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Société - Page 61

  • Kelly Bochenko déboutée, je suis scié !

    Et voilà : ce qui nous sert de justice en France, une triste parodie, à vrai dire, vient de rendre son verdict : Kelly Bochenko a été déboutée. Le juge a bien reconnu que le choix de publication d'Entrevue était ignoble, mais il a estimé que le retrait du numéro s'avérerait une censure excessive.

    Les bras m'en tombent. Ainsi, donc, dans notre pays de m... un magazine peut publier des photographies d'un individu, contre son gré, dès lors qu'il se trouve un charognard pour les lui vendre. Il n'existe plus aucune protection de l'intimité. Cette décision de justice est très lourde, car elle fera jurisprudence. Elle va conforter la presse de caniveau dans ses pratiques.

    Il n'y a plus droit à l'image dans notre pays, voilà ce que je conclus de ce jugement. Le problème date de juillet 2009. Depuis que la justice française a été condamnée par la Cour Européenne des Droits de l'Homme pour atteinte à la liberté d'expression dans l'affaire Ici-Paris/Johnny Halliday, j'imagine que les juges estiment désormais que l'arrêt fait jurisprudence et que la protection de l'image ne s'applique plus dès lors que les individus mis en cause sont publics ou semi-publics.

    Maître Malka, l'avocat d'Entrevue a été malin : en affirmant que toutes les photographies avaient été prises par un photographe professionnel, il les a rattachées à l'exercice professionnel de Kelly Bochenko. Or, cela correspond justement au défaut de la loi sur le droit à l'image : prise dans un contexte public ou professionnel, la protection n'est pas la même. Manifestement, ce que n'est pas parvenu à démontrer Maître Liénard, l'avocat de la jeune femme, c'est que la séance de photographies ne s'était réalisée que dans un cadre privé. Je ne m'explique pas autrement la décision mitigée du juge.

    Je ne suis pas expert en droit, mais à partir de quel moment a-t-on pu considérer Kelly Bochenko comme une personnalité publique ? A 19 ans, cela me semble quelque peu audacieux d'en juger ainsi, or, les photographies datent de cette période. Ensuite, est-il suffisant de vouloir rechercher la faveur des médias, ce qui est nécessaire dans l'activité de Mademoiselle Bochenko pour être considérée comme une personnalité publique ? Et si les médias font public un individu, n'est-ce pas le serpent qui se mord la queue ?

    Accessoirement, il y avait une atteinte malveillante à la dignité humaine dans le choix éditorial d'Entrevue : il s'agissait de profiter de la notoriété soudaine de Mademoiselle Bochenko pour créer le scandale à son détriment exclusif, et ce, avec pour seul objet de gagner le maximum d'argent. Et d'ailleurs, Entrevue a reconnu que l'intention était malveillante puisqu'elle a plaidé ainsi sa décision en relevant "l'incohérence" du comportement de la jeune femme qui, candidate au concours Miss France, avait certifié sur l'honneur "n'avoir jamais posé ou s'être exhibée dans un état de nudité partielle ou totale ou dans des poses équivoques sexuellement suggestives ou avec connotation religieuse que la morale réprouve".

    Elle reconnaît donc implicitement avoir cherché à faire état de cette incohérence, donc, avoir cherché à nuire à la jeune fille. CQFD.

    Ce droit à l'image me préoccupe : Kelly Bochenko est emblématique, mais en réalité, il nous concerne tous. Je ne dis pas que le MoDem doit devenir l'étendard des miss bafouées, mais il me semble que mon parti gagnerait à réfléchir sur ce thème, tant il est imprégné du souci de la dignité humaine.

  • Vaccins contre la grippe A et concert de hyènes...

    Quand j'entends les principaux responsables politiques hurler au loup et beugler à qui mieux qui beugle le plus fort contre le gouvernement pour avoir eu la sagesse d'appliquer un principe de précaution élémentaire, je sens de la moutarde très forte me monter aux narines. Qu'eussent-ils dit, les donneurs de leçons, si l'épidémie s'était avérée mortelle après une mutation du virus ? Le gouvernement fait bien de ne pas céder une once de terrain. Côté organisation, en revanche, je donne quitus à François Bayrou (que je salue pour ne pas avoir rejoint le choeur des hyènes) des critiques qu'il fait valoir sur la stratégie de diffusion du vaccin. Je rejoins à cet effet entièrement les réflexions d'Humeurs de Vache : les réactions les plus saines, dans cette histoire, sont venues du centre, avec celles de François Bayrou (MoDem) et Jean-Christophe Lagarde (Nouveau Centre).  Sur la logistique et la distribution du vaccin, Jean-Jacques Jégou, trésorier du MoDem et Sénateur du Val de Marne, avait rendu pourtant un rapport aussi complet que prémonitoire.

    Je ne veux néanmoins pas jeter la pierre au gouvernement, qui a du gérer comme il a pu cette première alerte à la pandémie, car, il ne faut pas l'oublier, il y a eu pandémie. En revanche, il est légitime d'analyser les défaillances auxquelles a donné lieu la distribution des vaccins afin d'être mieux préparés une fois prochaine, si une situation analogue se présente.

    [EDIT] Excellente réflexion, en commentaire, de Laurent Grandsimon, un blogueur radical, je la publie :

    La question sur les Hyènes, cher Hérétique ce n'est pas "Qu'eussent-ils dit, si l'épidémie s'était avérée mortelle après une mutation du virus?"

    La question c'est « qu'ont ils dit quand l'annonce était faite de commander ces millions de doses? ». RIEN, pour la majorité d’entre eux ils n’ont RIEN dit il ya six mois. Ce sont les sportifs du lundi matin, les experts du 12 septembre etc.. A part les quelques individus qui ont publiquement questionné la possible démesure début 2009, le reste, ils n’ont RIEN à dire de crédible
    . [/EDIT]

  • Le sale coup fait à Kelly Bochenko

    Dans l'affaire qui touche Kelly Bochenko, l'ex-miss Paris 2009, il y a, à mon avis, deux trois éléments qui méritent une sanction exemplaire. Il y a d'abord ce connard de photographe auquel il serait plaisant de coller un bon coup de poing dans la gueule : ces types-là sont des charognards pervers, libidineux et sans scrupules. Ils font pression sur des gamines pour leur faire écarter les cuisses sous prétexte d'une séance de photo, "hot", comme ils disent. Elle avait quel âge, Kelly Bochenko, quand les fameuses photographies ont été prises ? Pas moyen de trouver une biographie sur internet, mais si elle débutait sa carrière de mannequin, elle ne devait pas être bien âgée...Elle indique avoir été encore vierge à ce moment-là. Si je m'en tiens à l'âge moyen des premiers rapports sexuels pour une femme, cela donne quelque chose aux alentours de 17 ans. J'imagine, et cela vaut mieux pour le photographe, qu'elle n'était sans doute pas mineure, mais à mon avis, sa majorité était récente. Quand fera-t-on le procès une bonne fois pour toutes de cette profession de hyènes ?

    Mais il n'y a pas que le photographe : il y a aussi cette merde de magazine, Entrevue, qui n'hésite pas à foutre en l'air la vie d'une gamine pour faire du fric. La seule manière d'en finir avec ces ordures, c'est que leurs saloperies ne soient pas rentables. Le jour où il y en aura qui devra déposer la clef sous la porte parce qu'il aura franchi une ligne rouge, à cause de la lourdeur de l'amende, cela fera réfléchir tous les autres. Un bon coup de torchon dans le tas, y'a que ça de vrai.

    Quant à la réaction de Geneviève de Fontenay, elle me paraît déplacée :  bien sûr, Kelly Bochenko avait pris un engagement, mais si ces photographies n'avaient pas vocation à être publiées, l'engagement a été tenu. Geneviève de Fontenay se comporte en Taliban fanatique : c'est la double-peine ! Elle punit Kelly Bochenko du viol de son intimité par une sanction supplémentaire. Comme en Afghanistan ou en Arabie Saoudite où l'on exécute les femmes violées pour leur apprendre à avoir été violées, «les salopes»...

    Cela fait ricaner de voir une dame fort peu honorable, qui vit de longue date de la mise en pâture du corps de jeunes beautés au grand public (Unhuman a bien raison, tiens...) venir geindre à la moindre alerte...

    En tout cas, cette gamine, elle a une marque au fer rouge pour longtemps, sur son histoire personnelle...

  • Et pendant ce temps, wikisource...

    moine_copiste-3-244d9.jpgAu Moyen-âge, alors que très peu d'individus savaient lire et écrire, a fortiori les langues grecques et latines, il existait une catégorie de religieux qui accomplissaient un nécessaire travail de fourmi, pour le plus grand bonheur de la postérité.

    On ne s'improvisait pas moine-copiste : on apprenait à écrire sous la dictée, sans fautes, et à veiller à ce que titres et chapitres soient cohérents. Devenus expérimentés, les moines pouvaient se relayer pour des travaux de longue haleine.

    On appelait Armarius le moine qui supervisait le travail: il répartissait les tâches, en contrôlait la réalisation, et procédait à la correction des fautes pour s'assurer de la fidélité des copies . Véritable bibliothécaire avant la lettre, il assurait la garde des livres et vérifiait leur utilisation.

    J'ai eu l'occasion, à l'heure où l'on parle beaucoup de la numérisation des livres par Google, d'assister au travail interne des petites mains qui s'agitent et déploient des trésors de patience et d'inventivité derrière la plate-forme Wikisource. Le travail accompli par ces copistes électroniques est phénoménal. Il ne s'agit pas seulement de numériser, mais de saisir des textes nombreux et variés, après, parfois d'âpres débats, loin d'être inutiles : convient-il de proposer une ou plusieurs éditions ? Faut-il faire de chaque note un hyperlien ou le laisser en bas de page, sachant que l'hyperlien tend à ralentir la lecture et à la rendre décousue ? Est-ce pertinent de renvoyer les oeuvres citées explicitement dans les textes aux liens ad hoc qui existent dans wikisource (idée très intéressante qui permettrait une lecture intertextuelle à l'heure actuelle très difficile) ? voire même directement aux extraits cités quand c'est le cas ? Toute cette petite communauté de bénévoles est organisée selon un modus operandi très rigoureux dont il ne convient pas de s'écarter, mais qui donne parfois lieu à des discussions animées, afin d'en améliorer la pertinence. Ce sont des administrateurs, sortes d'Amarii électroniques, qui chapeautent les principales catégories, avec des droits d'autant plus étendus que leur travail est reconnu par leurs pairs et les autres administrateurs.

    Je viens de faire ma petite donation à Wikipedia, je crois qu'ils le valent bien, avec tous leurs projets. Wikisource est l'un des plus utiles d'entre eux, et j'avoue que j'y pioche de plus en plus fréquemment.

  • Conducteur de RER C et héros...

    Une toute petite note pour rendre hommage moi aussi aux conducteurs du RER du 20 décembre. On ne l'a pas assez dit, et Sarkozy a raison de l'avoir noté, lui, c'est leur courage et leur réactivité exceptionnelle qui ont empêché l'accident de dégénérer en drame.

    Il vient de les décorer de la médaille d'honneur aujourd'hui. Tant mieux : cela nous change des people qui en héritent pour un oui ou pour un non, et dont le principal fait de gloire est généralement de s'en être mis plein les poches.

  • Identité nationale : l'Islam modéré contre-attaque !

    De retour du blog de Christian Romain, Démocratie Nanterienne, j'y lis une information fort intéressante : un collectif laïque de citoyens de sensibilité musulmane, Mosaïc, a lancé ce week-end un appel : le collectif rejette toute forme d'appropriation de l'Islam qui se ferait au service d'éléments radicaux. L'appel précise qu'aucune religion ne peut justifier l'asservissement de l'être humain. D'un même élan, ils rejettent les ignorants et les sectaires :

    Aucune religion monothéiste ne peut édicter des préceptes et des règles contraires au droit des femmes et qui asservissent l'individu. (…) Nous rejetons donc comme appartenant au même camp, le camp des ignorants et des sectaires, ceux qui imposent la burqa au nom de l'Islam, ceux qui confondent la burqa et l'Islam, ceux qui font des amalgames réfléchis, ceux qui caricaturent les jeunes musulmans, ceux qui ethnicisent les banlieues, ceux qui prétendent que le Coran est incompatible avec la laïcité, ceux qui - au nom de l'Islam ou contre l'Islam - déclarent que les musulmans ne seront jamais des Français comme les autres.

    Christian Romain signale que Dalil Boubakeur, le Recteur de la Mosquée de Paris, a signé cet appel. C'est un bon signe, car cet homme est un philosophe et un théologien fort éclairé.

    Le président du collectif réagissait le 04 décembre dernier au vote suisse sur les minarets ; j'ai trouvé très pertinente et intelligente l'une de ses réflexions : «Nous ne sommes pas ici dans le choc des civilisations mais dans le choc des ignorances». Très justement dit. Bravo ! L'entretien qu'il donne sur le site de Mosaïc est très intéressant à suivre.

    J'apprécie beaucoup également le renvoi à une phrase fameuse de la reine Rania de Jordanie, une femme aussi intelligente que belle et sage :

    Nous, Musulmans, devons nous lever et faire savoir qui nous sommes. Si nous voulons changer les stéréotypes, nous devons commencer par nous définir. Et cela ne va pas se faire en restant assis à la maison et en attendant que les gens le comprennent par eux mêmes.

    Cela dit, si le mouvement veut avoir une véritable force de frappe, il doit essaimer et surtout ne pas se cantonner aux murs de la Mosquée de Paris ainsi qu' à l'intelligentsia boboïsée parisienne. Mosaïc doit se répandre dans les banlieues, là où l'Islam est le plus présent et où se trouve la grande majorité des Musulmans. C'est là-bas que se jouera sa crédibilité si cette fédération veut parler haut et fort.

    Un très bon défi, par exemple, serait d'être capable d'avoir un référent partout où l'UOIF en a un en France. Cette dernière organisation est réputée conservatrice, parfois en lien avec des éléments beaucoup plus radicaux qu'elle, mais elle a jusqu'ici toujours adopté des positions légitimistes et intégrationnistes. A preuve, par exemple, sur son site, où elle marrie fort intelligemment culture française et culture musulmane en proposant à la lecture un poème de Victor Hugo sur le prophète Muhamad.

    Mosaïc, pour avoir voix au chapitre, doit être aussi rassurant pour les Musulmans qu'il veut l'être pour l'opinion publique "gauloise". Cela suppose d'organiser des rencontres, pas seulement avec des universitaires et des intellectuels, mais avec le petit peuple des banlieues, de contribuer aux oeuvres sociales, de s'implanter et de disposer (en les popularisant) de références théologiques et philosophiques qui plongent leurs racines aussi bien dans la culture française que dans l'Islam.

  • Pas achetable !

    Il y a des moments de vie, comme on dit, qui enseignent mieux que la lecture d'un pavé de sociologie. Je faisais récemment mes courses dans un Monoprix d'un beau quartier de Paris en pékin tout à fait ordinaire. Pris d'un accès de fainéantise (ce qui se comprend compte-tenu du monceau d'achats que comportait mon chariot), je décide de me faire livrer. Mais voilà qu'une fort jolie brune me supplie de la laisser passer, arguant qu'elle avait fait par erreur la queue à la caisse. Comme je ne sais pas dire non à une jolie jeune femme, je lui cède bien évidemment la place. Seulement voilà : le caissier ne voulait pas la laisser passer. Comme j'insiste en précisant que cela ne me dérange pas, il maugrée et la prend en caisse. Le problème, c'est ce qu'il m'a appris après : en fait, elle n'avait sans doute pas fait de file, mais, en revanche, lui avait proposé 20 euros pour passer devant moi. Devant son refus (le gars a été indigné, je crois, que l'on puisse penser qu'il était achetable de cette manière) elle est en fait venue s'adresser à moi. Si j'avais su, j'aurais fait monter les enchères, zut alors...

    Le comble, c'est qu'elle s'était en plus garée sur la place de livraison du camion du Monoprix, contraignant ce dernier à bloquer toute la rue, au grand dam des conducteurs qui escomptaient passer...

    Bon, elle avait beau être bien mignonne et à mon goût, il y a des choses qui ne se font pas. Notamment, le mépris ordinaire pour les "gens du commun", cela a le don de m'agacer, puisqu'imaginer que l'on peut ainsi acheter autrui, c'est vraiment le mépriser. C'est aussi, quelque part, refléter ce que l'on est et l'importance et la valeur que l'on accorde à l'argent. Pas seulement un moyen d'échange, mais un passe-droit, dans cette affaire...

    Consolation : il existe d'autres jolies brunes, j'en connais, qui en plus ont des valeurs. Cela leur donne plus de saveur...

  • Béatifier Pie XII ?

    Je ne suis pas catholique, et on pourrait donc me dire que la béatification de Pie XII ne concerne que les Catholiques, mais c'est oublier que le Catholicisme est une religion universelle qui a vocation à rayonner bien au-delà de la communauté de ses fidèles. Ensuite, si je ne suis pas catholique, je suis néanmoins de culture catholique et donc, je me sens impliqué par les décisions de l'Église et du Pape.

    Le débat fait rage sur la Toile, actuellement : on reproche à Pie XII sa passivité pendant la Seconde Guerre Mondiale face aux forces nazies et fascistes. On lui reproche également les Accords du Latran.

    Sur ce premier point, on oublie un point tout à fait essentiel : le Vatican n'est pas seulement le chef-lieu de la chrétienté, c'est aussi un État. Dans l'histoire de l'Italie, qui n'est unifiée que depuis un siècle à peine, c'est même un État bien avant d'être le centre du catholicisme. Analyser les accords de Latran à la lueur de ce fait historique souvent méconnu par les analystes (a fortiori par les journalistes) permet de les recontextualiser dans une perspective diachronique. En 1929, ce qu'a tenté avant toutes choses l'État du Vatican, c'est de se mettre à l'abri des visées centralisatrices du fascisme triomphant. Ensuite, en décrétant le catholicisme religion d'état, il s'est assuré de conserver un certain contrôle sur les consciences à un moment où de forts courants paganistes traversaient l'extrême-droite italienne (tout comme en Allemagne d'ailleurs).

    Il va de soi que de con côté, le fascisme n'a que pour but de fasciser l'église catholique. Ni les uns ni les autres ne réussiront dans leur entreprise respective, mais les relations demeureront pacifiées jusqu'à la fin.

    Face aux Nazis, le pape Pie XII n'a pas agi autrement que bien des États neutres. A tout moment, le Vatican pouvait être envahi, ou, du moins, soumis à un blocus mortel. Si elle n'a pas toujours dénoncé haut et fort l'entreprise maléfique nazie, notamment contre les Juifs, la papauté a fini par la condamner de plus en plus vivement. Vraisemblablement, il a tente de temporiser, tout en s'indignant plus ou moins officiellement des exactions nazies. Il reste le seul dirigeant européen, parmi les neutres, à avoir condamné à mots à peu près clairs les horreurs nazies en temps de guerre. Il est établi que le Vatican a organisé de nombreux réseaux de protection et de fuite pour les Juifs là où il pouvait agir. L'article de wikipedia, bien documenté, en rend assez bien compte.

    Si l'on veut pouvoir juger l'action de Pie XII, il est essentiel de ne pas oublier qu'il portait une double casquette : chef des Catholiques et chef d'État. Comme chef des Catholiques, il a été somme toute assez ordinaire. Mais comme chef d'État, il a bien agi.

    Dans la religion catholique, la béatification est rite par lequel on déclare bienheureux (et on rend un culte public) à un catholique dont la vie a été exemplaire. Pie XII est controversé parce que son existence n'est pas exemplaire. Ni plus, ni moins que les papes qui l'ont précédé ou suivi. D'ailleurs, bien réfléchi, sans doute plus que bien des papes qui l'ont précédé.

    In fine, il ne mérite ni excès d'honneurs, ni excès d'iindignités. Il a, je le crois, essayé d'agir comme il pensait qu'il devait le faire en temps de guerre, sans trop lâcher de lest sur les valeurs. On ne le béatifiera sans doute pas, mais on le réhabilitera certainement tôt ou tard.

  • Je suis d'accord en tout point avec Nadine Morano

    Tout comme l'ami hashtable, les citations tirées de leur contexte ont le don d'attiser ma défiance. Je suis allé visionner chez lui la vidéo complète du débat sur l'identité nationale dans lequel intervient Nadine Morano. Il n'y a rien à redire, elle a raison sur tous les plans. Il me semble qu'elle exprime clairement son respect de toutes les religions dès lors qu'elles s'intègrent dans nos traditions et respectent la laïcité à la française. Cela me paraît tout naturel. Au moment où elle évoque (à raison) la casquette à l'envers et le nécessaire amour de la France, elle vient juste de préciser qu'il ne s'agit pas de distinguer un jeune musulman des autres religions. C'est à dire tout l'inverse de ce que la Toile débridée s'est empressée de lui reprocher.

    Internet m'énerve de plus en plus : on y voit toujours plus souvent blogueurs et journalistes se jeter sur la dernière information du cru sans aucun recul ni vérification. Cela devient inquiétant, parce que ce n'est pas la première fois que j'assiste à ce phénomène.

    Nadine Morano est une tête de turc commode (mon dieu mon dieu mon dieu ; j'ai dit Turc : je suis raciste ?). On la conspue facilement parce qu'elle est une cible facile. Ce qui serait intéressant, en revanche, c'est de relever les erreurs auxquelles Nadine Morano fait allusion au début de la vidéo. En effet, la France a fait des erreurs, en matière d'immigration, en accueillant à tort et à travers des populations alors que les précédentes n'étaient pas intégrées, et en les ghettoïsant de surcroît. Mais je vois aussi que les mêmes causes produisent les mêmes effets : de nombreux immigrés sont venus en France dans les années 70 parce qu'une large part du patronat de l'époque y trouvait alors une main d'oeuvre à bon marché (c'est ce que disaient les Communistes à l'époque, et ils étaient loin d'avoir tort...le dumping social, déjà...). Aujourd'hui, il est question de régulariser un nombre conséquent d'immigrés en France. Nicolas Sarkozy ne s'en vante pas, bien sûr. Pourquoi cette régularisation ? Parce qu'ils exercent des métiers que les Français ne veulent pas/plus exercer, mais également parce qu'ils acceptent des conditions de travail dégradées.

    Cela ne serait peut-être pas un mal d'aborder ces questions autrement plus dérangeantes que les histoires d'identité nationale, non ?

  • Concours de mini-miss ? NON !

    Je ne surprendrai personne en déclarant que nous vivons dans une société à l'érotisation croissante. Publicités, pornographie omni-présente, émissions, allusions claires du star-système, bref, on ne fait pas trois pas, dans notre monde moderne, sans croiser la route d'Érôs, le dieu grec du désir. Mais ce qui m'exaspère, c'est quand notre folle société commence à transformer en objets de désir des petites filles, parce qu'il faut bien appeler un chat, un chat. J'écoutais sur France Info, vendredi dernier, le témoignage d'une mini-miss  d'à peine 10 années. Sa mère lui demandait de tortiller du c... pour mieux séduire les juges lors des concours.

    Déjà, je tiens à dire que sa mère, qui a témoigné aussi lors de ce même entretien, est une sacrée imbécile. En entrer dans un réseau de pédophiles, Ce ne serait pas plus rentable, des fois ? Il doit y en avoir qui sont prêts à payer cash de la chair très fraîche, non ?

    Quand on demande à de si jeunes enfants de déambuler  avec des poses suggestives, moi, ce que je crois, c'est que l'on rentre dans la sphère pédophile.

    Il faut en finir avec ces concours de merde et légiférer solidement et sévèrement une bonne fois pour toutes : on doit interdire définitivement les concours de beauté pour enfants. Outre que le principe est en soi puant, c'est une porte ouverte à toutes les dérives. Avoir pour ambition de voir sa fille terminer à la première place d'un concours de mini-miss, franchement, c'est un casus belli pour un signalement à la DASS.

    Le problème, c'est que ce sont de grosses boîtes de prod', comme on dit, dans le show-biz, qui participent à ces manifestations et s'occupent du recrutement. Tiens, par exemple, en France, considérons Castprod, voilà une agence qui a pignon sur rue qui organisait l'année passée le recrutement des mini-miss... Et rebelote cette année, tiens...la finale se déroulera même ce dimanche 13 décembre au César Palace, au pied de la Tour Montparnasse à Paris. Deux catégories : 7-9 ans et 10-12 ans. Je n'ai pas réussi à trouver qui était derrière Castprod, en revanche, en recherchant du côté de leurs partenaires, j'y ai trouvé RéservoirProd, la société de production de Jean-Luc Delarue.

    Ce qui m'impressionne, ce sont les conneries que l'on peut entendre aussi sur la question. Je découvre le reportage de l'Express sur le sujet, et que lisé-je ? Il s'agit d'une déclaration de Michel Le Parmentier, délégué des concours internationaux de beauté pour la France : pour lui, y'a pas photo, ça ne vient plus des parents, ce sont les gamines elles-mêmes qui demandent à participer aux concours. Il prend ses auditeurs pour des ânes ou quoi ? Une gamine de 7. ans ne saurait être tenue pour responsable de ce genre de décisions. Si elle se rend à un concours, c'est que ses parents l'ont décidé pour elle ou bien qu'ils ont été contacté par un de ces services de castings que j'évoquais dans les lignes précédents de cette note.

    Bref, nom de D..., foutez la paix aux enfants, avec vos concours de merde, et laissez-les vivre leur vie d'enfants  !