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  • Bébé né sous X, est-ce encore son enfant ?

    Si le statut de l'embryon est complexe, celui de l'enfant ne l'est pas moins dès lors qu'on essaie d'établir sa filiation et les droits afférents. C'est en la circonstance une situation fort atypique qui a attiré mon attention : il s'agit d'un bébé né sous X dont les grand-parents ont réussi à retrouver la trace et qu'ils veulent adopter. L'enfant, une petite fille, est née au mois de juin 2009. Pour des motifs assez obscurs, la mère a décidé de l'abandonner. Or, ce qui m'étonne dans cette histoire, c'est que la mère parle de l'enfant en l'appelant "ma petite" et demande aux grand-parents de ne pas se mêler de l'avenir de "sa" fille. Il me semble, dès lors qu'on abandonne un enfant, qu'on abandonne avec tout droit de regard sur sa vie. Enfin, je m'exprime mal : on peut se soucier que l'enfant qu'on abandonne soit heureux, bien sûr, mais ce souci, c'est avant l'abandon qu'il doit se manifester. Après, ce n'est plus la mère (ou le père biologique) qui a dernier mot, mais les tuteurs et bien sûr l'État.

    Je ne sais pas pourquoi cette petite fille a été abandonnée, et je me garderais bien de condamner ni de juger sa génitrice. Il y peut-être (sans doute ?) derrière cet abandon, un drame cachée dont j'ignore tout.

    Ce n'est pas simple, à témoin, l'histoire du petit Constantin, pour lequel, entre le sang et le coeur, le tribunal a tranché en faveur du coeur. Nous sommes dans quelque chose de complexe, qui touche aussi au droit des grand-parents, quasiment méconnu en France. En France, depuis la Révolution, c'est la reconnaissance en droit qui fait loi, et non le sang. J'ai eu connaissance, récemment, d'un père qui avait appris après quelques années qu'il avait eu une fille, qui a cherché à la récupérer, mais qui n'a pu faire valoir son bon droit.

    Ce que me dit ma raison, c'est que dans de telles affaires, c'est la logique du droit et de la reconnaissance qui doivent primer, pas celle du sang. Mais si j'apprenais, par extraordinaire, que j'avais eu une fille ou un fils à mon insu, j'essaierais certainement de le récupérer par tous les moyens possibles et imaginables, fût-ce envers et contre la loi.

    Évidemment, sur un sujet aussi sensible, il convient aussi de se demander quel est l'intérêt de l'enfant. Il me semble toutefois, que le droit des grand-parents devrait être dissocié de celui des parents génétiques, et qu'il ne devrait pas être engagé par les décisions de ces derniers. Autrement dit, si je ne suis pas sûr qu'il convienne que ces grand-parents récupèrent l'enfant, en revanche, je suis certain qu'ils ont le droit de la voir et de l'accueillir comme des grands-parents habituels le feraient. Voilà mon sentiment, et voilà le modus vivendi minimal, en l'absence d'autres éléments, que je serais porté à proposer. D'ailleurs, depuis le 5 mars 2007, la loi dit clairement : « l’enfant a le droit d’entretenir des relations personnelles avec ses ascendants ».

  • Il faut cesser d'entretenir la confusion entre jeunesse et racaille

    J'en ai ras-le-bol de lire dans les journaux, chaque fois que la racaille se déchaîne, des titres du genre "dix jeunes ont été interpelés après un viol collectif".  Ceci entretient la confusion entre la jeunesse et la racaille. J'ai lu, à propos de cette affaire de viol collectif dans un train aux Mureaux le 18 avril dernier, que la racaille n'éprouvait en plus aucun remords. Aucun remord ? 20 ans de prison avec le nombre de coups de matraque suffisants pour leur faire rentrer les remords dans la gueule. Voilà ce qu'il faut à la racaille. Surtout, aucune faiblesse : ils ne doivent pas avoir de jeunesse. Ce n'est pas un écart, ce n'est pas une connerie, c'est un crime répugnant et lâche qu'il faut réprimer le plus brutalement possible.

    Et il faut cesser de parler de jeunes. On s'en fout qu'ils soient jeunes. On s'en tape. La seule chose qui m'importe, c'est qu'on les colle en prison, et pour longtemps. Qu'on ne leur fasse aucun cadeau. Je me fous de leur histoire et de leurs problèmes sociaux et familiaux, à ces ordures-là. Je m'en contre-fous. Je veux juste de la matraque et du gnouf, et des juges qui cessent de se prendre pour des assistantes sociales. Il ne doit pas y avoir de pitié pour le reste de la bande dont la complicité passive n'est pas moins grave à mes yeux. Dès lors qu'ils représentaient une menace, ils doivent être réprimés avec une sévérité exemplaire.

    Dans toutes les affaires de viol dont j'ai eu connaissance, ce qui me frappe, c'est la légèreté des peines. Parfois, trois années de prison à peine. C'est se moquer des victimes. Et je ne parle même pas des menaces qui pèsent sur ces mêmes victimes ensuite. Quand on a passé entre dix et vingt ans en prison, je crois qu'on a beaucoup moins envie de faire le malin, surtout si la moindre incartade vous renvoie à la case départ.

    Les agresseurs étaient des récidivistes : ils étaient connus pour de multiples agressions. Eussent-ils été punis comme ils le convenaient, peut-être se seraient-ils abstenus. Je n'imagine pas que la sécurité ne revienne pas, tôt ou tard, comme un boomerang à la tête des politiques, par les temps qui courent. Il sera alors inutile de faire de l'angélisme (gauche dans son ensemble) ni de se payer de mots (droite)...

    Ras-le-bol des paroles, on veut des actes.

  • Presse, la tenaille se referme

    Tout comme Monique Dagnaud, sur le site Telos, je suis très inquiet devant la situation de la presse non seulement en France, mais plus généralement dans les pays occidentaux. On évoque souvent la liberté de la presse comme le bien le plus précieux, mais il n'est en réalité pas le seul : l'autonomie économique et financière des organes de presse n'est pas moins vital que la liberté de parler pour les journalistes. Or un piège aussi insidieux que diabolique se referme peu à peu sur nos quotidiens et nos magazines : le gratuit. Pas seulement le gratuit dans la rue, mais le gratuit que génèrent les millions de nos concitoyens qui se ruent sur les espaces d'expression publique qu'offre Internet.

    Aucune solution reposant sur le gratuit numérique intégral ne fonctionne sur la Toile : les sites des grands quotidiens, les uns après les autres, plongent dans le rouge. C'est qu'ils sont concurrencés, sur Internet par le journalisme citoyen. Or, ce journalisme-là, s'il est bien le fait du citoyen, n'a généralement rien d'un journalisme professionnel. La plupart du temps, il traite la surface de l'information, la plus éruptive, sans traiter méticuleusement ses sources et en comportant une part de subjectivité grandissante.

    Il ne reste donc à la presse professionnelle plus que deux solutions : compter sur le mécénat privé (mais alors il peut être intéressé) ou public (rien de plus néfaste et dangereux qu'une presse d'État). Voilà où nous en sommes.

    Je dois l'admettre à titre personnel, mon buget presse explose en vacances parce que je n'emporte pas mon ordinateur (et donc une connexion internet) avec moi. J'achète très souvent Le Figaro, Le Monde, Libération ou encore Aujourd'hui (ou le Parisien si je suis à Paris). Mais que je revienne chez moi, et je me connecte alors avantageusement sur les sites de ces quotidiens. Et pourtant, j'aime bien lire le journal...

    Le MoDem, lors des élections européennes, avait porté au pinacle trois biens supérieurs : l'éducation, la santé et la culture. Ce parti avait avancé l'idée qu'il existait des biens, supérieurs, auxquels on ne pouvait demander de répondre à une logique de marché. La presse, avec Internet, est soumise à une situation d'hyper-concurrence, sans espoir de pouvoir faire face, puisque tout le monde peut s'auto-proclamer journaliste (mais tout le monde ne peut se retrouver doté d'une carte de presse...).

    Faut-il alors décréter que l'information pourrait bien être un quatrième bien supérieur, au moins aussi précieux que les trois autres ? Quel modèle adopter ? Et que faire pour garantir aux journalistes la nécessaire liberté qu'impose tout travail sérieux d'information ?

    A titre personnel,  je n'ai, à l'heure actuelle, pas de solutions, et je continue de m'interroger, mais je m'inquiète à l'idée que des journalistes aussi talentueux qu'un Laurent de Boissieu ou un Jean Quatremer, pour en citer deux que je lis régulièrement, puissent un jour disparaître...

  • De l'EPAD à la Métropole

    Finalement, toute la polémique qui s'est développée autour de la nomination de Jean Sarkozy à l'EPAD provient, à mon sens, pour une large part, d'une défaillance dans l'organisation même des collectivités territoriales. Sur le fond, pourquoi un organisme comme l'EPAD a-t-il vu le jour ? Parce que sa zone d'intervention déborde Paris intra-muros et concerne plusieurs autres communes et qu'il n'existe aucune instance qui aurait le pouvoir de prendre des décisions globales pour l'urbanisme de la région. Résultat, on arrive à ce que ce soit l'État, et non les premiers acteurs concernés, via la majorité de ses acteurs dans le conseil d'administration, qui prenne les décisions. Belle décentralisation !!! Une métropole, c'est plus qu'une ville. J'ai lu le rapport de la sénatrice du MoDem, Jacqueline Gourault intitulé "faire confiance à l'intelligence territoriale". Cette mission sénatoriale a fait des propositions, et notamment, elle évoque le cas particulier des métropoles en faisant des propositions intelligentes et précises. Ces dernières répondent tout à fait aux problématiques organisationnelles et décmoratique que soulèvent les métropoles. Je donne ici copie de leurs propositions :

    - Créer, par la loi, une nouvelle catégorie d’EPCI dénommés « métropoles » dont les communes membres resteraient des collectivités territoriales de plein exercice.
    - Prévoir la faculté, par la loi, d’ériger les métropoles en collectivités territoriales de plein exercice, en lieu et place des communes membres, sur délibérations concordantes de celles-ci.
    - Fixer dans la loi des critères d’accès au statut de métropole et de délimitation du périmètre métropolitain et créer par la loi un nombre limité de métropoles, par exemple : Lyon, Lille, Marseille, Toulouse, Nice, Bordeaux, Nantes, Strasbourg.
    - Attribuer un siège au moins à chaque commune membre dans le conseil métropolitain.
    - Désigner les conseillers métropolitains au suffrage universel direct par fléchage sur les listes de candidats aux élections municipales.
    - Définir un bloc minimal de compétences obligatoires des métropoles, à partir des compétences obligatoires des communautés urbaines créées après la loi du 12 juillet 1999 et qui correspondent aux grandes fonctions métropolitaines.
    - Réaffirmer la possibilité de délégations de compétences des départements et régions aux métropoles, et ouvrir la même possibilité de délégation pour l’Etat.
    - Instituer une autorité organisatrice unique pour organiser les transports dans l’aire métropolitaine.
    - Instituer une dotation globale de fonctionnement (DGF) métropolitaine à la demande des communes membres.
    - Permettre l’institution, par décision des communes membres, d’une fiscalité communautaire se substituant progressivement aux fiscalités communales.
    - Faire émerger une gouvernance métropolitaine démocratique sur le périmètre de la métropole parisienne
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    On le voit, on n'en serait pas à s'interroger sur la pertinence de la nomination de Jean Sarkozy à la tête de l'EPAD ni à devoir contester les décisions unilatérales d'un Christian Blanc pour le Grand Paris si les propositions qui figurent ci-dessus pouvaient être appliquées. Il n'y manque, à mon avis, qu'une proposition sur l'urbanisme. Notons qu'il ne s'agit pas de dissoudre les communes dans la Métropole, mais bien de créer une collectivité à part entière. Évidemment, cette collectivité aurait d'autant plus de sens si les Conseils Généraux venaient à disparaître... Après, il existe des divergences : dans l'idéal, personnellement, je préfère la solution préconisée par Édouard Balladur, c'est à dire une collectivité territoriale à part entière et de plein exercice. Mais, dans la pratique, on ne pourra rien faire sans les maires et les communes, et je vois mal certains d'entre eux abandonner toutes leurs prérogatives. C'est pour cela qu'on avancera, sur ce sujet, en empruntant le chemin d'une inter-communalité renforcée. En ce sens, je trouve très astucieux de la part de Jacqueline Gourault et des sénateurs qui ont travaillé avec elle de proposer une pointage des conseillers métropolitains au moment des municipales. C'est astucieux, acceptable par les communes,  et cela réintroduit la démocratie dans des mécanismes généralement très opaques.

    Normalement,  MoDem et Nouveau Centre devaient converger  plus que tout autre parti sur ce sujet, mais le plan de Christian Blanc est passé par là, or, comme ce dernier craint plus que tout le statu quo généré par les élus, il essaie de passer en force. Moi, je ne pense pas qu'il y arrivera de cette manière, et j'espère que sa conception du Grand Paris ne fera pas école dans d'autres métropoles. Outre le déni de démocratie, je crois une telle démarche très peu efficace. Il faut se résoudre au fait que les choses prennent du temps, même si c'est parfois rageant et que l'urgence est réelle.

     

  • Europe écologie et les Verts, c'est pas pareil...

    Pour ceux qui en douteraient encore, les Verts, le parti politique, et Europe écologie, le rassemblement qui a fait fureur pendant la campagne des Européennes, ce n'est pas pareil. Europe-écologie a vocation à rassembler largement, au-delà des étiquettes traditionnelles. Les Verts sont avant tout un parti de gauche. Tout le monde n'a pas l'ouverture d'esprit de Gabriel Cohn-Bendit...

    Les Verts essaient de vider le MoDem de sa substance en proposant aux militants de Cap21 de venir les rejoindre. On a beaucoup parlé d'alliance avec les Verts au MoDem, depuis quelque temps. Je n'y suis guère favorable. Comme le dit Bayrou, l'écologie est UN problème et non LE problème. Or, dans le programme des Verts, je ne vois aucune réponse, à l'heure actuelle, à quelques questions qui vont revenir comme des boomerangs lors des prochaines régionales. Pas de réflexion sur la disparition de la taxe professionnelle (une authentique ânerie pour laquelle je ne peux pas comprendre qu'on ait pu adresser des félicitations à Nicolas Sarkozy), et, plus généralement, sur la fiscalité. Ce ne devrait être un secret pour personne, et les Français de chaque région doivent le savoir : les collectivités locales, régions y compris, sont de plus en plus endettées et supportent de plus en plus de charges.

    La taxe professionnelle, c'est tout le contraire d'une politique fiscale incitative, puisqu'elle touche également les entreprises quelles que soient leurs activités.

    Le débat qui valait pour la France toute entière en 2007 à propos de la dette, va trouver 20 déclinaisons régionales en mars prochain. Et Bayrou a bien raison de s'en soucier. Au MoDem, plutôt que de passer notre temps à parler de nous-même, de la tactique, ou, dans le meilleur des cas, de marcher dans les pas de la gauche et de ses thématiques, nous ferions bien de commencer à réfléchir à la question, et notamment, à prévoir d'offrir une opération-vérité aux Français. Il vaut mieux dire les choses clairement à l'avance plutôt que de les amener en catimini, à la Delanoë, par exemple, après élections (taxe foncière et taxe d'habitation à Paris).

    J'ai parcouru le site de la commission économique des Verts. Sur la dette, un unique document et que des poncifs. Et sur la fiscalité, en dehors de la fiscalité écologique, on n'y trouve qu'un discours très à gauche qui consiste à dire qu'il suffit de taxer les riches pour que les choses aillent mieux...

    Bref, les Verts ne veulent de toutes façons pas de nous, et pour m part, en l'état, je ne vois pas en quoi nos positions sont compatibles avec les leurs, l'écologie mise à part, et encore...

     

  • Et si on laissait sa chance à Jean Sarkozy ?

    J'ai lu çà et là que Jean Sarkozy, un homme bien jeune, était élu à la tête de l'EPAD. L'EPAD est un établissement public à caractère industriel et commercial, chargé d'aménager La Défense pour le compte des communes avoisinantes, du département, de la région et de l'État.

    Jean Arthuis, sénateur de l'Union Centriste, a rendu en 2007 un rapport qui n'était pas tendre à propos de la comptabilité de l'EPAD. Il n'avait même pas hésité à parler de faux bilan le 03 octobre 2007, lors d'une audition à propos des travaux de la Cour des Comptes relatifs à l'EPAD.

    Entre autres bizarreries, par exemple, l'EPAD a construit des infra-structures et les entretient sur le sol de plusieurs communes sans que ces dernières ne paient un kopeck (Courbevoie, Puteaux, notamment...).

    Autres joyeusetés, l'EPAD, apparemment, encaisse des bénéfices. Or, certains de ces bénéfices sont comptés comme dettes et non comme recettes...

    Dans la catégorie insolite et hilarant, figurez-vous que l'EPAD a planté 350 pieds de chardonnay et autant de pinot noir sur la dalle : ils devraient rapporter à l'été 2010 !

    Sur le fond, que Jean Sarkozy dirige ou non l'EPAD, à mes yeux, c'est assez anecdotique, et je pense que la critique ne se concentre pas sur l'esseentiel. La seule chose qui est véritablement importante, c'est qu'il y ait un contrôle parlementaire sur les activités pour le moins nébuleuses de l'EPAD.

    A vrai dire, à côté de l'EPAD, pour compliquer les choses, il y a un autre organisme, l'EPGD. Si j'ai bien compris les rapports entre l'un et l'autre, le premier construit, le second entretient. En fait, comme le second est financé par les municipalités avoisinantes et le département, je subodore que la création de l'EPGD est une manière de régler leur quote-part, compte-tenu des retombées positives sur les mairies de l'activité de l'EPAD. Le problème, c'est que l'État est l'acteur majoritaire des deux organismes pour en désigner le président.

    Un rapport sénatorial observait, début 2008 que Dans ce contexte délicat, le cumul des fonctions de président de l'EPAD, de président de l'EPGD et de président du conseil général des Hauts-de-Seine, lui-même représenté au conseil d'administration des deux établissements publics, n'est sans doute pas de nature à favoriser la prise de décisions difficiles et contraignantes pour des collectivités territoriales qui peinent à admettre les conséquences de la nouvelle gouvernance.

    Pendant longtemps Puteaux, Courbevoie, Nanterre et le Conseil Général des Hauts de Seine ont refusé de participer au financement des charges (tout en touchant des retombées fiscales conséquentes du quartier). J'imagine que ces collectivités ont râlé parce qu'elles estimaient qu'on leur imposait des choix. Le problème, c'est que l'EPAD ne tire ses ressources, en fait de revenus, que des droits sur les permis de construire et de la location de parkings. Or, avec la réduction de l'activité immobilière, la source s'est tarie, alors que les charges demeuraient. Les tours de la Défense sont bien jolies, mais leur entretien coûte une vraie fortune, et certaines sont en très mauvais état, à l'heure actuelle. Mais, à ce que j'ai compris, les communes devraient tout de même bien s'en tirer.

    Patrick Devidjian reconnaissait le 15 juillet 2008 le mauvais état des tours :

    Avant de répondre à cette question, j'aimerais revenir ici sur le risque que court l'EPAD, à moyen terme. Ce risque n'est autre que l'obsolescence de ses tours. Certaines d'entre elles sont âgées d'une trentaine d'années et, progressivement, elles courent le risque de se retrouver hors marché avec des coûts d'entretien de plus en plus élevés, car ces tours ont été conçues à une époque où les économies d'énergie ne constituaient pas un réel souci. Parallèlement, ces tours demeurent totalement inadaptées aux technologies de l'information et de la communication. Progressivement, un nombre important de tours risquera de rester vide et à la charge des opérateurs, sans plus générer aucun avantage fiscal pour les collectivités. C'est la raison pour laquelle, dans le plan de relance de la Défense, il a été prévu un dispositif assez original : le système des « démolitions/reconstructions ».

    Or, pour inciter les promoteurs à acheter des tours obsolètes et donc à les détruire, il est question de leur octroyer en échange des mètres carrés supplémentaires. Je ne vois donc que deux solutions : soit étendre le périmètre de construction des tours (Nanterre ?) soit construire des tours encore plus hautes...

    Il faut comprendre, je le crois, la fusion prochaine de l'EPASA et de l'EPAD à l'aune de la dette du second et des friches de Nanterre. Il y a 70 hectares de friches urbaines à Nanterre, c'est à dire une perspective de droits monstrueux pour les permis de construire à venir. En revanche, l'EPGD ne devrait pas voir son champ d'action étendu à Nanterre. Qui financera alors l'entretien des futurs tours, parkings et plus généralement patrimoine immobilier ?

    Ce que je comprends des différents rapports, c'est que La Défense est une sorte de mille-feuille inextricable et que l'on ne sait pas trop qu'est-ce qui est à qui entre les communes avoisinantes, l'EPAD et l'EPGD.

    Au final, il y a un certain nombre de problématiques qui se dégagent des différents rapports établis par les commissions sénatoriales. Plutôt que de crier haro sur Jean Sarkozy à cause de son nom (parce que dans ce cas, ce n'est ni la première ni la dernière dynastie de ce type en France) il vaudrait mieux lui demander quelles sont ses intentions et ce qu'il compte faire à La Défense.

     

     

  • MoDem scotché à 7-8%

    Il n'y a décidément rien à faire : quelle que soit l'élection, quel que soit la popularité du MoDem, au plus haut ou au plus bas, quelle que soit la participation, 60%, 50% ou 30%, et même quelle que soit la cote de popularité de Bayrou, 70% ou 35%, le MoDem est indéfectiblement scotché à 7-8%, et ce, en dépit de sondages parfois flatteurs. Richard Bertrand, dans la 12ème circonscription des Yvelines, obtient un score de 7.75%. C'est honorable, mais, dans notre système politique, c'est l'assurance de l'inexistence politique.

    A côté de cela, même si l'UMP enfle toujours plus et devient de plus en plus puissante, elle n'a, désormais, plus de réserves. Je crois aussi que l'électorat qui vote pour le MoDem est désormais stabilisé, et cet électorat-là, a priori, n'a pas l'intention de voter pour l'UMP. L'UMP se prépare sans doute des lendemains difficiles en dépit de sa bonne forme.

    Je crois qu'il faut admettre un fait évident : le MoDem a échoué à capitaliser les électeurs de François Bayrou en un temps record. Ceci ne signifie pas qu'il n'a pas d'avenir, mais qu'il faudra peut-être des années avant de gagner en maturité, en notoriété et en électorat. Les Lib-Dems, le FDP, ont mis des années à devenir des forces puissantes. En Italie, le centre demeure éclaté et, s'il est parvenu à dominer une coalition de gauche, n'a jamais été en mesure de demeurer une force politique conséquente.

    Je suis toujours demeuré profondément sceptique sur l'opportunité de changer d'étiquette et de devenir le MoDem plutôt que l'UDF. Après les présidentielles, une autre stratégie était possible : ne pas trancher entre Royal et Sarkozy. Se conserver une indépendance sans s'interdire de négocier des accords tactiques avec l'UMP : ils nous laissaient 50 circonscriptions et nous ne présentions pas alors de candidats face à eux dans 100 à 200 circonscriptions, sans que cela vaille pour autant accord de législature. Cela leur laissait une majorité pour gouverner, et nous, un groupe pour être présent et faire valoir nos idées sans pour autant être à la botte de la majorité.

    Aujourd'hui, on est un peu grillé. C'est dommage. Le seul espoir du MoDem, s'il veut accélérer le cours du temps, c'est que Bayrou remporte la présidentielle. En dehors de cela, il faut s'armer de patience et attendre, en espérant que le MoDem survivra à la retraite de Bayrou le jour où elle viendra.

    En tout cas, imiter la gauche ne nous apportera rien. Je suis frappé de voir les blogs militants du MoDem tenir actuellement exactement les mêmes discours que les Socialistes et les Verts sur à peu près tous les sujets. Franchement, je ne vois pas de différences avec le PS. Nous devrions pourtant la réaffirmer, sans agressivité, mais avec force.

    Il faut être prêts à survivre sans élus, avec des moyens réduits.

  • Jean Bouin, entrez dans la danse !

    J'ai écrit à plusieurs reprises sur l'entêtement de la municipalité à Paris, et particulièrement d'Anne Hidalgo et Bertrand Delanoë à propos du stade Jean Bouin. Ils ne reviendront pas sur leur décision et ne chercheront pas de solutions pour le sport amateur au stade Jean Bouin.

    Du coup, je relaie l'appel des professeurs d'EPS qui font des mains et des pieds pour pouvoir demeurer là-bas (puisqu'il n'existe aucune solution de remplacement : je le rappelle, la pelouse d'Auteuil n'a pas finalement pas été réaménagée, contrairement aux engagements de Pascal Cherki et Bertrand Delanoë).

  • Tragédie bombinesque

    Je suis triste. J'ai vu un magnifique bourdon des jardins. De belle taille. Seulement, il était mort, gisant au milieu du trottoir parmi des pétales de fleurs éparses et un long filet d'eau. J'ai levé la tête, et j'ai vu au second étage quelques pots suspendus. On y devinait, par la couleur, l'origine des pétales au sol. Nom de D... ! Quand vous arrosez vos plantes, m... alors, vérifiez au moins ce qu'il y a dessus !

    Je me suis consolé en retournant à mon allée favorite. A 17h00, c'est pas gagné, d'autant que le soleil jouait à cache-cache avec les nuages. Cette fois, je n'étais pas avec mon aîné, mais avec le cadet et deux de ses amis, un frère et une soeur. J'ai cru d'abord qu'on ne verrait rien, puis j'ai poussé un soupir de soulagement en repérant un bourdon des champs. Hélas, la remontée de l'allée n'a guère amené de bonnes surprises : deux bourdons des champs supplémentaires, et c'est tout. Les abeilles, elles-mêmes, n'étaient pas au rendez-vous. Les papillons, n'en parlons même pas : néant. Mais contrairement aux habitudes prises précédemment, j'ai ouvert l'oeil au retour. Et j'ai eu raison. Parce que j'ai retrouvé une vieille connaissance : mon Bombinus lapidarius qui bombinait et butinait paisiblement, toujours aussi gras et bien nourri. Peut-être plus pour très longtemps. Les fleurs s'effritent, et à chaque abombinage sur le fleur, c'est autant de pétales qui sont tombées à terre. Le Bourdon des pierres est actif d'avril à octobre. On sent bien que d'ici peu, on ne le verra plus par ici.

    Deux bourdons des jardins, de beaux specimens, ont croisé à leur tour notre chemin. Les petits étaient contents. Moi aussi. Ce sont peut-être les derniers que nous aurons vu si le temps venait à se gâter.

     

     

  • Bayrou soutiendra une réforme des collectivités équitable

    Dans un entretien au journal Le Monde, François Bayrou s'est engagé à soutenir la réforme sur les départements et les régions...à condition qu'elle soit équitable !

    La réforme des collectivités va-t-elle dans le bon sens ? L'idée principale, rapprochement des départements et des régions, je la défends depuis longtemps. Je suis donc disposé à la soutenir et à la voter, à une condition impérative : qu'il y ait une loi électorale juste, représentant équitablement les grandes sensibilités du pays, comme le fait la loi électorale allemande.

    Pour information, je rappelle sa position, qui est aussi celle du MoDem :

    Je propose de rapprocher les conseils généraux et les conseils régionaux dans une seule collectivité locale, avec les mêmes élus. Les mêmes élus administreraient les départements et les régions au lieu de l’empilement, des incohérences et des mises en concurrence.D'abord on fera des économies ; ensuite, par une fédération des efforts, les citoyens y verront plus clair et auront un véritable interlocuteur en matière d'aménagement du territoire. 
    Je souhaite également l’élection du président de région au suffrage universel. 
    Les régions, qui fédèreront les départements, auront la plénitude des pouvoirs d’aménagement du territoire, d’équipement et de solidarité ; l’État assumera une redistribution pour équilibrer les ressources des régions. En revanche, je suis défavorable à la régionalisation de l’Education nationale : la déconcentration des moyens est déjà effective dans ce domaine, et les présidents de conseils régionaux n’ont aucune légitimité pour mener la politique de l’Education nationale.

    Je partage exactement son avis : une représentation proportionnelle à la Région et un Président de Région élu au suffrage universel. On est d'accord à 100%.