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Politique - Page 53

  • Borloo, le bel écolo que voilà...

    Il paraît que Borloo pourrait capter des voix écologistes à l'occasion d'une élection. Eh oui, on lui sait gré du Grenelle de l'environnement. Faisons court et simple : Borloo est un écolo comme ma grand-mère s'appelait Bonaparte. Borloo, c'est par exemple le gars qui a délivré silencieusement et l'air de rien des permis à des sociétés américaines pour sonder le sous-sol du Bassin Parisien. Ce dernier contient en effet des schistes bitumeux susceptibles de générer de fortes quantités de pétrole. Le procédé coûte cher, mais il y en a beaucoup, et avec l'envolée des prix du pétrole, cela peut être rentable. D'autres régions de France sont concernées...

    Il y a juste quelques petits inconvénients : le procédé d'extraction de cet or noir est monstrueux en consommation d'eau et polluant au possible. Accessoirement, proclamer la volonté de passer à une industrie sans carbone tout en octroyant le droit à des sociétés américaines de foutre en l'air ce qu'il reste de l'éco-système parisien pour mieux alimenter les automobiles en carburant, c'est vraiment se moquer du monde.

    Les exploits du Sieur Borloo ne s'arrêtent pas là : copains comme cochons, Delanoë et lui ! et avec Sarkozy aussi ! eh oui, le sport business mérite tous les sacrifices, à commencer par celui de plantes rarissimes. Borloo a donné l'autorisation de démolir les Serres d'Auteuil à Delanoë. Généralement, je ne suis pas copain avec les Khmers Verts de l'Hôtel de Ville, mais force est d'admettre que le billet de Contassot mettant en charpie les mensonges de Delanoë est tout simplement excellent et criant de vérité. Si l'UMP et le Nouveau Centre se sont bien gardés de la ramener, le MoDem et les Verts ont protesté. Jean-François Martins, au Conseil de Paris, Béatrice Lecouturier au Conseil Municipal du XVIème, ont marqué leur colère et leur détermination à s'opposer au projet. Florent, d'Ataraxosphère a écrit un récapitulatif des projets delanoësques sur la question. La mauvaise foi du maire de Paris est édifiante.

    Il existe une pétition, je le rappelle, qui en est à plus de 32 000 signatures. Ce ne sera pas suffisant. Il va falloir faire de l'agit-prop devant le siège de FFT ainsi que sous les bureaux du maire de Paris.

    Évidemment, notre écolo de pacotille, récemment renvoyé dans ses pénates, s'est bien gardé d'évoquer l'affaire, lui, qui je le répète, a donné son consentement à la destruction de serres anciennes et de plantes rares. 

    Ils sont comiques les Borloo et Delanoë : des écolos pour bobos. Du bla-bla, mais dès qu'on creuse, on trouve du pétrole ou de la manne de sport-business. Je ne parle, évidemment, même pas des autres dégâts collatéraux engendrés par l'extension Roland Garros...

  • fdesouche et wikio, pas de fatwa

    Une petite mise au point est nécessaire quant au sort de fdesouche dans les bases wikio. Une chose tout d'abord : CE N'EST PAS MOI QUI DÉCIDE QUI ENTRE ET SORT DE/DANS LES BASES WIKIO. Que cela soit dit. Je ne suis que consultant à titre gratuit, et, par définition, un consultant, on ne fait que le consulter. D'ailleurs, l'essentiel de mon action est au contraire de signaler des blogues qui ne figurent pas dans la base, pas d'en faire sortir...

    Ensuite, Denis, Antidote, Philippe et même Nicolas (envisageant une désindexation si fdesouche avait pris la tête du top wikio politique, tout en reconnaissant la légitimité du dit blogue) peuvent bien penser et faire ce qu'ils veulent, cela ne change rien au fond de l'affaire.

    Wikio n'a pas désindexé fdesouche en raison de ses options politiques, certainement pas, même pas parce que le contenu ne serait pas original, comme je le suggérais, mais tout simplement parce qu'il y a eu des phénomènes anormaux et inexplicables aux niveau des backtweets du mois de janvier.

    Quand j'ai consulté le relevé de backtweets de fdesouche le 20 janvier dernier, j'ai constaté qu'entre le mois de décembre et le mois de janvier, le nombre de retweets était passé subitement de près de 500 à plus de 5500. C'est ce point qui a éveillé l'attention du service d'indexation de wikio. Bien sûr, rien ne dit que fdesouche ait volontairement utilisé des robots pour augmenter sa notoriété. Mais faute de pouvoir le déterminer (et ce n'est de toutes façons pas le job de wikio), wikio a désindexé le blogue pour ne pas risquer de fausser le classement politique qu'il élabore chaque mois.

    Il n'y a absolument aucune autre raison. Le risque de voir Nicolas de quitter la base de données n'y est pour rien, et, s'il l'avait fait, eh bien cela aurait fait plus de place pour les autres et c'est tout...A noter, au demeurant, que Nicolas a ajouté par la suite qu'il n'y avait songé sérieusement à aucun moment.

    Wikio a choisi de ne pas communiquer sur ce sujet (je prends donc une initiative toute personnelle), convaincu que de toutes façons, on leur ferait un procès en sorcellerie quoi qu'ils diraient.

    Les blogues de toutes les obédiences sont les bienvenus sur la base wikio, dès lors, bien sûr, qu'ils respectent les lois de la République française.

     

  • Fédération centriste ? Oui, mais avec quels centres ?

    Un sondage récent le met en exergue, les Français ne sont pas hostiles à la constitution d'une fédération de partis centristes. J'entends déjà les voix s'exclamer, oui ! Reconstituons l'UDF. De l'importance du vocabulaire...Je n'ai pas dit reconstituer, j'ai dit constituer ! eh oui. Il n'y a jamais eu de fédération ni de confédération centriste,  jusqu'à ce jour...Il me semble tout à fait approprié d'inviter à lire le dernier billet de Laurent de Boissieu afin d'échapper à la grosse intox en cours : cela fait plusieurs mois que l'on nous bassine de sondages et d'analyse diverses pour demander quel parti, quel homme incarne le mieux le centre. Cette campagne n'a qu'un objet : tenter de priver de sa crédibilité François Bayrou. 

    Ben oui, c'est vraiment l'art de faire avaler des couleuvres : on tente de faire passer l'idée dans l'opinion qu'il existe d'autres centristes un peu partout dans les partis. C'est le miracle de la multiplication des centristes, comme les pains dans le désert au moment de l'Exode. Et ce n'est pas grave si les dits centristes sont au PS, à l'UMP, chez les Verts et cetera et avalisent des politiques et des programmes qui sont tout sauf centristes. De partis réellement centristes, il n'en existe que trois à l'heure actuelle : le MoDem, l'Alliance centriste et Cap21, et, pas de chance, ils se sont séparés. Et de personnalités adoptant une positionnement clairement centriste, même chose : Bayrou, Arthuis et Corine Lepage. Pas de chance, ils se sont fâchés. Il y a évidemment quelques individus isolés très proches de ce positionnement, comme Thierry Benoît ou Philippe Folliot, sans compter les députés du MoDem Jean Lassalle et Abdoulatifou Aly, mais je simplifie en citant essentiellement les têtes de proue nationales.

    Les autres nous font le coup de renard dans le poulailler, tentant de plumer la volaille centriste en se déguisant en poules. Il ne faut pas nous prendre pour des imbéciles.

    Je pense qu'il ne faut pas confondre centrisme et espace central. Oui, Borloo, DSK, à la rigueur Morin e (mais c'est très discutable ) sont dans l'espace central. Eva Joly, aux accents révolutionnaires et aux postures gauchistes, certainement pas. Non, ils ne sont pas centristes. Donc, évidemment, pour gouverner, il est évident qu'il faut élargir le cercle du centre, mais le centre, pas définition, il est au milieu du cercle, ce n'est pas le cercle lui-même. Notion élémentaire de géométrie euclidienne appliquée à la politique...

    L'UDF de Giscard n'était pas une fédération centriste. C'était une association hétéroclite de partis dont quelques uns étaient centristes (PSD,  CDS).  L'UDF de Giscard était un parti de droite. D'ailleurs, en Europe, il siégeait avec les conservateurs, non avec les libéraux et les démocrates.

    L'UDF n'est devenue centriste qu'à partir de 2002, avec l'essor de la Nouvelle UDF de François Bayrou. Mais ce n'était alors déjà plus une fédération, le gros de l'UDF de cette période étant constituée des forces de l'ex-CDS. L'une des premières choses que fit Bayrou, à partir de 2004, c'est de quitter le PPE européen et de rejoindre l'ADLE, groupe central et centriste au Parlement européen.

    Le Nouveau Centre est un parti de droite. L'une des premières choses qu'a fait d'ailleurs Morin, en 2007, c'est de retourner dans le giron des conservateurs au Parlement européen. Le Parti Radical aussi. Le PS est un parti de gauche. Les Verts également. Les centristes de l'UMP sont dans un parti de droite. Ce sont des hommes de droite. S'ils étaient des centristes, ils seraient à l'Alliance Centriste (centre-droit); au MoDem (centre) ou à Cap21 (centre-gauche) ou auraient créé une force alternative d'obédience centriste ; c'est ce que prétendait être le Nouveau Centre, mais que ce parti n'a finalement jamais été.

    Une fédération centriste, à l'heure actuelle, n'est possible qu'entre le MoDem, l'Alliance centriste et Cap21. On peut y adjoindre quelques libéraux modérés, mais les tout-petits partis libéraux français n'ont vraiment pas l'air de prendre ce chemin. Ils se dirigent clairement vers la droite, sans parler de ceux qui se compromettent même avec la droite de la droite.

    Une fédération centriste, à l'heure actuelle, supposerait donc un très gros big-bang dans le paysage politique. Il suffit d'écouter plus de 10 secondes Morin ou Borloo pour comprendre qu'ils ne veulent pas de ce big-bang. Ils clament haut et fort que toute candidature centriste n'aurait pour issue que de joindre une majorité de droite au second tour d'une élection. CQFD. 

  • Euthanasie, prises de position des partis politiques

    Tiens, je me suis dit que cela pouvait être utile de faire un tour d'horizon des positions officiellement exprimées par les différents partis politiques à propos de l'euthanasie. Pour ma part, je distingue une différence de degré notable entre la loi Léonetti de 2005 et l'amendement récent proposé au Sénat. Dans le premier cas, on a le droit de ne pas continuer à vivre. Dans le second, celui de mourir...A priori, je fais partie de ceux qui aimeraient qu'on leur laisse le choix, mais j'admets qu'il n'est pas aisé de tenir une position tranchée sur un sujet aussi délicat.

    Le MoDem a réagi officiellement par la voix de Yann Wehrling : le parti de François Bayrou est d'avis d'en rester à la loi Léonetti de 2005 qui lui paraît un bon point d'équilibre.

    Il y a certainement des opinions divergentes sur le sujet à l'UMP, mais, in fine, le Sénat a retiré l'article qui légalisait de fait l'euthanasie si bien qu'on peut considérer que l'UMP est également favorable au statu quo.

    Parti de Gauche, Verts, PS, PCF, MRG sont tous favorables à une loi autorisant l'euthanasie. Toutefois, il y a des voix discordantes, à commencer par celle de Ségolène Royal qui émet les plus grandes réserves sur un tel choix.

    Le FN est contre l'euthanasie mais également contre l'acharnement thérapeutique.

    Difficile de savoir ce que pensent les petits partis. Alternative Libérale s'est prononcée très clairement en faveur de l'euthanasie, silence radio du côté du Nouveau Centre et d'Alliance Centriste mais pour les seconds, Muguette Dini, sénatrice de ce parti, est hostile à l'amendement. Quant au Parti radical valoisien de Borloo, je ne l'ai jamais entendu exprimer une position autonome. Du côté de l'AEI (écologistes indépendants) silence radio également.

  • Se battre sur tous les Fronts...

    Les fronts de toute obédience font décidément l'actualité politique ces derniers jours : sorties de Mélenchon, dessin de Plantu, élection de Marine Le pen à la tête du FN...

    On peut toujours gloser sur les différences qui existent entre les deux fronts, Front de Gauche, Front National, il n'en reste pas moins que davantage de vues les rapprochent qu'elles ne les séparent.

    En consultant leurs programmes respectifs, je retrouve la même volonté de placer l'individu, la vie économique, artistique, médiatique, sous la coupe de l'État même si le langage n'est pas le même.

    Ils partagent également une même haine de l'Europe. Ah, l'Europe...Parlons-en ! Voilà une haine rédhibitoire pour ma part. Certes, il ne s'agit pas de verser dans un européisme béat : rien ne m'insupporte plus que de voir des fonctionnaires européens estimer que les Français font des chichis et leur imposer des manières de faire, leçons de morale à l'appui,  qui ne sont pas les leurs. Mais il faut aussi être pragmatique : chaque avancée, chaque petit pas qui conduit vers une gouvernance enfin démocratique de l'Europe sont bons à prendre. Je le dis et le re-dis, le problème n'est pas l'Europe, mais sa gouvernance. Ce sont des ministres nommés, des fonctionnaires cooptés qui prennent des décisions pour 350 millions d'individus. Ce ne sont pas les parlementaires que nous élisons, eux qui aimeraient pourtant avoir davantage voix au chapitre. Nous dépendons d'obscures annexes d'un sur-empilement de traités successifs au lieu d'avoir une constitution neuve, claire et nette.  Le droit de cette Europe-là à une Europe démocratique est ce qu'était celui de l'Ancien Régime, fait d'oukazes, de décrets, de passe-droits et de forfantteries diverses, au droit ultra-moderne de la Révolution.

    On associe Front de Gauche et NPA, mais, je dois admettre qu'il y a tout de même une différence notable dans la gradation. Si les premiers promettent de raser gratis à chaque ligne, d'où, d'ailleurs, la prolifération de propositions qui ne coûtent pas plus que de la salive à formuler, les seconds en appellent à l'expropriation et aux comités de salut public. Conclusion, quitte à être un gauchiste révolutionnaire, mieux vaut voter Front de Gauche que NPA. Cela dit, quand on entend leurs Liders Maximos faire l'apologie de Cuba ou encore de la Biélorussie, on a un assez bon aperçu de la nature de leur sentiment démocratique...

    Côté FN, c'est plus simple : la démocratie chez les autres, on s'en fout, en fait. Pas dérangeantes, les dictatures, dès lors qu'elles ne nous envoient pas d'étrangers. Marrant, d'ailleurs, certaines convergences : la grande ambition du FN, c'est de sortir de l'OTAN et de faire une grande alliance avec la Russie.

    Je dis que c'est plus simple, mais en fait, c'est un peu plus complexe que cela, pour le FN. Le Front National dispose d'un vrai programme politique, et ses propositions sont loin de toutes êtres farfelues. C'est bien là où le bât blesse, et je me dis tout de même que les forces démocratiques conventionnelles ont vraiment baissé les bras d'une manière écoeurante, au point de laisser en friche tant de pans sociétaux et nationaux qui devraient les intéresser. Objectivement, quand on prend connaissance des divers programmes politiques des différents partis, on ne trouve que le MoDem et le FN pour faire de la francophonie une priorité. Et encore, quand je dis le MoDem, c'est Bayrou, surtout ! J'ai eu un certain soulagement d'apprendre que le programme présidentiel de Bayrou reprendrait en 2012 les fondamentaux de 2007. Ouf. J'ai échappé au projet humaniste, sorte de sous-programme de gauche mal fagoté à plus d'un égard.

    La principale faiblesse du programme du FN, c'est la source espérée pour le financement de son programme. Le FN est convaincu qu'en stoppant complètement l'immigration, la France va faire des économies monumentales. On croit là-bas que ce sera la caverne d'Ali-Baba du Trésor public, la poule aux oeufs d'or. Oh, il y a à la marge d'autres gisements : il faudrait considérer ce que coûtent les associations en France, mais le FN est bien déterminé à sabrer dans les subventions à ces dernières, à l'exception de celles qui touchent un large public et que le FN jugera d'utilité publique.

    Démonter le programme d'un parti comme celui du Front de Gauche ne pose pas de réels problèmes. Il ne s'agit que de lutter contre des chimères. Mais mettre à bas celui du FN, c'est une toute autre paire de manches. Fini le temps où il se résumait à un simple travail-famille-patrie. Il comporte des propositions concrètes, et certaines me paraissent largement acceptables.

    Après, on peut aussi les coincer aux entournures. Tiens, par exemple, sur la natalité : je lis cela :

    Création d’un revenu parental destiné à offrir, pendant la période souhaitée, aux mères ou aux pères de famille la possibilité de choisir librement entre l’exercice d’une activité professionnelle et l’éducation de leurs enfants. Description du dispositif : versement du SMIC pendant 3 ans pour le 1er enfant, renouvellement d’une durée de 3 ans pour le 2e enfant et d’une durée de 10 ans pour le 3e enfant.
    Coût estimé : 15 milliards d’euros – mesure elle-même moins supression conséquente de certains dispositifs actuels.

    Tiens tiens : et ce sont quoi les dispositifs actuels que l'on va supprimer de façon conséquente ? Moi, j'aime bien lire entre les lignes. Réduction des congés maternité dans les entreprises ? Suppressions des crèches municipales ? Le FN a tout faux, sur la natalité, parce qu'il ne va pas dans le sens de l'histoire. Le sens de l'histoire, c'est que les femmes soient éduquées et qu'elles travaillent. Ce qu'il faut faciliter, c'est les modes de garde pendant que les femmes travaillent (des crèches en entreprise, par exemple), pas des mesures qui les font rester à la maison. Or, si le FN sucre toutes les aides hors domicile familial, c'est forcément dans ce sens qu'il orienterait la société française. Une belle connerie, quand on voit que les pays qui ne parviennent pas à émerger dans le monde le doivent en grande partie au statut de la femme. Bref, pas le peine de beugler contre l'islamisation des banlieues si c'est pour projeter de renvoyer les femmes au gynécée...

    Se battre sur tous les fronts, c'est aussi s'occuper de nos autres adversaires politiques, UMP, Verts et PS. Je n'ai aucun désir de constituer une troisième force avec l'un de ceux-là. 

  • Bretonne, Ch'tis, persistance des identités régionales

    Le dernier CD de Nolwenn, Bretonne, ex-star de la Star'Ac a fait un carton : 200 000 CDs vendus. Je suis content que cette fille qui a une voix magnifique ne se soit pas perdue dans de la soupe comme nous en sortent, la plupart du temps, tous les nouveaux chanteurs issus de la télé-réalité.

    Tiens, ça me fait penser évidemment aussi aux Ch'tis et au film culte du même nom. C'est étonnant, finalement : il n'y a quasiment pas de traduction politique de cet attachement, en région, à une identité, mais, dès lors qu'il prend un tour sociétal, d'une certaine manière revendicatif, il fait un tabac.

    C'est Bayrou, qui milite pour le calumet de la paix entre occitanistes et béarnisants qui s'attirait tout récemment quelques réflexions linguistiques (et un encouragement à poursuivre) d'un expert de la chose.

    En Bretagne, le festival inter-celtique fait un malheur chaque année. On connaît les Corses, ou, dans un autre genre, les Alsaciens.

    Bref, tout concourt, en France, à conserver, au moins dans certaines régions, une identité forte. Peut-être une réaction contre l'agaçant parisianisme.

    Tout le monde tente de se faire bien voir, de plaire aux élites médiatiques de la capitale. Cela doit finir par agacer. Finalement, un artiste qui veut faire carrière, a sans doute bien plus intérêt, loin des spots et des strass à s'adresser d'abord à ceux qui lui sont proches...

  • La fachosphère, ça rapporte !

    J'avais déjà observé par le passé qu'un lien chez  fdsouche rapportait bonbon en termes de visiteurs. La dernière fois, c'était 300 en plus de mes 1500 habituels. Mais là, j'ai touché le jackpot : 2 000 à 2 500 de plus ! Quand ils sont indignés, ça défile... Cela veut tout de même dire qu'ils doivent avoir une fréquentation mastodontesque, genre 5 000 visiteurs par jour, ou quelque chose dans le genre. Cela ne m'étonne guère, sur le fond. Tout est histoire de niches.

    Réfléchissons, en dehors de ce site, où pourraient s'exprimer les nationalistes, populistes et autres extrémistes de droite ? Il existe bien une presse d'extrême-droite, mais elle est clownesque au possible, imitant le ton et le nom de la presse collaborationniste ainsi que celle de l'extrême-droite de l'entre deux guerres. Or, l'horreur nazie, la collaboration, entre autres, ont montré toutes les horreurs que cette extrême-droite pouvait générer.

    fdouche est différent : c'est un OedGM. Organisme d'extrême-droite Génétiquement Modifié (Beuaaaargh,  moi qui déteste les écolos, je vais virer vert, là...). Il correspond exactement à l'actuelle mutation des extrême-droites en Europe, or, force est le constater, cette sensibilité politique ne dispose d'aucun relais médiatique. Pas de presse pour oser servir de relais, il faut donc bien qu'elle s'exprime quelque part. Dans l'opinion, fdsouche, c'est potentiellement 20%, 1 personne sur 5, alors...

    C'est une histoire de niches, en fait, tout ça (chut, Woff, achtung, allez, schnell, rentre à la niche, raüs, interdit de mordre les gens qui défilent gentiment avant de rentrer dans le joli camp où tout le monde travaille pour être libre et heureux...)...

    Ben oui, voyons. Cela vaut pour d'autres expressions. Tenez, prenez l'ami Hashtable et ses potes libéraux. Y'a du monde qui passe là-bas aussi. Pourquoi ? Ben c'est simple : vous en connaissez des journaux libéraux, en France, vous ? Faut bien qu'ils s'expriment quelque part. Ce qu'il y a, c'est qu'il existe tout de même une presse anglo-saxonne et deux ou trois hebdos économiques, mais c'est à peu près tout. Faut dire aussi que les libéraux de la Toile, ils sont un peu spéciaux (espérons que je ne vais pas les vexer) : ce sont un peu les coco tendance grand soir du libéralisme. Anarcap tendance Far West pour au moins la moitié, c'est à dire un libéralisme essentiellement critique et complètement utopique. Bien loin du libéralisme pragmatique et modéré qui s'exprime sur ce blogue tranquille :-)

    Tiens, ben justement, ce blogue, c'est quoi, finalement : un blogue de centre-droit MoDem. Oh, certes, par rapport aux ténors, l'audience reste modeste, mais elle correspond à une réalité qui s'exprime assez peu médiatiquement. Le centre-droit d'obédience démocrate-chrétienne, on le trouve où dans la presse ? Un peu chez les journaux et magazines de droite (le Figaro, Le Point, Valeurs actuelles), mais un peu seulement. Le centre-droit démocrate-chrétien, stricto sensu, c'est 50% de l'électorat de Bayrou. Les 50% restants, ce sont quelques laïcs, quelques sociaux-démocrates, quelques sociaux-libéraux, et les démocrates-chrétiens tendance boy-scout (qu'est-ce qu'ils peuvent m'agacer avec leur bonne volonté et leur croyance en la bonté intrinsèque de l'homme...), souvent passés par la deuxième gauche.

    On n'est pas nombreux non plus, finalement, bien que les opinions que nous professions soient nettement plus conventionnelles que les idées libérales et fachosphériques.

    Encore un autre exemple : il ne m'a jamais lié, mais j'ai entendu que Koz avait un lectorat conséquent. Pourquoi ? Parce qu'en dehors de Pélerin Magazine, et, un tout petit peu La Croix, y'a vraiment pas grand monde pour soutenir l'église catholique et le Pape Benoît XVI.

    Forcément, les gens, une fois encore, vont là où ils peuvent s'exprimer. Il en va de même avec la blogo réacosphérique : Criticus, l'Didier, et cetera...Criticus ne publie plus, mais l'Didier, tu figures dans sa blogroll, paf, t'as 120-150 visites de plus par jour. Il doit y en avoir du monde, là-bas aussi...

    Prenons tout le reste de la blogo politique : elle dispose d'une quantité phénoménale de relais médiatiques. Bien sûr, certains disposent d'une audience conséquente, mais il n'y a pas d'apports fondamentaux en termes de sensibilités politiques et idéologiques nouvelles. Tout ce qui s'y dit peut se trouver dans la presse et les médias traditionnels. Bref, comme l'analyse parfois Hashtable, l'horizon est bouché. Trop de monde. Ainsi s'explique l'échec des Backchich, Vendredi, Médiapart, et autres... 

    Bon, en tout cas, c'est à peu près acté que je vais battre un nouveau record de fréquentation du blog, ce mois, sauf si vraiment je le mets en stand bye ou alors que je ne publie plus un seul billet d'ici la fin du mois. Voyons, j'en étais à 16 500, je crois, un truc comme ça. Faut taper le 18 000, mais ça va être dur, en dépit du petit coup de main des fachos :-)

  • Coup de tonnerre sur la blogosphère : un blog FN en tête du classement politique et général !

    L'information va faire l'effet d'une bombe, mais, le fait est là : le blogue françoisdesouche, avec un wikio score à plus de 400 d'ores et déjà, et plus de 5 000 backtweets pour le mois en cours, va écraser toute la blogosphère politique et prendre la 1ère place du wikio politique. Si jamais il conserve un tel niveau de backtweets, il va aussi la conserver les mois suivants.  L'actuel premier de la blogosphère politique, Partageons mon avis, n'est qu'à un peu plus de 200 en wikioscore et surtout, ne dispose que de 500 backtweets et plus. Dix fois moins, quoi.

    Traduction blogosphérique de l'entrée fracassante de Marine Le pen sur l'échiquier politique ?

    J'avais déjà observé par le passé que les troupes de la fachosphère (ils sont très vexés quand on les appelle la fachosphère) avaient une capacité à se discipliner remarquable. Le culte du chef sans doute. De longue date, quand il y a des sondages en ligne, ils les faisandent en bonne et due forme en votant en masse, proxies à l'appui si nécessaire, pour faire monter les scores de leur champion.

    Trêve de procès d'intention, le fait est que vraisemblablement, François de Souche a un public considérable. L'influence du blogue ne fait donc que s'ajuster à son audience, ce qui est logique. François de Souche, s'il maintient cette position, aura alors le moyen de faire monter d'autres blogues de la fachosphère, parents et assimilés. Ensuite, eh bien la "clique", comme dit Véronis, connaît le processus, elle verra une concurrence redoutable tenter de lui prendre la place à laquelle elle est confortablement installée à l'heure actuelle.

    Ce n'est pas tout. Avec 400 de wikioscore, le blogue, très proche du FN, sera également en tête du classement général de wikio, toutes catégories confondues.

    Maintenant, il y a comme un petit souci, et comme consultant politique de wikio, je me permets de faire la remarque : il n'y a pas de production originale sur le blog François de Souche. En dehors d'une vague présentation parfois, et encore, des articles repompés, tout n'est que compilation et reprise intégrale de l'existant ailleurs.

    Question : ce blogue, compte-tenu des critères d'éligibilité de wikio a-t-il encore sa place dans la base de données de wikio ? Je précise que j'ai déjà contribué à faire éliminer, toutes tendances politiques confondues, quelques blogues qui se limitaient à des reprises d'articles de presse, de communiqués, ou d'autres blogues...

  • Présidentielles, le jeu des prédictions

    Tiens, c'est chez Malakine que j'ai trouvé un jeu amusant qui consiste à essayer de prévoir la situation politique en vue des présidentielles à l'issue de l'année 2011.

    La prédiction brute, je trouve ça trop dur, mais des scénarii envisageables, en revanche, l'idée me plaît bien. Tiens, ça me permettra de répondre en partie au tag de Romain.

    A l'orée de l'année 2011, ce qui me frappe, ce sont les stratégies désastreuses des trois grands vainqueurs de 2007. 

    Ségolène Royal a essayé d'exister à n'importe quel prix, changeant de ligne, multipliant les provocations inutiles, s'éloignant de ses fondamentaux. Elle s'est laminée elle-même et a perdu tous ses alliés. Elle ne survit, désormais, que par son éventuel pouvoir de nuisance dans la sphère du PS face à ses rivaux et rivales. L'opinion a beau être exaspérée par Nicolas Sarkozy, ce serait, je le pense, la seule candidate du PS, parmi les majors, qui pourrait encore être battue par ce dernier.

    Nicolas Sarkozy, parlons-en : en voilà qui a grillé absolument toutes ses cartes. Grillé sur sa droite pour ses promesses non tenues : eût-il recruté des policiers, réprimé sans états d'âme les délinquants, réduit le flux migratoire à zéro ou presque, certes, il se serait coupé d'une partie de la droite modérée, mais il aurait dans la poche toute la droite de la droite et le FN ne serait plus que peau de chagrin. Au lieu de cela, il a fait fuir les centristes (je parle des électeurs) qui avaient pourtant largement participé à son élection. Sarkozy n'a aucune, absolument aucune réserve de voix pour un second tour en 2012. Le seul espoir, à droite, serait de profiler au plus vite une candidature de rechange qui pourrait éviter une défaite écrasante et humiliante à l'UMP en 2012. Fillon apparaît comme cette figure, mais il aura bien du mal à endosser le bilan des 5 années passées.

    François Bayrou. Aïe. Le problème de Bayrou, c'est que l'erreur stratégique, il l'a faite dès 2007, après la présidentielle. Il eût fallu se retirer, laisser l'UDF s'organiser elle-même, sans la dissoudre, et prendre de la distance, pour n'intervenir que sur les grandes causes. Il a voulu, lui aussi, comme Royal, exister à tout prix et s'est appuyé sur un parti qui a évolué vers le centre-gauche. Au centre-gauche, aujourd'hui, il y a DSK, Eva Joly, et des sociaux-démocrates comme Martine Aubry et François Hollande. Bref, c'est très encombré. Voilà Bayrou bien encombré avec son MoDem incapable de changer de logiciel.

    Quel espoir reste-t-il à mon leader politique favori, alors ? a) de s'appuyer sur le peuple, qu'il aime vraiment, et de mener une campagne politique en 2012 comme en 2007 très proche des gens et du terrain. b) de percer là où l'on ne l'attend pas, mais aussi là où il a une différence. La réindustrialisation, la relocalisation, ce sont des thèmes qui seront porteurs à condition d'avoir quelque chose à proposer, et quelque chose à répondre aux thèses protectionnistes que ne manqueront pas d'avancer des partis comme le Parti de Gauche et le Front National. Sur l'éducation, il devrait faire taire le MoDem, reprendre la main, et montrer ses différences avec le PS. En attaquant de front le programme de ce parti, ce qu'il ne fait pas. Sur la dette, les retraites,  il est resté crédible, mais il faut un programme chiffré, désormais. Ce sera peut-être l'un des seuls à défendre l'Europe et l'euro. Qu'il ose le faire, personne n'ose élever la voix dans le paysage français pour le dire. Ceux qui aiment l'Europe s'en souviendront.

    L'erreur de Bayrou serait de se contenter de l'argument désormais éculé du ni-droite ni-gauche. Il s'essoufflait déjà largement à la fin de la campagne de 2007. Inutile de proclamer sa différence : il faut la montrer, désormais.

    Faire des mamours à DSK le dessert, il doit s'en rendre compte. On se doute qu'à peu près tous les candidats de la gauche modérée sont préférables à Sarkozy. Pas la peine de dire ce qu'il fera au second tour. Finalement, la configuration d'un autre candidat de droite serait bien plus profitable à Bayrou qui pourrait alors plus aisément rééquilibrer son positionnement.

    Au PS, mon sentiment est que Martine Aubry sera finalement la candidate désignée. Populaire à gauche, elle ne s'est laissée dicter à aucun moment son calendrier. Elle a prouvé à Lille qu'elle pouvait s'associer aux centristes, et...les acouphènes de Bayrou à propos de son vote de premier tour en 2007 auront certainement porté leurs fruits dans l'électorat centriste. Pour être franc, je m'attends à ce qu'elle soit le prochain chef d'État de la France. Je pense qu'elle sera élue. Ce n'est pas le seul scénario possible au PS, mais cela me semble le plus probable. DSL traîne, et surtout, il n'est pas impliqué au coeur de la politique française. C'est un bon débatteur, mais une fois dans la campagne, il sera contraint d'exprimer des positions et sa cote pourrait alors sérieusement baisser.

    Le FN a opéré sa mue au bon moment : il va présenter une nouvelle candidate avec un logiciel idéologique et politique rénové, fort d'un appareil de presque 20 000 militants à jour de cotisation. Une vraie force de frappe. Hélas, les sondages qui évaluent le potentiel électoral de Marine Le pen à près de 20% ne se trompent pas. Il suffirait d'une nouvelle bévue de Sarkozy sur la sécurité et l'immigration pour qu'elle franchisse la barre, pour peu qu'une partie de l'électorat UMp s'avise de lui donner une leçon.

    Les Verts sont des bobos, l'écologie n'est pas un programme politique digne de ce nom. C'est une tendance. On peut surfer dessus dans les villes, dans les régions, même, en Europe, mais pas à une élection nationale. Eva Joly fera un flop parce qu'elle n'a aucun projet pour la France si ce n'est de coller en prison une partie de sa classe politique pour montrer qu'elle lutte contre la corruption. Les gens finiront par trouver cela un peu court. En outre, son parcours sinueux agace considérablement l'appareil des Verts, qui ne la soutiendra qu'à reculons. Dany l'a bien compris, lui qui préfère négocier avec le PS quand les Verts sont encore forts.

    Besancenot a toujours été sur-évalué : on a régulièrement prévu le NPA et son leader à 5-7%. Mais sil suffit simplement de mettre en exergue ses positions sur le multi-culturalisme, sur l'immigration, vis-à-vis des islamistes, sa proximité avec des régimes marxistes despotiques et son programme économique fait de spoliations, directement inspiré de celui des révolutionnaires d'Octobre 1917 pour mettre à plat l'un et l'autre. Ce parti n'a aucune assise ouvrière. Il s'appuie sur un mélange d'agents de la fonction publique et d'instituteurs engagés, d'un côté, et de l'autre du lumpen-prolétariat vaguement anarchisant. C'est tout. Il va faire flop.

    Mélenchon éructe ; il veut une part du gâteau avec le PS. Ses outrances vont finir par lasser, d'autant que les électeurs de gauche pourraient se resserrer autour d'une seule candidature s'ils ont le sentiment que la gauche risque un nouveau 21 avril.

    Borloo va essayer de faire le brave type, tenter de profiter de sa popularité, mais quelle indépendance pourra-t-il faire valoir, lui qui a été aux pieds de Sarkozy pendant trois longues années. Je n'exclus pas radicalement qu'il puisse percer, mais il faudra qu'il trouve quelque chose à dire, et pour l'instant, on est assez loin du compte.

    Les souverainistes ne parviendront pas à percer : NDA est totalement inaudible, ou presque, et la place est déjà prise par Mélenchon et Marine Le pen. Pas d'espoir pour lui de percer, même si on peut le regretter, puisqu'il est le seul à proposer un programme authentiquement gaulliste. Tiens, les gaullistes, parlons-en : faussaire, Dominique de Villepin, lorsqu'il s'en réclame. En réalité, comme son ancien maître Chirac, c'est avant tout un rad-soc IIIème république. Une espèce qui a disparu avec Chirac, mais dont le créneau existe encore, ce qui explique les intentions de vote dont dispose Villepin. C'est une niche, il ne peut pas aller au-delà, et il n'a à l'heure actuelle rien à proposer que ne proposent déjà le PS ou le MoDem.

    Le Nouveau Centre s'est torpillé de longue date. Morin ne peut rien faire valoir et son parti n'aura produit aucune idée en 5 ans. La seule chose qui lui restera c'est un tout petit pouvoir de nuisance là où il a des élus localement un peu connus. Mais dans un contexte de débandade généralisée de la droite, pas sûr que ce pouvoir lui serve à grand chose. Morin n'a rien à proposer et rien à faire valoir. Le Nouveau Centre est inexistant.

    Et maintenant ? L'épreuve redoutable des prédictions. Il me semble à peu près acté que le PS gagnera la prochaine élection présidentielle. Il faudrait un concours invraisemblable de maladresses pour qu'il en fût autrement. Je pense que la gauche de la gauche parviendra à totaliser autour de 10% environ. A mon avis, les Verts renonceront à présenter un ou une candidate quand ils verront sa cote graduellement baisser. Le PS ramassera donc des suffrages présidentiels supplémentaires. La cote du FN va continuer à monter, tandis que celle de Sarkozy poursuivra sa baisse. Il ne pourra même plus se permettre le luxe d'une candidature ramasse-voix de second tour, au risque de se faire doubler par Marine Le pen. Borloo ne sera pas candidat, et Morin se flinguera auprès de l'UMP s'il prend le risque d'éliminer le parti allié du second tour. Ils ne seront donc là ni l'un ni l'autre.

    Il existe une possibilité pour l'UMP de récupérer les rad-soc de Villepin : c'est de virer Sarkozy. Certes, un autre candidat de droite, comme Fillon, par exemple, partira d'un socle plus bas, mais il pourra se rallier Villepin, ce qui augmentera mécaniquement sa base électorale. C'est d'ailleurs la carte que devrait jouer l'UMP, d'autant plus que Fillon, en raison de sa rigueur, plaît à la base démocrate-chrétienne du MoDem et de Bayrou. Un autre candidat subira moins les effets d'un Tout Sauf Sarkozy désormais acté et entré dans les moeurs.

    J'aimerais qu'il en fût autrement, mais, si Bayrou franchit les 10% à la présidentielle, je serai très content. Soit il parvient à redresser la barre avec des thèmes et des positionnements originaux, soit il sombre davantage, franchissant peut-être avec peine la barre des 5%.

    Martine Aubry est donnée aux alentours de 22 à 25% au premier tour, mais je pense qu'elle a les moyens de faire plus avec une bonne stratégie du PS et si elle se force un peu.

    La véritable inconnue, in fine, c'est l'attitude de la droite. Va-t-elle foncer droit dans le mur avec une candidature Sarkozy, ou, au contraire, rectifier le tir et choisir un candidat relativement présentable. Imaginons qu'elle ne soit pas suicidaire, voilà comment on pourrait se représenter un premier tour en 2012 :

    Premier tour

    Aubry : 31% - Fillon : 27% - Marine Le pen : 19% - Bayrou : 9% - Mélenchon 4,5% - Besancenot 4,5% - ext-gauche (autres) 1% - NDA 3% - divers 2%

    Second tour

    Aubry 56% - Fillon 44%

    Voilà un scénario largement possible. Il est vrai que cela donne bien peu de candidats finaux. Mais dans "divers" et ex-gauche (autres), il peut y en avoir 5-6, soit un total de 14 candidats. 

    Après un billet comme celui-là, faut que je tague comme une brute. Tiens, le faucon d'abord, la rénovitude ensuite, l'Nicolas parce que comme moi, il adore les pronostics, Marc Vasseur qui sait qu'il est encore à gauche, mais qui ne sait plus où il en est pour le reste, Polluxe, que je n'avais plus taguée depuis un moment, Hervé qui est très bon historien et très mauvais pronostiqueur, et Toréador parce que je suis sûr qu'il aime bien les paris, comme moi. Tiens, puis Melclalex aussi, il adore faire des plans sur la comète, lui aussi. Oh, et puis tous ceux qui voudront participer au jeu. Je ne sais pas moi, Catherine et Dominique, par exemple ; zut, y'a plus de Crapaud du Marais. Bon, alors Laurent de Boissieu, que la politique passionne, expert en la chose, et dont les pronostics pourraient être plus pertinents que les nôtres.

  • Lycéen immolé : la racaille «m'a tuer».

    Le malheureux lycéen qui s'est immolé en début de semaine a frappé les imaginations. On s'est complu, çà et là, à établir un parallèle avec les évènements de Tunisie. La vérité est bien plus prosaïque que cela. Ce pauvre môme est, à mon sens, d'abord la victime d'une institution qui fait semblant de regarder ailleurs quand il y a de la violence en son sein, je parle de l'école, et ensuite de la racaille qui fait encore et toujours régner la terreur en toute impunité. Je recopie ici intégralement le communiqué de Christophe Madrolle, secrétaire général du MoDem et surtout, Marseillais : 

    "C'est avec émotion que je pense aujourd'hui à cet adolescent et à ses proches. Je souhaite leur adresser mes pensées chaleureuses et mon espoir de le voir rétabli au plus vite. Au delà du drame humain, c'est bien l'institution scolaire et l'abandon de plus en plus marqué des enfants qui doit appeler tous les politiques attachés à l'École à réagir. 

    Cet adolescent était à la dérive depuis plus d'un an avec des résultats scolaires en chute libre et des difficultés familiales connues. Par ailleurs, il était racketté depuis plusieurs mois avec des vols à répétition. Malgré ces signaux de détresse évidents et une situation visiblement connu de tous, l’Institution scolaire n’a pas su détecter le désarroi et la douleur de cet enfant, ni le prendre en charge

    Ce n’est pas ici les responsables de l’établissement qu’il faut blâmer mais la politique comptable du gouvernement qui depuis plus d’une décennie réduit jour après jour le nombre d’adultes qualifiés et formés dans les établissements, laissant les enfants et les adolescents de plus en plus isolés et à l’abandon. Lorsqu’on enlève des adultes dans les établissements, c’est la loi de la cour de récréation qui devient la règle, et celle-ci ne peut être ni un modèle d’éducation, ni une organisation souhaitable pour protéger et guider les enfants. 

    Nous ne pouvons plus accepter que des postes de psychologues, d’infirmières scolaires, de personnels encadrant, de surveillants soient chaque jour supprimés tant l’absence d’adultes dans les établissements est un signal d’abandon pour les enfants dont les conséquences, nous le voyons aujourd’hui à Marseille, peuvent être dramatiques. 

    Même quand un État doit agir pour la réduction des déficits publics, il ne peut sacrifier ainsi son École, ses enfants et son avenir." 

    Quitus à Christophe Madrolle quant à ses observations sur l'école, mais cela ne s'arrête pas là à mes yeux : l'insupportable, c'est que la racaille prenne les commandes dans presque tous établissements scolaires sans aucune réaction de la justice ni de la police.