Nos sociétés repues et gorgées de denrées aussi riches que nombreuses n'ont pas fini de payer cash l'ouragan apideuxqui les balaie depuis 30 ans. On a tout dit sur l'obésité, décrétant qu'elle était génétique : ce n'est pas tout à fait exact. Ce qui est génétique, c'est que certains corps sont programmés pour stocker les graisses, non pas pour le plaisir de faire ployer le squelette, mais tout simplement pour se prémunir en cas de disette. Le problème, c'est qu'aujourd'hui, il n'y a plus de disettes... CSP croit avoir trouvé la solution : il propose le rétablissement du socialisme intégral. Certitude de n'avoir plus que des haricots verts à manger au mieux tout à fait assurée. L'autre blog de CSP, plus consensuel, est davantage favorable aux méthodes capitalistes : bien que se bâffrant des twix (produit communiste et révolutionnaire s'il en est) en regardant la 4ème saison de Heroes (encore une série alter-mondialiste) vautré sur son canapé, il en conclut que le sport est le seule issue pour venir à bout des adipocytes. Nicolas Sarkozy, quant à lui, a appliqué sa recette miracle : nommer une commission. Il ne lui restera plus qu'à faire passer une loi, et hop, le tour sera joué : astucieux, non ?
Je ne veux pas déprimer tous ceux qui font un régime, mais voilà entre autres ce qu'écrit wikipedia sur les apidocytes :
Habituellement, le nombre d'adipocytes augmente jusqu'à l'âge de 15 ans et cette multiplication (hyperplasie) est particulièrement importante durant la première année de la vie. Il est donc important de veiller à l'alimentation des enfants jusqu'à l'adolescence pour éviter de préparer un terrain favorable à l'obésité à l'âge adulte. Après 15 ans, on dispose ainsi normalement d'un nombre fixe d'adipocytes. Lorsqu'on grossit, on commence par remplir ses adipocytes sans en multiplier le nombre. Déjà huit fois plus gros qu’une cellule classique, un adipocyte peut grossir jusqu’à multiplier sa taille par 50 (phase hypertrophique). Contrairement à une idée largement répandue, si cette hypertrophie n’est pas suffisante et que l’apport en graisses est trop important pour être emmagasiné dans nos quelque vingt milliards d’adipocytes, ceux-ci vont se diviser et se multiplier, c’est la phase hyperplasique qui peut multiplier par 10 le nombre d'adipocytes (pour atteindre 200 milliards). Pour maigrir, on peut vider les adipocytes de leur surcharge lipidique (lipolyse à l'aide de lécithine) mais on ne peut jamais en réduire le nombre (sauf avec une liposuccion). C'est pour cette raison qu'on reprend très facilement le poids perdu après l'arrêt d'un régime hypocalorique.
Ils n'ont pas fini de faire du sport, nos deux CSP : pour les blogueurs, j'ai une solution : mettre au point un ordinateur à dynamo. Il faudra évidemment que la machine ne se recharge qu'en donnant des coups de pédale ou de manivelles. En fait, j'ai plutôt une bonne nouvelle : il existe.
Il y a bien un plan national de prévention contre l'obésité, qui a été reconduit en 2006 jusqu'à 2010, mais il me semble que tous ces plans passent à côté de l'essentiel. La consommation de fruits et légumes a peut-être augmenté de 2001 à 2005, mais le nombre d'obèses aussi. Raté, caramba !
On ne s'en sortira pas sans légiférer une bonne pour toutes contre les saloperies de graisses en tout genre qui traînent dans les aliments. Tiens, une remarque empirique : achetez n'importe quel steak haché en congelé de n'importe quelle marque et faites cuire dans la poêle : pourquoi ça dégorge une espèce de graisse dégueulasse à tous les coups ? Faites la même chose avec un steak acheté en boucherie, et là, comme par enchantement, rien.
Il y a, je le crois, deux aspects : a) Ce que contiennent les aliments transformés b) la diversité et la proportion des aliments que nous consommons (eh oui, le bio n'est pas une garantie à soi seul).
Enfin, quelque part, ça m'interpelle, tout de même qu'au moment où un milliards de Terriens ont la dalle, quelques dizaines de millions d'autres se demande comment maigrir à cause de leur alimentation trop riche...