J'ai évoqué le discours de Marielle de Sarnez et les propositions d'Espoir à gauche, tout récemment, à la suite des rencontres de Dijon. Il y a un point sur lequel j'ai tiqué, c'est celui du temps scolaire, pour lequel MoDem et Espoir à gauche se retrouvent sur la même ligne. Voici ce que dit Marielle de Sarnez :
Ceci doit conduire à modifier l’organisation de l’année scolaire. Elle n’est en France que de 144 jours par an (4 jours pendant 36 semaines) alors qu’elle est en Europe, en moyenne, de 185 jours. La journée des écoliers français est la plus longue du monde, mais nos écoles sont fermées la moitié de l’année. L’objectif que nous devons nous fixer est de parvenir en quelques années à rejoindre la moyenne européenne. Alors, je sais bien que nombreux seront les acteurs économiques qui interviendront pour que rien ne change, des stations de sports d’hiver aux gîtes ruraux. Mais cette réforme doit être conduite. La journée de travail scolaire doit être allégée pour l’enfant, et pour les professeurs afin qu’ils puissent enseigner, à un meilleur rythme.
Et voici ce que propose Espoir à Gauche :
Elèves stressés, ayant perdu le goût d'apprendre et de découvrir, temps scolaire mal réparti avec des journées trop longues et trop peu de jours et de semaines d’enseignement sur l’année... Voilà des problèmes que nous connaissons tous et que nous ne pouvons plus ignorer, sauf à renoncer à notre idéal commun d'une école qui "élève" ses "élèves". Il est temps de prendre à bras-le-corps ces défis en défendant une refonte de l'organisation du temps scolaire. Nous proposons donc :
- des semaines mieux aménagées avec une réduction de 20% des horaires d'enseignements hebdomadaires pour les élèves...
- ...ainsi que des journées de cours réduites et réorganisées pour ouvrir l'école à d'autres activités...
- ... permises par 3 semaines d'allongement de l'année scolaire.
Et moi, je mets très sévèrement en garde le MoDem : François Bayrou a réalisé une percée au sein de l'électorat enseignant, parce qu'il a été le seul candidat à ne pas lui faire porter le chapeau des difficultés de l'école. Ce qui est patent et commun, dans les propositions de Marielle de Sarnez et d'Espoir à gauche, c'est que les deux veulent augmenter le temps de travail des enseignants, tout comme Royal en 2007 avec ses 35 heures, manifestement sans aucune contrepartie. Si le nombre d'heures de cours diminuent pendant la semaine, qui s'occupera alors des enfants laissés à eux-mêmes ? Soit des animateurs, et cela coûtera très cher, soit les enseignants eux-mêmes, instrumentalisés une fois de plus. De plus, cette organisation du temps scolaire ne correspond pas à notre organisation économique. Quant à l'argument de Marielle qui consiste à dire que la moyenne des pays européens est organisée ainsi, donc qu'il faut que nous fassions pareil, il n'est pas recevable. Ce n'est pas une garantie de qualité.
J'ai entendu les premières réactions de quelques amis enseignants, et je puis d'ores et déjà dire qu'elles sont très mauvaises. Ils sont furieux. A vrai dire, pour ma part, j'estime que tout travail mérite salaire. S'il y a trois semaines de cours en plus, elles doivent être payées. Les 20% d'heures en moins, c'est un peu se moquer du monde : cela fera un argument supplémentaire pour ceux qui disent que les enseignants ne travaillent pas beaucoup d'heures, et ce sera un prétexte pour réaugmenter tôt ou tard la semaine de travail des enseignants.
J'ai le souvenir d'avoir entendu Bayrou dire qu'il fallait cesser de réformer sans cesse l'Éducation nationale. Je crois que le MoDem serait bien inspiré de tenir compte de ce sage avertissement.
Le MoDem, sur ce point, a raté une occasion de se démarquer de la doxa socialiste (reprise désormais avec astuce par la droite). La population enseignante, est, depuis des années, quelque peu "écorchée vive". Par les temps qui courent, c'est une erreur que de lui jeter de l'huile sur le feu.
Commentaires
Mouais, c'est bien joli tout ca, mais il conviendrait de comparer ce qui est comparable, à savoir les infrastructures ne sont pas les memes!
Alors il faudrait mener une révolution architecturale avant d'envisager un aménagement des horaires qui compliquerait encore davantage la "vie" aux parents!
A moins d'avoir comme objectif d'abandonner complètement le domaine public! Et d'opter pour un système à deux vitesses!
En Belgique, les cours commencent à 8h30 et finissent à 15h15 mais il y a dans l'école la garderie à partir de 6h30 le matin et l'après-midi jusqu'à 18h30 (avec étude, activités, selon l'âge et les désirs de l'enfant/inscription par les parents).
Le samedi, il n'y a jamais eu école.
Mais bien le mercredi matin, même en maternelle et primaire (d'ailleurs on nomme l'enseignement maternel et primaire enseignement fondamental et est exercé dans le même établissement).
Les congés intermédiaires (Toussaint, etc.) sont seulement d'une semaine.
En effet, cela nécessite une toute autre organisation.
Je suis assez d'accord avec vous.
Les enseignants aimeraient bien pouvoir faire cours 36 semaines. Dans les lycées, reconquête du mois de juin ou pas, les élèves disparaissent à partir de mi-mai... et même les parents ne s'en plaignent pas malgré les lettres d'absence envoyées...
Sur les journées trop longues... bof, on peut toujours améliorer le système, mais arrivés au lycée, les élèves ne sont pas en sucre, il doit être possible de réclamer un certain rythme de travail.
Par contre, je diverge avec vous sur un point : il faut réformer le système éducatif, car il se casse la figure à vitesse V. Toutefois, tout changement n'est pas réforme, et ce qui se profile n'augure rien de bon.
Enfin, le propos de Marielle de Sarnez me paraît nettement plus modéré que le ramassis d'âneries contenues dans les premiers chapitres du livret orange pour la jeunesse. L'avez-vous lu ?
@ Fulrad
Je viens de découvrir le document ici :
http://matthieulamarre.lesdemocrates.fr/files/2009/06/livre_orange_final1.pdf
Je suis atterré.
Qui a pondu ce tissu de conneries ?
je m'élève contre le fait d'énoncer qu'augmenter les nombres de jours scolarisés aurait pour effet de diminuer en conséquence les heures journalières d'enseignement- ceci peut être discuté et compléter par des heures de garde, de travaux pratiques, de culture ou d'activités sportives. Ne pourrions-nous pas sortir de ce carcan où on se complaît à maintenir les enseignants....l'école est un lieu de vie et d'enseignements ,non !!
@Charrier,
Tout à fait, l'école est un lieu de vie et d'enseignement pas une "garderie", c'est la problématique des maternelles, pas suffisamment de places en crèche etc...Aussi beaucoup de parents vont vers cette option meme si l'enfant n'est pas physiologiquement pret, et subi moultes presssions pour l'etre. Peut-etre le sens caché ou eau au moulin de M.XD ?
@ l'hérétique : Je l'avais découvert sur le site de la commission sur la jeunesse. C'est le genre de lecture qui m'a conforté dans l'idée de ne pas reprendre ma carte.
On avait commis une note à ce sujet : http://unemargueriteenprovence.blogspot.com/2009/07/le-livret-orange-pour-la-jeunesse.html
Et ça recommence... ! Dès que le confort des profs est en jeu, on se fout pas mal des enfants et on ne tient aucun compte des travaux des chronobiologistes et des constatations des pédiatres. Heureusement qu'il y a quelques professeurs honnêtes qui reconnaissent que la journée de classe est bcp trop longue en France.
@Géraldine,
Bah nan clowny, justement nan! :)
Mais la charrue avant les boeufs n'a jamais fonctionné, chai pas compliqué à comprendre.
On nous a servi la chronobiologie pour justifier la semaine de quatre jours... et maintenant on la ressort pour dire que c'est mal... Je me demande d'où vient la légitimité des "chronobiologistes" (il y a un diplôme qui sanctionne l'appellation chronobiologiste ? ou faut seulement être copain avec le ministre ou la FCPE ?)
Mais bon, il est mignon le troll anti-prof (notamment la notion de confort des profs... sic) ^^
@ Géraldine
que la journée soit longue, c'est une chose, mais imposer trois semaines non payées à des salariés, le moins que l'on puisse dire c'est que cela n'a pas l'air de vous gêner plus que cela.
ça frise un peu l'argument populiste, non, de s'en prendre au "confort" des profs, comme vous dites...
@ Fulrad
C'est comme la recherche pédagogique : en soi, la chronobiologie est une chose intéressante, mais dès que c'est instrumentalisé au profit de l'idéologie, cela devient une cata. Comme Géraldine n'a toujours pas consulté le lien que je lui ai fourni vers une synthèse de travaux de chronobiologistes, elle n'a pas compris que le monde n'est pas formaté comme elle l'aimerait et que les enfants ont en réalité des rythmes assez différents d'un endroit à un autre et entre eux.
Quant on commence à invoquer l'intérêt supérieur des enfants, je me méfie, d'ailleurs. Cela cache souvent autre chose.
Sur l'école, il faut réfléchir posément, pas en assénant des vérités et pas en braquant les acteurs de l'école.
On peut réfléchir sur le temps scolaire, mais imposer du temps de travail sans contrepartie de surcroît, c'est inadmissible. Géraldine brandit de grands principes, mais ce fait élémentaire n'a pas l'air de la gêner plus que cela...
@ charrier
euh...je n'ai pas très bien compris ce que vous vouliez dire exactement. Pouvez-vous préciser votre pensée.
@Fulrad et @l'hérétique
C'est presque toujours la même réaction égoïste de la part de mes collègues quand je parle de ce sujet dans la salle des profs. Je dis "presque", car certains sont plus honnêtes que d'autres.
@l'hérétique
je vous conseille de lire "Les rythmes de vie de l'enfant du tout petit à l'adolescent" de Pierre Crépon (retz)
@fulrad qui dit
"Je me demande d'où vient la légitimité des "chronobiologistes" (il y a un diplôme qui sanctionne l'appellation chronobiologiste ? ou faut seulement être copain avec le ministre ou la FCPE ?)"
L'importance de la chronobiologie a été pressentie par Hippocrate, Pline..... Seguin et Lavoisier vers 1790... Chossat en 1843... Cette science s'est érigée en science autonome plus récemment, vers 1950.
On doit de nombreux ouvrages à une équipe de chronobiologistes du CNRS dirigée par A.Reinberg.
@ Géraldine
Je le lirai. Concrètement, pouvez-vous préciser exactement ce que vous jugez égoïste ?
Les professeurs préfèrent avoir des journées de classe plus longues et plus de semaines de vacances, même s'ils savent que ce n'est pas l'idéal pour les élèves.
@ Géraldine
Bizarre, ce n'est pas trop le ressenti que j'ai de pas mal d'amis ou de connaissances profs. Ils estiment, au contraire, qu'au-delà de 5 heures par jour, ils commencent à peiner et à ne plus être efficaces.
A mon avis, les rythmes de l'enfant et ceux de l'adulte pourraient se croiser au moins partiellement.
Vous faites tout de même beaucoup de procès d'intention aux enseignants, j'ai remarqué.
Moi, ce qui me choque, au PS et à l'UMP, c'est la désinvolture avec laquelle ces deux partis traitent les enseignants. Je serais gêné si le MoDem commençait à en faire autant, notamment avec des discours comme celui que vous tenez. Et le fait que vous soyez de la partie n'y change rien.
@l'hérétique
Vous dites :
"Bizarre, ce n'est pas trop le ressenti que j'ai de pas mal d'amis ou de connaissances profs."
Cela n'a rien de bizarre, nous n'avons sûrement pas le même genre d'amis. Nous avons des caractères très différents tous les deux et nous avons rarement les mêmes idées sur bien des sujets (les banques, Israël , Sarkozy etc ...)
Vous parlez de la "désinvolture" avec laquelle on traite les enseignants : cela ne me dérange pas beaucoup. Mais ce qui me choque énormément c'est la "désinvolture" avec laquelle on traite les élèves.
"Ils estiment, au contraire, qu'au-delà de 5 heures par jour, ils commencent à peiner et à ne plus être efficaces."
Je ne comprends pas très bien ce que vous voulez dire, le fait que les profs disent qu'ils sont fatigués après 5 heures de cours ne les empêche pas de préférer que les journées de classe soient plus longues, si ça peut leur permettre d'avoir plus de vacances.
Voulez-vous dire qu'il faudrait des journées moins longues qu'actuellement et autant de vacances ?
En toute franchise, peu importe, tout ce que je vois, c'est que faute d'infrastructure adaptée je vois mal comment mettre en application le schmilblick. Seuls certains établissements privés le pourront.
D'accord avec l'article, mais comme dit Fulrad, on ne peut pas en rester au statu quo...
(L'Hérétique, maintenant que vous avez pris connaissance des inepties que pondent certaines commissions, j'espère que vous userez de vos entrées où l'on sait pour pousser à redresser la barre...)
@ Géraldine
Non, je veux dire que je vous rejoins sur la constat que les journées peuvent être longues mais pas seulement pour les élèves.
Avec la semaine actuelle de cours qui fait 5 jours, cela ne pose pas de problèmes de répartition, je pense. Ce n'est donc pas un problème de vacances.
C'est idiot de parler de la désinvolture avec laquelle on traite les élèves. Il n'y a pas de cas général : cela peut être vrai en certains endroits, avec certaines personnes, mais pas avec d'autres. Pour quelqu'un qui est censé enseigner, vous avez une méconnaissance rare de la diversité du milieu éducatif.
Certains enseignants, comme je le disais, préfèrent moins d'heures par jour sur plus de jours, d'autres, au contraire, faire des journées plus longues mais sur un temps raccourci.
Cela dit, c'est incroyable le poujadisme et le mépris avec lequel vous parlez des enseignants : vous ne leur prêtez que la seule intention d'avoir le plus de vacances possible. On dirait du FN ou du MPF dans le texte, et encore...Notez, on trouve aussi cela au PS et chez quelques UMP.
Difficile de discuter éducation avec quelqu'un convaincu que les enseignants sont tous des paresseux (il y en a certainement, mais comme partout) pressés de retrouver leurs sacro-saintes vacances. Vous ne seriez pas dans la commission éducation du MoDem, vous par hasard ?
@ Florent
Florent, vous surestimez mes pouvoirs...J'ai envoyé un courrier à Marielle à propos de cette intervention, mais ne vous faites pas d'illusion. Je ne décide d'absolument rien au MoDem, et je n'y ai aucune influence. Je ne fais d'ailleurs partie d'aucun organe exécutif.
Je pense que je vais faire un billet pour flinguer le livret orange pour la jeunesse, mais il faut aussi que je me renseigne pour savoir qui l'a écrit, et que je trouve le moyen de savoir ce qu'en pensent le coordinateur de commission éducation et Bayrou et que je compare avec ce qu'il y a dans le document de synthèse.
@L' hérétique,
Effectivement, il faut essayer de frapper à différentes portes, je vous y encourage. :)
Peut-etre devriez-vous envisager aussi une synthèse du travail collectif ayant eu lieu sur votre blog sur ce thème, à adresser avec votre courriel.
@+
@ Florent et Fulrad
En tout cas, le document de synthèse est d'une toute autre qualité, je vous rassure, et on n'y retrouve absolument pas le gloubi-glouba pré-jospiniste qui figure dans le livret orange pour la jeunesse (quelle c.....ie, ce truc !).
@l'hérétique
Vous dites:
"Certains enseignants, comme je le disais, préfèrent moins d'heures par jour sur plus de jours, d'autres, au contraire, faire des journées plus longues mais sur un temps raccourci."
Oui, c'est exact. Mais je parlais des vacances. Les profs trouvent qu'ils sont mal payés et ils estiment que ce qui compense ce bas salaire, c'est le fait d'avoir de longues vacances. Ils ne hurlent pas tous quand on veut en raccourcir la durée, car il y a heureusement quelques exceptions assez honnêtes pour reconnaître que le calendrier scolaire français n'est pas idéal pour les élèves.
Parmi ceux qui ne veulent pas qu'on touche à leurs vacances, certains travaillent beaucoup pour préparer leurs cours et d'autres pas. Mais paresseux ou pas, ils savent trop rarement passionner leurs élèves, malheureusement.
Les profs se plaignent que les parents d'élèves les critiquent beaucoup (même si beaucoup de parents s'abstiennent de leur dire quelque chose, de peur que leur enfant en subisse les conséquences). Quand je vois certains cours et les corrections de certains devoirs, je donne raison aux parents neuf fois sur dix.
Peut-etre Géraldine, mais j'ai aussi été témoin de "cabales" de parents envers une enseignante à couleur de peau différente, et une directrice nouvellement nommée qui bataillait pour remettre de l'ordre dans une cour violente, et avait accepté des enfants handicapés dans son établissement.
J'avoue que cela m'a motivé à intervenir, je ne pouvais pas humainement parlant ne pas essayer de les aider.
@ Géraldine
J'essaie pour ma part de ne pas trop juger. J'ai été confronté au pire et au meilleur. Mais quand j'ai eu le meilleur j'ai vraiment été très content. J'ai notamment eu affaire à deux institutrices exceptionnelles, deux directeurs d'école vraiment super, et une psychologue scolaire compétente et très humaine. Quand vous tombez sur des équipes hors-pairs, compétentes et bienveillantes, vous aimez vraiment ces enseignants-là même si vous avez eu un bras cassé une fois.
Globalement, depuis que j'y suis confronté, les enseignants de maternelle et d'école primaire m'impressionnent.
Alors dire que ce sont des fainéants alors que je les ai vus si consciencieux, si disponibles et si attentifs, j'ai un peu mal pour eux, vous voyez...
Pour le collège, je pense que c'est sans doute plus diversifié. Mais on peut aussi tomber sur des enseignants hors-normes également. J'ai encore un souvenir ému de deux de mes professeurs de français.
@Martine
Je ne parle pas de cas comme celui de cette directrice (et vous ne dites pas pourquoi l'enseignante "à couleur de peau différente " était critiquée). Je parle de cours et des corretions.
J'ai écrit "neuf fois sur dix" . Il y a bien entendu des cas où les parents sont absolument infects.
Avis tout à fait partagé avec l'Hérétique . Le monde enseignant porte trop souvent le chapeau des difficultés rencontrées à l'Education Nationale.
J'ai pris la peine de lire la synthèse et quelques contributions d'adhérents au congrès d'Arras.
Si certaines de ces contributions sont retenues par le Mouvement Démocrate , il y aura de quoi s'inquiéter. On y retrouve souvent les refrains habituels et beaucoup de blablabla .........Certaines mesures annoncées comme des mesures phares me paraissent même être inquiétantes.
@l'hérétique :
Vous me dites
"Alors dire que ce sont des fainéants alors que je les ai vus si consciencieux, si disponibles et si attentifs, j'ai un peu mal pour eux, vous voyez..."
Je vous signale que j'ai écrit :
"Parmi ceux qui ne veulent pas qu'on touche à leurs vacances, certains travaillent beaucoup pour préparer leurs cours et d'autres pas. Mais paresseux ou pas, ils savent trop rarement passionner leurs élèves, malheureusement."
Et quand je dis que 9 fois sur 10 ,les parents ont raison lorsqu'ils critiquent les cours et les corrections de certains professeurs, ça ne veut pas dire que 9 professeurs sur 10 sont mauvais.
Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit.
Tempête dans un verre d'eau : cette mesure serait bloquée par les lobbys avant même d'avoir été expérimentée. C'est beau la politique fiction :)
Bonjour,
Est-il encore possible de discuter sur les idées de catégories de personnes qui sont incapables de réformer les structures où ils évoluent. toutes les composantes, les acteurs et non-acteurs de notre société ont bougé, évolué, changé sauf les politiques qui continuent à faire du clientélisme ou à tenter de créer des guerres civiles pour ne pas avoir à TRAVAILLER des idées.
Une autre affaire qui risque de faire scandale:
C'est parce qu'une enseignante veut faire cours que des élèves d'une classe de terminale technologique du lycée parisien Jean-Lurçat (13e arrondissement) tentent d'en changer. Claudine Lespagnol n'est pas une débutante. A 58 ans, dont huit dans l'établissement, elle n'a plus envie que les lycéens téléphonent ou envoient des SMS pendant ses cours d'anglais. Et ne souhaite plus voir "des filles s'y maquiller, miroir en main, ou s'épiler le sourcil", situation que dénonce une autre enseignante de la même classe.
Claudine Lespagnol est, de son propre aveu, "un peu sévère... enfin, si l'on considère que leur demander de ranger leur téléphone - sans le leur confisquer, puisque nous n'avons pas le droit -, c'est être sévère". Pour certains élèves, c'est insupportable.
Le 20 octobre, ils signent - à la quasi-unanimité de la classe - une lettre au proviseur dans laquelle ils lui "conseillent vivement d'opérer un changement de prof". La proviseur aura eu beau leur expliquer son refus, le groupe ne lâche pas prise, et sous la signature "la TSTG2" - terminale sciences et technologie de la gestion - adresse une missive au professeur, à qui ils viennent de voler une clé USB.
Ils lui conseillent "de procéder à un changement d'attitude, et de cesser de faire des remarques à chaque fois que l'on a un téléphone entre les mains, car cela est une perte de temps. (...) Vous nous prenez trop au sérieux en nous engueulant à chaque cours". Singeant la rhétorique des bulletins scolaires, avant de descendre d'un cran leur registre de langage, ils ajoutent : "Si ce n'est pas le cas et qu'il n'y a aucun effort de changement de votre part, nous n'avons plus que quelques mots à vous dire : allez vous faire enc..." Mme Lespagnol a déposé une plainte pour cette lettre, les menaces verbales qui l'ont précédée, et le vol de sa clé USB.
Depuis jeudi 19 novembre, les enseignants de ce lycée de plus de 1 200 élèves ont débrayé. La proviseur est en arrêt-maladie. Lundi 23, l'inspecteur d'académie devait dire à la classe "combien ces faits sont inacceptables". Mais il reconnaît que "la sanction collective n'existe pas".
De leur côté, une partie des enseignants se trouvent bien peu soutenus par leur direction. Selon Marie-Hélène Fougeron, professeur et militante de SUD, aurait "été évoquée l'idée de changer l'enseignante d'anglais au nom de "la continuité du service public"". Reste à savoir si cette continuité du service public d'éducation, c'est d'être devant la classe ou bien d'assurer un cours.
Maryline Baumard
http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/11/21/operation-zappe-ton-prof-dans-un-lycee-parisien_1270172_3224.html#xtor=RSS-3208
Des commentaires intéressants :
http://www.marianne2.fr/Attention,-le-Modem-risque-de-heurter-les-profs_a182854.html?com#comments
C'est significatif comme le ton monte vite quand on évoque le sujet "enseignants". Si j'ai bien suivi, seul deux positions seraient possibles : blanc ou noir, anti ou pro. Et pour ne pas se mettre à dos lesdits enseignants, il faudrait éluder la question "éducation". Tout ça ressemble fort à de l'immobilisme... :) Mais rien n'est perdu : dès qu'on dépasse les poncifs, les gens de bonne volonté peuvent discuter - comme en témoigne l'échange entre L'hérétique, Géraldine et Martine (plus haut).
Je ne connais pas grand chose au monde de l'éducation mais je constate qu'il est difficile de ne pas voir un problème majeur - auquel il faut s'affronter, qu'il va falloir gérer. Le nier est absurde. Désigner des boucs émissaires sans réfléchir l'est tout autant. Il va falloir faire quelque chose. Non ? Il nous faut des "états généraux" de l'éducation. Des vrais : pas de l'esbroufe à la Sarkozy ni du délayage participatif, façon catalogue, dans lequel les contributeurs ont figés leurs idées avant d'engager le dialogue. Il nous faudrait un "commentonfait.fr de l'éducation" (l'initiative d'Alexandre Jardin en 2007) où les profs et autres pro pourraient s'exprimer, dire leur vécu, proposer leurs idées - et où les parents aussi pourraient réagir, contribuer, apprendre et comprendre aussi...
+++
Deux remarques à propos du travail des commissions "Modem". D'abord, François Bayrou a indiqué que pour lui leur production sera un point de départ - pas un point final. (Souvenez-vous aussi que même si c'est sans doute regrettable, il ne se sent pas toujours "lié" - puis-je écrire cela - par le travail du parti). Par ailleurs, ayant collaboré à deux (autres) commissions, je crois pouvoir dire que le travail y est effectué par un petit nombre de gens, qui ne fixent assurément pas la "ligne" du parti (enfin pas encore - 2012 c'est encore assez loin). Ceci explique peut être cela.
Tout à fait d'accord avec la proposition de Sarnez.
Pourquoi ces craintes ? il s'agit d'avoir (pour les profs et les élèves) la même quantité de travail, mais mieux réparties.
Je suis prof d'écoles... Sur la journée de 6 heures de travail il y a près d'un 1/3 du temps où les élèves n'y sont plus: Ils ne sont plus attentifs, et souvent agités.
Cher prof, ne regarde pas que par le petit bout de la lorgnette, tu y gagneras en qualité de Vie, de condition de travail.
Pour ce qui est des lobbys qui riquent de monter, une fois de plus au créneau, pour une fois NE LES ECOUTONS PAS. La qualité de l'enseignement est déterminante pour l'avenir de la France et c'est cela qu'il faut privilégier... N'en déplaise à notre blogueur, on peut regarder ailleurs et prendre ce qu'il y a de positif chez les autres... en Finlande par exemple.
La Finlande...Que plus de deux ans que j'entends cette argumentation...La grande différence, mais qui est de taille tout de meme est qu'en Finlande les établissements sont construits selon un schéma bien précis: à savoir que les infrastructures sportives et culturelles sont intégrées au sein meme des étblissements, voyez-vous? Ce qui est loin d'etre le cas chez nous! Mis à part dans certains établissements privés ou "Européens", mais pas la majorité, eh nan...
En plus, elle a "copieuh" les US, et peu d'immigration...Alors p't bien qu'il faudrait comparer ce qui est comparable.
Bien à vous
@Martine
Ce n'est pas la raison principale.
On ne laisse aucun enfant de côté. On fait le maximum pour aider le plus tôt possible les enfants ,dès qu" ils ont des difficultés... ça coûte cher, mais ça vaut le coup.
Pas d'accord, l'Hérétique, sur la question de payer les profs + sous prétexte qu'ils travailleraient 3 semaines de + : il y a bien longtemps, depuis le début en fait, que leur salaire est en quelque sorte "annualisé" ce que beaucoup ignorent, les longues vacances ne sont pas assimilables aux "congés payés", c'est un peu comme si ils capitalisaient les heures sup durant la période scolaire et les récupéraient pendant les vacances .
( Les instits de la grand époque, avant les années 50, quand ils étaient très considérés et plutôt bien rémunérés, ont copieusement râlé contre les "congés payés" qui envahissaient les lieux touristiques qu'ils affectionnaient)
Voilà pourquoi la proposition de 35 heures de Ségolène était entre autres une imbécillité. Par contre je peux vous dire que cette demande de moins d'heures de classe dans l'année est une demande très ancienne de beaucoup d'enseignats, les instits en particulier, qui constatent leur propre épuisement nerveux au long des semaines travaillées et le défaut d'attention des chères têtes blondes au fur et à mesure que la période scolaire avance.
Par contre où je suis d'accord, c'est que le côté épineux de la question est d'ordre économique, à savoir "que fait on des enfants pendant ce temps libre et surtout avec quel argent et qui paye ?.." cette question a toujours bloqué ce genre de proposition et gageons qu'elle la bloquera encore longtemps.
@Géraldine,
Croyez-vous que je l'ignore?
C'est un tout, l'un ne va pas sans l'autre.
Bien à vous
Bonjour "au chat qui pêche"
Tout peut se discuter à condition que chacun y trouve son compte. Voilà les bases d'une négociation. Je vous poserais juste une question : le feriez-vous dans votre métier ? Des heures en moins dans la journée, mais trois semaines de plus. Sans compensation salariale, évidemment, puisque c'est ce que vous proposez...
Moi, je ne suis pas hostile a priori à une recomposition du temps scolaire, je dis simplement que cela ne s'annonce pas comme cela, de manière unilatérale et sans concertation.
Ensuite, je mets en garde contre ce travers bien français : on est toujours d'accord pour que LES AUTRES fassent un effort (taxation des banquiers, temps de travail des enseignants, fin des régimes spéciaux et cetera...).
Je crois qu'on pourra débattre de bien des choses en France, le jour où la remise à plat sera GÉNÉRALE.
Monter une partie de la population contre une autre, je n'aime pas cela, et j'avais apprécié que Bayrou dénonce ces procédés en son temps (juges avec Sarkozy, enseignants avec Royal).
@l'hérétique : Oui je le ferais dans mon métier, toutes proportions gardées, sachant que si on m'enlève 3 semaines de vacances d'été, il ne me resterait plus du tout de congés d'été .. Il y a longtemps que dans ma boite, nous ne prenons pas plus de trois semaines, voire deux semaines et demis, de vacances en été, car ça pose trop de problème pour se faire remplacer, tant on est à flux tendu de personnel et tant les boites d'intérim envoient leurs troupes à l'Hôpital, où il y a urgence et dans le privé, où c'est mieux payé....(précision : je suis infirmière de la fonction publique territoriale )
Mais enfin... à vrai dire j'aimerais mieux ne travailler que 6 h par jour, au lieu de 7h30-8h, car quand arrive la septième heure, je suis souvent tellemenT vidée que je me mets à ralentir, ralentir, et perdre du temps, dans aucun doute, à éviter les fautes d'attention et les pannes de transmissions.
démocratement votre
chat qui pêche
@l'hérétique
"Ensuite, je mets en garde contre ce travers bien français : on est toujours d'accord pour que LES AUTRES fassent un effort"
Lorsqu'il faut choisir entre les élèves et les professeurs,j'estime que ce sont les élèves qu'il faut défendre en priorité.
Euh, mon domaine professionnel ayant vécu ce style d'efforts, je ne saurais trop le recommander.
Il nous arrive très souvent d'avoir des amplitudes horaires de 10/12h avec 5/6h seulement de comptabilisées...
Alors, je vous suggère un peu plus de réflexion sur ce thème.
Etant prof, je sais à quel point les élèves peuvent être fatigants. Mais je maintiens que les journées des élèves devraient être moins longues , que ça plaise ou non aux profs d'avoir moins de vacances.
Il y a d'ailleurs des inégalités entre les profs, pas seulement parce que certains enseignent dans le primaire et d'autres dnas le secondaire, mais parce qu'il y a des matières qui demandent bcp plus corrections que d'autres etc.
Quand on dit qu'1 h de cours, correspond à 2,5 h à cause des préparations et des corrections, ce n'est pas toujours exact.
@ au chat qui pêche et à Géraldine
Fondamentalement, je ne suis pas contre le principe, je le répète, mais je condamne la méthode qui consiste à imposer d'en haut une telle réforme.
On ne peut ignorer tous les acteurs dans une réforme de cette ampleur.
Cela signifie aussi que la saison touristique sera concentrée sur un seul mois ou presque en été. Les infrastructures ont rarement été prévues pour cela.
Les enseignants travaillent déjà la première semaine de juillet. Le système proposé impose donc de faire sauter complètement le mois de juillet.
Bon courage...Il me semble que notre société a tout de même d'autres priorités.
Peut-être vaudrait-il mieux commencer par rétablir le samedi matin, au moins une fois sur deux.
Cela dit, sur la fatigue, je vous rejoins : je vois bien dans quel état est mon second quand il se traîne au sens propre sur le paillasson pour rentrer à la maison chaque soir...
Surtout ne pas essayer !!!! Les profs censés forger l'esprit des élèves à la plastique sont aussi figés dans leurs positions qu'un tank ensablé qui a perdu chenilles et moteur. Leur vie est très dure est c'est pour cela que depuis quarante ans rien ne bouge dans leur petit monde!!! Une mesure après une fronde éléphantesque devient une "mesurette" évidemment inutile est contreproductive (l'important ici c'est que les profs gagnent et les décideurs gardent la face) Et les profs nous sortent : voyez, on vous l'avez bien dit.
20% de 40h c'est pas mal. Mais qui fait 40h chez les profs ???
@ravaja,
Bah, si justement j'ai essayé raison pour laquelle, je maitrise un peu le sujet.
Maintenant, si vous aimez le schéma à double vitesse...
@ ravajalamuker
Ben, le moins qu'on puisse, dire, c'est qu'au moins, vous avez le sens de l'image, vous :-D