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  • École : PISA contre PISA

    Le classement PISA vient de tomber. Encore une occasion de se mortifier, pour nous autres Français, sur la qualité déclinante de notre école.

    Ce que révèle PISA, c'est que notre école est meilleure pour les meilleurs et se délite de plus en plus pour les plus en difficulté.

    On voit ainsi très bien que les déclarations des Châtel et consorts ne sont que du flan. En dépit des grandes déclarations de ce Ministre, on ne travaille pas plus la lecture et l'écriture qu'avant. En revanche, les pédagogolâtries y ont cours plus que jamais, à commencer par l'imbécile et inutile carnet de "compétences", que l'on applique désormais au collège, et les plans de toutes sortes, établis dans l'urgence de l'audimat, comme par exemple le nouveau plan Sciences que prévoit Châtel.

    Il faut dire que les Français plébiscitent imbécilement les mesures les plus connes et les plus stupides quand on les sonde. Contents de se faire niquer, les crétins. Tenez, consultez la dernière enquête Ipsos, organisme de sondages en principe fiable.

    Regardez comme ces idiots approuvent à une majorité écrasante l'introduction des compétences au collège. Et pour les rythmes scolaires, alors même que l'Allemagne doit sa remontée à la réintroduction des cours l'après-midi, la France envisage, sous l'égide des Châtel, Descoings et autres signataires pédagogisant pour-les-autres-mais-pas-pour-moi de les supprimer.

    On devient mou, à SOS-éducation : on croit que la seule méthode globale est en cause. Cela va bien au-delà. Quel enseignant osera rétablir la dictée, sans doute, avec la rédaction, l'exercice d'écriture le plus complet, parce qu'il requiert de l'attention, de la compréhension de texte et la connaissance de règles nombreuses.

    Pourquoi à peu près partout, ce sont ceux qui appliquent les règles traditionnelles qui obtiennent les meilleurs résultats tous élèves confondus ?

    En réalité, dans le primaire, une forte majorité d'Inspecteurs est là essentiellement pour faire chier au maximum les instituteurs, rêver qu'on leur cire les bottes et, quand ils ne sont pas carriéristes, désirer profondément qu'on leur fasse la cour. Professeurs du secondaire ratés, ou, pire encore, enseignants du primaire qui sont montés en grade à force de fourberies et de flatteries, les inspecteurs du primaire sont devenus une engeance nuisible, inefficace et inutile. La situation est un peu plus contrastée dans le secondaire, mais, là encore, on peut constater qu'un certains nombres d'entre eux assurent la promotion d'idées et de vues dépassées à seule fin de se faire bien voir des services des rectorats et du Ministère.

    Et si Châtel faisait un plan "Crétins et débiles pré-obscurantistes", tant qu'il y est, pour nettoyer l'éducation nationale ?

    Mais le pire, c'est que tous les partis politiques sans exception sont d'accord pour poursuivre dans la même voie et que plus personne n'écoute les courageuses voix isolées d'un Brighelli ou d' une Natacha Polony.

    Maintenant, il y a ce que PISA se garde bien ou, en tout cas, oublie de dire : les pays les plus en difficultés, en dépit des moyens qu'ils allouent, comme l'Allemagne ou la France, ou encore l'Angleterre  sont aussi des pays de très forte immigration. Bien évidemment, cette réalité vient se superposer à la carte des élèves en difficulté dans les deux pays. Et encore, la France a notablement amélioré ses résultats pour les générations issues de l'immigration, bien qu'elle accuse encore un fort retard. Il est vrai qu'il est plus facile de faire le kéké quand il n'y a que 100 000 immigrés dans un pays ; quand cela frise les cinq millions, comme en France ou en Allemagne, avec une très forte majorité de surcroît de culture vraiment différente, c'est tout autre chose.

    Notre pays s'est habitué, sous la pression politique et pédagogolâtre à l'escroquerie intellectuelle pour mieux masquer l'inanité de ses pratiques et de ses méthodes. Ce qu'il en est de la lecture est très joliment évoqué ces derniers jours par Natacha Polony.

    Pour reprendre en main l'Éducation Nationale, il faut une force politique déterminée et un commando chargé de nettoyer les Écuries d'Augias. Je crois à l'intelligence des enseignants. Ils n'ont pas besoin des millions de tonnes de papier de consignes plus idiotes les unes que les autres qu'on leur envoie chaque année. Partout où les enseignants résistent aux pressions des administrations centrales, les résultats scolaires s'améliorent. Parce que la Bretagne a toujours refusé les pédagogoconneries des pédagolâtres, elle s'est montrée de longue date la meilleure élève de notre système scolaire.

    Regardez l'entourage et les conseillers de Châtel : on y parle d'excellence mais on promeut la compétence. Ces gens-là n'ont aucunement l'intention de reconstruire notre école.

    J'ai l'espérance de croire que Bayrou peut être celui qui reprendra en mains notre système. Il lui faudra s'affranchir du programme de son parti, comme je l'ai déjà dit, et je le répète. Cela suppose un sacré coup de balai chez les experts auto-proclamés et autres sociologues ès sciences de l'éducation.