Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

grippe a

  • Équipe de France, Roselyne Bachelot a bien raison

    J'approuve tout à fait l'analyse de Roselyne Bachelot à propos du fiasco français en coupe du monde. S'il y a crise, c'est celle de l'équipe de France, pas du football français.

    Je constate que l'arrogance le dispute au mépris à peine voilé quand la Toile (essentiellement masculine, au demeurant) évoque Roselyne Bachelot.

    Je n'aime pas le ton condescendant avec lequel on parle de cette femme que je juge, personnellement, droite et courageuse.

    Pas du genre à se dégonfler, même sous les quolibets des abrutis. Quoi qu'on en dise, je juge qu'elle a fait son boulot pendant la campagne de vaccination de la grippe A, et, pour ce qui concerne le football, elle a agi comme elle le devait, en tant que Ministre de la Santé et des Sports.

    Le seul bémol, c'est qu'elle n'aurait en revanche pas du évoquer la démission d'Escalettes. D'ailleurs, comme elle le reconnaît elle-même, sa nomination résulte d'un processus démocratique dans lequel le gouvernement n'a pas son mot à dire.

    Conclusion, c'est une femme pour laquelle j'ai de l'estime, et je le dis.

  • Où est passée la grippe saisonnière ????

    Je faisais ce matin la seconde injection contre la grippe A de mes deux aînés, et, ce-faisant, j'ai discuté avec mon généraliste : elle m'a révélé que par un tour étonnant, pour le moment inexpliqué, cette année, la grippe saisonnière a quasiment disparu de France ! Elle n'en a quasiment pas vu une de l'hiver.

    Voilà quelque chose de fort surprenant. Personne n'en a encore parlé, mais je me demande bien, en effet, ce qui fait qu'elle n'est pas présente cette année. En principe, il s'agit de deux virus différents avec juste un petit morceau commun. Donc la grippe A ne devrait pas donner l'immunité contre la grippe saisonnière, pas plus que le vaccin. Et je ne pense pas qu'un virus puisse en "tuer" un autre. Voilà un curieux mystère à éclaircir...

  • Vaccins contre la grippe A et concert de hyènes...

    Quand j'entends les principaux responsables politiques hurler au loup et beugler à qui mieux qui beugle le plus fort contre le gouvernement pour avoir eu la sagesse d'appliquer un principe de précaution élémentaire, je sens de la moutarde très forte me monter aux narines. Qu'eussent-ils dit, les donneurs de leçons, si l'épidémie s'était avérée mortelle après une mutation du virus ? Le gouvernement fait bien de ne pas céder une once de terrain. Côté organisation, en revanche, je donne quitus à François Bayrou (que je salue pour ne pas avoir rejoint le choeur des hyènes) des critiques qu'il fait valoir sur la stratégie de diffusion du vaccin. Je rejoins à cet effet entièrement les réflexions d'Humeurs de Vache : les réactions les plus saines, dans cette histoire, sont venues du centre, avec celles de François Bayrou (MoDem) et Jean-Christophe Lagarde (Nouveau Centre).  Sur la logistique et la distribution du vaccin, Jean-Jacques Jégou, trésorier du MoDem et Sénateur du Val de Marne, avait rendu pourtant un rapport aussi complet que prémonitoire.

    Je ne veux néanmoins pas jeter la pierre au gouvernement, qui a du gérer comme il a pu cette première alerte à la pandémie, car, il ne faut pas l'oublier, il y a eu pandémie. En revanche, il est légitime d'analyser les défaillances auxquelles a donné lieu la distribution des vaccins afin d'être mieux préparés une fois prochaine, si une situation analogue se présente.

    [EDIT] Excellente réflexion, en commentaire, de Laurent Grandsimon, un blogueur radical, je la publie :

    La question sur les Hyènes, cher Hérétique ce n'est pas "Qu'eussent-ils dit, si l'épidémie s'était avérée mortelle après une mutation du virus?"

    La question c'est « qu'ont ils dit quand l'annonce était faite de commander ces millions de doses? ». RIEN, pour la majorité d’entre eux ils n’ont RIEN dit il ya six mois. Ce sont les sportifs du lundi matin, les experts du 12 septembre etc.. A part les quelques individus qui ont publiquement questionné la possible démesure début 2009, le reste, ils n’ont RIEN à dire de crédible
    . [/EDIT]

  • Grippe A : bébé est vacciné, et moi...du squalène coule dans mon sang.

    Mission accomplie : ma petite dernière a reçu sa première dose de vaccin et moi, eh bien, j'ai eu de la chance : j'ai bénéficié d'un léger reflux des arrivées, et j'ai pu me faire vacciner sans bon. L'injection dure une micro-seconde, à peine. Ma petite dernière n'a même pas réalisé qu'elle venait d'avoir une piqure et se tournait la tête de tous côtés en se demandant pourquoi je l'avais amené au milieu de ces gens en vert :-) Bref, pour ceux qui tombent dans les pommes à la vue d'une seringue, je les rassure, le vaccin est totalement indolore.

    Si j'ai pu dénoncer la pénurie de centres de vaccination et de personnel (là, par exemple, je suis parti vers 13h10, et je suis revenu vers 18h00), en revanche, il faut saluer le professionnalisme et la qualité de l'accueil du personnel soignant. Ils sont chaleureux, compétents et efficaces. En tout cas, au moins dans le centre pédiatrique où je me suis rendu.

    Comme on y distribuait des tickets numérotés, la bonne stratégie, c'est d'estimer le temps d'attendre entre deux entrées dans le centre, déterminer quel numéro entre, faire la différence avec votre numéro et revenir en conséquence plus tard. C'est ce que j'ai fait, et je n'ai attendu que 30 minutes dehors. Il y a des pauvres gens, et surtout, de pauvres bébés, qui ont passé bien 3 heures dehors à attendre.

    Là, il y a vraiment une logistique à améliorer.

    Une dernière remarque à propos du squalène : il est utilisé en France dans le vaccin contre la grippe saisonnière depuis 1997 sans aucun effet néfaste constaté sur la santé. Évidemment, il existe toujours des cas particuliers, et chacun doit considérer sa vaccination avec ses antécédents, mais, pour les individus ordinaires, en principe, il n'y a pas de problèmes.

    Et pour ceux qui ont eu connaissance de possibles effets du squalène sur les combattants de la 1ère guerre du Golfe, il est apparu en fait que les vaccins qui leur avaient été administrés ne contenaient pas de squalène. Cette substance n'est donc pas en cause dans leurs ennuis de santé postérieurs (en revanche, on n'a jamais su la vérité sur les armes chimiques de Saddam Hussein : les Américains ont toujours prétendu qu'il n'en avait pas employé, mais...ce n'est pas si sûr !).

  • Grippe A : organisation de la vaccination ? Nulle

    Je suis impressionné par l'incurie généralisée dans laquelle la vaccination massive des Français contre la grippe A a été organisée. A quoi bon inciter tout le monde à venir se faire vacciner au plus vite tout en étant incapables de répondre à la demande.

    Je ne dirais pas que je m'y attendais, mais comme j'avais pris connaissance du rapport de Jean-Jacques Jégou, sénateur MoDem, sur la gestion de la pandémie grippale, je ne suis qu'à moitié surpris. C'est le bordell, et il avait prévenu...

    J'espère que le gouvernement va très vite rectifier le tir, de manière à éviter des attentes d'une demi-journée voire plus aux femmes enceintes, aux jeunes enfants et plus généralement à la population française.

    J'ai cru comprendre qu'un système de ticket se mettait en place, mais également qu'un temps de folie était perdu en paperasses diverses. Je suis certain qu'à l'heure d'Internet, et alors que la situation sanitaire urge, il y a moyen de rationnaliser les procédures.

     

  • Épitaphe pour une grippe A

    tombe.jpgJe consultais mon courrier, hier, désespérant d'obtenir le précieux bon qui me permettra de me mettre à l'abri du virus h1n1. Et puis je me suis pris à rêvasser en songeant à quelques réactions lues récemment sur mon blog à propos de la grippe A et de son vaccin.

    Et je me suis projeté en mars prochain, dans un cimetière, à tenter de rédiger une épitaphe pour Alfred le complotiste. Là voilà :

    Ci-gît Alfred, décédé en mars 2010 de la grippe A,

    pour avoir écouté ses amis complotistes.

    Alf aimait jouer avec la Faucheuse :

    convaincu de l'inanité de l'obligation vaccinale,

    il avait contracté le tétanos puis de la coqueluche,

    deux années avant sa mort, faute d'avoir été vacciné

    mais les hasards de la vie lui avaient évité une issue fatale.

    Cette fois, la Faucheuse ne l'a pas épargné.

    Alf s'imaginait que la Grippe A était une gripette ;

    il n'avait cure de l'avis des spécialistes,

    et pensait que les grands laboratoires pharmaceutiques étaient

    tous des salauds de capitalistes et d'exploiteurs du peuple.

    D'ailleurs, il s'apprêtait à publier des documents confidentiels

    attestant que les services secrets d'au moins 197 pays de l'ONU sur 198

    avaient comploté pour éliminer ceux qui résistaient à l'obligation vaccinale.

    Pauvre Alfred : il n'a pas survécu, lui. C'était un abruti de complotiste,

    mais on l'aimait bien quand même, notre Alf.

    Ç'aura été son dernier complot.

     

     

  • Nicolas Sarkozy a-t-il la grippe A ?

    Eh oui ! Hypothèse folle, mais, pas si folle que cela en fin de compte. Ceci pourrait expliquer cela, non ? Avec toutes ses recnontres internationales, finalement, il est fortement exposé ! D'ailleurs, Nicolas Sarkozy a rencontré Gordon Brown à Évian puisqu'il y a eu là-bas un sommet franco-britannique le 06 juillet dernier. Idéal pour une période d'incubation. En plus, il y avait plein d'Anglais là-bas, et, on le sait, l'Angleterre est le pays le plus contaminé du monde par la grippe porcine !

    Et les jours de repos qu'on lui conseille, forcément, ça correspond à la convalescence d'une grippe A ! Fortiche, l'hérétique non ? D'où l'intervention récente et médiatisée de Bernard Debré pour affirmer que la grippe A n'est qu'une petite gripette. Il ne faut pas affoler les Français. Tout cela est un plan concerté, évidemment. Bernard Debré fait son annonce, comme ça, une fois le pot aux roses découvert, et j'avoue avec fierté avoir ouvert la voie, il n'y a pas de panique généralisée au sein du bon peuple français. Non, à l'évidence, Nicolas Sarkozy est une nouvelle victime du fameux virus H1N1 !

    Ho, axer tout son raisonnement sur ces faits pourrait être hasardeux, certes, mais ce n'est pas le genre de la maison, on le sait :-)

  • Grippe A, le MoDem analyse la préparation de la France

    1249609797.jpgEh bien moi qui m'offusquais de l'absence de réactions des partis politiques sur l'évolution de la grippe A, je viens de faire une découverte : Jean-Jacques Jégou, Sénateur du Val de Marne et trésorier du MoDem, un fidèle de Bayrou, vient de rendre public il y a deux jours, un rapport extrêmement complet sur la gestion de la pandémie grippale. Il ne s'est pas intéressé aux aspects scientifiques, il eût alors fallu auditionner beaucoup d'experts médicaux et il ne s'en sentait pas la conséquence, mais à la gestion des stocks de médicaments ainsi qu'à leur distribution.

    Le but de votre rapporteur spécial n'a pas été d'apprécier la qualité scientifique des choix stratégiques opérés dans la constitution du « stock national santé », ce qui aurait nécessité le concours d'experts scientifiques et aurait davantage relevé des compétences de fond des rapporteurs pour avis. Mais il a été d'en évaluer la gestion logistique - c'est-à-dire les modalités d'acquisition, de stockage, de recensement et de renouvellement - au regard de deux notions : « la bonne administration » et l'efficience. Autrement dit en quoi la mise en place de l'EPRUS constitue-t-elle un progrès par rapport à la gestion précédemment assurée par la direction générale de la santé (DGS) ? Dans quelle mesure l'optimisation des moyens financiers alloués à cet établissement est-elle assurée ?

    Il faut savoir qu'en France, c'est un organisme, l'Établissement de Préparation et de Réponse aux Urgences Sanitaires (EPRUS) qui a pour mission la gestion administrative et financière de la « réserve sanitaire » ainsi que la gestion des stocks de produits de santé constitués en cas d'attaques terroristes ou de pandémies.

    Jean-Jacques Jégou s'était appuyé sur une note du Haut Conseil de la Santé Publique du 05 septembre 2008 qui estimait probable à court terme, sans pouvoir pour autant en prévoir exactement le moment, une pandémie de grande ampleur. Ils ont eu du nez. Sur le moment, c'était plutôt le SRAS (virus H5N1) et non la grippe porcine (virus H1N1) qui les avait amené à de telles conclusions.

    En somme, la lecture du rapport fait un état des lieux et donne des préconisations pour faire face efficacement à une pandémie majeure.

    Ce que j'ai retenu du rapport c'est la forte dispersion des stocks et des centres de décision : plusieurs ministère ainsi que certaines collectivités territoriales ont constitué des stocks, sans que l'EPRUS en soit avisé. De plus, le partage des compétences et des responsabilités entre le ministère de la santé, l'AFSSAPS et l'EPRUS dans la gestion du « stock national santé » n'est pas clair : on ne sait pas qui doit faire quoi.

    Les sites de stockage présentent des conditions de conservation hétérogènes et le suivi précis de l'état des stocks est rendu complexe par l'outil informatique actuel, non relié aux systèmes d'information des prestataires de l'EPRUS.

    Quelques précisions sur le Stock National Santé :

    A la suite des attentats survenus en septembre 2001 aux Etats-Unis et des alertes à l'anthrax, la France a procédé à l'achat de stocks d'antibiotiques (fluoroquinolones), d'antidotes (cyanokits, contrathion), d'iode stable, de vaccins antivarioliques et de matériel d'injection (aiguilles, petit matériel dédié). Dans le cadre du plan de prévention et de lutte « Pandémie grippale », le ministère de la santé a constitué un stock important d'antiviraux (Tamiflu, Relenza, Oseltamivir non conditionné), de masques de protection FFP215 pour les professionnels de santé et de masques anti-projections dits chirurgicaux destinés à être portés par les malades pour protéger leur entourage, ainsi que de plus petites quantités de vaccins prépandémiques avec le matériel d'injection correspondant. Quant aux épidémies récurrentes de méningites, des stocks de vaccins ont également été constitués (MenBVac, NeisVac, Ménomune).

    Le « stock national santé » a  été constitué au fur et à mesure de l'élaboration des plans et en fonction des solutions les plus rapidement disponibles, soit le plus souvent celles proposées par les laboratoires et les fournisseurs eux-mêmes ; - cette constitution précipitée et par sédimentation des stocks a eu pour principal effet une très grande hétérogénéité des sites de stockage pour un coût élevé : sites centralisés dans des établissements de l'Etat répartis entre plusieurs sites métropolitains ; stocks centralisés dans des établissements privés (laboratoires pharmaceutiques, dépositaires pharmaceutiques, entrepôts logistiques) ; stocks décentralisés (SAMU, hôpitaux)...

    Si le rapport observe qu'en apparence, la France fait partie des pays les mieux préparés, par exemple la France fait partie des trois seuls pays, outre le Royaume-Uni et les Pays-Bas, à avoir intégré dans son plan une évaluation de l'impact des antiviraux et des vaccins à travers l'organisation d'exercices de simulation, il n'en note pas moins que cette préparation demeure largement théorique.

    L'EPRUS a été mis en place, parce que son prédécesseur, la DGS, avait laissé entrevoir de nombreuses défaillances. Mais son fonctionnement n'a pas convaincu la Cour des Comptes qui estimait, le 13 octobre 2008, qu'en tout état de cause, la création de ce nouvel établissement ne pourrait résoudre, à elle seule, les difficultés rencontrées précédemment.

    L'EPRUS devait empêcher la prolifération des acteurs et des structures dans le domaine sanitaire (vous allez comprendre pourquoi en observant le schéma ci-dessous...)

    eprus.gifImpressionnant, non ? Ne cherchez pas à comprendre le schéma, j'ai renoncé. Mais une chose est certaine, c'est qu'avec une telle organisation, il est clair que l'efficacité en prend un coup, or, dans une pandémie, il faut pouvoir réagir dans l'urgence avec efficience...

    L'EPRUS n'est pas parvenu à corriger ce gros bordell (appelons un chat un chat) parce qu'à ce que j'ai compris du rapport, il a été mis en place dans la précipitation, sans cahier des charges ni définition claire de ses moyens et de ses missions. Et c'est cet organisme-là qui devrait en principe gérer les 94 millions de doses contre la grippe A  que Sarkozy a fait acheter à la France...

    Mieux, début 2009, l'EPRUS n'avait pas encore de locaux en propre !

    Pas de contrats d'objectifs ni de moyens, mais une liste assez lâche et une lettre de mission, voilà, en somme ce qu'est l'EPRUS jusqu'à aujourd'hui.

    Reste le positionnement de l'EPRUS par rapport aux différents acteurs, et là, le schéma ci-dessous va vous aider à mieux ne pas comprendre...

     

     

    Eprus2.gifImpressionnant, non ?

    Enfin, heureusement, avec l'apparition du virus H1N1, l'EPRUS a complété son recrutement, dispose d'un siège à Saint-Denis et est à peu près opérationnel pour ses missions les plus essentielles (toujours mal définies, toutefois).

    Jean-Jacques Jégou s'est également interrogé sur l'efficacité des produits stockés, et voici ce qu'il écrit dans le rapport :

    - Les produits stockés sont-ils efficaces ?

    Outre la question de la péremption de ces produits qui sera abordée plus loin dans le présent rapport, votre rapporteur spécial s'interroge sur plusieurs éléments.

    Certains interlocuteurs de votre rapporteur spécial ont, tout d'abord, attiré son attention sur l'efficacité relative à attendre du Tamiflu : d'une part, pour être efficace, le Tamiflu doit être prescrit dans les premières heures de la transmission de la maladie ; d'autre part, des résistances à ce produit ne sont pas à exclure. Ces cas seraient pour l'instant sporadiques, selon l'OMS, dans le cas du virus A/H1N163(*).

    S'agissant des antibiotiques, le ministère de la santé a indiqué à votre rapporteur spécial qu'il n'avait pas été jugé nécessaire de constituer des stocks particuliers, les disponibilités actuelles étant considérées comme suffisantes. Votre rapporteur spécial note cependant qu'il lui a été, dans le même temps, confirmé que la mortalité liée à une pandémie grippale tenait, pour l'essentiel, aux surinfections liées à la grippe.

    Quant aux masques, peu de modèles scientifiques ont, pour l'instant, étudié leur efficacité en raison notamment du manque de données les concernant en termes d'efficacité épidémiologique et d'acceptabilité par les patients.

    Votre rapporteur spécial s'interroge, enfin, sur le calendrier d'acheminement des nouveaux produits et équipements récemment commandés (masques et vaccins). En effet, alors que le « pic » pandémique est prévu pour cet automne, les masques FFP2 ne seront livrés qu'à hauteur d'environ 25 millions par mois entre juin 2009 et septembre 2010. Quant aux vaccins contre le virus A/H1N1, les livraisons seront échelonnées entre le mois d'octobre 2009 et le mois de janvier 2010, voire le mois de mars ou avril 2010 selon les capacités de production des laboratoires. Sachant que les deux injections nécessaires doivent être séparées de 3 semaines et que le patient n'est totalement immunisé qu'au bout de plusieurs semaines, votre rapporteur spécial s'interroge sur le risque d'une livraison tardive de certaines doses de vaccins et indirectement sur l'opportunité d'une commande aussi importante si une partie des doses ne peut être livrée à temps.

    Il serait assez long d'énumérer tout ce que dit le rapport, mais il me semble avoir mis en évidence dans cette note des points essentiels. Comprenons bien que l'aspect logistique est au moins aussi important que l'aspect scientifique : à quoi cela sert-il de mettre au point un vaccin s'il arrive trop tard ou qu'il périme ou qu'il n'est pas stocké en un endroit où il est facilement accessible ? Ou encore qu'il n'a pas été défini clairement qui doit le distribuer aux centres de soins et aux médecins ? Voilà le type de questions que s'est posé Jean-Jacques Jégou, et elles me paraissent fondamentales. Cela méritait d'être porté à la connaissance du grand public, d'où mon billet.

    Je m'étonne grandement que le site national du MoDem ne fasse pas état de ce travail d'une telle importance, et d'une très grande qualité, tout à fait essentiel par les temps qui courent, fait par l'un des siens  !!!

  • Grippe A : vaccin disponible courant juillet !

    Il faut que je crée une catégorie "santé", moi, au rythme où je publie sur la grippe porcine. Avec pas mal de retard, j'apprends qu'un vaccin devrait être prêt d'ici quelques jours. Baxter International, groupe pharmaceutique américain, s'est engagé, début juin, dans une production à grande échelle. Baxter a reçu de l'EMEA (European Medical Agency) une licence, semble-t-il, pour son vaccin.

    La principale difficulté, pour les vaccins grippaux, c'est de développer en un temps restreint le vaccin qui correspond à la souche ad hoc. En principe, c'est 4 à 6 mois. Mais, des chercheurs australiens, de l'université du Queensland, ont mis au point une technique tout à fait révolutionnaire (je leur tire mon chapeau, au passage) : ils ont créé un vaccin (le FluBlok) à partir de cellules de chenilles infectées ; je ne suis pas un expert, et mes connaissances en biologie sont limitées, mais j'estime à peu près correctement le cycle de vie d'une chenille. Il est probable que l'observation nécessaire pour la mise au point d'un tel médicament, soit ainsi singulièrement accélérée ! Habituellement, on utilise des embryons de poulet (des oeufs, quoi) ou divers mammifères de laboratoire. Le 14 juin dernier, PSC (Protein Science Corporation) annonçait être en mesure de produire 100 000 vaccins par semaine et pouvoir donc entamer une campagne de vaccination dès la mi-juillet.

    Compte-tenu de l'ampleur que prend la pandémie, je me demande ce que l'on attend exactement en France. Il paraît qu'il y' a que 376 cas. Ah bon ? Tiens, ça me rappelle l'année 1986 : l'année où le réacteur nucléaire de Tchernobyl a explosé. Il y a eu un gros nuage radio-actif. Incroyable son parcours ! on aurait cru qu'il aurait voulu encercler la France, à lire les communiqués officiels. De fait, il ne serait jamais passé sur le territoire français. En Angleterre, en Espagne, en Allemagne, en Suisse, en Belgique, en Italie, oui, mais, en France, non. Fort, non ?

    En tout cas, il vaut mieux ne pas attendre une éventuelle mutation. A écouter, l'avis de quatre professeurs de médecine sur le sujet. La sérénité tranquille du gouvernement et de Roselyne Bachelot m'énerve drôlement quand on considère les risques encourus. Pas de vaccin disponible avant  novembre-décembre, c'est vraiment se moquer du monde, alors que le virus est en pleine expansion et se joue du climat.

    Je suis également très étonné du silence littéralement assourdissant du monde politique sur un sujet aussi grave. Les seuls à avoir réagi, ce sont Paul Le Guen, député socialiste, pour la situation en France, et, sur le traitement à plus long terme des pandémies, Corine Lepage : en effet, Corine Lepage, en mai dernier, s'était intéressée au mode d'apparition d'un tel virus (rappelons qu'il s'agit d'une combinaison) et notamment, sa relation avec notre modèle productiviste :

    «de fait, 6, 5 milliards de personne sur la planète, 1 milliard de cochons et 70 milliards de poulets  constituent un paradis à virus.»

    Et ce d'autant plus que, comme elle l'observe dans son billet, les élevages sont concentrés, favorisant donc toute forme de propagation...

    Bref, pour moi qui milite au MoDem, je me félicite d'adhérer à un parti où se trouve Corine Lepage, mais je souhaiterais tout de même d'autres expression officielles parmi nos élus et nos têtes de file.

    Je ne voudrais pas qu'en France, on en soit réduit à faire des "grippes party", comme l'ont imaginé avec une certaine dose d'humour des parents britanniques, faute de disposer d'un vaccin en temps et en heure.