Les retraites sont aujourd'hui au milieu d'une nasse inextricable. La récente crise financière a montré que leur privatisation complète pouvait amener un retraité à tout perdre en un clin d'oeil. Mais notre système public ne se porte pas tellement mieux : il est en déficit chronique. Qui va payer ? Les Grosbills s'attendent à de sacrées empoignades : ils n'ont pas tort. Je note avec satisfaction, au passage, qu'ils se rallient à une proposition préconisée par Bayrou : la rationnalisation des régimes actuels et leur simplification. Bayrou proposait une retraite par points, tenant compte de la pénibilité du travail : c'est le chemin à prendre, mais nous n'en sommes qu'au début. A mon sens, l'Etat a un devoir de vérité : les déficits des retraites doivent être absolument interdits, et la vérité de leur coût supportée; s'il faut augmenter les prélèvements pour que leurs comptes soient en équilibre, alors faisons-le. Cela aura un mérite : les Français verront alors vraiment ce que notre système coûte et s'il convient de le garder tel quel. Je crois tout à fait vain d'augmenter l'âge de départ de la retraite, et ce pour une raison très simple : cela n'a aucun sens tant que l'on n'a pas déjà résolu la question du chômage des Seniors. Je pense même que tous ceux qui proposent cette solution ont une arrière-pensée : ils savent que cela ne tiendra pas, mais, ce-faisant, ils auraient un bon prétexte pour baisser les pensions de ceux qui partiront avant. L'inconvénient, c'est qu'il y a des retraites forcées...
Nous n'esquiverons pas un grand débat sur les retraites , et il faudra alors éviter les démagogies de toute sorte qui ne manqueront pas de venir s'y mêler. J'aurais préféré un autre homme que Nicolas Sarkozy pour mener ce débat ; toutefois s'il s'attaque à cette question brûlante, c'est une bonne chose.
Personnellement, je suis assez favorable à un système mixte, mais je pense que toute retraite par capitalisation doit être radicalement encadrée, avec interdiction de placements à court terme (notamment pour éviter les mouvements de fonds de pension) et de placements à risques. J'ai vu qu'au Chili, c'est le frère de l'artisan de ce système de retraites qui vient de prendre le pouvoir. Les fonds de retraite ont perdu 1/4 de leur valeur en octobre 2008, là-bas. Ce n'est pas grave si leur rendement final correspond à des gains clairs et établis : ce qu'il faut calculer, c'est ce que cela donne sur la durée. Perdre un quart si vous aviez gagné 50% en trois ans, par exemple, cela n'a rien de calamiteux. Toutefois, il me paraît plus prudent de mettre les retraites à l'abri de tels soubresauts. Il faut donc légiférer, et sévèrement. La loi générale de la Bourse depuis sa création montre que sur le long terme, l'action est toujours rentable. Avec un panier d'actions et d'obligations fiables, placées sur le long terme, et en l'absence de toute spéculation intempestive, il n'y a donc pas de raisons que les actions ne rendent pas les bons offices auxquels elles nous habituent généralement sur la durée. Aux organismes habilités d'en faire la provision au moment adéquat, c'est à dire pas en fin de cycle ou sur une une crête boursière, par exemple.
Commentaires
Si je peux me permettre :
- Grosbills, pas Bills. A la rigueur Gros tout court mais Bills sonne trop économique (a-t-on des têtes de factures ?)
- Ce n'est pas José mais son frère Sebastian qui a gagné l'élection chilienne.
@fabrice
oups, c'est corrigé.
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Bonjour, me permets de vous inviter à lire mon dernier billet traitant d'un concept que j'ai envoyé en 2003 à Jean-Pierre Rafarin et à François Hollande sur le calcul des retraites.
Peut-être pourriez vous me dire ce que vous en pensez?
Merci
http://democratia-europe.blogspot.com/2010/01/concept-de-calcul-pour-les-departs-la.html
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!!! J'ai lu : pour faire accepter ça aux Français...et puis le droit à besoin de limites fixes. Un système où l'âge de la retraite varie selon la profession et l'année où vous avez débuté votre carrière...
Personnellement, je trouve qu'il y a de l'idée, mais pour que cela fasse son chemin dans l'opinion, il y a du boulot.
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@L'hérétique,
Le droit a besoin de limites fixes certes mais une limite n'est pas forcément une ligne blanche.
Elle peut être une formule fixe qui tiennent compte de paramètres aléatoires .. en l'occurrence, les chiffres concernant notamment le chomage, les cotisants, le nombre de bénéficiaires et autres paramètres qui changent d'année en année.
C'est bien parce que ce calcul était figé et qu'il n'a tenu compte de l'évolution de certains paramètres, que nous en sommes là avec ce déficit et un système qui a été plus qu'au bout de ses limites.
D'où le besoin d'une réforme qui sera de toute façon, quelle qu'elle soit, violente.
Un concept reste un concept et a besoin dans ce sens d'être développé. En revanche, il dégage un principe qui nous semble juste et cohérent ou pas.
Néanmoins merci d'avoir pris le temps de lire ;-)
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