un honneur que les autres hommes la considèrent comme très belle. Parce qu'ainsi, il devient possible pour l'heureux élu de narguer la frustration impuissante des délaissés qui doivent certainement penser : ah, le salaud : il la baise et elle n'est que pour lui.

    Tenez, puisque j'évoquais les femmes arabes (islamistes, fermez les yeux de peur d'éprouver un choc violent et ne cliquez pas sur le lien), un petit tour sur ce sympathique forum. Miam miam : on s'en convertirait sans hésitation à l'Islam le plus traditionnel dès lors qu'on aurait le droit de les approcher, ces mignonnes-là. Je commence à mieux comprendre les fanatiques s'ils sont absolument convaincus que ce sont ces bien jolis minois qui vont s'occuper d'eux en paradis...

    miss_palestine_2_2007.jpgAllez, j'y vais de ma photo : Miss Palestine !

    Alors là, il y a un argument très sérieux pour me faire changer d'avis sur le conflit israélo-palestinien...

    J'ai remarqué d'ailleurs, que les Palestiniennes étaient souvent de très belles femmes, tout comme les Israéliennes.

    Quel dommage que ces deux peuples s'entretuent alors qu'ils ont les plus belles femmes du monde...

    *le nom a été modifié afin de respecter le droit à la vie privée des personnes concernées.