Quand le thème de l'immigration revient en force dans le débat politique en France, ce n'est jamais bon signe, car cela permet d'occulter les problèmes principaux.
Toutefois, ne nous dispensons pas d'une réflexion sur le sujet.
Succinctement, voici ce que l'on peut dire : quand l'immigration se fait pour couvrir un déficit de main d'oeuvre structurel, les effets sont a priori positifs, puisque les emplois pourvus rapportent à la fois en impôts et en croissance à la France, via la consommation.
Si en revanche, l'immigration se fait dans un secteur concurrentiel avec pour objet inavoué de faire baisser les coûts de main d'oeuvre, les résultats sont désastreux. Cette immigration-là ne génère pas d'emplois en plus et crée des tensions sociales : malheureusement, l'immigration des années 70 participe certainement pour une large partie de cette catégorie.
Si l'immigration se fait dans un secteur de pointe où la France ne dispose pas de spécialistes, les conséquences sont très positives, car en sus d'un impact de croissance et de bénéfices fiscaux, on peut tabler sur les effets positifs de l'innovation.
Demeure un problème éthique : l'argent des travailleurs immigrés contribue au développement de leurs pays d'origine, souvent moins développés. Le regroupement familial tarit forcément cette mane.
De toutes façons, la France devrait marquer une pause, alors qu'elle peine tant à digérer les vagues d'immigration successives des 30 dernières années. N'oublions pas qu'elle a la plus forte population immigrée d'Europe !
Plus généralement, il est très déraisonnable d'accepter l'immigration quand on ne peut leur proposer que du chômage ou alors des emplois de nature conjoncturelle.
Il faudrait mener une politique inverse de celle qui est préconisée actuellement. Aujourd'hui, l'immigré vient et doit justifier d'un travail en France pour rester.
Il vaudrait mieux qu'une agence (l'ANPE ?) crée un service étranger à destination des missions françaises en territoire étranger et proposent aux candidats à l'émigration la liste de ses emplois non pourvus.
Commentaires
regardez mon blog
Excellent blog, bravo !
mettez un comentaire sur mon blog merci
Votre lucidité est rafraîchissante : voici du grain à moudre :
http://francelatine.over-blog.com/article-2650210.html
A bientôt
j'aime bien votre proposition de "crée un service étranger à destination des missions françaises en territoire étranger et proposent aux candidats à l'émigration la liste de ses emplois non pourvus."
çà aurait du sens en effet
A Philippe Convers,
J'ai lu votre article. Il est clair que vous mettez à mal un certain nombre d'idées reçues, et vous avez raison.
Toutefois, il y a quelques points sur lesquels je ne vous suis pas, ou, tout du moins, je vous pondérerai.
«+ L'immigration peut être temporaire, du fait des immigrants ou de celui du pays qui les accueille. Avoir travaillé légalement en France pendant trois ans ne donne pas un droit automatique à la résidence éternelle. C'est une affaire de contrat.»
Soit, mais les autorités françaises doivent aussi faire preuve de sens critique. Quand un étranger aime vraimenbt la France, et le prouve en faisant de grands effortsd pour s'intégrer et assimiler la culture et la langue française, cela me paraît mal pensé de le renvoyer dans son pays.
Ensuite à propos de la France musulmane et la France chrétienne, oui pour dire que Jacques Chirac a dit n'importe quoi, mais non pour se réjouir que la France soit chrétienne et tant mieux.
Ceci n'est pas une attaque contre la christianisme, mais vise simplement à dire que le fond du problème n'est pas là. le fond du problème, ce sont les moeurs démocratiques.
Par exemple, je pense que les Indiens, s'ils venaient s'installer en France, n'auraient pas de grandes difficultés d'intégration. Comme nous, ils vivent en démocratie depuis longtemps.
Et pour l'Islam, si souvent décrié, il ne faut aps oublier qu'il comporte des sagesses qui hélas ne sont plus promues depuis longtemps dans le monde musulman.
Je pense au soufisme (Boubakeur, le recteur de la mosquée de Paris est un soufi, par exemple).
je vous remercie de votre réponse. Il ne vous aura pas échappé que j'ai bien rappelé que la liberté de conscience n'était pas incompatible avec l'existence d'un substrat culturel chrétien, qui est justement à l'origine du progrès de nos sociétés, notamment en matière de respect de la différence.
Je note qu'il n'y a pas de pays de culture musulmane qui accueille volontiers les Chrétiens. Comprenez que j'en tire des conséquences.
sur le premier point, c'est-à-dire la prime à ceux qui veulent manifestement s'intégrer, je suis plutôt d'accord.
J'ai mis en ligne le deuxième volet de ma chronique sur l'immigration :
http://francelatine.over-blog.com/article-2783002.html
Bien cordialement,
A Philippe Convers,
qu'entendez-vous par "qui accueille volontiers les Chrétiens" ? Pourriez-vous expliciter votre propos et me donner l'exemple auquel vous pensez ?
Je n'ai pas encore le second volet de votre chronique, mais je ne vais pas manquer de le faire prochainement.
Je veux dire qu'il n'existe pas un seul pays à majorité musulmane qui offre aux Chrétiens une totale liberté de culte. Même si certains (de moins en moins) conservent des dispositions légales assurant aux Chrétiens la liberté de l'être, il leur est interdit de faire du prosélytisme et leur situation se précarise (cf la récente visite des hauts prélats de l'Eglise d'Orient à Paris, il y a qq. jours). Un exemple est frappant et illustre l'impuissance de l'occident : l'Afghanistan, ou en tout cas son gouvernement, qui doit tout à l'intervention des EU et de certains pays européens, a récemment condamné à mort un de ses citoyens converti au christianisme et ne l'a pas exécuté, in extremis, sous la pression internationale. En attendant, le tribunal n'est pas revenu sur la condamnation et le malheureux n'en est réchappé que parce qu'on l'a qualifié de fou...
A bientôt sur http://francelatine.over-blog.com
J'ai un contre-exemple avec la Turquie.
Cela dit, il est clair que l'Islam qui règne sur le monde musulman actuellement est le pire de tous ceux qui l'ont traversé en 1300 ans.
Le plus réactionnaire et le plus intolérant.
C'est en effet très malheureux. Toutefois, dans l'obscurité, il demeure des lueurs d'espoir. Croyez-moi, on aura tôt ou tard des surprises avec l'Iran par exemple.
A Philippe Convers
J'ai lu votre note suivante. Je crois que vous allez tout de même un peu vite en besogne.
Lula essaie de défendre les intérêts économiques de son pays : je ne vois pas ce que cela a de choquant. Je m'étonne que votre indignation ne s'étende pas aux mesures protectionnistes de toute sorte qu'érigent aussi bien les USA que l'Europe. Certes, ce ne sont pas des mesures ouvertement protectionnistes, mais elles le sont souvent de manière déguisée.
Tout développement économique commence par une nécessaire réforme agraire. Il est donc logique que Lula commence par là. Par ailleurs, si les pays émergents ne se développent, il n'y aura pas non plus de nouveaux marchés pour les Européens.
Pour la forêt amazonienne, rassurez-vous : depuis que els grands laboratoires pharmaceutiques ont compris qu'on y trouvait des essences uniques aux propriétés médicinales encore inconnues, et que les seuls qui en connaissaient les secrets étaient les shamans des tribus indiennes, ils se sont soudainement mués en ardents défenseurs de la cause écolo.
Je ne dis pas que c'est gagné pour l'Amazonie, mais, du coup, elle a gagné ainsi de puissants alliés.
En ce qui concerne Cuba, la pauvre... 40 ans d'économie marxiste, c'est clair que cela ne peut pas l'avoir enrichie...
Au fait, quand vous dites que Smith a gagné, vous faites allusion à Adam Smith ? je n'ai pas compris l'allusion.
A Julius G
Il est clair que cela aurait plus de sens que les situations que nous avons actuellement. Toutefois, cela ne doit pas exclure la possibilité pour unn étranger de conclure directement un contrat de travail avec une entreprise résidant sur le territoire français.
Bon, cela dit, on est encore loin de cela...
Bien sûr, lula essaie de défendre les intérêts économiques de son pays, et il aurait tort de ne pas le faire. Le seul problème est que ceux-ci ne sont pas forcément compatibles avec les nôtres. L'objectif de mon article est (aussi) de montrer qu'une certaine dose de protectionnisme est souhaitable.
La réforme agraire, pour Lula, c'est de favoriser les cultures d'exportation (au détriment des cultures vivrières). Force est de constater que ce ne sont pas les petits paysans qui cultivent le soja !
Pour l'Amazonie, je suis quand même assez pessimiste ayant constaté de visu l'étendue du désastre et la totale irresponsabilité de l'agro-business brésilien et, plus généralement, de la population brésilienne (à l'exception des écolos, rares, et des indiens, encore plus rares !)
Je parlai bien d'Adam.