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Société - Page 60

  • Retraites : qui bosse le plus ?

    Ça va être un beau merdier, la question des retraites...toutes les professions vont vouloir être qualifiées de pénibles. Une grande angoisse a saisi les Français, car ils voient la perspective d'une retraite paisible à 60 ans s'éloigner à grands pas. En réalité, puisqu'il faut 41 annuités, désormais, avec l'allongement de la durée des études, il est de toutes façons inévitable de dépasser 60 ans si l'on veut partir avec une pension pleine.  Quant à évoquer la pénibilité du travail, il a raison, l'Nicolas (comme quoi, les blogueurs de gauche ne disent pas que des conneries), de ne pas vouloir opposer les Français les uns aux autres. Je pense qu'il est débile de déclarer une profession pénible et pas une autre. On pourrait, en revanche, retenir des facteurs de pénibilité à condition que le panel soit suffisamment diversifié et pertinent. La fatigue, la difficulté, ne se résument pas à porter de lourdes charges ou à se lever tôt, ou encore à oeuvrer dans une grande amplitude horaire.

    D'ailleurs, ça me fait rigoler, quand j'entends le NPA hurler au loup : songe-t-il, ce parti, que les plus exposés à la fatigue, ce sont les patrons dont il veut avoir la peau ? les affreux cadres aux forfaits, bourgeois, certes, mais taillables et corvéables à merci, qui réalisent des horaires à donner des cauchemars à un postier ? Sur un critère de pénibilité, c'est clair, les chefs d'entreprise sont aux premières loges pour partir à la retraite à 55 ans, en raison du stress et du temps de travail inhérent à l'exercice de leur fonction... On pourrait aussi faire valoir l'usure des enseignants, confrontés à un public de plus en plus rétif et violent, mais toujours contraint. Un professeur de musique, en collège, à raison de une heure d'étude musicale par classe, voit défiler, en moyenne, un peu plus de 500 élèves chaque semaine dans sa salle de classe, avec autant de conflits et de relations inter-personnelles à gérer... Bref, si on ajoute à cela les retours à pas d'heure du Nicolas, et le pain du matin de son boulanger avant le bistrot, on comprend tout de même que chaque métier est susceptible de porter en lui ses propres misères...

    Évidemment, il ne faut pas non plus occulter certaines réalités, par exemple nier l'existence de tire-au-flanc, et s'il en existe, il y en a certainement plus dans le public que dans le privé...(réflexe droitier, traitez-moi de sale capitaliste, ou encore mieux, de néo-libéral, j'adore ça...).

    Autant dire qu'il n'est pas sorti de l'auberge, l'autre Nicolas, celui de l'Élysée. Ce qui est sûr, c'est que s'il veut éviter le feu dans les rues de notre doulce France, il ne pourra pas éviter de traiter les retraites dans un contexte plus global, d'équité sociale et fiscale.

    Bayrou avait dit en 2007 que sur les retraites, pour obtenir l'adhésion des Français, il faudrait agir par référendum. Je suis de son avis. Et j'ajoute, ce que d'ailleurs il dit aujourd'hui (c'est aussi la position du MoDem), que les Français sont capables d'entendre le langage de la raison, à condition qu'ils se sentent traités avec équité et que l'on ne les prenne pas pour des cons. Ce n'est pas possible de leur demander un effort, si dans le même temps, on dispense une catégorie de privilégiés du dit effort, ou, pire encore, si ce sont les gouvernants eux-mêmes qui augmentent de leur propre chef et substantiellement leurs revenus et leurs privilèges (et je dis ça alors que je suis très loin d'être un affreux gauchiste chasseur de koulaks...).

    Le maître mot de toute réforme, c'est l'équité. Pas d'équité, pas de réforme.

  • Le syndrome du car de Bergerac

    Il y a eu en Italie, non loin de Florence, un accident de car très grave, puisque le véhicule s'est retourné. Les premiers éléments de l'enquête semblent mettre en cause la fatigue du conducteur. Le car transportait des collégiens de Bergerac, revenus chez eux dans la nuit. J'ai eu l'occasion de discuter à plusieurs reprises des séjours scolaires en car avec des amis enseignants qui en ont organisé. Il existe une règlementation qui contraint un conducteur de car à s'arrêter toutes les deux heures puis à se reposer huit heures au bout d'un certain temps de conduite. Or, si en pratique le car s'arrête, ils m'ont à peu près tous confirmé que le conducteur, lui, la plupart du temps, ne dort pas mais fait autre chose. Sans parler de ceux qui absorbent alors bière sur bière. Résultats, ils repartent fatigués. Et je n'évoque pas ce qu'ils m'ont dit sur ceux qui tentent d'outrepasser le règlement pour tenter de rentrer chez eux. Sans contrôles nettement plus contraignants, il est à craindre que ce genre d'accidents dramatiques ne se reproduisent à échéances régulières...

  • Sécurité : les Français face à leurs contradictions

    J'ai relevé ici à plusieurs reprises le décalage entre les déclarations du gouvernement et ses actes en matière de sécurité, mais, malheureusement, ce n'est pas l'apanage de l'État. Les Français, eux-mêmes, sont pris de schizophrénie sur les questions de sécurité. On voit plusieurs dizaines d'enseignants en grève à Vitry, et, en même temps, des syndicats enseignants expliquer que la violence à l'école est une rébellion de la jeunesse contre une société qui les oppresse. Ce matin même sur France-Info, on entendant le porte-parole d'un syndicat de chefs d'établissement tenir en substance un discours comparable en faisant valoir que la France était le seul pays dont les forces de polices choisissaient l'affrontement avec sa jeunesse.

    Dans les cités et ailleurs, dès que la police intervient pour faire respecter la loi, notamment avec les véhicules volés et les conduites sans permis, une levée de boucliers se produit si une course-poursuite finit mal ou que la police se défend.

    Deux affaires d'adolescents emmenés au poste et menottés ont récemment défrayé la chronique. Mais dans un premier cas, il y avait eu violences physiques, et dans le second, maintenant que j'ai le témoignage du contrôleur, il s'agit de deux petits branleurs qui se sont encore crus rois en leur royaume et ont insulté le dit contrôleur.

    Pour rétablir l'ordre, sur notre territoire, il est évident qu'il va falloir tôt ou tard resserrer sérieusement les boulons. Les parents des deux garçons concernés ont hurlé au loup : ils n'ont qu'à leur apprendre à parler poliment et à payer leur titre de transport. Plein de gens le font, l'écrasante majorité, même. Pourquoi devrait-il y avoir une exception pour ceux qui gueulent plus fort que les autres et se montrent menaçants et/ou agressifs ?

    En ce qui concerne les adolescentes, la garde à vue a été trop longue, mais il y a bien une affaire de bagarre à la sortie d'un établissement scolaire ; l'intervention de la police était donc justifiée, et d'ailleurs, ils ont respecté la procédure. Quant à savoir ce qu'il s'est réellement passé...L'une des jeunes filles assure avoir voulu séparer des belligérantes, pour ma part, j'attends d'avoir le témoignage de ceux qui ont appelé la police et ont peut-être porté plainte.

    Tenez, en Côte d'Ivoire, on emploie les gros moyens pour moins que cela. J'aime bien les expressions imagées de l'article :-D :  Ils sont gardés au violon en attendant d'être déférés.

    La violence scolaire est une émanation de cette contradiction, et je renvoie à un article qu'a écrit Brighelli sur Marianne2 (Merci à Florent de l'avoir signalé). Il faut dire que j'ai acheté et lu le numéro de Marianne auquel renvoie le billet de Brighelli, et clairement, c'est édifiant sur le niveau de violence qui émane, désormais, des établissements scolaires. Globalement, je suis à peu près d'accord sur tout ce que dit Brighelli sauf sur un point : je pense que ce serait une erreur de virer les parents des établissements scolaires. A mon avis, les établissements scolaires doivent être fermes sur leurs prérogatives et le respect qu'on leur doit, mais il faut associer les familles à la bonne marche des établissements. J'en suis, pour ma part, tout à fait convaincu.

    Une chose est sûre, et je ne cesse de la rappeler ici : l'une des clefs de l'ordre retrouvé, et de la réussite des établissements scolaires, c'est d'en déloger ceux qui sont incapables d'y évoluer. Je le dis et le redis à chaque fois que j'écris un article qui touche la sécurité en milieu scolaire, mais c'est ce que Bayrou a proposé et propose encore. Et c'est le seul que j'entends tenir ce langage parmi les politiques. C'est aussi ce que propose Brighelli. Il y a certaines convergences entre les idées des deux hommes sur la question. Il faut dire aussi qu'il a tellement longtemps été interdit d'interdire au sein de l'Éducation Nationale que l'on peut comprendre certains dérapages. Il ne faut pas se faire d'illusions : les tenants de cette idéologie verrouillent absolument TOUS les postes de pouvoir au sein de l'Éducation Nationale. Il existe bien sûr des gradations dans leurs convictions, allant d'enragées à opportunistes, mais c'est bien la même clique pédagogisante qui est à l'oeuvre du dernier au premier maillon de la chaîne.

    A côté de cela, les États généraux de la sécurité décrétés par Luc Châtel font rire. Encore de l'esbroufe et du bruit pour ne rien faire, in fine.

    Plus largement, il y a un rapport à la jeunesse, dans notre société, totalement déliquescent. Faire jeune, être jeune, évoquer la jeunesse, parler djeuns, notre société sature de ce jeunisme fanatique qui inonde nos médias d'autant que ceux-ci s'en font l'écho complaisant. La mode rebelle a envahi tous les étages de la pensée, comme si cette particularité d'une jeunesse désoeuvrée était l'aboutissement de la pensée en action. Le moyen, la modalité, a pris le pas sur la fin : l'important, c'est d'être jeune, d'être rebelle, de défrayer la pensée unique, et au Diable le reste...

  • Robert Rochefort s'élève contre la LOPPSI

    Robert Rochefort, député européen du Mouvement Démocrate, a qualifié jeudi de "provocation" le projet de loi sur la sécurité intérieure (Loppsi 2) qui consiste en "la mise en place de mesure dangereuses, inefficaces et restrictives des libertés fondamentales".
    "Censé protéger les citoyens face aux nouvelles formes de délinquance, ce projet de loi menace de les mettre sous contrôle",a-t-il précisé, ajoutant que ce projet de loi "installe la censure sur Internet, au nom de la lutte indispensable contre la pédopornographie, alors que des solutions existent et qui passent par la collaboration avec les moteurs de recherche".
    Robert Rochefort estime que "le risque est grand que la liste et sites interdits, établis par le ministère de l'intérieur soit étendu à d'autres domaines liés par exemple à la liberté d'opinion ou à la création culturelle".
    "Quant à l'utilisation de la visioconférence pendant les auditions dans les centres de rétention", "elles comportent le risque évident d'isoler la personne interrogée et d'accroître les pressions qu'elle pourrait subir", a-t-il ajouté.
    "Je dénonce ce projet de créer une société dans laquelle tout citoyen est virtuellement un délinquant. À quelques semaines des élections régionales, et après l'échec du débat sur l'identité nationale, le gouvernement cherche de façon grossière à séduire une fraction de l'électorat d'extrême droite", a conclu Robert Rochefort.

  • La gauche morale aime bien les martyrs du mal-logement !

    Tiens, en lisant les billets de Dédalus, de la Rénovitude ou même de Christophe (auquel j'ai déjà répondu), je me suis imaginé ce que pourrait être l'épitaphe de Rodolphe, Sans-Domicile Fixe, décédé à Paris par une froide nuit d'hiver où la température avait plongé loin sous le seuil fatidique du zéro.

    Ci-gît Rodolphe, décédé le 05 février 2010. Son corps inanimé a été retrouvé dans la rue. Un quidam lui avait proposé de loger dans un petit réduit de sa co-propriété, à côté de la chaufferie, mais «une association de défense des mal-logés» l'a poursuivi en justice pour atteinte aux droits de l'humanité et de la dignité. Rodolphe est mort à l'aube. L'association a toutefois salué le courage de Rodolphe, et fustigé les pouvoirs publics et les propriétaires qui laissaient des logements vacants. Sous la pression de l'association, soutenue par de nombreux partis et personnalités de gauche, une loi est passée, criminalisant le fait de proposer de petites surfaces hors-normes aux sans-abris.

    L'association et les partis se sont félicités de ce que le principe avait primé sur les odieux calculs des marchands de sommeil...

    On a retrouvé Laurent samedi matin, son corps sans vie appuyé contre la porte d'un local de maintenance. Depuis la loi du 18 brumaire 05 février 2010, tous les petits locaux sont désormais fermés à clef et les sans-abris ne peuvent plus y trouver refuge par grand froid. Les propriétaires de ces petites surfaces craignent trop d'être poursuivis en justice.

    François Bayrou, le leader centriste, aurait récemment suggéré un aménagement à la loi, mais une véritable bronca s'est déchaînée au sein des cercles intellectuels de gauche et sur une partie de la Toile. Le gouvernement, qui avait cédé sous la pression des «associations pour la dignité humaine», a finalement reculé et n'a pas repris la proposition de Monsieur Bayrou.

    On a retrouvé Émilie dans un état très grave, ce matin. Émilie vit depuis deux ans dans la rue. Elle avait jusqu'ici trouvé refuge dans une petite remise de service dans laquelle la laissait entrer une gardienne d'immeuble. Mais, depuis la loi du 05 février 2010, il est interdit de laisser des mal-logés ou sans domicile fixe s'installer dans des surfaces qui ne sont pas aux normes. Émilie, contrainte de passer la nuit dehors, a été agressée, frappée très violemment et violée à plusieurs reprises par un groupe d'hommes. Des habitants du quartier l'ont retrouvée prostrée et en état de choc...

    Conclusion : je n'ai pas l'intention de dire que le problème est simple, mais les cris de harpie de la gauche morale, (et même de certains ex-centristes ?), me font bondir. Évidemment, un parti politique ne peut avoir pour programme d'installer des malheureux dans des locaux de service, garages, réduits, remises ou même chambres minuscules. Cela n'implique pas pour autant d'empêcher des solutions d'urgence d'exister. L'excès de normes pourrait, dans ces cas graves, à l'évidence, faire disparaître les rares solutions qui persistent à la marge de la loi.

    Alors l'espèce de lynchage contre Bayrou auquel se livrent pas mal d'individus sur cette question, sur le dos des mal logés, est tout simplement honteux et minable. Toutes les associations (les vraies) et les politiques (sincèrement impliqués) qui travaillent sur la question, doivent pouvoir examiner toutes les solutions sans tabou et discuter sereinement. Pas sous la menace permanente de grands principes d'autant plus grands qu'ils sont concrètement inapplicables.

  • Logement social, Bayrou pose une vraie question...

    Le dernier billet de Christophe sur Le Post (un modèle «d'objectivité» dans le genre...) m'a passablement énervé. Bayrou soulève un point qui me paraît tout à fait fondamental : l'adaptation d'un principe de réalité à la situation des mal logés et des sans abris. Une partie de l'assemblée hurle au loup, dans la vidéo que Christophe commente, estimant qu'il ne fallait pas baisser le niveau de normes pour l'habitat des mal-logés. Et Chistophe de dire que Bayrou ne connaît pas ses dossiers et se fait lyncher. Ficelle très grosse qui ne tient pas la route, Christophe. Si tu t'étais intéressé à la campagne municipale du MoDem en 2008, à Paris, c'est au contraire un sujet sur lequel les commissions et Marielle elle-même ont beaucoup réfléchi. Je me souviens d'avoir eu une discussion avec elle, justement, et Marielle disait que la question du mal-logement était une priorité absolue et qu'il fallait absolument trouver des solutions. En particulier, elle s'était demandée si le progrès des technologies dans le domaine des matériaux et notamment leur isolation thermique, ne permettrait pas de mettre en place une série de logements temporaires, de type préfabriqués, aisément démontables, et qui auraient le mérite de donner un toit au plus démunis, pour un certain temps, au moins dans les situations d'urgence. Marielle observait d'ailleurs très justement que c'était d'ailleurs cette absence (celle d'un toit) qui précipitait parfois bien des individus dans la rue sans espoir de retour. Elle notait même que le moment critique où tout bascule ne tient souvent qu'à un fil, fil dont le logement est l'un des écheveaux fondamentaux ! A noter qu'Éric Azière, le second de la liste parisienne pour les Régionales, est justement un spécialiste de la chose et coordonnait la commission logement pendant cette même campagne. Il avait à ce sujet une vision assez intéressante du logement qu'il concevait plutôt comme un parcours correspondant aux différentes étapes de l'existence. J'y reviendrais sur ce blog après en avoir rediscuté avec lui.

    Contrairement à ce qu'affirme Christophe, je pense donc que Bayrou a bien au contraire une idée derrière la tête, même s'il n'a pu l'exposer jusqu'au bout : il pense bien sûr aux logements d'urgence sous toutes leurs formes, parce qu'au nom du principe de réalité, il estime qu'il vaut mieux quelque chose que rien.

    S'il s'énerve, c'est que tout comme moi, il supporte assez mal les donneurs de leçons le cul assis sur une chaise bien au chaud. Donc blablater sur les normes, c'est bien gentil, mais dans l'immédiat, ceux qui vivent ces situations d'urgence, ils aimeraient bien trouver à se loger, pas qu'on leur fasse des discours sur les normes.

    Plutôt que de titrer au lynchage, Christophe pourrait au moins admettre qu'il y a là un débat de fond, quelle que soit sa propre position au demeurant. Mais bon, tant qu'il sera dans une rancune passionnelle à l'égard de Bayrou, il lui sera impossible d'écrire quelque chose d'objectif sur le Président du MoDem, parce que là, en être réduit à faire de la pub pour le Front de Gauche...C'est plus facile, évidemment, de verser dans l'invective que de relever le gant d'un véritable débat.

    Voici la vidéo...
    Logement : Pierre Laurent répond à François Bayrou
    envoyé par frontdegauche. - L'info internationale vidéo.


  • Hortefeux veut se montrer vigilant ? avec quels effectifs ?...

    Parfois, il n'y a pas besoin d'être prolixe pour écrire un billet : après le crime horrible dont ont été victimes les deux retraités de l'Oise, Brice Hortefeux a hoché un grand coup du menton et annoncé un grand plan intitulé "tranquillité seniors". Faut-il rappeler que son gouvernement organise régulièrement des baisses d'effectifs dans la police au point d'amener ces fonctionnaires, pourtant généralement tranquilles et placides, à avoir manifesté tout récemment ?

    Les déclarations de toute sorte ne sont que du flan. Il n'y a aucune réalité derrière sinon moins de sécurité, et c'est tout. A mettre en relation avec mon adresse au Président, lundi dernier, où j'évoquais ce tranquille piéton arrêté et mis à l'amende pour être passé sur un passage piéton quand le bonhomme était rouge. S'ils avaient patrouillé du côté de Sainte-Maxence au lieu d'emmerder le péquin, Jacques et Thérès Prévost auraient peut-être pu finir leur existence paisiblement plutôt que dans un bain de sang.

  • Corruption, ça ne rigole pas à la BNP

    Eh bing !  c'est le Figaro qui l'annonce : le numéro quatre de la BNP, Jacques-Philippe Marson (je ne sais pas pourquoi le Figaro titre Jean, il s'appelle Jacques !), impliqué dans une tentative de récupération de commissions illégales s'est fait révoquer tout aussi sec. Pour l'instant, il n'est pas aisé de dénouer l'écheveau de l'affaire : il aurait tenté de récupérer des commissions à l'occasion du financement d'une mine d'or au Mali, via une Société Anonyme implantée en Belgique. Un bon scénario de film. Seulement, voilà, ses avocats font valoir qu'il y a en réalité tentative d'extorsion de fonds par le propriétaire de la mine, un homme d'affaires local du nom d'Aliou Diallo. Je m'étais demandé pourquoi il avait été démis de ses fonctions, le 26 novembre dernier. A mon avis, vu la tournure que prennent les choses, ça chauffe entre l'ancien Directeur Général de Securities Service et la banque. Il avait rejoint la BNP en 1998 après avoir été conseiller auprès de Juncker. Il aurait cherché à toucher 6% des 200 millions de dollars nécessaires à l'exploitation de la mine, via la société anonyme.

    Je n'ai pas réussi à avoir le fin mot de l'histoire, mais un titre de la lettre A (zut, faudrait que je m'y abonne à celle-là, elle a l'air d'avoir souvent des infos intéressantes), laisse à penser qu'il y aurait de sourdes luttes internes et notamment des lettres de dénonciation anonymes à la clef...Plusieurs lettres auraient été adressées à Baudoin Prot cet été ainsi qu'à plusieurs membres du comité exécutif. Des lettres très bien informées.

    En tout cas, la réaction de la BNP me semble augure une véritable volonté de transparence et le choix clair et net de demeurer conforme à une éthique professionnelle. Le caractère singulier de cette révocation donne également à penser qu'il s'agit d'un cas isolé, vraisemblablement un épiphénomène. Je n'en attends pas moins la suite du feuilleton avec intérêt ; comme je l'ai dit, il y a là tous les ingrédients d'un bon polar...

  • Nos retraites ne se feront pas aux flambeaux...

    Les retraites sont aujourd'hui au milieu d'une nasse inextricable. La récente crise financière a montré que leur privatisation complète pouvait amener un retraité à tout perdre en un clin d'oeil. Mais notre système public ne se porte pas tellement mieux : il est en déficit chronique. Qui va payer ? Les Grosbills s'attendent à de sacrées empoignades : ils n'ont pas tort. Je note avec satisfaction, au passage, qu'ils se rallient à une proposition préconisée par Bayrou : la rationnalisation des régimes actuels et leur simplification. Bayrou proposait une retraite par points, tenant compte de la pénibilité du travail : c'est le chemin à prendre, mais nous n'en sommes qu'au début. A mon sens, l'Etat a un devoir de vérité : les déficits des retraites doivent être absolument interdits, et la vérité de leur coût supportée; s'il faut augmenter les prélèvements pour que leurs comptes soient en équilibre, alors faisons-le. Cela aura un mérite : les Français verront alors vraiment ce que notre système coûte et s'il convient de le garder tel quel. Je crois tout à fait vain d'augmenter l'âge de départ de la retraite, et ce pour une raison très simple : cela n'a aucun sens tant que l'on n'a pas déjà résolu la question du chômage des Seniors.  Je pense même que tous ceux qui proposent cette solution ont une arrière-pensée : ils savent que cela ne tiendra pas, mais, ce-faisant, ils auraient un bon prétexte pour baisser les pensions de ceux qui partiront avant. L'inconvénient, c'est qu'il y a des retraites forcées...

    Nous n'esquiverons pas un grand débat sur les retraites , et il faudra alors éviter les démagogies de toute sorte qui ne manqueront pas de venir s'y mêler. J'aurais préféré un autre homme que Nicolas Sarkozy pour mener ce débat ; toutefois s'il s'attaque à cette question brûlante, c'est une bonne chose.

    Personnellement, je suis assez favorable à un système mixte, mais je pense que toute retraite par capitalisation doit être radicalement encadrée, avec interdiction de placements à court terme (notamment pour éviter les mouvements de fonds de pension) et de placements à risques. J'ai vu qu'au Chili, c'est le frère de l'artisan de ce système de retraites qui vient de prendre le pouvoir. Les fonds de retraite ont perdu 1/4 de leur valeur en octobre 2008, là-bas. Ce n'est pas grave si leur rendement final correspond à des gains clairs et établis : ce qu'il faut calculer, c'est ce que cela donne sur la durée. Perdre un quart si vous aviez gagné 50% en trois ans, par exemple, cela n'a rien de calamiteux. Toutefois, il me paraît plus prudent de mettre les retraites à l'abri de tels soubresauts. Il faut donc légiférer, et sévèrement. La loi générale de la Bourse depuis sa création montre que sur le long terme, l'action est toujours rentable. Avec un panier d'actions et d'obligations fiables, placées sur le long terme, et en l'absence de toute spéculation intempestive, il n'y a donc pas de raisons que les actions ne rendent pas les bons offices auxquels elles nous habituent généralement sur la durée. Aux organismes habilités d'en faire la provision au moment adéquat, c'est à dire pas en fin de cycle ou sur une une crête boursière, par exemple.

     

  • Haro sur qui , maintenant ?

    Le Crapaud du Marais laisse entendre dans l'un de ses billets que je ne vois que des bons enseignants à l'Éducation Nationale. Tout ça parce que je suis rentré dans le lard de Gabriel Cohn-Bendit.

    En réalité, je ne défends pas les professeurs en particulier : qui, sur ce blog, a largement soutenu les financiers et les banquiers, les entrepreneurs, les laboratoires pharmaceutiques et cetera...C'est juste que je me défie fortement de cette tendance bien française qui consiste à crier haro sur le baudet. Cohn-Bendit pense que seuls 15% des profs se donnent à leurs élèves. Personnellement, je pense que c'est moins que cela. Cela justifie-t-il de conchier tous les autres pour autant ? En réalité, dans toutes les professions, il y a une petite minorité qui excelle dans son art et une grand majorité ordinaire avec toutes les nuances que l'ordinaire comporte. S'il y a des "mauvais profs", il y a bien sûr les avocats véreux, les fonctionnaires feignants, les patrons-voyous, les flics ripoux, les banquiers-voleurs, les artisans truands et j'en passe...On peut bâtir un inventaire à la Prévert, à ce compte-là.

    Je n'aime pas que l'on stigmatise une catégorie de la population, dès lors que rien ne justifie plus qu'ailleurs cette stigmatisation. J'observe simplement que cela revient à échéances régulières, dans une belle harmonie, envers les profs, depuis une quinzaine d'années. Voilà pourquoi je défends (pas toujours, parce que ce ramassis de gauchistes et de bobos ne le méritent pas) les enseignants quand je juge les attaques faciles. Sans surprise, les attaques les pires viennent toujours d'autres enseignants (z'ont vraiment que ça à f..., les enseignants, j'vous jure...)...

    Quand ce sont les responsables politiques qui tombent dans ce travers, j'estime ce populisme inadmissible. Et quand c'est le star-system qui relaie, je m'énerve d'autant plus que c'est une classe sociale qui profite à plein des largesses des différents pouvoirs. La seule catégorie, en fait, que j'admets de stigmatiser d'un bloc...