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Politique - Page 54

  • Bayrou a bien sûr raison, y compris à 1,2 millions !

    Tiens, pan sur les naseaux de mon ruminant favori ! Il reproche à notre François (Bayrou) national une sortie inconsidérée à propos de la future taxe qui frappera résidences principales et résidences secondaires. Motif ? Les résidences principales ne seraient taxées qu'à partir de 1,200 000 d'euros. So, what ? et alors ? 1,200 000 euros c'est le Fouquet's ? Bon sang, il faudrait revenir un peu les pieds sur terre. En dix ans, l'immobilier français a littéralement explosé. Un appartement parisien qui valait 500 000 euros il y a 10 ans en vaut plus du double aujourd'hui. Rien que l'année passée (2010) la pierre a pris 20% dans la capitale. Et le mouvement d'augmentation a touché toutes les grandes villes à des degrés divers. Bien sûr, 1,2 millions, cela vous fait appartenir aux classes favorisées. Et alors ? Faut-il pour autant faire payer ces enc... de salauds de fils de p... (nique leur mère) de bourgeois ? Allez, on dékoulakise, comme en 1932 en Ukraine ? Compte-tenu des hausses vertigineuses, il faut concevoir qu'il n'est plus rare à Paris qu'une famille ne dispose que de son bien immobilier et d'un emprunt non moins vertigineux. La famille peut avoir un bon cash-flow, un très bon cash-flow, même, cela n'en fait pas pour autant une grande fortune.

    Il faut se coller dans la tête, Nom de Zeus, qu'on n'est pas dans un marché de l'immobilier spéculatif, à l'heure actuelle. Les gens cherchent simplement à se loger, et ils n'ont guère le choix de faire autrement que de payer très cher, qu'ils achètent ou qu'ils louent ! Taxer le logement dans les circonstances actuelles, c'est particulièrement inadmissible alors que la pression est déjà très forte.

    Une telle taxe qui s'ajouterait aux droits de mutation va évidemment contribuer à glacer la mobilité, Bayrou a parfaitement raison, et pas qu'à Paris, d'autant que le seuil de 1,2 millions sera vite explosé dans les années à venir. Sans parler des hausses de prix, le seul jeu de l'inflation mettra à portée de taxes une foultitude de propriétaires supplémentaires d'ici 10 années. On sait le sort des nouvelles taxes : conçues et prétextées pour de courtes durées, elles s'installent ensuite dans le paysage.

    Nicolas a en outre complètement occulté la seconde partie du projet, à laquelle s'applique évidemment le fond du raisonnement de Bayrou. L'UMp veut fortement relever les taxes foncières sur les résidences secondaires. Ce sont ces maisons que l'on retape, dont parle Bayrou. A Paris, je connais plusieurs gardiens d'immeubles qui disposent de leur loge, comme résidence principale, et, qui ont acheté à la sueur de leur front, et c'est vraiment le cas de le dire, une petite résidence secondaire en banlieue ou au bord de la mer. Ils vont être les premiers frappés, et ce ne seront pas les seuls. Des Parisiens qui n'ont pas de principale (trop cher !), même aisés, et qui ont une secondaire, j'en connais plein.

    Bayrou, je le rappelle à Nicolas, n'est pas pour la suppression de l'ISF, il est pour sa transformation avec une taxation douce, dans le cadre d'une grande réforme de la fiscalité du patrimoine. Toutefois, en l'état actuel de nos finances, il s'oppose à un projet qui mettrait à mal encore davantage nos finances publiques. Et il s'oppose encore davantage à un projet de suppression qui avaliserait en douce des inégalités croissantes.

    Plus généralement, je suis radicalement opposé à la croissance des taxes sur la résidence principale. Elle est déjà incluse dans l'ISF, ce que j'estime scandaleux et spoliatoire, je l'ai écrit à de nombreuses reprises ici. Attention au discours qui se généralise au sein de toute la classe politique, y compris au MoDem, sur les "riches". Moi, je me souviens encore du "Moi, j'aime pas les riches" de Hollande. On est toujours le riche de quelqu'un, il faut bien se le dire. 

    La résidence principale, c'est la construction d'une vie, c'est ce qu'on laisse à ses enfants. Ce n'est pas spéculatif, Christian Jacob, le patron des députés UMP a raison de la souligner (et j'espère donc qu'il votera en conséquence...). Bref, Bayrou a promis qu'il combattrait le principe même de telles taxes, et je l'en remercie. Je compte sur lui, et j'espère que sa position fera son chemin au sein des troupes centristes et démocrates.

  • Squatter et sous-louer...

    Voilà un fait divers qui illustre à merveille la malhonnêteté foncière de toutes ces associations qui se réclament du droit des faibles et en profitent pour faire leur beurre mine de rien.

    24 rue de la Banque, c'est une adresse fameuse : il y avait là une association, hautement soutenue par les Verts parisiens, qui à grands renforts de cris, de glapissements et de déclarations de principe, s'était mise en tête d'occuper les lieux. Pensez-vous : il fallait en remontrer au capitalisme triomphant et à ces salauds de banquiers !

    Pas folle la guêpe, pardon, le MACAQ, c'est nom de "l'association" : elle sous-louait l'endroit aux "mal-logés", "SDF", "Sans-papiers" et autres sans quelque chose qui fait toujours bien dans les salons de la gôche parisienne. Ah, au fait, dans les mal-logés en question, il y avait une société de production audio-visuelle. Cool pour régler les salariés de l'association, ces sympathiques bénévoles luttant contre les exploiteurs du peuple. Amusante la réaction de Boutrault, le maire vert du 2ème arrondissement :

    On a fait preuve de tolérance à l'égard de Macaq pour qu'elle gère l'immeuble de façon responsable. On s'est trompés.

    Il est comique, le khmer vert local : responsable qu'il dit...Ah, oui, une occupation illégale, c'est responsable, évidemment. Les édiles locaux sont censés être des garants du droit. Mais bon, chez les Khmers verts, on n'a de cesse que de rêver d'un grand soir vert qui se fait encore attendre.

    Sic transit Viridis infamia Mundi...

  • Sarkozy/Ben Ali, l'indigne symétrie des blogues de gauche

    Avec les évènements en Tunisie, il est de bon ton sur moult blogues de gauche d'appeler à virer Sarkozy de la même manière que Ben Ali. Dès qu'ils évoquent Sarkozy, les blogueurs de gauche deviennent hystériques. Complètement foldinguos. Tenez, Yann, se demandant si nous pourrions, nous aussi mettre dehors Sarkozy de cette façon ? Mieux encore avec Rimbus pleurnichant sur la vilaine jeunesse française qui courbe la tête devant le méchant dictateur Sarkozy. Ridicule. Nicolas Sarkozy a-t-il mis un seul blogueur ou journaliste en prison ? A-t-il ne serait-ce que fait fermer un seul blogue ? Interdit un journal ? Fait jeter un journaliste au gnouf ? N'a-t-il pas été démocratiquement élu, avec une participation de près de 90% de surcroît, et un score final tout à fait dans les normes démocratiques ? Il faut arrêter avec les comparaisons idiotes qui décrédibilisent avant toutes choses ceux qui les tiennent !

    Est-ce qu'ils ont lu le témoignage de Slim Amamou ? Enfermé pendant plusieurs jours à écouter les hurlements de prisonniers torturés dont on lui faisait croire qu'il s'agissait de membres de sa famille ! On en est là, en France ? Un peu de sérieux, les gauchistes, svp ! Que l'Jean de la XR face le guignol avec une photographie de Ben Ali et Sarkozy ad hoc, encore, cela ne m'étonne pas, vu les bêlements gauchisant habituels du personnage sur twitter, le problème, c'est que la symétrie se généralise çà et là, y compris, d'ailleurs, à mon grand dam, de la part de quelques commentateurs centristes...

    Comme d'hab, presse et blogs qui n'ont pas plus de recul que cela sont tombés sur le râble de la classe politique, Sarkozy et Alliot-Marie en tête, avec  un indice de réflexion qui vient de faire péter le connomètre pour amibe intellectuellement déficiente. Et l'opposition socialiste, bien discrète au démarrage s'est empressée d'embrayer. Faut dire que le RCD, le parti de Ben Ali, faisait encore partie de l'Internationale socialiste il y a quelques jours...

    Leur a-t-il traversé l'esprit à ces cultivateurs de jasmin du dimanche que les émeutes ont débuté à Kasserine ? Quoi, cela ne leur dit rien à ces incultes ? Ben Kasserine, pour mémoire, en Tunisie, cela a longtemps été un fief islamiste. On pouvait donc légitimement craindre, au départ, une insurrection islamiste, même s'il s'avère, in fine que ce n'est vraisemblablement pas le cas.

    Ennahda, le mouvement islamiste tunisien m'inspire la plus grande méfiance ; toutefois, a priori, il me semble davantage se diriger vers la voie empruntée par l'AKP en Turquie, c'est à dire un parti islamiste légaliste, que celle de ses homologues financés par les Frères Musulmans eux aussi, spécialisés dans les exactions terroristes de toute sorte et la lapidation des femmes.

    Reste Alliot-Marie. La pauvre. Elle s'en est pris plein la tronche parce que le ramassis d'ânes bâtés qui commentent l'actualité politique n'a rien compris au sens de son intervention. Quand Alliot-Marie a-t-elle proposé le savoir-faire de la police française ? Après les premiers morts en Tunisie. C'est vraisemblablement parce qu'elle craignait justement une répression sanglante qu'elle a proposé cette aide : l'idée était que la police française montre à la police tunisienne comment disperser une manifestation sans tirer à balles réelles et provoquer un bain de sang. Je crois que son idée n'était pas autre. Pour moi, cela a été très clair dès le début. De toutes façons, vous imaginez quoi ? Qu'on proposait aux Tunisiens d'apprendre à utiliser le lance-flamme pour moucher plus de manifestants d'un coup ? Tiens, je pensais Philippe Bilger un peu plus fûté que cela : il s'est complètement viandé sur ce coup-là. D'être magistrat, ça rend pas toujours intelligent, hein ? Bon, il n'est pas le seul : même mon webzine favori, Marianne2,  Maurice Szafran en tête, s'est complètement ramassé sur le sujet.

    Bref, arrêtez de faire vos Stéphane Hessel avec vos indignations à deux balles, les gens : s'il y a des gouvernements qui ont réagi plus vite sur les révoltes en Tunisie c'est qu'ils n'avaient rien à perdre, contrairement à la France, et même, que cela pouvait être une bonne occasion d'emm... les Français au passage. Pour nous qui accueillons 700 000 Tunisiens chez nous et avons des relations étroites avec ce pays, on ne peut pas se permettre des réactions à chaud comme si nous étions des révolutionnaires alter-gauchistes, islamistes, ou même des bisounours démocrates (désolé pour mes potes du MoDem).

    Je pense que sur ce coup, Alliot-Marie a justement essayé de se faufiler dans l'étroite marge de manoeuvre dont elle disposait pour tenter de limiter la casse. Après, les évènements ont pris une tournure imprévue, mais cela, personne, absolument personne ne s'y attendait, alors, svp, pas de leçons de morale...

  • Nom de Zeus ! La concurrence au wikio devient sans pitié !

    Tiens, voilà un sujet qui va intéresser l'Nicolas, et, qui sait, peut-être le grand sorcier de l'algorithme wikiesque, Jean Véronis. Tenir son rang devient une gageure au top wikio des blogues politiques. Je jetais un oeil sur les wikioscores (eh oui, chers lecteurs, songez que je suis aussi consultant politique pour l'wikio) et observais alors avec mélancolie que dans les 20 premiers, y'a plus rien en-dessous de 85 de wikioscore ! et attendez, on n'est qu'à la moitié du mois !!! Ça devient impitoyable. Même dans le top 30, faut encore être à plus de 60 ! Comment voulez-vous qu'un petit blogue résiste à une pareille concurrence ? Pire encore : sur les 30 premiers blogues, y'a un libéral (l'affreux hashtable), un réaco-nationaliste et un centriste (votre serviteur). Le reste, c'est que du gaucho pur porc (c'est affectueux, hein, pas d'embrouille). Allez, si on monte à 40 dans le top, on trouve un UMP (enfin de la droite, quoi), Authueil, et une autre centriste, Polluxe. Le reste, que du gaucho, du gaucho et encore du gaucho. Il ne reste rien de la MoDemo-sphère qui a volé en éclats depuis belle lurette, et le seul autre réseau qui faisait contre-poids autrefois aux Left-Blogs, LHC, n'a même plus de blog dédié. 

    Il y a bien Barbier qui flotte en apesanteur dans ce top40, le directeur de l'Express. Assurément, c'est un blogue qui parle de politique. Est-ce pour autant un blogue politique ? On ne sait jamais trop quoi penser ni quoi faire, au demeurant, de ces blogues de journalistes, pas plus mêlés au petit peuple de la blogosphère que les politiques.

    Ce type de billet sur wikio n'intéresse typiquement que quelques initiés : c'est l'archétype de l'anti-billet populaire par excellence. Il ne va guère m'amener de lecteurs, mais cela permet de taper la discut' avec quelques blogueurs intéressés.

    C'est amusant, finalement, d'avoir pu s'imaginer que des réseaux comme facebook ou twitter pourraient entraîner l’amuïssement progressif des blogues ; considérez le contenu, dans sa substance, qu'offrent facebook et twitter : ce sont des relais. Rien d'autre. Ou quasiment rien d'autre. Bons relais, mais en aucun cas magma d'idées et d'analyses turgescents comme le sont les blogues. C'est cela la valeur ajoutée, des blogues, finalement : le bouillonnement intellectuel.

    Tiens, allez, un petit scoop : je sais, de source bien informée, que Bayrou a longuement parcouru la blogosphère (toutes tendances), l'auscultant comme un haruspice étrusque qui farfouille désespérément les entrailles encore fumantes de sa victime sacrifricielle pour trouver ne serait-ce que les prémices d'un signe des dieux. Il fait partie, je le pense, à l'heure actuelle tout du moins, de ces très rares hommes politiques, à penser que la blogosphère politique était un lieu propice au surgissement d'idées. Je sais qu'il continue à lire des blogues, mais je ne sais pas exactement lesquels. Je ne connais aucun autre homme politique de cette envergure qui en fasse autant.

    Parmi les journalistes, ils sont rares, même très rares à scruter la blogosphère. Il y a évidemment Guy Birenbaum, connu chez les z'influents pour cette pratique, le discret Laurent de Boissieu, expert politique du Journal La Croix, quelques journalistes qui suivent au moins ce qui se dit sur Marianne2, et je crois que c'est à peu près tout.

  • Marine Le pen écrase vraisemblablement Gollnisch

    D'après le Figaro, le dépouillement des premiers bulletins du vote interne au Front National donnerait Marine Le pen victorieuse ; la tendance serait irréversible.

    Certains penseront qu'entre Gollnisch et Marine Le pen, finalement, il n'y a jamais qu'une lutte interne au FN. Ce n'est pas exactement mon avis. Gollnisch, à mes yeux, représente ce qu'il y a de pire au FN. Un négationniste souriant tentant de se faire passer pour un homme politique fréquentable. Raymond Barre qui ne représente plus pour moi la figure estimable qu'il a longtemps été à mes yeux, était d'ailleurs largement tombé dans le panneau.

    Entre Gollnisch et Marine Le pen, mieux vaut clairement la seconde, même si électoralement elle constitue un danger tout autre que le fade Gollnisch.

    Pour que la tendance soit déclarée irréversible si tôt, c'est que la victoire de Marine Le pen doit être probablement sans appel voire écrasante.

    Pour nous autres démocrates et libéraux, il ne nous reste plus désormais qu'à nous attaquer à son programme, démontrer son inanité et construire nos propres propositions...

  • Porosité nationaliste...

    Corto a-t-il pressenti le sondage et le dossier associé de Marianne2 ? Toujours est-il que dès mercredi, il posait sur son blogue la question de l'attitude que l'UMP doit adopter vis-à-vis du FN. Ce blogue, je le crois, a régulièrement mis en garde contre le retour du Front National, estimant que les thématiques fortes de ce parti demeurent d'actualité, même si elles n'apparaissent pas de prime abord dans les sondages sur les préoccupations des Français. Les gesticulations inutiles de Nicolas Sarkozy, les glapissements effarouchés de la gauche, lui ont largement préparé le terrain. Une fois sur deux, quand je traite de l'immigration, ici, a fortiori de la sécurité, il se trouve une foultitude de beaux esprits, généralement de gauche mais aussi parfois du centre, pour bêler en choeur et qualifier le blog de sous-marin du Front National.

    Les électeurs de l'UMP sont tentés par le Front National parce que la droite s'obstine à se moquer d'eux et à ne pas traiter les problèmes associés à l'immigration et à l'insécurité. Je l'ai déjà dit plein de fois ici :

    - tandis que Sarkozy fait des moulinets de bras, il réduit le nombre de fonctionnaires de police et n'augmente pas les moyens de la justice. Au contraire, il l'étouffe même sous une inflation législative aussi chronophage qu'inutile.

    - il s'en prend avec une démagogie aussi rare que navrante aux Roms (confondant au passage les gens du voyage avec ces derniers au point de se faire reprendre par le FN !!!) et dans le même temps, le gouvernement Fillon a accordé la nationalité française à 200 000 étrangers chaque année, poursuivant le regroupement familial initié et jamais interrompu depuis sous le septennat Mitterrand.

    Bref : le bilan de la gauche qui accusait le peuple de fantasmer était déjà nul, mais Sarkozy qui roulait des mécaniques en 2006 a réussi à faire encore pire.

    Il se trouve malheureusement que l'euro a mauvaise presse, par les temps qui courent (et Dieu sait, pourtant, si cette monnaie nous a protégés !). 

    Il y a donc là les ingrédients d'un cocktail explosif. 

    De son côté, Marine Le Pen a adopté une stratégie particulièrement adaptée : elle s'est débarrassée des oripeaux fachos qui caractérisaient jusque là le FN et compte bien faire de son mouvement un parti "présentable", c'est à dire, en somme, un parti populiste comme on en trouve en Hollande, en Hongrie ou encore en Pologne. Par ailleurs, je fais partie des Français qui ne la considère pas comme raciste, en effet. Ce qui ne l'empêche pas de surfer sur le rejet de l'immigration au sein de la population française, bien entendu...

    Notez que je mets présentable entre guillemets. Pour moi, le populisme, c'est le mal, qu'il vienne d'un Mélenchon ou d'une Marine Le Pen.

    Il n'en reste pas moins qu'il ne suffira pas de beugler à la peste brune pour éviter de devoir choisir entre Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy en 2012 (cauchemardesque). Je dois toutefois être clair : si cela doit arriver, cela arrivera. C'est aux partis politiques de présenter un programme et des résolutions qui tiennent compte des aspirations populaires. Moi, je continuerai à voter centriste au premier tour, y compris si un sondage prévoit la présence du FN au second tour. Seule une alliance gauche-centre avec un programme qui me conviendrait (et on est très loin du compte) pourrait me faire changer d'avis.

    Bref, sur la sécurité et l'immigration, courir derrière le FN ne sert à rien : il faut le devancer, tout en récusant la stigmatisation, avec évidemment le handicap que le FN pourra tenter de faire valoir qu'il a eu raison avant tout le monde.

    Je sais qu'au MoDem on se préoccupe au moins de la sécurité. J'en ai discuté avec quelques membres des commissions, et je connais leur désir de bien faire dans ce domaine. Je dois néanmoins leur dire que leur projet actuel est très largement insuffisant ; que leur discours doit également s'affranchir radicalement de toute forme de bien-pensance de  gauche. Il faut dire et annoncer les choses calmement mais fermement, sans hésitation et sans crainte.

    Après, il deviendra possible de coincer le FN : son programme économique est truffé de contradictions et revient, in fine, soit à couler économiquement la France, soit à ouvrir très grand les portes aux productions étrangères. J'y reviendrai, en particulier en ce qui concerne les délocalisations et l'industrie, pour montrer les dommages qu'occasionnerait à notre pays l'application du programme du Front.

    Il me semble logique de me porter vers des blogs de droite et centre-droit ou assimilables pour continuer la chaîne initiée par Corto. Je pense notamment à :

    Xerbias, Aequalis, le Chafouin, Hashtable, Lomig, j'ai rarement tort.

    Je ne sais pas s'il répondra, mais je serais fort curieux de connaître l'avis de l'un des principaux ténors des blogs de gauche sur le sujet, j'ai nommé Sarkofrance. Il a méthodiquement démonté le sarkozysme depuis 3 années, que proposera-t-il pour éviter l'alliance UMP-FN ?

  • Mélenchon, Cuba et la démocratie

    Mélenchon a encore fait parler de lui, ces derniers jours. Le voilà à défendre le régime cubain, l'un des pires de la planète pour la liberté de presse, et pour la liberté tout court. Mélenchon vire mal. Les Caraïbes sont certes une zone pauvre, et Cuba offre les prestations que la plupart des régimes communistes offraient à leur peuple. Cela n'en fait pas une démocratie, loin de là, et le discours que tient le leader du Parti de Gauche en dit long sur la nature de son sentiment démocratique.

    J'aurais pu comprendre que l'on renvoie dos à dos les dictatures militaires d'Amérique latine des années 70 et le régime castriste, mais certainement pas ce qu'est devenue l'Amérique du Sud aujourd'hui, zone où la démocratie s'est tout de même largement installée.

    Quatremer a bien eu raison de lui renvoyer à la face qu'à Cuba, on rêve avant tout d'économie de marché, celle-là même que vilipende le Che du P.G.

    Je me suis toutefois penché sur certaines déclarations de Mélenchon, car si l'on veut qu'une critique porte, il faut rendre justice là où vérité il y a. Mélenchon réclame la libération de cinq Cubains arrêtés pour espionnage et atteinte à la sécurité nationale des USA en 2002. Il estime que ce sont là des individus persécutés. Il y a un pas entre faire acte de résistance dans un régime despotique, et oeuvrer pour un régime de cette nature. L'argument de Mélenchon est donc nul et non recevable. Toutefois, certaines de ses objections ne sont pas tout à fait fausses : les cinq Cubains arrêtés espionnaient les organisations anti-castristes à Miami. Je n'ai aucune sorte d''estime pour ces organisations-là, souvent très proches de l'extrême-droite républicaine américaine, et impliquées, dans les années 70 dans des coups aussi tordus que dégueulasses : assassinat d'Orlando Letelier, ex-ministre Chilien en 1976, explosion d'un avion de ligne cubain la même année, à la suite d'un attentat dont l'origine ne fait guère de doute.

    Il convient, néanmoins d'apporter des éléments de réflexion  au discours mélenchoniste : Mélenchon fait comme si nous vivions encore dans les années 70. Les anti-castristes, en 40 ans, ont évolué, et les générations se sont succédées, différentes les unes des autres. Mélenchon brouille volontairement les cartes chronologiques pour donner un semblant de crédibilité à son argumentation. Certes, les USA maintiennent un blocus autour de Cuba, mais il a été allégé à plus d'une reprise, et, dans tous les cas de figure, cela ne peut s'apparenter à du terrorisme.

    En réalité, les USA sont le premier pays fournisseurs de denrées à Cuba et leur embargo ne concerne ni les médicaments ni les produits alimentaires. Mélenchon oublie également que les USA ont fait en également des propositions en 2002 et 2006 pour mettre fin à l'embargo en échange d'une transition démocratique. En avril 2009, Obama a mis fin aux restrictions sur les voyages d'Américano-Cubains et à la circulation d'argent d'un continent à l'autre sauf quand elle concernait des personnels de l'armée ou de la police.

    Pour tous les démocrates et républicains clairement à gauche, mais sincères, qui envisageaient de voter pour Mélenchon, il est encore possible, d'ici 2012 de se reporter sur d'autres candidatures aux principes éthiques et démocratiques clairs et fiables. Les déclarations de Mélenchon sont significatives des entorses au droit qu'il est susceptible d'admettre. Cela donne froid dans le dos...

  • La Tunisie et la boîte de Pandore

    Un étrange silence semble avoir gagné la classe politique française dans son ensemble, dès lors que la presse évoque la situation en Tunisie. Michèle Alliot-Marie s'est bien gardée de communiquer, même si son porte-parole a appelé au calme en Tunisie, et, Frédéric Mitterrand s'est refusé à qualifier la Tunisie de dictature univoque.

    L'expérience de la décennie qui vient de s'achever a certainement rendu la classe politique française prudente. Oui, la Tunisie est actuellement sous la coupe d'un régime despotique et corrompu. C'est vrai. Il a été réélu en 2009 avec un score qui dénotait clairement un suffrage bien peu démocratique. Certes. 

    Mais, il convient de considérer l'autre facette de la situation. Quand Ben Ali a été réélu, il était populaire. Sa cote de popularité n'épouse sans doute pas ses scores électoraux, mais elle repose vraisemblablement sur un socle très solide.

    Le pouvoir tunisien, en dépit de ses multiples violations des droits de l'homme, a maintenu le pays en dehors de l'orbite islamiste sans que la population grogne outre mesure. On sait actuellement qu'il y a de l'agitation en Tunisie, on sait même pourquoi, mais on ne saurait déterminer qui profiterait exactement de cette agitation si elle aboutissait à une nouvelle donne politique. Voilà où le bât blesse.

    Considérons l'Irak de Saddam Hussein. Le chef d'État irakien a commis de nombreux crimes plus indignes les uns que les autres, mais, sous son règne, l'Irak avait un niveau de vie convenable, les femmes bénéficiaient d'un statut meilleur et les minorités religieuses jouissaient de droits reconnus. 

    Du point de vue de la morale, éjecter Saddam Hussein était une bonne chose. Mais était-ce une bonne chose pour les Irakiens in fine ? Au prix de combien de morts ? 

    Mon propos n'est pas de dire qu'il faut soutenir le vieux dictateur coûte que coûte ; je me demande simplement quoi faire si l'Europe, particulièrement la France, choisit de prêter une oreille attentive aux actuels insurgés.

    Mon expérience d'observateur de la vie politique internationale me conduit simplement à conclure que si l'on n'a rien de viable à proposer, alors mieux vaut se taire plutôt que d'ouvrir la boîte de Pandore, ou, tout du moins, infléchir  de manière discrète une situation politique intérieure.

    Ce que paie Ben Ali, in fine, je crois, c'est une promesse non-tenue : les Tunisiens pouvaient accepter la chape de plomb qui pèse sur leur pays contre la prospérité économique, ou, au moins, la liberté de commercer. Je crois que c'est ce qu'évoque très justement Mahmoud Saïdi, un étudiant en droit d'origine tunisienne.

    Il me semble, je l'avais observé en commentant ici l'Esprit des Lois de Montesquieu, que c'est la nature des régimes despotiques de tôt ou tard entraver le commerce. La Tunisie ne déroge pas à la règle : les fonctionnaires corrompus se nourrissent d'un juteux commerce de licences à coups de pots de vin, qui finissent par assécher le marché tunisien et empêcher les plus modestes, même quand ils sont entreprenants, de survivre.

    Un régime despotique ne comprend pas le langage du droit appliqué à la démocratie ; en revanche, il est tout à fait capable de se représenter ce que sont des pressions commerciales et la langue du commerce. Si nous Français, ne faisons pas pression dans le domaine politique, nous pouvons le faire, en revanche, dans le domaine commercial, pour exiger des règles de fonctionnement du marché libres et transparentes. C'est d'ailleurs, presque toujours par ce biais que la démocratie libérale s'installe. Soit le régime évolue vers la démocratie, soit il périclite, une fois que le marché s'est installé en son sein.

    Comme l'écrit Mahmoud Saïdi, le gouvernement tunisien, dans son obsession de contrôle, s’est en effet évertué à exercer une maîtrise étroite sur l’économie à travers le système des licences auquel s’est couplée une corruption généralisée des fonctionnaires, conditionnant l’accès à l’emploi et la création d’entreprises. Plus personne ne croit au « miracle économique tunisien », et pour cause : un miracle ne peut survenir dans une économie dirigée de manière autoritaire, pillée par des mafias proches du pouvoir, sclérosée par le clientélisme et la corruption à tous les niveaux. Et même si des efforts de réforme vers plus de transparence ont été menés récemment, le passif est trop lourd. Le gouvernement s’est borné à ravaler la façade de la Maison Tunisie, tandis que ses fondations s’effritaient continuellement. Et il est en train d’en payer le prix

    C'est exactement cela...

  • Statut et mobilité des fonctionnaires

    J'ai bien compris que Christian Jacob, quasi-inconnu du grand public, une fois devenu patron du groupe UMP à l'Assemblée Nationale, avait eu besoin de trouver un procédé pour passer sous les feux des projecteurs. Pour cela, rien de tel que d'agiter le chiffon rouge des fonctionnaires, ça marche à tous les coups.

    A vrai dire, les fonctionnaires ne sont pas en odeur de sainteté, dans l'opinion, et ce, depuis un moment. Ceci explique le grand silence de la gauche qui s'est bien gardée de piper mot. 

    La chose amusante de ce distrayant petit fait divers, c'est que la seule défense des fonctionnaires est venue du gaulliste du gouvernement, Georges Tron, qui s'est déclaré attaché au statut des fonctionnaires.

    Le plus rigolo, c'est qu'il n'y a pas un mot non plus là-dessus dans la blogosphère de gauche et que la presse de gauche est demeurée coite elle aussi ! Alors ?...on a peur ? Peur de défendre ces vils parasites fainéants, bons à rien et engraissés sur le dos du petit peuple que sont les fonctionnaires ? Parce que le fonctionnaire, il a très très bon dos par les temps qui courent : pensez-vous, M'âm'Michu : la dette, c'est lui ! Ce paresseux, il ne connaît pas le chômage. Payé à rien fout', oui !

    Bref, passé cet amusant intermède, venons-en aux choses sérieuses. Ce n'est pas en développant de la précarité dans la fonction publique que l'on arrivera à équilibrer la dépense publique, parce qu'in fine, ce que veut Jacob, c'est autoriser au public ce que s'interdit le privé, en développant massivement des CDD (CDD qui y sont au demeurant déjà nombreux...).

    Il serait plus censé de songer avant toutes choses à favoriser la mobilité, non seulement géographique, mais surtout d'un corps à l'autre. Je suis frappé de tous ces fonctionnaires que je connais qui aimeraient faire autre chose dans la fonction publique et sont coincés là où ils sont. 

  • Ah non ! Pas Delanoë ministre !!!

    Nom de Zeus ! Il a senti que la présidentielle, c'était grillé, du coup il se positionne pour un maroquin ministériel. Si Delanoë serait un mauvais candidat (on ne peut pas être le maire des bobos et se réclamer du peuple), il pourrait en revanche être bien utile au candidat socialiste en faveur duquel il se prononcera, surtout s'il est pressenti pour intégrer un gouvernement de gauche, en cas de victoire du PS en 2012.

    On a bien compris dans ses voeux qu'il briguait quelque chose au niveau national. Sophie de Ravinel, journaliste au Figaro a flairé aussi l'anguille sous roche, même si elle ne s'est pas faite aussi explicite que mon propos.

    Voyons : à quel poste serait-il le plus cauchemardesque ? Ministre des Transports, mon Dieu, faites que jamais la gauche ne passe à la présidentielle ! Imaginez, un type qui veut interdire Paris aux trois quarts des Franciliens équipés de véhicule, ministre des transports sur toute la France !

    On reviendrait deux siècles en arrière, au temps où il fallait un bon mois pour traverser la France du nord au sud : ben oui, entre l'interdiction de circulation des diesels sur les autoroutes et les pannes à répétition sur les voies ferrés de France, il ne resterait plus que la marche à pied.

    Bon, mis à part ça, Delanoë veut encadrer les loyers à Paris. Ah. S'il commençait par ne pas faire exploser les impôts locaux, ce serait déjà un début pour faciliter le logement.

    Quelque chose m'échappe, à ce sujet : Delanoë veut expérimenter des mesures d'encadrement des loyers à la relocation. Ah. Mais cela existe déjà, à ma connaissance !

    Oh, sur le fond, je ne suis pas hostile par principe à la mesure. Il faut simplement veiller à ne pas verser dans des mesures du type loi 48, quoi. Tout amendement devrait au minimum intégrer l'inflation comme taux minimal d'augmentation de référence, et pas seulement le montant moyen des locations dans le voisinage. J'ai vu que la député parisienne Sandrine Mazetier avait défendu un amendement en ce sens

    Je pense que la position de Delanoë me paraît là-dessus plus prudente, quand il parle d'expérimenter. Je demande bien sûr à voir ce qu'il escompterait faire. Pour moi, une expérimentation doit avoir une limite dans le temps. Il faudrait voir sur une période limitée, trois ans par exemple, si la mesure s'avérerait efficace ou provoquerait au contraire des pénuries supplémentaires.