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front national

  • Sarkozy face au FN, populismes...

    Il y a un truc que Sarkozy n'a pas compris avec le FN : 2007, c'est terminé. Il a fait une fois le coup aux électeurs et sympathisants de ce parti, mais là, c'est fichu après ses échecs patents. Sarkozy veut donc concurrencer le Front National en évoquant l'Islam ou la sécurité ? Ou encore l'immigration ? Le multi-culturalisme ? Il ferait mieux de se taire. Voilà un homme qui a naturalisé 200 000 étrangers par an depuis le début de son mandat, a continué à alimenter le regroupement familial, tout en chassant, dans le même temps, de braves gens aspirant vraiment à l'intégration : je me souviens encore de ce jeune garçon qui avait sauté du 1er étage pour échapper à la police et qui cumulait à l'école les premiers prix d'orthographe française. Incapable qui fait tout l'inverse de ce qu'il faudrait faire...

    Marine Le pen se réjouissait hier de ce que l'UMP marche dans ses traces : en effet, le parti présidentiel va lui tracer un sillon inespéré. Je ne dis pas qu'il faut esquiver les sujets qui fâchent : il faut avoir des réponses claires, nettes et fermes dans ce domaine, mais pas la peine d'en rajouter non plus dans la surenchère (surtout de mots) alors qu'il y a moyen d'attaquer le FN sur ses points faibles (son programme économique, son programme social).

    Je l'ai déjà écrit, sous la houlette de Marine Le pen, le FN a quasiment achevé sa mutation en parti populiste. Partout en Europe, les partis populistes sont devenus puissants. Des remèdes efficaces contre la progression de leur gangrène n'ont pas encore été trouvés par les autres forces politiques. Il y avait à ce sujet un débat intéressant dans les pages du quotidien Le Monde.

    Baverez dit une chose qui me paraît intéressante : il faut insister sur le fait que ce n'est pas l'économie qui dirige la politique, mais l'inverse, car le populisme se nourrit justement de la première impression. C'est aussi mon sentiment.

    Il est ensuite très important de ne pas prêter le flanc aux collusions de toutes sortes. Sur ce point, j'ai une entière confiance en Bayrou. Éviter les "Siècles" et autres think tanks et réseaux destinés à imposer leurs vues à la société toute entière, mais pas seulement : la sphère médiatique est insupportable d'arrogance aux yeux de beaucoup de Français. La presse est déconsidérée, intellectuels et journalistes fournissant le fouet pour se faire battre la plupart du temps.

    La corde populiste, ils sont nombreux à vouloir en user, Sarkozy le premier. Toute la difficulté, c'est de distinguer ce qui ressort de la rhétorique populiste (tous pourris, c'est la faute des juges, des immigrés, les cheminots, les enseignants sont des privilégiés) et la dénonciation d'authentiques abus de pouvoir. Une fois cette distinction faite, on comprend mieux ce qui sépare des Mélenchon ou Le pen d'un Bayrou...

  • Marine Lepen, inquiétante étoile montante

    S'il y a une personnalité politique à laquelle la classe politique ne prend guère garde, à l'heure actuelle, c'est bien Marine Le Pen. Or, elle dispose d'un potentiel électoral qui laisse à méditer.

    Si le Front National demeure clairement l'héritier du Vichysme, de la droite nationale anti-sémite et des intégristes, Marine Le Pen représente elle une évolution conséquente par rapport à son père : contrairement à ce dernier elle n'est pas anti-sémite, et je ne suis pas même certain qu'elle soit franchement raciste. Elle incarne plutôt une droite populiste et poujadiste avec, bien évidemment, des relents extrémistes de toute sorte.

    D'une certaine manière, comme elle est nettement plus présentable que son père, elle n'en est que plus redoutable. Je ne crois pas qu'elle se reconnaisse non plus dans le négationnisme, et, à vrai dire, cela ne l'intéresse pas vraiment : c'est l'actualité qui la préoccupe avant toutes choses.

    Il serait extrêmement risqué de laisser le Front National se reconstituer avec un nouveau leader charismatique ; donnée à 11% en cas de 1er tour à une élection présidentielle, Marine Le Pen pourrait faire plus et mordre sur plusieurs électorats.

    L'immigration, la fiscalité et la sécurité demeurent les chevaux de bataille favoris du Front National : il serait fort imprudent de les leur laisser.