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L'Hérétique (Démocratie et hérésie économique) - Page 229

  • le parti-croupion t'emm....

    Il y a des blogueurs que leur famille politique déçoit. Ce n'est pas une raison pour taper sur la formation politique voisine. Selon Marc Vasseur, le MoDem serait un parti croupion. Ah ? Ah bon. De qui le croupion, au fait ? Et les blogueurs qui en sont réduits à faire circuler les rumeurs les plus folles, ils sont les croupions de qui ?

    Il y a des commentateurs, surtout chez les "déçus" du MoDem (un quarteron de militants en retraite, comme dirait un Général bien connu) qui prêtent à rire : outre qu'ils font circuler des informations sans vérification, dès qu'un nom est cité, on hurle, qui que ce soit, systématiquement au déni de démocratie. Rien n'est dit, rien n'est fait, aucune décision n'a été prise, mais ce n'est pas grave, le siège se paie forcément ses adhérents. Le problème de certains de ses déçus, c'est qu'ils sont persuadés que leur avis est majoritaire et que tout le monde au MoDem le partage parce qu'ils ont discuté avec trois autres déçus (ce qui fait quatre au total...). Il y a des dizaines de milliers d'adhérents au MoDem : admettons qu'ils soient 200, voire 300, qu'est-ce que cela représente ? Activisme trotskiste classique. On substitue au nombre une débauche de commentaires et de billets pour mieux donner l'illusion de la masse.

    Tenez, considérons mon blog : ce n'est un secret pour personne, je me réclame du libéralisme et du centre-droit. Je suis à peu près le seul blog MoDem avec ce positionnement à l'exception du Crapaud et de Vincent. Trois blogs politiques, donc,  prônant plutôt l'indépendance du Modem, sur son aile droite, et d'obédience libérale (surtout le Crapaud et moi, à vrai dire). Trois sur plusieurs centaines de blogs MoDem. Et pourtant,  quand on observe les sondages et le comportement de l'électorat MoDem, nous sommes symptomatiques, par les avis que nous exprimons (pas tous, évidemment) de bien 50% de cet élecorat. Peut-on se fier au nombre de blogs et de commentaires, sur la Toile, dans ces conditions, pour avoir un aperçu de ce qu'est le MoDem, son élecorat ou ses adhérents ? Eh bien nullement. Il suffit d'être cent ou deux cents à faire de l'agit-prop, et, pour qui ne connaît pas la Toile, on peut alors faire passer une représentation complètement tronquée de la réalité. Ajoutez à cela quelques blogueurs externes (voir le début de mon billet) qui font du beurre là-dessus et publient n'importe quoi sans vérification, et le tour est joué...

  • Chippendales, un objet de...thérapie ?

    Je tombe sur cette insolite note du Post qui donne à réfléchir : il s'agit d'une jeune Canadienne en dépression depuis un an (et donc en arrêt de travail) qui s'est fait couper toutes ses allocations du jour au lendemain. Pourquoi ? parce qu'on l'a apperçue souriante en galante compagnie (avec des chippendales, apparemment) sur une photo de son profil facebook.

    La décision relève du manque de psychologie le plus élémentaire : déprimés, ne souriez plus, on vous croira heureux et on vous coupera toutes vos aides si vous en savez besoin. Voilà quelle pourrait être une première morale de l'histoire. Mais, au fond, ce qui est le plus idiot, c'est que le sourire ne garantit pas le bonheur. Combien d'individus se suicident du jour au lendemain sans que l'enourage ait rien soupçonné ? Peut-être que cette Canadienne a essayé de se sortir de la nasse noirâtre dans laquelle elle était plongée depuis plusieurs mois pour tenter de retrouver le goût de vivre ? Peut-être, aussi, est-ce une arnaque en bonne et due forme et avons-nous affaire à une authentique fainéante. Mais dans ce second cas, un minimum d'enquête est nécessaire. La seule consultation du profil facebook, ça me paraît un tantinet léger.

     

  • Marielle et les profs

    Le billet que j'ai écrit à propos des propositions du MoDem et d'Espoir à gauche sur le temps de travail scolaire a suscité de nombreuses réactions, y compris chez Marianne qui vient de reprendre l'article aujourd'hui.

    Tout d'abord, je voudrais redire la confiance que j'ai en Marielle de Sarnez sur les questions d'éducation. Je pense que ce sujet l'intéresse beaucoup (elle a piloté une commission de l'ADLE pendant son précédent mandat européen), ensuite, je pense que c'est aussi quelqu'un qui apprécie sincèrement les enseignants et leur travail.

    Je n'ai pas de parti pris définitif sur le temps scolaire, mais je pense, en revanche, qu'il faut avancer avec prudence et bien décanter les problèmes avant de leur proposer des solutions.

    Nous pouvons avoir des convergences avec la gauche réformiste : je pense surtout à l'économie de marché et à la solidarité pour lesquelles nous pouvons trouver des points communs. Mais sur l'éducation, les Lamy, Strauss-Khan,Royal, Rocard et Peillon pensent à peu près tous la même chose, avec quelques variantes. C'est le domaine dans lequel je souhaite que nous ayons le moins de convergences. C'est celui pour lequel je me sens le plus éloigné de ce courant politique : j'ai bien plus de convergences avec certains communistes, mais aussi certains UMP, sur la culture et l'éducation qu'avec la gauche réformiste.

    J'ai pris connaissance récemment du livret orange sur la jeunesse du MoDem. Je l'avais..."zappé". Retrouver mot pour mot la terminologie socialiste des années Jospin à propos de l'enfant et de l'école m'a fait faire un bond sur mon clavier d'ordinateur. J'y ai lu des c......eries que je n'avais encore jamais entendues jusqu'alors. Des choses comme ça, par exemple :

    Nous appelons à une évolution progressive de l’Education nationale. Trop d’importance est aujourd'hui attachée aux contenus, trop peu à l’élève destiné à les recevoir. La pédagogie doit être renforcée et non pas de plus en plus absente de la formation des enseignants. Nous estimons que nous ne pouvons plus concevoir l’enseignement comme la rencontre d’un professeur avec une classe recevant un cours magistral. Nous considérons l’apprentissage comme une relation nécessaire entre l’éducateur et l’élève. Une vision des choses, non pas nouvelle, mais à laquelle il nous semble important de redonner sens. C’est ainsi que nous pourrons espérer une éducation qui n’instille pas la concurrence, le classement et la division entre bons et mauvais, mais une éducation de la coopération, de la solidarité, une édu-cation à la paix. Une fille sur trois est déprimée (13 % tentent de se suicider), un garçon sur dix est violent au point d’avoir frappé ou blessé physiquement quelqu’un dans l’année écoulée. Or, le principal facteur de bien être ou de troubles semble être l'épanouissement scolaire. D’une part, dans les milieux les moins favorisés, l’École concentre en son sein les frustrations de la société qu’elle reflète. D’autre part, dans les milieux aisés, le surinvestissement des parents dans un parcours scolaire de compétition, de sélection et d’évitement de l’échec ou de ce qui y ressemble, fait peser sur les jeunes une pression importante qui influe sur le comportement. Le système de notation systématique et le classement qui l’accompagne ont démontré qu'ils ne parvenaient ni à éviter les cas d’illettrisme, ni à pal-lier l’effondrement du niveau de langue.

    C'est grave dans être là : le poncif bisounours le dispute à la démogagie rose jospinienne pure de dure. Ce n'est pas ce que j'ai compris du Bayrou 2007 quand je relis ses propositions sur l'éducation. Le problème, c'est que les trois quarts du livret sont de ce tonneau...

    Je voudrais rendre cette justice à Marielle que, dans son discours, c'est l'une des rares personnalités politique qui s'inquiètent de la baisse sévère d'enthousiasme des enseignants. Elle notait ainsi :

    Et regardons à quel point la situation des enseignants s’est dégradée. En quelques années, on est passé de 15 % seulement  des enseignants qui souhaitaient changer de métier,  à 65 % aujourd’hui. Et un concours - le CAPES de Lettres, pour ne prendre qu’un exemple -  qui attirait, il y a 10 ans, 12.000 candidats, en compte moins du tiers aujourd’hui.

    Ce n’est pas cela non plus, l’école de la République !

    Même sur le temps scolaire, j'observe que sa proposition s'énonce sur un tout autre ton que les condamnations que j'ai pu lire, çà et là, sur l'égoïsme ou la paresse supposés des enseignants. Par ailleurs, je comprends de ce qu'elle dit que ce projet ne s'appliquerait pour elle qu'à l'école primaire.

    La journée de travail scolaire doit être allégée pour l’enfant, et pour les professeurs afin qu’ils puissent enseigner, à un meilleur rythme.

    Là encore, Marielle a évité la démagogie qui serait de monter enseignants et parents d'élèves au nom de "l'intérêt supérieur des enfants", air connu entonné généralement par les idéologues de tout poil. En réalité, fatigue des élèves et fatigue des enseignants sont intimement liés.

    Sur l'épanouissement, heureusement, ce qu'elle a dit est d'un tout autre niveau que les bisounourseries rosissantes du livret orange :

    Voyez-vous, j’observe les débats éducatifs depuis quinze ans. Et je vois qu’il y a de larges débats, passionnés, brûlants entre, pour simplifier, ceux qui disent "l’enseignement valide repose sur des contenus solides et maîtrisés", et ceux qui disent "l’enseignement valide c’est celui qui épanouit la personnalité".

    Je ne suis pas du sérail. Et voir ce débat qui n’en finit jamais m’a toujours laissée rêveuse. Mais j’ai une opinion sur ce sujet : l’enseignement valide c’est celui qui unit les deux ! " Connaissance solide et compréhension" chaleureuse.

    Il faut des connaissances solides pour construire un jugement, une compétence, une conscience (et pour moi c’est le dernier mot qui est le plus important : je devrais même dire une conscience civique). Et il faut que s’épanouisse, cela manque trop en France, la créativité de chaque fille, de chaque femme, de chaque garçon, de chaque homme. La créativité artistique, la créativité de recherche, la créativité économique, la créativité du savoir, tout cela en réalité est lié.

    Je ne vais pas passer en revue à nouveau tout le discours de Marielle, mais il y avait à l'évidence des bonnes choses. Mais pour revenir sur le temps scolaire, je crois qu'il faut y réfléchir à deux fois plutôt que de risquer de subir la loi de l'emmerdement maximum. On ne peut évacuer d'un trait de plume l'industrie touristique qui rapporte à la France des milliards d'euros chaque année. Or, ce sont des euros qui paient entre autres l'éducation, ne l'oublions pas. On ne peut pas davantage évacuer d'un trait de plume l'organisation de la société, le rythme des parents, et cetera. J'ajoute que la plupart des activités fatiguent autant les enfants que les cours de l'école, que les parents, la plupart du temps, ne pourront pas venir chercher leurs enfants plus tôt et qu'au final, on risque d'arriver à une gigantesque usine à gaz dans laquelle les enfants ne se seront pas reposés plus pendant la journée, mais auront, de surcroît, trois semaines de fatigue en plus. Le mieux est souvent l'ennemi du bien. Méfiance, méfiance, et surtout, prudence.

    J'ajoute, au vu des premières réactions, que des déclarations de ce type sont propres à rallumer une guerre scolaire toujours mal éteinte et à favoriser les contempteurs des enseignants, toujours prompts à dénoncer l'Ennemi comme les chevaliers du Graal pouvaient traquer le Diable...

  • Bayrou ouvre les yeux sur Lamy

    Très bonne nouvelle, ce soir : j'apprends que François Bayrou s'est disputé avec Pascal Lamy. Tant mieux. En fait, quand j'évoque Lamy, ici, je ne parviens pas à trouver les mots exacts por exprimer tout le mal que je pense de ce sinistre personnage. L'achétype de cette gauche "moderne", sans scrupules, mondialiste au point d'en mépriser la France et sa culture (pensez-vous mes bons amis, les Français sont des ploucs et leurs représentations datent d'un autre âge). Il faut dire que le libre-échange tel que le conçoit Pascal Lamy piétine systématiquement toute forme d'exceptions (particulièrement culturelles). Pour lui, pas de biens supérieurs au sens où l'entend le MoDem : tout se négocie et est affaire de compromis.  Eh bien non, Pascal Lamy, le monde n'est pas un vaste marché où tout s'échange au plus offrant. Et saupoudrer votre conversion au libre-échangisme débridé avec un pseudo-discours social aura fait long feu.  Il avait été évoqué comme éventuel 1er ministre de Bayrou en 2007, et quand j'avais appris cela, j'avais un bon derrière mon ordinateur : c'eût été un casus belli pour moi. Je me réjouis donc de voir que Bayrou ne se trompe plus sur le personnage.

  • Perception du MoDem et de Bayrou

    Yess : le sondage que j'espérais voir surgir un jour : la perception du MoDem par les Français (disposant d'une connexion internet...).

    Il me paraît instructif : je suis content de voir que l'on nous attend pour défendre l'économie de marché, mais, de manière à ce qu'elle soit plus juste, notamment dans le domaine social. Bien d'accord, je n'aurais pas répondu autre chose. Lutter contre la personnalisation du pouvoir, c'est exactement mon avis : revenons aux fondamentaux de Montesquieu, je l'ai toujours dit, les corps intermédiaires. Je crois aussi que nous n'avons pas intérêt à pencher à gauche : les Français invitent le MoDem à dépasser les clivages droite-gauche, mais, dans l'ensemble, ils sont deux tiers à ne pas souhaiter que nous nous allions avec la gauche ou avec les Verts. Mieux, chez nos sympathisants, ce sont même les 3/4 qui nous recommandent l'indépendance ou une alliance avec le Nouveau Centre.

    A droite, ils sont plus de 50% à souhaiter que le MoDem recrée un parti de centre-droit. Moi, évidemment, je ne suis pas contre, cela correspond très exactement à mon positionnement politique. Mais une condition préalable, c'est qu'il serait hors de question pour moi de cautionner la conduite de l'État telle qu'elle se fait par Nicolas Sarkozy parce qu'elle nous envoie droit dans le mur.

    A droite, ils n'aiment pas Bayrou : je m'en inquiète depuis un moment, alors qu'il était au départ populaire au sein du peuple de droite. Il faut notamment en finir avec l'opposition frontale à Nicolas Sarkozy et proposer nos solutions originales aux problèmes des Français.

    Toutes tendances confondues, les Français jugent le leader du MoDem orgueilleux. Bon. Il est comme ça, c'est sa marque de fabrique. Cela a des côtés fâcheux, mais c'est aussi la garantie de son indépendance, il faut le savoir. Je regrette que les sondeurs n'aient pas proposé dans les choix possibles pour définir François Bayrou "indépendant". On peut juger probable que cela eût modifié quelque peu une partie de la physionomie du sondage.

  • Le MoDem, le maire et le chat

    Je doute que cela suffise à consoler Mirabelle après la perte de l'un de ces chats, mais voil, à défaut, une étrange histoire qui lui plaira certainement : elle implique un maire MoDem (une rareté, par les temps qui courent) et un chat.

    Cela se passe à Talence, dont Alain Cazabonne est le maire : le personnel municipal (et surtout le maire) a pris en affection une petite bête à griffes cendrée. Le sympathique animal déambule dans les étages de la mairie, cherchant ici ou là une caresse, voire un peu de nourriture, et décampant quand elle constate qu'elle est personna non grata. Rosalie, chartreuse gris cendré, a ainsi élu domicile à la mairie de Talence depuis une dizaine d'années. Elle y prend ses quartiers de jour, et n'hésite pas, quand il est libre, à piquer un somme dans le fauteuil du maire. Le quotidien Sud-Ouest rapporte ainsi les propos de l'élu centriste :

    « C'est la mascotte pour le personnel et je la protège, reconnaît Alain Cazabonne. Tous les matins depuis dix ans, elle se fait ouvrir et s'installe. » [...] « Des études très sérieuses montrent que la fréquence du ronronnement a un effet déstressant. Et puis, elle est tellement aimable ! »

    Tiens donc, ce n'est pas sans m'évoquer l'un des poèmes fameux de Charles Baudelaire sur les chats :

    [...]
    Quand il miaule, on l'entend à peine,

    Tant son timbre est tendre et discret;
    Mais que sa voix s'apaise ou gronde,
    Elle est toujours riche et profonde.
    C'est là son charme et son secret.

    [...]

    Elle endort les plus cruels maux
    Et contient toutes les extases;
    Pour dire les plus longues phrases,
    Elle n'a plus besoin de mots.

    Il y a apparemment un consensus, au sein de l'équipe municipale, pour estimer que l'animal inspire le calme et la tranquilité. C'est un personnage intéressant, Alain Cazabonne. Il va un peu à contre-courant de la doxa, notamment à propos des métropoles. Il estime, par exemple, que la condition première de la solidarité, c'est d'abord la proximité ; or, le regroupement de nombreuses communes autour d'une très grande commune va à rebours de cette dernière. Il préfère donc de petites unités institutionnelles à de gros ensembles qui broient tout. Point de vue intéressant, et pas si fréquent, par les temps qui courent, y compris au MoDem. Si, un jour, il faut repenser l'organisation des territoires, administratif, social, économique et industriel, je me demande en effet, si l'avenir, ce ne sont pas de petites villes reliées entre elles par des transports en commun à grande vitesse, disposant chacune de petites unités de production industrielle (électricité, automobile sur le modèle de ce que propose Guy Nègre) ou pour le commerce, des SCOP, par exemple. Il y a là, à mon avis, une réflexion à mener sur l'organisation du territoire que le MoDem pourrait faire valoir par la suite lors des Régionales.

    En tout cas, à Talence, pour l'instant, c'est le chat qui assure le lien social à la mairie. Ce n'est pas si mal pour un début :-)

     

  • Le Nouveau Centre doit être puissant !

    Je réfléchissais à la situation actuelle du Nouveau Centre, au sein de la majorité présidentielle, aux propositions qu'il essaie de porter et aux réactions de l'UMP et de Nicolas Sarkozy. Et réfléchissant ainsi, je me suis plu à penser que le Nouveau Centre parviendrait d'autant mieux à faire valoir ses idées qu'il serait puissant et autonome. En ce sens, il ne faut pas se réjouir des fusions systématiques entre le Nouveau Centre et l'UMP. Mais, quand le Nouveau Centre monte une liste autonome quelque part, et l'emporte de haute lutte au 1er tour (cela s'est produit il n'y a pas si longtemps lors d'une municipale partielle). Il y a des députés Nouveau Centre avec lesquels je conserve des atomes crochus, et la charte des valeurs du Nouveau Centre me convient. Évidemment, tout cela comporte des réserves : pas question de voter pour les ex-UDF qui n'ont pas soutenu Bayrou au premier tour (Santini, par exemple). Mais dans l'ensemble, le Nouveau Centre me paraît un second choix naturel dès lors qu'il présente au 1er tour une liste indépendante de l'UMP.

  • Le MoDem ne doit pas se mettre à dos les enseignants

    J'ai évoqué le discours de Marielle de Sarnez et les propositions d'Espoir à gauche, tout récemment, à la suite des rencontres de Dijon. Il y a un point sur lequel j'ai tiqué, c'est celui du temps scolaire, pour lequel MoDem et Espoir à gauche se retrouvent sur la même ligne. Voici ce que dit Marielle de Sarnez :

    Ceci doit conduire à modifier l’organisation de l’année scolaire. Elle n’est en France que de 144 jours par an (4 jours pendant 36 semaines) alors qu’elle est en Europe, en moyenne, de 185 jours. La journée des écoliers français est la plus longue du monde, mais nos écoles sont fermées la moitié de l’année. L’objectif que nous devons nous fixer est de parvenir en quelques années à rejoindre la moyenne européenne. Alors, je sais bien que nombreux seront les acteurs économiques qui interviendront pour que rien ne change, des stations de sports d’hiver aux gîtes ruraux. Mais cette réforme doit être conduite. La journée de travail scolaire doit être allégée pour l’enfant, et pour les professeurs afin qu’ils puissent enseigner, à un meilleur rythme.

    Et voici ce que propose Espoir à Gauche :

    Elèves stressés, ayant perdu le goût d'apprendre et de découvrir, temps scolaire mal réparti avec des journées trop longues et trop peu de jours et de semaines d’enseignement sur l’année... Voilà des problèmes que nous connaissons tous et que nous ne pouvons plus ignorer, sauf à renoncer à notre idéal commun d'une école qui "élève" ses "élèves". Il est temps de prendre à bras-le-corps ces défis en défendant une refonte de l'organisation du temps scolaire. Nous proposons donc :

    • des semaines mieux aménagées avec une réduction de 20% des horaires d'enseignements hebdomadaires pour les élèves...
    • ...ainsi que des journées de cours réduites et réorganisées pour ouvrir l'école à d'autres activités...
    • ... permises par 3 semaines d'allongement de l'année scolaire.

     

    Et moi, je mets très sévèrement en garde le MoDem : François Bayrou a réalisé une percée au sein de l'électorat enseignant, parce qu'il a été le seul candidat à ne pas lui faire porter le chapeau des difficultés de l'école. Ce qui est patent et commun, dans les propositions de Marielle de Sarnez et d'Espoir à gauche, c'est que les deux veulent augmenter le temps de travail des enseignants, tout comme Royal en 2007 avec ses 35 heures, manifestement sans aucune contrepartie.  Si le nombre d'heures de cours diminuent pendant la semaine, qui s'occupera alors des enfants laissés à eux-mêmes ? Soit des animateurs, et cela coûtera très cher, soit les enseignants eux-mêmes, instrumentalisés une fois de plus. De plus, cette organisation du temps scolaire ne correspond pas à notre organisation économique. Quant à l'argument de Marielle qui consiste à dire que la moyenne des pays européens est organisée ainsi, donc qu'il faut que nous fassions pareil, il n'est pas recevable. Ce n'est pas une garantie de qualité.

    J'ai entendu les premières réactions de quelques amis enseignants, et je puis d'ores et déjà dire qu'elles sont très mauvaises. Ils sont furieux. A vrai dire, pour ma part, j'estime que tout travail mérite salaire. S'il y a trois semaines de cours en plus, elles doivent être payées. Les 20% d'heures en moins, c'est un peu se moquer du monde : cela fera un argument supplémentaire pour ceux qui disent que les enseignants ne travaillent pas beaucoup d'heures, et ce sera un prétexte pour réaugmenter tôt ou tard la semaine de travail des enseignants.

    J'ai le souvenir d'avoir entendu Bayrou dire qu'il fallait cesser de réformer sans cesse l'Éducation nationale. Je crois que le MoDem serait bien inspiré de tenir compte de ce sage avertissement.

    Le MoDem, sur ce point, a raté une occasion de se démarquer de la doxa socialiste (reprise désormais avec astuce par la droite). La population enseignante, est, depuis des années, quelque peu "écorchée vive". Par les temps qui courent, c'est une erreur que de lui jeter de l'huile sur le feu.

  • Ali baba, le sukuk et les quarante dettes

    Oh, l'instructif article de Sylvain Lapoix que voilà, ce matin, dans Marianne2 ! La France, depuis quelque temps, s'intéresse de près à la finance islamique, et, par exemple, l'université de Paris-Dauphine vient même d'ouvrir un diplôme universitaire de finance islamique.

    Voyons, voyons : qu'avais-je constaté, au dernier équinoxe d'automne ? Que la France venait de modifier son code civil afin d'introduire les obligations islamiques en droit français. Jusqu'ici, j'avais pensé que c'était là l'occasion d'organiser un juteux appel de fonds en provenance des pays de l'or noir. Mais c'est encore plus subtil que je ne l'avais imaginé et Sylvain Lapoix l'explique très bien : les fameux sukuks, dont j'ai déjà parlé ici, ne sont pas considérés comme des créances, mais comme des titres de propriété. C'est très très très utile quand on cherche à évaluer le montant d'une dette. Par exemple, jouons au Dettopoly : dans la famille déficit budgétaire monstrueux, je choisis la France. Ah, mais, comment se fait-ce, la dette de la France a baissé alors que son déficit budgétaire a augmenté ? Hé hé, magie ! Prononce avec moi le mot magique "sukuk" et toutes tes dettes se transformeront en titres de propriété. Mieux, c'est ton prêteur, devenu propriétaire, qui sera considéré comme endetté au même titre que toi, puisque vous serez co-propriétaires...

    Ainsi, la France, en tant que nation, pourrait devenir la co-propriété des brillantes démocraties que sont les pays du Golfe persique. Et bien sûr, son gouvernement va pouvoir continuer à creuser le déficit tout en clamant que la dette s'est réduite... Ah, au fait, on comprend peut-être mieux le récent voyage (non-officiel) de Nicolas Sarkozy en Arabie Saoudite.

    C'est le trésor d'Ali Baba ces sukuks : on va pouvoir faire au moins quarante dettes avec...

  • Mondial, la France se qualifie contre l'Eire

    La France ira finalement en Afrique du Sud, mais vraiment pas avec la manière. Elle a égalisé dans les prolongations (104ème minute) sur un but de Gallas, servi par un centre d'Henry. L'inconvénient, c'est que la réception de la balle a manifestement été contrôlée de la main. L'arbitre n'a rien vu. Les Irlandais, qui n'ont pas démérité, ne méritaient pas ça...

    Chapeau à la Grèce, un pays que j'aime beaucoup, qui s'est qualifiée en Ukraine. Je suis content de les savoir qualifiés, les Grecs !