Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

grand paris

  • Grand Paris : Valérie Pécresse a bien raison

    J'apprécie le bon sens de la première grande prise de position de Valérie Pécresse. Le Grand Paris m'inspire le plus grand scepticisme depuis un moment. J'y vois un nouvel avatar de la centralisation, une énième déclinaison du Big is beautiful qui fait tant de mal à nos modèles sociétaux et économiques.

    La question que je me pose ? Combien de temps Valérie Pécresse va maintenir cette position ? Je n'ai pas le sentiment que la droite la partage, et à vrai dire, dans mon propre camp, le centre, le MoDem, je sais qu'on est favorable (à tort à mon avis) au Grand Paris. J'y vois depuis un moment le moyen de marcher sur la tête des maires de la petite couronne et plus, et ces derniers, pas fous, l'ont dans l'ensemble bien compris.

  • Je me défie du Grand Paris

    Plus ça avance, les histoires de Paris-Métropole, plus je me méfie. Au début, c'était une idée à laquelle j'étais favorable, mais quand je vois simplement comment fonctionnent mairie centrale et mairies d'arrondissement, ou encore les intercommunalités dans leur ensemble, je crains le pire.

    Je sens venir le gros jouet de technocrates qui vont avoir avec le Grand Paris un encore meilleur moyen d'imposer le fait du Prince par-dessus la tête des citoyens.

    Ça sent déjà la magouille d'élus qui se connaissent entre eux : Bartolone a déjà posé une option sur la tête du futur conglomérat public. Je l'imagine bien la bave aux commissures rêvant de toutes les dépenses qu'il va pouvoir faire en plus avec un tel monstre.

    C'est à peu près certain, plus ce sera gros, plus on pourra dépenser et emprunter.

    Bien que Tibéri ait été un enfumeur, il n'en avait pas moins fait baisser l'endettement de la ville de Paris. Delanoë l'a fait littéralement exploser ! Et Hidalgo suit le même chemin. Il suffit de jeter un oeil sur le graphe du Journal du Net. Quand on regarde de plus près les courbes on voit bien que nos édiles socialistes se sont dit qu'avec des taux bas, on pouvait emprunter toujours plus. C'est vraiment un piège classique de dossier de surendettement. Et les promesses et projets continuent : Paris toujours plus beau, toujours plus festif, mais toujours plus cher et imposé.

    En fait, plus l'intelligentsia est pour (cadres, intellectuels, bobos, journalistes, responsables politiques) plus on peut estimer que c'est de mauvais augure pour le peuple.

    Je retiens toutefois de tous ceux-là la seule qui ait le courage de soumettre le projet à l'approbation du peuple : Marielle de Sarnez pose comme préalable à toute édification de la chose la démocratie ; la vraie. 

    a) un référendum à l'échelle du périmètre de la métropole pour décider si les Franciliens veulent ou non du Grand Paris

    b) une élection directe du futur maire du Grand Paris, au suffrage universel.

    En théorie, Marielle devrait avoir raison : agrandir, ce devrait être mutualiser les dépenses et donc payer moins. Mais toute l'histoire de la dépense française montre le contraire : plus on est gros, plus on a les yeux plus gros que le ventre. Les élus n'ont de cesse de se prendre pour Chéops ou Louis XIV pour laisser une trace dans l'Histoire.

  • Grand Paris, Delanoë bien plus habile que sa dauphine

    Il y a un point sur lequel je donnerais un satisfecit à Bertrand Delanoë : sa manière de constituer le Grand Paris. Sur l'opinion exacte qu'il s'en faisait, je ne pourrais me prononcer avec exactitude, mais sur la méthode sur le terrain, en revanche, il s'est montré presque toujours habile.

    Plutôt que de chercher à absorber sa petite couronne, comme rêvent de le faire pas mal d'esprits technocratiques et brutaux (ça va souvent de paire) il a préféré constituer toute une série de petites intercommunalités. En règle générale, je pense le plus grand mal des intercommunalités, mais en ce qui concerne Delanoë, il en a plutôt bien usé car il a cherché à prolonger une série de services existant à Paris. Je pense par exemple au Velib et à autolib : pas que je pense vraiment du bien en soi de ces services, mais le fait de les prolonger en petite couronne fait sens et leur donne une légitimité, bien loin d'une capitale repliée sur elle-même. Pour vraiment bien faire les choses, il faudrait envisager une extension des autolib bien au-delà de la petite couronne, mais on se doute aussi qu'un tel système n'est pas pérenne : il supporte 5000 usagers maximum et il y a des dizaines de milliers d'habitants de la grande couronne (sans compter ceux de la province proche) qui ont besoin de se rendre à Paris tous les jours. C'est bien pour cela qu'à titre personnel, je pense que la capitale devrait préparer la révolution des mobilités individuelles en envisageant l'avènement de véhicules personnels tels que des google car (voitures intelligentes capables de rouler seules, calculer en temps réel les temps parcours et dénicher la place de stationnement disponible, tout cela en adaptant sa vitesse aux conditions de circulation), si possibles propres.

    Cette digression mise à part, je pense que le principe même d'associer en amont chaque commune sur la base de la libre adhésion à des projets de ce type est astucieux et fait bien plus pour le grand Paris que les passage en force à l'Assemblée Nationale. 

    Anne Hidalgo se rêve en tyran à la main de fer dans un gant de velours. Elle est favorable à l'actuelle mouture du futur grand Paris dont l'objet principal est de retirer le plus de pouvoirs possibles aux élus de la petite couronne et au-delà. Sans doute parce que c'est fatigant de négocier...

    Il est difficile de déterminer exactement la vision de NKM du Grand Paris. Je sais qu'elle dénonce une métropole qui serait éloigné de ses citoyens, mais je ne l'ai pas entendue en remettre en question le principe. Toutefois, si je considère les projets de végétalisation de la ville, je vois que NKM met l'accent sur les Portes afin de redonner du lien entre Paris et sa ceinture. Hidalgo, elle se concentre sur Paris intra-muros : c'est une vision plus égoïste et centralisatrice.

    Marielle de Sarnez, que l'on sait favorable au principe du Grand Paris, mise, quant à elle, avec son habituel respect pour les corps intermédiaires, à peu près tout sur l'intercommunalité dans son projet, un peu, finalement, dans la ligne de ce que Delanoë a déjà fait. Pas de mise devant le fait accompli mais des projets négociés en commun (alors que Delanoë a eu tendance à faire SES projets d'abord puis en proposer l'extension à la petite couronne). Elle pense aussi que les friches qui sont en bordure de Paris devraient être une priorité et leur réaménagement concerté avec les mairies frontalières. Elle prévoit notamment dans son projet de végétalisation de la ville (qui possède un certain nombre de points communs avec celui d'Hidalgo) une grande ceinture verte.

  • Métropole de Paris, l'arnaque !

    Il y a un truc que je déteste, en France : c'est l'intercommunalité. A l'origine, l'idée était de mutualiser les dépenses. Comprenons-nous : les dépenses existantes plus quelques dépenses d'investissement nécessaires. Avec le temps, c'est devenu une pompe à fric parfaitement antidémocratique permettant à quelques grosses communes d'aspirer les revenus des plus petites pour leur faire financer des équipements et projets pharaoniques locaux pour la plus grande gloire des baronnets implantés dans la place.

    La Métropole de Paris telle qu'elle est concoctée par le gouvernement va être quelque chose de ce genre. Un machin pour élus locaux qui vont s'entendre sur le dos d'une partie des Franciliens.

    En réalité, il n'y aurait de métropole valable que celle qui représenterait toutes les populations concernées avec des élus adoubés par le suffrage universel et une configuration de l'assemblée métropolitaine à la proportionnelle intégrale (avec tout de même un seuil de 3 à 4%).

    Au fond, mieux vaudrait régler cela par référendum auprès des populations concernées. Hollande a ce pouvoir, puisque l'initiative référendaire lui appartient : qu'il en use pour passer outre les résistances des baronnies locales si c'est nécessaire. Mais qu'il garantisse aussi aux petites communes de ne pas se faire avaler sans avoir leur mot à dire : pour une telle consultation, une petite commune ne devrait rentrer dans la métropole que si 50% de la population concernée au moins adhère au projet.

    La construction actuelle du Grand Paris me fait penser aux dérives de l'Union européenne que nous connaissons : on le construit autant sans les Franciliens concernés que l'Europe ne se fait que par la technocratie bureaucratique à l'heure actuelle.

    Bref, je n'aurais qu'un slogan simple sur le sujet : transparence ! Rendons le Grand Paris aux Franciliens et Parisiens et faisons-le avec ceux qui veulent le faire. A charge pour nous de les convaincre.

    Il me semble que ce que j'exprime sur l'impératif démocratique est assez proche des idées de Marielle de Sarnez et du MoDem sur la question mais j'espère que toute son équipe et elle-même s'exprimeront sur le sujet.

  • Le Grand Paris ? Mais pour quoi faire ?

    J'ai pendant longtemps été favorable à un élargissement de Paris, mais, depuis quelque temps, ma réflexion a évolué et je me pose des questions.

    J'ai lu l'avis de Philippe de Malakoff sur ce sujet et j'avoue mon étonnement : il observe avec justesse que l'intercommunalité est un monstre antidémocratique qui prive les communes de leurs pouvoirs régaliens et craint, comme Jean-Christophe Lagarde, de voir ces dernières dépossédées de toutes leurs prérogatives.

    Il admet donc implicitement, tout comme moi, que le Grand Paris est un nouvel avatar de la centralisation dont l'objet final sera de satelliser toutes les petites communes avoisinantes.

    Je suis de plus en plus sceptique avec le "Big is beautiful", dont Bayrou dénonçait avec justesse la prégnance il y a trois ans.

    Il n'y a jamais eu de décentralisation en France, mais seulement la reconstitution de fiefs et de baronnies dont l'origine plonge en réalité dans l'Ancien Régime.

    Le Canard enchaîné se gaussait il y a quelques années de l'intercommunalité dont l'objectif initial avait été de rationnaliser les coûts mais qui avait fini par générer des dépenses somptuaires parce qu'à plusieurs, on a plus de moyens fiscaux et plus d'idées pour dépenser l'argent du contribuable en projets pharaoniques.

    Je ne suis plus trop sûr d'être favorable au Grand Paris : imaginer un Delanoë ou une Hidalogo puissance 10 est cauchamardesque. Les maires de la petite couronne seraient réduits au rôle de maires d'arrondissements parisiens, c'est à dire celui de potiches.

    J'ai lu aussi le rapport Dailler : le sénateur désire au fond un chef de file et il le dit explicitement, même s'il admet ne pas écarter l'hypothèse d'une émancipation des maires d'arrondissement comme le proposait Morizet, l'ancien sénateur-maire de Boulogne-Billancourt. Baguet qui reprend cette position me paraît dire des choses justes même si je ne suis pas dupe : chaque baron cherche évidemment avant tout à préserver sa baronnie...

    Bien sûr, je suis hostile à l'éparpillement des responsabilités, mais pas moins à la concentration des pouvoirs. Or, c'est c'est que proposent tous les partisans du Grand Paris sans exception. L'élection au suffrage universel d'un Président du Grand Paris (qui ne se fera jamais car aucun politique n'aura le crain d'aller jusqu'au bout et de le proposer vraiment) n'y changerait rien.

    J'ai fait un tour sur le blogue Association Grand Paris et les derniers articles recensés montre que je ne suis pas le seul à craindre le jacobinisme.

    La journaliste de Libération Sybille Vncendon, même si elle est favorable au Grand Paris me semble avoir assez bien mis en évidence les deux lignes qui s'affrontent autour du Grand Paris. On peut parier, hélas, que ce sera la jacobine qui s'imposera.

    Si le Grand Paris devait se mettre en place, je serais plus disposé à placer ma confiance dans des personnalités politiques comme Marielle de Sarnez ou Jean-François Martins, ou encore, à l'UDI, Chrisian Saint-Étienne, dont je connais le respect pour les corps intermédiaires.

    Jean-François Martins appelle avec justesse à un grand Paris concret plutôt qu'institutionnel souhaitant que demain, un habitant du 14e puisse aller faire du sport à Montrouge, poser ses enfants à la crèche à Malakoff s’il travaille et pourquoi pas, demander une demande de logement à Ivry.

    Si j'agrée pleinement ces priorités, je n'écarterais pas pour autant la question institutionnelle car elle fixe les modalités de la gouvernance.

    Plus généralement, toutes nos institutions souffrent d'un déficit croissant de démocratie, et, quand je parle de démocratie, j'entends bien la démocratie directe, c'est à dire la possibilité pour les citoyens de voir représentées leurs opinions. Le Grand Paris pourrait être une pierre de plus au même titre que Bruxelles et l'Europe font converger la colère de nombre de Français et citoyens européens désormais.

    Défions-nous des machins, du centralisme, et plus encore de ceux qui prétendent écrire notre destinée et déterminer notre bonheur à notre place.

    J'engage le MoDem à reconsidérer ses positions traditionnelles sur le Grand Paris et à mettre en perspective les enjeux : la priorité, ce n'est pas le Grand Paris, mais la vie des gens. La vie des gens, des Parisiens, des Franciiens, ce qu'ils pensent, c'est ça la démocratie. Et pas autre chose. Pas les décisions d'énarques, de polytechniciens, de commissaires ou de journalistes bien en cour.

  • Médor Sarkozy et le Grand Lutèce

    medium_teckel.jpgSalut, je me présente, je  suis Médor Sarkozy. Oui, oui, Sarkozy, hein, ne me confondez pas avec Médor Morin un cousin à moi... Dans ma famille, on est verni, non ? Mon cousin s'était présenté à la députation, mais moi, je fais plus puissant que lui : comme je suis le teckel à poil ras du Prince Jean (pas Jean sans terre, non, au contraire, avec beaucoup de terres, au fait ) et que, vous le savez, mon gentil maître est désormais appelé aux plus hautes responsabilités, je souhaiterais moi aussi avoir une niche de luxe sans être obligé de la demander.

    Bien sur, ce n'est un secret pour personne : mon bon maître doit sa nomination aux plans secrets de son généreux père pour pouvoir construire de jolies tours en toute quiétude, avec le soutien de ses féaux, dans la belle plaine qui s'étend au nord-ouest de Lutèce. Oui, parce que Dom Christian, son proche ami, s'occupe du reste : il veut agrandir Lutèce mais ne souhaite pas que les bourgmestres des environs lui mettent des bâtons dans les roues de ses chariots. Donc, pour être sûr de ne pas avoir de problèmes, Dom Christian a trouvé la solution : il suffit de ne pas leur demander leur avis, tout simplement. Et si jamais certains réclament de pouvoir parler, eh bien ils n'auront qu'à déposer une réclamation au Grand Conseil de mon bon maître ! Simple comme un os à ronger, non ?

    On dit que mon bon maître ne serait pas versé dans les arts libéraux : ce n'est pas important ! Dans le temps, on étudiait les sentences de Pierre Lombard, dans les universités, mais aujourd'hui, celles de Maître Didier suffisent bien largement.

    Bientôt, je n'aurai plus à rentrer à la niche : je pourrai aller m'ébattre par de courbes voies jusqu'aux marécages de Putiauz puisque bientôt, je vous le prédis, tout cela appartiendra à mon généreux maître. Et le fait que mon géniteur soit le teckel à poil ras du roi Sarkoz 1er n'y est absolument pour rien, je vous l'assure ! Non, ce n'est que par mon seul mérite de teckel que j'escompte bien obtenir ce privilège de naissance.

  • Le Havre deviendra-t-il le port de Paris ?

    Entretien intéressant que celui du maire du Havre avec le quotidien 20 Minutes. Il y expose clairement son souhait de voir Le Havre devenir le port du futur Grand Paris. C'est loin d'être fait. Le trafic ferroviaire est assez faible, au Havre, et toute une série d'aménagements portuaires devront être envisagées, et pas seulement dans la ville normande. Cela dit, l'idée n'est pas inintéressante, et me rappelle un précédent historique plus que fameux : Ostie ! Ostie était une ville romaine qui se trouvait à l'embouchure du Tibre. Elle fut fondée par le roi légendaire Ancus Marcius. Elle compta jusqu'à 75 000 habitants (en pleine Antiquité !!!) et, au faîte de sa croissance, sa surface recouvrait dix fois celle de Rome en raison du développement de ses entrepôts. On y stockait des produits venus des quatre coins de la Méditerranée antique, et c'est par là que transitaient les immenses quantités de céréales que Rome importait pour subvenir aux besoins alimentaires de sa population.

    On avait érigé là-bas un temple en l'honneur de Cérès (déesse de l'agriculture) derrière lequel se trouvait les locaux des principales sociétés de commerce de l'empire. La place s'appelait d'ailleurs la place des Corporations et les noms des sociétés commerciales (déjà !) étaient inscrits sur les mosaïques qui l'ornaient de toute part. On a pu dire que ce temple de Cérès était le World Trade Center de l'Antiquité.

    Un bon modèle, pour le Havre, je présume. Évidemment, si la ville s'engage sur ce chemin, il est évident qu'un certain nombre de quartiers devront être réaménagés, avec pour conséquence de possibles sinon de probables préemptions et expropriations. En outre, si Le Havre intègre un ensemble industriel et commercial, qu'adviendra-t-il de la Normandie, qui se verra alors privée d'un pôle industriel et naval ?

    Il faut préciser à ce sujet un aspect historique qui n'est pas négligeable : Le Havre a été fondé au XVIème siècle, en un temps où la Normandie en temps que duché n'existe désormais plus. Si la République a recréé des régions, le sentiment d'appartenance à la Normandie des Havrais est moins évident que celui des villes historiques de Normandie. Et pour cause : l'histoire, ancienne, de la Normandie, s'est faite avant.

    Une dernière observation : si le Havre devient le port du Grand Paris, qu'adviendra-t-il alors de Rouen, premier siège des Nothmen en pays franc avant que Guillaume le Conquérant n'installe finalement sa capitale à Caen ?

    In fine, il me semble que deux ambitions contraires vont inéluctablement se télescoper, dans cette histoire : d'un côté la constitution du Grand Paris, de l'autre, le rêve d'une Normandie autonome (économiquement, pas politiquement, évidemment) et réunifiée.  Or, si l'on considère le poids des parties en présence, il est probable que la seconde s'incline devant la première...

    Au niveau du MoDem, des contatcs auraient intérêt à être pris assez tôt entre élus normands et élus franciliens : les régionales se profilent et ces deux projets seront vraisemblablement d'actualité dans les deux régions. Or, à ma connaissance, le MoDem francilien appuie le Grand Paris, tandis que le MoDem a relevé l'étendard de la Normandie réunifiée...il va falloir accorder les violons...

    Pour ma part, Normand d'origine et de racines, longtemps habitant de Normandie, et aujourd'hui Parisien, je crois être légitime pour donner mon avis.

  • Rapport sur le Grand Paris

    Le sénateur UMp Philippe Dallier a rendu un rapport très complet sur le Grand Paris. En voici la synthèse.

    Ce que j'ai compris, c'est qu'il propose de fusionner les quatre départements d'île de France en une collectivité territoriale unique. Mais je m'interroge : il reconnaît que la fusion de la région avec les départements est improbable et en même temps il veut créer une collectivité à la taille exacte de la Région. Je ne vois pas comment il n'y aurait pas automatiquement double-emploi.

    Si j'ai bien compris, au début, cette collectivité fonctionnerait comme un Conseil Général. Bizarre : le point 22 prévoit un contrat Grand Paris/Etat/Région. En fait, le Grand Paris n'aurait que quelques compétences, mais pas toutes celles de la Région. Il aurait un statut à part, avec un Président et une majorité élue au suffrage universel et au scrutin majoritaire. 

    Sur ce second point, je suis à 100% contre. Le Grand Paris doit être l'affaire de tous, et, dans ces conditions, il faut au contraire une proportionnelle intégrale avec des seuils de représentatitvité, en veillant à ce que cela ne tourne pas au lobbying, évidemment. 

    On trouve un blog sur le site du Sénat sur le sujet. A mon avis, les débats ne font que commencer. Pas de commentaires pour l'instant, mais il est vrai que seule la Presse et quelques néo-centristes se sont emparés du sujet.

    Je sais que Marielle de Sarnez s'intéresse de très près à la question, puisqu'elle a choisi de ne pas accepter de présidence de commission de Bertrand Delanoë afin de se consacrer prioritairement au groupe de travail sur le Grand Paris.

    A vrai dire, c'est l'UDF la première qui a lancé cette idée, reprise ensuite simultanément par le MoDem et le Nouveau centre. 

  • Prospero Delanoë et l'effet papillon

    Un changement de sens de circulation dans une ruelle de Paris, un rétrécissement de voie sur une grande avenue, ce qu'affectionnent particulièrement Delanoë et ses alliés verts,  peuvent provoquer un embouteillage structurel à la sortie d'Orélans, à plus de 150 kilomètres de là. C'est l'effet papillon version bobo-parisien. A vrai dire, les bobos parisiens et leur plus éminent représentant se fichent bien des soucis des masses suburbaines. Sub en latin, ça signifie "sous, dessous". Donc, les masses suburbaines étant "sous" l'aristocratie bobo parisienne, peu importe leur sort. On leur demande juste de venir faire de la couleur pour faire "social", ou encore "mixé" dans la capitale. Sans doute cela donne-t-il une tonalité exotique de meilleur aloi pour faire la fête sur Paris-Plages.

    Cette ironique disgression n'en dévoile pas moins une problématique de fond qui agite désormais la plupart des états-majors politiques : le Grand Paris.

    Sauf, que le Grand Paris, avant tout pharaonique projet, cela commence déjà par cela : prendre en considération l'impact de ses propres mesures sur une couronne complètement imbriquée dans la cité.

    Le problème, c'est que ce n'est pas du tout ainsi que Bertrand Delanoë a géré Paris pendant 6 années, et que son programme de 2007 ne laisse pas présager un changement de cap. Tôt ou tard, les Parisiens finiront pas payer les pots cassés en banlieue, mais ce sera peut-être trop tard. 

    Cela me rappelle une nouvelle fameuse d'Edgar Allan Poe, intitulée le Masque de la Mort Rouge. Un scénariste talentueux en a fait une animation remarquable sur la Toile.

    Que les socialistes, roses ou rouges méditent simplement cet extrait, traduit par Charles Baudelaire ; il n'est pas sans renvoyer à une réalité tout à fait actuelle...

    Mais le prince Prospero était heureux, et intrépide, et sagace. Quand ses domaines furent à moitié dépeuplés, il convoqua un millier d'amis vigoureux et allègres de coeur, choisis parmi les chevaliers et les dames de sa cour, et se fit avec eux une retraite profonde dans une de ses abbayes fortifiées. C'était un vaste et magnifique bâtiment, une création du prince, d'un goût excentrique et cependant grandiose. Un mur épais et haut lui faisait une ceinture. Ce mur avait des portes de fer. Les courtisans, une fois entrés, se servirent de fourneaux et de solides marteaux pour souder les verrous. Ils résolurent de se barricader contre les impulsions soudaines du désespoir extérieur et de fermer toute issue aux frénésies du dedans. L'abbaye fut largement approvisionnée. Grâce à ces précautions, les courtisans pouvaient jeter le défi à la contagion. Le monde extérieur s'arrangerait comme il pourrait. En attendant, c'était folie de s'affliger ou de penser. Le prince avait pourvu à tous le moyens de plaisir. Il y avait des bouffons, il y avait des improvisateurs, des danseurs, des musiciens, il y avait le beau sous toutes ses formes, il y avait le vin. En dedans, il y avait toutes ces belles choses et la sécurité. Au-dehors, la Mort Rouge. 

    Ce fut vers la fin du cinquième ou sixième mois de sa retraite, et pendant que le fléau sévissait au-dehors avec le plus de rage, que le prince Prospero gratifia ses mille amis d'un bal masqué de la plus insolite magnificence.

  • Un nom pour chaque arrondissement de Paris

    b0ea25c0f4852ed75ad42ad86e17cce3.jpgJe lisais récemment la synthèse des contributions des internautes réalisée par Marielle de Sarnez et son équipe sur son blog, et portais en particulier mon attention sur la gouvernance.

    Or, je lis une contribution très intéressante de deux sympathisants du MoDem, car elle est astucieuse et ne mange pas de pain. Je le copie ici :

    « Pour humaniser les niveaux administratifs, renforcer le sentiment d’appartenance des Parisiens à leur lieu de vie, et développer la démocratie locale, Claire, soutenue par Charles, émet une proposition originale : estimant « difficile de s’identifier à un chiffre », elle propose de « redonner vie aux noms des arrondissements » : Vaugirard, Batignolles, etc. moyennant quelques adaptations. À l’appui de cette mesure «simple et peu coûteuse », elle souligne que le Grand Paris devant effacer la frontière entre Paris et son agglomération, « donner des noms aux arrondissements sera un symbole fort. Sur une carte il n’y aura plus des chiffres d’un coté du périph et des noms de l’autre. Il n’y aura plus un Paris et ses vingt sections dominant une ribambelle de petites communes, mais un Paris riche d’arrondissements ayant une identité à taille équivalente aux villes de banlieues. On passera de Vaugirard à Issy, de la Villette à Pantin… ».
    Bravo, le « Grand Paris » est vraiment en marche dans les esprits ! Votre proposition porte des symboles forts. »

    Très bien vu, en effet, et je souscris tout à fait à la remarque finale de Marielle de Sarnez. J'aime beaucoup l'idée d'un Paris où l'on ne dit plus "j'habite dans le 15ème" mais plutôt, "j'habite Vaugirard, oui, là-bas, juste à côté d'Issy" :-)

    L'idée me plaît bien, et le Grand Paris vu ainsi ne manque pas d'allure.