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L'Hérétique (Démocratie et hérésie économique) - Page 237

  • Suicide en entreprise

    Polluxe s'est posée, dans son dernier billet, la même question que moi : depuis la vague de suicides qui frappe France Telecom, j'essaie de me renseigner pour comprendre s'il s'agit vraiment d'une vague de suicides ou si c'est la médiatisation qui lui donne son ampleur.

    Il est apparemment très difficile de se procurer des statistiques sur les causes de suicide dans les entreprises. Finalement, ce qui frappe, dans ce sinistre phénomène, ce n'est pas tant le nombre que la répétition de la cause : les salariés qui se sont suicidés ont à chaque fois invoqué les conditions de travail. Et on arrive alors à cet étrange paradoxe : à France Telecom, in fine, on se suicide moins qu'ailleurs pour des causes extérieures au travail. En effet, si l'on retranche ces cas spécifiques revendiqués, on tombe alors à un taux de suicide particulièrement plus bas que la moyenne française.

    Il faut toutefois intégrer d'autres données : être salarié à France Telecom, c'est disposer d'un emploi, et d'un emploi plutôt bien rémunéré, comparativement, puisque c'est la politique de cette entreprise que de payer davantage ses salariés. Il faudrait donc comparer des situations égales pour se faire une idée claire du caractère extraordinaire ou non des faits.

    Je me garderais de conclure, mais je constate simplement un fait : notre société se gouverne elle-même par la peur, particulièrement dans sa composante marchande et économique. Notre société est dans une logique productiviste qui pousse au rendement et qui punit l'échec par la déconsidération dans le meilleur des cas, l'exclusion et le rejet dans le pire.

    C'est à mon sens dans le moteur de la motivation que le bât blesse : les techniques de management modernes, au-delà d'un discours en trompe l'oeil, sont passées d'une logique de motivation positive à une logique de motivation négative.

    Si je devais invoquer les mânes de Nietzsche, et son Zarathoustra, je dirais que ce ne sont plus des forces actives qui mènent l'humanité, mais des forces réactives qui la conduisent à un reniement toujours plus violent.

    Notre société ne pourra pas continuer à produire si elle ne change pas radicalement son rapport au travail. J'obsqerverais d'ailleurs un détail qui hélas, est significatif : pour qualifier le labeur, les Français ont choisi un vieux mot d'origine latine, datant de 'empire romain tardif ; travail vient de tropalium qui vient lui-même de tripalium, un engin de torture à trois pointes. D'ailleurs, au moyen-âge, on utilisait le mot "travail" pour désigner les souffrances de l'accouchement.

    Voilà qui en dit long sur notre société et qui indique le chemin à ne pas suivre...

  • Iran, le retour de bâton

    Ça a du lui faire un choc au régime iranien, l'attentat contre les Pasdarans. Il n'y là pourtant qu'un méchant retour de bâton : l'Iran avait cru très malin de favoriser la contrebande d'armes à destination des Talibans ces dernières années, et notamment sous Bush, pour fixer un front là-bas afin d'éloigner le spectre d'une attaque américaine. Je suppose que je dois raconter une énième fois la fable du scorpion et de la grenouille. Je rassure les Iraniens : les Américains ont mis presque 10 ans à comprendre que l'islamisme n'était pas un allié. Les Pakistanais viennent également de mesurer leur erreur au cours des deux dernières années. Pour l'instant, l'Iran a eu une réaction imbécile en accusant USA, Grande-Bretagne et Pakistan, mais on peut espérer que le pouvoir en Iran médite sa faillite et comprenne quel est l'ennemi désormais.

    A la décharge de l'Iran, il faut toutefois admettre que la bêtise de l'administration Bush était d'une telle ampleur qu'elle est bien capable d'avoir financé des groupes sunnites extrémistes en Iran liés par ailleurs aux Talibans. J'ai cru lire quelque part que le Joundallah avait reçu des subsides de l'Amérique pendant le mandat de Daboliou. Et comme l'ISI a longtemps été en relation avec ces groupes, on peut comprendre les soupçons initiaux des Iraniens. De là à y voir un coup du Mossad (qui a d'autres chats à fouetter) c'est évidemment ridicule.

    En tout cas, d'avoir joué aux apprentis sorciers, voilà les Iraniens aux prises avec une oppostion armée islamiste, probablement d'origine salafiste sur son propre territoire.

     

  • Voiler de si beaux corps ?

    Tiens je viens de lire la note de Nicolas. Il est triste. Il pleure. Aïcha* n'est plus (enfin, je crois comprendre qu'il s'agit bien d'elle). Il y a une fichue mode en ce moment, avec le voile. <troll mode on> A la rigueur, s'il s'agit d'une très moche et très laide nana, cela ne change pas grand chose, mais si c'est une mignonne, c'est un crime contre les yeux des hommes qui aiment les belles femmes.<troll mode off>

    C'est marrant, mais je sens que les islamistes les plus radicaux vont se sentir confortés dans leurs soupçons après ce que je vais écrire. J'ai souvent eu l'occasion de rencontrer des femmes du Magrheb, du Maroc, de l'Algérie et de la Tunisie, mais aussi du Proche-Orient. Je crois que c'est vraiment là-bas que l'on voit les plus belles femmes du monde. Il y a de jeunes beautés, là-bas, à renverser n'importe quel homme normalement constitué.

    Et les Islamistes d'ici et d'ailleurs n'ont rien trouvé de plus idiot à faire que de nous les cacher sous un amas de tissus. Notez, si c'est pour les soustraire au désir des hommes, d'une certaine manière, c'est réussi. Le niqab est tellement laid et affreux que l'on ne risque pas d'éprouver le moindre désir pour une femme qui se cacherait là-dessous, fût-elle une reine de beauté.

    C'est normal d'être un peu jaloux, évidemment, quand on aime et désire une femme, mais c'est une gloire et un honneur que les autres hommes la considèrent comme très belle. Parce qu'ainsi, il devient possible pour l'heureux élu de narguer la frustration impuissante des délaissés qui doivent certainement penser : ah, le salaud : il la baise et elle n'est que pour lui.

    Tenez, puisque j'évoquais les femmes arabes (islamistes, fermez les yeux de peur d'éprouver un choc violent et ne cliquez pas sur le lien), un petit tour sur ce sympathique forum. Miam miam : on s'en convertirait sans hésitation à l'Islam le plus traditionnel dès lors qu'on aurait le droit de les approcher, ces mignonnes-là. Je commence à mieux comprendre les fanatiques s'ils sont absolument convaincus que ce sont ces bien jolis minois qui vont s'occuper d'eux en paradis...

    miss_palestine_2_2007.jpgAllez, j'y vais de ma photo : Miss Palestine !

    Alors là, il y a un argument très sérieux pour me faire changer d'avis sur le conflit israélo-palestinien...

    J'ai remarqué d'ailleurs, que les Palestiniennes étaient souvent de très belles femmes, tout comme les Israéliennes.

    Quel dommage que ces deux peuples s'entretuent alors qu'ils ont les plus belles femmes du monde...

    *le nom a été modifié afin de respecter le droit à la vie privée des personnes concernées.

  • Hollande et la phraséologie marxiste primaire

    Hollande m'énerve : il avait déjà plombé la candidature de son ex-compagne lors des élections présidentielles, et le voilà, qui croyant surfer sur la vague, récidive avec son "moi je n'aime pas les riches". Comme le pressent très justement Damien Pfeiffer, du parti libéral-démocrate, on peut sans grand risque anticiper la future cible des Socialistes s'ils devaient arriver au pouvoir en 2012 : ceux qui sont déjà taxés jusqu'à la moëlle.

    Il m'exaspère avec sa phraséologie pré-marxiste à deux balles sur "les plus favorisés". De toutes façons, ne rêvons pas : les Socialistes ont toujours su s'entendre avec les très riches, ceux qui peuvent échapper au fisc, et s'en sont toujours pris à la classe sociale qui se situe juste en-dessous, c'est à dire des gens généralement aisés, mais par le fruit de leur travail, qui n'ont ni le pouvoir ni les moyens de se garantir échappatoire et évasion fiscales.

    50% de la population française ne paie pas d'impôts, paraît-il. Il y a dans le tas une toute petite minorité de gens très riches, qui bénéficient à plein des niches fiscales, et également des gens peu aisés, parfois à la limite de la misère, qui vivent grâce à l'effort des catégories sociales coincées entre deux feux. Ce sont encore ceux-là qui vont en prendre plein la gueule avec les Socialistes.

    Hollande s'exprime en ces termes : «Si nous ne mettons pas le clivage sur cette question de la fiscalité, nous ne le mettrons nulle part ailleurs». Eh bien, mon vieux, si tu en es à ne trouver que ce seul artifice pour distinguer la gauche de la droite, c'est vraiment que la gauche est mal barrée. Je fais une traduction pour ceux qui n'auraient pas compris :

    «si on n'organise pas une chasse aux koulaks, nous ne parviendrons pas à surfer sur la vague du populisme ambiant.» Moi, ça m'énerve, cette volonté de faire payer "les favorisés", de chercher à diviser la nation entre gentils pauvres et méchants riches. Je préfère de loin promouvoir une réforme de la fiscalité qui soit efficace, solidaire et pragmatique. Une fiscalité où chacun cotise à la mesure de ses moyens, où les niches fiscales sont en voie de disparition sauf si elles génèrent directement de l'emploi, et où plutôt que de taxer lourdement certaines personnes et certains secteurs, on taxe tout et tout le monde mais faiblement, tout du moins, autant que notre dette et nos déficits ne nous le permettent.

    C'est en tout cas le sens, me semble-t-il, que le MoDem entend donner à la fiscalité. La seule chose qui pourrait se justifier, c'est de jouer d'effets de balanciers pour accélérer la mutation industrielle de notre pays, en pénalisant l'ancien monde et en défiscalisant le nouveau. Encore faut-il s'assurer que l'effet de balancier se produit-il et cela ne doit donc pas être fait sans précautions. En ce sens, je fais partie de ceux qui ne sont pas contre le principe de la taxe carbone, à condition qu'elle bénéficie directement aux industries vertes. Il ne faut donc pas la reverser aux ménages, ni en affecter les bénéfices à d'autres secteurs, mais strictement les répercuter sur les baisses fiscales consenties à ces industries. Tout autre calcul n'a aucun sens économique.

  • democrates.fr, la fréquentation explose !

    On s'en souvient, l'apparition d'un réseau social proposé par un parti politique avait fait grand bruit, en février dernier : le MoDem mettait en place, à la demande de François Bayrou, une plate-forme de groupes, de blogs et de forums : lesdemocrates.fr

    8 moi après, le webmestre fait un bilan, et il n'est pas décevant ! 2500 personnes se sont inscrites sur ce réseau, 1237 blogs ont été créés dont une centaine mis à jour plus d' une fois par semaine.

    La fréquentation est plus que respectable : de 1000 visiteurs à 10 000 visiteurs dans la journée, et, en moyenne de 3500 à 5000. Quand je pense que j'arrive péniblement à 1000 visiteurs uniques par mois...A vrai dire, j'avais constaté que je recevais en effet pas mal de visites quand un de mes articles était signalé en partie reflexion ou Toile démocrate.

    Cela dit, Guillaume, le modérateur de la plate-forme demande aux utilisateurs ce que l'on peut faire pour améliorer le site. Nom de D... cela fait un moment que les utilisateurs le disent ! 1.Permettre aux blogs qui le veulent de disposer de statistiques, soit via un plug-in wordpress, soit par une ligne de code externe. Les blogs ne peuvent pas se développer dans la blogosphère sans cela, et d'ailleurs, en dehors du réseau lui-même, on en entend rarement parler ailleurs sur la Toile. 2.Ouvrir ces *##!$ censuré de forums afin que les adhérents, sympathisants, militants ou curieux puissent bosser sur la plate-forme elle-même ! Évidemment, cela bouffe de la bande passante (surtout les compteurs de stats) mais c'est le prix à payer pour pouvoir continuer à évoluer.

  • Ah, ça bouge enfin au Nouveau Centre !

    C'est avec satisfaction que je constate l'activisme de Charles de Courson, député Nouveau Centre sur la fiscalité. Enfin quelqu'un de déterminé, dans la majorité présidentielle, à donner un bon coup de pied dans la fourmilière ! Charles de Courson entend notamment s'attaquer aux fameux LBO. Actuellement, les plus-values qui en sont issues ne sont pas considérées comme du revenu. Charles de Courson entend les considérer comme telles, désormais, ce qui fait que les bénéfices les plus monstrueux connaîtront ainsi une taxation équivalente à celle du travail. L'État pourrait ainsi escompter toucher un à deux milliards d'euros en plus de recettes fiscales.

    La fiscalité permet de détourner des sommes souvent colossales de l'impôt sur le revenu (...) et elle s'est faite sur le dos et les emplois des salariés des entreprises sous LBO (...) Des gérants qui ont investi 40.000 euros chacun peuvent se partager 15 à 20 millions d'euros au bout de cinq à dix ans. Si nous voulons que l'argent soit responsable, il faut opter pour plus d'équité fiscale confiait-il récemment au Journal du Dimanche.

    Maintenant, il reste à tourner intelligemment la chose afin de ne pas provoquer de fuite des investisseurs. Il faut bien comprendre que les LBO, c'est au départ du capital-risque. Or, si l'on ne rénumère pas le risque, plus personne ne le prendra. Il convient donc de trouver un moyen-terme intelligent pour demeurer attractif. Ce pourrait être l'occasion, par exemple, de décréter des mesures fiscales spécifiques et avantageuses vers les industries vertes là où elles se développent, position exprimée par le MoDem depuis un bon moment.

    J'ai vu aussi que le Nouveau Centre, toujours par le biais de Charles de Courson, a bien failli réussir à faire adopter le retrait de la CSG et de la CRDS du bouclier fiscal. Quand le Nouveau Centre agit ainsi, le Nouveau Centre me plaît, et je me remets à penser à nouveau que nos deux rives ne sont plus si éloignées. Il faut toutefoisn observer que ces saillies sont avant tout le fait d'un homme que j'ai plusieurs fois salué ici pour sa rigueur et son honnêteté.

    Enfin, j'ai observé que le Nouveau Centre propose de commencer à raboter les niches fiscales. Pas trop tôt : cela ne fait jamais que deux ans qu'on le dit au MoDem. Ne chipotons pas : les centristes de la majorité se réveillent. Tant mieux, je les voyais en morts cliniques !

  • Seule avec des enfants, une aube sans promesse

    Je repensais, tout récemment, à une lecture ancienne : la promesse de l'aube, de Romain Gary. Il s'agit d'une autobiographie. S'il y a bien une figure marquante, dans cet ouvrage, c'est celle de la mère de Romain Gary, qui, seule et sans mari, parvient à faire de son fils, à force d'énergie sans faille, un homme.

    J'ai le sentiment qu'aujourd'hui, ce ne serait plus possible. Plus possible, si l'on est seule, avec plusieurs enfants, de parvenir à s'en occuper suffisamment pour leur faire faire des études. Plus possible, surtout, si l'on est seule et sans diplômes, il est vrai.

    Le temps manque, les sources de loisir se multiplient, et, quand on est épuisée, il est difficile de résister à la tentation de laisser ses enfants devant un écran, plutôt que de lutter pour les mettre à leurs devoirs.

    Il y a comme un couperet inéluctable, dans nos sociétés, qui fait de la femme seule avec enfants la victime expiatoire du culte que nous vouons à la performance. Paradoxalement, jamais jusqu'ici notre pays n'a disposé d'une telle protection sociale, jamais l'assistance aux personnes en difficultés n'a atteint un tel niveau, et jamais, pour autant, elle n'a été aussi peu efficace, en proportion.

    Notre société de consommation est un Enfer parsemé de tentations multiples et irrésistibles. Tout le monde consomme, du plus modeste, du SDF, même, jusqu'au capitaine d'industrie ou au chef du service financier. Nous ne cherchons plus le mieux, mais le plus ; toujours plus. Aussi, dans un monde où c'est le plus que l'on recherche, et non le mieux, tout se jette et tout s'achète, rien ne se recycle.

    La force d'âme, finalement, se mesure à l'aune de la tentation et de la résistance que l'on y oppose. Facile à dire : quel plaisir que de se vautrer dans les délices du consumérisme à tout crin ! D'autant plus que ne pas consommer, dans une société de consommation, c'est forcément vivre en marge de la société, avec toutes les conséquences que cela implique en termes d'intégration. Ensuite, il s'opère une distinction entre consommer "bien" et consommer "mal", mais l'important, c'est de consommer.

    Alors, la femme seule, avec ses trois enfants, elle est un peu condamnée à consommer mal. Pas de la culture, mais du TF1 et du discount, de l'écran plat et du jeu vidéo pour ses enfants. Et si jamais elle a du mal à consommer, le crédit revolving est là pour lui offrir des solutions. Tiens, d'ailleurs, on en discute, à l'Assemblée nationale.

     

     

  • Médor Sarkozy et le Grand Lutèce

    medium_teckel.jpgSalut, je me présente, je  suis Médor Sarkozy. Oui, oui, Sarkozy, hein, ne me confondez pas avec Médor Morin un cousin à moi... Dans ma famille, on est verni, non ? Mon cousin s'était présenté à la députation, mais moi, je fais plus puissant que lui : comme je suis le teckel à poil ras du Prince Jean (pas Jean sans terre, non, au contraire, avec beaucoup de terres, au fait ) et que, vous le savez, mon gentil maître est désormais appelé aux plus hautes responsabilités, je souhaiterais moi aussi avoir une niche de luxe sans être obligé de la demander.

    Bien sur, ce n'est un secret pour personne : mon bon maître doit sa nomination aux plans secrets de son généreux père pour pouvoir construire de jolies tours en toute quiétude, avec le soutien de ses féaux, dans la belle plaine qui s'étend au nord-ouest de Lutèce. Oui, parce que Dom Christian, son proche ami, s'occupe du reste : il veut agrandir Lutèce mais ne souhaite pas que les bourgmestres des environs lui mettent des bâtons dans les roues de ses chariots. Donc, pour être sûr de ne pas avoir de problèmes, Dom Christian a trouvé la solution : il suffit de ne pas leur demander leur avis, tout simplement. Et si jamais certains réclament de pouvoir parler, eh bien ils n'auront qu'à déposer une réclamation au Grand Conseil de mon bon maître ! Simple comme un os à ronger, non ?

    On dit que mon bon maître ne serait pas versé dans les arts libéraux : ce n'est pas important ! Dans le temps, on étudiait les sentences de Pierre Lombard, dans les universités, mais aujourd'hui, celles de Maître Didier suffisent bien largement.

    Bientôt, je n'aurai plus à rentrer à la niche : je pourrai aller m'ébattre par de courbes voies jusqu'aux marécages de Putiauz puisque bientôt, je vous le prédis, tout cela appartiendra à mon généreux maître. Et le fait que mon géniteur soit le teckel à poil ras du roi Sarkoz 1er n'y est absolument pour rien, je vous l'assure ! Non, ce n'est que par mon seul mérite de teckel que j'escompte bien obtenir ce privilège de naissance.

  • Ça vaut combien, un paysan ?

    Le monde rural est en ébullition. Les paysans ne parviennent plus à vivre de leur production. Hasard ou coïncidence, je lis actuellement les Paysans d'Honoré de Balzac. Et j'ai repensé au discours que tient Fourchon au Comte et à la Comtesse de Montcornet au chapitre V, les ennemis en présence :

    Les bourgeois volent au coin du feu, c'est plus profitant que de ramasser ce qui traîne au coin des bois. Il n'y a ni gardes-champêtres, ni garde à cheval pour m'sieur Gaubertin qu'est entré ici, nu comme eun var , et qu'a deux millions ! C'est bientôt dit : voleurs ! V'là quinze ans que le père Guerbet, el parcepteur de Soulanges s'en va e'd 'nos villages à la nuit avec sa recette, et qu'on ne lui a pas core demandé pas deux liards. Ce n'est pas le fait d'un pays e'd 'voleurs ? Le vol ne nous enrichit guère. Montrez-moi donc qui de nous ou de vous aut'bourgeois ont d'quoi viv 'à ne rien faire ? [...] eh ! bien, qué différence y a-t-il donc entre moi et ce brave, s't 'honnête père Niseron, un vigneron de soixante-dix ans, car il a mon âge, qui pendant soixante ans, a pioché la terre, qui s'est levé tous les matins avant le jour pour aller au labour, qui s'est fait un corps ed 'fer et eune belle âme ! Je le vois tout aussi pauvre que moi.

    Plus de 150 après, on en est toujours là ; j'exagère à peine : les paysans continuent à piocher la terre et gagnent toujours aussi peu...A témoin le discours que François Bayrou tenait le 17 mai dernier. 6 mois après, rien n'a changé et la colère explose...

    Les paysans, j'en parle, puisque personne n'en parle pour les raisons que vous savez. Les paysans se sentent aujourd'hui en situation d'abandon absolu, parce qu'ils ont naturellement des tracteurs et des champs qui représentent un capital, mais ce que l'on ne voit pas, c'est le revenu à la fin du mois.

    Il y a des centaines de milliers de paysans français qui vivent avec entre 700 et 800 € de revenu par mois et personne n'entend leur cri silencieux de détresse, notamment eu égard aux orientations qui sont en voie d'être prises et auxquelles je vous demande de réfléchir. Car ce sont à la fois des décisions européennes et des décisions de gouvernement.[...]...en défendant les exploitations familiales, nous ne défendons pas des intérêts, nous défendons l'intérêt général d'avoir une tradition agricole, un entretien des paysages, une culture de la transmission, des valeurs paysannes en France. Et nous considérons que c'est aussi important que de faire baisser le prix du lait de 4 ou 5 centimes.

    Nous acceptons de payer des produits à leur prix, à condition que nous sauvions la société à laquelle nous tenons.

  • Le Havre deviendra-t-il le port de Paris ?

    Entretien intéressant que celui du maire du Havre avec le quotidien 20 Minutes. Il y expose clairement son souhait de voir Le Havre devenir le port du futur Grand Paris. C'est loin d'être fait. Le trafic ferroviaire est assez faible, au Havre, et toute une série d'aménagements portuaires devront être envisagées, et pas seulement dans la ville normande. Cela dit, l'idée n'est pas inintéressante, et me rappelle un précédent historique plus que fameux : Ostie ! Ostie était une ville romaine qui se trouvait à l'embouchure du Tibre. Elle fut fondée par le roi légendaire Ancus Marcius. Elle compta jusqu'à 75 000 habitants (en pleine Antiquité !!!) et, au faîte de sa croissance, sa surface recouvrait dix fois celle de Rome en raison du développement de ses entrepôts. On y stockait des produits venus des quatre coins de la Méditerranée antique, et c'est par là que transitaient les immenses quantités de céréales que Rome importait pour subvenir aux besoins alimentaires de sa population.

    On avait érigé là-bas un temple en l'honneur de Cérès (déesse de l'agriculture) derrière lequel se trouvait les locaux des principales sociétés de commerce de l'empire. La place s'appelait d'ailleurs la place des Corporations et les noms des sociétés commerciales (déjà !) étaient inscrits sur les mosaïques qui l'ornaient de toute part. On a pu dire que ce temple de Cérès était le World Trade Center de l'Antiquité.

    Un bon modèle, pour le Havre, je présume. Évidemment, si la ville s'engage sur ce chemin, il est évident qu'un certain nombre de quartiers devront être réaménagés, avec pour conséquence de possibles sinon de probables préemptions et expropriations. En outre, si Le Havre intègre un ensemble industriel et commercial, qu'adviendra-t-il de la Normandie, qui se verra alors privée d'un pôle industriel et naval ?

    Il faut préciser à ce sujet un aspect historique qui n'est pas négligeable : Le Havre a été fondé au XVIème siècle, en un temps où la Normandie en temps que duché n'existe désormais plus. Si la République a recréé des régions, le sentiment d'appartenance à la Normandie des Havrais est moins évident que celui des villes historiques de Normandie. Et pour cause : l'histoire, ancienne, de la Normandie, s'est faite avant.

    Une dernière observation : si le Havre devient le port du Grand Paris, qu'adviendra-t-il alors de Rouen, premier siège des Nothmen en pays franc avant que Guillaume le Conquérant n'installe finalement sa capitale à Caen ?

    In fine, il me semble que deux ambitions contraires vont inéluctablement se télescoper, dans cette histoire : d'un côté la constitution du Grand Paris, de l'autre, le rêve d'une Normandie autonome (économiquement, pas politiquement, évidemment) et réunifiée.  Or, si l'on considère le poids des parties en présence, il est probable que la seconde s'incline devant la première...

    Au niveau du MoDem, des contatcs auraient intérêt à être pris assez tôt entre élus normands et élus franciliens : les régionales se profilent et ces deux projets seront vraisemblablement d'actualité dans les deux régions. Or, à ma connaissance, le MoDem francilien appuie le Grand Paris, tandis que le MoDem a relevé l'étendard de la Normandie réunifiée...il va falloir accorder les violons...

    Pour ma part, Normand d'origine et de racines, longtemps habitant de Normandie, et aujourd'hui Parisien, je crois être légitime pour donner mon avis.