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L'Hérétique (Démocratie et hérésie économique) - Page 306

  • J'ai la trouille pour l'industrie automobile !

    Plus j'entends l'information, et plus je fais même le sentiment de Carlos Ghosn : les scénarii les plus fous deviennent, hélas, possibles. Ce qui m'effraie, c'est que les équipementiers sont touchés aussi. A preuve la fermeture d'une usine par Plastic Omnium au Havre. La baisse des taux directeurs de la BCE ne doit pas faire illusion.Tant qu'il n'y aura pas une amélioration de la circulation des liquidités, il restera difficile d'emprunter.

    Ce qui m'effraie, c'est l'effet domino : l'industrie automobile fait travailler nombre de sous-traitants. En admettant que les grands constructeurs parviennent à sauver leur peau, à l'issue de la crise, que restera-t-il des sous-traitants ? Nous risquons de voir s'accélérer le processus de désindustrialisation qui touche la France avec de nombreuses délocalisations à la clef.

    Clairement, tout plan de sauvetage doit intégrer les deux bouts de la chaîne. Je ne sais pas comment cela peut se faire exactement, mais, je suis convaincu de l'absolue nécessité de le faire. Je sais que l'État a prévu d'engager 100 millions d'euros, aux côtés de PSA et Renault (100 millions chacun) mais cela suffira-t-il ? Quant à la prime à la casse, on peut craindre un effet boomerang désastreux quand elle prendra fin.

  • Le PDE veut une voix européenne unique

    Je continue à diffuser en exclusivité la feuille de route du Parti Démocrate Européen, à la suite de son congrès des 4 et 5 décembre derniers. Je rappelle que le MoDem est membre fondateur du PDE et que sa création s'est faite à l'initiative, principalement, de François Bayrou, Francesco Rutelli (Margarita) et Marielle de Sarnez.


    Une nouvelle gouvernance mondiale

    La crise financière a condamné l'organisation du monde issue de la fin de la guerre froide et définitivement mis en évidence la nécessité d’un plus d’Europe et d’une véritable gouvernance démocratique et sociale de la mondialisation.

    Nouvel ordre mondial, nouveau leadership.

    Nous devrons donc proposer un nouveau leadership entre partenaires égaux, grâce à une approche internationale plus ouverte de la part des Etats-Unis sous la présidence de Barack Obama, et tenant aussi compte du fait que de nouveaux acteurs mondiaux sont déjà apparus, comme la Chine, l’Inde ou le Brésil, et que de nouvelles intégrations régionales se profilent en Asie, en Afrique et en Amérique Latine.

    Pour ce qui est de la scène internationale, à commencer par le  G8, il faudra  résoudre le problème de la fragmentation européenne. Aujourd’hui les Européens préfèrent le nombre : des quotas séparés au Fonds monétaire international pour les différents membres de la zone euro, quatre gouvernements plus la Commission Européenne au G8, et maintenant au G20, avec comme résultat visible l'étalage de leur division au lieu d'exploiter pleinement le potentiel de l’intégration pourtant déjà engagée.  Il faut au contraire se donner les moyens de  l’influence, par une représentation unifiée de la zone euro au sein du Fonds monétaire international et allant rapidement vers une voix européenne unique au  G8, comme dans les autres forums et organisations internationales.

    Une voix européenne unique sera davantage écoutée au moment où seront jetées les bases d’une nouvelle gouvernance financière mondiale.

    Ainsi croîtra notre influence, et nous porterons la preuve de notre authentique volonté à inclure pleinement les nouvelles puissances, aujourd’hui insuffisamment représentées et fort méfiantes envers le système de Bretton Woods devenu vétuste.

    Il nous faudra aussi entreprendre des efforts démultipliés pour défendre nos valeurs, nos principes et notre modèle dans un monde où il n’y a plus de connexions, ni d'automatisme entre croissance économique et démocratie libérale, où de nouveaux États ayant des modèles politiques très différents et bien moins démocratiques que nous, comme la Chine ou la Russie se sont affirmés comme nouveaux acteurs économiques mondiaux.

    Il nous faut enfin offrir des garanties adéquates à la dimension sociale ; une nouvelle stratégie s’impose, qui assure la compatibilité entre la promotion de normes de protection des travailleurs, la gouvernance sociale et les exigences de croissance des pays en développement.

    L’Union Européenne dans son ensemble a construit un modèle de règles et de participation des partenaires sociaux qui dans ses principes de base représente un modèle valable pour commencer à rééquilibrer le décalage qui persiste entre la mondialisation économique et l’affirmation des droits sociaux fondamentaux.

  • Relance : la France va-t-elle trouver des prêteurs ?

    Je reviens du blog Objectif liberté avec une grande inquiétude. A vrai dire, je me pose la même question que l'auteur du blog : tous ces plans de relance sont bien gentils, mais comment les gouvernements européens, dont la France à la situation financière dégradée vont-ils trouver de l'argent sur des marchés rendus très méfiants par la crise du crédit ? Or, j'apprends par Objectif Liberté que l'Allemagne, pays pourtant de bonne réputation, a eu toutes les peines du monde à lever un emprunt de 7 milliards d'euros ! Or d'après Objectif Liberté, les Allemands ne sont pas seuls à éprouver des difficultés. Les Hollandais aussi ! Et comme l'Amérique va également lancer son plan de relance, elle va à tous les coups chercher des capitaux. Je crains un encombrement fatal, et un service de la dette qui explosera littéralement, contraignant la France à des réductions budgétaires sans précédent.

    Tout ceci va mal finir. Les différents gouvernements s'obstient à creuser les déficits depuis deux décennies. Seul Bayrou lors des présidentielles avait fait de la dette un objectif majeur. Nicolas Sarkozy s'est contenté d'en récupérer la thématique pour finalement continuer à creuser les déficits. Nous n'avons actuellement ni les moyens de faire des dépenses nouvelles ni ceux de consentir des crédits d'impôts supplémentaires. En réalité, comme le prône Jean Peyrelevade dans son livre Nicolas Sarkozy, l'erreur historique, pour retrouver des marges, il faudrait à la fois alourdir la fiscalité et réduire les dépenses. Comme je le disais hier, nous avons raté une occasion historique avec le pétrole.

    On est mal...La France va finir comme l'Argentine il y a une dizaine d'années. Personne ne veut y croire parce que la France se prend pour un grand pays et se voit indéfiniment solvable, mais le marché des capitaux, faute de liquidités, pourrait bien finir par considérer les choses d'un tout autre oeil...

  • Essence du libéralisme et clivages

    L'étiquette libérale, dans notre pays, donne souvent lieu à des quiproquos fameux, plusieurs tendances politiques se réclamant du libéralisme. La droite se réclame, dans l'ensemble du libéralisme, mais, la gauche rétorque qu'elle ne reçoit que le libéralisme politique. La cause en est que jusqu'à fort tard au XIXème siècle, il n'y a pas d'oppositions notables entre les libéraux de gauche et les libéraux de droite. Encore aujourd'hui, on cite volontiers tant à gauche qu'à droite Tocqueville et Montesquieu. Les choses vont sérieusement se gâter avec l'apparition du positivisme. Le rationnalisme intrinsèque du positivisme et la conviction qu'il puisse s'appliquer intégralement aux choses humaines, va générer un clivage notable entre libéraux de gauche et de droite. En effet, dès lors que la raison est applicable à toutes les choses humaines, rien n'empêche de faire de ces dernières l'objet d'expérimentations, et , par suite, d'expérimentations reproductibles. Sur cette base, on peut donc établir des sciences humaines. On peut dire qu'elles sont apparues avec le positivisme.

    Je poursuis (très lentement...mais sûrement !) ma lecture de la synthèse de Thierry Aimar sur l'école autrichienne d'économie. Cette école est majeure dans notre début de siècle, parce qu'elle a largement inspiré les politiques économiques de plusieurs grands pays, dont les USA, pendant les 40 dernières années, et parce que les recherches et thèses de ses plus grands représentants représentent un tournant sans précédent dans le libéralisme. En particulier, les deux grands Anciens que sont Mises et Menger récusent catégoriquement toute forme de physiologisme social. Ils utilisent certes l'outil logique, mais uniquement pour étudier l'entendement humain et ses catégories logiques. Ainsi, si des individus comme Mises et Menger en viennent à l'économie, c'est pour avoir d'abord étudié les sciences sociales. D'une certaine manière, on peut même dire que l'économie est une science sociale de droite. Tout comme la sociologie, toute empreinte de positivisme, est une science sociale de gauche.

    L'objectif d'un Menger, c'est de reconstituer le processus par lequel des comportements et des stratégies individuels aboutissent à des phénomènes collectifs complexes. La sociologie moderne commence très exactement aux antipodes de cette approche, puisqu'elle considère en premier les comportements collectifs.

    Il y a donc là une vision de l'être humain qui sépare radicalement la droite et la gauche. Et, c'est l'individu qui est au centre de ce clivage. La droite tend à faire confiance naturellement aux forces vives de l'individu, alors que la gauche, sans nécessairement s'en défier, ne le croit pas capable d'affronter le monde sans assistance. Les deux points de vue peuvent bien sûr se défendre, et, aujourd'hui, les idées de gauche et de droite se sont suffisamment inter-pénétrées pour être intégrées dans le positionnement politique et des partis de droite, et des partis de gauche. Il n'en reste pas moins que la nuance persiste.

    Mon cheminement personnel est assez significatif de ce clivage et de ce mélange. Je suis parti à gauche, et aujourd'hui, je me retrouve au centre-droit. Toutefois, au plus fort de mon engagement à gauche, j'ai toujours ressenti une gêne, comme si je ne parvenais pas à me convaincre du dogme socialiste pourtant maintes fois récité. Il tient à très peu de choses que je n'ai pas rejoint les JDS (Jeunesses Démocrates Sociales) à 20 ans : personne à l'autre bout du fil, tout simplement.

    La conscience est étrange : elle réagit d'autant plus fortement qu'elle pressent que l'esprit est altéré. Je n'ai jamais eu autant de "mauvaises pensées" qu'au tant où je mettais le cap à gauche. Les pensées droitières émergaient avec d'autant plus de force à la surface que je ne parvenais plus à les contrôler au point de choquer la "gauchitude" qui se trouvait à mon contact immédiat.

    Toutefois, mon obédience libérale demeure modérée. A cet égard, la Nouvelle UDF, métamorpjosée par la suite en MoDem,  et Bayrou ont été un cas d'école assez intéressant. L'UDF était un parti libéral. Le MoDem, sur le fond, est aussi un parti libéral. Sauf que l'UDF était un parti libéral de droite, alors que le MoDem est plutôt un parti libéral de gauche. De centre-gauche, certes, mais plutôt à gauche, quoi qu'on en dise. Mais vraiment libéral aussi. Je veux dire par là que le libéralisme du Mouvement Démocrate n'est pas un libéralisme de pacotille comme celui de Delanoë.

     

  • Pétrole, l'occasion manquée

    Le baril de pétrole a vu son prix chuter lourdement depuis quelques mois. Quand j'y réfléchis, je me dis que notre gouvernement, mais il n'est pas le seul, les autres gouvernements européens aussi, a raté une occasion historique. Puisque les Français, et plus généralement les Européens, avaient pris acte du prix du pétrole, il eût été intelligent d'augmenter les taxes à proportion de ce que le prix des carburants redescendaient. De cette manière, les États auraient pu constituer rapidement et à peu de frais une cagnotte de bonne taille.

    Avec cette cagnotte, on pouvait alors investir pour sauter le pas décisif qui nous permettrait de basculer d'une énergie fossile à une énergie verte, en tout cas, moins polluant. C'est d'ailleurs ce que François Bayrou proposait dans sa conférence de presse samedi dernier. Étant donné les montants importants des factures énergétiques, on pouvait espérer ainsi collecter plusieurs milliards d'euros en très peu de temps. En effet, entre un baril de pétrole à 200 dollars, et un baril à 60 dollars, il y a une marge phénoménale qu'il eût convenu d'exploiter.

    Dommage...

  • Hello, Mister President, wikio, c'est bien ?

    Marilyn.jpgHello, Mister President ! Je ne résiste pas à l'envie de souhaiter la bienvenue à Mister Président Sarkozy :-) En effet, depuis le mois d'avril dernier, la Présidence de la République ne s'est pas connectée moins de 10 fois (si ce n'est plus, je n'ai plus le compte exact) sur mon blog. Bien sûr, je subodore qu'il s'agit vraisemblablement d'un conseilller, voire d'un conseiller d'un conseiller, ou, qui sait, mieux encore, d'un dissident installé entre les murs de la ligne adverse :-)

    Comme les connexions de la Présidence viennent presque toujours par le top blog politique de Wikio, j'en déduis que le conseiller technique de la Présidence suit avec une grande attention ce classement.

    Donc, Mister President, si vous désirez des précisions sur les billets (à l'exception de mon billet sur Jean Sarkozy il y a quelques mois, la Présidence ne s'est connectée que sur la page d'accueil) n'hésitez pas à me poser des questions dans les commentaires voire par courrier privé :-D

    Tant que j'y suis, je salue aussi l'Assemblée Nationale, le Sénat, la Commission européenne, le Parlement Européen, le Ministère de l'Intérieur, la Mairie de Paris (dès que j'évoque de près Saint-Bertrand de l'impôt à deux chiffres) entre autres. "viendez viendez", mes bons amis, vous êtes tous les bienvenus :-) et tant d'autres institutions dont il serait fastidieux de citer la liste ici.

    Tant que je n'ai ni le FBI, ni la CIA ni le KGB qui viennent sur mon blog, je ne m'inquiète tout de même pas trop :-)

    C'est incroyable la diversité des réseaux d'origine qui se connectent ici. Bon, cela dit, il ne faut pas non plus fantasmer. Par exemple, en provenance du Ministère de l'Intérieur, la connexion se fait généralement à l'heure du déjeuner. C'est donc probablement quelqu'un qui prend sa pause à ce moment-là, ce qui est bien légitime, et surfe pour s'informer. Le Parlement Européen a tellement de fonctionnaires que ce peut être n'importe qui qui se connecte, et tout est à peu près de cet acabit, sauf, sans doute, l'Assemblée Nationale, le Sénat et la Présidence. Pour les deux premiers, ce sont soit les parlementaires, soit leurs assistants, et pour la Présidence, c'est une volonté évidente d'essayer de distinguer les blogs dits "influents" ou recelant de l'information stratégique et non disponible ailleurs.

  • Chaîne de l'inculture

    Tiens, une chaîne de blogs rigolote et atypique, pour une fois. Il faut cette fois d'étaler son inculture, et c'est Rubin Sfadj qui m'a tagué...

    Il s'agit de mettre en évidence ses lacunes dans les domaines suivants : Cinéma, Livres, Géographie, Mathématiques, Cuisine.

    Pour le cinéma, cela ne va pas être difficile, je suis d'une ignorance crasse : je ne retiens quasiment aucun nom de réalisateurs ni d'acteurs, ou, tout du moins, avec peine, même pour les films les plus célèbres. Bon, je sais tout de même que Bourvil et de Funès jouent dans la Grande Vadrouille. Mais, par exemple, pour Autant en emporte le vent, je ne suis même pas sûr de pouvoir citer le réalisateur. Je n'ose d'ailleurs aucune hypothèse de peur de me couvrir de ridicule. J'ai le vague souvenir de Claude Autant-Lara mais je me plante sans doute. Je sais aussi qu'il y a di Caprio dans Titanic, mais je ne me souviens d'aucun des noms des acteurs ni de Star Wars ni du Seigneur des Anneaux, deux films culte à l'exception d'Harrison Ford pour les épisodes 4,5 et 6 du premier. Je sais que l'acteur qui joue Légolas joue aussi dans Troie, mais pas moyen de me souvenir de son nom.

    Pour les livres, j'avoue que je suis très peu voire pas du tout la littérature moderne. Je suis incapable de citer ne serait-ce qu'un seul Goncourt passé ou présent. Quand je tente d'ailleurs d'ouvrir une page de ce qui s'écrit aujourd'hui dans le roman, la poésie ou le théâtre, les trois quarts du temps, je réprime avec peine un long baillement...J'exclus en revanche de ce champ les essais politiques et économiques, sauf quand ils sont marxistes (waaaââh, oulah, je baille, moi, il faut que j'aille me coucher).

    En géographie, j'ai une assez bonne culture générale. Donc pas de lacunes flagrantes dans l'ensemble, sauf si l'on commence à me demander de situer les différents bassins industriels au Japon ou si l'on me demande d'évoquer la production industrielle du temps de l'URSS.

    En mathématiques, c'est assez facile de me coincer. Je n'ai jamais compris les satanés saloperies de bordell de merde de putains de chiasses de suites. Je ne parle même pas de la géométrie dans l'espace : la plus sûre manière pour quelqu'un de retrouver son chemin, c'est de prendre la direction inverse de celle que j'indique. Sens de l'orientation proche du zéro absolu...

    En cuisine, la dernière fois que j'ai tenté de faire un gâteau, on a cru chez moi que j'avais acheté une éponge de couleur : la chose avait gonflé démesurément (moi et les mesures...) et, posée sur un liquide, l'absorbait comme un pachyderme qui n'aurait pas bu pendant trois jours... Maintenant, s'il ne s'agit que de déposer un délicieux filet d'huile d'olive sur un accomodement de légumes frais, accompagnés d'un zeste de citron et de quelques pincées de sel, tout va bien...

    Maintenant, il faut que je trouve quelques individus à taguer...Bon, je vais prendre des pointures :

    1.Quindi

    2.Démocratie sans frontières

    3. Marianne République

    4. Bob

    Cela va être intéressant de mélanger cette chaîne au coeur de deux réseaux, le réseau LHC auprès duquel ma candidature toute récente a été acceptée, et la blogosphère MoDem dont je fais aussi partie. J'ai collé dans le tas le plus fameux des blogs néocentristes à l'heure actuelle. Je n'ai pas osé ajouter de blogs LHC, j'y suis encore bien trop nouveau pour me permettre d'interpeler des blogs que je découvre (j'en suivais toutefois déjà quelques uns depuis quelques temps).

  • La belle Rama n'est plus en grâce...

    RamaYade.jpgLa belle Rama n'est plus en grâce, et c'est fort regrettable, car pour ma part, je trouve que c'est l'une des rares voix fortes et honnêtes en Sarkozie. Quand je pense que le French Doctor s'est construit une image sur une réputation d'intégrité et de défenseur des faibles...et le voilà qui attaque le Secrétariat aux droits de l'homme le jour même de leur déclaration universelle. Bernard Kouchner est décidément tombé bien bas...

    Rama Yade est honnête : elle ne souhaite pas s'investir sur une liste aux Européennes parce qu'elle n'est pas motivée pour le faire. La voilà punie par le Grand Ordonnateur : Nicolas Sarkozy laisse son ministre faire une sortie inacceptable contre elle, renonce à lui proposer le poste de Jouyet et la désigne comme tête de liste sur les sièges éjectables lors du remaniement de janvier. Ce n'est pas facile d'être intègre en politique et de résister quand on est sincèrement attaché à la défense des droits humains. J'ai trouvé bien, d'ailleurs, l'intervention de Copé qui a immédiatement contredit Kouchner et a estimé que Rama Yade avait fait son travail lorsque sa voix était divergente.

    Cela dit, au-delà de l'affaire, il y a une rélle problématique qu'il n'est pas aisé de résoudre. La nature de la diplomatie, c'est d'arrondir les angles, alors que la défense des droits humains c'est au contraire de les conserver aussi carrés que possible. Je trouve la déclaration de Kouchner mpal venue, mais je lui accorde tout de même le crédit d'avoir eu surtout cette problématique en vue quand il s'est exprimé. Je crois que ce n'est pas simple de trouver la voie moyenne entre l'efficacité et le principe. Ainsi, vaut-il mieux un tyran réintégré dans la communauté mondiale avec son cortège de crimes, mais, diplomatiquement assagi, ou bien un tyran mis au ban de la communauté mondiale mais bien déterminé à encourager la terreur sous toutes ses formes ? Peut-on s'essuyer sur l'éthique, et jusqu'à quel point ? Et quand je pose cette question, il n'y a pas d'ironie de ma part. Je suis très sérieux et ne prétends pas apporter par avance une réponse convenue. Dans les premiers temps, Sarkozy a semblé s'orienter vers une politique d'efficacité (à ne pas confondre avec la real-politik dont le moteur est le cynisme), notamment avec les otages en Afghanistan, au tout début de son mandat, puis en Lybie, avec les infirmières bulgares. Jusque là, on pouvait discuter de la méhode et de sa pertinence. Dès lors qu'il s'est vu en VRP des usines d'armement (ou autres) et non en Président de la République Française, il a modifié la nature de son action diplomatique.

    Je pouvais comprendre son désir d'efficacité en Lybie et en Afghanistan. Mais, quand ils 'agit de signer des contrats commerciaux,  il n'est pas nécessaire d'abandonner le droit et la morale : il y a d'autres moyens de pression. La France est une puissance commerciale. L'Europe aussi. Nous n'avons pas vocation à nous incliner devant les tyrans parce qu'ils ont des liquidités et des matières premières. Leurs matières premières, il faut qu'ils les vendent. Or, et l'Europe et la France ont, en réalité, avec de la volonté, les moyens de trouver des produits de synthèse. Donc, on peut très bien utiliser l'arme commerciale pour faire pression sur les dictatures sans pour autant dérouler le tapis rouge à leurs chefs.

    Nicolas Sarkozy n'a pas fait ce choix, sans doute parce qu'il est plus subtil et plus complexe à mettre en place, et je le lui reproche. Si Rama Yade est évincée aujourd'hui, c'est la conséquence de ce renoncement.

  • Réforme du lycée : classe de seconde

    La réforme de Xavier Darcos fait beaucoup de bruit, mais le fait est qu'il est difficile de trouver des explications claires sur les changements qui vont s'opérer en seconde. J'ai trouvé une page du Ministère de l'Éducation qui présente plutôt clairement les choses avec couleurs et organigrammes.

    Moi, la question que je me pose, c'est quasiment la même que celle de lods-lenczer sur le forum ministériel consacré à la réforme de la classe de seconde : quid des options facultatives ? et par ailleurs, il n'y a pas moyen de savoir s'il est possible ou non de poursuivre le même module d'un semestre sur l'autre. Par exemple, imaginons que le russe et le grec ancien m'intéresse : est-ce que je peux faire deux semestres de russe et deux semestres de grec ancien ? Peut-on aussi choisir deux enseignements dans le même module à chaque semestre ? Dans la négative, cela signifie que l'on ne peut plus du tout, par exemple, suivre simultanément un enseignement de grec et de latin.

    Il y a tout de même un point qui m'a fait percuter : si l'on veut prendre un module renforcé pour le tronc commun, fatalement, tous les autres modules se retrouveront en concurrence, et, par exemple, il ne sera plus possible de cumuler sciences et humanités. De mon point de vue, c'est tout l'inverse de l'idéal d'homme universel auquel j'aspire et qui me vient de la Renaissance.

    J'ai trouvé une autre explication de la réforme, beaucoup plus claire, celle du Recteur de Gaudemar, de l'Académie d'Aix-Marseille : un routier des cabinets ministériels, puisqu'il a été présent au plus haut niveau aussi bien sous Lang que Ferry. Son explication m'a plutôt l'air convaincante, mais je me méfie de la duplicité inhérente, voir même consubstantielle à la technostructure de l'Éducation Nationale, ministres inclus.

    J'avoue que je suis dans l'expectative. Comme souvent dans l'Éducation Nationale, tout dépend de la manière dont se met en place cette réforme, à la base pas idiote, et des circulaires secrètes que les pauvres abrutis que nous sommes ne verrons sans doute jamais, qui circulent entre le Ministère et les Rectorats, masquant souvent les véritables objectifs des réformes.

    Les Proviseurs des lycées sont souvent avant tout des gestionnaires, et je suis très méfiant sur leurs choix finaux. Est-ce que véritablement, les élèves de seconde pourront choisir les modules qui les intéressent et les poursuivre d'un trimestre sur l'autre, associer deux modules de sciences ou deux modules d'humanités ou encore de technologie s'ils le veulent ? J'attends de le voir pour le croire. Ce n'est pas en tout cas ce que semble penser cette association ainsi que le SNES.

  • Que votent les députés européens ?

    Je trouve que c'est extrêmement difficile de décrypter les votes sur le site du Parlement Européen. A croire que tout est fait pour que le citoyen européen moyen s'y perde. Cela m'agace profondément, parce que j'estime avoir le droit d'être informé. Mais, voilà que j'apprends par Euractiv que le seul site qui donnait quelques informations sur le sujet est menacé de disparition.

    C'est un institut de politique roumain qui proposait une plate-forme enfin claire sur les choix des euro-députés à un fâcheux détail près : pas moyen de remonter en-deçà de septembre 2007 ! Et cela dit, ce site est mieux que rien, bien sûr, mais pas non plus très clair...

    Pour ma part, je me bats depuis longtemps pour que chaque citoyen dispose d'une information équitable, et cela a été d'ailleurs l'une de mes motivations pour ouvrir ce blog. Je vois donc d'un très mauvais oeil la menace qui pèse sur ce site. Je vais essayer de saisir un euro-député à ce sujet.