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Bretonne, Ch'tis, persistance des identités régionales

Le dernier CD de Nolwenn, Bretonne, ex-star de la Star'Ac a fait un carton : 200 000 CDs vendus. Je suis content que cette fille qui a une voix magnifique ne se soit pas perdue dans de la soupe comme nous en sortent, la plupart du temps, tous les nouveaux chanteurs issus de la télé-réalité.

Tiens, ça me fait penser évidemment aussi aux Ch'tis et au film culte du même nom. C'est étonnant, finalement : il n'y a quasiment pas de traduction politique de cet attachement, en région, à une identité, mais, dès lors qu'il prend un tour sociétal, d'une certaine manière revendicatif, il fait un tabac.

C'est Bayrou, qui milite pour le calumet de la paix entre occitanistes et béarnisants qui s'attirait tout récemment quelques réflexions linguistiques (et un encouragement à poursuivre) d'un expert de la chose.

En Bretagne, le festival inter-celtique fait un malheur chaque année. On connaît les Corses, ou, dans un autre genre, les Alsaciens.

Bref, tout concourt, en France, à conserver, au moins dans certaines régions, une identité forte. Peut-être une réaction contre l'agaçant parisianisme.

Tout le monde tente de se faire bien voir, de plaire aux élites médiatiques de la capitale. Cela doit finir par agacer. Finalement, un artiste qui veut faire carrière, a sans doute bien plus intérêt, loin des spots et des strass à s'adresser d'abord à ceux qui lui sont proches...

Commentaires

  • Encore heureux qu'elles persistent ces identités.
    Il y a peut être une réaction face au parisianisme, c'est vrai, mais le parisianisme étant un des effets du jacobinisme, ça apparait encore plus normal.
    Mais je crois qu'une des raisons vient aussi du fait que la mondialisation est en train de faire à la France ce que le jacobinisme a fait aux cultures régionales, et qu'on réalise un peu que c'est bien moche. Il devient naturel qu'on se réfugie, chacun à sa manière, dans une culture de proximité qu'on sait véhicule de certaines valeurs. Un moyen d'essayer de réparer les injustices subies pendant des siècles.

  • @KaG
    Il y a certainement quelque chose de ce genre, en effet. Je préférais encore le jacobinisme...

  • Beau score pour Nolwenn, en ces temps de piratage intense ...et la Bretagne est une bien belle région, visitée cet été !

  • @Tietie007
    eh eh, je suis né en Bretagne :-)

  • C'est triste de devoir constater que Nolwenn n'est caqpable de vendre que des reprises de vieux airs ringards. En même temps, c'est une chanteuse de télé réalité, pas une vraie artiste

  • @L'hérétique : Tu préférais le jacobinisme ?
    Pétard...
    Je te conseillerai des lectures qu'on m'a conseillées il y a peu. Tu verras que le jacobinisme n'a pas fait que du bien, bien au contraire.

    @Tietie : les "vrais" artistes n'ont pas grand chose à craindre du piratage.

    @matt : Je n'aime pas Nolwenn, mais dire que sous prétexte qu'elle a émergé via la télé réalité, ce n'est pas une vraie artiste, c'est un peu le gros cliché pédant.

  • "C'est Bayrou, qui milite pour le calumet de la paix entre occitanistes et béarnisants"
    Tout à fait d'accord, en tant que béarnaise avec des racines en terre occitane dirons nous (hors Béarn et Gascogne) Je trouve certaines "chamailleries" complètement déplacées et ne suis pas la seule.
    @Kag,
    Yep, culture de proximité mais en ce qui concerne les langues d'Oc, le territoire est vaste très vaste...

  • Je pense que l'objectif à terme des "européanistes" qui nous dirigent est de faire de l'Europe une sorte de fédération façon USA où les régions joueront le rôle des états. Cela passe d'un côté par la destruction des états-nation (ils y travaillent activement) et d'un autre côté par la résurrection des régions à l'ancienne. On en a un exemple "live" avec la probable prochaine partition de la Belgique. Suivront l'Allemagne et l'Italie dont l'unité n'a guère plus d'un siècle et demi d'existence. Le travail est également bien entamé en Espagne et au Royaume-Uni, où les divers territoires bénéficient déjà de statuts différenciés. Bref, ça avance doucement.

    Dans ce contexte, la résurgence des régionalisme est un outil utile pour Bruxelles, qui ne devrait pas manquer de l'encourager.

  • Exact Christian, mais cette forme de "fédéralisme" ne me parait pas pertinente du tout, du tout, je dirai meme qu'il est dangereux de jouer avec l'identitaire.
    Cela a fonctionné aux US, cependant le pays était jeune sans réel passé.
    Ne voyez pas dans mes propos, un soutien aux états-nations pour autant.

  • Juste un détail, le nord-pas-de-calais n'a pas une identité "ch'ti". C'est une arnaque marketing ça ! Notre culture régionale est un mélange historique entre les picards et les flamands. Et le parler "ch'ti" comme entendu dans le film est confiné à l'ancien bassin minier, c'est une dérive plus que légère du patois picard d'ailleurs. Hors ces murs, nulle trace .. alors pitié, arrêtez de parler de culture "ch'ti" >_

  • Les choses ne sont pas incompatibles entre elles.
    Se sentir Breton ne signifie pas renier la France.
    Parler picard n'est pas diviser la république.
    On peut se sentir basque, occitan, catalan, tout en se sentant français, européen et citoyen du monde. Les choses ne sont pas opposées ni incompatibles. C'est, au contraire, le fait de vouloir renier ce genre de choses qui génère des mouvements identitaires extrémistes.

  • Ch. Romain, vous me rappelez cet article que j'ai lu récemment, mais paru en 2003 par Roland Hureaux, intitulé « Faut-il encore décentraliser ? ». L'auteur s'intéresse principalement à la situation française, mais tient des propos très similaires aux vôtres concernant « L'Europe des Régions ».

    À lire ici : http://claude.rochet.pagesperso-orange.fr/philo/philoart/decentralisation.htm

  • Du coup j'ai acheté l'album tiens.

    Sinon en ce moment je suis décidément régional. I Muvrini a résonné dans mes enceintes ce week-end. Et il faut que je trouve un hymne à Lyon. Ca manque.

  • @Ch.Romain
    Il faut en effet se méfier : la régionalisme est un alibi astucieux. D'un côté, avec un large sourire, on encourage à écrire vive l'Europe en patois local, et de l'autre, des directives empêchent les génies nationaux de s'exprimer en abrasant toute forme de différences.
    @Simon
    je parle d'identité régionale, pas de culture Ch'ti. Le film bienvenue chez les Ch'tis en est clairement une manifestation, marketing ou non. Là n'est pas la question.
    @KaG
    Parfaitement d'accord.
    @Bob
    Je me pose aussi la question depuis un moment. On a une décentralisation calamiteuse, en France. En fait, je crois qu'on ne sait pas décentraliser...
    @Romain
    pas eu encore le temps de l'acheter, juste écouté des extraits, mais je m'en vais le faire de ce pas...

  • Elle chante toujours de la soupe, mais c'est de la soupe provinciale, du terroir quoi. Quel dommage de gâcher une voix comme ça (y a pas quelqu'un pour lui suggérer de chanter des trucs qui claquent, genre rage against the machine... ?)

  • Je crois qu'avant de tirer des conclusions sur les régionalismes il faut replacer ces succès dans leur contexte.
    Nolwenn a bénéficié d'une concurrence inexistante à la sortie de son album. Avec autant de ventes mais un ou deux albums d'artistes internationaux qui auraient fait mieux, on en parlerait sans doute pas autant.
    Pour les ch'tis, idem, dans la morosité ambiante le public n'attendait qu'une bonne petite comédie.
    Bref, je ne crois pas que le "régionalisme" du produit justifie à lui seul l'ampleur du succès.

  • Je crois qu'avant de tirer des conclusions sur les régionalismes il faut replacer ces succès dans leur contexte.
    Nolwenn a bénéficié d'une concurrence inexistante à la sortie de son album. Avec autant de ventes mais un ou deux albums d'artistes internationaux qui auraient fait mieux, on n'en parlerait sans doute pas autant.
    Pour les ch'tis, idem, dans la morosité ambiante le public n'attendait qu'une bonne petite comédie.
    Bref, je ne crois pas que le "régionalisme" du produit justifie à lui seul l'ampleur du succès.

  • @Aurélien
    Tri Yann a longtemps très bien vendu en Bretagne. Bien sûr il y a d'autres ingrédients, mais il existe en province une aspiration à renouer avec la tradition locale qui ne se manifeste pas à Paris, si ce n'est par l'écologie boboïsante.

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