J'ai pris par hasard mais avec beaucoup d'intérêt connaissance du compte-rendu d'un professeur d'histoire, maître de conférences à la Sorbonne, d'un séminaire consacré aux centres sous la Vème république. Le point de vue est intéressant, parce que Jérôme Grondeux n'a pas de parti pris politique et commente le séminaire en spécialiste de l'histoire des idées politiques.
De le lire m'a amené à une certaine introspection quant à la condition de centriste. J'écris souvent ici que je suis centriste, mais, en réalité, je crois surtout que je suis bayrouiste, bien considéré. Il est tout de même curieux, Bayrou, en politique : c'est vraiment un OVNI. Enfin, je devrais plutôt dire un OPNI.
D'un certain point de vue, c'est en effet bien un centriste, par la pondération de ses points de vue, mais de l'autre, les thèmes dont il a fait sa prédilection ne le sont pas. Indépendance des médias, posture tribunicienne, espace central articulé autour d'un parti centriste, éducation et culture au coeur du projet politique, Europe forte de ses nations, séparation radicale des pouvoirs, autant de thèmes pas d'essence centriste. D'ailleurs, à vrai dire, les centristes ne fonctionnent justement pas par thématiques fortes, se contentant d'ajuster l'existant.
Si le MoDem a un positionnement qui me paraît sans conteste aucune social-libéral (on peut penser aisément à John Stuart Mill ou à Amartya Sen), celui de Bayrou est plus complexe. C'est un démocrate-chrétien d'obédience centriste, fortement influencé par le personnalisme, mais, in fine, à la tête d'un parti social-libéral. Une sacrée macédoine. Parmi ses proches, certains se rattachent au libéralisme, comme Marielle de Sarnez, Sylvie Goulard ou Gilles Artigues (aile gauche pour Marielle, libéralisme centriste pour Sylvie, aile dextro-centriste pour Gilles) d'autres sont un peu inclassables, comme Robert Rochefort, même si la modération de l'individu est très caractéristique de l'esprit du centrisme.
Bien qu'éprouvant de la sympathie pour les centristes en général, j'ai toujours recherché quelqu'un qui défendait des positions fortes plutôt que quelqu'un prêt à aménager ses convictions. C'est cela même qui fait de Bayrou un centriste tout à fait à part : le refus catégorique de toute forme de compromissions, un goût finalement, pour une certaine forme de pureté.
Bayrou accomplit d'une certaine manière l'esprit du centrisme par une figure qui en est emblématique et que l'on trouve chez Cicéron, un centriste historique : l'honnête homme, l'homme de bien, les boni viri, comme dit Cicéron.
Commentaires
Sage réflexion.
Bin ça me fait plaisir ça ! Plus que d'habitude(qui est déjà du plaisir!).
D'accord avec cette approche.
Cependant en 2007 Bayrou a été catalogué d'extrême centriste, de chevalier blanc qui s'opposait au système ce qui lui été bénéfique pour le premier tour de la présidentielle mais ce qui l'a mis dans une posture difficile pour le second tour en étant quasiment obligé de ne pas prendre position, ce qui l'a conduit a l'isolement et aux fessées électorales qui ont suivi pour le Modem .
FB a mal géré son capital, le Modem en subit les conséquences. Il se voulait rassembleur, il traverse une mauvaise passe malheureusement. IL a participé comme d'autres a l'éclatement du centre.
Le centre ressemble de plus en plus a la gauche ou a l'UMP : bordel organisé, ou tout le monde veut être calife à la place du calife.
Tous les partis veulent rassembler mais en fin de compte c'est un discours d'apparence car a l'intérieur des familles tout le monde se déteste et ce sont les extrêmes qui en profitent.....
l'erreur du modem a été a un moment donné de discuter avec la gauche ce qui a heurté une partie de son électoral car ce dernier n'a pas compris la démarche. Son opposition grotesque au gouvernement sur quasiment tous les sujets a fait fuir une autre partie de son électorat potentiel.
La stratégie ainsi que la communication du modem ont failli car tout semble improvisé et ne pas avoir de cohérence.Le Modem a laissé une porte ouverte dans laquelle beaucoup veulent s'engouffrer.....
Très bon article, la critique d'Europium me paraît toutefois assez fondée. Je pense (et j'espère ne pas me tromper) que Bayrou est en train de redresser la barre à ce sujet.
Toutefois, je pense qu'on peut et qu'on doit discuter avec la gauche, mais autant avec la droite (beaucoup de l'UMP ne sont pas d'accord avec la politique actuelle, en off), aller vers un seul côté me semble injuste tant pour la forme que pour le fond.
Nous verrons si François a tiré leçon de toutes les erreurs du passé dans le courant de cette année, au plus tard 1er trimestre 2012, quand le candidat en campagne présentera son programme.
ben non luciole, ça ne sert a rien de discuter avec la gauche et la droite si les centristes ne sont pas capables de discuter entre eux et de se rassembler derrière un candidat peu importe qui il est.
Morin est train de négocier un emprunt en vue de la présidentielle 2012, je suppose que de son coté FB en fait de même.....
Les centristes sont partis pour se neutraliser ce qui est suicidaire. De plus se sera d'autant plus suicidaire si DSK ou Hulot sont candidats.....
@europium
hélas, très juste analyse ; je n'ai cessé de mettre en garde ici-même contre les miroirs aux alouettes. C'est sûr que si l'on a DSK d'un côté et Hulot de l'autre, cela va être dur pour nous.
@luciole
Il a bien redressé la barre, mais bon...c'est un peu tard, comme le dit europium, entre temps, une série d'individus, animés de bien moins bonnes intentions, se sont engouffrés dans le créneau...
@Europium : discuter ne veut pas dire s'allier, mais révéler les points de programme qui nous rapprochent et ceux qui nous séparent afin de pouvoir présenter une alternative unie sur les points communs et d'être préparés à affronter les divergences par la suite.
Parce que, vu l'éparpillement des voix, un 2e tour Sarko/Le Pen se profile et aucune alternative possible en 2012.
@L'héré : en effet, on peut toutefois penser que pour l'électorat, les centristes alliés au gouvernement et qui ont voté toutes leurs lois ne sont pas crédibles. Mais le peu qu'il prendront sera toujours ça de moins, et chaque point compte.
Villepin, sur son nom, est bien plus sur nos plates-bandes, bien que gaulliste et non centriste.
Sur son nom, car l'organisation de son parti est une belle machine à perdre, entre les débauchés qui sont partis, les tocards qu'on a été contents de leur refiler et les sous-marins pilotés par Sarko... mais, cela, l'électeur ne le sait pas.
Et DDV/Bayrou au 1er tour séparés signifie presque aucune chance pour aucun des deux de figurer au second.
Désolé, mais je suis très en désaccord, pour une fois, avec europium.
"posture difficile pour le second tour en étant quasiment obligé de ne pas prendre position, ce qui l'a conduit a l'isolement et aux fessées électorales qui ont suivi pour le Modem"
-> Vraiment, vous auriez pu soutenir une présidence Sarkozy ou Royal ? Je me pince.
-> Croyez-vous que si nous avions soutenu un de ces deux candidats, nous aurions gardé ne serait-ce que 4 ou 5% d'électeurs ? Cohérence zéro = crédibilité zéro = électorat zéro.
Quant à "Son opposition grotesque au gouvernement sur quasiment tous les sujets", j'aimerais ne serait-ce qu'1 exemple de mesure valable prise par le gouvernement et auquel le MoDem se serait opposé de façon grotesque. Juste un.
En effet, François BAYROU a une position tout à fait atypique ! Cela a conduit, tout naturellement, à la naissance du Mouvement Démocrate, ce qui, me semble-t-il, est censé éviter les confusions avec les traditionnels partis centristes soutenant la gauche, ou la droite, selon leurs affinités.
Nous n'allons pas revenir sur les erreurs du passé, l'addition a été chèrement payée ! La présidentielle, c'est un homme qui se présente,seul, même s'il est soutenu par son parti ! C'est la situation qui convient le mieux à François BAYROU : lui, les Français !
L'Hérétique le dit, François BAYROU se distingue des autres candidats, il saura certainement le faire savoir et convaincre les gens. Il a prouvé en 2007 qu'il peut monter très haut... et que les erreurs de fin de campagne se paient très cher ! L'indépendance doit être claire et constante, non pour les cadres et militants du Mouvement Démocrate, mais pour l'ensemble des électeurs pour lesquels le message ne doit cesser d'être limpide !
Ce n'est pas en se revendiquant centriste qu'il va incarner une autre voie et rassembler tous ceux, les plus nombreux(parmi lesquels les abstentionnistes), qui ne croient plus ni en la droite ni en la gauche ! Le centre est entre la droite et la gauche, personne ne peut penser le contraire, surtout pas les journalistes !
Quant à Morin, Arthuis, Borloo... ils doivent choisir, nous n'avons pas à leur dérouler le tapis rouge maintenant qu'ils ont, pour deux d'entre eux au moins,quitté leur condition de laquais de Nicolas Sarkozy ! Ou ils rejoignent les Démocrates, ou ils continuent à soutenir l'UMP ! Nous devons accueillir tous ceux qui veulent soutenir notre candidat, mais si nous leur faisons des concessions, nous devrons trahir nos convictions... et nous le paierons très cher ! Nous savons tous que nous n'avons plus le droit à l'erreur !
@FrédéricLN
"-> Vraiment, vous auriez pu soutenir une présidence Sarkozy ou Royal ? Je me pince."
le problème n'est pas la.....la prise de position de Bayrou a amener ces troupes a se diviser, ou plus exactement a se se justifier pour certains,..... ce qui a conduit a la création de deux partis, le Modem et le NC qui ne cessent de se battre pour l'héritage de l'UDF et qui se ramassent élections après élections si elles y vont seules.
Il y a eu une faute majeure d'FB et de ceux qui ont rejoint le NC.
"-> Croyez-vous que si nous avions soutenu un de ces deux candidats, nous aurions gardé ne serait-ce que 4 ou 5% d'électeurs ? Cohérence zéro = crédibilité zéro = électorat zéro"
le problème est tout autre. L'UDF avait une image de marque qui lui garantissait des scores honorables, donc des élus aux régionales et aux européennes. le modem s'est planté, le NC est obligé de s'allier avec l'UMP pour exister.....
Au deuxième tour de 2007 il aurait fallu avoir une attitude qui ne conduise pas a l'explosion de l'UDF....tout le monde a merdé entre les deux tours.
Juste pour rappel l'attitude d'FB entre les deux tours n'a pas été comprise vu que le modem a fait -de 10% 6 semaines après lors des législatives.....
je maintiens que l'opposition du Modem a été grotesque pas forcément sur le fond, mais sur sur la forme car ça a consisté en une attitude anti-sarko "bête a manger du foin"
il y avait façon et façon de s'opposer car il ne fallait pas trop inquiéter, pour devenir une valeur refuge, l'électorat de centre droit qui était autant déstabilisé par Sarko que par l'anti-sarkozysme primaire du MODEM....
du Modem. l'électorat de centre droit a tendance a s'abstenir depuis......
Un complément à propos de Robert Rochefort. Lors de sa participation au "Rendez-vous des politiques" sur France Culture, il s'était placé dans le sillon des penseurs "socio-chrétiens".
@ europium : votre réponse est fort détaillée, et je vous en remercie, mais je n'y lis pas l'expression d'une seule conviction, rien que de la tactique. Ça ne m'y fait pas adhérer le moins du monde… car faire constamment de la tactique sans affirmer de convictions claires, c'est précisément ce qu'historiquement l'opinion a reproché au centre en France (au centre en général … et à François Bayrou en particulier).
Ce qui contraignait le centre au rôle de marchepied pour la droite (ou pour la gauche, mais elle ne voulait même pas du centre).
Je suis enchanté que, grâce à François Bayrou (qui d'autre ?), le centre soit devenu un endroit fréquentable, les démocrates affirment leurs convictions et ne soient plus la 17ème roue d'un autre carrosse. Sans quoi je n'y aurai pas adhéré ;-)
Analyse très pertinente de la complexité de François Bayrou et de sa relation au centrisme. Je me suis permis de relayer cet article en y faisant référence et prolonger modestement la réflexion.
Autant j'adhère à 100% au discours de François Bayrou (je suis donc Bayrouiste), autant je déteste à présent le terme "centriste" (qui rime avec "triste", comme le dit FB), qui me fait penser au panier de crabe, aux élus du Nouveau Centre qui représentent pour moi la traitrise et la pusillanimité, même l'hypocrisie en prônant les belles valeurs démocrates et humanistes et ne les traduisent pas dans les actes en ayant voté des lois du gouvernement opposées à ces valeurs, et en plus en traitant F.Bayrou de tous les noms. Je n'aime pas ce faux discours rassembleur qu'ils diffusent tout en se tirant dans les pattes. C'est un repoussoir politique, les Français ne voudront pas de cela. Quant au MoDem, ses dirigeants et représentants, j'y retrouve toutes les valeurs de F.Bayrou, toute la cohérence d'un projet. Je n'appelle pas cela le centrisme, mais l'humanisme.
Marie-Anne, après avoir vu un ami oser malicieusement écrire "sang triste" je ne suis pas loin de penser comme toi ! Cependant je vois difficilement revenir à un autre terme. "Démocrate" est employé dans le monde entier mais ne semble pas accepté en France. L'emploi de "bayrouiste" fait peut-être un peu trop singulier, l'isolant encore plus à mon avis. Quant à l'humanisme, tout le monde s'en réclame et prétend remettre l'homme au centre de ses préoccupations. Tellement facile à dire !
Il me semble que la particularité du Mouvement Démocrate de François Bayrou est de savoir parler avec tous. Il ne suffit pas de le vouloir, il faut le dire et le faire ! Et je crois qu'il est réellement ce tribun capable mieux que quiconque de dire les choses clairement. Depuis 2007 où j'ai commencé en politique grâce à lui, j'ai observé partout, dans chaque parti, cette attitude ridicule qui est de rester fermement opposé à un autre, mettant tout le monde dans le même sac.
Alors que ce sont les personnes qui comptent et pas les étiquettes. Et je crois que plus que François Bayrou tout seul, il faut considérer les duos formés avec lui : Marielle de Sarnez et lui, Jean Lassalle et lui, Robert Rochefort et lui, Gilles Artigues et lui, entre autre... Chaque duo le fait évoluer, progresser dans sa certitude d'être dans le vrai.
Il me semble que le plus marquant est celui de Jean et François. Chacun influençant fortement l'autre.
Personnellement, je suis persuadée que la démarche de Jean Lassalle, celle qui a consisté à faire alliance avec André Chassaigne, pourtant député communiste, dans un projet commun de bien public a amorcé le progrès majeur dont nous avions besoin en politique ! C'est cet exemple de solidarité se moquant de l'étiquette qui peut enfin changer le monde.
Ce principe est simple à appliquer : les vrais centristes, les indépendants, un peu comme des médiateurs (ou plutôt à l’image du fameux tribun dont parle FB...), cherchent à trouver des solutions viables, ce qui va conduire à des ententes entre diverses sensibilités modérées, puisque dans chaque courant ils savent qu'il peut y avoir du bon.
Dans une telle entente, les extrêmes ne pourront plus s'infiltrer !
Oui moi aussi j'aime bien ce centre-là !
D’ailleurs j’ai relevé une phrase de FrédéricLN -dans son dernier billet- à laquelle j’adhère complètement puisqu’elle va complètement dans ce sens : « Mais notre ligne est claire : renforcer si on est d'accord, s'opposer si on est en désaccord, quel que soit l'initiateur des mouvements. » ainsi que : « Et dans les deux cas, pousser le mouvement un peu plus loin, exiger que l'intérêt général l'emporte sur les intérêts partisans. »
Dernière couchée et première levée ?! ;-)
En tout cas, voici le billet (écrit au mois de novembre 2008) qui à mon avis explique bien la particularité de François Bayrou : c'est celle de tous les adultes HP avec leur fameux... syndrome de Cassandre ! Lisez peut-être le lien suivant en premier (celui qui décrit les caractéristiques des HP).
http://lecanardalorangedeslandes.over-blog.com/article-24708222.html
http://lecanardalorangedeslandes.over-blog.com/article-24650297.html
Merci à mon mystérieux indicateur (à force j'ai ma petite idée sur son identité) qui m'a orientée vers ce billet effectivement complémentaire de ton billet César !
Je ne suis pas d'accord du tout avec Europium!
Pourquoi? Parce que sa critique de F. Bayrou est la critique classique de ceux qui voulaient maintenir l'UDF en l'état, c'est à dire alliée systématiquement avec la droite, ou adhérer au Nouveau Centre. Par rapport à ceux-là, il était inévitable qu'il y ait rupture, et François Bayrou a eu le mérite d'accepter cette rupture et d'en vivre les conséquences, difficiles pour lui sans doute, mais inévitables. Il n'a pas voulu la rupture pour elle-même, mais il l'a acceptée comme conséquence de prises de position lucides et courageuses.
"L'erreur du Modem a été de discuter avec la gauche, ce qui a heurté une partie de son électorat". Où donc allons-nous et où va la démocratie française s'il est interdit de discuter (pas de s'allier sans conditions!) avec la gauche? J'ajoute que F. Bayrou n'a pas refusé de "discuter" avec la droite non-sarkozyste. S'il ne l'a pas fait davantage avec les uns comme avec les autres, c'est que ceux-ci ne l'ont pas souhaité.
"Son opposition grotesque au gouvernement sur quasi tous les sujets..." Vous auriez préféré une dénonciation plus molle? Un "centre mou"? Quelques silences, quelques compromissions?
Tout cela semble "ne pas avoir de cohérence" écrivez-vous. La cohérence, c'est au moins de refuser le manichéisme de l'opposition droite - gauche. Et cela supposait des choix très difficiles à faire étant donné le contexte des lois électorales françaises, avec très peu de scrutins proportionnels, le refus du dialogue affiché par les partis dominants, de droite ou de gauche, et l'attitude de la plupart des médias favorables à ce bipartisme. Alors, oui, il a fallu parfois naviguer à vue. Mais comment faire autrement? Il est facile et très vain de juger après coup: des erreurs ont été commises, il aurait fallu, on aurait dû... On aurait dû ne pas faire éclater le centre? Sauf que la plupart de ceux qui ont voté pour F. Bayrou en 2007 ne se reconnaissaient pas du tout dans l'ancienne UDF.
Alors, que faire? Cesser les regrets, au mieux vains, au pire fondés sur de graves illusions, et se battre pour faire entendre la seule voie qui me semble prometteuse d'avenir pour la démocratie française.
Je m'oppose moi aussi fondamentalement à la position d'Europium qui fleure bon l'UDF de mère-grand.
Surtout ce qui me fait bondir, c'est de reprocher à François Bayrou et au MoDem de s'être constamment opposé à la politique de Nicolas Sarkozy: mais bon sang, c'est qu'il nous a donné quotidiennement des raisons de le faire !
Quand on est un véritable démocrate, profondément républicain, on ne peut que saigner jour après jour de voir que ce qui reste de la République Française est liquidée sur l'autel du népotisme et de l'argent-roi traduits dans les faits par une surenchère dans le populisme, le despotisme, les effets de cour, l'oligarchie, la violence et surtout...l'accroissement des inégalités.
Je ris encore de ces pseudos centristes du Nouveau Centre ou ceux affiliés à l'UMP qui ont repris cette antienne de l'alliance constructive (il faut peser sur la politique de la droite pour la modérer) dénonçant cette opposition "systématique" (qui n'a rien de systématique, elle n'est que le fruit de mesures toujours plus inacceptables) du MoDem.
Je suis fier de notre indépendance et j'exècre au possible cette droite modérée qui se fait passer pour centriste et n'est au final qu'un instrument du sarkozysme pour mieux "appâter" l'électorat modéré, qui à mon sens est ultra-majoritaire dans ce pays.
Je suis profondément atterré que pour des raisons purement politiciennes, pour des questions de stratégie, depuis les socio-démocrates du PS en passant par les écolos, les démocrates et jusqu'à cette droite sociale, il soit impossible de former une alliance afin de s'entendre sur un projet commun lorsque sur le fond les oppositions fondamentales sont bien souvent sibyllines pour ne pas dire quasi-inexistantes.
A Europium encore:
"L'UDF avait une image de marque qui lui garantissait des scores honorables"...
Je crains que vous ne rêviez. Elle avait surtout des accords de désistement systématique avec l'UMP au second tour.
François Bayrou a traversé une période très difficile. Mais il a tenu bon, et le Modem a survécu; c'est ce qui peut devenir une chance pour lui; cette traversée du désert le rend crédible dans ses convictions. Je vous invite à lire un article de Y.C. Zarka dans le monde des 30 et 31 janvier 2011.
@Nemo
ciel, un revenant : tu te remets quand à bloguer ?
@L'hérétique:
Il faudrait que je passe outre mon blocage. Le pessimisme ambiant m'aura quelque peu affecté. J'ai plein de choses à dire mais l'impression que cela soit en vain.
Très bon article qui confirme que la particularité sinon l'originalité du MoDem c'est que ce n'est pas un parti du centre.
Cette voie originale, FB a commencé à l'emprunter dès qu'il a voulu faire évoluer l'UDF au début des années 2000, beaucoup ne l'ont pas suivi déjà à cette époque. 2002 et surtout 2007 ont marqué une rupture nette par rapport à l'idée de centre et de centrisme, c'est le fameux "ni à gauche ni à droite" qui a été assez bien compris lors de la présidentielle mais très difficile à gérer et à faire admettre lors des élections "locales".
C'est pour cette raison qu'on imagine difficilement le MoDem rentrer dans le jeu des alliances entre groupuscules centristes qui annoncent d'entrée qu'ils se rallieront à Sarkozy au second tour (cf. Morin). Arthuis étant de ce point de vue peut-être, dans l'esprit, le plus Bayrouiste.
@Nemo
Mais non ce n'est pas vain, allez au boulot !
Ah coucou Nemo !
Je pense aussi que je ne vais pas bloguer pendant quelque temps, car suis surchargée de boulot, sauf si c'est en relation avec ce boulot.