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bébé

  • Tuer des enfants "non-conformes" à la naissance ?

    C'est en passant sur le blogue de Corto puis celui de Causeur que j'ai mis la main sur cet article du Journal of Medical Ethics et là, je me suis demandé l'espace de quelques minutes, après l'avoir lu, si je n'étais pas victime d'hallucinations.

    Il s'agit pourtant d'une revue très sérieuse et de deux chercheurs italiens éminents dans leur domaine. Tenez-vous bien : sous prétexte que des enfants atteints de maladies rares et vraisemblablement très incapacitantes seraient un poids émotionnel pour leur famille et une charge économique pour l'État nos deux frappadingos suggèrent ni plus ni moins que de les liquider. Ils appellent cela l'avortement post-natal. Ces très grands "philosophes" assortissent leur réflexion d'arguments "bien sentis" de ce type, par exemple :

    - on devrait pouvoir tuer un bébé pour exactement les mêmes raisons qui font que l'on avorte

    - le bébé qui vient de naître n'a pas plus d'existence ni de "droit" à la vie que le foetus.

    L'article est en ligne depuis février 2012 mais il a dû passer entre les mailles du filet médiatique. Seules des sociétés ultra-totalitaires (et encore, pas toutes) s'en sont pris de cette manière à des enfants.

    Nos amis Grecs sdu site NewNow ont également levé un autre lièvre : au Canada, l'Association des Médecins vient de voter une résolution faisant valoir que le bébé ne dispose de la nature humaine et donc des droits qui y sont atenants qu'après sa naissance :

    Στον Καναδά, σύμφωνα με δημοσίευμα του lifesitenews, η Ένωση Καναδών Ιατρών ανακοίνωσε ψήφισμα που συμφωνεί με τον Ποινικό Κώδικα της χώρας το οποίο αναφέρει ότι ένα μωρό έχει ανθρώπινη υπόσταση και φύση μόνο μετά τη γέννηση του

    Le monde dans lequel nous vivons commence à puer sérieusement. Je pense que l'on devrait rendre obligatoire l'étude du grec ancien à tous ceux qui entreprennent des études de médecine avec comme première traduction le Serment d'Hippocrate...

  • Bébé oublié et détours de la mémoire

    Le Faucon, à la suite d'un fait divers tragique, renvoie à la responsabilité individuelle l'oubli d'un enfant dans une voiture. Il s'en prend même à Nadine Morano, Secrétaire d'État chargée de la famille et de la solidarité, parce que cette dernière veut demander la mise en place d'un détecteur de présence automatique dans toutes les automobiles. Une mère de famille de quatre enfants , de Brétigny sur Orge, a oublié son bébé dans une voiture et est parti travailler. En raison de sa chaleur, celui-ci est décédé. C'est horrible, et quand j'apprends quelque chose d'aussi terrible, cela me touche profondément.

    Je suis tout à fait en désaccord, cependant, avec ce qu'écrit le Faucon. Il est très imprudent de confondre oubli et abandon ou négligence. Au temps de Platon, on s'est beaucoup moqué d'Hippias d'Élis, ce sophiste qui analysait les mots à la nuance la plus infime, estimant qu'ils ne portaient pas la même charge sémantique. On s'en est moqué, et pourtant, il avait raison : un abandon dénote une indigne indifférence à l'égard de son enfant. C'est l'attitude la plus condamnable. La négligence est une absence de sens commun et de responsabilité : elle peut avoir des conséquences tragiques, mais elle ne signifie pas qu'un parent n'aime pas pour autant son enfant.

    Mais l'oubli, lui, comment le qualifier ? Qui sait comment fonctionne la mémoire ? Dans cette très triste circonstance, cette femme n'a pas laissé son enfant, elle l'a oublié, oublié, comme si l'enfant avait disparu de sa mémoire pour un temps déterminé. Il suffit que l'esprit soit préoccupé, qu'il se tende alors tout entier vers l'objet de sa préoccupation, fût-elle anodine, et il devient alors possible d'oublier un autre objet de la mémoire. C'est terrible. Je suis presque sûr que cette femme a réellement eu un trou de mémoire. Cela peut nous arriver à tous. Et qu'on ne dise pas qu'elle est assez punie par ce qui lui arrive, j'en serais scandalisé. Comment pourrait-on parler de punition quand il s'agit de la mort d'un enfant que l'on a porté et que l'on aime ? En réalité, c'est un drame terrible qui la frappe, et qui va la ronger, alors que, je le pense profondément, elle n'y est pour rien.

    Aristote, dans on Éthique à Nicomaque, au livre III, essaie de fixer les divers degrés de responsabilité en analysant actes volontaires et actes involontaires. Un oubli ne saurait être un acte volontaire, puisque par définition même, l'oubli échappe justement à la volonté ! Dans son éthique, Cette femme aurait provoqué un mal sans intention de la donner, et vraisemblablement sans négligence.

    J'en viens à Nadine Morano : elle a raison. Tout à fait raison. Pour ceux qui oublient, un détecteur, c'est leur garantir une sécurité supplémentaire contre leurs défaillances. Pour les négligents, c'est un rappel à l'ordre : laisser un enfant tout seul dans une voiture est dangereux. Pour les indifférents, enfin, si le détecteur se met en marche, on peut espérer qu'il réveille un soupçon de responsabilité de leur part, à défaut, qu'il attire l'attention de l'environnement.

    Cette histoire est atroce. Les parents du bébé mort avaient veillé toute la nuit au chevet d'un de leurs autres enfants qui était très malade. Atroce. Vraiment atroce. J'en frémis à la seule pensée. Pauvre femme, pauvres enfants. Surtout ne pas l'accabler, mais au contraire, l'entourer, lui apporter de l'attention et de la consolation autant qu'il est possible. Quant à la proposition de Nadine Morano, j'applaudis des deux mains, mais concrètement quand est-ce que le gouvernement passe à l'action et vote la loi ad hoc ?

    Quoi qu'il en soit, j'en finis avec cet appel : si vous voyez un jour un enfant seul dans une voiture, même un peu plus âgé, n'ayez aucune, je dis bien, aucune hésitation  à alerter la police. Plus généralement, quand vous voyez un jeune enfant seul, vérifiez si sa famille ne se trouve pas autour. Si ce n'est pas le cas, prévenez la police. Rien ne doit être ignoré ni épargné pour la sauvegarde de nos jeunes enfants.

  • Couches lavables : un élu MoDem s'inquiète pour les bébés...

    pgonon_bigger.pngTiens, enfin un élu qui s'intéresse à des choses concrètes : ça se passe à Besançon, vous savez, cette ville dont on vante les prouesses sociales et environnementales...Voilà donc que le maire local, un socialiste, je crois, tout dévoué à la cause de l'écologie urbaine, dont il est un spécialiste, s'est piqué de l'idée d'introduire des couches lavables dans toutes les crèches de la ville. Louable idée, pourrait-on penser, c'est dans le vent, et allons, ne chipotons pas, reconnaissons que ce maire s'est préoccupé des questions écologiques bien avant qu'elles n'aient le vent en poupe. D'ailleurs, son frérot est un Vert, et le vice-président du Conseil Régional de Franche-Comté.

    Seulement, voilà, s'il y en a qui n'ont pas été consultés, dans cette affaire, ce sont les consommateurs directes des dites couches, qui sont pourtant aux premières loges. Bon, je ne dis pas qu'il faut faire une enquête de satisfaction auprès de bébé, parce qu'entre areuh, et areuh, seule la maman, ou seul le papa font la distinction, mais enfin, on pourrait au moins se demander ce qu'il en est du bien-être du bambin.

    Ce détail n'a pas échappé à la perspicacité de notre élu MoDem local, Philippe Gonon. Agacé de ne pas voir figurer une seule fois les mots hygiène et confort dans le rapport préparatoire à l'opération, il a décidé de contre-attaquer pour le compte des tout-petits, a pris ni une ni deux sa plume, et a adressé tout de go une lettre ouverte aux mères de familles et aux assistantes maternelles concernées histoire de recueillir leur avis. Il se propose de leur envoyer la totalité du rapport par courriel sur demande. Tiens, par curiosité, je vais le lui demander.

    Au fait, c'est pas la Dufflot, côté écolo, qui rêve de renvoyer les mères 50 ans en arrière en remettant en cause la couche jetable ? Elle fait des émules, à Besançon ? Il se trouve que notre grognon Gonon est tête de liste aux prochaines élections régionales dans le Doubs, pour le compte du Mouvement Démocrate. Souhaitons-lui bonne chance, histoire de le voir faire risette au frérot du maire. A vrai dire, la Franche-Comté est l'une des régions où le MoDem est allié avec l'AEI, les écolos indépendants : ces verts-là ont toujours eu une vision pragmatique de l'écologie refusant toute forme de technocratie froide appliqué à l'écologie. Des couches qui ne polluent pas, c'est bien. Mais des couches qui respectent nos enfants, c'est mieux. L'idéal ce sont des couches qui ne polluent pas et qui respectent nos enfants. Mais entre des couches jetables qui respectent nos enfants, et des couches lavables qui leur sont inconfortables, je préfère les premières, c'est tout vu.

    Pour conclure, une petite remarque tout de même : les couches lavables, on les lave bien à l'eau et avec de la lessive, non ? Donc, côté écolo, c'est pas gagné. Ensuite, seconde remarque, et pourquoi pas des couches biodégradables, plutôt ? Ce n'est pas la panacée (faut pas non plus se laisser avoir par le blabla écolo-marketingue, plus marquetingue qu'écolo), mais c'est mieux que rien.

  • Deuil d'enfant, deuil d'avenir

    En contrepoint à ma précédente note, «Voir mourir un bébé ?» j'ai décidé de publier la réaction d'une de mes lectrices, juju41, car elle me semble éclairante et apporte un témoignage décisif :

    «Ayant bossé dans des services de néo-natalogie et de pédiatrie, j'ai vu bien des drames...et personnellement je suis contre l'acharnement thérapeutique. Dans le cas de ce bébé né en état de mort apparente, l'anoxie cérébrale était déjà là avant sa naissance, que les 20 premières minutes aient été consacrées à le sauver, apparamment sans résultat, c'est normal.S'acharner au delà de ce temps qui est déjà très long pour un petit cerveau,me parait anormal, car de toute évidence, les conséquences étaient prévisibles ; déjà un temps bien moins long d'anoxie cérébrale entraîne des handicaps lourds..Il faut savoir accepter que le combat contre la mort n'est pas toujours gagnable. Et de fait est ce que cette vie sauvée est une vie digne d'être vécue..? pour avoir vu de nombreux petits très lourdement handicapés, et le malheur de leurs parents, je trouve que c'est bien facile de se débarasser du poids épouvantable du handicap sur les parents, et de considérer qu'on a fait son devoir de médecin, en sauvant cet enfant.. chacun est libre de penser que c'est de l'eugénisme, ou de l'euthanasie, en tout cas moi je pense que c'est de la compassion. Il est plus facile de faire le deuil d'un enfant mort, que de faire le deuil d'un avenir d'enfant, qui chaque jour est là dans sa grande souffrance...certains parents y arrivent, d'autres pas.. et préfèrent abandonner cet enfant plutôt que de supporter cette souffrance qui va les ronger.. les gens ne sont pas tous des héros admirables!...»

    laloose, qui tient le blog "Bloque qui peut" s'est également emparé du sujet. J'ai trouvé sa conclusion intéressante, et j'en rends donc compte également ici :

    Au final, difficile d’avoir un avis tranché sur la question. A l’instar de Jean Leonetti, je pense qu’il “serait très grave que cette décision soit prise comme une décision qui empêche de donner la chance à la vie“. Et sans vouloir protéger à tout prix les médécins, je serais favorable au fait que ce type d’affaire ne soit pas jugée par un tribunal avec des notions de dommages et intérêts que je trouve déplacés, mais plutôt par un collège de médecins, à charge ensuite de bien diffuser ces enseignements dans les écoles de médecine et auprès des autres praticiens. Je souhaite en tous cas bonne chance et bon courage à tous ceux qui passent leur vie à en sauver ou en soigner. En espérant qu’ils pourront trouver toutes les formations et tous les conseils nécessaires pour prendre les bonnes décisions, sachant qu’en règle générale, on ne sait si elles sont bonnes ou mauvaises que bien après les avoir prises… Ces parents auraient-ils porté plainte si leur fils était en bonne santé aujourd’hui?

  • Voir mourir un bébé ?

    J'ai appris que les parents d'un enfant lourdement handicapé avaient obtenu la condamnation de l'hôpital d'Orange pour cause d'acharnement thérapeutique à la naissance de l'enfant. Je comprends la peine de cette famille dont l'enfant souffre de maux multiples : il est tétraplégique, ne s'exprime que par râles, peine à déglutir et est sujet à de fréquentes crises d'épilepsie. Il souffre vraisemblablement de lourds handicaps mentaux. Cet enfant est né en état de mort apparente, et, après 20 minutes d'efforts, le gynécologue, à sa naissance, a annoncé sa mort aux parents. Mais le personnel hospitalier n'a pas abandonné, et, à force d'efforts, est parvenu à faire repartir le coeur. Le problème, c'est que le cerveau n'a pas été alimenté en sang pendant près de 30 minutes.

    J'avoue que je suis très troublé par cette condamnation : je comprends le concept d'acharnement thérapeutique quand on évoque le cas d'individus gravement malades et/ou en fin de vie. Mais j'ai beaucoup plus de mal à accepter cette terminologie quand il s'agit d'un bébé qui vient de naître et qu'une équipe fait des efforts désespérés pour le sauver. Le métier des services de réanimation, c'est de réanimer : va-t-on assister à des procès contre les hôpitaux qui n'ont pas essayé de réanimer les nouveaux-nés, puis, à l'inverse, contre ceux qui l'ont fait ?

    Peut-on reprocher, in fine, à une équipe dont le métier est de donner la vie, d'admettre de voir mourir un bébé sans intervenir ? Le tribunal administratif de Nîmes a eu la main aussi lourde que son jugement a été léger.  J'estime, au nom de la solidarité, que l'État doit tout faire pour aider les familles dont les enfants sont très lourdement handicapés, mais je ne juge pas juste que l'on reproche à un hôpital d'avoir fait de son mieux, surtout en l'absence d'une loi claire sur le sujet.

    Il naît actuellement 10 000 grands prématurés par an, tous susceptibles de développer des séquelles, qui seront d'autant plus graves que le terme aura été échu bien avant l'heure.

    Il conviendrait, je le crois, de fixer une loi-cadre afin de déterminer ce que les professionnels peuvent faire ou non. J'espère que ce jugement ne fera pas jurisprudence et que l'on n'en tirera pas une généralité. L'hôpital a agi sagement en choisissant de ne pas faire appel. Aucun second jugement ne viendra confirmer le premier, au risque de le graver dans le marbre. L'accouchement a eu lieu en 2002, et la loi Léonetti date de 2005.

    L'article L 1110.5 était rédigé en ces termes :

    «Toute personne a, compte tenu de son état de santé et de l'urgence des interventions que celui-ci requiert, le droit de recevoir les soins les plus appropriés et de bénéficier des thérapeutiques dont l'efficacité est reconnue et qui garantissent la meilleure sécurité sanitaire au regard des connaissances médicales avérées. Les actes de prévention, d'investigation ou de soins ne doivent  pas, en l'état des connaissances médicales, lui faire courir de risques disproportionnés par rapport au bénéfice escompté. Les dispositions du premier alinéa s'appliquent sans préjudice de l'obligation de sécurité à laquelle est tenu tout fournisseur de produit de santé, ni des dispositions du titre II du livre Ier de la première partie du présent code. Toute personne a le droit de recevoir des soins visant à soulager sa douleur. Celle-ci doit être en toute circonstance prévenue, évaluée, prise en compte et traitée. Les professionnels de santé mettent en oeuvre tous les moyens à leur disposition pour assurer à chacun une vie digne jusqu'à la mort

    La loi Léonetti a ajouté les deux alineas suivants :

     

    « Ces actes ne doivent pas être poursuivis par une obstination déraisonnable. Lorsqu'ils apparaissent inutiles, disproportionnés ou n'ayant d'autre effet que le seul maintien artificiel de la vie, ils peuvent être suspendus ou ne pas être entrepris. Dans ce cas, le médecin sauvegarde la dignité du mourant et assure la qualité de sa vie en dispensant les soins visés à l'article L. 1110-10. »

    Article 2

    Le dernier alinéa de l'article L. 1110-5 du même code est complété par deux phrases ainsi rédigées :

    « Si le médecin constate qu'il ne peut soulager la souffrance d'une personne, en phase avancée ou terminale d'une affection grave et incurable, quelle qu'en soit la cause, qu'en lui appliquant un traitement qui peut avoir pour effet secondaire d'abréger sa vie, il doit en informer le malade, sans préjudice des dispositions du quatrième alinéa de l'article L. 1111-2, la personne de confiance visée à l'article L. 1111-6, la famille ou, à défaut, un des proches. La procédure suivie est inscrite dans le dossier médical. »

     

    Entre eugénisme et euthanasie, la limite n'est pas aisée à tracer. Tout être, à sa naissance, a droit à une vie digne et heureuse : la santé physique et mentale en est souvent une condition sine qua non.

     

  • Bébé né sous X, est-ce encore son enfant ?

    Si le statut de l'embryon est complexe, celui de l'enfant ne l'est pas moins dès lors qu'on essaie d'établir sa filiation et les droits afférents. C'est en la circonstance une situation fort atypique qui a attiré mon attention : il s'agit d'un bébé né sous X dont les grand-parents ont réussi à retrouver la trace et qu'ils veulent adopter. L'enfant, une petite fille, est née au mois de juin 2009. Pour des motifs assez obscurs, la mère a décidé de l'abandonner. Or, ce qui m'étonne dans cette histoire, c'est que la mère parle de l'enfant en l'appelant "ma petite" et demande aux grand-parents de ne pas se mêler de l'avenir de "sa" fille. Il me semble, dès lors qu'on abandonne un enfant, qu'on abandonne avec tout droit de regard sur sa vie. Enfin, je m'exprime mal : on peut se soucier que l'enfant qu'on abandonne soit heureux, bien sûr, mais ce souci, c'est avant l'abandon qu'il doit se manifester. Après, ce n'est plus la mère (ou le père biologique) qui a dernier mot, mais les tuteurs et bien sûr l'État.

    Je ne sais pas pourquoi cette petite fille a été abandonnée, et je me garderais bien de condamner ni de juger sa génitrice. Il y peut-être (sans doute ?) derrière cet abandon, un drame cachée dont j'ignore tout.

    Ce n'est pas simple, à témoin, l'histoire du petit Constantin, pour lequel, entre le sang et le coeur, le tribunal a tranché en faveur du coeur. Nous sommes dans quelque chose de complexe, qui touche aussi au droit des grand-parents, quasiment méconnu en France. En France, depuis la Révolution, c'est la reconnaissance en droit qui fait loi, et non le sang. J'ai eu connaissance, récemment, d'un père qui avait appris après quelques années qu'il avait eu une fille, qui a cherché à la récupérer, mais qui n'a pu faire valoir son bon droit.

    Ce que me dit ma raison, c'est que dans de telles affaires, c'est la logique du droit et de la reconnaissance qui doivent primer, pas celle du sang. Mais si j'apprenais, par extraordinaire, que j'avais eu une fille ou un fils à mon insu, j'essaierais certainement de le récupérer par tous les moyens possibles et imaginables, fût-ce envers et contre la loi.

    Évidemment, sur un sujet aussi sensible, il convient aussi de se demander quel est l'intérêt de l'enfant. Il me semble toutefois, que le droit des grand-parents devrait être dissocié de celui des parents génétiques, et qu'il ne devrait pas être engagé par les décisions de ces derniers. Autrement dit, si je ne suis pas sûr qu'il convienne que ces grand-parents récupèrent l'enfant, en revanche, je suis certain qu'ils ont le droit de la voir et de l'accueillir comme des grands-parents habituels le feraient. Voilà mon sentiment, et voilà le modus vivendi minimal, en l'absence d'autres éléments, que je serais porté à proposer. D'ailleurs, depuis le 5 mars 2007, la loi dit clairement : « l’enfant a le droit d’entretenir des relations personnelles avec ses ascendants ».

  • Traître ADN

    Le JDD d'hier titre sur les secrets de famille et l'ADN. En effet, le développement des technologies génétiques permet de déterminer avec une quasi-certitude, désormais, l'origine biologique des enfants. Les Romains, qui étaient un peuple pragmatique, avaient contourné la difficulté d'établir le lien biologique en faisant de la reconnaissance de l'enfant un acte religieux et juridique. Peu importait le lien biologique, seule comptait la reconnaissance par le père. D'une certaine manière, on peut dire que le père "faisait" l'enfant. Les adoptions furent d'ailleurs nombreuses. Les Romains n'auraient donc sans doute pas été gênés outre mesure par l'irruption des technologies ADN, tout du moins, cela n'aurait pas perturbé leur lien filial. Ou, en tout cas, moins que nous. En revanche, nul doute que leur mariage s'en fût alors trouvé bouleversé puisque cela remettait en question leur volonté de faire de chaque femme la propriété exclusive d'un seul homme si elle était mariée.

    Dans nos sociétés modernes, ce qu'interroge l'ADN, c'est la paternité. La Révolution Française, s'inspirant du droit romain, avait introduit une législation extrêmement avancée en estimant que le père était celui qui reconnaissait et nourrissait l'enfant. En dépit de cette législation, nous demeurons, malgré nous, comme un héritage issu du plus profond des âges, secrètement attaché à la filiation génétique. Il est par exemple fréquent , lors d'une naissance, de croire voir dans le visage d'un bébé les traits d'un aïeul, comme si le lien biologique se sur-imprimait sur la face de l'enfant.

    En réalité, l'héritage d'un enfant est plus complexe que l'on ne le pense, y compris quand il se pare d'apparences biologiques. Ainsi, dans un certain nombre de cas d'adoption, des observateurs ont été surpris d'identifier des similitudes de traits, de tempérament ou même d'expression avec des grand-parents ou ancêtres de la famille d'adoption. C'est que la famille, et donc les parents en premier lieu, transmettent sans le savoir ni le vouloir une large part de leur inconscient collectif. Il y a des strates dans cet inconscient : les plus profondes sont partagées par l'humanité toute entière, les plus proches par le réseau familial et culturel. Ainsi, les parents transmettent inconsciemment ce qu'ils ont reçu inconsciemment, et notamment des mimiques, des expressions faciales et des réactions. Qui sait, même, si cette transmission n'a pas des incidences biologiques. Je m'avance, je dois le reconnaître, mais les phénomènes de somatisation sont complexes et méritent un examen attentif, particulièrement dans ce domaine. En ce sens, le bébé ferait bien mieux que le caméléon. Le caméléon modifie sa coloration pour échapper au regard d'autrui, le bébé, lui, assimile purement et simplement les caractéristiques de son hôte, se modifiant définitivement lui-même, jusqu'à un certain degré, tout du moins.

    Je crois que nos sociétés modernes ne doivent pas seulement opérer un retournement sémantique sur la notion de paternité (ou même maternité) mais sur les mécanismes de l'héritage. Car, au fond, n'est-il pas légitime de vouloir se retrouver dans son enfant (sans pour autant le réduire en Narcisse à un simple miroir ni substituer sa volonté à la sienne) ? Et nier l'héritage au nom du droit et de l'amour dû à tout enfant ne risque-t-il pas d'être un fardeau trop lourd à porter pour le père ordinaire ?

    Ce qui bouscule et déboussole les pères, me semble-t-il, c'est la crainte de ne pas retrouver l'héritage dans l'enfant. Comme cet héritage est garanti, à leurs yeux, par le lien biologique, la rupture de ce lien génère un malaise. Que l'on admette que ce n'est pas le lien biologique mais l'héritage psychologique, inconscient qui assure la réalité de la transmission, et on pourrait alors remettre de l'ordre dans un malaise persistant.

  • Au gnouf les bébés !

    Y'a des jours, j'en ai plus que ras-le-bol d'être gouverné par des individus qui allient l'irréflexion à l'absence d'humanité. La dernière la voilà : il s'agit d'un couple originaire du Caucase (Mère Russe, père Azerbaïdjanais ou Arménien, je ne parviens pas à savoir laquelle des deux nationalités est la bonne) qui a demandé l'asile politique. Ils ont un bébé de 4 mois et un fils de 9 ans. Vous connaissez le concours créé par Bernard Pivot, les Dicos d'or ? La super dirctée de Bernard Pivot, quoi. Eh bien leur aîné de 9 ans, excellent élève à l'école a gagné par deux fois ce concours. Bref, l'archétype de la famille super bien intégrée, consciencieuse, travailleuse, honnête. Des citoyens en or.

    Ils ont été interpelés ce matin à 6h00, réveillés en sursaut avant l'aube à Gray (Haute Saône) et emmenés au centre de rétention de Nîmes. Quant aux serrures, elles ont été percées.

    Mais à qui pensent nos préfets et Éric Besson, dans le secret de leur cabinet quand ils sont au courant de tel dévoiements de nos valeurs ?Je n'ai jamais vu ça en France. Jamais.

    Bon, que peut-on faire pour  aider Sergueï et Maria Bakhshiyan ainsi que leurs deux enfants ?

    prefecture@haute- saone.pref. gouv.fr Tel 03 84 89 18 00‎ Fax 03 84 89 18 18‎

    Fax ministère : 01 77 72 61 30 et 01 77 72 62 00 Standard 01 77 72 61 00 Ministre eric.besson@iminidco.gouv.fr Secrétaire général secretariat.general@iminidco.gouv.fr Secrétaire général : patrick.stefanini@iminidco.gouv.fr Directeur de cabinet : christian.decharriere@iminidco.gouv.fr Directeur adjoint du Cabinet : frank.supplisson@iminidco.gouv.fr Conseillère en communication laure.frugier@iminidco.gouv.fr Conseillère en charge des relations avec le monde associatif, social et culturel laura.kwiatowski@iminidco.gouv.fr Matignon : http://www.premier-ministre.gouv.fr/acteurs/premier_ministre/ecrire FAUGERE , GOSSET-GRAINVILLE , KLARSFELD , LEVY MITROFANOFF Elysée fax : 01 47 42 24 65 http://www.elysee.fr/ecrire/index.html GUEANT LOUVRIER Maxime Tandonnet (conseiller immigration) maxime.tandonnet@elysee.fr

    Bon, il faut reconnaître à Bellaciao le sens du travail bien fait, c'est grâce à eux que j'ai toutes ces adresses. Ça m'arrache la g... de l'admettre venant de Cocos, mais pour ce genre de choses, y'a pas à dire,  sont efficaces, les gus...

  • Hygiène inexistante pour les bébés sur les aires d'autoroute !

    La palme de la saleté pour les autogrills de l'A6 ! Je me suis arrêté à trois reprises hier sur des aires où, hélas, se trouvait présente cette chaîne, et je me suis rendu dans la nurserie avec l'intention de changer mon bébé.

    Dégueulasse : le mot n'est pas trop fort. Corbeilles à couches sans sac et pleines à déborder, planche à langer immonde et absence de papier de couverture de la planche. Quant aux restaurants, ben nettoyer les chaises à bébé, ça sert à rien, évidemment...

    Ignoble. Évidemment, comme les bébés ne peuvent pas se plaindre...Et quand je pense qu'on est en pleine épidémie de gastro-entérite ! Mais à quoi servent les services sanitaires !?

    c'est toute la place des tout-petits qui est en question, dans la pratique courante, dans la restauration, de faire passer le bien-être et l'hygiène des bébés en dernier !