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la défense

  • Martine Volard défie Jean Sarkozy à La Défense ?

    volard.jpgL'honnêteté impose de faire connaître au grand public qu'il existe une autre candidature que celle de Jean Sarkozy à la présidence de l'EPAD, pour La Défense. Martine Volard, élue démocrate de Courbevoie a demandé au maire de Courbevoie de lui céder sa place au Conseil d'aminsitration afin qu'elle puisse faire officiellement acte de candidature. Elle a reçu immédiatement le soutien des Jeunes Démocrates. Martine Volard est consultante en organisation et management pour les collectivités territoriales : une profession idéale pour quelqu'un qui se propose de prendre la tête de l'EPAD.

    Les élus MoDem ont publié un communiqué commun à propos de la prochaine nomination du fils du Président de la République.

    Le décret du 9 Septembre 1958, relatif à l’Etablissement Public d’Aménagement de la Défense (EPAD), stipule que le président est « élu » par les membres du conseil d’administration. Nous tenons cependant à souligner que ce même conseil d’administration est composé de 18 membres : 9 représentants des collectivités territoriales (dont 2 du Conseil général des Hauts-de-Seine) et 9 membres représentant l'Etat, sous l’autorité de leur ministre de tutelle. En ajoutant la voix de Patrick Devedjian, membre du gouvernement à celles des 9 administrateurs de l'ETAT, l’Etat a la majorité absolue (10 voix sur 18). L’élection du Président de l’EPAD est donc véritablement contrôlée par l’Etat et s’apparente bien à une nomination. La nomination prévue de Jean Sarkozy, fils du Président de la République, ne peut, de ce fait, être considérée comme un acte local, résultant seulement de la volonté du prétendant et du choix de ses pairs.
    A l’évidence, la très courte expérience politique de Jean Sarkozy n’en fait pas un président qualifié pour mener et piloter un tel établissement. Le président de l’EPAD assume un rôle important d’arbitrage, d’orientation, de décision et de représentation de La Défense, opération d’intérêt national, auprès des investisseurs internationaux. Nous ne pouvons donc accepter que ce rôle stratégique soit confié à un président « en formation ».
    L’état-civil de Jean Sarkozy ne peut lui être reproché et ne préjuge pas de ses qualités personnelles. Nous pensons toutefois que sans cet état-civil, aucune candidature de conseiller général ou de membre du conseil d’administration de l’EPAD de la même catégorie d’âge et d’études n’aurait pu être censément envisagée.
    L’éventuelle nomination de Jean Sarkozy ne peut donc apparaître comme conforme à nos valeurs républicaines et démocratiques. Face à l’émotion qu’elle suscite, dans l’intérêt de nos villes, de notre département et de notre pays, nous demandons donc instamment à Jean Sarkozy de renoncer à sa candidature, et aux conseillers généraux des Hauts-de- Seine de ne pas voter en sa faveur.

    Christophe Grébert, conseiller municipal MoDem de Puteaux
    Martine Volard, conseillère municipale MoDem de Courbevoie
    Pierre Creuzet, conseiller municipal MoDem de Nanterre

  • Et si on laissait sa chance à Jean Sarkozy ?

    J'ai lu çà et là que Jean Sarkozy, un homme bien jeune, était élu à la tête de l'EPAD. L'EPAD est un établissement public à caractère industriel et commercial, chargé d'aménager La Défense pour le compte des communes avoisinantes, du département, de la région et de l'État.

    Jean Arthuis, sénateur de l'Union Centriste, a rendu en 2007 un rapport qui n'était pas tendre à propos de la comptabilité de l'EPAD. Il n'avait même pas hésité à parler de faux bilan le 03 octobre 2007, lors d'une audition à propos des travaux de la Cour des Comptes relatifs à l'EPAD.

    Entre autres bizarreries, par exemple, l'EPAD a construit des infra-structures et les entretient sur le sol de plusieurs communes sans que ces dernières ne paient un kopeck (Courbevoie, Puteaux, notamment...).

    Autres joyeusetés, l'EPAD, apparemment, encaisse des bénéfices. Or, certains de ces bénéfices sont comptés comme dettes et non comme recettes...

    Dans la catégorie insolite et hilarant, figurez-vous que l'EPAD a planté 350 pieds de chardonnay et autant de pinot noir sur la dalle : ils devraient rapporter à l'été 2010 !

    Sur le fond, que Jean Sarkozy dirige ou non l'EPAD, à mes yeux, c'est assez anecdotique, et je pense que la critique ne se concentre pas sur l'esseentiel. La seule chose qui est véritablement importante, c'est qu'il y ait un contrôle parlementaire sur les activités pour le moins nébuleuses de l'EPAD.

    A vrai dire, à côté de l'EPAD, pour compliquer les choses, il y a un autre organisme, l'EPGD. Si j'ai bien compris les rapports entre l'un et l'autre, le premier construit, le second entretient. En fait, comme le second est financé par les municipalités avoisinantes et le département, je subodore que la création de l'EPGD est une manière de régler leur quote-part, compte-tenu des retombées positives sur les mairies de l'activité de l'EPAD. Le problème, c'est que l'État est l'acteur majoritaire des deux organismes pour en désigner le président.

    Un rapport sénatorial observait, début 2008 que Dans ce contexte délicat, le cumul des fonctions de président de l'EPAD, de président de l'EPGD et de président du conseil général des Hauts-de-Seine, lui-même représenté au conseil d'administration des deux établissements publics, n'est sans doute pas de nature à favoriser la prise de décisions difficiles et contraignantes pour des collectivités territoriales qui peinent à admettre les conséquences de la nouvelle gouvernance.

    Pendant longtemps Puteaux, Courbevoie, Nanterre et le Conseil Général des Hauts de Seine ont refusé de participer au financement des charges (tout en touchant des retombées fiscales conséquentes du quartier). J'imagine que ces collectivités ont râlé parce qu'elles estimaient qu'on leur imposait des choix. Le problème, c'est que l'EPAD ne tire ses ressources, en fait de revenus, que des droits sur les permis de construire et de la location de parkings. Or, avec la réduction de l'activité immobilière, la source s'est tarie, alors que les charges demeuraient. Les tours de la Défense sont bien jolies, mais leur entretien coûte une vraie fortune, et certaines sont en très mauvais état, à l'heure actuelle. Mais, à ce que j'ai compris, les communes devraient tout de même bien s'en tirer.

    Patrick Devidjian reconnaissait le 15 juillet 2008 le mauvais état des tours :

    Avant de répondre à cette question, j'aimerais revenir ici sur le risque que court l'EPAD, à moyen terme. Ce risque n'est autre que l'obsolescence de ses tours. Certaines d'entre elles sont âgées d'une trentaine d'années et, progressivement, elles courent le risque de se retrouver hors marché avec des coûts d'entretien de plus en plus élevés, car ces tours ont été conçues à une époque où les économies d'énergie ne constituaient pas un réel souci. Parallèlement, ces tours demeurent totalement inadaptées aux technologies de l'information et de la communication. Progressivement, un nombre important de tours risquera de rester vide et à la charge des opérateurs, sans plus générer aucun avantage fiscal pour les collectivités. C'est la raison pour laquelle, dans le plan de relance de la Défense, il a été prévu un dispositif assez original : le système des « démolitions/reconstructions ».

    Or, pour inciter les promoteurs à acheter des tours obsolètes et donc à les détruire, il est question de leur octroyer en échange des mètres carrés supplémentaires. Je ne vois donc que deux solutions : soit étendre le périmètre de construction des tours (Nanterre ?) soit construire des tours encore plus hautes...

    Il faut comprendre, je le crois, la fusion prochaine de l'EPASA et de l'EPAD à l'aune de la dette du second et des friches de Nanterre. Il y a 70 hectares de friches urbaines à Nanterre, c'est à dire une perspective de droits monstrueux pour les permis de construire à venir. En revanche, l'EPGD ne devrait pas voir son champ d'action étendu à Nanterre. Qui financera alors l'entretien des futurs tours, parkings et plus généralement patrimoine immobilier ?

    Ce que je comprends des différents rapports, c'est que La Défense est une sorte de mille-feuille inextricable et que l'on ne sait pas trop qu'est-ce qui est à qui entre les communes avoisinantes, l'EPAD et l'EPGD.

    Au final, il y a un certain nombre de problématiques qui se dégagent des différents rapports établis par les commissions sénatoriales. Plutôt que de crier haro sur Jean Sarkozy à cause de son nom (parce que dans ce cas, ce n'est ni la première ni la dernière dynastie de ce type en France) il vaudrait mieux lui demander quelles sont ses intentions et ce qu'il compte faire à La Défense.