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argent

  • Pas achetable !

    Il y a des moments de vie, comme on dit, qui enseignent mieux que la lecture d'un pavé de sociologie. Je faisais récemment mes courses dans un Monoprix d'un beau quartier de Paris en pékin tout à fait ordinaire. Pris d'un accès de fainéantise (ce qui se comprend compte-tenu du monceau d'achats que comportait mon chariot), je décide de me faire livrer. Mais voilà qu'une fort jolie brune me supplie de la laisser passer, arguant qu'elle avait fait par erreur la queue à la caisse. Comme je ne sais pas dire non à une jolie jeune femme, je lui cède bien évidemment la place. Seulement voilà : le caissier ne voulait pas la laisser passer. Comme j'insiste en précisant que cela ne me dérange pas, il maugrée et la prend en caisse. Le problème, c'est ce qu'il m'a appris après : en fait, elle n'avait sans doute pas fait de file, mais, en revanche, lui avait proposé 20 euros pour passer devant moi. Devant son refus (le gars a été indigné, je crois, que l'on puisse penser qu'il était achetable de cette manière) elle est en fait venue s'adresser à moi. Si j'avais su, j'aurais fait monter les enchères, zut alors...

    Le comble, c'est qu'elle s'était en plus garée sur la place de livraison du camion du Monoprix, contraignant ce dernier à bloquer toute la rue, au grand dam des conducteurs qui escomptaient passer...

    Bon, elle avait beau être bien mignonne et à mon goût, il y a des choses qui ne se font pas. Notamment, le mépris ordinaire pour les "gens du commun", cela a le don de m'agacer, puisqu'imaginer que l'on peut ainsi acheter autrui, c'est vraiment le mépriser. C'est aussi, quelque part, refléter ce que l'on est et l'importance et la valeur que l'on accorde à l'argent. Pas seulement un moyen d'échange, mais un passe-droit, dans cette affaire...

    Consolation : il existe d'autres jolies brunes, j'en connais, qui en plus ont des valeurs. Cela leur donne plus de saveur...

  • Mailorama, bafforama, et les jeunes «déçus»

    Je viens de faire un tour chez l'ami Hashtable : il a le mérite d'avoir remis les choses à leur place à propos de la distribution d'argent qui devait avoir lieu sur le Champ de Mars, à Paris, ce week-end. Il suffit de voir la tenue des «jeunes déçus» tabassant le passant pour comprendre que la ban et l'arrière-ban de la racaille s'étaient donnés rendez-vous pour cet évènement. La presse et le gouvernement sont tombés à bras raccourcis sur l'entreprise, mais il faudrait préciser que la racaille dévaste régulièrement le Champ de Mars en toute impunité. Cela fait d'ailleurs l'objet de réactions répétées de l'élue MoDem du 7ème arrondissement, Véronique Devolvé-Rosset en conseil d'arrondissement.

    Cela dit, il faut vraiment être c... pour organiser une distribution de fric ainsi. Il eût mieux valu distribuer des bons ou procéder à un tirage au sort préalable quitte à la médiatiser ensuite. Stéphane Boukris, celui qui voulait mettre en place le fameux faismesdevoirs.com est décidément le spécialiste des coups tordus. Caramba ! Raté, une fois de plus.

    Quand on sait que la racaille traîne dans un endroit, on n'organise pas une manifestation de ce genre. D'ailleurs, je n'en aime pas trop le principe : les distributions, de manière générale, sans organisation sérieuse préalable, donnent toujours lieu à des débordements. Il y en avait déjà à Rome, dans l'Antiquité, lors des distributions de pains et il y en a toujours aujourd'hui.

    L'entreprise a été accusée, mais l'administration qui a fait preuve d'une incompétence notoire, dans cetter histoire, c'est la Préfecture de Paris. Elle connaît le terrain, elle savait qu'il y avait des risques. Elle devait au minimum en avertir l'entreprise, et, à mon avis, interdire cette distribution en raison des risques importants de troubles à l'ordre public qui étaient prévisibles.

    In fine, je l'ai déjà dit ici, et je continuerai à la relever, tout comme Hashtable, je suis expaspéré que l'on continue à désigner la racaille du nom de "jeunes". On entretient ainsi sciemment la confusion entre une jeunesse globalement tranquille et la racaille qui f... la m... partout où elle passe.

  • Il faut réhabiliter le travail des adolescents

    J'espère me faire traiter au moins une fois de sale capitaliste droitier, salaud d'exploiteur du peuple (je suis très sensible à la flatterie et rien ne me fait plus plaisir que l'on me dise que je suis un sale droitier réactionnaire) ou pire encore, de  néolibéral avec ce billet.

    Puisque l'on évoque la dérégulation du droit du travail,  il y a une dérégulation à laquelle je suis favorable : autoriser le travail des enfants (du moins, des adolescents). J'ai lu intégralement le deuxième livre de Maria Montessori, De l'enfant à l'adolescent, et elle l'envisage très sérieusement.

    Au début du chapitre Métamorphoses, elle écrit ceci à propos de l'enfant (07 à 12 ans) et l'argent : il faut, entre autres réalités, qu'il se rende compte de ce que doit représenter l'argent. Sans l'argent nous pourrions nous promener au milieu des choses les plus merveilleuses sans jamais pouvoir y toucher. Nous serions comme un oiseau dont le bec serait cassé, et qui mourrait de faim sur un tas de grains. L'argent est le moyen qu'a l'homme de se procurer les objets ; c'est pour cela qu'il emprunte un grand intérêt. Nous devons le considérer comme la «la clef de métal» qui ouvre la porte de la supernature. Il faut donc que les enfants acquièrent une expérience personnelle en achetant eux-mêmes des objets, et qu'ils se rendent compte de ce qu'ils peuvent acheter avec l'unité de monnaie de leur pays.

    Joli, non ? C'est par une critique en règle de l'école secondaire, dans le chapitre L'enfant à la terre, qu'elle introduit et réhabilite le travail, je cite le passage le plus enblématique, à mes yeux, de cette réhabilitation (ça va plaire à Hashtable, je le sens) :

    Le problème de la réforme de l'école secondaire ne sera résolu ni en supprimant la «culture», ni en perdant de vue la nécessité de préparer la jeunesse aux professions intellectuelles. Mais il est essentiel que cette préparation n'endorme pas les hommes dans un sentiment erroné de sécurité, et ne les rende pas incapables de faire face aux difficultés imprévues de la réalité, en les laissant ignorants du monde dans lequel ils sont destinés à vivre.

    Plus loin, elle écrit :

    La réforme essentielle consiste donc à mettre l'adolescent en mesure d'acquérir son indépendance économique. Elle vante alors la valeur du travail pour l'édification sociale de l'adolescent et précise : le travail en soi a une bien plus grande importance que le genre de travail auquel on se livre. Tout travail est noble. La seule chose indigne est de vivre sans travailler.

    Nous y sommes donc. Elle fait alors l'éloge des petits boulots et engage les enfants, dès leur jeune âge, à monter de petites entreprises et à vendre le produit de leurs travaux.

    Chapeau ! Un des avantages du travail des jeunes adolescents est notamment de les occuper, d'éloigner d'eux l'oisiveté, dont on sait qu'elle est la mère de tous les vices. C'est ce que disaient nos anciens et industrieux Romains (le proverbe est d'origine latine) et ils avaient bien raison. Nul doute que les adolescents qui passent leur ennui en incendiant des véhicules ou en les caillassant eussent été bien mieux à pratiquer une activité artisanale ou commerçante. Et en effet, cela leur permettrait de rentrer de plein pied dans le monde social. Maria Montessori a raison.

    Le salaud d'exploiteur du peuple que je suis, suppôt du capitalisme pré-fasciste et de la finance internationale, pense donc qu'il serait bon de rouvrir juridiquement le dossier. Les stages en entreprise ont été une brèche dans le principe, mais bien petite, et largement insuffisante. En outre, compte-tenu des très nombreux loisirs des adolescents aujourd'hui, je ne suis pas convaincu qu'il soit bien utile de les faire travailler sur le temps d'école. Cela pourrait se faire soit dans via des classes aménagées avec des programmes aménagés, soit tout simplement sur le temps libre qu'ils ont en abondance et dont ils ne savent généralement pas quoi faire...

  • Champions à crédit : Platini a raison !

    J'ai lu avec attention les propos de Michel Platini à propos de la Ligue des Champions (Championsleague) en football, et je trouve qu'il a tout à fait raison. Les grands clubs, notamment anglais, trichent, parce qu'ils vivent à crédit en réalisant des dettes de plus en plus monstrueuses, et du coup, assèchent les clubs raisonnables tout en faisant monter les enchères des salaires.

    Platini réclame des règles claires de la part de la FIFA et de l'UEFA. Il me semble que l'Europe pourrait peut-être proposer une loi européenne sur tous les clubs sportifs, pas seulement de football, sur ce sujet. 

    Ces dettes, cela ne vous rappelle pas quelque chose de désagréable, vous ? Moi si...

    En tout cas, Platini a la mérite de lutter contre la merchandisation totale du football et l'argent-roi dans ce sport, et je trouve qu'il mériterait d'être aidé et soutenu, car son combat est estimable. On ne pourrait pas lui donner un coup de main, au MoDem ? et peut-être même proposer une action au sein de l'ADLE, au parlement européen, par exemple ? Je crois que Platini propose que le football déroge à la règle commune dans le domaine commercial, afin d'en moraliser les pratiques, je le cite :

    Oui, je souhaite que l'on reconnaisse la spécificité du football. Ce sport ne doit pas relever strictement du droit de la concurrence. Pour l'instant, l'Europe ne veut rien entendre. À nous de convaincre pour faire valoir des règles particulières sur le transfert des jeunes, la protection des mineurs, le contenu des premiers contrats en club pro, la naturalisation des joueurs... Ou encore la composition des équipes pour que figurent davantage de nationaux et de joueurs formés au club dans les effectifs. L'Europe, aujourd'hui, interdit tout ça au nom de la libre circulation des travailleurs.

    Il paraît qu'il a rencontré Sarkozy et que ce dernier a plein d'idées...wait an see, mais je suis sceptique. En revanche, il dit aussi que Jouyet s'est emparé du sujet, et ça, c'est plutôt bon signe.