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nationalité

  • Déchéance de nationalité ? Mais pour quoi faire ?

    J'avoue ne pas être vraiment chaud à l'idée de voir passer dans la constitution le principe d'une déchéance de nationalité. Admettons, on déchoit un kamikaze de la nationalité française : et après ? On fait quoi ? On le renvoie dans son pays d'origine et on attend qu'il revienne en France pour tenter son coup une deuxième fois ?

    Au niveau efficacité, c'est zéro, je crois que presque personne ne le conteste. 

    Il reste donc le symbole. J'ai beaucoup d'amitié pour François Bayrou, mais, sur cette affaire, je pense qu'il se trompe. Député, je ne la voterais pas cette mesure. 

    Bien sûr qu'il est intolérable qu'un individu complote des crimes atroces contre ses compatriotes par idéologie, mais quoi, alors ? C'est l'idéologie qui fait la différence avec ce que serait un mass-murder ?

    La question de fond, c'est de savoir si la citoyenneté est divisible ou non. On peut ouvrir le débat, mais dans ce cas, qu'on ne dise plus que notre République est une et indivisible.

    Avant de voter une loi comme celle-là, il doit y avoir un débat préalable sur la République que nous voulons. Je n'ai pas forcément un parti pris défini sur ce sujet puisque j'avais envisagé sur ce blog une citoyenneté à droits progressifs pour tous ceux qui cherchaient à acquérir la nationalité, il y a quelques années sur ce blog. Mais je ne sais pas si c'était une bonne idée, après coup, même si je sais que les Anglais procèdent ainsi.

    En tout cas, agir sous le coup de l'émotion, donner des gages au Front National sur ce thème, alors que ce parti est au degré zéro de la réflexion dans ce domaine, ce n'est vraiment pas une riche idée.

  • La FFF ne fait pas de discrimination, elle veut juste alimenter les bleus...

    Médiapart cherche à faire des coups en lançant de grosses polémiques, et, du coup, ne fait plus de l'information. Médiapart affirme qu'il y a des consignes pour pratiquer des discriminations au niveau des centres de formation de l'équipe de France.

    Ce sont les journalistes du quotidien Le Monde, Thomas Baïetto, Noé Gandillot et Camille Maestracci qui donnent les explications exactes. Pour le coup, je décerne un bon point à ce quotidien qui a fait un très bon travail d'investigation.

    Le problème est très simple : il existe en France beaucoup de bi-nationaux, notamment du Maghreb et de l'Afrique noire. Or, de plus en plus d'entre eux choisissent, après une formation de qualité en France, d'aller jouer dans les équipes nationales de leur pays d'origine. Résultats des courses, la FFF met sur la touche des candidats motivés souvent plus enracinés dans l'histoire de leur pays.

    La FFF étudie donc plusieurs pistes pour remédier à ce fâcheux phénomène. Modifier le recrutement des centres de formation est l'une d'entre elles. Le mieux, pour avoir tous les éléments du problème, c'est de lire l'article du monde, complet, précis et pertinent.

    Ça se dégrade de plus en plus à Médiapart...

  • On est vraiment dans un pays de veaux...

    Quand je pense qu'il y a près de 90% de Français pour accepter le principe d'une déchéance de nationalité, je me dis que ce pays est vraiment foutu. Bon sang, ce n'est tout de même pas compliqué de comprendre que c'est en amont qu'il faut agir. Que l'on pose des conditions strictes pour devenir Français, ça, je suis pour. Mais après, il faut assumer les décisions prises. Une fois qu'un individu est devenu Français, il est Français et point à la ligne. Cela n'empêche pas de le punir très sévèrement s'il commet des crimes très graves, mais qu'il soit puni comme un Français.

    Sarkozy est vraiment un sale type. Il n'hésite pas à utiliser les moyens les plus bas pour se remettre en selle. Ce type mérite vraiment que tout soit fait pour qu'il ne soit pas une fois de plus à la tête de mon pays.

    Tiens, je regrette d'avoir écrit qu'il était "mon président"...

  • De la phase transitoire à la nationalité

    Nicolas Sarkozy envisage de rendre réversible la naturalisation d'un étranger en cas de crimes et délits avérés et graves.

    Le principe de pouvoir déchoir quelqu'un de sa nationalité ne devrait pouvoir être utilisée que dans des cas très extrêmes (terrorisme, par exemple, et à condition de ne pas faire de l'individu un apatride). Je pense que c'est un mauvais principe. J'ai d'ailleurs réfléchi, et finalement, la proposition de nationalité à points que j'ai faite ici n'est pas bonne non plus.

    Il vaudrait mieux envisager une citoyenneté à droits progressifs jusqu'à acquisition complète de la citoyenneté française.

    1ère année, droit de vote aux municipales, accès au marché du travail sans permis de séjour

    2ème année, droit de vote aux cantonales

    3ème année, accès à certaines prestations sociales

    4ème année, droit de vote aux régionales

    5ème année, droit de vote aux législatives

    6ème année, droit de vote aux présidentielles

    7ème année, acquisition définitive de la nationalité française, accès intégral aux prestations sociales.

    Pour valider chaque étape, il faudrait s'être évidemment bien conduit. Une telle démarche aurait le mérite d'être positive et de progresser par avantages successifs.

    Nicolas Sarkozy cherche à faire de l'immigration et de la sécurité des clivages forts pour coincer la gauche et générer l'écran de fumée nécessaire à l'oubli de l"affaire Woerth. Les associations et la presse de gauche sont tombés dans le panneau. Il suffit de lire la réaction d'un Roger-Petit qui hurle au loup fasciste pour s'en convaincre.

    Il eût été astucieux de réagir avec calme, de montrer l'infaisabilité d'une bonne partie des propositions de Sarkozy, d'améliorer les autres et de passer rapidement à autre chose...La sagesse et la pondération de Bayrou sur ces thèmes me paraissent un bon exemple à suivre.

  • Vichystes et Munichois...

    Bon bon : je vois que Roger-Petit a mal vécu ma réplique à son procès en sorcellerie vichyste. L'heure d'un questionnement existentiel sur la boboïtude agite son blogue. Je suis flatté mais inquiet d'apprendre que je suis une cohorte à moi tout seul, puisque Roger-Petit écrit :

    la grande cohorte droito-nationalo-souveraino-facho-réaco-internautique m'est tombé sur le râble, et d'un dans un élan unanime m'a décrété « bobo ».

    Comme je suis le seul à avoir réagi, je présume donc que je suis une cohorte à moi tout seul. CQFD...

    L'inquiétant, c'est que Roger-Petit récidive. Je lui ai d'ailleurs répondu :

    Vous êtes gonflé, Bruno Roger-Petit : vous vous gardez bien de citer ce qui est gênant pour vous dans mon billet et en plus vous récidivez. Je vous l'ai dit, l'égalité et la liberté des femmes ne sont  pas réductibles à une question de culture. Au contraire, je le répète, il y a là quelque chose qui touche à l'universel et qui dépasse largement nos débats franchouillards, ce que vous faites semblant de ne pas comprendre. Vous me demandiez un critère, en voilà un. Quant à une vie normale, ne faites pas l'idiot volontairement : vous avez très bien compris ce que je veux dire. Pas de délinquance, respect de nos principes fondamentaux, c'est tout. Quant au fait que cela va créer un citoyen de seconde zone, il serait plus exact de dire qu'il y aurait ainsi un statut transitoire entre une citoyenneté pleine et entière et la naturalisation. Je ne vois toujours pas ce qui vous choque, et encore moins le rapport avec Vichy (une obsession, chez vous, pour disqualifier vos contradicteurs).

    Il faudra m'expliquer en quoi le fait de refuser la nationalité française à un individu est une persécution, a fortiori un individu qui se fout des Droits de l'Homme que vous invoquez à tour de bras, comme de l'an 40.

    Roger-Petit est d'une mauvaise foi incroyable : il s'obstine à parler d'identité nationale alors que je n'ai prononcé ces mots à aucun moment et que je lui répète (mais est-il capable d'entendre ?) qu'il n'y a pas là une histoire d'identité nationale. J'ajoute même que je déplore tout à fait que Hortefeux et une partie de la droite réduisent à une question d'identité nationale un tel débat. Oui, je le déplore, et je déplore aussi que Roger-Petit marche dans leurs traces en admettant qu'il y ait là un sujet qui soit réductible à l'identité nationale, parce que c'est bien ce qu'il sous-entend, in fine.

    Roger-Petit écrit :

    Le régime de Pétain-Laval « défrançisait » par la généalogie, le régime actuel et ses supporters, directs ou indirects, conscients ou inconscients, voudraient le faire par la culture, la religion, le mode de vie. Tout le contraire de 1789 et de ses héritages successifs, 1848, 1905, 1936, 1945, 1981.

    Roger-Petit considère donc que toute idéologie qui revient à faire de la femme une mineure perpétuelle est une histoire de mode de vie ? De culture ? De religion ? Il pense très fort à l'Islam et à l'islamophobie sans oser prononcer les mots. C'est bien pour récuser le raccourci fallacieux Islam = minorité de la femme + burqa que cela a un sens de légiférer contre toute pratique qui déclarerait la femme inférieure. Quant à la délinquance, oui, cela me semble logique de ne pas le considérer comme un mode de vie et de ne pas ouvrir les portes de son foyer à qui en ferait profession. Quand je parle de délinquance, je ne parle évidemment pas de voler une pomme (selon un procédé rhétorique classique, Roger-Petit minore mon propos pour le rendre absurde) mais d'une délinquance dure. Bref, comme je l'ai dit dans mon précédent billet, une fois encore, Roger-Petit montre dans quelle incroyable confusion des valeurs (et du raisonnement !) il barbote...

    Je crois avoir conclu à raison dans un commentaire de la manière suivante :

    Avant Vichy, il y a surtout eu les Munichois, qui étaient convaincus qu'Hitler était un gentleman, voyez-vous. Les ancêtres des bobos, en somme .


  • Polygamie et nationalité à points

    L'histoire de l'islamiste radical polygame et fraudeur de Nantes a fait le tour de la Toile ; en fait, le plus intéressant, ce n'est pas tant cette histoire sordide, sur le fond, que les conditions dans lesquelles on octroie la nationalité dans notre pays. Je suis ennuyé parce que j'ai écrit un billet le 22 août dernier sur ce sujet, et que je ne vois pas grand chose à y ajouter.

    Je le redis, ni le droit du sol ni le droit du sang ne sont satisfaisants. On s'épargnerait bien des soucis et des controverses, en France, si on adoptait un système dans lequel la naturalisation ne serait pas d'emblée définitive. A Rome, quand on était étranger ou affranchi, on ne devenait pas directement citoyen, mais le fils de l'affranchi, lui, pouvait le devenir à condition de remplir les pré-requis. Avec un système à points, les choses seraient bien plus simples à gérer : la polygamie, ce serait comme le feu rouge de ville grillé sous le nez d'un car de CRS à 180 km/h. Retrait de permis immédiat et immobilisation du véhicule. On ne devrait plus non plus accorder automatiquement la nationalité à un individu simplement parce qu'il est né sur le sol français. Il pourrait se voir crédité d'un montant de points sur une durée déterminée ; à charge serait pour lui de ne pas les perdre. Les individus tranquilles n'auraient pas grand chose à craindre d'une telle mesure. Les autres, en revanche, raouste en cas d'excès. Il va de soi, dans ces conditions, que la nationalité de base serait celle du père ou de la mère. Passer des conventions avec les autres États sur une loi d'un tel bon sens irait de soi, je pense. Il en irait de même bien sûr pour les mariages.

    Tiens, il est encore temps, je le crois, de déposer une contribution sur le site de l'Assemblée Nationale, le sujet n'est pas encore fermé. Didier Goux s'imagine que les blogueurs MoDem se demandent ce que François Bayrou en pense. Aucune idée. Mais voilà au moins l'opinion d'un blogueur centriste...

  • Qu'est-ce que qu'être français ?

    Je ne puis comprendre la question "qu'est-ce qu'être français" que par un détour par l'absurde en demandant ce que c'est que de ne pas être français. Ce n'est qu'en confrontant ces deux questionnements que je puis espérer tirer un enseignement édifiant de ce questionnement. Poursuivant sur ce fil, j'en viens nécessairement à me demander qui est ou non français sur le territoire de la France, et alors, la question d'origine prend tout son sens. Ceux qui ne sont pas français sont les étrangers ! Il y a trois types d'étrangers en France : les touristes, les expatriés (une petite minorité) et les immigrés.

    J'imagine que la question est inepte pour les expatriés et les touristes, très peu d'entre eux ayant cherché à acquérir la nationalité française ces dernières décennies. Elle devient pertinente, en revanche, si l'on considère l'immigration.

    Un peuple, tout comme un individu, procède en partie d'un inconscient collectif qui se transmet de génération en génération : inconscient fait d'habitudes, de comportements, de traits, de craintes et d'aspirations profondes.

    Légalement, est Français quiconque est né sur le sol français. Est-ce satisfaisant ? Je ne le crois pas. J'ai déjà écrit à plusieurs reprises sur ce sujet : le droit du sol ne me paraît pas suffisant. Il n'est pas suffisant parce qu'il ne garantit pas l'adhésion à ce qu'est la France. Au-delà des valeurs que les uns et les autres brandissent, il me semble que l'attachement à la France et donc les preuves de cet attachement, devraient se superposer au droit du sol pour pouvoir définir la nationalité française. Quand on nait de père ou de mère français, l'inconscient collectif au minimum, la culture nationale ensuite, assurent une proximité évidente avec l'esprit national français. Si la culture nationale est voisine (origine latine au sens romain du terme, européenne) l'assimilation se fait naturellement bien plus facilement. Mais si la culture d'origine est allogène, avec ce qu'elle comporte, elle aussi, d'inconscient collectif, alors l'assimilation ne va pas de soi et elle doit procéder d'un surcroît de volonté.

    Voilà pourquoi je suis favorable à un système de nationalité à points, attestant que les postulants à la nationalité française ne la demandent pas par opportunisme, ou bien plus simplement saisissent l'opportunité, mais manifestent un intérêt bien réel pour la France et ce qu'elle représente.

    La connaissance des lois, des coutumes, de la langue et de la culture française me paraissent des préalables incontournables, mais il faut en plus manifester son amitié pour notre pays et le respect de ses lois si l'on veut  rejoindre notre communauté nationale.

    Être étranger et siffler l'hymne national, brûler notre drapeau, s'en prendre à nos institutions et à nos forces de protection (police, pompiers, ambulances et hôpitaux), agresser et/ou voler ceux dont on veut être le concitoyen,  voilà qui justifie, par exemple, d'être définitivement disqualifié pour devenir français.

    http://heresie.hautetfort.com/archive/2009/11/07/qu-est-ce-que-qu-etre-francais.html

  • Droit du sol et identité nationale

    L'identité nationale revient à grand galop avec, comme par hasard, l'approche des élections régionales. Sarkozy et l'UMP doivent sentir que le FN frémit dans les sondages...

    Cela dit, j'ai déjà écrit un billet sur le sujet au mois d'août : il n'avait d'ailleurs étrangement pas fait de vagues. Ni le droit du sol ni le droit du sang ne me satisfont. S'il faut admettre le droit du sang comme un état de fait, il ne devrait pas être rédhibitoire pour obtenir la nationalité comme en Allemagne. Je renvoie donc à l'idée surgie au Royaume-Uni cet été, l'acquisition de la nationalité par la délivrance de points assortie d'une période de probation.

    Ils ont imaginé de ne décerner la nationalité britannique qu'après l'attribution d'un nombre de points nécessaires pour l'obtenir. Il y a évidemment des critères : absence de casier judiciaire, participation à la vie civile et associative, connaissance de la langue et de la culture britanniques apportent des points. Abonnement aux aides sociales diverses, délinquance, participations aux manifestations (violentes, je précise ma pensée par rapport au sujet initial) en retirent (suite)

    Les critères mériteraient d'être affinés, mais j'en aime bien le principe et je pense que nous devrions l'appliquer en France

    Il ne devrait plus être suffisant d'être né sur le territoire français pour obtenir la nationalité française, à mes yeux. En ce qui concerne l'identité nationale, je reprends, tout comme Bayrou et Juppé, la définition qu'en donne Ernest Renan : c'est un plébiscite permanent. Je ne sais pas que ce nous veulent Besson et Sarko avec l'identité nationale, mais il n'y a pas autre chose à ajouter.

  • Nationalité à points

    Me voici de retour après quelques semaines d'absence. Que de sujets intéressants que j'aurais pu traiter, ce mois-ci ! Il y en a au moins un qui a attiré particulièrement mon attention, c'est le choix des Britanniques concernant l'immigration afin de réduire le communautarisme grandissant au Royaume-Uni : ils ont imaginé de ne décerner la nationalité britannique qu'après l'attribution d'un nombre de points nécessaires pour l'obtenir. Il y a évidemment des critères : absence de casier judiciaire, participation à la vie civile et associative, connaissance de la langue et de la culture britanniques apportent des points. Abonnement aux aides sociales diverses, délinquance, participations aux manifestations en retirent.

    Les critères mériteraient d'être affinés, mais j'en aime bien le principe et je pense que nous devrions l'appliquer en France. Ni le droit du sol (actuellement en vigueur en France) ni le droit du sang ne me satisfont en matière d'acquisition de la nationalité.

    La nationalité française (et plus largement européenne) ne devraient pas pouvoir se définir par une simple présence. Ce devrait être le fruit d'une volonté pour ceux qui souhaitent l'acquérir, et toute acquisition devrait faire l'objet d'une période probatoire.

    Le funeste regroupement familial opéré par Giscard d'abord puis massivement par Mitterrand et les Socialistes par la suite n'ont abouti qu'à ce que des descendants des naturalisés de cette époque crachent sur le drapeau français et sifflent la Marseillaise.

    Trois points centraux me semblent devoir faire l'objet de toutes les attentions des pouvoirs publics si une telle loi se mettait en place : la condition de la femme, la laïcité et la liberté d'expression. La condition de la femme me semble plus importante encore que la laïcité, car je pense que la liberté de la femme et son égalité (tout du moins en droit) sont l'acquis social et moral le plus précieux de nos sociétés européennes.

    Je pense, en matière d'immigration, que c'est même LE point majeur qui permet de déterminer une bonne ou une mauvaise intégration future. Dis-moi comment tu traites ta femme, je te dirais quel citoyen tu es, dis-moi ce que tu subis de ton compagnon ou de ton père, je te dirai quel citoyen il est...

    Ce point est loin d'être acquis dans nombre de pays d'immigration. Considérons le Maroc, par exemple, pays réputé calme et tolérant : le sage roi Mohamed VI y a fait une réforme de fond, il y a quelques années, modifiant le code de la famille afin de garantir des droits civils et politiques aux femmes à peu près équivalents à ceux des hommes. Un récent sondage indiquait que seule une courte majorité de Marocains approuvent cette réforme, 37% la jugeant suffisante et 17% souhaitant qu'elle aille plus loin.

    Je suppute sans grand risque de me tromper que dans un autre pays arabo-musulman le seuil de 50% d'approbation n 'eût même pas été franchi. En la circonstance, c'est la figure charismatique et peu commune du roi qui a fait la différence.

    Pour revenir à la nationalité à points, je connais au moins un endroit où le droit du sol va poser de graves problèmes : à Mayotte. Mayotte n'est pas une île très riche, mais, pour les îles très pauvres qui l'entourent, c'est Byzance. Si la France continue à appliquer le droit du sol tel quel là-bas, la départementalisation de cette île va exploser en vol faute de fonds car ces derniers seront littéralement aspirés par la protection sociale.

    La loi d'Élisabeth Guigou, de 1998, est une  mauvaise loi, puisqu'elle accorde sans condition la nationalité à tout enfant d'étrangers né sur le sol français dès lors qu'ils ont disposé sans interruptioon d'une carte de résidents de sa naissance à sa majorité.

    Le mariage ne devrait pas non plus être suffisant. Il devrait suffire simplement pour pouvoir résider sur le sol français le temps d'une période de probation. La moindre plainte (fondée, évidemment, et reliée à un acte de délinquance) entre deux devrait aboutir a remettre en cause l'acquisition de la nationalité par le conjoint. Je pense particulièrement aux violences faites aux femmes (conjointe y compris, cela va de soi).

    Au final, ce qui est fondamental, à mon sens, c'est la volonté et non la descendance ou la présence dans l'acquisition de la nationalité. Ni le droit du sol, ni le droit du sang ne devraient être suffisants ou nécessaires, à eux seuls, pour statuer de la nationalité d'un individu souhaitant devenir Français.

    Il convient donc de revenir sur toutes les dispositions accordant sans conditions la nationalité aux étrangers, aux enfants d'étrangers et aux conjoints d'étrangers en les assortissant de critères et de périodes probatoires de manière systématique.