Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Presse, la tenaille se referme

Tout comme Monique Dagnaud, sur le site Telos, je suis très inquiet devant la situation de la presse non seulement en France, mais plus généralement dans les pays occidentaux. On évoque souvent la liberté de la presse comme le bien le plus précieux, mais il n'est en réalité pas le seul : l'autonomie économique et financière des organes de presse n'est pas moins vital que la liberté de parler pour les journalistes. Or un piège aussi insidieux que diabolique se referme peu à peu sur nos quotidiens et nos magazines : le gratuit. Pas seulement le gratuit dans la rue, mais le gratuit que génèrent les millions de nos concitoyens qui se ruent sur les espaces d'expression publique qu'offre Internet.

Aucune solution reposant sur le gratuit numérique intégral ne fonctionne sur la Toile : les sites des grands quotidiens, les uns après les autres, plongent dans le rouge. C'est qu'ils sont concurrencés, sur Internet par le journalisme citoyen. Or, ce journalisme-là, s'il est bien le fait du citoyen, n'a généralement rien d'un journalisme professionnel. La plupart du temps, il traite la surface de l'information, la plus éruptive, sans traiter méticuleusement ses sources et en comportant une part de subjectivité grandissante.

Il ne reste donc à la presse professionnelle plus que deux solutions : compter sur le mécénat privé (mais alors il peut être intéressé) ou public (rien de plus néfaste et dangereux qu'une presse d'État). Voilà où nous en sommes.

Je dois l'admettre à titre personnel, mon buget presse explose en vacances parce que je n'emporte pas mon ordinateur (et donc une connexion internet) avec moi. J'achète très souvent Le Figaro, Le Monde, Libération ou encore Aujourd'hui (ou le Parisien si je suis à Paris). Mais que je revienne chez moi, et je me connecte alors avantageusement sur les sites de ces quotidiens. Et pourtant, j'aime bien lire le journal...

Le MoDem, lors des élections européennes, avait porté au pinacle trois biens supérieurs : l'éducation, la santé et la culture. Ce parti avait avancé l'idée qu'il existait des biens, supérieurs, auxquels on ne pouvait demander de répondre à une logique de marché. La presse, avec Internet, est soumise à une situation d'hyper-concurrence, sans espoir de pouvoir faire face, puisque tout le monde peut s'auto-proclamer journaliste (mais tout le monde ne peut se retrouver doté d'une carte de presse...).

Faut-il alors décréter que l'information pourrait bien être un quatrième bien supérieur, au moins aussi précieux que les trois autres ? Quel modèle adopter ? Et que faire pour garantir aux journalistes la nécessaire liberté qu'impose tout travail sérieux d'information ?

A titre personnel,  je n'ai, à l'heure actuelle, pas de solutions, et je continue de m'interroger, mais je m'inquiète à l'idée que des journalistes aussi talentueux qu'un Laurent de Boissieu ou un Jean Quatremer, pour en citer deux que je lis régulièrement, puissent un jour disparaître...

Commentaires

  • Petite typo à bugdet (manque d).

    Question intéressante. Et réponse rapide : si on veut une information de qualité, il faut la payer (ou la faire payer par un tiers). Encore une fois, c'est en regardant ce qui se fait ailleurs qu'on voit que cela peut fonctionner.

    http://www.libertaddigital.com/ est rentable, par exemple. Il existe d'autres exemples.

    Le Canard Enchaîné est rentable.

    Bref : la presse française est dans le caca essentiellement parce qu'elle fait de la (très) mauvaise qualité. Rien d'étonnant, donc.

  • la presse va mal en effet, le gratuit, le net et le fait que la baisse de la pub s'est accentuée en raison de la crise sont des problèmes.

    Que peut-on faire contre la presse gratuite? rien

    Est-ce que les annonceurs reviendront après la crise? on verra.

    les internautes doivent-ils payer? oui mais 80% d'entre eux ne sont pas près à le faire (sondage récent)

    En ce qui me concerne pour avoir accès à la presse sur le net je serais près à payer une licence globale via mon abonnement internet, qui me donnerais accès à tous les journaux. Je ne veux en aucun cas payer divers abonnements individuels et être obligé de
    me lier uniquement à un ou deux journaux.Pourquoi cette approche? Parce que la presse française est orientée politiquement, ce qui me dérange pas.J'aime avoir plusieurs points de vue avant de faire mon opinion...

    "Faut-il alors décréter que l'information pourrait bien être un quatrième bien supérieur, au moins aussi précieux que les trois autres ?" OUI mais uniquement la presse papier, radio et le net...l'information à la télé c'est de la merde et ce à tel point que je ne regarde plus les journaux télévisés ..

  • Je trouve que c'est intéressant de souligner les problèmes de rentabilité de la presse.

    Ah si MédiaPart était un quotidien papier !!
    Je n'ai pas envie de m'abonner sur le net.

    Plus généralement rappelons que pour la Pluralité des Médias, F. Bayrou préconise qu'aucune Société en relation d'affaires avec l'Etat ne puisse posséder un média.

    Je pense que l'influence des médias (pro- pouvoirs) est sous estimée et que les Oppositions ne doivent pas être stupides à ne pas en prendre conscience et que si elles la jouent coordonnée (Alternance) elle ont au moins une chance de ne pas être dominée.

    (Les ciblages et boycottages sont moins de mise sur des Gens ou Mouvements pas isolés, les avancées de constructions avec coordination entre plusieurs sont beaucoup aptes à intéresser que les aigreurs, professions de foi ou travaux individuels des petits saints besogneux).

  • La faim touche aujourd’hui 1,02 milliard de personnes, selon un rapport publié mercredi 14 octobre par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM).

    « Aucune nation n’est épargnée et, comme toujours, ce sont les pays les plus pauvres – et les populations les plus démunies – qui en pâtissent le plus », a rappelé Jacques Diouf, directeur général de la FAO.

    En Afrique subsaharienne, 265 millions de personnes sont sous-alimentées, et l’on note que 15 millions de personnes souffrent de la faim dans les pays industrialisés.

    Dans les seize pays identifiés par la FAO comme très vulnérables, 9 sont sur le continent africain. Il s’agit de la Somalie, de l’Ethiopie, de l’Erythrée, du Soudan, du Burundi, de la République démocratique du Congo (RDC), du Libéria, de l’Angola et de l’Ouganda.

    Le nombre de personnes sous-alimentées dans le monde augmente constamment depuis dix ans, a fait valoir Tamara Kummer, porte-parole du PAM

    http://mondeactu.com/a-la-une/plus-dun-milliard-detres-humains-ont-faim-affirme-lonu-3189.html

    En 1998, Alain Minc publiait un livre intitulé « La mondialisation heureuse ».

    Onze ans plus tard, qui osera dire que la mondialisation est heureuse ?

    En réalité, la mondialisation n’est heureuse que pour une très petite minorité de la population mondiale.

    En réalité, la mondialisation n’est heureuse que pour la caste d’Alain Minc.

  • Mais quel est le rapport avec l'article de l'Hérétique ?!

  • @ h16
    c'est exactement la question que je me suis posé...
    Je trouve que tu es sévère avec la presse française...

  • Peut-être, mais regarde les choses en face : - elle a une baisse constante de lectorat
    - elle réagit de plus en plus tard aux affaires, quand elle réagit
    - elle est régulièrement chopée la main dans le sac des approximations et de la connivence.

    Dans les autres pays, de nouveaux médias apparaissent, la presse semble bien plus vigoureuse (et, presque paradoxalement, beaucoup moins subventionnée).

    Pourquoi le Canard est-il bénéficiaire ? Pourquoi le Monde ou Libé sont-ils dans le trou ?
    Pourtant, les trois journaux sont de gauche (globalement). J'ai acheté et j'achète le Canard, jamais Libé ou le Monde. Pourquoi ?

    Parce que dans le Canard, je n'ai pas l'impression de lire un resucé d'une dépêche AFP...

  • @ h16
    j'achète aussi toutes les semaines le Canard. %Mais il faut admettre qu'ils sont dans un créneau particulier.
    Le Figaro publie souvent de l'info intéressante (mais peut-être est-il rentable, il faudrait que je vérifie) et Libé s'est améliorée après quelques années de boboitude forcenée.

  • Bon, j'ai carrément fait un article, tiens.
    http://h16.free.fr/wordpress/index.php/2009/10/15/918-la-valeur-de-la-presse

  • La presse doit être nationalisés, afin que ce ne soient plus les grands patrons qui tirent les ficelles comme actuellement, on comprend donc tout là votre intérêt d'électeurs de droite dans le système actuel. Tout cela doit bien entendu être placés sous un contrôle démocratique des citoyens.

  • @ Jacques
    C'est un troll (trop gros, ça ne passera pas) ou vous êtes sérieux ?

  • Vous l'évoquer vous même ( tout en refusant d'admettre la solution) le caractère marchand de la presse est néfaste. Ce caractère marchand a conduit la presse a être dirigés par les mêmes groupes, dont les propriétaires sont les amis de notre charmant président. Je ne vois donc pas ce qu'il y a de "troll" à vouloir une gestion citoyenne et démocratique des activités économiques du pays.

  • @jacques
    si la presse était aux ordres croyez vous que FM et le prince en auraient pris autant...

    Sarko est même obligé de s'expliquer manu militari dans le journal Figaro pour calmer son électorat qui s'est lâché dans ce journal très à droite....cf un très bon article de Marianne!

  • Ceci n'est qu'une broutille dans un océans de conformismes à l'égard de la volonté du président. Aujourd'hui même L'humanité est contrôlé par TF1 et Lagardère. C'est pour dire ... Tout cela arrange donc bien les gens de droite comme l'hérétique, mais aussi ceux de la pseudo gauche comme le parti socialiste.

  • @ Jacques
    pas de doute, vous êtes un authentique troll :-)

  • Je vois que vous êtes telles votre chef de parti, pour vous la politique va du PS à l'UMP. C'est bien dommage d'avoir des gens autant dogmatiques et irréfléchies. Enfin il est vrai que pour des néolibéraux le socialisme peut sembler un peu loufoques, pourtant il redeviendra à la mode et ceux mal grès vos propos me caractérisant en Troll ...

  • @ Jacques
    Non non : la politique couvre bien tout l'échiquier, de LO jusqu'au FN.
    Je pense qu'une presse sous contrôle de l'État est une calamité. Le totalitarisme commence là...

  • Sauf que l'état sera véritablement sous contrôle des citoyens, il n'y a donc aucun mal à vouloir que cette activité comme tout les autres soient contrôlés par voix citoyenne et démocratique, et non entres les mains de quelques uns comme actuellement. Et pitié garder votre Mc Carthysme pour vous, ce n'est pas parce que l'on est contre le recul actuel de l'état que l'on est totalitaire. Surtout venant d'un bourgeois partisan de la dictature du marché qui justifie la destruction d'emplois.

  • @ Jacques

    Le problème, Jacques, c'est que j'ai surtout eu connaissance de citoyens sous contrôle de l'État plutôt que l'inverse là où la presse en dépend.
    Pour le reste, je ne suis pas Mc Carthyste : Mac Cathy voyait des communistes partout, alors que je tends à penser que c'est plutôt une espèce en voie de disparition...
    Les démocraties marchandes et libérales sont les plus à mêmes de garantir les libertés, à condition qu'elles donnent la primauté au droit et luttent contre les oligopoles et les ententes illicites.

  • Le système de distribution et de diffusion serait aussi à revoir.
    Il est contraignant pour les commercants et éditeurs.
    Le Parisien a su rebondir un peu grace aux abonnements et livraisons à domicile, entre autres, pigistes etc mais cela n'est pas suffisant.
    Oui, je sais, ce que je dis là ne va pas plaire, donc je sors à toute allure!

  • Pour le reste, mal parti trèès mal parti,
    mais "ai "confiance" dans les spécialistes et citoyens blogueurs !
    Fin de ma prestation sur ce sujet, fin de jouer les "anges gardiens et muses" aussi!
    Voila c'était mon moment de révolte.
    @+

Les commentaires sont fermés.