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Politique - Page 52

  • Sarkozy face au FN, populismes...

    Il y a un truc que Sarkozy n'a pas compris avec le FN : 2007, c'est terminé. Il a fait une fois le coup aux électeurs et sympathisants de ce parti, mais là, c'est fichu après ses échecs patents. Sarkozy veut donc concurrencer le Front National en évoquant l'Islam ou la sécurité ? Ou encore l'immigration ? Le multi-culturalisme ? Il ferait mieux de se taire. Voilà un homme qui a naturalisé 200 000 étrangers par an depuis le début de son mandat, a continué à alimenter le regroupement familial, tout en chassant, dans le même temps, de braves gens aspirant vraiment à l'intégration : je me souviens encore de ce jeune garçon qui avait sauté du 1er étage pour échapper à la police et qui cumulait à l'école les premiers prix d'orthographe française. Incapable qui fait tout l'inverse de ce qu'il faudrait faire...

    Marine Le pen se réjouissait hier de ce que l'UMP marche dans ses traces : en effet, le parti présidentiel va lui tracer un sillon inespéré. Je ne dis pas qu'il faut esquiver les sujets qui fâchent : il faut avoir des réponses claires, nettes et fermes dans ce domaine, mais pas la peine d'en rajouter non plus dans la surenchère (surtout de mots) alors qu'il y a moyen d'attaquer le FN sur ses points faibles (son programme économique, son programme social).

    Je l'ai déjà écrit, sous la houlette de Marine Le pen, le FN a quasiment achevé sa mutation en parti populiste. Partout en Europe, les partis populistes sont devenus puissants. Des remèdes efficaces contre la progression de leur gangrène n'ont pas encore été trouvés par les autres forces politiques. Il y avait à ce sujet un débat intéressant dans les pages du quotidien Le Monde.

    Baverez dit une chose qui me paraît intéressante : il faut insister sur le fait que ce n'est pas l'économie qui dirige la politique, mais l'inverse, car le populisme se nourrit justement de la première impression. C'est aussi mon sentiment.

    Il est ensuite très important de ne pas prêter le flanc aux collusions de toutes sortes. Sur ce point, j'ai une entière confiance en Bayrou. Éviter les "Siècles" et autres think tanks et réseaux destinés à imposer leurs vues à la société toute entière, mais pas seulement : la sphère médiatique est insupportable d'arrogance aux yeux de beaucoup de Français. La presse est déconsidérée, intellectuels et journalistes fournissant le fouet pour se faire battre la plupart du temps.

    La corde populiste, ils sont nombreux à vouloir en user, Sarkozy le premier. Toute la difficulté, c'est de distinguer ce qui ressort de la rhétorique populiste (tous pourris, c'est la faute des juges, des immigrés, les cheminots, les enseignants sont des privilégiés) et la dénonciation d'authentiques abus de pouvoir. Une fois cette distinction faite, on comprend mieux ce qui sépare des Mélenchon ou Le pen d'un Bayrou...

  • Affaire Cassez, ne tombons pas trop vite sur le dos de Sarkozy

    Il a parfois (en fait rarement) raison, l'Didier. Les blogues de gauche, parfois, ils n'auraient qu'à écrire un énorme billet collectif, ça ferait l'affaire et éviterait de parcourir la même note 50 fois dans son reader. Je ne dis pas ça à propos de la prestation de Sarkozy mais plutôt sur l'affaire Cassez.

    On reproche à la diplomatie française de s'impatienter. Il y a peut-être de quoi ! s'il y a un point sur lequel je ne doute pas de Sarkozy, c'est de son empressement à vraiment prendre en mains le sort des Français à l'étranger quand ils sont en danger. Je crois que là-dessus, c'est l'un des rares domaines où il est fiable.

    Si MAM ou Sarkozy s'agacent aujourd'hui, c'est que le Mexique ne respecte pas les textes qu'il a signés (Florence Cassez aurait du être transférée), que le Président patiente depuis 2007 sur les "bons" conseils de son "ami" Calderon et qu'aujourd'hui, il s'aperçoit qu'il a été joué, et que les Mexicains ont bien l'intention de garder Florence Cassez en prison.

    Pauline Tissot de l'Express a consacré un billet récapitulatif des charges qui pèsent contre Florence Cassez et des contre-arguments de ceux qui la défendent. La défense me paraît tout de même plus convaincante que l'accusation. 

    Le seul argument que je pourrais à la rigueur retenir, c'est celui de Bayrou jugeant que tout ce bruit pourrait mettre en danger Florence Cassez. C'est un argument. En même temps, les autorités mexicaines se foutent de nous depuis le début dans cette affaire, et donc, il est logique que l'on finisse par s'agacer en France. Simplement, peut-être, en effet, la méthode n'est pas la bonne. 

    Il n'en reste pas moins que l'on ne peut pas continuer à se faire marcher sur les pieds sans rien dire, alors qu'on est face à un monument de mauvaise foi. La diplomatie française essaie de négocier depuis 4 ans. Après le rejet de l'appel de Florence Cassez, elle a compris qu'elle n'obtiendra rien et qu'il ne reste plus qu'un tribunal international, désormais. Alors perdu pour perdu, autant faire connaître son fort mécontentement. 

    Mais bon, écrivez Sarkozy, S-A-R-K-O-Z-Y, et vous avez l'assurance d'avoir une horde de blogueurs de gauche (et du centre !) enragés, prêts à en découvre avec l'ogre hongrois. Il faudrait peut-être éviter de transformer le moindre pet de travers de Sarkozy en acte d'accusation automatique à son encontre. Je pense que sur l'affaire Cassez, il essaie de faire son possible et prend très au sérieux le sort de la Française. Cessons de lui faire de faux procès et de l'accuser de chercher à instrumentaliser l'affaire, c'est l'accusation vraiment facile, alors qu'il la suit avec attention depuis le début.

  • Sécurité, socialistes incorrigibles...

    Chassez le naturel, il revient au galop : rappelez-vous les arrogantes années Jospin ! En ce temps-là, quand le petit peuple avait le malheur de se plaindre de l'insécurité, il fantasmait, et, au pire, la gentille racaille n'avait aucune responsabilité dans sa délinquance : pensez-vous, ma'am'Michu : c'étaient des pauvres victimes de discriminations. Les Socialistes se sont pris une branlée en 2002 entre autres à cause de la sécurité. En 2007, comme ils n'avaient toujours pas compris, Sarkozy les a mis une nouvelle fois en défaut. On pourrait penser qu'ils ont enfin compris la leçon ? Raté caramba, lisez-donc le compte rendu du dernier livre de Martine Aubry par Tefy Andriamamana, rédacteur à Marianne.

    Le discours n'a pas changé d'un iota, et le comble, c'est que le livre de Martine Aubry est post-facé par Jean-Jacques Urvoas, le monsieur sécurité du PS. On voit donc bien là le double discours du PS qui proclame d'un côté s'être assagi, puisqu'Urvoas affirmait encore il y a peu voir la délinquance comme une cause de la misère et non comme l'une de ses conséquences. C'est en tout cas ce que rapporte Téfy. Ce n'est pas ce que j'ai lu sur le blog du monsieur :

    «notre projet sur la sécurité ne se conçoit qu’adossé à un projet de transformation sociale. En effet, nous ne parviendrons à construire une société plus sûre que si, parallèlement au nécessaire combat contre les comportements violents, nous nous donnons les moyens d’en mener un autre, avec tout autant d’énergie, contre les causes de cette violence, qui constituent le terreau favorable au basculement dans la délinquance».

    Tefy pense qu'il n'y a pas de ligne sur la sécurité au PS et donne tort à Ségolène Royal. Je pense au contraire que la Dame du Poitou ne se trompe pas : il y a bien un courant laxiste, et il a le vent en poupe.

    La France doit-elle se résoudre à devoir choisir entre une gauche angélique et une droite qui brasse du vent ? Aux expressions doctrinaires sur un tel sujet, je préfère, et de loin, le pragmatisme centriste d'un Olivier Henno, dont le souci est avant tout de permettre aux forces de police de fonctionner correctement.

    Comme le disait Marc Fesneau, le secrétaire général du MoDem à la mi-août dernière, la délinquance ne connaît pas les étiquettes politiques elle prospère partout où l'Etat renonce à exercer son autorité ou lorsqu'il est inefficace. Exactement. Très bien dit.

    Et il concluait ainsi : 

    Ce ne sont pas des mots qu'attendent les habitants de nos villes et de nos villages, ce sont des actes et des moyens concrets. La politique de sécurité n'a pas plus besoin de déclarations intempestives et de manoeuvres de diversions que de naïveté ou de résignation.

    Ces deux postures sont nuisibles et inefficaces et le Mouvement démocrate les rejette avec la même force au nom de ceux qui pâtissent depuis des années de ces échecs successifs.

    On ne peut pas mieux dire. Je vois dans cette conclusion un égal rejet de l'agitation sarkozyste et du discours sociologique de la gauche. Bravo, Marc. Il me plaît bien, finalement, ce MoDem-là.

  • Entre externalisation, relocalisation et immigration

    Dans ce qu'il faudra porter au passif de Nicolas Sarkozy, il y a l'immgration. Je me souviens très bien du candidat de 2007 clamant haut et fort que l'immigration serait à 40% de travail, désormais. Tu parles Charles, 200 000 naturalisations par an. En réalité, il faut deux mesures fortes pour stopper l'immigration :

    1. Fermer clairement les vannes à l'arrivée en France

    2. Promouvoir un véritable co-développement

    Je développe le 1er point : quand je parle de fermer les vannes, j'entends par là qu'il faut poser des conditions drastiques à la venue en France. A vrai dire, ce ne devrait pas être des conditions de ressources, du moins pas en priorité, contrairement à ce qu'exigeait Nicolas Sarkozy, mais des conditions de culture et de maîtrise de la langue française. En somme maîtrise du français et connaissance des lois et de notre culture exigées pour venir s'installer et travailler en France, sauf quand il y a un accord spécifique avec une entreprise qui expatrie l'un de ses salariés. Nous devrions être intraitables. Les "sans-papiers" n'ont rien à faire ici dès lors qu'ils ne maîtrisent pas notre langue et n'adhèrent pas à notre culture et à notre projet social, sociétal et politique.

    Évidemment pour que de tels pré-requis aient un sens, il convient de développer considérablement la francophonie et dans ces conditions de réhabiliter et de doter les alliances françaises partout où elles existent. Il faut pouvoir dispenser des cours de langue et de culture française dans les pays d'émigration et y faire une sélection sur place, et non chez nous. Tout l'inverse de la politique menée depuis près de 10 ans.

    Passons au second point : soyons clairs et ne jouons pas avec les mots. Pour assurer un véritable développement dans les pays d'immigration, il est nécessaire d'y créer des emplois, cela va de soi. Une bonne partie de ces emplois ne peuvent être que des services externalisés ou des productions délocalisées de pays déjà industrialisés et développés. Les hot-line des FAI par exemple, aboutissent en Tunisie ou au Maroc, parfois en Afrique noire. Une des raisons qui rendent entre autres ridicule le programme d'un parti comme le FN, c'est l'assurance dans ses propositions de concilier jugulation de l'immigration et protectionnisme. Cela ne tient pas.

    Bernard Kouchner, il y a de cela plusieurs années, avait eu le courage de reconnaître que pour partager la croissance à l'échelle mondiale, il fallait admettre un certain niveau de délocalisations. Le tout est de déterminer avec précision lesquelles nous acceptons ou non. Cela devrait faire l'objet d'un programme politique clair et explicite.

    Bayrou d'abord, puis Royal ensuite, en 2007, avaient eu cette intuition de la nécessité du co-développement, sans toutefois l'approfondir au point de l'intégrer dans un programme économique complet.

    J'en suis convaincu, les liens entre réindustrialisation/relocalisation, externalisation et immigration, s'ils ne sont inexctricables, sont du moins étroits. Il n'existera pas de projet valable qui ne les associent les uns aux autres de manière cohérente.

  • De la Démocratie Athénienne à François Fillon et MAM...

    Des prémices de ma démocratie à Athènes jusqu'à l'actuel gouvernement, 2500 années nous contemplent. La démocratie athénienne avait certainement des travers, entre autres de donner prise aux conflits d'intérêt, mais, au moins offrait-elle une certitude : ceux que le sort ou les citoyens choisissaient n'acceptaient pas la charge de diriger la cité pour s'enrichir. Diriger Athènes était considéré comme un honneur, et la vox populi du temps jugeait que les plus riches qui s'engageaient en politique devaient le faire à leurs frais. Je ne suis évidemment pas d'avis de rétablir une pratique qui a plus que largement montré ses limites, mais, j'écoutais François Bayrou ce matin sur France Info, et j'ai mesuré alors le chemin parcouru depuis les premiers temps de la démocratie.

    Aujourd'hui, alors que les responsables politiques reçoivent déjà des salaires conséquents, l'État leur fournit la plupart du temps des moyens publics pour assurer des activités privées. Bayrou notait que le financement par d'autres états des vacances de nos responsables politiques n'était pas plus souhaible, au demeurant. Dès lors qu'on représente la France, on ne peut pas prendre le risque d'être redevable alors que l'intérêt privé ne doit en aucun cas rentrer en conflit avec l'intérêt général. 

    Fillon et MAM ne sont pas pires que d'autres : ils ont juste pris leurs vacances au mauvais moment. Quant aux Socialistes, ils ont la mémoire courte : François Miterrand qu'ils honorent quasi-idolâtrement faisait de même.

    Comme l'observe Bayrou, tous ces passe-droits qui accroissent constamment la distance qui existe entre le simple citoyen et l'homme d'État sont détestables et nuisibles à notre pays et à sa cohésion. Qu'est-ce que ce gouvernement où les hommes et les femmes d'État ne paient même plus leurs vacances mais les laissent à la charge d'hommes d'État de premier plan d'autres pays ? 

    Je crois qu'il serait plus que temps de fixer un code de conduite contraignant pour nos hommes et femmes d'État.

  • Générations futures (MoDem)

    J'aime beaucoup le message que Bayrou et le MoDem adressent à la jeunesse de notre pays. J'y retrouve tous les thèmes qui me sont chers, ou presque.

    - le remboursement de la dette , 1er budget de l'État, et croix des générations futures

    - sanctuarisation des moyens de l'Éducation Nationale

    - écologie positive et réaliste, compatible avec l'économie (c'est le rôle des les politiques que de les rendre compatibles)

    - relocalisation des productions industrielles, artisanales, agricoles et de service, fers de lance d'une nouvelle politique de l'emploi



    CLIP EXPRESSION DIRECTE - GENERATIONS FUTURES
    envoyé par mouvementdemocrate. - L'info internationale vidéo.

  • Centriste ou...bayrouiste ?

    J'ai pris par hasard mais avec beaucoup d'intérêt connaissance du compte-rendu d'un professeur d'histoire, maître de conférences à la Sorbonne, d'un séminaire consacré aux centres sous la Vème république. Le point de vue est intéressant, parce que Jérôme Grondeux n'a pas de parti pris politique et commente le séminaire en spécialiste de l'histoire des idées politiques.

    De le lire m'a amené à une certaine introspection quant à la condition de centriste. J'écris souvent ici que je suis centriste, mais, en réalité, je crois surtout que je suis bayrouiste, bien considéré. Il est tout de même curieux, Bayrou, en politique : c'est vraiment un OVNI. Enfin, je devrais plutôt dire un OPNI.

    D'un certain point de vue, c'est en effet bien un centriste, par la pondération de ses points de vue, mais de l'autre, les thèmes dont il a fait sa prédilection ne le sont pas. Indépendance des médias, posture tribunicienne, espace central articulé autour d'un parti centriste, éducation et culture au coeur du projet politique, Europe forte de ses nations, séparation radicale des pouvoirs, autant de thèmes pas d'essence centriste. D'ailleurs, à vrai dire, les centristes ne fonctionnent justement pas par thématiques fortes, se contentant d'ajuster l'existant.

    Si le MoDem a un positionnement qui me paraît sans conteste aucune social-libéral (on peut penser aisément à John Stuart Mill ou à Amartya Sen), celui de Bayrou est plus complexe. C'est un démocrate-chrétien d'obédience centriste, fortement influencé par le personnalisme, mais, in fine, à la tête d'un parti social-libéral. Une sacrée macédoine. Parmi ses proches, certains se rattachent au libéralisme, comme Marielle de Sarnez, Sylvie Goulard ou Gilles Artigues (aile gauche  pour Marielle, libéralisme centriste pour Sylvie, aile dextro-centriste  pour Gilles) d'autres sont un peu inclassables, comme Robert Rochefort, même si la modération de l'individu est très caractéristique de l'esprit du centrisme.

    Bien qu'éprouvant de la sympathie pour les centristes en général, j'ai toujours recherché quelqu'un qui défendait des positions fortes plutôt que quelqu'un prêt à aménager ses convictions. C'est cela même qui fait de Bayrou un centriste tout à fait à part : le refus catégorique de toute forme de compromissions, un goût finalement, pour une certaine forme de pureté.

    Bayrou accomplit d'une certaine manière l'esprit du centrisme par une figure qui en est emblématique et que l'on trouve chez Cicéron, un centriste historique : l'honnête homme, l'homme de bien, les boni viri, comme dit Cicéron.

  • La gauche devra s'unir.

    Je crois qu'une de mes priorités absolues, pour 2012, c'est de chasser Sarkozy et toute la ligne politique qu'il représente du pouvoir. J'avoue avoir fait un affreux cauchemar : je me suis imaginé que la gauche partait tellement divisée en 2012 que ses nombreux candidats faisaient tous entre 10 et 20% ; or, dans mon rêve, Marine Le pen faisait aussi 20%. Et Sarkozy, 23 ou 24%.

    Je me trouvais alors contraint de voter pour un individu détestable, celui-là même qui venait de ratiboiser mon pays pendant 5 ans après avoir organisé la casse de tout ce qui fonctionnait jusqu'alors correctement en France. Du coup, j'enchaînais un second rêve en forme de dilemme cornélien. Il ne faudrait pas que moi, centriste, de sensibilité droitière, de surcroît, je me trouve contraint à un vote utile pour un candidat de gauche en dépit de mon amitié de mon estime pour François Bayrou, de crainte de voir Sarkozy réélu.

    La gauche a le devoir moral de choisir le meilleur champion pour virer Sarkozy. Cohn-Bendit a raison de préférer des élus verts à une candidature présidentielle sans lendemains. Même Mélenchon devrait s'entendre avec le PS, même si naturellement, il va tirer le PS sur sa gauche.

    Au MoDem, nous attirons des suffrages de centre-gauche. Tant mieux, mais cela ne devrait pas, et n'aurait jamais dû être notre objectif. C'est à la droite qu'il fallait offrir une alternative. Les gens de droite pouvaient voter pour un centriste. A cause de nos valses-hésitation, ils classent désormais Bayrou à gauche. C'est fort fâcheux. Quelle erreur de stratégie le MoDem et Bayrou ont fait pendant trois années. C'est une opposition de centre-droit qu'il fallait incarner.

    On peut trouver certaines convergences avec la gauche. Je n'idolâtre ni n'hypostasie le service public, comme le fait la gauche, mais j'ai un point de vue pragmatique sur la chose : quand il marche bien, je ne vois pas de raison valable de le privatiser, simplement au nom de la concurrence libre et non faussée. On en accuse encore à tort l'Europe, d'ailleurs, car le Traité de Lisbonne, comme le TCE, contient tout une série de dérogations que les États sont libres d'appliquer dès lors que le service est d'intérêt général.

    Bref, il faut que la gauche soit à gauche, mais unie, le centre, au centre et même au centre-droit, et Sarkozy et tous ceux qui l'ont cautionné, virés, de manière à ce que la droite puisse se reconstruire. Ils sont nombreux, ceux qui avalisent ses réformes désastreuses. Il y a bien Nonos Châtel, mais Fillon, que l'on considère comme un brave gars victime des brimades de son maître, conduit sans le moindre état d'âme la politique de son maître. Sur le fond, ce sont les mêmes fondamentaux idéologiques et politiques. Pas de quartier pour le sarkozysme en déliquescence.

    Quant à ceux qui se réfugient vers le vote FN, les pauvres...Je crois qu'ils n'ont pas compris à quel point le Front National n'a que faire de leurs soucis. Je pense particulièrement aux ouvriers et aux petits commerçants. Catégorie économie, non ? Ah, ben zut, alors, y'a rien sur le site du FN...En cours de réactualisation, comme ils disent pudiquement... Caramba : économie et budget aussi... Le pompon, c'est le chapitre solidarité : ils veulent bien délimiter les contours du handicap. A votre avis, pourquoi ? Il y a 1/4 de la population en ALD, en France, et de nombreux individus considérés comme partiellement invalides, donc, victimes d'un handicap. Mon petit doigt me dit que si le FN arrivait au pouvoir, le nombre de handicapés en France fondrait : question de définition, après tout. Dès lors que je considère qu'on peut travailler sur une jambe, même si l'autre manque, hop, je peux être radié du handicap. On parie que c'est ce que le FN a en tête ?

    Bref, gens du peuple qui vous réfugiez vers le FN, vous allez vous faire entuber méchamment si jamais le FN gagne en pouvoir. Pire, d'un point de vue tactique, vous pourriez reconduire Sarkozy au pouvoir.

    Gagnez plutôt les forces politiques qui se soucient vraiment de vous ! Qui a publié le Tiers-État ? Qui refuse de se joindre aux puissants et de participer aux dîners du Siècle ? Qui visite les usines et se plaît au contact des petites gens et des modestes ? Qui a dénoncé inlassablement les collusions entre médias, décideurs économiques et dirigeants politiques ? Qui fait de la réindustruialisation de la France et de la relocalisation de son industrie et de ses services sa priorité numéro 1 ? Bayrou, Bayrou, Bayrou et encore Bayrou.

    Je ne me suis pas encore attaqué au programme du FN, mais le jour où je vais le faire, le château de cartes va s'effondrer, parce qu'il n'y a rien qui tient debout là-dedans, et beaucoup de mensonges dissimulés qui feraient passer Sarkozy pour un travailleur social. Mais je peux donner une garantie : les premières victimes d'un programme du FN qui serait en application en seraient avant toutes choses ses propres électeurs...

  • Piketty, Révolution et dékoulakisation...

    Il est à la mode Thomas Piketty. Moi, il m'énerve ce gars-là. Je me méfie toujours de ceux qui sont dans la tendance. Sa dernière trouvaille géniale, c'est de taxer plus pour une parité fiscale renouvelée. Polluxe vient d'exposer quelques éléments de sa révolution fiscale. On atteint, là, je le crois, un sommet dans l'hypocrisie et la mauvaise foi. Piketty nous fait un raisonnement à la mord-moi-le-noeud pour nous expliquer que le quotient familial actuel favorise des couples inégalitaires, c'est à dire des couples où l'homme gagne beaucoup et la femme peu. Adieu le quotient familial qui sera remplacé par une exonération forfaitaire selon le nombre d'enfants. Et Piketty de se réjouir : on va ainsi mettre fin à un régime qui favorise l'inégalité. Mon Dieu, si je ne me retenais pas, je crois que les noms d'oiseaux fuseraient tant les bras m'en tombent à contempler le niveau de l'argumentation.

    Piketty qui se pare des oripeaux de la justice sociale veut juste taxer plus. Il entend bien faire des économies sur le dos des familles, parce que son raisonnement démago au possible, il aboutit surtout à taxer davantage les familles nombreuses qui disposent d'un certain revenu. Encore de la dékoulakisation.

    Piketty fait partie de cette meute qui hurle  sur les riches comme les Marat de 1789 jurant d'avoir la peau de tout ce qui pouvait dépasser (de la guillotine...).

    Piketty tord ses raisonnements cheveu par cheveu pour démontrer son propos. Par exemple, il observe que les classes modestes épargnent moins que les plus aisés. Or, considérant le taux de la TVA, il note que les impôts indirects qui s'abattent sur la consommation sont plus importants que ceux qui touchent l'épargne. En somme, plus l'on consomme, plus l'on paie d'impôts. Comme les plus riches mettent plus d'argent de côté que les plus pauvres, parce qu'ils en ont les moyens, une partie conséquente de leurs revenus, celle qui n'est pas dépensée en biens de consommation, est évidemment moins taxée. Et comme il existe des plafonnements, la taxation sur le capital est finalement dégressive au fur et à mesure que celui-ci s'accroît.

    Ja, Der Grösss Kapital ! ça y en a être bien pratiken. Kapitalitsky, ça sonne comme salaud de Kapitalist exploiteur du peuple... C'est le truc de la gauche, en ce moment, et même d'une partie des centristes, MoDem et Alliance centriste inclus : opposer le capital et le travail. Comme si dans les produits de l'épargne, il n'existait pas diverses formes de capitaux s'investissant eux-mêmes différemment. Au passage, quand les revenus du capital consomment, ils paient bien la TVA. Donc, le capital, lui-même, à ce moment-là, devient plus taxé que le revenu du travail. En outre, quid de l'accumulation de capital qui sert à différer un achat ? Quand l'achat se réalise, même phénomène : le revenu est à nouveau taxé. Je ne doute pas de la compétence de Piketty, mais son procédé est un peu gros, et je ne doute pas non plus qu'il occulte sciemment cet aspect des choses.

    A vouloir la simplification fiscale, on s'ôte finalement la latitude d'ajuster finement la fiscalité. Sans être un laudateur inconditionnel de la multiplication des niches, je demeure attaché à un système fiscal capable de cibler des objectifs précis, ce que ne permettrait pas le gros rouleau compresseur de Piketty.

    Piketty a deux buts : a) un objectif technique qui est de faire rentrer le plus de sous possible dans les caisses, et, pour cela, tous les arguments idéologiques bidon sont bons b) un objectif idéologique qui est de sacrifier à la doxa ambiante et de faire du riche le bouc-émissaire de tous les maux de nos sociétés. Sauf que, attention : avec Piketty, on ne parle plus de 1 pour mille des contribuables, mais de 10% qui vont casquer encore plus. Et j'ajoute autre chose : en dehors de la consommation, 50% des foyers français ne paient plus d'impôts sur le revenu. Donc, quand on parle de 10% qui vont casquer, ce sont 20% de ceux qui paient l'impôt direct.

    Piketty, avec ses koulakeries fiscales, nous prépare un sacré coup de matraque (pardon, de massue, plutôt) sur la tête. Et ce sont ceux qui sont déjà taxés qui le seront à nouveau...

  • Les contre-feux de Luc Châtel

    Luc Châtel, en bon DRH spécialisé en licenciements qu'il est, excelle à allumer de nouveaux feux chaque fois qu'il prépare de nouveaux sales coups contre l'Éducation Nationale. Pas mal joué, le coup de l'anglais après les rythmes scolaires. Hop, on lance le débat juste au moment où les dotations parviennent dans les collèges partout en France. Il se trouve que j'ai quelques remontées. Les syndicats d'enseignants sont affolés, les enseignants sont verts de rage et les chefs d'établissement ne dorment plus. Les classes de 30 enfants et plus vont devenir la norme partout. Mais notre caporal-chef a l'oeil : il a prévu de quoi les motiver, ses petits soldats. Les primes ! Hop, encore un contre-feu. Bien entendu, et contrairement aux mensonges éhontés de Châtel, dont les collèges sont le dernier souci, les réductions d'effectifs touchent désormais les taux d'encadrement, sans parler des disciplines optionnelles qui vont servir de variables d'ajustement ,langues anciennes  en particulier. Même dans les établissements autrefois prestigieux, l'on songe à supprimer l'enseignement du grec , ravalant toute honte bue ce qui fit autrefois la gloire des lieux.

    Châtel et Sarkozy laisseront un champ de ruines à leurs successeurs. Ceux qui sont déjà là s'en vont, les autres ne veulent plus venir. Dans le privé, on explose aussi...Le collège, plus encore que les autres degrés, est le cible prioritaire des deux compères. C'est lui qui a vocation à s'effondrer le premier. Il y a eu une autre époque où l'école se portait mieux, où les moyens attribués étaient en hausse, les enseignants consultés et les familles avec une satisfaction croissante...A cette époque là, le Ministre de l'Éducation Nationale était un certain François Bayrou...