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obésité

  • Zadig super star des régimes et de la diette

    Eh, oh, je parle de Zadig le héros de Voltaire. Pas de Zadig et Voltaire la marque de prêt à porter. Aujourd'hui, c'est la journée européenne de l'obésité, j'en ai parlé hier. Les motivations des êtres humains seront toujours des énigmes à plus d'un égard. Dans le conte fameux de Voltaire, Zadig, le héros du même nom, au cours de ses pérégrinations, croise un jour des femmes à la recherche d'un animal mythique, le basilic. Il s'enquiert alors des motivations de leur recherche et apprend qu'il s'agit là d'un remède pour leur maître Ogul, le seigneur de la contrée. Pour obtenir la libération de la femme qu'il aime, Astarté, il se présente alors comme médecin à la cour d'Ogul, et lui propose un rite particulier pour s'assurer de l'efficacité du basilic.

    Seigneur, on ne mange point mon basilic, toute sa vertu doit entrer chez vous par les pores. Je l’ai mis dans une petite outre bien enflée et couverte d’une peau fine: il faut que vous poussiez cette outre de toute votre force, et que je vous la renvoie à plusieurs reprises; et en peu de jours de régime vous verrez ce que peut mon art. Ogul dès le premier jour fut tout essoufflé, et crut qu’il mourrait de fatigue. Le second il fut moins fatigué, et dormit mieux. En huit jours il recouvra toute la force, la santé, la légèreté, et la gaieté de ses plus brillantes années.

    Par les temps qui courent, les laboratoires font assaut de pilules "miracle", quasiment de la magie, censées assurer le bien-être, la santé, la jeunesse et un amaigrissement accéléré moyennant achat en monnaie sonnante et trébuchante du dit miracle. C'est le médecin d'Ogul qui lui prescrit une décoction de basilic cuit à l'eau de rose. Une sorte de laboratoire miracle de l'époque, en somme. Mais la conclusion de Zadig est édifiante :

    Vous avez joué au ballon, et vous avez été sobre, lui dit Zadig: apprenez qu’il n’y a point de basilic dans la nature, qu’on se porte toujours bien avec de la sobriété et de l’exercice, et que l’art de faire subsister ensemble l’intempérance et la santé est un art aussi chimérique que la pierre philosophale, l’astrologie judiciaire, et la théologie des mages.

    Il nous faut de nouveaux Zagig de nos jours. Non pour leurs sages paroles, car notre société déborde de ces conseils raisonnables, mais pour leur art à circonvenir ceux qui les écoutent. Plutôt que de vendre le remède, il suffirait, sur le mode d'emploi, de préciser que leur absorption dans le sang doit être facilitée par une marche quotidienne après le repas d'une demie-heure, de la pratique d'exercices répétées (brasses dans une piscine afin d'assurer la circulation des énergies internes et autres flux astraux dans tout le corps) et le succès en serait assuré. Les publicitaires n'ont pas besoin de relire Zadig, mais les professionnels de la santé devraient s'y replonger pour leurs campagnes de prévention...

  • Obésité, splendeur et misère des chasseurs...

    Il ne se passe pas une semaine sans que soit évoquée l'obésité, l'un des maux les plus prégnants de nos sociétés occidentales développées et repues. En effet, l'obésité est l'un des principaux points noirs de santé publique non seulement en Amérique, mais désormais en France. Tout récemment, c'est à une jeune femme que l'on refuse la possibilité de la maternité, en raison de son poids. L'Europe en a fait l'une de ses préoccupations au point d'organiser demain la première journée européenne de l'obésité.

    Pauvres chasseurs ! On a émis l'hypothèse, mais cela semble se vérifier, que l'un des facteurs principaux de l'obésité, c'est d'abord une prédisposition génétique. L'humanité pendant des années n'a pas mangé à sa faim. Face aux disettes, aux temps incertains, le corps s'est adapté. Ainsi, les chasseurs des temps préhistoriques stockaient dans leur corps les graisses nécessaires à leur survie par temps maigre. Il y a donc eu une sélection, et, les obèses d'aujourd'hui ont les gènes de ces chasseurs d'autrefois. Ils sont les descendants des "survivors", en somme. Tous nos mannequins et autres canons de beauté n'auraient pas fait un pli aux temps préhistoriques. Je leur donne une semaine de survie, et encore, je suis optimiste.

    C'est étonnant finalement : en évoquant l'obésité, nous parlons aujourd'hui d'une maladie. Voire même d'une pandémie, alors qu'il ne s'agit pas d'un syndrome infectieux. Est-ce les corps  ou nos sociétés modernes qui sont malades ? Voilà la question qu'il conviendrait de poser.

    Quelle perversion que ces sociétés qui font des fils et filles des plus forts, des plus assurés de survivre, leurs premières victimes désignées : hyper-tension, diabète gras, maladies cardio-vasculaires sont les dangers les plus inquiétants qui guettent ces enfants des chasseurs d'antan, là où, par le passé, c'eût été le tigre à dents de sabre, l'hiver rigoureux qu'il eût fallu craindre.

    Des études à la con tentent de lier taille du cerveau et obésité, désormais, et l'AFP s'en fait bêtement le relais. Les gros seraient plus cons, c'est çà l'idée ? Tiens, j'ai eu connaissance d'une étude qui prétendait tout le contraire des femmes développées, observant qu'elles étaient plus intelligentes. Il faut dire que le titre de l'AFP est d'une ambigüité crasse : L'obésité est liée à un moindre volume du cerveau, relève une étude.

    Or, en lisant l'article, je comprends plutôt que l'accroissement de la masse corporelle aurait un impact sur le cerveau en favorisant la démence. Ce n'est pas la première fois que je lis ce genre de choses : en 2008, on disait que c'était l'alcool qui réduisait le cerveau.

    Tenez, au XIXème siècle, on pensait même que la taille du cerveau des femmes était inférieure à celle du cerveau des hommes. Devinez ce qu'on en déduisait...Sauf qu'in fine, il n'y a pas de rapports entre l'intelligence et la taille du cerveau chez l'espèce humaine.

    Non, tout cela est juste révélateur de nos propres représentations et le considération dans laquelle nos sociétés tiennent les individus obèses, ou simplement enveloppés...

  • Obésité, adipocytes et twix

    Nos sociétés repues et gorgées de denrées aussi riches que nombreuses n'ont pas fini de payer cash l'ouragan apideuxqui les balaie depuis 30 ans. On a tout dit sur l'obésité, décrétant qu'elle était génétique : ce n'est pas tout à fait exact. Ce qui est génétique, c'est que certains corps sont programmés pour stocker les graisses, non pas pour le plaisir de faire ployer le squelette, mais tout simplement pour se prémunir en cas de disette. Le problème, c'est qu'aujourd'hui, il n'y a plus de disettes... CSP croit avoir trouvé la solution : il propose le rétablissement du socialisme intégral. Certitude de n'avoir plus que des haricots verts à manger au mieux tout à fait assurée. L'autre blog de CSP, plus consensuel, est davantage favorable aux méthodes capitalistes : bien que se bâffrant des twix (produit communiste et révolutionnaire s'il en est) en regardant la 4ème saison de Heroes (encore une série alter-mondialiste) vautré sur son canapé, il en conclut que le sport est le seule issue pour venir à bout des adipocytes. Nicolas Sarkozy, quant à lui, a appliqué sa recette miracle : nommer une commission. Il ne lui restera plus qu'à faire passer une loi, et hop, le tour sera joué : astucieux, non ?

    Je ne veux pas déprimer tous ceux qui font un régime, mais voilà entre autres ce qu'écrit wikipedia sur les apidocytes :

    Habituellement, le nombre d'adipocytes augmente jusqu'à l'âge de 15 ans et cette multiplication (hyperplasie) est particulièrement importante durant la première année de la vie. Il est donc important de veiller à l'alimentation des enfants jusqu'à l'adolescence pour éviter de préparer un terrain favorable à l'obésité à l'âge adulte. Après 15 ans, on dispose ainsi normalement d'un nombre fixe d'adipocytes. Lorsqu'on grossit, on commence par remplir ses adipocytes sans en multiplier le nombre. Déjà huit fois plus gros qu’une cellule classique, un adipocyte peut grossir jusqu’à multiplier sa taille par 50 (phase hypertrophique). Contrairement à une idée largement répandue, si cette hypertrophie n’est pas suffisante et que l’apport en graisses est trop important pour être emmagasiné dans nos quelque vingt milliards d’adipocytes, ceux-ci vont se diviser et se multiplier, c’est la phase hyperplasique qui peut multiplier par 10 le nombre d'adipocytes (pour atteindre 200 milliards). Pour maigrir, on peut vider les adipocytes de leur surcharge lipidique (lipolyse à l'aide de lécithine) mais on ne peut jamais en réduire le nombre (sauf avec une liposuccion). C'est pour cette raison qu'on reprend très facilement le poids perdu après l'arrêt d'un régime hypocalorique.

    Ils n'ont pas fini de faire du sport, nos deux CSP : pour les blogueurs, j'ai une solution : mettre au point un ordinateur à dynamo. Il faudra évidemment que la machine ne se recharge qu'en donnant des coups de pédale ou de manivelles.  En fait, j'ai plutôt une bonne nouvelle : il existe.

    Il y a bien un plan national de prévention contre l'obésité, qui a été reconduit en 2006 jusqu'à 2010, mais il me semble que tous ces plans passent à côté de l'essentiel. La consommation de fruits et légumes a peut-être augmenté de 2001 à 2005, mais le nombre d'obèses aussi. Raté, caramba !

    On ne s'en sortira pas sans légiférer une bonne pour toutes contre les saloperies de graisses en tout genre qui traînent dans les aliments. Tiens, une remarque empirique : achetez n'importe quel steak haché en congelé de n'importe quelle marque et faites cuire dans la poêle : pourquoi ça dégorge une espèce de graisse dégueulasse à tous les coups ? Faites la même chose avec un steak acheté en boucherie, et là, comme par enchantement, rien.

    Il y a, je le crois, deux aspects : a) Ce que contiennent les aliments transformés b) la diversité et la proportion des aliments que nous consommons (eh oui, le bio n'est pas une garantie à soi seul).

    Enfin, quelque part, ça m'interpelle, tout de même qu'au moment où un milliards de Terriens ont la dalle, quelques dizaines de millions d'autres se demande comment maigrir à cause de leur alimentation trop riche...