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Politique - Page 56

  • Barthès est un rigolo, mais aussi un sacré faux-derche...

    Bon, pas de pot pour le Petit Journal, j'y étais, moi, hier au Congrès du MoDem. Il faut admettre que le Petit Journal est généralement rigolo, et quand il se paie la tête du Shadow Cabinet, je suis généralement mort de rire.

    En revanche, ce que je déteste, c'est qu'un journaliste affirme avec aplomb des choses qui sont fausses. Ils ont voulu faire les malins à Canal Plus, en reprenant des propos de Bayrou tenus lors du Congrès et en les illustrant par des ombres chinoises assez rigolotes. Ok,  amusant, j'ai bien ri.

    Mais voilà, une partie des propos en question était un authentique montage. On a le droit de le faire, mais il faut avoir l'honnêteté de l'avouer.

    Bayrou n'a jamais parlé de libéraux sociaux. Il a parlé de libéraux de progrès, et croyez-moi, je sais ce que je dis puisque j'attendais, justement qu'il évoque les libéraux.

    Que Barthès essaie de faire passer Bayrou pour un menteur m'a passablement énervé. On a le droit de se moquer, c'est une chose, et, généralement, quand c'est amusant, j'en ris à m'en battre le ventre.

    Mais je n'aime pas le procédé sournois qui essaie de faire passer pour menteur, vaniteux et mesquin, mine de rien, un homme politique. Pourquoi Barthès n'a pas voulu avouer que c'était un montage ? A mon avis, ils ont peut-être bien repris des mots de Bayrou prononcés ce jour-là, mais en modifiant leur ordonnancement. De là, c'était facile de déclarer avec assurance : Monsieur Bayrou c'est bien votre discours de ce week-end.

    C'est là où je commence à me poser des questions. C'est quoi les intentions de ce type ? Il cherche à démolir Bayrou en douce, ce salaud. Voilà ce que je pense en mon for intérieur. Et regardez comment la technique est rôdée et insidieuse. Ce n'est pas sur la petite animation elle-même qu'on essaie d'enfoncer l'homme, mais sur le reste quand il apporte des dénégations. Bref, l'affaire ne mériterait pas qu'on en parle si elle ne dissimulait pas quelque chose de suspect.

    Balle au Centre a été horriblement déçu par la réaction de Bayrou. Je lui demande de bien prendre le temps d'y réfléchir. Dans ce genre de cas, il faut être très précis et rechercher les intentions. Une fois qu'on les tient, on considère les choses d'un autre oeil. Vous voyez, Camarade Démocrate, dans tous propos, il convient de bien considérer l'explicite et l'implicite. C'est toujours l'implicite le plus intéressant. Et l'implicite, ici, vous l'avez compris, ce n'est pas la moquerie. 

    Quand Bayrou a senti qu'il y avait anguille sous roche, il a tout nié en bloc. Mais on le comprend. Comment faire confiance à son interlocuteur quand on a compris qu'au moins une des phrases citées a été intervertie et ses mots mélangés ? Libéraux-sociaux, c'est un terme que jamais Bayrou n'a utilisé. En tout cas, pas dans le discours de clôture. Et d'ailleurs, il ne renvoie pas à la même réalité politique que libéraux. Moi, c'est vraiment ça qui m'a mis la puce à l'oreille. Alors, certes, certaines phrases figuraient bien dans le discours de clôture du Congrès, mais Bayrou ne pouvait avoir la certitude absolue qu'elles n'avaient pas été falsifiées. On ne va pas non plus lui demander de retenir tous ses discours par coeur !!! Il a donc logiquement tout nié dès lors qu'il a senti que son interlocuteur était malhonnête et cherchait de surcroît à lui nuire sciemment...

    J'ai le souci du détail, je crois l'avoir prouvé à plusieurs reprises ici sur des sujets divers, et, ce détail-là, qui renvoie à une éthique toute personnelle, chez certains journalistes, il ne m'a pas échappé...

    Mon blogue n'est que mon blogue, mais comme l'information va faire le tour de la Toile, j'aimerais bien avoir un droit de réponse quelque part au nom de Bayrou...

  • Bayrou veut produire en France

    J'ai bien enregistré les trois priorités de François Bayrou et du MoDem, qui sont aussi les miennes :

    - bâtir la meilleure éducation du monde

    - promouvoir une Europe refondée

    - relocaliser l'industrie et les services en France.

    C'est le dernier point qui m'intéresse (les autres aussi, mais j'en reparlerai plus tard). Cela va être difficile. Très difficile. A l'heure actuelle, je ne vois que quatre leviers à actionner

    a) la fiscalité : en instaurant une TVA sociale, on réduit le poids du coût de la main d'oeuvre dans le prix total du produit. Inconvénient : les Français sont-ils prêts à en payer le prix car inévitablement une hausse des prix s'ensuivra, d'autant que pour être efficace, cette hausse de la TVA doit être relativement forte (minimum 5 points).

    b) les aides : beaucoup d'entreprises ont bénéficié d'aides parfois très importantes des collectivités ou de l'État quand elles se sont engagées à implanter des industries en France, créant en théorie des emplois. On peut appliquer le principe du remboursement intégral de toutes les aides apportées quand les engagements ne sont pas tenus, y compris celles issues de baisses de fiscalité dans les zones franches.

    c) les libéraux vont faire une crise cardiaque quand ils vont lire ce qui suit : re-créer des champions nationaux publics tels qu'il en a existé par le passé en France, avec évidemment force investissement. Cela correspond bien aux traditions planificatrices françaises, mais la Commission européenne va ruer dans les brancards si jamais les investissements de l'État dans les dites entreprises peuvent s'apparenter à des subventions cachées, et donc, aboutissent à fausser radicalement la concurrence.

    d) la voie fort risquée qu'indique Corine Lepage dans son Vivre autrement : une révolution pour promouvoir une industrie verte. Inconvénient : cela a un coût faramineux que je doute que notre état endetté puisse supporter, et on n'a aucune certitude absolue sur ce qui en sortira.

    Pas simple. Je sais que Bayrou travaille d'arrache-pied sur le sujet pour pouvoir proposer des solutions concrètes aux Français à l'aube de 2012. Une mission sénatoriale est également en cours sur le sujet depuis mai 2010, mais, à l'heure actuelle, elle est encore moins avancée que le MoDem.

    Mon sentiment, à l'heure actuelle, est que nous ne pouvons guère continuer à nous développer sans recycler. Les matières premières ne sont pas inépuisables, et leur valeur est sujette à de fortes variations ; en outre, elles nous maintiennent dans un état de dépendance géostratégique vis à vis de nations qui sont très loin de nous être bienveillantes.

    Une économie du recyclage allégerait au moins les coûts de transport, dans le calcul des coûts finaux, et générerait par son seul principe tout un espace de nouveaux emplois. Le problème, toutefois, est à mon avis relativement similaire à celui de la TVA sociale : il faut que le recyclage ne fasse pas piquer du nez nos porte-feuilles quand il faudra régler l'addition finale.

    A l'heure actuelle, nous n'en sommes qu'à une forme peu fonctionnelle et très primitive de recyclage, puisque nous nous contentons d'incinérer les déchets pour produire de l'énergie. Or, l'idée, ce serait de mettre en place tout un circuit économique pour chaque produit, du type "consigne", qui permettrait de tout recycler pour réutilisation. Pour que cela marche, il ne faut pas compter sur le civisme citoyen, mais il faut que les citoyens qui recyclent soit individuellement gagnants. C'est bien pour cela que j'évoque le principe de la consigne, idée qui a été un temps appliqué avec les consignes sur les bouteilles en verre, jusqu'à la fin des années 80 (on ramenait une bouteille et on recevait de l'argent en échange).

    C'est toute une organisation à penser en amont, et pas en aval. Le recyclage est coûteux, parce que les objets produits en amont ne sont pas (ou peu conçus) pour être facilement recyclables. C'est donc à la conception qu'il faut agir.

    In fine, il est nécessaire, pour que cela marche, de parvenir à un circuit économique où l'on recycle non parce que c'est écolo, mais tout simplement parce que c'est le plus rentable. 

    Si l'idée de la relocalisation c'est de produire sur place, ce que souhaite François Bayrou, à mon avis, le recyclage sur place des déchets en est une dimension importante. 

     

  • Propos de Marine Le Pen : bêtise de la classe politico-médiatique

    Il paraît, à écouter la presse et quelques responsables politiques de gauche et de droite, que Marine Le pen aurait tenu des propos fassîîîsssstes...

    Dubitatif, j'ai pris connaissance des propos en question. Les voilà : 

    Maintenant il y a dix ou quinze endroits où de manière régulière un certain nombre de personnes viennent pour accaparer les territoires. C'est une occupation de pans du territoire, des quartiers dans lesquels la loi religieuse s'applique, c'est une occupation. Certes y a pas de blindés, y a pas de soldats, mais c'est une occupation tout de même.

    Et les abrutis de service se sont empressés de transformer une occupation en Occupation avec un grand O, celle de la Seconde Guerre Mondiale.

    J'ai dit ce matin qu'il faudrait être fin pour lutter contre le FN. Ça commence mal. Il y a effectivement des endroits qui sont occupés par des fidèles. Ils ont bien le droit de prier, là n'est pas le problème, mais dans les lieux ad hoc. Si les mairies faisaient leur boulot, Marine Le pen n'aurait pas matière à saillie.

    Mais voilà, la cohorte des imbéciles s'est mise en marche , Hamon, Laurent, Désir et même Moscovici mais aussi Copé et Paillé.

    Marine Le Pen va monter encore plus vite que prévu dans les sondages avec des réactions d'une telle pauvreté. Mieux vaudrait clairement s'emparer de la laïcité et la faire appliquer sans barguigner dans la rue, ce qui réglerait le problème. Maintenant, comme à gauche et à droite, on essaie de tirer profit du communautarisme, on est mal embarqué.

    Prions pour qu'aucun responsable du MoDem ne vienne se joindre à la cohorte des imbéciles...

  • Éducation, rendons justice au MoDem...

    Je m'en prends régulièrement aux positions exprimées par les responsables du MoDem (hors Bayrou et Lassalle) sur l'éducation, mais, je dois être juste : autant le projet humaniste est très décevant et n'évite aucun des lieux communs de la gauche, autant le document de travail de la Commission thématique du MoDem sur le sujet est de bonne qualité. Sylvain Canet et tous les membres de cette commission ont fait du bon boulot.

    Il s'y trouve notamment un fil directeur auquel je suis très attaché, qui est l'idée de libérer les initiatives et de faire sauter tous les carcans. C'est pour cela, par exemple, que la Commission propose de donner aux établissements scolaires leur autonomie financière, ou encore d'individualiser les parcours au point de fonctionner par modules, disciplines fondamentales exceptées.

    Il y a dans ce document des passages qui me font évidemment très plaisir à lire, comme celui-là, par exemple, qui résume bien ma pensée : 

    L’égalité des chances doit être considérée pour ce qu’elle est, c’est-à-dire un droit et non une idéologie qui prônerait une égalité aveugle et une uniformité déviant vers un culte de l’égalitarisme forcené. Essayer d’atteindre l’égalité des chances, c’est d’abord se doter d’une école exigeante envers tous. À l’heure de la compétition mondiale, il importe de garantir des formations de qualité (générales comme professionnelles).

    Ça, j'aime bien.

    Sans perdre de vue l’objectif de promouvoir chaque  personne au plus haut niveau de son potentiel − ce qui suppose d’avoir fourni à chacun les conditions nécessaires à son expression − il serait criminel de laisser s’engager quelqu’un sur une voie alors qu’on estime bien minces ses chances de réussite. L’orientation dans un choix élargi de cursus prenant en compte les diversités d’aptitude est donc un enjeu majeur et ne doit pas être univoque, c’est-à-dire que des passerelles permettant des allers-retours doivent exister entre les différentes voies de formation, parce qu’il est possible d’emprunter des chemins différents pour, finalement, parvenir au même point.

    Ça aussi. Et puis en préambule :

    Savoir lire, écrire et compter est un pré requis pour s'éveiller au monde qui sera réaffirmé. Pour autant ces apprentissages ne se réduisant pas à une seule mécanique, nous souhaitons les voir s'épanouir par une culture scolaire ambitieuse : Arts, histoire, littérature…, mais aussi environnement, humanités,…, et encore technologies, droit, économie, média, Europe,…

    En fait, ce que je voudrais, moi, c'est qu'on largue ce qui figure dans le Projet Humaniste et que l'on reparte de ce très bon document de travail, empli de bon sens à plein d'égards. Je me suis obstiné, sur e-democrates, à tenter de reformuler ce que propose le livre orange, mais en fait, je crois que je vais plutôt repartir du travail des Commissions, de bien meilleure qualité. Au passage, je pense qu'il faudrait, si c'est possible, créer une commission Industrie, quitte à l'associer à la Commission Économie, comme la Jeunesse l'est à l'Éducation.

  • Comment lutter contre un FN dédiabolisé ?

    Variae pose en des termes qui me semblent fort justes le défi qui attendra les forces démocratiques dans les prochaines années, voire les prochains mois. Marine Le Pen accomplit à l'heure actuelle la mutation du Front National, comme l'ont fait avant elle les leaders de plusieurs partis d'extrême-droite en Europe. Le FN devient un parti populiste, débarrassé (du moins en apparence) de ses oripeaux fasciste, vichyste, intégriste, antisémite, et même raciste (au moins ouvertement)...

    L'exemple de la Hollande, de la Flandre, de l'Italie et plus récemment de la Suisse, montrent que populisme est soluble dans le système démocratique. Il n'en devient que plus difficile d'apporter une réponse politique aux incantations populistes.

    Comme le dit justement Variae, qu'est-ce qui distingue, au fond, la Droite populaire, désormais, du Front National ? Le cordon sanitaire a-t-il encore un sens ? Marine Le Pen, qui sait très bien ce qu'elle fait, s'apprête à achever la mutation de son parti en mettant au point un véritable programme de gouvernement. Si cette évolution se poursuit, on pourrait imaginer une explosion de l'UMP si les intentions de vote en faveur du FN se précisent. Il y aurait alors une explosion puis une recomposition du paysage politique. Christian Romain, qui commente de temps à autre mon blogue, mettait en garde il y a peu sur l'attitude qu'il convenait d'adopter face au programme du FN. Il ne s'agira plus dans l'avenir de hurler au nazisme, mais de débattre pied à pied sur chaque point du programme du Front National, tout en évitant de faire de ce dernier l'adversaire unique de toutes les autres formations politiques.

    Cette nouvelle donne attribue d'autant plus de force à ce que je disais hier à propos de mon parti : si l'espace central se resserre, il s'agira de présenter des propositions d'autant plus clivantes pour ne pas être confondus dans un même "tous pourris, tous incompétents, tous européistes" qui s'adresse généralement aux partis politiques de gouvernement.

    Être différents et le faire savoir est désormais un impératif pour exister. L'espoir crédible, l'alternative sont à ce prix. Je pense que Bayrou l'a compris, puisque son objectif, désormais, est d'imposer le débat d'idées dans la sphère médiatique (bon courage !!!...). Il reste désormais à construire et à convaincre en se gardant bien des pièges nombreux qui attendront le MoDem et son président sur son parcours.

  • Ouistes et Nonistes...

    Un commentaire récent d'un lecteur de ce blogue est l'occasion de faire une mise au point sur l'Europe et le TCE. Je le reproduis ici, tout en avertissant de mon clair désaccord avec les idées qu'il exprime. Je le commente au fur et à mesure.

    Petit conseil amical à F Bayrou : Mettez un peu de "nonisme" dans votre stratégie.[...]

    Non, surtout pas ! l'Europe est au coeur de l'ADN démocrate. Se déjuger maintenant reviendrait à briser le socle électoral qui reste à Bayrou.

    Je reviens avec un autre cri du coeur, tout en précisant que je n'ai pas la science infuse mais juste des choses à dire comme vous tous certainement et tant pis si parfois je m'emporte mais au moins cela sort et cela fait du bien en cet époque inique et bien triste. F. Bayrou est sur la bonne ligne depuis le début (indépendant, scrupuleusement républicain et intègre, en rupture avec le PS et l'UMP, humaniste et républicain rassembleur et terrien, exactement ce dont le pays à besoin) mais il s'enferme dans une souricière si il n'accepte pas de donner quelques gages aux 55% de citoyens français (de gauche comme de droite) qui ont voté NON au référendum sur la constitution neo-libérale européenne.

    a) le TCE n'était pas néo-libéral. b) le gage que Bayrou peut donner, c'est de soumettre les traités à l'approbation du peuple par référendum. Mais de lui demander de renoncer à ses convictions européennes, ce n'est pas pensable.

    Comment incarner la rupture si il colle au camps des OUiistes ? d'autant que ce camp explose et qu'il affiche complet (ils sont nombreux tant au PS, au centre droit, qu'a l'UMP à se disputer le camp minoritaire des 45% de ouiistes) et que le "système" veut nous vendre une alternance Sarkozy/DSK qui n'en est pas une (un libérale atlantiste face à un libérale atlantiste ou est le choix?). La preuve ? le seul à s'en être tiré un tant soit peu en 2007 c'est Sarkozy en ratissant une part des voix ....."nonistes de droite" (celle du FN). Le fond du pays n'en peux plus des délires neo-libérales du PS (depuis 83) et de l'UMP (depuis 2002 et la prise de pouvoir de la droite financière sur les gaullistes, comme par hasard l'année ou Bayrou s'éloigne de l'UMP).

    Il faut en finir avec les dérives d'un discours qui fait du libéralisme l'alpha et l'oméga de tous les malheurs du monde. En réalité, derrière chaque accusation, il y a la duplicité des États, quand ce sont des gouvernements qui s'expriment, et dans le cas contraire, des démagogues qui essaient de surfer sur une forme délitée alter-mondialisme. En ce qui concerne l'Atlantisme, une Europe forte est justement le meilleur rempart contre une dilution de notre indépendance et de notre identité. 

    Il faut bien reconnaitre que l'addition de la gauche caviar et de la droite bling bling (atlantistes toutes deux encore un hasard surement), est un peu dure à avaler pour un pays républicain dans l'âme et social (ce qui ne veux pas dire socialiste) comme le nôtre. Bref si F Bayrou veut incarner jusqu'au bout ce qu'il est, c'est à dire un républicain démocrate anti-système donc anti UMPS alors il doit aller plus loin...

    Je me défie de l'étendard républicain, même si Bayrou aime à le porter. Il sert trop souvent de cache-misère à tous les souverainistes qui prônent les idées les plus insensées et les plus inquiétantes (une sortie de l'euro, par exemple, qui ruinerait à l'évidence toute la classe moyenne comme l'observait avec justesse Bayrou dans le Figaro). En revanche, je suis bien d'accord pour estimer que gauche caviar et droite bling-bling convergent à plus d'un égard. Il faut toutefois rendre à César ce qui appartient à César. Les Socialistes français, au Parlement européen, se sont notablement démarqués de leur propre camp en de nombreuses circonstances quand les intérêts vitaux de la France étaient en jeu. On ne peut pas les accuser de brader notre pays, ce serait inexact. En revanche, mieux vaut ne pas regarder de trop près ce qu'ont accompli certains de leurs hiérarques, comme Pascal Lamy, par exemple, ou même parfois Delors, comme commissaire européen, ou plus simplement, les gouvernements socialistes...

    sinon il n'est pas ce qu'il prétend être car on ne peut être à la fois républicain et neo-libérale atlantiste (mes amis en phase avec les valeurs du CNR le savent bien) car ces valeurs sont incompatibles.

    Je récuse ce sophisme. On peut très bien être républicain, démocrate et atlantiste : c'était bien le cas de Lecanuet dans les années 60. Moi, je ne suis pas atlantiste, Bayrou non plus. Mais je refuse catégoriquement de me laisser enfermer dans une dialectique alter-mondialiste qui fait des USA l'alpha et l'oméga de tous les malheurs du monde. Quant au néo-libéralisme, c'est une terminologie fourre-tout qui permet de s'épargner les prémices d'une démonstration rigoureuse.

    Les citoyens républicains croient en un état citoyen capable de réguler les excès du libéralisme au nom de la justice sociale et des valeurs humaines alors que le neo-libéralisme veux un état le plus faible possible et que sont système prospère sur la dérégulation, l'inégalité croissante et les excès en tout genre (pulsions, égo, addictions, prédation).

    Je ne sais pas ce que veulent vraiment les néo-libéraux, mais dites-vous bien qu'à la notable exception de l'Irlande, 95% des pays du monde sont très étatistes avec des interventions très nombreuses à tous points de vue. Cela dit, on ne peut pas dire que l'absence d'état ait réussi à l'Irlande. Moi, je crois justement qu'il faut lutter contre l'étatisme et tous ses travers les plus pervers, justement au nom du libéralisme. Je ne sais pas ce que sont ces néo-libéraux dont on me rebat les oreilles, mais ce que je sais, c'est que les vrais libéraux sont choqués des licences que s'arrogent les États contre leurs propres citoyens. L'Amérique n'est pas un pays libéral, au demeurant. Il faut le dire une bonne fois pour toutes, que cela soit clair. Et Bush n'était pas un libéral, mais un ultra-conservateur. 

    On ne demande pas à F Bayrou de renier l'Europe, juste de reconnaitre que cette Europe là, trop longtemps inféodé aux idées neo-libérales US, aux lobbies et aux réseaux financiers est une catastrophe pour les citoyens et ses propres idéaux...

    Rien n'est plus faux. Il perdrait toute mon estime s'il obéissait à cette injonction. L'Europe lutte autrement plus sérieusement contre les dérapages de toutes sortes, à commencer par les ententes illicites et les monopoles que ne le fait n'importe quel autre état au monde. Demandez-en donc des nouvelles à Total, Microsoft ou plus récemment Google qui se sont pris dans les dents des amendes monumentales. Les exemples sont nombreux. C'est la première institution supra-nationale et la seule à essayer de protéger les citoyens justement contre les défauts de concurrence. S'il existe des lobbies au sein de l'Union européenne, ils font moins tache qu'en Amérique, et surtout, ils ne prospèrent que sur l'insuffisance des pouvoirs du Parlement européen. Voilà pourquoi le TCE voulait le renforcer, et voilà pourquoi le MoDem et Bayrou soutiennent avec vigueur le développement de ses pouvoirs.

    le mirage "fédérale-neo-libérale" est passé, l'Europe a une chance si elle se projète dans un vrai projet d'union de nations indépendantes mais soudées autour de grands projets de coopération et peut être d'un berceau social commun, une Europe indépendante des autres blocs (Chine et USA) capable d'élever la voix et de constituer une troisième force (quitte à nous rapprocher de la Russie si il le faut).

    De nations indépendantes ? Ce pourrait être un projet souverainiste, gaulliste, mais certainement pas démocrate ni centriste ni libéral. En ce qui concerne le berceau social commun, le MoDem y est favorable, et ses députés font tout ce qu'ils peuvent au Parlement européen pour tenter de le promouvoir. En ce qui concerne l'indépendance de l'Europe, mille fois oui : Marielle de Sarnez ne cesse d'y travailler, et c'est tout  fait la vision à long terme que Bayrou a de l'Europe.

    F Bayrou peut incarner cette synthèse, celle d'un vrai républicain européen mais pas "eurobéat", pétrie de valeurs humaines et inflexible, exigeant et indépendant, capable de reconnaitre les erreurs de l'Europe actuelle et de chercher une autre voie dans les pas du général de Gaulle (qui à payé cher le fait de dire non au dollars "papier" de 65 a 68... les "libéraux libertaires" à la solde - sans le savoir ou non - de l'empire neo-libéral ont tué dans l'oeuf son projet anti-dollar et ont ouvert la voie à G.Pompidou qui a reconnu le dollar papier dès 71, sans parler du 3 janvier 73 qui a changé notre destin à tous).

    Aujourd'hui, notre sauvegarde, c'est l'Euro. François Bayrou et Marielle de Sarnez l'ont bien compris. Voilà pourquoi ils le considèrent comme l'un de nos biens communs les plus précieux. Pour le protéger, il faut mutualiser nos forces, et, comme le dit Bayrou, placer les bisons les plus faibles au centre du troupeau, et les plus forts sur les côtés pour leur servir de garde-fous.

    Bref Bayrou a quelques précieux % à reprendre du coté des nonistes à condition qu'il remette de l'eau dans son vin européen, d'autant que le "clan" des ouiistes à bien du mal à convaincre et que le seuil d'accès au second tour sera bas en 2012.

    On ne peut pas convaincre quand on se renie. Bayrou est partisan de proposer un autre projet de traité, d'en rediscuter et de le passer au vote populaire, car il estime qu'on ne peut mener un peuple là où il ne veut pas aller contre son gré. Sur ce point, on peut lui faire confiance, il n'a qu'une parole et trop de respect pour les individus et les Français pour agir autrement. Mais jamais il ne se rangera aux arguments (souvent fallacieux) des nonistes, et il a bien raison.

    En face ? Villepin a commis une erreur, il est resté à l'UMP, il n'est donc pas indépendant, Borloo prend le même chemin, ceux là sont dans le clan des ouiistes neo-libéraux, difficile de faire croire qu'ils changeront la donne. Marine le Pen est certes de l'autre coté (noniste) mais elle ne gagnera jamais au second tour (trop clivante et sans expérience). En clair le seul candidat anti-système, affichant des valeurs républicaines et capable de gagner au second tour est..François Bayrou, l'UMP le sait depuis longtemps, le PS aussi d'ou le déluge de quolibet et de mépris qu'il reçoit des deux cotés.

    Oui, il est anti-système, c'est clair : tout simplement parce qu'il est droit et intègre et quand il dit quelque chose, il le fait, contrairement aux Socialistes et à l'UMP. Il est anti-système parce qu'il se refuse à sacrifier une certaine idée de la France, ce que font en douce Socialistes et UMP, l'air de rien. Mais contrairement aux nonistes, il juge que l'Europe peut protéger cette idée de la France et que la construction européenne et cette France-là ne sont pas antinomiques. Les Socialistes, au contraire, sont parfaitement prêts à sacrifier la France sur l'autel du progrès "européen", et l'UMP sur celui de marchés faisandés, européens ou non. Ce n'est pas une fatalité.  

    Si le béarnais est capable de fédérer quelques nonistes alors il disposera d'un réservoir lui permettant d'atteindre le seuil fatidique des 20%/22% susceptible de lui ouvrir les portes du second tour et donc la victoire (en 2007 il était parti de 6% pour atteindre les 18%, cette fois il partira de 8% a 10% !). François Bayrou doit envoyer un message au nonistes c'est l'une des conditions de sa réussite de 2012. bien à vous tous amis républicains de gauche comme de droite. Un citoyen comme les autres.

    Vous êtes bien optimiste si vous pensez que 2012 peut se jouer sur la construction européenne. Bayrou peut promettre de ne pas mentir aux Français. Le message qu'il peut faire valoir c'est qu'il ne lâchera pas la France pour des chimères, ce que les autres parti pro-européens sont prêts à faire sans concessions ni questions. Mais renoncer à l'Europe, c'est inenvisageable.

  • Ce que le MoDem doit comprendre...

    Je suis militant du MoDem, et souvent, mon parti m'agace. Je réitère ce que je dis depuis un moment, puisse le Shadow Cabinet s'en inspirer. Ce qui fera notre force, ce sont nos clivages avec les autres forces politiques. Quand nous nous contentons de déclarations d'intention ou d'ersatz de positions du PS, ce n'est pas la peine de parler. Oh, à la marge, il est bien possible que nous ayons des différences avec la gauche. Mais, ce qui compte, c'est que les Français les voient. Or, ce que peuvent voir les Français, ce ne sont pas les divergences marginales, mais les clivages nets, et clairs.

    Je lisais la réaction de Jacqueline Gourault à l'issue des tests PISA. Sanctuariser les moyens de l'Éducation Nationale ? D'accord. Mais le PS dit la même chose. Cesser de supprimer les postes ? Ok, mais le PS dit aussi la même chose. Mettre en oeuvre le socle commun ? Le PS, et même l'UMP disent la même chose. En fait, toute l'élite bien-pensante européenne raisonne ainsi sur ce dernier point. J'aurais attendu un véritable programme de rupture, comme je peux parfois en tracer une ébauche ici, pas du béni-oui-ouisme.

    Si le MoDem existe pour ne dire que ce que la gauche dit, ce n'est pas la peine d'exister, parce que l'électeur, il préfère toujours l'original à la copie, qu'on se le dise bien.

    Au fil des interventions du Shadow Cabinet, je constate que le MoDem est toujours en creux, dans la superficie des choses, sans analyse ni proposition de fond. Ceci peut peut-être expliquer pourquoi on passe pour des guignolos dans les médias. Tiens, je repense aux Régionales : on avait en région du Rhône l'occasion d'un affrontement frontal en nommant Brighelli tête de liste contre Meirieu, qui représentait les verts. On pouvait au moins, en tout cas, lui proposer la tête de liste sur un département. Je pense que Brighelli aurait accepté. Au lieu de cela, on a fait du sous-PS toute la campagne. Si j'avais habité à Lyon, j'aurais fini par me demander si le plus court n'était pas de voter PS directement.

    Bayrou conserve de longue date ma confiance. Mais je commence à en avoir assez de militer pour un parti qui ne représente pas mes idées. Je suis entré à l'UDF, moi, pas au MoDem. J'ai suivi à contre-coeur le mouvement, mais l'exaspération me gagne progressivement.

    Je suis content d'apprendre que Bayrou va présenter un programme économique chiffré dans le Figaro Magazine de samedi. Je vais le lire avec la plus grande attention. Dans tous les domaines, ce que j'attends, désormais, ce sont des propositions concrètes, et, de manière générale, qu'on en finisse avec la bisounourserie.

    Au passage, je me demande si l'éducation intéresse le centre. Au MoDem, on imite quasi-servilement le PS, désormais, et dans les autres chapelles centristes, il n'y a pas même d'item éducation dans les programmes. En trois ans, le Nouveau Centre n'a pas produit un seul document, pas un rapport, pas émis une seule idée. Il est regrettable également de constater qu'en dehors de l'enseignement agricole, l'Alliance Centriste n'exprime aucune idée sur le sujet. 

    Pour revenir au MoDem, un Shadow Cabinet, pour moi, c'est un gouvernement alternatif, comme le faisaient les Lib-Dems, même s'ils sont en train de trahir tout ce pour quoi ils ont vécu, pas de gentils commentateurs de l'actualité qui se contentent de dire "Biennnnn !", "Paass Biennnnn" (toute référence au Pari avec Daniel Bourdon et Laspalès n'est que le fruit du hasard...).

    Bayrou pense que le temps des idées est venu. C'est aussi mon analyse. Il ne reste plus qu'à faire tourner les commissions du MoDem encore valides et à en convaincre les membres du Shadow Cabinet.

     

  • Incendie à Marianne2

    Marianne2 organiserait un petit dîner amical entre staff, blogueurs associés et journalistes de la rédaction, ce soir. Il y a avait là Philippe Cohen, Gérard Andrieu, les charmante Laureline Dupont et Élodie Émery, la talentueuse dessinatrice Louison, l'incontournable Mathieu Maire du Poset et enfin Emmanuel Lévi (MAJ : damned, blood'en nuts ! J'ai oublié Régis Soubrouillard et Teffy Andrianamana. Mais ils étaient bien là !).

    S'ajoutaient quelques invités. En principe, la plupart des blogueurs associés avaient été conviés, mais, n'ont fait finalement le déplacement que Variae, Mon amie chômeuseSuper No (avec lequel j'ai déjà eu l'occasion d'échanger quelques billets "doux" à propos de la décroissance), Aliocha et moi-même. Slovar, qui est devenu un blogueur marionaute, Elie Arié, commentaire expert ès polémique et auteur de billets chez Marianne2 et enfin le rédacteur en chef d'un petit hebdomadaire "républicain", République Bastille Nation (sorte de trait d'union entre Mélenchon, Chevènement et Nicolas Dupont-Aignan).

    Philippe Cohen a présenté assez longuement l'évolution de Marianne2 du point de vue de son modèle économique et évoqué les relations avec Marianne papier. 

    Est alors venue l'heure du repas. Japonais le repas. Il y avait une sorte de petite pâte verte ressemblant à de la pâte d'amande, dans le panier-repas. J'aime bien la pâte d'amande, et j'ai gobé sans plus attendre l'équivalent d'une bonne cuillerée.

    Ce n'était pas de la pâte d'amande.

    Par chance, la canette de coca devant moi était encore pleine, et j'ai pu éteindre l'incendie en l'avalant sec d'un trait. 

    Au détour d'une conversation avec Philippe Cohen, j'ai pu savoir enfin ce que je voulais savoir depuis longtemps :  Marianne2, tout comme le Canard enchaîné, ne touche pas 1 centimes de subventions publiques. Voilà qui me permet de dire à l'ami Hashtable qui pense que notre presse française est trop mauvaise et ne survit que par ses subventions, qu'il existe tout de même quelques exceptions.

    A comparer avec tous ces sites de gauche bien-pensante qui versent dans l'anti-sarkozysme ordinaire et crachent en permanence sur le gouvernement actuel, mais acceptent de bonne grâce l'argent plus sale du tout que leur verse l'État pour leur maintenir la tête hors de l'eau...

  • Ce que devrait comprendre Marine Le Pen...

    Cela me fait toujours bizarre d'être d'accord avec Paul Pote Petit, mais le fait est que sur ce coup-là, il a bien parlé. Marine Le Pen n'est pas contente de ne pas être invitée par Michel Drucker. Ah. Ben, tu vois, ma fille, le jour où tu envisageras de renier clairement les propos dérapant de ton papounet, on pourra commencer à discuter. Il se trouve que Michel Drucker a quelques bonnes raisons personnelles d'être certain que le génocide des Juifs n'est pas exactement un détail de la Seconde Guerre Mondiale. Alors certes, ma chère, tu n'es peut-être pas antisémite, mais ton facho de père, lui, l'est, ou, en tout cas, fait tout pour le paraître, et le parti que tu diriges est une bonne planque à révisionnistes, intégristes déterminés à châtier le peuple déicide, néo-nazis néo-païens, et cetera...

    Tu veux un brevet d'honorabilité ? Commence par faire le ménage chez toi, et je peux te dire qu'il y a du boulot ; parce qu'Héraklès et les écuries d'Augias, c'était de la gnognotte au regard du job qui t'attend.

    Du coup, et ça aussi ça me fait bizarre, je ne suis pas d'accord avec Nicolas et son troupeau de vaches, pour une fois. France 2 a un devoir de représentativité, pas Michel Drucker. Marine Le pen est invitée dans l'émission A vous de juger ce soir, me semble-t-il. Il n'y a donc pas de problèmes. A gauche de la gauche, on fait dans la théorie du complot en accusant Michel Drucker de saisir le sens du vent quand le danger se profile. Eh non. Il a juste une histoire familiale assez lourde, et une sensibilité à fleur de peau. Est-ce compliqué à comprendre ?

    Ah, le FN...Oui, il revient en force, surfant sur les battements de bras dans le vide de Sarkozy. Au PS, quelques élus sont lucides  - euh, en revanche, Romain, je ne sais pas si c'est un lapsus, mais l' url http://www.romainblachier.fr/2010/12/martine-le-pen.html de ton billet m'inquiète un peu...Martine/Marine, j'espère qu'il n'est pas révélateur, au moins ... :-) - bien que peu nombreux. Puissent-ils être entendus...D'autres blogueurs de gauche n'osent envisager la seule idée du pire à leurs yeux. A droite aussi on s'inquiète...de l'inanité de la critique de gauche !

  • École : PISA contre PISA

    Le classement PISA vient de tomber. Encore une occasion de se mortifier, pour nous autres Français, sur la qualité déclinante de notre école.

    Ce que révèle PISA, c'est que notre école est meilleure pour les meilleurs et se délite de plus en plus pour les plus en difficulté.

    On voit ainsi très bien que les déclarations des Châtel et consorts ne sont que du flan. En dépit des grandes déclarations de ce Ministre, on ne travaille pas plus la lecture et l'écriture qu'avant. En revanche, les pédagogolâtries y ont cours plus que jamais, à commencer par l'imbécile et inutile carnet de "compétences", que l'on applique désormais au collège, et les plans de toutes sortes, établis dans l'urgence de l'audimat, comme par exemple le nouveau plan Sciences que prévoit Châtel.

    Il faut dire que les Français plébiscitent imbécilement les mesures les plus connes et les plus stupides quand on les sonde. Contents de se faire niquer, les crétins. Tenez, consultez la dernière enquête Ipsos, organisme de sondages en principe fiable.

    Regardez comme ces idiots approuvent à une majorité écrasante l'introduction des compétences au collège. Et pour les rythmes scolaires, alors même que l'Allemagne doit sa remontée à la réintroduction des cours l'après-midi, la France envisage, sous l'égide des Châtel, Descoings et autres signataires pédagogisant pour-les-autres-mais-pas-pour-moi de les supprimer.

    On devient mou, à SOS-éducation : on croit que la seule méthode globale est en cause. Cela va bien au-delà. Quel enseignant osera rétablir la dictée, sans doute, avec la rédaction, l'exercice d'écriture le plus complet, parce qu'il requiert de l'attention, de la compréhension de texte et la connaissance de règles nombreuses.

    Pourquoi à peu près partout, ce sont ceux qui appliquent les règles traditionnelles qui obtiennent les meilleurs résultats tous élèves confondus ?

    En réalité, dans le primaire, une forte majorité d'Inspecteurs est là essentiellement pour faire chier au maximum les instituteurs, rêver qu'on leur cire les bottes et, quand ils ne sont pas carriéristes, désirer profondément qu'on leur fasse la cour. Professeurs du secondaire ratés, ou, pire encore, enseignants du primaire qui sont montés en grade à force de fourberies et de flatteries, les inspecteurs du primaire sont devenus une engeance nuisible, inefficace et inutile. La situation est un peu plus contrastée dans le secondaire, mais, là encore, on peut constater qu'un certains nombres d'entre eux assurent la promotion d'idées et de vues dépassées à seule fin de se faire bien voir des services des rectorats et du Ministère.

    Et si Châtel faisait un plan "Crétins et débiles pré-obscurantistes", tant qu'il y est, pour nettoyer l'éducation nationale ?

    Mais le pire, c'est que tous les partis politiques sans exception sont d'accord pour poursuivre dans la même voie et que plus personne n'écoute les courageuses voix isolées d'un Brighelli ou d' une Natacha Polony.

    Maintenant, il y a ce que PISA se garde bien ou, en tout cas, oublie de dire : les pays les plus en difficultés, en dépit des moyens qu'ils allouent, comme l'Allemagne ou la France, ou encore l'Angleterre  sont aussi des pays de très forte immigration. Bien évidemment, cette réalité vient se superposer à la carte des élèves en difficulté dans les deux pays. Et encore, la France a notablement amélioré ses résultats pour les générations issues de l'immigration, bien qu'elle accuse encore un fort retard. Il est vrai qu'il est plus facile de faire le kéké quand il n'y a que 100 000 immigrés dans un pays ; quand cela frise les cinq millions, comme en France ou en Allemagne, avec une très forte majorité de surcroît de culture vraiment différente, c'est tout autre chose.

    Notre pays s'est habitué, sous la pression politique et pédagogolâtre à l'escroquerie intellectuelle pour mieux masquer l'inanité de ses pratiques et de ses méthodes. Ce qu'il en est de la lecture est très joliment évoqué ces derniers jours par Natacha Polony.

    Pour reprendre en main l'Éducation Nationale, il faut une force politique déterminée et un commando chargé de nettoyer les Écuries d'Augias. Je crois à l'intelligence des enseignants. Ils n'ont pas besoin des millions de tonnes de papier de consignes plus idiotes les unes que les autres qu'on leur envoie chaque année. Partout où les enseignants résistent aux pressions des administrations centrales, les résultats scolaires s'améliorent. Parce que la Bretagne a toujours refusé les pédagogoconneries des pédagolâtres, elle s'est montrée de longue date la meilleure élève de notre système scolaire.

    Regardez l'entourage et les conseillers de Châtel : on y parle d'excellence mais on promeut la compétence. Ces gens-là n'ont aucunement l'intention de reconstruire notre école.

    J'ai l'espérance de croire que Bayrou peut être celui qui reprendra en mains notre système. Il lui faudra s'affranchir du programme de son parti, comme je l'ai déjà dit, et je le répète. Cela suppose un sacré coup de balai chez les experts auto-proclamés et autres sociologues ès sciences de l'éducation.