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L'Hérétique (Démocratie et hérésie économique) - Page 303

  • Il ne fait pas bon philosopher dans la France de Sarkozy !

    Il y a des choses qui m'énervent de plus en plus dans la France de Nicolas Sarkozy : il y a une semaine, trois philosophes se rendaient à un colloque organisé à Kinshasha au Congo. Les thèmes en étaient la culture du dialogue, les frontières et l'accueil des étrangers. Or, dans l'avion, ils constatent la présence d'un homme menotté, encadré par cinq policiers. Pierre Lauret, l'un des trois philosophes s'enquiert des causes de la présence de cet homme parmi les cinq policiers. N'obtenant pas de réponse, il insiste. D'autres passagers s'en mêlent et finalement, Pierre Lauret qui n'a aucunement appelé à une quelconque forme de protestation se trouve jeté à terre, menotté puis débarqué de l'avion. On l'accusera par la suite de s'être opposé à une reconduite à la frontière.

    Pauvre philosophe...Pour autant que j'aie pu en apprendre, il dirige au Collège International de Philosophie un programme d'études sur l'oeuvre de Kant. Il s'est notamment intéressé chez Kant aux conditions de l'émancipation, après avoir constaté le déclin du marxisme sur cette idée. Sur le sujet de l'émancipation, Kant l'intéresse parce qu'il a ouvert la voie au cosmopolitisme comme d'idée de la politique affranchie de sa détermination nationale...

    Cela dit, ce n'était pas très malin de sa part de refuser de regagner sa place, car c'était une provocation aussi vaine qu'inutile. Mais bon, en tant que philosophe, et vu l'objet de son colloque, on peut comprendre qu'il se soit interrogé et qu'il soit venu poser des questions.

    Mon intention n'est pas de légitimer les oppositions aux reconduites à la frontière : il y a là une démagogie dans laquelle je ne rentrerai certainement pas sur ce blog. Mais de là à convoquer par la suite un philosophe, ainsi que ses deux accompagnateurs, Sophie Foch-Rémusat et Yves Cusset , philosophes eux, au tribunal à leur retour...

    Je ne crois pas partager les convictions de Pierre Lauret, tout du moins dans le domaine politique, (il est membre de l'UCIJ) mais en revanche, c'est lui qui a dit un jour : «Sarkozy à l'Elysée, ce n'est pas l'apocalypse [...] C'est un homme qui sait la nécessité de négocier. Or, je pense que nous pouvons gagner sur le terrain de l'opinion.»... Eh bien il a pu tester la négociation en version Sarkozy...Je crains hélas que Sarkozy ne comprenne surtout que le rapport de force et non la négociation (et pourtant, cele me fait mal au coeur d'écrire cela tant cette vision des choses, toute marxiste, est étrangère à ma pensée).Ce qu'il se passe aujoud'hui n'est pas le fruit du hasard mais bien de directives précises. Je crois que Pierre Lauret a participé à un colloque sur le hasard le 12 avril dernier, à la Cité des Sciences et de l'Industrie, justement...Il devrait pouvoir parler d'or sur ce sujet...

  • La doctrine de l'intérêt bien entendu

    Récemment, il y a eu quelques commentaires à la suite d'un billet que je venais d'écrire : j'essayais de pointer du doigt l'essence du libéralisme et ses clivages actuels. Dans cet article, je faisais une distinction entre libéraux de droite et de gauche, et observais qu'on pouvait positionner le MoDem sur l'aile gauche du libéralisme. Or, j'ai eu une réaction quasi-courroucée de LOmiG, me tançant vertement de ce qu'en réalité, les démocrates étaient des libéraux par utilitarisme et non des libéraux de conviction.

    Or, il se trouve que je poursuis ma lecture de De la démocratie en Amérique de Tocqueville (elle touche désormais à sa fin) et que je viens de passer dans la deuxième partie du Tome II plusieurs chapitres sur l'individualisme (chapitre II,III,IV et VIII). Or, ce que dit Tocqueville, c'est que les régimes démocratiques combattent les excès de l'individualisme par d'une part des institutions libres (plutôt confier de petites affaires à chacun que de grandes affaires à tous) mais également par l'idée de l'intérêt bien entendu.

    Lorsque le monde était conduit par un petit nombre d'individus puissants et riches, ceux-ci aimaient à se former une idée sublime des devoirs de l'homme; ils se plai­saient à professer qu'il est glorieux de s'oublier soi-même et qu'il convient de faire le bien sans intérêt comme Dieu même. C'était la doctrine officielle de ce temps en matière de morale.

    Je doute que les hommes fussent plus vertueux dans les siècles aristocratiques que dans les autres, mais il est certain qu'on y parlait sans cesse des beautés de la vertu; ils n'étudiaient qu'en secret par quel côté elle est utile. Mais, à mesure que l'imagination prend un vol moins haut et que chacun se concentre en soi-même, les moralistes s'effrayent à cette idée de sacrifice et ils n'osent plus l'offrir à l'esprit humain; ils se réduisent donc à rechercher si l'avantage individuel des citoyens ne serait pas de travailler au bonheur de tous, et, lorsqu'ils ont découvert un de ces points où l'intérêt particulier vient à se rencontrer avec l'intérêt général, et à s'y confondre, ils se hâtent de le mettre en lumière; peu à peu les observations semblables se multiplient. Ce qui n'était qu'une remarque isolée devient une doctrine générale, et l'on croit enfin aperce­voir que l'homme en servant ses semblables se sert lui-même, et que son intérêt particulier est de bien faire
    .
    [...]
    Il y a longtemps que Montaigne a dit: « Quand, pour sa droicture, je ne suyvray pas le droict chemin, je le suyvray pour avoir trouve, par expérience, qu'au bout du compte c'est communément le plus heureux et le plus utile. »
    [...]
    L'intérêt bien entendu est une doctrine peu haute, mais claire et sûre. Elle ne cherche pas à atteindre de grands objets; mais elle atteint sans trop d'efforts tous ceux auxquels elle vise. Comme elle est à la portée de toutes les intelligences, chacun la saisit aisément et la retient sans peine. S'accommodant merveilleusement aux faibles­ses des hommes, elle obtient facilement un grand empire, et il ne lui est point difficile de le conserver, parce qu'elle retourne l'intérêt personnel contre lui-même et se sert, pour diriger les passions, de l'aiguillon qui les excite.

    Moi, j'aime bien la doctrine de l'intérêt bien entendu, et je ne m'étonne pas de retrouver Montaigne en même temps que Tocqueville parmi les utilitaristes. In fine, c'est un peu ma propre doctrine politique, que je trouve résumée là : dès lors que l'intérêt collectif converge avec l'intérêt individuel, l'action politique devient possible. A cet égard, au MoDem, Marielle de Sarnez me semble particulièrement bien incarner cette doctrine.

  • Des insectes contre la faim ?

    Une idée qui m'est venue, mais je ne suis sans doute pas le seul à y avoir pensé : n'ya-t-il pas un moyen de capturer les nuées de criquets qui s'abattent sur les champs en Afrique et saccagent les récoltes ? J'ai entendu dire par des nutritionnistes que c'est bourré de protéines ces trucs-là. D'ailleurs, il existe des recettes avec. Bon, évidemment, je me vois mal faire de l'élevage de cloportes dans un avenir proche, mais, certains disent que les insectes sont l'avenir de la lutte contre la faim. Notez, no future for the insects si une grosse centrale agro-alimentaire s'empare de l'idée. Quand je vois ce que nous avons fait avec les mammifères sur notre planète, même pour les cafards j'ai peur...

    Comme je suis sympa, j'ai trouvé un amusant site de recettes à base d'insectes : ça vous dit des scorpions au chocolat ? D'ailleurs, le scorpion n'est pas un insecte, au fait...

    tenebrio.jpgmiam miam les bons vers que voilà : vous imaginez tout cela qui se tortille dans votre assiette ? Près à en avaler une bâffrée ? mmmhhh, délicieux !

    Au fait, ce que vous voyez là sont en fait des larves de coléoptères : il s'agit du ténébrion meunier (tenebrio molitor). Molitor ? On pourrait commencer un élevage dans le 16ème rue Molitor ? Ah, ça vient de là le nom, en fait. Je ne savais pas que molitor signifiait meunier.

    et ça, mmmmiaaaaaammmm  :

  • Assises du journalisme

    La liberté de la presse et la qualité de l'information ont été deux de mes principales motivations pour ouvrir un blog. Comme blogueur, je me sens aussi journaliste, bien qu'il s'agisse de ma part d'un journalisme citoyen et non-professionnel. Je ne pouvais donc pas passer sous silence l'information reçue récemment sur mon blog à l'instigation de Martine. Des États généraux de la presse se tiendront le 20 janvier 2009 à Paris. Je relaie ici leur appel.

    Au terme des Etats généraux de la presse écrite initiés par Nicolas Sarkozy, et avant que le Président de la République fasse connaître les conclusions qu’il en tirera, les organisations, associations et écoles qui soutiennent les Assises Internationales du Journalisme appellent journalistes, éditeurs et public à participer à l’édition spéciale des Assises qu’elles organisent à Paris le 20 janvier 2009.

    Indépendance. Qualité de l’information. Responsabilité. Relation avec les publics. Conditions de travail. Statut du journaliste. Nous invitons tous les journalistes, éditeurs, citoyens,  tous ceux qui ont été conviés aux Etats généraux de la presse écrite comme ceux qui ont été tenus à l'écart, à se mobiliser pour dire ce qu’ils veulent.

    Avec quelles préconisations sommes-nous d’accord ? Quelles sont celles qui ont été "oubliées" ? Avec lesquelles sommes-nous en désaccord ?  A quoi sommes-nous opposés ?

    Quel avenir pour le journalisme et l’information de qualité ?

    Venez le dire haut et fort, avant qu’il ne soit trop tard !

    De 9h à 21h à la Maison des Métallos, 94 rue Jean-Pierre Timbaud - 75011 Paris. Entrée libre.
    Renseignements et réservations : 01 57 19 54 53.
    ***

    Les Assises Internationales du Journalisme ont été créées pour tenter de définir les conditions de production d’une information de qualité dans la France du XXIe siècle.
    Soutenue par l’ensemble des acteurs de la profession, respectueuse de la liberté de chacun, la manifestation se veut avant tout un lieu d’échange et de confrontations sur le journalisme et sa pratique.
    Lieu ouvert aux journalistes et éditeurs, aux étudiants et aux chercheurs, aux citoyens, les Assises  rassemblent chaque année  plus de 800 participants indépendamment  de toute tutelle.
    La dernière édition  des Assises s’est tenue à Lille les 21, 22 et 23 mai 2008. On retrouve le détail de son programme et de ses  propositions sur  le site www.journalisme.com .
    Les Assises Internationales du Journalisme ont été créées par l’association "Journalisme et Citoyenneté" présidée par Jérôme Bouvier.

  • Banques, trop de crédit ou pas assez ?

    Ce que j'aime bien, c'est que l'opinion publique a le sens de l'humour : on reproche aux banques d'avoir prêté trop facilement (notamment avec les fameuses subprimes) et d'avoir déclenché la crise. Mais voilà, les banques sont devenues méfiantes, et du coup, aujourd'hui, elles ne prêtent plus facilement. Et devinez ce qu'on leur reproche ? De ne pas prêter assez... Il y a des jours comme ça, j'vous jure...

  • Sar koz Wars (I) : la menace fantôme

    Il y a bien longtemps, dans une galaxie très lointaine... La République connaît de nombreux tourments : la corruption fait vaciller ses bases, le Sénat s'embourbe dans des discussions politiques sans fin et de nombreux pouvoirs dissidents commencent à émerger, annonçant la chute d'un système autrefois paisible. Puissante et intouchable, l'Union Mondiale pour ma Pomme impose par la force l'utilisation de ses  routes électorales. Refusant de céder, la pacifique planète Bayroo, dirigée par la jeune Reine MoDemala, subit un blocus militaire de l'Union. Dépêchés par le Sénat pour régler cette affaire, les chevaliers Jevousledis Jinn Ar Tig et Mariel-Wan Sar nès bi découvrent qu'une véritable offensive de l'Union est imminente. Libérant la Reine et ses proches, ils quittent la planète mais doivent se poser sur Filelavoine pour réparer leur vaisseau...

  • Une alliance du MoDem avec les radicaux de gauche ? Soit, mais lesquels ?

    Le président du PRG, Jean-Michel Baylet a demandé à rencontrer celui du MoDem, François Bayrou afin de discuter d'une éventuelle alliance avec le MoDem pour les Européennes.

    J'avoue, que de prime abord, je ne suis pas très enthousiaste : il suffit de voir l'accueil que nous réservent, à nous autres démocrates, les jeunes radicaux sur leurs blogs pour mesurer l'océan qui nous sépare. Une phraséologie souvent gauchiste, post-marxiste, et pour eux, on est d'authentiques droitiers...

    Plus prosaïquement, je n'oublie pas qu'une moitié du PRG au moins a appelé à voter contre le TCE en 2005. Ce même parti a présenté Tapie comme tête de liste en 1994, et du coup, j'aimerais savoir s'il est toujours membre de ce parti.

    En outre, à peu près partout à de rares exceptions près, le PRG est totalement inféodé au PS. J'ai bien compris de la déclaration de Monsieur Baylet qu'il désire des places éligibles pour les Européennes et que c'est là sa principale motivation, puisque les Socialistes n'en donnent guère aux radicaux aux élections européennnes. Mais en ce qui concerne la communauté de nos positions respectives, je suis plus que dubitatif.

    Enfin, je ne sais pas trop à quel jeu joue une bonne partie du PRG avec Nicolas Sarkozy depuis quelques mois. Alors certes, le PRG est membre observateur de l'EPLR, l'une des deux composantes de l'ADLE, depuis un moment déjà, mais ce n'est pas un gage de fiabilité. Je n'oublie pas non plus que Christine Taubira, la candidate du PRG en 2002 à la Préssidence, a voté contre l'Europe en 2005.

    Bref, wait and see, mais sans clarifications sérieuses, cela me paraît fort hasardeux, cette histoire-là...

  • Les Sénateurs centristes veulent la peau de l'abus de revolving !

    On a parfois l'impression que les élus centristes prêchent dans le désert. Cela fait un moment qu'ils font des propositions pour lutter contre le surendettement, en fait, deux gouvernements mais en vain : ni celui de Villepin en 2006 ni celui de Fillon en 2008 ne veulent y prêter attention.

    C'est pourtant clair : les banques ne devraient pas pouvoir cumuler les crédits à la consommation (que l'on appelle crédits revolving). Ce sont des crédits courts à des taux d'intérêt monstrueux (17 à 21%). La spirale du surendettement commence souvent par là. Et de fait, une enquête de la Banque de France datant de février 2002 constate que 80% des dossiers de surendettement comportent plus de quatre revolving. Tiens, ça me fait encore penser à mes nexi (souvenez-vous du centurion romain de Tite-Live...), cette histoire-là...

    Du coup, Michel Mercier (MoDem), Muguette Dini (centriste sans appartenance) et Claude Biwer (Nouveau Centre) au nom de l'Union Centriste ont proposé un article de loi qui contient en gros les dispositions suivantes :

    Afin de responsabiliser les établissements de crédit, il apparaît urgent d'exiger qu'ils étudient la situation financière des souscripteurs. Les établissements de crédit doivent connaître avec précision la solvabilité des demandeurs de crédits à la consommation avant de répondre positivement à leur demande.

    S'il apparaît que l'établissement de crédit n'a pas procédé à cette vérification, il serait dès lors responsable de la non-solvabilité éventuelle du souscripteur et ne pourrait donc pas engager de procédures de recouvrement, sauf si le souscripteur a délibérément fourni de fausses informations le concernant (article 1er).

    Il semble dès lors nécessaire de rendre obligatoire un délai d'agrément de sept jours, tant pour l'établissement de crédit que pour l'emprunteur, afin que la banque ait le temps de procéder à l'étude de la solvabilité de l'emprunteur (articles 2 et 3).

    Il convient donc de donner les moyens aux établissements de s'informer de la situation d'endettement personnelle des emprunteurs. À cette fin, la présente proposition de loi établit la création d'un répertoire des crédits aux particuliers pour des besoins non professionnels (article 4).

    Ce répertoire offrirait une double protection aux consommateurs : il serait géré par la seule Banque de France à l'exclusion de tout organisme privé, bancaire ou non, et les établissements de crédit n'auraient accès aux informations que dans l'hypothèse où l'emprunteur potentiel les y aurait explicitement autorisés, interdisant ainsi tout usage commercial de ce répertoire. La mise en place de ce répertoire serait assurée par une contribution des établissements de crédit.

    Il est imposé aux établissements de crédit de faire figurer sur leurs publicités un avertissement visant à alerter les emprunteurs potentiels des risques de surendettement (article 5).

    Enfin, l'article 6 impose les mêmes règles à l'offre préalable de crédit.

    Bon. Il ne reste plus qu'à voir ce que le Sénat va en faire. Pour moi, cela me paraît cousu du fil du bon sens, et je me demande par quel prodigieux hasard (étonnant, non ?)  cette proposition ne parvient pas à être adoptée, depuis le temps...

    Tiens si jamais LOmiG passe par là, à titre de curiosité, lui qui est libéral pur sucre, lui semble-t-il que la conclusion de crédits revolving relève de la liberté contractuelle ? Ce n'est pas directement lié avec le thème de l'article en lien, mais avec sa représentation de la liberté contractuelle (lire notamment ses réponses à ses contradicteurs dans les commentaires).

  • Londres pleure sur les JO, Delanoë a bien failli nous plomber...

    Petite visite fort instructive sur le blog de Laurent, un militant radical (PRG) mais qui avait soutenu Bayrou lors des présidentielles. Il a fait un petit tour de la presse anglaise et particulièrement de la presse londonienne financière. Eh bien là-bas, ça ne rigole pas avec le coût des JO.

    Saint Bertrand a bien failli nous plomber l'économie parisienne avec ses folies des grandeurs : je rappelle qu'il a fait le forcing pour obtenir ces JO, ce qà quoi nous nous sommes toujours radicalement opposés ici.

    Il était évident que les classes moyennes allaient être chassées de Paris par l'explosion des prix.Parce que sur le fond, les JO auraient accru le phénomène dont souffre l'île de France et surtout Paris : ceux qui viennent y travailler n'y habitent plus et l'emploi ainsi congestionné génère un engorgement maximal en termes de transports. Il était évident que les emplois générés par les JO n'allaient pas être à forte valeur ajoutée. Donc, les individuds employés n'allaient pas loger dans Paris...

    Mais si à l'heure actuelle on avait les JO sur les bras, on serait mal...Déjà que Saint Bertrand de la fiscalité nous agumente nos impôts comme une brute...alors imaginons le désastre si les Anglais ne nous avaient pas coiffé sur le poteau... Parce qu'il est évident que le budget aurait explosé. Il suffit de considérer l'exemple londonien pour comprendre. Boris Jonhson ne veut plus dépenser un kopeck de plus. On le comprend. De toutes façons, outre l'ex-Bertrand local, Ken le Rouge, il est de notoriété publique que Tony Blair voulait les jeux. Pour le prestige bien sûr. Gordon Brown était contre, conscient des déficits faramineux du budget britannique. Bon, j'exagère : Ken le Rouge, c'est un Bertrand de la Sainte Fiscalité en 10 fois pire, parce qu'est un croisement d'ayatollah vert, de populiste gauchisant et de socialiste hypocrite. Je préfère encore Bertrand de la Sainte Fiscalité qui est un chouïa plus raisonnable.

  • Fortis, comment fallait-il agir ?

    J'ai suivi avec attention le feuilleton Fortis, et à vrai dire, je trouve que le déroulement des évènements amène à une réflexion de fond sur l'urgence et l'action politique. Si j'ai bien compris, les petits actionnaires de Fortis (2000) sont furieux d'avoir été mis devant le fait accompli de la quasi-cession de Fortis à la BNP sans qu'ils aient été consultés. Ils ont donc obtenu d'un tribunal qu'une large partie de la transaction soit bloquée, au moins, en tout cas, jusqu'au 28 février, soit après l'assemblée générale des actionnaires. En outre, comme le gouvernement Leterne a tenté de passer outre en faisant, si du moins, ce que l'on dit est vrai, pression sur des magistrats pour qu'ils autorisent finalement la cession, il y a eu des résistances, et un procureur a fini par accuser le gouvernement d'où le scandale.

    Le problème, à mon sens, c'est que tout cela a été fait dans une urgence que les pouvoirs publics belges jugaient absolue : soit un repreneur récupérait Fortis, y compris à prix sacrifié, soit Fortis s'écroulait. Prendre le temps de consulter tous les actionnaires, c'était prendre le risque de faire fuir les repreneurs. Et sans acheteurs, Fortis courait à sa perte, c'est à dire aussi à la disparition de l'épargne de ceux qui en étaient clients.

    Il fallait donc que le gouvernement Leterne agisse dans l'urgence, quand bien même la procédure normale n'était pas respectée.

    Le problème, c'est que nous sommes dans un contexte de crise économique et financière où le système international peut s'emballer à tous moments. Dans une telle situation, on comprend mieux la nécessité d'une procédure d'urgence. Les petits actionnaires de Fortis pourraient bien  faire un mauvais calcul, d'ailleurs : si la BNP se retire et que Fortis plonge, ils tomberont avec. Sans doute n'ont-ils pas considéré cet aspect des choses.

    Dans  des circonstances aussi critiques, je ne sais pas ce que j'aurais fait. Évidemment, les pressions sur la justice, c'est inadmissible, mais, il faut bien comprendre que l'économie belge pourrait aussi y jouer sa peau. Je ne dis pas cela pour défendre l'action de Leterne. J'essaie simplement de replacer son action dans la perspective de l'urgence pour mieux la comprendre.

    Ce que je conclus de cette histoire, c'est que la BNP, si elle est intéressée, et surtout les pouvoirs publics belges, ont tout intérêt à mener des négociations serrées et au plus vite avec les actionnaires de Fortis s'ils veulent se sortir vite et bien de cette mauvaise passe. Je ne vois pas d'autre issue. Et de ce point de vue, une nouvelle qui n'est pas mauvaise, c'est que les 2000 actionnaires se sont mis d'accord pour confier leurs intérêts à un groupe de représentants :

    Deminor, Modrikamen, VEB, Test Achats, des familles d'actionnaires dites historiques et un industriel possédant 2% se sont mis d'accord sur une équipe de négociation composée de six personnes. Cette équipe sera chargée de mener d'éventuelles discussions avec BNP, Fortis et le gouvernement.

    Il est évidemment plus facile de négocier ainsi qu'en ordre dispersé.