Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

L'Hérétique (Démocratie et hérésie économique) - Page 233

  • Qu'est-ce que qu'être français ?

    Je ne puis comprendre la question "qu'est-ce qu'être français" que par un détour par l'absurde en demandant ce que c'est que de ne pas être français. Ce n'est qu'en confrontant ces deux questionnements que je puis espérer tirer un enseignement édifiant de ce questionnement. Poursuivant sur ce fil, j'en viens nécessairement à me demander qui est ou non français sur le territoire de la France, et alors, la question d'origine prend tout son sens. Ceux qui ne sont pas français sont les étrangers ! Il y a trois types d'étrangers en France : les touristes, les expatriés (une petite minorité) et les immigrés.

    J'imagine que la question est inepte pour les expatriés et les touristes, très peu d'entre eux ayant cherché à acquérir la nationalité française ces dernières décennies. Elle devient pertinente, en revanche, si l'on considère l'immigration.

    Un peuple, tout comme un individu, procède en partie d'un inconscient collectif qui se transmet de génération en génération : inconscient fait d'habitudes, de comportements, de traits, de craintes et d'aspirations profondes.

    Légalement, est Français quiconque est né sur le sol français. Est-ce satisfaisant ? Je ne le crois pas. J'ai déjà écrit à plusieurs reprises sur ce sujet : le droit du sol ne me paraît pas suffisant. Il n'est pas suffisant parce qu'il ne garantit pas l'adhésion à ce qu'est la France. Au-delà des valeurs que les uns et les autres brandissent, il me semble que l'attachement à la France et donc les preuves de cet attachement, devraient se superposer au droit du sol pour pouvoir définir la nationalité française. Quand on nait de père ou de mère français, l'inconscient collectif au minimum, la culture nationale ensuite, assurent une proximité évidente avec l'esprit national français. Si la culture nationale est voisine (origine latine au sens romain du terme, européenne) l'assimilation se fait naturellement bien plus facilement. Mais si la culture d'origine est allogène, avec ce qu'elle comporte, elle aussi, d'inconscient collectif, alors l'assimilation ne va pas de soi et elle doit procéder d'un surcroît de volonté.

    Voilà pourquoi je suis favorable à un système de nationalité à points, attestant que les postulants à la nationalité française ne la demandent pas par opportunisme, ou bien plus simplement saisissent l'opportunité, mais manifestent un intérêt bien réel pour la France et ce qu'elle représente.

    La connaissance des lois, des coutumes, de la langue et de la culture française me paraissent des préalables incontournables, mais il faut en plus manifester son amitié pour notre pays et le respect de ses lois si l'on veut  rejoindre notre communauté nationale.

    Être étranger et siffler l'hymne national, brûler notre drapeau, s'en prendre à nos institutions et à nos forces de protection (police, pompiers, ambulances et hôpitaux), agresser et/ou voler ceux dont on veut être le concitoyen,  voilà qui justifie, par exemple, d'être définitivement disqualifié pour devenir français.

    http://heresie.hautetfort.com/archive/2009/11/07/qu-est-ce-que-qu-etre-francais.html

  • Déficit et protection sociale, l'Express ouvre le débat

    François Fillon a promis de ramener d'ici 2014 le déficit budgétaire à 3%. Moi, très dubitatif, je lui demande comment, et je constate avec satisfaction qu'au moins un organe de presse fait son boulot et pose les questions crues.

    C'est clair, et on le sait, même avec de la croissance, nous ne viendrons pas à bout de notre déficit ;  il n'y a donc pas 36 solutions et l'Express en fait très vite le tour.

    a) soit on réduit les dépenses

    b) soit on augmente les impôts.

    Moi, j'ajoute une option c) partie pour se profiler, vu l'ampleur de nos déficits : on réduit nos dépenses ET on augmente nos impôts...

    Après, il faut un vrai débat pour savoir comment on procède : CSG ? TVA ? Impôt sur le revenu ? qu'augmente-t-on ?

    Côté dépenses, c'est simple : soit on renonce à certaines prestations et à certains services, et dans ce cas, il faut commencer à débattre pour déterminer lesquels, soit on paie ces services et ces prestations, mais ça va coûter cher, et cela nous renvoie soit à nos dépenses personnelles, soit aux impôts. Attention : ce qui est en jeu, ce sont les indemnités d'assurance maladie, celles du chômage et encore les retraites. Et nous n'allons pas y couper. J'avoue que cela m'angoisse, et que je préfère que l'on me dise la vérité tout de suite, même si ça fait mal, afin de commencer à discuter des remèdes.

    Le problème, c'est que pour débattre de cela, encore faut-il en arriver au point de départ, or, nous n'y sommes pas !

  • Mes trois premiers billets politiques

    Polluxe lance une bien jolie chaîne : il s'agit, pour un blogueur, de parler de ses trois premiers billets politiques et de juger de leur pertinence et de leurs défauts.

    Cela m'a ramené relativement loin en arrière : ce blog a été ouvert le 1er mai 2006 et, je vous le donne en mille, a publié en tout premier lieu son manifeste de l'hérésie économique ! Après une courte définition de l'hérésie, j'y exposais ma foi en Aloïs Schumpeter et sa théorie économique. Si je devais avoir un regret, aujourd'hui, c'est peut-être de ne pas avoir nommé autrement ce blog : l'Orthodoxe m'aurait bien plu, par exemple. Mais bon, ce qui est fait, est fait...

    Amusant, mais mon second billet portait sur l'immigration et voilà ce que je disais alors en introduction :

    Quand le thème de l'immigration revient en force dans le débat politique en France, ce n'est jamais bon signe, car cela permet d'occulter les problèmes principaux.

    Actuel, non ? Je n'ai sinon absolument pas changé d'avis ni d'analyse sur l'immigration économique depuis ce second billet, continue à penser que celle des années 70 a été une mauvaise chose et qu'il ne faut pas ouvrir les portes de la France quand la conjoncture la porte vers de forts taux de chômage.

    Ma troisième note portait sur le blairisme, ma bête noire : c'est amusant, mais je pense tellement encore ce que j'ai écrit il y a trois ans que j'ai l'impression que c'était hier !

    Je ne sais pas pourquoi les commentaires sont fermés. Ce n'est pas de mon fait : sans doute une décision technique d'hautetfort pour les billets anciens.

    Sur une chaîne comme celle-là, ça peut valoir le coup d'avoir l'avis de blogs anciens : tiens, Nicolas, évidemment, histoire de rigoler en évoquant le temps où il était un nimbus blogosphérique ; il y a Fred qui est un vieux de la vieille, pas encore un ancêtre, mais pas loin. L'avis de mon affreux capitaliste favori, Hashtable, m'intéresse aussi, bien sûr, d'autant qu'il a ouvert son blog en septembre 2005 ! Rendez-vous compte : une antiquité, à l'échelle de la blogosphère ! Dans la catégorie vieux débris, il y a aussi Luc, aussi ancien qu'h16, et également Christophe (mais il ne répond jamais, ou presque, aux chaînes) dont l'ancien blog affiche un mois de novembre 2004. Et comme l'affreux macho que je suis n'a tagué encore aucun blog féminin, j'ajoute Olympe et Nelly ( qui me trouvera bien quelques articles dans sa besace) si elles me lisent.

  • DSK n'est pas dans l'arène

    Selon un récent sondage, DSK serait le seul à pouvoir battre Nicolas Sarkozy au second tour de l'élection présidentielle, en 2012, à 51% contre 49%. Bayrou perdrait à 49%. J'ai juste une petite remarque à faire : DSK n'est pas dans l'arène, et je pense qu'il a des casseroles qui pourraient lui retomber dessus s'il se présentait. A titre personnel, autant je voterais sans hésitation pour Martine Aubry lors d'un second tour, autant je pourrais envisager de voter pour Nicolas Sarkozy face à DSK auquel je n'accorde plus aucun crédit. Il fait partie de cette gauche "moderniste", à l'instar d'un Pascal Lamy, qui représente pour la France le pire de ce qu'elle peut avoir. Ces gens-là se moquent de la langue française, de la culture et de l'éducation et leur vision économique est exclusivement mondialisée : ils méprisent la France et ne défendront pas ses intérêts.

    Bayrou est tout au contraire dans le creux de la vague : il doit absolument remonter afin d'être en mesure de l'emporter sur Nicolas Sarkozy en 2012 parce qu'il est le dernier espoir de la France.

    J'ajoute qu'il faut fortement s'inquiéter du niveau prévisible de l'abstention.

  • Opération vérité du mois d'octobre

    J'ai attendu, cette fois, quelques jours avant de débuter l'opération vérité du mois d'octobre : les deux dernières fois, j'ai raté les publications de plusieurs blogueurs. Cette fois, je crois que j'ai le compte, espérons ne pas avoir à rééditer mon billet.

    En google analytics, j'obtiens donc 17538 visites. Je suis en baisse et largement distancé par Nicolas : 25 570 visites pour son seul avis...

    Le privilégié grimpe à 4636 visites. Les bills, eux, peinent davantage : 2070 visites. Mais ils n'ont pas beaucoup publié. De tout et de rien est à 5099 visites, donc en progression. C'est embêtant, Nemo ne donne que ses visiteurs absolus, soit 3 500. Là, difficile faute de connaître son taux de rebond de déterminer le nombre de visites : à mon avis, entre 4 500 et 7 000, c'est ce qui me paraît le plus vraisemblable.

    Je dois confesser une erreur de taille sur mes statistiques par méconnaissance de mon compteur : je ne m'étais pas rendu compte que l'on pouvait obtenir le taux d'accès direct. Ainsi, depuis le début, je crois que Google m'apporte un peu plus de 50% de mon traffic, or, j'ai un peu plus de 40% d'accès directs sur mon blog : tout le reste est donc à relativiser considérablement. Il faut donc retrancher 2/5ème à tous les pourcentages que j'ai donnés depuis quelque temps.

    Avec ces nouvelles statistiques, je sais donc que google ne m'apporte que 25% de mes visites (en incluant google actualités). Marianne2 m'amène ce mois-ci un très grand nombre de visites avec 3.6% suivi par wikio à 2.9%. Ce qui est impressionnant, ensuite, c'est le poids d'Hashtable, qui m'apporte à lui seul, 2% de mes visites ! Je me demande parfois si les lecteurs de Christophe ne viennent pas voir ici si je réagis à ses aigreurs d'estomac sur le MoDem et Bayrou. Sans liens directs autres que celui de sa blogroll, 1.4% des visites, c'est conséquent ! Loin d'être négligeable, avec 1% on vient aussi de chez Antonin, toujours sans liens directs autres que la blogroll et le flux démocrate. Une reprise de billet (sur Israël) par le suite desinfos.com et voilà 0.9% de visites. lesdemocrates.fr suivent à 0.8%. Paris16.info est à nouveau fidèle au rendez-vous avec 0.7% des visites, talonné par l'incontournable Nicolas à 0.6%. Claudio , Démos et Bob m'assurent 0.5% de visites chacun.

    En données hautetfort, je suis à 11 606 visiteurs uniques, 29 836 visites et 119 371 pages lues au mois d'octobre. Par ailleurs, tous mes compteurs convergent pour constater que le taux de rebond moyen sur mon blog n'est plus que de 50%. l'hérétique, hérésie, démocratie et hérésie économique  constituent le plus gros noyau de mots-clef en requête pour accéder à mon blog, et du coup, quand ils sont choisis, le taux de rebond descend considérablement, entre 10 et 20%.

    Quelques billets m'ont apporté beaucoup de visites, évidemment, mais il n'y a pas de fortes disparités, ce mois-ci, et la fréquentation est donc assez équilibrée.

    Ils sont toujours aussi peu nombreux, les blogueurs qui publient leurs statistiques et pour compliquer les choses, certains n'utilisent pas google analytics, si bien qu'il est difficile d'avoir des éléments de comparaison. Toutefois, je persiste à estimer qu'audience et influence sont liées, et, à cet égard, je suis de plus en plus dubitatif devant le classement wikio qui diverge toujours plus des fréquentations des blogs : comment ne pas s'étonner que le blog de Christophe Ginisty, qui revendique près de 20 000 visiteurs uniques au mois d'octobre, ou encore Alain Lambert qui publiait près de 100 000 visiteurs en mars dernier, pointent, loin derrière des blogs souvent cinq à six fois moins fréquentés ?

    Wikio entretient à mon avis une illusion dangereuse, induit la presse en erreur et entretient un inquiétant huit-clos qui risque d'assécher progressivement la blogosphère. Je m'étonnais de la quasi-disparition des blogs UMP il y a quelques jours : il ne s'agit pas de jeter exclusivement la pierre à wikio, mais je pense que son mode de classement y est pour quelque chose ; c'est nuisible à la fois pour la diversité des blogs, mais également pour wikio lui-même. On m'a dit qu'une google dance était imminente : je confirme qu'elle s'est produite, et je viens de constater que le page rank de wikio.fr vient de passer de 8 à 7. Beaucoup de raisons peuvent expliquer cette baisse, entre autres le pari dangereux (mais courageux) de wikio de placer les blogs en avant sur sa page d'information principale. Mais le fait est aussi que les blogs sont en perte de vitesse, et très vraisemblablement parce qu'ils ne se lient plus qu'entre eux, par réseaux. Les réseaux les moins forts s'amenuisent progressivement, voire disparaissent.

    wikio doit à mon avis revoir et pondérer son algorythme de manière à intégrer des données plus pertinentes pour élaborer ses classements. Pour plagier le Crapaud, je dirais simplement que les moches dans les soirées dansantes, c'est ce qui en fait le sel : à ne se retrouver qu'entre beaux, et à nous mirer dans nos miroirs, nous autres blogueurs, pourrions-bien un jour connaître le destin funeste de la belle-mère de Blanche-neige...

  • Impôts et démocratie

    Alain Lambert soulève un lièvre très intéressant sur son blog, ce matin : il interroge le lien entre le niveau d'impôts et le caractère démocratique de la société. Et il cite notamment un extrait de l'Esprit des lois dont j'avais justement rendu compte et que j'avais analysé en septembre 2007.

    Alain Lambert renvoie au dernier numéro de la Revue des finances publiques. J'imagine très bien qu'en pleine réforme de la taxe professionnelle, il y a là un billet intentionnel. Le sénateur de l'Orne cite en effet Montesquieu qui évoque les impôts : Montesquieu observe que les seules les sociétés démocratiques peuvent établir un haut niveau d'imposition alors que les régimes despotiques sont contraints de lâcher du côté de la fiscalité ce qu'ils reprennent sur les libertés publiques. Écrit il y a deux ans, mon billet, sur la foi du même philosophe, sonnait à son tour comme un avertissement très prémonitoire. Il faut dire que ça tangue, dans la majorité, on en a des échos dans la presse, mais on le comprend aussi dans les réactions de plusieurs élus. A témoin le commentaire qu'Alain Lambert laissait ici-même il y a 5 jours :

    Je partage, tout en battant ma coulpe, votre analyse. Sans chercher de circonstances atténuantes, il est humain de ne plus publier de posts sur la politique menée lorsque vous avez le sentiment qu'elle vous échappe, se fait sans vous, quand ce n'est pas contre vous. Que vous n'avez plus aucune prise sur le système qui ne vous consulte plus, qui vous donne instruction d'obéir, d'applaudir et qui vous met immédiatement à l'index lorsque vous avez le malheur d'émettre un point de vue personnel. Même s'il est le même depuis 20 ans. Mon intuition est que pareille situation n'est pas viable et que telles les braises sous la cendre, un feu de révolte finira bien partir sur un grand ou même un petit sujet. Tant il est bien connu que tous les esprits libres, trop longtemps contenus, finissent au goulag ou dans la contestation irrépressible.

    En la circonstance, je m'interrogeais sur l'absence de l'UMP sur la blogosphère, mais je crois que la critique d'Alain Lambert s'exprime à deux niveaux : parler de goulag il y a cinq jours, puis citer Montesquieu sur l'impôt et le despotisme aujourd'hui, cela m'apparaît clairement comme une critique politique. Ensuite, il y a l'aspect économique : père de la LOLF, Alain Lambert est fait partie du camp de la raison qu'évoquait récemment Bayrou, très réticent à laisser courir les déficits publics : or, entre grand emprunt et disparition de la taxe professionnelle, ils plongent dans les Abysses.

    Et l'éditorial de la Revue des finances publiques prend alors tout son sens :

    Toute modification de la fiscalité va bien au-delà des seules questions de techniques financières en entraînant immanquablement une transformation de l’équilibre institutionnel tout entier. C’est là un principe qu’il convient de ne jamais oublier. Le système fiscal n’est en effet en aucun cas isolé des autres institutions, il en est complètement solidaire, et il engendre inévitablement des modifications de l’ordre auquel il participe. C’est pourquoi modifier un de ses éléments sans évaluer les modifications qui peuvent s’ensuivre sur son environnement, c’est prendre le risque d’ouvrir une boîte de Pandore.

    Et il n'est pas tendre l'éditorialiste ; j'invite à lire la suite de son éditorial, mais il parle, avec les niches fiscales et les allègements de toute sorte d'un véritable néo Moyen-âge fiscal !!!

    Parallèlement, avec l’épanouissement contemporain de corporatismes de toutes sortes, publics et privés, qui font pression pour obtenir des allègements fiscaux voire même un pouvoir de décision en la matière.on peut parfois lire les prémisses d’une sorte de dérive vers un néo-Moyen Âge fiscal qui représente un risque réel d’éclatement du pouvoir fiscal. Ces évolutions qui sont très visibles au travers de la démultiplication des «niches fiscales», c’est-à-dire de mesures de faveur et de régimes dérogatoires, se sont du reste amplifiées avec les différentes crises économiques qui se sont succédées ces trente dernières années, la mise en péril de tel ou tel secteur particulier du commerce, de l’industrie ou de l’agriculture conduisant leurs représentants à réclamer quasi systématiquement un allègement de leur charge fiscale.

    Je pense, pour ma part, que les citoyens doivent pouvoir choisir : nous ne devrions jamais supprimer un impôt sans spécifier ce qu'il payait. Les citoyens doivent rester libres de prendre à leur charge, plutôt qu'à celle de l'État, un certain nombre de prestations, mais ils doivent pouvoir le faire en toute connaissance de cause. Si Nicolas Sarkozy persiste à vouloir supprimer la taxe professionnelle, les Régions devront ou bien se compenser en taxant les particuliers, ou bien abandonner un certain nombre de programmes, tant d'équipements que de solidarité. S'endetter comme le fait l'État serait totalement irresponsable. Alors il faut le dire, et les partis doivent commencer à dire ce qu'ils vont faire, y compris l'UMP, puisque c'est le parti majoritaire.

    Si certains députés et sénateurs UMP ont des états d'âme, qu'ils aillent jusqu'au bout et infligent au gouvernement et au président le camouflet qu'ils méritent amplement en votant contre cette proposition stupide. Je ne crois pas que leur électorat les blâmera.

  • l'hérétique dîne Alone in the dark...

    J'ai fait une expérience pour le moins atypique hier soir : j'ai dîné dans les ténèbres. Tout seul dans le noir : enfin, tout seul...j'exagère : j'étais accompagné, et de surcroît  à une tablée elle-même entourée d'autres tablées. Le concept est pour le moins surprenant : il s'agit d'un restaurant du 4ème arrondissement de Paris dans lequel, le soir, on peut dîner dans l'obscurité la plus totale. Ce sont des non-voyants qui assurent le service (avec une grande dextérité).

    La première difficulté, c'est d'accéder à la salle de restauration : on a beau vous dire que tout est plat et qu'il n'y a pas d'obstacles, vous avez le sentiment que vous allez vous ramasser à chaque pas. A la queue leu leu, se tenant par les épaules les uns les autres, c'est donc un étrange défilé qui suit le guide dans la noir : étrange monde que celui dans lequel les rôles s'inversent. Les non-voyants, Tirésias locaux, guident nos pas maladroits jusqu'à la table.

    Une fois calé dans sa chaise, le plus difficile, c'est de porter la fourchette à sa bouche sans s'en mettre partout ; une découverte tactile des plats servis est plus prudente. On écarquille en vain les yeux, et puis passé les premières minutes, on se résoud à ne se laisser guider que par les sons. Les sons et...les saveurs : à titre personnel, j'ai identifié sans erreur 70% de ce que j'ai mangé. J'ai aussi été lé seul à faire tomber ma fourchette par terre. Anodin en temps normal, catastrophique dans la nuit noire. Je vous le donne en mille, celui qui l'a retrouvé, c'est notre serveur non-voyant, Didier. Une belle voix grave et tranquille qui inspire la confiance et la sérénité.

    C'est Édouard de Broglie, un entrepreneur audacieux et visionnaire, qui a eu l'idée prodigieuse de créer ce restaurant. L'affaire marche bien, d'ailleurs, puisque d'autres établissements ont ouvert à Barcelone, Londres, Moscou et Bruxelles, et qu'une ouverture est prévue à New York. Tout à fait par hasard, je me suis d'ailleurs rendu compte qu'il avait été le candidat du MoDem dans le Lot aux élections législatives de 2007. Le monde est décidément petit... Son entreprise, Ethik-Event, promeut ce qui est utile et profitable. Dans le noir est une authentique réussite de la libre entreprise, puisque le restaurant fonctionne sans aucune suvbention, ni publique ni privée, et tourne à plein régime. J'ai entendu dire qu'à sa création, il fallait des mois pour pouvoir réserver une place ! Moi, j'ai eu de la chance : réservée dans l'après-midi, la chaise était encore chaude à mon arrivée le soir.

    Le restaurant dispose d'un partenaire précieux : une association qui a déjà une longue histoire, l'Association Paul Guinot. Elle a vu le jour au sortir de la 1ère guerre mondiale, et s'est spécialisée rapidement dans la formation professionnelle, convaincue que le meilleur espoir d'insertion pour les mal-voyants, c'était le travail.

    Bien peu d'entreprises emploient du personnel handicapé, et les sociétés de services sont à cet égard très en retard.

    Dans le noir ne dispose pas seulement d'un service de restauration : on peut aussi venir prendre un pot entre amis les vendredi et samedi soir de 17h30 à 19h00 et de 23h30 à 1h00 du matin. Une idée future pour une prochaine réunion de blogueurs ?

    Le restaurant se trouve au 51 rue Quincampoix dans le 4ème arrondissement de Paris.

    TEL : 01 42 77 98 04 - FAX : 01 42 77 98 07 - info@danslenoir.fr

  • Grand emprunt : droit dans le mur !

    Suite à une réunion à Matignon, mercredi 4 novembre, François Bayrou a mis en garde le gouvernement contre le "dérapage" des finances publiques.

    Le Président du Mouvement Démocrate a également affirmé que "la raison" voudrait que le gouvernement "renonce" à son projet de grand emprunt.

    "La situation est une situation de dérapage absolu. On ne peut pas imaginer un grand emprunt sans réfléchir à la situation qui est celle du pays aujourd'hui", a-t-il encore précisé.

    François Bayrou a encore ajouté : "Aujourd'hui la charge de la dette c'est l'équivalent de la totalité de l'impôt sur le revenu des Français" ; "sur ce rythme là, on va à une catastrophe que probablement on sous-estime".

    "J'ai dit au Premier ministre que la raison serait qu'on renonce (...). J'ai même proposé une voie alternative qui est la voie européenne", qui puisse "convaincre nos partenaires de faire un emprunt ensemble".

    "Dans le débat, j'allais presque dire combat, qui a lieu aujourd'hui à l'intérieur du pouvoir actuel entre des gens comme Michel Rocard et Alain Juppé qui disent s'ils vous plaît soyez raisonnables et qui évoquent des chiffres de 20/30 milliards+ (...) et d'autres qui disent il faut 100 milliards, nous sommes du côté des raisonnables", a rappelé le Président du Mouvement Démocrate.

    "J'ai l'impression depuis le début que François Fillon est du côté des raisonnables, pas des déraisonnables. Je n'ai pas eu l'impression qu'il y avait contradiction entre sa pensée et ce que je développais comme analyse", a observé François Bayrou.

    Au final, "s'ils choisissent d'emprunter contre toute raison, je suis sûr qu'ils le feront au moindre taux (et) le moindre taux sera évidemment sur les marchés", a assuré le président du MoDem, qui avait fait de la maîtrise de la dette l'un des thèmes-phares de sa campagne présidentielle en 2007.

    Trente milliards, a-t-il fait valoir "c'est deux points de PIB de la France. On est déjà à 9% de déficit, on passe à 11, ce qui veut dire qu'on va se trouver avec un stock de dette incontrôlable, irremboursable"

  • 40% de femmes dans les CA ?

    J'avais eu connaissance du rapport Grésy au mois de juillet, mais à vrai dire, l'une des dispositions les plus intéressantes du rapport m'avait échappé (page 111, 3.1 sqq) : l'accès des femmes aux postes de pouvoir et de décision, notamment dans les Conseils d'Administration des entreprises. Le rapport (qui porte sur l'égalité professionnelle entre hommes et femmes) préconise d'imposer par la loi, à partir d'un seuil suffisamment important, une proportion non négligeable de femmes au sein des Conseils d'administration : 40%, avec un délai raisonnable de 5 à 6 années pour se mettre en conformité avec la loi.

    Pour un pays latin et attardé dans ce domaine, comme le nôtre, cela serait évidemment difficile à digérer, mais, il me semble que ce serait l'occasion de passer la vitesse supérieure dans ce domaine.

    J'ai vu qu'Olympe lançait un appel. Personnellement, j'ai ma propre solution, mais il faudrait qu'un député ait les c.....es (notez, ça peut être aussi une députée) de s'y coller : rédiger un projet loi, trouver un maximum de signataires et la proposer au vote au Parlement. Je ne sais pas si je retiens toutes les propositions d'Olympe : en fait, ce qui m'intéresse, moi, c'est un engagement chiffré pour faire entrer les femmes dans les CA, le reste étant secondaire à mes yeux.

    Je ne m'inquiète pas pour les entreprises, la Norvège l'a fait, et l'économie norvégienne ne semble pas s'en porter plus mal...Et à ceux qui jugeraient qu'il n'est pas juste de réserver par décret des places à une minorité, je les renvoie à ce que j'ai écrit à ce sujet en septembre : les femmes ne sont pas une minorité.

  • ça va chauffer pour les centrales, cet hiver !

    Qui veut vendre de la laine à Unhuman ? Il est preneur, je crois...Il faut dire qu'il a de saines lectures, ce qui lui permet d'anticiper l'avenir et d'éviter de mettre tous ses oeufs dans le même panier ! De toutes façons, il n'y a pas 36 manières de s'informer sur EDF et ses centrales : soit on fait appel à un spécialiste de l'énergie électrique, soit on a des lectures de qualité sur la blogosphère...

    In fine, ce que je comprends après avoir consulté 4E, Hashtable et le Figaro,  c'est qu'il vaut mieux nettoyer mon vieux poële à bois. Comme le souligne h16, les centrales nucléaires sont de moins en moins opérationnelles, ce qui n'a rien d'étonnant puisqu'elles vieillissent, et 4E nous explique que c'est une histoire de puissance effaçable ; je ne suis pas sûr d'avoir bien compris ce qu'est l'effacement de consommation, mais a priori, il s'agirait de coupures de courte durée pour récupérer de l'énergie surnuméraire : par exemple, 15-30 minutes de coupure de courant sur un parc de radiateurs électriques auraient une incidence nulle sur la température dans les pièces de l'entreprise concernée. Une sorte de chasse au gaspillage, finalement. 4E dit que la baisse continuelle de la puissance effaçable à disposition serait lié aux grilles tarifaires d'EDF (EJP et Tempo). Si j'ai bien compris, EDF fait baisser le coût des heures de pointe et augmente celui des heures normales : du coup, les entreprises n'ont plus intérêt à pratiquer des effacement de consommation en heure de pointe, c'est à dire au moment où cela serait nécessaire.

    A vrai dire, en farfouillant sur la Toile, j'ai relevé que RTE, l'entreprise gestionnaire du transport d'électricité avait lancé une procédure expérimentale en avril 2008 afin de réserver des mégawats de puissance auprès de grosses entreprises industrielles. Y'a un lien avec ce qui a été dit précédemment, docteur ?

    Pour revenir à h16, il estime que les syndicats et leurs grèves seraient la cause de la mise hors service d'un grand nombre de centrales. Mais les mêmes syndicats renvoient un autre son de cloche et disent que les réductions de coûts recherchées par EDF seraient la cause véritable de ces indisponibilités.

    C'est bien gentil de vouloir se renforcer aux USA, mais il vaudrait peut-être mieux commencer par la France.