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  • Ne confondons pas immigrés et réfugiés de guerre...

    C'est paradoxalement chez un parlementaire UMP, Étienne Pinte, que j'ai trouvé le ton le plus juste pour exprimer mon sentiment à propos de l'expulsion récente des Afghans.

    La France est le pays des droits de l'homme. J'estime que nous n'avons pas à renvoyer contraints et forcés des réfugiés qui ont fui leur pays en guerre. D'autant que le ministère des affaires étrangères lui-même reconnaît que l'insécurité a augmenté depuis plusieurs semaines, à Kaboul comme dans le reste de l'Afghanistan []

    Je ne conteste pas la politique d'immigration du gouvernement dans son ensemble. Mais je ne comprends pas ce premier vol groupé depuis cinq ans, d'autant qu'il restait la solution de la solidarité européenne.

    La gauche qui s'y entend à jouer la petite musique du choeur des pleureuses en a a profité pour faire retentir son habituelle démagogie sur l'immigration. Or, il ne faut en aucun cas tomber dans cette confusion orchestrée, avec des intérêts divers, et par l'opposition de gauche, et par le pouvoir : l'accueil des réfugiés de guerre (que l'on espère temporaire, puisque nous aspirons à restaurer la paix en Afghanistan, d'où la présence de nos forces armées) ne saurait se confondre avec l'immigration dans son ensemble.

    Il n'en reste pas moins qu'il faut fixer nos limites : potentiellement, une grosse partie de la population afghane pourrait se réclamer du statut de réfugiés de guerre : que fait-on, dans ce cas-là ? Par ailleurs, il y a certains individus, parmi les Afghans clandestins que cela ne me gêne pas trop de renvoyer dans leur pays : France-info donnait ce matin la parole à l'un d'entre eux, passeur de son état, qui estimait devoir désormais rejoindre les Talibans pour pouvoir vivre et gagner de l'argent...Eh bien qu'il y aille !

    Éric Besson croit avoir levé le lièvre en demandant si le fait qu'un pays soit en guerre vaut titre de séjour en France. A vrai dire, il faut admettre, en effet que es réfugiés de guerre n'entrent pas dans le champ de la convention de 1948 ni des protocoles additionnels de 1977. Éric Besson le sait sans doute bien, voilà pourquoi il estime la France dans son bon droit, et ce, même s'il existe d'autres textes sur ces réfugiés (Conventions de Genève de 1949 sur la protection des victimes de guerre et le Protocole additionnel de 1977 aux Conventions de Genève de 1949 relatif à la protection des victimes de conflits armés internationaux).

    La simple humanité n'en commande pas moins de considérer avec beaucoup d'attention les réfugiés de ce pays : et une harmonisation du droit d'asile européen pourrait à cet effet dénouer une certain nombre de situations aussi inextricables qu'ubuesques. Aussi, la réaction récente de Marielle de Sarnez, vice-présidente du MoDem me paraît particulièrement sensée et adaptée :

    « Il faut aller vers une réforme et une harmonisation du droit d’asile en Europe. Cela devrait être une des priorités du Conseil européen des 29 et 30 octobre. La seule façon d’aider les pays du sud de l’Europe, c’est en effet de réformer la convention de Dublin : un réfugié devrait pouvoir demander l’asile dans le pays européen de son choix et non plus obligatoirement dans le premier pays où il est supposé avoir posé le pied. En attendant, il est inadmissible, au regard du respect des droits de l’homme, de renvoyer des réfugiés dans un pays en état de guerre. L’an dernier, selon les critères du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), les conditions de retour n’étaient pas réunies en Afghanistan. Je ne vois malheureusement pas en quoi cette situation se serait, depuis, améliorée. »

     

  • Ce que je faisais, moi, à 23 ans ?

    Qu'est-ce que je foutais, moi, à 23 ans : attendez que je fouille dans ma mémoire, vu mon grand âge. Ah oui, cela me revient, je déprimais ! C'est pour ça que je n'ai plus trop de souvenirs de cette période-là. En fait, précisément, je commençais à sortir d'une déprime. Je venais aussi de découvrir le jeu de rôles Donjons et dragons : qu'est-ce que j'ai pu me marrer, par la suite, avec ce jeu...

    Sinon, j'avais déjà fait pas mal de petits boulots variés, et j'étudiais. Politiquement, je n'étais plus nulle part, mais je continuais à filer des coups de main à l'UNEF (UNEF SE, s'il vous plaît, pas ces sociaux-traîtres de l'UNEF-ID) sans pour autant me réclamer de la même couleur politique. C'était mon ouverture à moi :-) . A l'époque, je fricotais avec la gauche, mais sans grande conviction, et j'étais de sortie le 08 mars pour la journée de la femme, au grand dam des anars qui se demandaient ce que je foutais là. L'Europe faisait grand bruit, et ça chauffait avec le Traité de Maastricht qui se profilait : d'ailleurs Séguin avait débattu avec Mitterrand et appelait à voter NON. Moi j'avais été tenté par le MDC, le mouvement de Chevènement, à l'époque, mais sa position sur la Guerre du Golfe plus son hostilité à l'Europe, sans parler d'un fonctionnement un peu particulier du mouvement avaient rapidement eu raison de mes tentations. Cela dit, je dois confesser avoir voté pour lui en 2002 après avoir été à un cheveu de voter Bayrou ; mon grand regret, et il a été immédiat dans l'heure qui a suivi la dépose de mon bulletin, c'est de ne pas l'avoir fait dès cette époque : à vrai dire, en pleine démagogie anti-sécuritaire, j'avais apprécié la torgnole qu'il avait collé à un morveux qui voulait lui faire les poches (devenu plus tard un violeur, comme quoi il en aurait sans doute fallu d'autres...). Il faut dire que je ne pouvais littéralement plus encadrer Jospin et son équipe, et que je suis bien content d'avoir vu Jospin éliminé dès le premier tour, même par un candidat FN. Si c'était à refaire, je ne voterais pas davantage pour lui, et tout bien considéré, cela ne m'a pas dérangé plus que ça de voter Chirac au second tour.  En 2007, je n'ai évidemment plus eu aucune hésitation à voter Bayrou.

    La posture anti-libérale de Chevènement m'a toujours gêné, mais en 2002, je ne savais vraiment plus quoi voter et je n'avais pas encore fait le pas mental de voter pour l'UDF dont je suivais pourtant avec sympathie l'évolution depuis 1998. Mais je vois que je me suis éloigné de mes 23 ans, au fait. Il ne me reste plus qu'à refiler le bébé : à Claudio, par exemple, et aussi Polluxe, Roman (je ne sais plus quel âge il a exactement, mais ses 23 ans ne sont pas loin...), Hashtable (parce que là, je suis hyper curieux de savoir ce qu'il faisait et ce qu'il était à 23 ans) et puis le Faucon qui a toujours des anecdotes à nous raconter (hein Papy ? :-) ) . J'aurais bien été poser la question à Jean Sarkozy, sinon, mais je crois que c'est déjà fait :-)

  • Miam, un délice, ce chocolat !

    chocolatperou.jpgJe viens de faire une découverte dans mon monoprix local, il y a deux semaines, et compte-tenu de la saveur de la découverte, il faut que je la fasse partager : il s'agit d'une tablette de chocolat. Un vrai délice ! généralement, je n'aime pas trop le chocolat au lait, mais pas davantage le chocolat avec une trop forte teneur de cacao. Là, j'ai découvert le chocolat ultime : il s'agit d'un chocolat solidaire et biologique commercialisé par la société Alter Eco et produit par une coopérative péruvienne, Acopagro.

    C'est étonnant : il a l'apparence d'un chocolat au lait (même couleur) mais le goût onctueux d'un noir auquel on aurait en effet adjoint une touche de lait, et il fond littéralement sous le palais. Un pur bonheur ce chocolat-là. En même temps, il conserve le goût prononcé, légèrement amer du cacao, qu'en général je n'apprécie guère, mais qui, cette fois, a été heureusement adouci par la touche de lait.

    Bref, une vraie réussite qu'il convient de saluer comme il se doit. Notez, pour ceux qui le désirent, qu'on peut l'acheter en ligne et qu'il est à un prix abordable mais tout de même plus élevé qu'un chocolat standard. Mais bon,  la saveur n'a pas de prix...

  • Douleur et paralysie cérébrale

    Et hop, ma petite pierre à l'édifice...Merci à Nicolas d'avoir prévenu. Déjà que je trouve que la douleur n'est pas toujours prise en charge comme elle le devrait quand on peut s'en plaindre, alors imaginons ce que cela peut être pour ceux qui ne peuvent rien dire...

    Ce n'est pas du luxe que de parler de la paralysie cérébrale (effets plus ou moins handicapants survenus généralement à la suite d'un accident vasculaire) : alors que 125 000 enfants sont touchés (1 nourrisson sur 450 !)par cette pathologie, elle est quasiment absente des programmes de recherche. Chaque année, ce sont donc 1 800 nourrissons qui  sont victimes.  Il y avait un appel à projet en 2009 avec à la clef un financement.

    Trois axes d'intervention, pour la recherche, sont privilégiés : 1. Anticiper, c'est à dire étudier les facteurs de causalité. 2. Diagnostiquer et intervenir immédiatement afin d'empêcher ou de limiter les dégâts sur le cerveau. 2. Quand le mal est fait, accompagner les victimes pour les aider à avoir une vie aussi normale que possible. Je crois que la conférence du 29 octobre rentre dans ce dernier champ.

    La Fondation Motrice organise le 29 Octobre 2009 de 18h à 21h à la Mairie du XVème à Paris (Métro Vaugirard, bus 80) une conférence sur le thème de la douleur de l’enfant et de l’adulte atteints d’Infirmité Motrice Cérébrale  / Paralysie Cérébrale.

     

  • Sarkozy-Villepin, ça va terminer comme ça...

    A mon avis, entre Sarkozy et Villepin, même si les forces semblent disproportionnées, cela va finir brutalement...

    Je crois que comprendre que c'est de l'ultimate fighting...

  • Le Travail entre bonheur et suicide

    Il y a un remarquable article du café pédagogique, ce matin, sur les épidémies de suicide liées au travail. L'auteur de l'article observe notamment très finement qu'une enquête récente de l'INSEE place le travail en troisième position, derrière la famille et la santé, parmi les domaines les plus importants pour être heureux. Les chômeurs et les précaires le placent même en première position. A contrario donc de ce que j'écrivais mardi, c'est bien la charge de bonheur/malheur que nous associons à nos emplois qui jouerait un rôle déterminant dans les suicides survenus sur le lieu de travail, ou, tout du moins, à cause des conditions dans lesquelles on y exerce.

    Je me suis penché sur l'étude que cite le Café pédagogique, car cette étude examine les relations entre travail et identité.  La question est plus politique qu'il n'y paraît, puisque les libéraux ne  considèrent pas le travail comme une activité réalisatrice comme le font les Marxistes, mais plutôt comme une nécessité afin d'obtenir des biens. Paradoxalement, dans le paradis libéral, on ne travaille pas, les biens s'auto-génèrent, alors que dans le paradis marxiste, le travail est la condition sine qua non du bonheur. Il est donc logique de trouver les héritiers du marxisme en pointe sur un tel thème. Aux yeux des Marxistes, le travail est la quintessence de l'activité humaine.

    Mais cette opposition serait réductrice : en réalité, le travail ne se réduit pas à l'activité humaine, mais, bien souvent, il structure le temps, l'espace et jusqu'à un certain degré, les relations sociales. Toucher au travail impacte donc fatalement plus ou moins fortement tous ces aspects de la vie humaine. L'étude menée par Hélène Garner, Dominique Méda et Claudia Senik relève une enquête assez éclairante faite par la CFDT et le CEVIPOF en 2001 :

    L’enquête menée par la CFDT visait précisément à savoir si le travail est principalement perçu comme un moyen de vivre ou un lieu de réalisation de soi : « Pour vous le travail, c’est 1) une obligation que l’on subit pour gagner sa vie (un tiers des réponses), 2) une obligation et aussi un moyen de se réaliser (42 %), 3) être utile, participer à la vie en société (20 %), 4) réaliser un projet, une passion (5 %) ». Les réponses étaient diversifi ées non seulement selon les catégories de salariés mais aussi selon les secteurs : on remarquait notamment une forte différence entre le secteur privé pour lequel le travail est d’abord une obligation et le secteur public qui voit plus le travail comme un moyen d’être utile ou de se réaliser ; par ailleurs, les ouvriers et les employés du privé, qualifi és ou non qualifi és, défi nissaient principalement le travail comme une obligation subie. En revanche, ceux pour lesquels le travail est un moyen de se réaliser ou une façon d’être utile à la société sont des enseignants, des travailleurs sociaux, des salariés des hôpitaux, des professions de la santé : le travail apparaît alors de l’ordre de la vocation.

    J'observe simplement ceci : France Telecom (Orange) était à l'origine une entreprise publique, et même un service public. Elle s'est peu à peu privatisée. Il en va de même, au demeurant, pour Renault (qui a connu aussi une épidémie de suicides il y a deux ans). Il n'est, à la lueur de l'extrait que je cite ci-dessus, peut-être pas étonnant, dans ces conditions, que des individus qui ont choisi une profession pour se réaliser ou par vocation vivent mal de se trouver dans une perspective d'emploi qui n'est plus la même, où le travail devient une nécessité et non plus une activité réalisatrice.

    Il faut bien sûr avancer avec prudence, et toute généralisation serait hâtive, mais il y a certainement là des éléments de réflexion à méditer.

  • Krombach, bientôt une affaire d'États ?

    J'ai souvent l'occasion de dire en quel état déliquescent est notre justice, mais l'épisode suivant passe les bornes : comment se fait-il qu'en France, il faille qu'un père, à plus de 70 ans, soit contraint de ligoter une crapule et de l'amener sur le territoire français pour obtenir justice ?

    La fille d'André Bamberski, Kalinka, a été empoisonnée, et d'après Le Monde peut-être abusée. Pourquoi le justice allemande a-t-elle classé l'affaire sans suites ? Krombach a été poursuivi dans une affaire de viol sur mineure en 1997 (il avait violé sous anesthésie une adolescente de 16 ans !) : pourquoi n'a-t-il pris que du sursis ? Pourquoi en 1995 l'ambassade d'Allemagne est-il intervenu pour tenter de faire repousser le procès ? Et pourquoi, 7 années plus tard y-avait-il à nouveau une intervention de la diplomatie allemande auprès du procureur de Paris ?

    De quelles protections mysérieuses bénéficie Krombach ? Pourquoi alors qu'il existe des conventions entre France et Allemagne ce dernier pays a-t-il toujours refusé de l'extrader, notamment après sa condamnation en 1995 ?

    Pourquoi ne dispose-t-on que sur Wikipedia d'éléments précis sur la mort de Kalinka ?

    Le médecin légiste qui a examiné le corps de Kalinka ne s’est pas prononcé sur les causes exactes de sa mort. Il a constaté des traces de sang frais sur les parties génitales, une déchirure de la vulve et la présence de substances blanchâtres dans le vagin, qu’il n’a pas pris la peine de faire analyser. Si aucune expertise toxicologique n’a été pratiquée, le légiste avait toutefois qualifié d’étranges et de grotesques les injections de différents produits pratiquées par le docteur Krombach pour réanimer Kalinka, alors que son corps se trouvait déjà en état de rigidité cadavérique. À la suite de cette autopsie, le parquet de Kempten a classé l’affaire le 17 août 1982.

    Pourquoi la France s'est-elle refusé à délivrer un mandat international ?

    Cet homme a bénéficié de soutiens extraordinaires, considérables, tant en Allemagne qu’en France ! Lorsque je me suis inquiété de savoir où en était la procédure, le procureur général de l’époque, Jean-François Burgelin, m’a clairement dit avoir reçu des instructions de la Chancellerie pour que le mandat d’arrêt international ne soit pas diffusé et qu’il reste au dossier. C’est un scandale absolu ! Le pouvoir politique a donné instruction au pouvoir judiciaire de mettre son chapeau sur le dossier ! (témoignage de Maître Gibault, avocat d'André Bamberski en 1995)

    Jacques Toubon était Garde des Sceaux à cette époque : que peut-il apporter comme témoignage sur le sujet ? Et Élisabeth Guigou, et Marylise Lebanchu qui lui ont succédé ? J'escompte bien (et très certainement l'association Justice pour Kalinka également) que Michèle Alliot-Marie va désormais faire ce pour quoi elle a reçu mandat des Français : faire en sorte que justice soit rendue.

    Et je finis par la question la plus lancinante mais aussi qui me met hors de moi : pourquoi est-ce André Bamberski qui est aujourd'hui sous contrôle judiciaire et menacé de prison ?!

  • Dette : +350% en deux ans !

    Ils m'impressionnent, ceux qui ont accordé le moindre crédit aux déclarations de Nicolas Sarkozy, en 2007, assurant faire de la dette une cause nationale. En réalité, on le sait : Socialistes et Populaires ne se sont emparés de ce thème que parce que François Bayrou a eu à la fois l'audace et le courage de le porter. Je constate, à ce jour, que le MoDem, hériter de l'UDF, demeure le seul parti à considérer la dette comme le principal obstacle au rétablissement de la France. Marielle de Sarnez, n°2 du MoDem, fait observer dans un entretien avec Le Figaro, que la dette a crû de 350% en deux ans, et que désormais, nous finançons la moitié des dépenses de l'État ainsi. Tous les voyants sont au rouge ! notre dette représente désormais une fois et demie ce que rapporte notre impôt sur le revenu.

    Nous nous dirigeons en chantant dans le mur. En dépit des discours de Hollande qui prétend prendre au sérieux la question de la dette, les Socialistes sont prêts à mettre en place un plan aux conséquences dévastatrices pour notre économie et les finances de l'État, puisque Martine Aubry évoquait un plan de relance par la demande : une vieille recette qui a déjà fait pas mal de dégâts en 1982 mais certains Socialistes n'apprennent décidément rien de l'histoire.

    Nous sommes au bord du gouffre comme jamais encore nous ne l'avons été et je ne vois nulle volonté politique, au plus haut niveau de l'État, d'en sortir. La majorité grince, de temps à autre, le Nouveau Centre tente une saillie, mais sur le fond, les choses continuent de s'aggraver sans fin. Ce que nombre de Français ne comprennent ou ne voient peut-être pas c'est qu'au rythme où vont les choses, il faudra prendre des décisions très graves un jour, qui impacteront lourdement le secteur public, avec de fortes réductions de service, du chômage massif et des impôts partout en hausse. Nous pourrions rentrer d'ici 5 ans, dans la plus grave dépression de notre histoire depuis 1929.

    Il faut porter au pouvoir une génération politique qui est déterminée à redresser la barre coûte que coûte. A l'heure actuelle, en dehors du MoDem, seuls quelques députés isolés à l'UMP, une partie du Nouveau Centre, quelques socialistes non moins isolés et les libéraux (très minoritaires en France)  sont prêts à relever le gant. Il faudra une majorité nouvelle, articulée autour du MoDem pour espérer renverser la vapeur du train fou qui nous envoie droit dans le mur avec une violence inouïe.

    Je sais que François Bayrou a mis à profit tout l'été pour plancher sur la question de la dette qu'il considère comme le plus grave danger pour notre pays. Le MoDem et Bayrou doivent d'ores et déjà faire des propositions, et, compte-tenu du très faible nombre d'élus démocrates, trouver des relais dans l'opposition et dans la majorité pour l'aider à les défendre. Des Charles de Courson, Alain Lambert, Philippe Séguin, à droite ou des Michel Rocard, Jacques Delors mais aussi Ségolène Royal (je crois qu'elle fait de la dette l'une de ses préoccupations centrales) sont certainement des hommes et des femmes politiques de cette trempe. Je m'étonne, au sein du gouvernement, du silence assourdissant de Christian Blanc. Je ne comprends pas que l'on puisse avoir écrit la Croissance et le chaos, et que l'on demeure silencieux face à une telle fuite en avant.

    A l'évidence, il faudra une grande coalition pour attaquer de front les réformes qui seront devenues inévitables et j'espère voir dans le MoDem le fer de lance de celle-ci. Je pense, y compris pour les élections régionales, que nous devrions, nous électeurs Français, interpeler tout candidat à une fonction élective et lui demander de prendre des engagement solennels. L'heure est trop grave, et il faut, désormais, des personnalités déterminées.

     

  • Suicide en entreprise

    Polluxe s'est posée, dans son dernier billet, la même question que moi : depuis la vague de suicides qui frappe France Telecom, j'essaie de me renseigner pour comprendre s'il s'agit vraiment d'une vague de suicides ou si c'est la médiatisation qui lui donne son ampleur.

    Il est apparemment très difficile de se procurer des statistiques sur les causes de suicide dans les entreprises. Finalement, ce qui frappe, dans ce sinistre phénomène, ce n'est pas tant le nombre que la répétition de la cause : les salariés qui se sont suicidés ont à chaque fois invoqué les conditions de travail. Et on arrive alors à cet étrange paradoxe : à France Telecom, in fine, on se suicide moins qu'ailleurs pour des causes extérieures au travail. En effet, si l'on retranche ces cas spécifiques revendiqués, on tombe alors à un taux de suicide particulièrement plus bas que la moyenne française.

    Il faut toutefois intégrer d'autres données : être salarié à France Telecom, c'est disposer d'un emploi, et d'un emploi plutôt bien rémunéré, comparativement, puisque c'est la politique de cette entreprise que de payer davantage ses salariés. Il faudrait donc comparer des situations égales pour se faire une idée claire du caractère extraordinaire ou non des faits.

    Je me garderais de conclure, mais je constate simplement un fait : notre société se gouverne elle-même par la peur, particulièrement dans sa composante marchande et économique. Notre société est dans une logique productiviste qui pousse au rendement et qui punit l'échec par la déconsidération dans le meilleur des cas, l'exclusion et le rejet dans le pire.

    C'est à mon sens dans le moteur de la motivation que le bât blesse : les techniques de management modernes, au-delà d'un discours en trompe l'oeil, sont passées d'une logique de motivation positive à une logique de motivation négative.

    Si je devais invoquer les mânes de Nietzsche, et son Zarathoustra, je dirais que ce ne sont plus des forces actives qui mènent l'humanité, mais des forces réactives qui la conduisent à un reniement toujours plus violent.

    Notre société ne pourra pas continuer à produire si elle ne change pas radicalement son rapport au travail. J'obsqerverais d'ailleurs un détail qui hélas, est significatif : pour qualifier le labeur, les Français ont choisi un vieux mot d'origine latine, datant de 'empire romain tardif ; travail vient de tropalium qui vient lui-même de tripalium, un engin de torture à trois pointes. D'ailleurs, au moyen-âge, on utilisait le mot "travail" pour désigner les souffrances de l'accouchement.

    Voilà qui en dit long sur notre société et qui indique le chemin à ne pas suivre...

  • Iran, le retour de bâton

    Ça a du lui faire un choc au régime iranien, l'attentat contre les Pasdarans. Il n'y là pourtant qu'un méchant retour de bâton : l'Iran avait cru très malin de favoriser la contrebande d'armes à destination des Talibans ces dernières années, et notamment sous Bush, pour fixer un front là-bas afin d'éloigner le spectre d'une attaque américaine. Je suppose que je dois raconter une énième fois la fable du scorpion et de la grenouille. Je rassure les Iraniens : les Américains ont mis presque 10 ans à comprendre que l'islamisme n'était pas un allié. Les Pakistanais viennent également de mesurer leur erreur au cours des deux dernières années. Pour l'instant, l'Iran a eu une réaction imbécile en accusant USA, Grande-Bretagne et Pakistan, mais on peut espérer que le pouvoir en Iran médite sa faillite et comprenne quel est l'ennemi désormais.

    A la décharge de l'Iran, il faut toutefois admettre que la bêtise de l'administration Bush était d'une telle ampleur qu'elle est bien capable d'avoir financé des groupes sunnites extrémistes en Iran liés par ailleurs aux Talibans. J'ai cru lire quelque part que le Joundallah avait reçu des subsides de l'Amérique pendant le mandat de Daboliou. Et comme l'ISI a longtemps été en relation avec ces groupes, on peut comprendre les soupçons initiaux des Iraniens. De là à y voir un coup du Mossad (qui a d'autres chats à fouetter) c'est évidemment ridicule.

    En tout cas, d'avoir joué aux apprentis sorciers, voilà les Iraniens aux prises avec une oppostion armée islamiste, probablement d'origine salafiste sur son propre territoire.